A la fin du mois de juillet les économies industrialisées étaient, dans leur ensemble, déjà en voie de ralentissement. Au Japon et en RFA, celui-ci n'était cependant attendu que pour le début de 1991 lorsque se seraient estompés les stimulants exceptionnels de demande intérieure. Dans la plupart des pays européens, à des degrés divers, le rythme de l'activité s'infléchissait déjà tandis que celui de la hausse des prix s'accélérait. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis étaient en fin de cycle ; le premier était au bord d'une récession inflationniste, les seconds d'un « soft-landing ». Le déséquilibre entre les balances courantes des trois grandes puissances mondiales continuait à s'atténuer. La situation des pays non OCDE était plus sombre. Parmi les PVD, seuls quelques pays d'Extrême-Orient avaient de bonnes perspectives de croissance. Dans les pays d'Europe de l'Est, la mise en place des réformes et la désorganisation générale occasionnaient de véritables dépressions. La crise du Golfe n'équivaut encore qu'à un petit choc pétrolier. L'analyse développée ici suppose que vers le milieu de l'année 1991 la diplomatie, s'appuyant sur l'embargo, rendrait vraisemblable dans un avenir proche l'évacuation du Koweït par l'Irak et le retour sur le marché mondial du pétrole habituellement exporté par ces deux pays. En conséquence, après avoir oscillé au voisinage de 35 dollars/baril au dernier trimestre 1990 et au premier trimestre 1991, le prix du pétrole retomberait jusqu'à moins de 20 dollars fin 1991. Pour les pays de l'OCDE, les prix à la consommation en seraient dès à présent accrus de + 0,5 à + 1 %, la croissance de 1991 se trouvant amputée d'un montant équivalent. Les PNB européens s'élèveraient alors en moyenne de 2 % en 1991, à mi-chemin entre le Japon et les Etats-Unis. Ce dernier pays verrait son activité diminuer au seul premier semestre, l'ensemble de l'année dégageant une variation légèrement positive. Pour les autres pays, à l'exception des exportateurs nets de pétrole (dont l'URSS), les conséquences seraient plus graves : PVD et Europe de l'Est, déjà soumis à une forte contrainte de balance des paiements, seraient contraints de réduire de manière draconienne leurs importations de tous produits. En France, un ralentissement de l'activité très marqué au premier semestre 1990 et la crise du Golfe devraient freiner la croissance d'un demi point l'an prochain. Le PIB progresserait de près de 3 % en 1990 mais de 2 % seulement en 1991. L'investissement des entreprises sera contraint par de moins bonnes perspectives d'activité, une dégradation déjà effective de la situation financière (en particulier du taux d'autofinancement) et une détérioration du climat des affaires. Le revenu des ménages se ralentira en raison d'une stagnation des effectifs et d'une modération salariale dans le secteur privé ; le freinage de la consommation sera cependant atténué par une moindre épargne. L'inflation se ralentira dès que le prix du pétrole fléchira, au début de 1991 et le déficit des paiements courants restera inférieur à 1 % du PIB malgré le creusement du solde commercial. La politique économique, peu restrictive, ne freinera pas davantage la croissance.
Dans les pays de l'OCDE, la reprise de l'activité économique, qui s'était amorcée au printemps de l'année 1987, s'est confirmée au second semestre de l'année 1988. Elle a été amplifiée par le jeu du commerce mondial de produits manufacturés, dont la croissance s'inscrit depuis la mi-1987 sur un rythme annuel de 11 % (en volume). Ces performances réelles ont été obtenues en dépit de déséquilibres persistants dans la configuration des balances courantes : le déficit américain ainsi que les excédents du Japon et de la CEE ne se sont que modérément réduits, les PVD non OPEP continuent à transférer des capitaux vers l'OCDE. La Réserve fédérale américaine se montre préoccupée de maîtriser l'inflation afin, entre autres, que le financement du déficit extérieur continue à s'opérer dans de bonnes conditions. Cependant l'approche gradualiste adoptée aux Etats-Unis comme en RFA, et dans une moindre mesure au Japon, évitera difficilement une accélération des prix au cours des prochains mois en raison de l'arrivée à saturation des capacités productives. C'est pourquoi les politiques monétaires pourraient à nouveau se durcir à l'été, provoquant un fléchissement des demandes intérieures qui se poursuivrait jusqu'à la mi-1990. L'activité pourrait ensuite se développer dans un contexte d'inflation temporairement contenue. La France a largement participé au mouvement de reprise d'activité des économies occidentales : développement de la production et nette reprise de l'embauche ont résulté d'une demande soutenue à l'intérieur comme à l'exportation. En 1989 et 1990 un commerce mondial moins porteur fera resurgir la contrainte extérieure, transitoirement atténuée en 1988. Pour que les déficits restent finançables, la demande intérieure devra être bridée. La consommation des ménages en pâtira le plus ; à cause d'une vigilance accrue de la politique monétaire, le crédit ne viendrait plus compenser le ralentissement du revenu disponible des ménages qui résulte des prélèvements supplémentaires indispensables à l'équilibre des comptes sociaux. Les entreprises ne feraient que modérer leurs dépenses d'équipement La croissance des capacités de production, qui résultera d'une progression encore vive de l'investissement permettra, dès la mi-1989, de lever les tensions sur l'appareil productif apparues en 1988. Un dérapage inflationniste paraît donc peu probable d'autant que les risques d'inflation salariale semblent aussi devoir être écartés. Les ralentissements, en moyenne annuelle de la croissance du PIB et de la production industrielle résulteront d'un tassement de l'activité à la charnière des années 1989 et 1990, laissant place ensuite à une nouvelle phase de reprise. De moindres créations d'emplois font craindre que le chômage s'élève nouveau.
