La croissance mondiale accélère dans les paysavancés comme dans les pays émergents. Lescénario de croissance semble en outre moinsfragile et moins dépendant de facteurs exogènes.D'une part les politiques monétaires continuent desoutenir la croissance, mais d'autre part l'augmentationdu prix du pétrole réduit le pouvoir d'achatdes ménages et les pays de la zone euro cessent debénéficier de la baisse de l'euro. La perspective duBrexit se traduit bien par un ralentissement de lacroissance britannique mais qui a peu de répercussionssur les autres économies, notamment la zoneeuro où la croissance s'appuie désormais principalementsur des facteurs internes. Tous les signauxsont au vert et permettent d'anticiper une fermetureprogressive des écarts de croissance, etpartant, une baisse du taux de chômage. Pourtant,l'amélioration des perspectives de croissance ne setraduit pour l'instant pas par une accélération del'inflation. En outre, les estimations de croissancepotentielle suggèrent un ralentissement de laproductivité tendancielle. À terme la croissancenominale pourrait être plus basse, ce qui freineraitla réduction des dettes – publiques comme privées,internes comme externes – héritées de la GrandeRécession
toire attendue de l'économie pour les cinq années à venir, « à environnementinchangé et engagements tenus ». À l'horizon 2022, l'économie françaisedevrait croître à un rythme légèrement supérieur à celui de sa croissance potentielle.Cette croissance devrait s'établir en moyenne à un niveau proche de 1,6 %au cours du prochain quinquennat. La probabilité pour que l'économie retombeen récession ou que la croissance moyenne soit supérieure à 3 % est extrêmementfaible (proche de 5 %). Le taux de chômage se réduirait progressivementet atteindrait 8 % fin 2022. Si à court terme la probabilité d'une hausse duchômage n'est pas nulle (supérieure à 13 %), le taux de chômage devrait s'établirà un niveau inférieur à celui de 2017 avec toutefois une probabilité faible (infé-rieure à 15 %) d'être en dessous de 7 %. Ce scénario est compatible avec uneréduction graduelle du déficit des administrations publiques qui s'établirait à1,2 point de PIB en 2022. La probabilité de retrouver un solde public équilibréen 2022 est toutefois faible (inférieure à 5 %). Sous cette hypothèse de politiquebudgétaire et en considérant différents scénarios de taux d'intérêt souverains, ladette publique diminuerait pour atteindre 90,8 points de PIB en 2022. Parailleurs, notons que dans toutes les simulations, la dette publique ne dépasseraitpas les 100 points de PIB à l'horizon 2022.
L'impact de toute politique économique est fonction de la conjoncture dans laquelle celle-ci estmise en place. Cette évidence résonne d'autant plus fortement que nous sommes dans une annéeélectorale et que nous vivons une situation conjoncturelle très chahutée. C'est la raison pourlaquelle l'analyse et la description du contexte économique au cours du prochain quinquennatnous apparaît indispensable.L'objet de ce Policy Brief est de présenter les trajectoires possibles de l'économie française sousdeux hypothèses. La première est que les ajustements budgétaires annoncés dans le programmepluriannuel du Projet de loi de finances pour 2017 soient respectés. La seconde est que l'économiefrançaise ne connaisse pas de chocs économiques importants dans les cinq ans à venir. Ce travailn'est donc ni une prévision définitive, car d'autres mesures seront bien sûr mises en œuvre et deschocs économiques sont possibles, ni une évaluation des programmes économiques de candidatsà l'élection présidentielle, car ceux-ci diffèrent tous des engagements passés.Ce travail est cependant essentiel car il fournit un cadre de réflexion pour le débat public sur latrajectoire attendue de l'économie pour les cinq années à venir, « à environnement inchangé etpromesses tenues ».