Inditerra - revue internationale sur l'Autochtonie - est publiée en ligne par le réseau DIALOG - réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones - site web : http://www.reseaudialog.ca ; International audience ; How are the international dynamics arising from the recognition of the collective rights of "Indigenous peoples" (ILO Convention 169, United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples) changing the position of Indigenous peoples in the world system? Because of this situation resulting from global and political circumstances, anthropologists have had to adapt their approaches, their theoretical thinking and their working methods at a time when political authorities and the media continue to use obsolete categories of ethnology to regulate changes in the social, economic and political spheres brought about through Indigenous peoples' struggles. ; Comment la dynamique internationale, qui se fonde sur la reconnaissance de droits collectifs pour les " peuples autochtones " (convention 169 de l'OIT, Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones), modifie-t-elle la position des peuples autochtones dans le système mondial ? À partir de cette situation induite par le global-politique, les anthropologues sont amenés à adapter leur projet, leur pensée théorique et leurs manières de travailler, au moment où les autorités politiques et les médias continuent de s'appuyer sur des catégories obsolètes de l'ethnologie pour réguler les changements introduits dans les champs du social, de l'économique et du politique par les luttes autochtones.
Dans leur désir de faire des recherches et de rassembler de la documentation sur les questions sociales autochtones au Canada, les démographes et autres spécialistes de l'étude des populations, aussi bien autochtones que non autochtones, négligent souvent une question fondamentale : quelles définitions des populations autochtones utiliser ? L'appartenance autochtone n'étant ni permanente, ni transférée automatiquement de génération en génération, les principales définitions des peuples autochtones conduisent à des effectifs et des caractéristiques forts différents. Le présent article offre une vue d'ensemble de ces définitions ainsi que des effectifs de population correspondants et illustre l'effet du choix d'une définition sur l'analyse démographique.
"Cet ouvrage collectif sur les systèmes juridiques autochtones et coutumiers est publié au moment où la connaissance de ces systèmes, restés jusqu'à aujourd'hui largement invisibles aux yeux de la majorité, est plus que jamais nécessaire à ceux qui réfléchissent aux voies d'une nouvelle relation entre autochtones et non-autochtones, qu'ils soient juristes, décideurs ou universitaires. La reconnaissance des traditions juridiques autochtones est en effet devenue un thème central dans la quête d'une " réconciliation ". Les auteurs livrent les résultats de recherches réalisées en partenariat avec des communautés dans différentes régions du monde. Ils expliquent et comparent les aspects fondamentaux de plusieurs ordres juridiques autochtones et coutumiers afin d'éclairer leur spécificité, mais aussi leur degré d'ouverture au dialogue avec les cultures juridiques occidentales. En plus de mieux faire comprendre les modes de production du droit chez les peuples autochtones, cette publication permet au lecteur de découvrir comment ces peuples abordent le droit de la famille, le règlement des conflits et le rapport au territoire."--Page 4 of cover
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Le mouvement des femmes autochtones au Mexique émerge à partir du débat sur l'autodétermination impulsé durant les années 90. Ce mouvement se forme principalement à travers l'élaboration d'un nouveau discours qui intègre les droits des femmes aux demandes d'autonomie du mouvement autochtone. L'auteure expose la trajectoire de mobilisation des femmes autochtones et la constitution d'un discours spécifique marqué par la réappropriation des demandes d'autonomie dans une perspective de genre. Elle analyse la manière dont ce discours rend possible l'émergence d'un mouvement des femmes autochtones et se positionne comme une solution de rechange à la dichotomie entre droits des femmes et droits collectifs, soutenue par les différents acteurs sociaux qui perçoivent ces droits comme incompatibles.
Fidèle à la rupture épistémologique initiale entre sociologie et anthropologie, c'est traditionnellement cette dernière qui a étudié les Autochtones, alors que l'éducation autochtone est encore surtout abordée dans une perspective interdisciplinaire. Il devient par conséquent plus difficile d'y distinguer spécifiquement l'apport de la sociologie. Nous proposons d'abord un survol de la production scientifique en éducation autochtone au Québec des années 1960 aux années 1990, pour ensuite poursuivre avec celle des années 2000 et 2010, là où l'on observe davantage de publications en sociologie. Nous poursuivrons par une réflexion sur les thèmes étudiés en éducation autochtone et l'apport de la sociologie dans les études autochtones, dans un contexte où deux paradigmes se démarquent (Martin, 2009) : l'approche du passage de la tradition à la modernité et l'approche (post)coloniale. Nous conclurons avec une réflexion sur le dépassement de la perspective déficitaire en éducation autochtone et les changements occasionnés par la recherche collaborative en sociologie.