Depuis plus d'un an, la croissance économique interne des principaux pays industrialisés a été rapide et s'est accompagnée d'une vive progression de leurs échanges extérieurs. L'investissement s'est redressé de manière généralisée, insuffisamment toutefois pour empêcher une augmentation des taux d'utilisation des capacités productives. L'inflation ne s'est cependant pas accélérée, en raison notamment du comportement modéré des salaires (sauf au Royaume-Uni) et de la conduite prudente des politiques monétaires. Une poursuite de ces tendances conduira sans doute à un ralentissement graduel de l'activité économique en 1989 dans la plupart des pays de l'OCDE. Aux Etats-Unis cela assurerait une poursuite de la lente résorption des déficits budgétaire et extérieur, un maintien de la hausse des prix à un rythme raisonnable et l'absence de perturbations sur les marchés des changes. Il s'agit toutefois d'un équilibre conjoncturel mondial fragile sur fonds de déséquilibres structurels non résolus. En France aussi la croissance a été plus forte qu'initialement prévu. Les entreprises ont développé leurs investissements et accru leurs effectifs, permettant ainsi que la masse salariale progresse sensiblement dans le secteur privé. En 1989 l'économie française continuera à croître au rythme de son environnement extérieur. Une forte demande étrangère et des circonstances internationales favorables (pétrole bon marché, bonnes performances agro-alimentaires, recettes touristiques en hausse) permettent de prolonger l'effort d'équipement, de financer davantage de demande intérieure et donc d'importations. Malgré une forte dégradation du solde des produits industriels, le déficit des paiements courants restera modéré. Le début de reprise de l'embauche qui s'est manifesté au cours des derniers trimestres se prolongera à l'horizon de cette prévision si la politique économique n'est pas infléchie dans un sens restrictif. Cette reprise sera toutefois insuffisante pour endiguer la montée du chômage.
The Respite Département des diagnostics de l'OFCE Following the upheavals of 1986, 1987 has so far been somewhat calmer. The depreciation of the dollar came to an end. The price of oil has come back to 18 $/bl and stabilised. Slow economic growth has continued in the major industrialised countries. World trade of manufactured goods continues to follow a slow upward trend, while the market shares of the main industrialised countries are slowly tending to display a more balanced pattern. Business conditions have therefore recently improved. But all this looks more like a respite than the first phase of stable world economic growth. The economic balances recently observed are indeed fragile. The major risk is of a rapid dollar fall that would trigger a restrictive monetary policy in the United States ; inflation is a major concern even if it does not yet show up. Even should this situation be avoided, the American economy is nervertheless likely to enter recession in 1988. Japan and Germany will lack dynamism. In the United Kingdom and Italy, where economic growth is currently fast, a slowdown will occur. A slight rise in the prices of oil and raw materials will enable LDC to increase their imports. But overall world trade will slacken. In France, economic growth will probably resume in the coming months but its magnitude will be small. GNP is projected to rise by 1,4 % in 1987 and 1,8 % in 1988. Household consumption is no longer sustained by real wages, which have stopped increasing, only by non- wage incomes and tax cuts. However social security deficits must be reduced, so that either benefits will have to be reduced or contributions increased. In any case, disposable personal income will slow down. Consumer borrowing will become more important so that consumption might rise by 2 %. Private productive investment has been able to grow, and will continue to do so, owing to an improvement in the financial situation of the firms that results from recent developments in the oil price and in wages. Restructuring continues, but that seems unlikely to lead to an acceleration in plant and equipment expenditures, given sluggish final demand. This appears clearly in the downward revision of planned expenditures recorded last spring in France as well as in other industrialised countries. Export performance will remain weak. Market shares will undoubtedly shrink despite the slight recovery of LDC imports and despite good performance in civil aeronautics and automobile vehicles. Production will not even keep pace with the small growth of final demand because imports will increase faster. Insufficient competitiveness accounts for the projected worsening of the trade deficit at a time when economic growth is slow. An increase of 3 % in productive investment in 1987 and 1988 will probably prove high enough to damage external trade but too low to restore competitiveness. The oil price fall will thus then have enabled France to record a current account surplus for only one year (i.e. 1986). An increased deficit will then be experienced, even though demand will lag behind that of France's economic partners.
