Vieillir : un carrefour des temps biologiques
In: Gérontologie et société: cahiers de la Fondation Nationale de Gérontologie, Band 37 / n° 148, Heft 1, S. 59-69
ISSN: 2101-0218
L'homme est dépositaire du capital génétique du vivant et représente une espèce dans la lignée évolutive. Mais l'espèce humaine innove. Au lieu de s'adapter au milieu, elle l'a adapté à ses exigences et c'est la seule espèce qui est capable d'influencer son évolution. Durant la première période de sa vie, développement et maturité sexuelle, l'homme s'inscrit dans le processus évolutif en transmettant son capital génétique et en élevant sa progéniture ; la seconde période n'a pas de finalité apparente. Cette période comprend le vieillissement – un processus propre à l'humain – et dans cette perspective pourrait se comprendre comme le fruit d'une adaptation au nouvel environnement que l'homme s'est créé. Au cours du vieillissement, le potentiel cérébral sculpté durant la période de développement et de maturité, optimalise la structuration de l'espèce humaine dans le temps socio-culturel. Cette structuration est d'abord individuelle, car chaque individu est caractérisé par la spécificité de l'information qu'il porte, mais elle est aussi collective, car à chaque génération, la connaissance doit être partagée. Cette structuration est favorisée par la coexistence, au sein d'une même population, d'individus d'âges très diversifiés, porteurs d'informations à des états différents de maturation.