■ À l'horizon 2022, l'économie française devrait croître à un rythme légèrement supérieur à celuide sa croissance potentielle. Cette croissance devrait s'établir en moyenne à un niveau prochede 1,6 % au cours du prochain quinquennat. La probabilité que la croissance moyenne soitinférieure à 0,6 % ou supérieure à 2,6 % est faible (inférieure à 2,5 %) ;■ Le taux de chômage se réduirait progressivement et atteindrait 7,7 % fin 2022. Si à courtterme, la probabilité d'une hausse du chômage n'est pas nulle (supérieure à 5 %), le taux dechômage devrait s'établir à un niveau inférieur à celui de 2017 avec toutefois une probabilitétrès faible (inférieure à 5 %) d'être en dessous de 7 % ;■ L'inflation, mesurée par le déflateur de PIB, se rapprocherait progressivement d'un rythme de2 %, avec une probabilité de 70 % de se situer dans un intervalle compris entre 1,3 % et 2,1 %en 2022 ;■ Ce scénario est compatible avec une réduction graduelle du déficit des administrationspubliques qui s'établirait à 0,9 point de PIB en 2022. La probabilité de retrouver un solde publicéquilibré en 2022 est toutefois faible (inférieur à 2 %) ;■ Sous cette hypothèse de politique budgétaire et en considérant différents scénarios de tauxd'intérêt souverains, la dette publique diminuerait pour atteindre 89,4 points de PIB en 2022.Au cours des trois dernières années simulées (2020-2022), la dette baisserait de près de 2points de PIB en moyenne chaque année, rythme compatible avec le critère de la dette. Parailleurs, notons que dans toutes les simulations, la dette publique baisserait à l'horizon 2022 ;■ Enfin, le taux de prélèvement obligatoire (PO) se stabiliserait à 44,3 points de PIB tandis que lapart de la dépense publique diminuerait de plus de 2 points de PIB au cours du quinquennatpour s'établir à 54,1 points de PIB en 2022. Cette dernière a une probabilité très faible (infé-rieure à 2 %) de retrouver son niveau de 2008 et devrait se situer, avec une probabilité à 70 %,entre 53,5 et 54,5 points de PIB en 2022.
Ce numéro de la Revue de l'OFCE consacré aux prévisions économiquespour les années 2017 et 2018 est composé de plusieurs articlesqui peuvent être lus indépendamment.Le premier article, intitulé « La routine de l'incertitude » présentele scénario de prévision pour l'économie mondiale et la zone euro.Comme le rappellent les économistes du département Analyse etprévision de l'OFCE, malgré diverses menaces sur l'économie mondialedepuis deux ans, la croissance a résisté en 2016, n'affichant qu'unfaible ralentissement (2,9 %), après des rythmes supérieurs à 3 % entre2012 et 2015. L'incertitude politique et géopolitique, dans le sillage del'élection américaine ou le risque d'éclatement de l'Union européenneou de l'Union monétaire après le Brexit restent présents. Mais ceséléments font maintenant partie du contexte et obligent les agentséconomiques à s'y adapter à défaut de s'en préserver. Au final, le ralentissementmodéré de la croissance mondiale est plus un « trou d'air »qu'un retournement du cycle international.
L'impact de toute politique économique est fonction de la conjoncture dans laquelle celle-ci estmise en place. Cette évidence résonne d'autant plus fortement que nous sommes dans une annéeélectorale et que nous vivons une situation conjoncturelle très chahutée. C'est la raison pourlaquelle l'analyse et la description du contexte économique au cours du prochain quinquennatnous apparaît indispensable.L'objet de ce Policy Brief est de présenter les trajectoires possibles de l'économie française sousdeux hypothèses. La première est que les ajustements budgétaires annoncés dans le programmepluriannuel du Projet de loi de finances pour 2017 soient respectés. La seconde est que l'économiefrançaise ne connaisse pas de chocs économiques importants dans les cinq ans à venir. Ce travailn'est donc ni une prévision définitive, car d'autres mesures seront bien sûr mises en œuvre et deschocs économiques sont possibles, ni une évaluation des programmes économiques de candidatsà l'élection présidentielle, car ceux-ci diffèrent tous des engagements passés.Ce travail est cependant essentiel car il fournit un cadre de réflexion pour le débat public sur latrajectoire attendue de l'économie pour les cinq années à venir, « à environnement inchangé etpromesses tenues ».■ À l'horizon 2022, l'économie française devrait croître à un rythme légèrement supérieur à celuide sa croissance potentielle. Cette croissance devrait s'établir en moyenne à un niveau prochede 1,6 % au cours du prochain quinquennat. La probabilité que la croissance moyenne soitinférieure à 0,6 % ou supérieure à 2,6 % est faible (inférieure à 2,5 %) ;■ Le taux de chômage se réduirait progressivement et atteindrait 7,7 % fin 2022. Si à courtterme, la probabilité d'une hausse du chômage n'est pas nulle (supérieure à 5 %), le taux dechômage devrait s'établir à un niveau inférieur à celui de 2017 avec toutefois une probabilitétrès faible (inférieure à 5 %) d'être en dessous de 7 % ;■ L'inflation, mesurée par le déflateur de PIB, se rapprocherait progressivement d'un rythme ...