The tightening of monetary policy in industrialised countries from 1980 onwards is one of the causes of the subsequent slowdown in economic growth along with inflation and the reduction of international liquidity. This trend will continue in the near future. Despite a smooth reduction in the growth rate, the needs of the american economy in foreign capital will remain substantial. This drain on foreign savings is likely to hamper recovery elsewhere and maintain the strong dollar. Since the second oil shock, the underlying trend of growth has been 1 % p. a. higher in the US than in Europe as a whole and France in particular. The French economy, which was in phase with the rest of the EEC in 1983, shows signs of lagging. This should be more evident in 1985 than 1984 but insufficient to close the trade gap. There will be a gradual easing of economic policy in 1985. Consumer expenditure, which has been maintained over recent months only by a fall in the saving ratio, should pick up with the reduction of tax levels. Investment should continue to recover thanks to public funding and an improvement in profits but will be restricted to the modernisation of industry. With fewer jobs on offer and an increasing labour force, the rise in unemployment is unlikely to be stemmed.
En dépit de causes similaires, les retournements à la baisse de l'activité dans les pays industrialisés n'ont pas été simultanés. Ces pays suivent des cheminements cycliques et la plupart d'entre eux s'étaient engagés dans la phase descendante bien avant l'invasion du Koweït. Le petit choc d'offre constitué par la guerre du Golfe a un peu amplifié la baisse de l'activité par les comportements attentistes qu'il a engendrés, mais à l'inverse le choc de demande issu de la réunification allemande a amoindri ou retardé cette baisse dans bon nombre de pays européens. Aux Etats-Unis, la récession aura été brève et de faible ampleur. Les déséquilibres qui l'avaient suscitée n'ont pas été pleinement apurés. Une rechute comparable à celle de 1981 est peu vraisemblable car la politique monétaire peut demeurer accommodante. Mais la reprise sera lente parce que la restauration de la situation financière des agents économiques privés sera longue et que les finances publiques sont dans l'incapacité de soutenir davantage l'activité. Les importations recommenceront à augmenter et le déficit courant à se creuser. Au Japon aussi la croissance sera lente jusqu'à l'été 1992, mais parce que ce pays sera engagé dans la phase descendante du cycle. L'infléchissement conjoncturel, voulu par les autorités monétaires pour dégonfler les bulles spéculatives et désamorcer les tensions inflationnistes, risque d'être d'autant plus prononcé que les investissements récents vont prochainement s'avérer excessifs. L'excédent courant augmentera. Comme les marchés des pays en voie de développement et d'Europe de l'Est manqueront de dynamisme, les débouchés extra-européens ne vont au total s'accélérer que modestement. Cela sera par ailleurs compensé par le freinage brutal des importations de l'Allemagne. Au cours des prochains mois, comme depuis la mi-1991, la croissance de l'Allemagne va fortement décélérer alors même que les taux d'intérêt demeureront élevés. Il est à craindre que cette situation perdure jusqu'au printemps 1992. Il faudra sans doute attendre cette échéance pour que la Bundesbank, au vu de l'élévation du chômage en Allemagne et surtout de la modération des tensions inflationnistes (ce second point étant à ses yeux plus important que le premier) commence à abaisser les taux courts. Pour les autres pays européens, les chances de reprise se concrétiseront d'autant mieux à partir du 2e trimestre 1992 que le verrou constitué par les taux d'intérêt allemands aura partiellement sauté. Ces chances se joueront sur la rapidité de l'assainissement interne, sur la reconstitution de liquidités disponibles pour accroître à nouveau les dépenses. Il semble qu'une certaine croissance puisse être retrouvée dès l'hiver au Royaume-Uni, mais qu'elle ne se produira guère avant le printemps dans les pays très dépendants de l'Allemagne (Pays-Bas, Belgique) ainsi qu'en Italie et en Espagne. Cela signifie pour la France, jusqu'au milieu de l'année prochaine, une augmentation de ses débouchés extérieurs aussi lente qu'au premier semestre 1991 dans un contexte de taux d'intérêt allemands aussi élevés qu'à l'été 1991. En France la rentrée 1991 est pour le moins morose. Le nombre de chômeurs s'est fortement accru ; le climat des affaires est plutôt pessimiste : les carnets de commandes ne se sont pas redressés ; tout au plus ont-ils cessé de se dégrader. Les perspectives de production se sont améliorées dans l'industrie, mais trop peu pour inverser les anticipations de réductions d'effectifs. Le pessimisme actuel des prévisions reflète l'attentisme présent des entreprises (la reprise tant annoncée aux lendemains de la guerre du Golfe n'est guère venue) et la faible crédibilité d'une accélération de la croissance européenne en raison du ralentissement Outre-Rhin. La croissance tirée uniquement par l'extérieur n'est effectivement pas la plus probable; des ressorts internes sont nécessaires afin que survienne la reprise. Pour que les dépenses d'investissement augmentent à nouveau, il faudra d'abord que les