Chapitre de l'ouvrage "Les régions de l'Arctique" (dir. C. Escudé-Joffres), Atlande, 2019. Il s'agit ici du texte original tel qu'envoyé à l'éditeur, avant modifications apportées par celui-ci (modifications réalisées sans être portées à la connaissance de l'autrice et jamais approuvées par cette dernière) et publication. Le texte paru en 2019 ne respecte donc pas le propos initial de ce chapitre. ; En mai 2019, Danmarks Radio diffuse le documentaire « Byen hvor børn forsvinder ». Le reportage porte sur les violences domestiques et sexuelles, l'alcoolisme et le suicide des jeunes à Tasiilaq, sur la côte Est du Groenland, le tout se déroulant dans un contexte où le manque de personnel qualifié rend difficile la gestion de la situation. Les habitants s'organisent, en rédigeant des pétitions ou encore en utilisant le théâtre pour déclencher la parole. La réception du documentaire est ambivalente : pour certains, il ne fait que perpétuer une vision très négative des conditions de vie au Groenland, mais pour d'autres, il s'agit d'une nécessaire mise en lumière de ces violences. Sur l'ensemble de l'île, on estime en effet que 20 % des enfants nés en 1995 ont été victimes d'une agression sexuelle et le taux de suicide atteint 75,6 pour 100 000 habitants entre 2013 et 2017. À titre de comparaison, il était de 31,9 pour 100 000 habitants en Lituanie en 2016, le pays considéré par l'Organisation Mondiale de la Santé comme ayant le taux le plus élevé au monde. Les seules régions du monde partageant des taux proches de ceux du Groenland sont le Nunavut et le Chukotka. Après quelques semaines de débats publics, le parlement du Groenland vote une proposition qui aboutit à une demande d'aide au Danemark, malgré l'opposition initiale de la ministre de la santé du Groenland, qui craignait que les solutions apportées ne soient pas adaptées aux réalités locales. Il faut dire que l'évènement a été l'occasion de voir réapparaitre des propositions aux relents colonialistes : Søren Espersen, membre du parti d'extrême droite Dansk Folkeparti, propose de placer le Groenland partiellement sous tutelle, et évoque alors l'idée de placer les enfants de Tasiilaq dans des familles d'accueil, au Groenland ou au Danemark-rappelant alors les pratiques de placement forcé des enfants ayant eu lieu dans les années 1950. Cet exemple montre la dimension double de la continuité des structures coloniales en Arctique : d'une part, à travers la persistance de représentations tendant à inférioriser les populations autochtones qui y vivent, et d'autre part, une certaine communauté d'expérience qui se dessine. En effet, un certain nombre de recherches ont montré, au Groenland comme ailleurs en Arctique, le lien entretenu entre prévalence du suicide et transformation des modes de vie liés à la colonisation. Au Groenland, on observe une très claire augmentation des suicides dans les années 1970, peu de temps après les politiques de « modernisation » mises en place par les autorités coloniales danoises [Bjerregaard et Larsen, 2015]. En mai 2016 à Iqaluit au Nunavut, se tient un sommet afin de développer des actions de prévention contre le suicide ; au Nunavik, en janvier 2019, une pétition rassemble plus de 50 000 signatures pour réclamer l'état d'urgence de la lutte contre le suicide. Dans ces trois situations, le traumatisme historique est clairement identifié comme un facteur de risque, tout comme la pauvreté qui touche particulièrement les populations autochtones. Si elles sont inégalement touchées par ce phénomène à travers l'Arctique, elles ont en partage l'expérience de la violence associée à la colonisation. En Arctique, alors que les revendications territoriales des peuples autochtones ont abouti à des formes de reconnaissance politique, les structures socio-économiques restent marquées par de profondes inégalités qui distinguent en particulier cette catégorie de la population. Dès lors, la décolonisation n'est pas à considérer uniquement comme un évènement politique, mais bien comme un processus, dynamique, qui ne se joue pas uniquement à l'échelle des États, mais également entre les différents groupes sociaux qui habitent l'Arctique. Bien des géographes, comme Sarah Hunt et Sarah de Leeuw, n'hésitent pas à rappeler qu'au regard de la situation des peuples autochtones dans le monde, il est parfois difficile de parler de « post-colonial » [2018] : les structures sociales qui résultent de l'idéologie coloniale continuent à produire des différences hiérarchiques, tant symboliques que matérielles, entre peuples autochtones et non-autochtones, mais également au sein même des groupes autochtones, qui ne sont pas homogènes. S'ils ne sont pas les seuls habitants de l'Arctique, les peuples autochtones ont en partage des indicateurs sociaux bien plus bas que les moyennes nationales des États dont ils ont la citoyenneté. Ils sont une minorité au sens démographique-ils représenteraient environ 500 000 personnes sur plus de 4 millions d'après les estimations du secrétariat des peuples autochtones auprès du Conseil de l'Arctique, mais ils sont aussi minorisés sur le plan social et politique. D'où viennent ces phénomènes de hiérarchisation qui produisent des différences de statuts sociaux entre les autochtones et les non autochtones en Arctique et quelles en sont les dimensions spatiales ?