Ce numéro de la Revue de l'OFCE consacré aux prévisions économiques pour les années 2017 à 2019 est composé de plusieurs articles qui peuvent être lus indépendamment. Le premier article, intitulé « La nouvelle Grande Modération ? » présente le scénario de prévision pour l'économie mondiale et la zone euro. Comme le rappellent les économistes du Département analyse etprévision de l'OFCE, l'économie mondiale s'est engagée sur un nouveau sentier de croissance, plus robuste, commun à un nombre croissant de pays et caractérisé par une faible inflation dans les paysindustrialisés comme dans les pays émergents. Cette situation n'est pas sans rappeler la période dite de Grande Modération dans laquelle l'économie mondiale se trouvait, avant l'éclatement de la crise financièreglobale en 2007. À court terme, l'accélération de la croissance permettra la poursuite de la réduction du taux de chômage et l'amélioration de l'emploi. Mais, à plus long terme se pose la question du potentiel de croissance qui pourrait être bien plus faible qu'avant la crise. La résorption des déséquilibres hérités de la Grande Récession mais aussi la conduite des politiques monétaires pourraient être complexes dans un environnement de faible croissance nominale. Plus qu'un fonctionnement vertueux de l'économie mondiale, cette nouvelle Grande Modération pourrait annoncer des difficultés à venirde l'économie mondiale
A la suite du déclenchement de la Grande Récession de 2008, les principaleséconomies avancées avaient retrouvé la voie de la croissance à la mi-2009. Cetterelative synchronisation des cycles est le reflet à la fois des sources communes duchoc de 2008 comme de la coordination des politiques économiques pour faire faceà la crise. En revanche, depuis 2011 la croissance du PIB des principales économieseuropéennes a décroché par rapport à celle des États-Unis. En particulier, les écono-mies de la zone euro sont entrées dans une phase de quasi-stagnation, voire derécession pour les pays du sud de l'Union monétaire, dont certaines peinenttoujours à sortir. Quatre chocs économiques – de politique budgétaire, des condi-tions de financement, l'évolution de la compétitivité-prix et de celle du prix dupétrole – permettent d'expliquer une grande part de cette divergence. En particu-lier, les choix différents de politique budgétaire constituent quantitativement leprincipal élément d'explication. Lors du déclenchement de la crise des dettessouveraines, les gouvernements de la zone euro se sont engagés à réduire rapide-ment leurs déficits afin de limiter la hausse des primes de risque sur les tauxsouverains et d'assoir la crédibilité des nouvelles règles de la gouvernance euro-péenne. En outre, les effets des tensions sur les dettes souveraines ont étédémultipliés par la fragmentation financière et la dégradation des bilans bancaires,alors même que la BCE, contrairement à la Fed, a tardé à répondre avec des mesuresnon-conventionnelles. Les hausses du prix du pétrole ont aussi pesé sur la crois-sance européenne alors que leurs effets ont été plus faibles aux États-Unis, du faitde la hausse de la production de pétrole de schiste. Seules les évolutions des tauxde change ont soutenu l'activité en zone euro, notamment en 2012 et en 2013,mais leur contribution a été insuffisante pour contrecarrer les autres chocs. En l'absence de ces quatre chocs, la croissance aurait pu s'établir en Europe au-delà du rythme de la croissance ...