entreprises perçoivent clairement un rebond de la demande finale et que s'améliorent les conditions de financement. Le redémarrage de l'économie française ne devrait ainsi se produire que vers le milieu de l'année 1992. Pour redresser leurs profits, les entreprises peuvent difficilement élever leurs prix de vente ; reste la restriction des salaires individuels — mais les marges de manœuvre sont réduites en ce domaine — et le repli des effectifs. Celui que nous avons anticipé joue un rôle-clé dans la présente prévision. Il assure le redressement des comptes des entreprises, préalable à la reprise des dépenses d'équipement, alors que les taux d'intérêt français restent contraints par une politique monétaire allemande restrictive jusqu'au milieu de 1992. En contrepartie, le repli des effectifs implique la poursuite de la montée du chômage et limite la croissance de la masse salariale, donc celle du revenu disponible des ménages. La reprise de l'activité sera fondée sur celle des exportations grâce au regain de la demande extérieure, de la consommation des ménages grâce à la baisse du taux d'épargne, de l'investissement des entreprises grâce à la phase d'accumulation préalable d'actifs financiers. Mais la consommation des administrations sera nettement ralentie, l'investissement public et l'investissement en logements des ménages régresseront. Même si la formation de stocks s'intensifie dans la phase de reprise, la progression de la demande intérieure restera modérée. Exportations et importations s'élevant de pair, la croissance du produit intérieur brut serait de 2,4 % seulement, après 1,3 % en 1991.
The collapse of oil prices together with the depreciation of the dollar fail to bring the world economy back to its pre-oil shock situation. At the beginning of spring, the real price of oil is still twice what it was at the end of 1973. Besides, many decisions in the field of investment and indebtedness cannot be reversed. Lastly, the relative weight of trading partners has considerably altered. In spite of these shifts, Japan, Europe and the USA will benefit from the ongoing counter shocks. Terms of trade will soar in the first two regions, enabling them to enjoy an accelerated rate of growth and, at least until the end of 1986, an improvment in their balance of current account. The third of these countries could more easily reduce its imbalances both budgetary and external. The results of all these movements are still uncertain where latin America and Asia are concerned ; much will depend on the attitude of developped countries as regards a decrease of interest rates and the spreading of protectionism. OPEC and Africa will be the main losers. This new international environment might boost France's economic growth by 1 %. Household consumption will be sustained by and increase in real disposable income following two years of decline, an by a decrease in the saving ratio as rebuilding financial assets calls for less savings in a time of low inflation. Investment will be somewhat pulled by the upsurge of demand and the growth of profits, but those are still small relatively to the capital stock, while reducing indebtedness remains a top priority for the firms. The trade balance will remain positive albeit the industrial balance will deteriorate further as imports will soar while exports lack competitiveness. The rate of inflation might fall under 2 %. Real interest rates will remain high despite the lowering of nominal interest rates.
Les effets bénéfiques de la baisse du prix du pétrole pour les pays de l'OCDE, accentués, hors les Etats-Unis, par la dépréciation du dollar, ont tardé à se manifester. Les ménages ont accru leur taux d'épargne avant de dépenser leur surcroît de revenu, tandis que les entreprises, dans l'attente de nouvelles baisses de prix, ont stocké aussi peu que possible. Cela a amplifié le marasme du commerce mondial de produits manufacturés. Un retournement de certaines de ces tendances, opéré durant l'été, laisse à présent attendre une accélération de la croissance. Elle ne sera sans doute qu'un sursaut aux Etats- Unis. Par contre en Europe une dynamique plus durable pourrait s'enclencher dans plusieurs pays, l'investissement des entreprises venant s'adjoindre à la consommation des ménages ; elle sera toutefois tempérée par la poursuite des politiques d'assainissement des finances publiques. En France la croissance du PIB atteindrait 2,8 % en 1987, grâce à la reprise de la demande extérieure et à la bonne tenue de la demande interne. L'investissement des entreprises s'accélérera et surtout se diffusera à l'ensemble des activités, gagnant les petites et moyennes entreprises. Des profits encore en hausse et une demande finale soutenue se combineront pour que les entreprises étendent leurs dépenses d'équipement, tout en se désendettant. Le revenu réel des ménages pourrait encore progresser au rythme de 3 % l'an, et permettre que la consommation s'élève en même temps que le taux d'épargne. L'Etat pourra comprimer son déficit tout en allégeant la fiscalité. Cependant l'excédent commercial dégagé en 1986 laisserait place à un quasi-équilibre l'an prochain, du fait d'une nouvelle contraction du solde industriel et, malgré une légère croissance des effectifs employés, la montée du chômage ne serait pas enrayée.
