Cet article vise à mettre en perspective l'histoire des réfugiés au Liban. Il revient sur les circonstances qui ont poussé Arméniens, Palestiniens et Syriens à trouver refuge au Liban, à examiner l'accueil organisé par la République libanaise et de voir en quoi la gestion des réfugiés détermine la réussite ou la faillite de l'État libanais.
La Grande Guerre occupe toujours une place à part dans notre mémoire, collectivement et dans quasiment chaque famille. À l'heure de la commémoration de son centenaire, le général Irastorza revient ici sur son engagement au sein de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Cette contribution analyse la difficile sortie de guerre de la Turquie après dix années de pouvoir unioniste sans partage et resitue ces cinq années de combat pour l'indépendance dans le contexte des relations internationales au Moyen-Orient. Nous retraçons le chemin accompli de l'Empire ottoman occupé par les puissances de l'Entente et humilié par le traité de Sèvres (1920) à l'émergence d'un mouvement national turc en proie aux puissances étrangères mais aussi à la guerre civile et comment il a réussi à s'imposer grâce à ses victoires militaires et à renégocier les traités, pour finalement, permettre l'émergence d'un nouvel État-nation, reconnu internationalement (1923).
Les relations entre le Saint-Siège et la sublime porte à l'épreuve du génocide des chrétiens d'orient pendant la Grande Guerre Les relations entre le Saint-Siège et l'Empire ottoman pendant la Grande Guerre furent délicates. Si l'Église catholique bénéficiait, depuis le XVI e siècle, des garanties qu'offraient les Capitulations , ce ne fut plus le cas à partir du moment où l'Empire ottoman entra en guerre contre la France, protectrice traditionnelle des catholiques d'Orient. Il fallut donc à la diplomatie pontificale s'adapter à cette situation nouvelle. Benoît XV devait réaliser la quadrature du cercle : défendre et sauver autant que faire ce pouvait les chrétiens victimes d'un véritable génocide, tout en conservant les contacts les plus étroits et constants possibles avec le gouvernement turc, justement pour défendre ces mêmes chrétiens, mais aussi pour défendre, sur le long terme, les intérêts politico-religieux de l'Église catholique en Orient.
Le centenaire du génocide arménien ne restera pas dans l'histoire comme un moment fort des relations arméno-turques. Les deux pays campent sur leurs positions. L'Arménie cherche à étendre la liste des pays reconnaissant le génocide. Elle enregistre des succès notables – comme l'illustrent les déclarations du pape – mais se heurte par ailleurs à de fortes résistances. De son côté, la position négationniste de la Turquie n'évolue guère. Les diasporas pourraient permettre de faire bouger les lignes.
L'année 1915 dans les relations franco-italiennes : l'année de la rupture ? Le 26 avril 1915, l'Italie signe le traité de Londres et devient l'alliée de la France. Les deux pays mettent un terme à quarante ans de relations tendues et de discordes, et combattent côte à côte les Empires centraux. Pourtant, cette année 1915 se caractérise aussi par une dégradation brutale de leurs relations. Tout commence au moment des négociations avec la Bulgarie pendant lesquelles la France, au bénéfice des Serbes, ne respecte pas certaines dispositions du traité de Londres, et leur promet l'annexion de la Croatie. L'Italie est traitée, dans ces discussions, comme une alliée secondaire. Puis la tension éclate véritablement, à la fin de l'année, lors de l'évacuation terrible de l'armée serbe. Les Français accusent leur allié d'entraver les opérations et de contribuer à la défaite serbe, uniquement pour défendre leurs intérêts politiques en Albanie. Ils gardent de cet épisode une profonde rancune qui s'exprimera tout au long de la guerre. Quant aux Italiens, ils sont poussés à défendre les promesses territoriales faites, à peine huit mois plus tôt, par leurs alliés.
Entre les dernières années du XIIIe siècle et le milieu du XVe, le Pordelais représente un enjeu de marque dans l'interminable conflit qui oppose les Plantagenets puis les Lancastres aux Valois. Secteur vital de la Guyenne anglaise, il voit déferler à neuf reprises les troupes françaises sur une partie de son territoire et subit, à côté des épreuves apportées par la guerre, « maints autres grands tourments ». Sous la pression brutale des événements, sous l'influence aussi d'une évolution économique bien antérieure au XIVe siècle, de profondes transformations s'accomplissent dans le monde des possesseurs fonciers, qui, vivant essentiellement des droits sur la terre ou de la culture du sol, ont pour cadre principal la seigneurie. Ces transformations se retrouvent alors, avec des nuances multiples, dans toute la France.