Alors que la croissance mondiale devrait s'accélérer en 2015-2016, la zone euro ne resterait pas, cette fois-ci, à l'écart de la reprise. Alors que la croissance des pays membres de l'Union monétaire avait été entravée depuis 2011 par des politiques budgétaires et des conditions financières dégradées, principalement pour les pays frappés par la crise des dettes souveraines, ces freins devraient progressivement s'atténuer. Les pays industrialisés profiteraient par ailleurs de la baisse du prix du pétrole qui permettra un transfert de revenu des pays producteurs de pétrole vers les pays industrialisés. Les ménages devraient en bénéficier rapidement via l'amélioration de leur pouvoir d'achat. En outre, ce choc favorable s'accompagne dans la zone euro d'une dépréciation de l'euro. Bien que celle-ci atténue en partie l'effet de la baisse du pétrole, elle stimule également les exportations, ce qui apporte un supplément de demande adressée et permet alors d'inscrire les pays de la zone euro dans une dynamique de reprise auto-entretenue, malgré le recul ou le ralentissement de la croissance dans certains pays émergents (Brésil, Russie et Chine). La croissance se consoliderait donc dans l'ensemble des pays avancés, ce qui permettrait la réduction du taux de chômage, déjà significative pour les États-Unis ou le Royaume-Uni et qui s'amorcerait enfin dans l'ensemble de la zone euro. L'hypothèse déflationniste serait donc écartée mais le risque serait toujours aussi prégnant. L'inflation sous-jacente a baissé significativement et la baisse du taux de chômage, dans la zone euro, sera trop faible pour lever tous les risques. De plus, les anticipations d'inflation ont été fortement révisées à la baisse et pourraient être durablement inférieures à la cible fixée par la BCE. Enfin, la reprise reposerait sur des facteurs tangibles, mais aussi fragiles. Le choc de demande positif lié à la baisse du prix du pétrole pourrait rapidement s'inverser, induisant un ralentissement de la croissance. De même, notre analyse exclut une sortie ...
A la suite du déclenchement de la Grande Récession de 2008, les principaleséconomies avancées avaient retrouvé la voie de la croissance à la mi-2009. Cetterelative synchronisation des cycles est le reflet à la fois des sources communes duchoc de 2008 comme de la coordination des politiques économiques pour faire faceà la crise. En revanche, depuis 2011 la croissance du PIB des principales économieseuropéennes a décroché par rapport à celle des États-Unis. En particulier, les écono-mies de la zone euro sont entrées dans une phase de quasi-stagnation, voire derécession pour les pays du sud de l'Union monétaire, dont certaines peinenttoujours à sortir. Quatre chocs économiques – de politique budgétaire, des condi-tions de financement, l'évolution de la compétitivité-prix et de celle du prix dupétrole – permettent d'expliquer une grande part de cette divergence. En particu-lier, les choix différents de politique budgétaire constituent quantitativement leprincipal élément d'explication. Lors du déclenchement de la crise des dettessouveraines, les gouvernements de la zone euro se sont engagés à réduire rapide-ment leurs déficits afin de limiter la hausse des primes de risque sur les tauxsouverains et d'assoir la crédibilité des nouvelles règles de la gouvernance euro-péenne. En outre, les effets des tensions sur les dettes souveraines ont étédémultipliés par la fragmentation financière et la dégradation des bilans bancaires,alors même que la BCE, contrairement à la Fed, a tardé à répondre avec des mesuresnon-conventionnelles. Les hausses du prix du pétrole ont aussi pesé sur la crois-sance européenne alors que leurs effets ont été plus faibles aux États-Unis, du faitde la hausse de la production de pétrole de schiste. Seules les évolutions des tauxde change ont soutenu l'activité en zone euro, notamment en 2012 et en 2013,mais leur contribution a été insuffisante pour contrecarrer les autres chocs. En l'absence de ces quatre chocs, la croissance aurait pu s'établir en Europe au-delà du rythme de la croissance potentielle, comme aux États-Unis. Ceci auraitpermis une convergence durable du PIB vers son niveau potentiel, facilitant ainsila réduction des déséquilibres sur le marché du travail et le redressement descomptes publics.