Strength makes union Département des diagnostics As the United States are witnessing a maturing expansion phase, Europe and Japan have not yet got out of the recession. With no inflationary pressures, the United States have some leeway to grow, allowed for by a still accomodating money management. But employment opportunities and the confidence of households keep lagging. There lies the main impediment to a strong American growth : an annual rate of 2 % in the course of 1994 is unlikely to be much exceeded. The Japanese recovery will post an unusual slowness. It is subject to a prior restoring of the industrial and commercial balance sheets. Any excessive revaluation of the yen would endanger this process. The output will increase modestly in 1994 (+ 1,6 % from + 0,5 % in 1993). German has shifted more visibly to a rational management of the unification burden, which will prove finally favourable to the monetary anf financial easing in Europe. For the time being the German adjustment bears on the European business conditions : eradicating the inflationary pressures and curbing labour costs will still need the full 1994 year to be completed ; the German activity will reach its trough during the first half of 1994, when tax increases and cuts in benefits will hamper private consumption ; with a cautious return to a more normal monetary stance, short term interest rates will land somewhat above 5 % within next spring. The way to the recovery, due at the second half of 1994, will have been paved by exports generated by the American investment and an enhanced competitiveness. But 1994 on average will stay fairly flat (GDP : + 0,1 % from - 2,4 % in 1993). France has experienced a recession since the 1992 fall. In relation to its five main European partners, the 1993 French drop is more pronounced. France has in return shared the German contraction. The recovery would come no sooner than the second half of 1994, not exceeding a 1,5 % yearly pace ; stagnation would still prevail on average as an outcome of punctured household incomes and low German imports. Holding back expenses will come on as long as households and firms wish or need to get disindebted, and as the inverted yield curve encourages liquid assets, this wait-and-see attitude being fed by anticipated falling short term rates. This lack-luster spending increases the contraction of output, the risk of unemployment, and, consequently a cautious saving behaviour. A slowly growing consumption, a new reduction of investment and a negative contribution of inventories to growth will cause the gross domestic product to stagnate. An external surplus and an increasing unemployment will go hand in hand.
Everywhere in the industrialised world, monetary and financial obstacles to economic growth still persist today. The situation is all the more unsettled as tentative cooperation has been replaced by confrontation in international relationships. In the USA, the recovery has been a typical one, in terms of speed, but its magnitude has been exceptionally small. It had come to stop during the summer because the decrease of the fed funds rate had not been followed by an equal drop in other interest rates. The economy can hardly get back on track of slow growth before the beginning of 1993. In Japan, the speculative bubble is being deflated rather than blown. But that still leaves a bulk of overinvestment while the debt burden grows heavier. Budgetary measures can prevent deflation but will not be able to spur rapid economic growth. In Germany, the Bundesbank will not spontaneously change its strategy before mid-1993 because inflationary pressures are still strong. Nevertheless it might so before then, should events take a menacing turn for Germany itself. As long as German interest rates will remain too high for other European economies, there is a risk that turmoil on exchange and financial markets turn into havoc. Meanwhile many European countries have decided to adopt restrictive budgetary policies. Therefore they are faced with stagnation in the best set of assumptions, probable recessions even if everything does go smoothly. The logic in such a framework is that of competition for market shares, and not the dynamics of European cohesion. In France, the economic climate in September 1992 is clearly deteriorating. In that country as in many others, the surge during spring has proved termporary. Firms are once more cutting their investment plans while consumer confidence is decreasing further. Monetary aggregates have stopped growing. The turmoils of September have made the situation worse, and the year will end with a decline in activity. Should interest rates stay where they are, GDP growth will reach at most 2 % in 1992. Given the uncertainties about foreign economic policies, forecasting is very difficult. One option is to assume that the easing of German monetary policy will only take place around mid 1993. Hence a recovery could only begin in France at the beginning of the second half of that year. In that case, GDP would grow by 2 % should budgetary policy allow for an increase in expenditure of not less than nominal GDP. Household consumption would be the first to recover, and only slowly, followed by investment of the productive sector ; imports and exports would grow at a similar pace. There would still be a small commercial surplus while inflation would be very moderate. Unemployement would increase despite a strong « social treatment ». But this is an average forecast, describing the mechanisms involved instead of the breaking points to which they might lead. Should economic policies in Europe remain unchanged, turmoil will occur again and again. French market shares would then shrink while deflation would actually induce a reduction in expenditures on usual goods and services. GDP growth might be substantially below the 2 % figure. On the other hand, one cannot entirely rule out the assumption under which the Bundesbank changes its attitude, enabling France to enjoy significantly faster growth in 1993.