International audience ; Qui se penche sur les élites de la diaspora arménienne doit d'abord faire le constat des pertes irrémédiables survenues durant le génocide de 1915-1916. Significativement, un intellectuel de Constantinople s'est attelé, dès son propre retour de déportation fin 1918, à dresser la liste des principales personnalités arméniennes assassinées, rassemblant des centaines de noms d'écrivains, journalistes, professeurs, hommes politiques et religieux, commerçants et autres acteurs de la vie économique. Il faudra donc partir de la discontinuité causée par leur brutale absence, pour observer, à travers le cas spécifique des élites, comment un groupe national se recompose.L'histoire de ces recompositions s'est jouée depuis la scène particulière de l'exil. À l'issue de la Première Guerre mondiale, en effet, dans le grand fracas migratoire causé par la chute des empires multinationaux, environ 700 000 Arméniens perdent le droit de vivre en Turquie, jeune État-nation fondé sur un principe d'homogénéisation ethno-confessionnelle. Une partie d'entre eux prend le chemin de la France, qui ouvre largement ses frontières au début des années 1920 et donne également asile aux réfugiés russes antibolcheviques. Russes et Juifs de Russie, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens de Russie et Arméniens de Turquie, Grecs d'Asie mineure…, tous doivent repenser leurs appartenances dans le cadre républicain que leur propose la France. Dans ce mouvement, la « fabrique communautaire » (Mathieu Grenet) n'a rien d'évident, comme le suggère le cas spécifique des élites arméniennes originaires de l'Empire russe. Peu nombreuses mais davantage préservées que celles de l'ancien Empire ottoman, elles participent tantôt de la vie communautaire russe, fidèles à leurs sociabilités passées, tantôt de la vie communautaire arménienne, sensibles à la cause nationale et soucieuses de prendre part à l'édification de la « Grande diaspora ». Elites impériales, élites nationales, élites diasporiques, leurs trajectoires suivent des lignes plus complexes que l'on croit et ne tranchent pas toujours entre la diversité des vocations collectives.
International audience ; Qui se penche sur les élites de la diaspora arménienne doit d'abord faire le constat des pertes irrémédiables survenues durant le génocide de 1915-1916. Significativement, un intellectuel de Constantinople s'est attelé, dès son propre retour de déportation fin 1918, à dresser la liste des principales personnalités arméniennes assassinées, rassemblant des centaines de noms d'écrivains, journalistes, professeurs, hommes politiques et religieux, commerçants et autres acteurs de la vie économique. Il faudra donc partir de la discontinuité causée par leur brutale absence, pour observer, à travers le cas spécifique des élites, comment un groupe national se recompose.L'histoire de ces recompositions s'est jouée depuis la scène particulière de l'exil. À l'issue de la Première Guerre mondiale, en effet, dans le grand fracas migratoire causé par la chute des empires multinationaux, environ 700 000 Arméniens perdent le droit de vivre en Turquie, jeune État-nation fondé sur un principe d'homogénéisation ethno-confessionnelle. Une partie d'entre eux prend le chemin de la France, qui ouvre largement ses frontières au début des années 1920 et donne également asile aux réfugiés russes antibolcheviques. Russes et Juifs de Russie, Ukrainiens, Géorgiens, Arméniens de Russie et Arméniens de Turquie, Grecs d'Asie mineure…, tous doivent repenser leurs appartenances dans le cadre républicain que leur propose la France. Dans ce mouvement, la « fabrique communautaire » (Mathieu Grenet) n'a rien d'évident, comme le suggère le cas spécifique des élites arméniennes originaires de l'Empire russe. Peu nombreuses mais davantage préservées que celles de l'ancien Empire ottoman, elles participent tantôt de la vie communautaire russe, fidèles à leurs sociabilités passées, tantôt de la vie communautaire arménienne, sensibles à la cause nationale et soucieuses de prendre part à l'édification de la « Grande diaspora ». Elites impériales, élites nationales, élites diasporiques, leurs trajectoires suivent des lignes plus ...