Alors que la croissance mondiale devrait s'accélérer en 2015-2016, la zone euro ne resterait pas, cette fois-ci, à l'écart de la reprise. Alors que la croissance des pays membres de l'Union monétaire avait été entravée depuis 2011 par des politiques budgétaires et des conditions financières dégradées, principalement pour les pays frappés par la crise des dettes souveraines, ces freins devraient progressivement s'atténuer. Les pays industrialisés profiteraient par ailleurs de la baisse du prix du pétrole qui permettra un transfert de revenu des pays producteurs de pétrole vers les pays industrialisés. Les ménages devraient en bénéficier rapidement via l'amélioration de leur pouvoir d'achat. En outre, ce choc favorable s'accompagne dans la zone euro d'une dépréciation de l'euro. Bien que celle-ci atténue en partie l'effet de la baisse du pétrole, elle stimule également les exportations, ce qui apporte un supplément de demande adressée et permet alors d'inscrire les pays de la zone euro dans une dynamique de reprise auto-entretenue, malgré le recul ou le ralentissement de la croissance dans certains pays émergents (Brésil, Russie et Chine). La croissance se consoliderait donc dans l'ensemble des pays avancés, ce qui permettrait la réduction du taux de chômage, déjà significative pour les États-Unis ou le Royaume-Uni et qui s'amorcerait enfin dans l'ensemble de la zone euro. L'hypothèse déflationniste serait donc écartée mais le risque serait toujours aussi prégnant. L'inflation sous-jacente a baissé significativement et la baisse du taux de chômage, dans la zone euro, sera trop faible pour lever tous les risques. De plus, les anticipations d'inflation ont été fortement révisées à la baisse et pourraient être durablement inférieures à la cible fixée par la BCE. Enfin, la reprise reposerait sur des facteurs tangibles, mais aussi fragiles. Le choc de demande positif lié à la baisse du prix du pétrole pourrait rapidement s'inverser, induisant un ralentissement de la croissance. De même, notre analyse exclut une sortie de la zone euro. La matérialisation de ce risque créerait de nouvelles incertitudes politiques et économiques qui pourraient remettre en cause notre scénario de croissance.
Pendant près de 2 ans, entre le milieu de l'année 2012 et 2014, l'euro s'est apprécié face aux principales monnaies du monde. Depuis le mois de mai 2014, cette tendance s'est inversée : en quelques mois la monnaie européenne s'est notamment dépréciée de près de 10 % par rapport au dollar. Il s'agit dans cette étude d'anticiper les effets macroéconomiques (impact sur le PIB, sur les prix et sur l'emploi notamment) à attendre de cette dépréciation de l'euro. La relance de la croissance à court terme en zone euro via une dépréciation du taux de change effectif de l'euro permettrait en effet de lutter contre la déflation et de limiter les politiques non coopératives de désinflation compétitive menées dans le sud de l'Europe. Pour ce faire, nous présentons les résultats de la ré-estimation du bloc du commerce extérieur français (prix et volume des exportations et des importations) figurant dans le modèle macroéconomique emod.fr de l'OFCE.L'estimation conjointe des équations des volumes et des prix d'exportations et d'importations s'avère nécessaire et permet d'obtenir un effet bouclé d'une variation du taux de change effectif sur les volumes d'importations et d'exportations. La prise en compte des comportements de marge des importateurs et des exportateurs tend ainsi à limiter l'effet d'une variation du taux de change effectif sur les volumes d'importations et d'exportations lorsque ceux-ci ont un faible pouvoir de marché. Nous réitérons cette démarche sur les données de pays partenaires et concurrents de la France : l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les élasticités obtenues sont cohérentes avec la littérature sur le sujet. Nous comparons ensuite l'incidence d'une dépréciation de l'euro sur les différentes économies étudiées en distinguant le commerce intra-zone et le commerce extra-zone euro, et nous présentons une analyse plus fine sur l'économie française grâce à l'utilisation du modèle emod.fr. Il ressort des simulations qu'au sein de la zone euro, l'Espagne aurait le plus à ...