The slowdowns that had started in 1989 had been disrupted by two sorts of events. On one hand they had been magnified by the Gulf crisis ; on the other one they had been weakened or delayed in some european countries by the reunification of Germany. Today the worse is behind us. 1992 will be the year of the recovery in almost all OECD countries. In the United States the budgetary policy had no room of manoeuver left and the monetary policy, easy as it was, could hardly impulse the recovery all by itself. Firms and households had to be given enough time to recover a healthier financial situation before they could increase their spending again. This is done by now. In Japan by contrast a lot remains to be done in the field of mopping up the consequences of an excessive investment based upon speculation. In many european countries financial situations have recovered enough to support some growth. The obstacle here is a financial one. Upstarts will therefore be jerky, but things will get progressively easier owing to the constraints that will eventually force the Bundesbank to alter its attitude. In Germany itself the first half will be one of quasi- recession. This country will be one of the last ones to enjoy a recovery ; it will nevertheless be spared high unemployement. In France the recovery has been waited upon for many months now despite reasonable hopes. At the end of 1991 businessmen kept on worrying about their profits ; therefore they once again slowed production and diminished both employment and capital spending. Encouraging signs on the demand side during the first quarter probably mean that the bulk of physical adjustment is over. Still, the persistent monetary tension seems to block liquidity needs and to make financial balances more vulnerable. The only way for french economic growth to be faster than in 1991 would be to benefit from a monetary easing negotiated on the european level. Such an easing, be it feeely accepted or imposed by events, should become a reality before summertime and allow for a_1.9 % Gdp growth on an annual average basis. Meanwhile, firms will go on reducing employement. Next, seeing their profits and productivity increase while interest rates diminish, they will start investing again. Capital spending, which would still decline in 1992, should increase by 5 % in 1993. By then, productive capacities will cease to be underutilised. The growth of personal income will be moderate and largely due to that of transfer payments. Small increases in wages and salaries, high unemployment and soaring health expenditures will once more point to a deficit of the social budget. Social security contributions will then inevitably be raised again. A decrase of 0,8 % over two years of the savings rate will account for half of the acceleration in household consumption expenditures. French competitiveness is definitely improving. This will sustain the recovery and limit the deterioration of the trade deficit. Current account deficit will remain near 0,5 % of Gdp throughout 1992 and 1993. Despite the fact that economic growth will accelerate in 1993, reaching a 3,5 % annual rate, unemployment will increase further. The 3 millions figure might be reached soon.
Au premier trimestre 1993, la production industrielle de la zone OCDE aura sans doute atteint son point bas. Mais cela ne signifie pas que l'environnement international de la France va dès à présent redevenir porteur. En effet la logique presque partout à l'œuvre est celle d'un apurement graduel des déséquilibres dans un contexte non coopératif. L'absence de coopération se manifeste dans les décisions de politique conjoncturelle, prises par chacune des économies dans son intérêt propre sans tenir compte des retombées sur les autres pays. Il s'ensuit notamment que la politique monétaire encore restrictive de l'Allemagne pèse sur celle des pays voisins, tandis que de nombreux pays pratiquent des politiques budgétaires restrictives, de sorte que la faiblesse de la demande intérieure de chacun pèse sur le dynamisme de tous. En matière de relations économiques internationales, c'est une franche logique de confrontation qui est à l'œuvre soit de manière délibérée (affrontements commerciaux entre les Etats-Unis et la CEE) soit à la suite de décisions subies (modifications des parts de marché en Europe à la suite des dévaluations). L'apurement graduel se lit essentiellement dans les décisions budgétaires des pays confrontés à un déficit important. Tous attendent que leurs économies soient réellement engagées dans une phase de reprise pour freiner les dépenses et surtout accroître les prélèvements obligatoires : les Etats-Unis à partir d'octobre 1993, le Royaume-Uni à partir d'avril 1994, l'Allemagne à partir de 1995. En conséquence, les reprises ne se transformeront pas en phases de croissance soutenue : les rythmes de progression de l'activité économique seront maintenus à bas niveau au moins jusqu'à la fin de l'année 1994. L'année 1992 s'est achevée en France sur un recul du Pib. En 1993, la croissance sera pratiquement interrompue. Les taux d'intérêt restent encore élevés et contraignent les agents à se désendetter ; ils conduisent, en une certaine mesure, à une épargne forcée. La désinflation agit, à court terme, dans un sens restrictif: d'une part, elle comprime la demande intérieure car elle ne vient ni dévaloriser les dettes ni alléger les emprunts nouveaux ; d'autre part, elle ne permet plus d'étendre les parts de marché à l'exportation car les autres pays européens ont pratiqué d'importantes dévaluations compétitives. De plus, la très faible croissance de la demande extérieure obère les exportations françaises. L 'endettement excessif des entreprises les amène à comprimer les effectifs, à ralentir la hausse des salaires individuels et les dépenses d'investissement ; les stocks, jugés trop lourds, seront allégés. La baisse du taux d'épargne des ménages, habituelle dans une phase de décélération du revenu, demeure limitée par l'importance du chômage et l'épargne de précaution qu'elle suscite. Les ajustements réalisés en 1 993 permettraient d'étendre à nouveau les dépenses d'investissement en 1994, dans un contexte d'accélération de la demande extérieure et de taux d'intérêt sensiblement réduits.