Les systèmes de guérison traditionnels du Pérou – dont certains remonteraient à l'époque préhistorique, selon les estimations – sont reconnus pour leur utilisation saillante des plantes psychotropes. En outre, les traditions de soins rattachées aux montagnes andines, appelées sierra, s'articulent autour du cocaïer (Erythroxylum coca). Pour leur part, les traditions de guérison qui proviennent des déserts de la côte pacifique du nord (costa) sont plutôt caractérisées par l'utilisation du cactus psychoactif huachuma (Echinopsis pachanoi). Finalement les systèmes médicaux qui se sont développés à l'est des Andes, dans les forêts tropicales de l'Amazonie, font appel à diverses plantes psychotropes, dont le tabac (Nicotiana rustica) et l'ayahuasca (Banisteriopsis caapi) sont les plus connus. Le présent article porte sur les traditions de guérison péruviennes, en particulier la branche amazonienne, dans le contexte de la renaissance psychédélique actuelle. Nous soutenons que l'inclusivité culturelle des études cliniques dans le cadre de la reprise des recherches psychédéliques est indispensable, en présentant deux exemples de recherche transculturelle clinique sur le terrain. Le premier inclut une étude collaborative effectuée avec un guérisseur traditionnel amazonien qui se spécialise dans l'utilisation de la plante de tabac à des fins thérapeutiques, tandis que le second met l'accent sur un programme intégratif de traitement des toxicomanies combinant médecine amazonienne et psychothérapie. Ces exemples illustrent des moyens thérapeutiques prometteurs soulignant l'utilité de l'approche transculturelle, non seulement dans le cadre clinique, mais aussi pour l'équité culturelle dans la renaissance psychédélique.
Cet article propose un aperçu historique de l'évolution du régime forestier en ce qui concerne l'intégration des droits et intérêts des peuples autochtones pendant la période allant de 1960 à 2014. À l'aide d'un cadre théorique élaboré parHillet al. (2012), nous abordons la question du partage de pouvoir entre l'État et les nations autochtones. L'analyse révèle une quasi-exclusion des intérêts autochtones avant le début des années 2000. Les mesures mises en place au cours de cette période se ramènent à trois catégories : les consultations sur les plans, les consultations sur les orientations politiques, et le développement économique par l'allocation de petite tenures forestières. Néanmoins, pour la plupart des nations autochtones, le régime forestier offre peu d'occasions d'influencer les décisions à un niveau stratégique.
À partir d'une recherche sur le terrain au sud du Mexique, l'auteure présente les perspectives et les débats féministes récents sur l'extractivisme. Elle démontre que l'économie extractive est genrée et que même la littérature critique sur le sujet néglige les enjeux de genre et les perspectives autochtones. Elle met également en lumière les voix et l'apport des analyses féministes et autochtones, ainsi que des travaux d'écologie politique, afin de mieux comprendre la diversité des expériences, des logiques communautaires et des défis auxquels font face les hommes et les femmes s'opposant à l'industrie extractive et luttant pour la défense de leur territoire.