Pendant près de 2 ans, entre le milieu de l'année 2012 et 2014, l'euro s'est apprécié face aux principales monnaies du monde. Depuis le mois de mai 2014, cette tendance s'est inversée : en quelques mois la monnaie européenne s'est notamment dépréciée de près de 10 % par rapport au dollar. Il s'agit dans cette étude d'anticiper les effets macroéconomiques (impact sur le PIB, sur les prix et sur l'emploi notamment) à attendre de cette dépréciation de l'euro. La relance de la croissance à court terme en zone euro via une dépréciation du taux de change effectif de l'euro permettrait en effet de lutter contre la déflation et de limiter les politiques non coopératives de désinflation compétitive menées dans le sud de l'Europe. Pour ce faire, nous présentons les résultats de la ré-estimation du bloc du commerce extérieur français (prix et volume des exportations et des importations) figurant dans le modèle macroéconomique emod.fr de l'OFCE.L'estimation conjointe des équations des volumes et des prix d'exportations et d'importations s'avère nécessaire et permet d'obtenir un effet bouclé d'une variation du taux de change effectif sur les volumes d'importations et d'exportations. La prise en compte des comportements de marge des importateurs et des exportateurs tend ainsi à limiter l'effet d'une variation du taux de change effectif sur les volumes d'importations et d'exportations lorsque ceux-ci ont un faible pouvoir de marché. Nous réitérons cette démarche sur les données de pays partenaires et concurrents de la France : l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les élasticités obtenues sont cohérentes avec la littérature sur le sujet. Nous comparons ensuite l'incidence d'une dépréciation de l'euro sur les différentes économies étudiées en distinguant le commerce intra-zone et le commerce extra-zone euro, et nous présentons une analyse plus fine sur l'économie française grâce à l'utilisation du modèle emod.fr. Il ressort des simulations qu'au sein de la zone euro, l'Espagne aurait le plus à gagner à la fois d'une dépréciation du taux de change de l'euro face aux autres monnaies, mais aussi d'une politique de désinflation compétitive.
Un grand nombre de travaux empiriques ont été réalisés pour tenter d'évaluer l'impact sur l'emploi des exonérations de cotisations sociales patronales sur les bas salaires (dispositif " Fillon "). Comme nous l'observerons dans la première partie de l'article consacrée à une brève revue de la littérature existante sur ce sujet, les modèles macro-économétriques standards ne sont jamais mobilisés dans les évaluations de cette mesure. Or ces modèles peuvent répondre à certaines limites des évaluations réalisées aujourd'hui. Nous consacrerons alors la deuxième partie de ce travail à la réalisation de simulation de ce type de mesure à l'aide du modèle macroéconomique de l'OFCE, emod.fr. Selon notre évaluation, cette mesure permet de créer 50 000 emplois la première année et environ 500 000 au bout de cinq ans. Notre chiffrage se situe dans la fourchette de ceux des études réalisées jusqu'à présent, compris entre 400 000 et 800 000 emplois. La mécanique du modèle macro-économétrique a l'avantage de décomposer les différents effets sur l'emploi d'une baisse de cotisations sociales patronales sur les bas salaires et conduit à relativiser le chiffrage initial de 500 000 emplois créés à terme. En effet, si la mesure est financée ex post, l'impact sur l'emploi du dispositif " Fillon " est réduit par rapport à l'évaluation initiale de 35 % à 50 % selon le mode de financement retenu. Et si cette politique ne se traduit pas par des gains de compétitivité sur l'extérieur, alors l'effet sur l'emploi est divisé par trois, voire par sept dans le cas le plus défavorable par rapport au chiffrage initial.
Un grand nombre de travaux empiriques ont été réalisés pour tenter d'évaluer l'impact sur l'emploi des exonérations de cotisations sociales patronales sur les bas salaires (dispositif " Fillon "). Comme nous l'observerons dans la première partie de l'article consacrée à une brève revue de la littérature existante sur ce sujet, les modèles macro-économétriques standards ne sont jamais mobilisés dans les évaluations de cette mesure. Or ces modèles peuvent répondre à certaines limites des évaluations réalisées aujourd'hui. Nous consacrerons alors la deuxième partie de ce travail à la réalisation de simulation de ce type de mesure à l'aide du modèle macroéconomique de l'OFCE, emod.fr. Selon notre évaluation, cette mesure permet de créer 50 000 emplois la première année et environ 500 000 au bout de cinq ans. Notre chiffrage se situe dans la fourchette de ceux des études réalisées jusqu'à présent, compris entre 400 000 et 800 000 emplois. La mécanique du modèle macro-économétrique a l'avantage de décomposer les différents effets sur l'emploi d'une baisse de cotisations sociales patronales sur les bas salaires et conduit à relativiser le chiffrage initial de 500 000 emplois créés à terme. En effet, si la mesure est financée ex post, l'impact sur l'emploi du dispositif " Fillon " est réduit par rapport à l'évaluation initiale de 35 % à 50 % selon le mode de financement retenu. Et si cette politique ne se traduit pas par des gains de compétitivité sur l'extérieur, alors l'effet sur l'emploi est divisé par trois, voire par sept dans le cas le plus défavorable par rapport au chiffrage initial.