L'activité économique européenne s'est sensiblement redressée depuis un an. Le meilleur environnement monétaire, dont elle bénéficie, en raison de la hausse du dollar et de la détente des politiques monétaires, a d'ores et déjà un effet réel marqué. Les parts de marché à l'exportation des pays européens auparavant affectés par la force de leur monnaie, l'Allemagne en tout premier lieu, remontent enfin, si bien qu'au premier semestre 1997 la reprise de leur activité bénéficie pleinement d'un commerce mondial dynamique, qui a retrouvé un rythme de l'ordre de 8 % l'an. La solidité du redressement européen n'est cependant pas complètement acquise. Les projets d'investissement des entreprises européennes sont positivement orientés et révisés en hausse au cours de 1997, mais de grands pays, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, sont à la traîne dans ce mouvement. La progression de la consommation privée est irrégulière et vulnérable aux résurgences de comportements de précaution. Afin de lever ces hésitations, il revient aux banques centrales d'user de leur pouvoir d'influence pour stabiliser les taux de change au voisinage de cours désormais jugés collectivement satisfaisants. La croissance américaine est toujours entraînée par l'ensemble des composantes de la demande. Une correction transitoire du fort stockage devrait intervenir dans la seconde partie de l'année, sans qu'il annonce un retournement de la demande finale. Les entreprises américaines participent à l'auto-entretien de la croissance par des investissements qui améliorent leur efficacité productive et permettent de concilier la hausse des profits et les créations d'emplois. L'accélération de la croissance en 1997 est facilitée par le caractère assez accommodant de l'émission de liquidités. La Réserve fédérale devrait cependant réaffirmer une attitude préventive, se traduisant par un resserrement monétaire limité d'ici la fin 1997. Le ralentissement de la croissance en 1998 (2,6 % après 3,8 % en 1997) recouvre une certaine harmonie entre l'adaptation ...
L'activité économique européenne s'est sensiblement redressée depuis un an. Le meilleur environnement monétaire, dont elle bénéficie, en raison de la hausse du dollar et de la détente des politiques monétaires, a d'ores et déjà un effet réel marqué. Les parts de marché à l'exportation des pays européens auparavant affectés par la force de leur monnaie, l'Allemagne en tout premier lieu, remontent enfin, si bien qu'au premier semestre 1997 la reprise de leur activité bénéficie pleinement d'un commerce mondial dynamique, qui a retrouvé un rythme de l'ordre de 8 % l'an. La solidité du redressement européen n'est cependant pas complètement acquise. Les projets d'investissement des entreprises européennes sont positivement orientés et révisés en hausse au cours de 1997, mais de grands pays, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, sont à la traîne dans ce mouvement. La progression de la consommation privée est irrégulière et vulnérable aux résurgences de comportements de précaution. Afin de lever ces hésitations, il revient aux banques centrales d'user de leur pouvoir d'influence pour stabiliser les taux de change au voisinage de cours désormais jugés collectivement satisfaisants. La croissance américaine est toujours entraînée par l'ensemble des composantes de la demande. Une correction transitoire du fort stockage devrait intervenir dans la seconde partie de l'année, sans qu'il annonce un retournement de la demande finale. Les entreprises américaines participent à l'auto-entretien de la croissance par des investissements qui améliorent leur efficacité productive et permettent de concilier la hausse des profits et les créations d'emplois. L'accélération de la croissance en 1997 est facilitée par le caractère assez accommodant de l'émission de liquidités. La Réserve fédérale devrait cependant réaffirmer une attitude préventive, se traduisant par un resserrement monétaire limité d'ici la fin 1997. Le ralentissement de la croissance en 1998 (2,6 % après 3,8 % en 1997) recouvre une certaine harmonie entre l'adaptation des agents privés au réglage monétaire et la crédibilité de ce dernier. Ces perspectives sont compatibles avec une stabilisation du dollar à un cours permissif pour la consolidation de la croissance européenne (1,9 DM en 1998). Une fois passés les achats d'anticipation suscités par la hausse de la TVA en avril, l'activité japonaise a lourdement rechuté au printemps. Elle s'avère très vulnérable au sevrage budgétaire que lui impose la cure d'austérité décrétée par le gouvernement. La détente monétaire n'est pas suffisamment incitative pour dissuader les agents privés de leur préférence pour l'épargne et compenser l'impact dépressif de la politique budgétaire. Le comportement de précaution des ménages fait d'autant plus sentir ses effets en 1997 qu'ils subissent une hausse de prélèvements fiscaux et sociaux équivalente à 2,5 % de leur consommation sur l'ensemble de l'année fiscale. Le principal soutien de l'activité reste la dépréciation du yen. Les exportateurs ont cessé de perdre des parts de marché depuis l'an dernier. L'impact de la crise monétaire asiatique resterait localisé et ne serait pas suffisant pour remettre en cause la contribution positive du commerce extérieur à la croissance japonaise pour 1998. La croissance britannique s'est accélérée depuis la fin 1996 pour évoluer à un rythme de l'ordre de 4 % l'an. La demande interne en est le principal soutien. La consommation des ménages bénéficie des gains de pouvoir d'achat et de l'optimisme des salariés. Après une phase d'attentisme en 1996, l'orientation positive de l'investissement se confirme. Mais les effets restrictifs de la forte appréciation de la livre vont à l'encontre de cette accélération. La perte de compétitivité, jointe à un policy-mix soucieux de contenir toute résurgence inflationniste, remettra la croissance dans la moyenne européenne. La progression du PIB, après 3,5 % en 1997, reviendra à 3 % en 1998. L'activité est bien orientée en Allemagne au premier semestre 1997, sous l'influence expansive des débouchés extérieurs et grâce à une compétitivité améliorée. En contrepartie, la consommation des ménages continue à pâtir du recul de l'emploi tandis que l'investissement des entreprises est encore freiné par la modération de la demande interne. La situation de l'emploi devrait cependant s'améliorer au second semestre 1997 et la consommation en bénéficierait progressivement. La politique monétaire ne devrait pas freiner ce redressement de la demande intérieure, si les facteurs ponctuels qui expliquent une accélération transitoire de l'inflation ne sont pas indûment extrapolés. Grâce au relais pris par la demande intérieure et sous l'hypothèse d'une politique budgétaire modérant son caractère restrictif, la croissance allemande pourrait atteindre 2,5 %, puis 3,3 % en 1998. En France, l'activité redémarre lentement, principalement grâce à la contribution du commerce extérieur. La demande intérieure reste bridée par la poursuite du déstockage, l'atonie de la consommation et le repli de l'investissement. Le point bas de l'activité est cependant derrière nous. La croissance du PIB marchand serait de 2,1 en 1997 et de 3,3% en 1998. Les échanges extérieurs constituent cette année encore l'élément le plus dynamique de croissance du PIB. Les exportations profitent à la fois d'une demande extérieure dynamique et de l'évolution favorable des taux de change. L'excédent de la balance commerciale continuerait donc de s' am- plifier et la capacité de financement de la Nation serait excédentaire de plus de 2 points de PIB cette année et de près de 3 points l'an prochain. Le ralentissement de l'activité a freiné l'investissement d'extension des capacités de production et les entreprises ont différé le renouvellement de leurs équipements. Les entreprises ne connaissent pas de blocage d'ordre financier, mais affectent leurs ressources à un autre usage que les dépenses en capital. La permanence de taux d'intérêt réels longs élevés constitue un frein à la reprise de l'endettement. Elle entame également la profitabilité du capital physique mis en œuvre et, par là, s'oppose à l'engagement de dépenses nouvelles. Mais, en 1998 l'investissement des entreprises pourrait redémarrer. La baisse des prix de production dans l'industrie manufacturière s'interromprait, ce qui permettrait une nette décrue des taux réels et le redressement des dépenses d'investissement, à un niveau modeste toutefois au regard du repli passé. Après une année 1996 médiocre, le pouvoir d'achat du revenu des ménages accélérerait en 1997 puis en 1998. Le poids des prélèvements obligatoires dans le revenu se stabiliserait à 23 % en 1997 et s'élèverait de 0,4 point en 1998. Les revenus d'activité s'accéléreraient, portés surtout par la reprise de l'emploi en 1998 pour la masse salariale et le regain d'activité des entrepreneurs individuels. En revanche, la croissance des prestations sociales resterait faible. La consommation se redresserait, grâce au revenu et au regain de confiance des ménages. Le taux d'endettement des ménages resterait relativement modéré. Aussi ne seraient-ils pas amenés à épargner davantage pour réduire leur endettement. Le ralentissement des prix cesserait à l'horizon de la prévision. La remontée des cours des matières premières et celle du dollar met un terme à la baisse des prix de production dans l'industrie. Mais les coûts salariaux restant faibles, la hausse des prix à la consommation des produits manufacturés serait encore très modérée. L'amélioration déjà constatée de l'emploi salarié devrait se confirmer à la faveur de la consolidation de la reprise, notamment dans l'industrie. En ce qui concerne le chômage, les perspectives semblent meilleures. La croissance du chômage devrait ralentir d'ici à la fin de l'année, pour s'interrompre au premier semestre de Vannée prochaine. Sur l'ensemble de 1998, une baisse du nombre de chômeurs est possible. Mais, au regard du volume des créations d'emplois, elle serait modeste, la population active augmentant toujours vivement durant les phases de réanimation du marché du travail. Avec le changement de gouvernement, la politique budgétaire a connu deux infléchissements. Le premier, relatif à l'équilibre global du budget, a consisté à ralentir le rythme de réduction du déficit, celui-ci n'atteignant que 3,1% du PIB en 1997. Le projet de budget pour 1998 s'appuie, quant à lui, pour l'essentiel, sur l'augmentation spontanée des recettes et sur la croissance, pour assurer la stabilisation du déficit autour de 3 % du PIB. Les dépenses sont stabilisées en volume. Le second concerne les baisses d'impôts programmées par le gouvernement Juppé qui sont annulées.