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International audience ; La crise des gilets jaunes, pour exceptionnelle qu'elle soit, interpelle à plusieurs titres. D'une part, par son ampleur, sa régularité et son espace géographique, elle exige un champ analytique vaste et profond que les chercheurs en sciences humaines et autres théoriciens du social, mettront longtemps à comprendre. D'autre part, cette crise des gilets jaunes est aussi la résultante d'une crise sociétale, d'une crise politique et démocratique évidente voire même selon certains, une crise de régime ou civilisationnelle. Un tel mouvement social est aussi difficile à comprendre car il est la résultante d'un ressentiment, d'une colère et de frustrations provenant de nombreux milieux sociaux : salariés du privés à faibles revenus, de fonctionnaires d'exécution de la fonction publique, d'artisans et de petits commerçants se sentant écrasés par les impôts et les taxes, de retraités parfois en dessous du seuil de pauvreté, de travailleurs précarisés, d'agriculteurs et du monde rural en général… C'est donc l'identité même d'un tel mouvement social qui semble problématique mais comme le disent conjointement les philosophes Judith Butler, Slavoj Zizek et Ernesto Laclau, : « Les nouveaux mouvements sociaux reposent souvent sur des revendications identitaires, mais « l'identité » elle-même n'est jamais complètement constituée en réalité, puisque l'identification n'est pas réductible à l'identité. (…) Il ne s'ensuit pas que l'échec de l'identité à accéder à une détermination complète ruine les mouvements sociaux en question. (…) Aucun mouvement social ne peut avoir le statut d'une articulation politique ouverte et démocratique sans présupposer et rendre opératoire la négativité au coeur de l'identité ». Ce mouvement surprend aussi car la France est habituée à traiter les revendications sectorielles avec parfois l'aide des revendications syndicales et des partis politiques. Le mouvement des gilets jaune à ceci de particulier qu'il ne correspond en rien à ce séquençage classique des mouvements sociaux ...

This article attempts to demystify the Iran–Hizbullah relationship and to challenge the widespread conceptualisation of this partnership as one between a sponsor and proxy. I argue that the proxy model is not only politically irresponsible but also over simplistic in that it reduces a complex, multidimensional relationship that is bound by ideational and normative factors to a materially-driven, transactional relationship. I begin with a brief survey of the historic and cultural ties between Iran and Hizbullah, and then explore their shared ideology, and strategic culture. Using Bertil Dunér's proxy theory, and his focus on power, I further assess the relationship against Realist criteria, and highlight Hizbullah's autonomy from Iran, using several interviews with Hizbullah officials and commanders that I have conducted. Not only does Hizbullah's independence from Iran defy the proxy label, but I go further to argue that the resistance movement has become a regional power in its own right, based on both Realist hard power criteria and constructivist ideational understandings of power. I conclude that given the organic nature of the relationship between them, and the power modalities Hizbullah offers the partnership, the Iran–Hizbullah relationship is better understood as an interdependent symbiosis between close allies.

This article analyzes the Ground Zero Mosque discursive event and the discourses surrounding the American Muslim Community and explores the role of the media in the production and reproduction processes of anti-Muslim frames. To understand Islamophobia in the United States in the context of religious pluralism, this article adopts Critical Discourse Analysis, under which two theories unfold: sourcing theory and framing theory. The sourcing analysis targeted the media voices monitoring the discourses and contributing to the discursive construction and interpretation of mosque proposal into an agenda-led image. The second theory is framing, which consists of including a perceived reality—in the news—, making it more salient, and presenting it to the audience. The data analyzed were collected from CNN and Fox News via Lexis Nexis online academic database. A total of 225 media transcripts—(n=138) Fox News and (n=87) CNN—constituted the text and were coded and analyzed using Atlas.ti data mining software program. The critical analysis has resulted in a number of 180 voices—e.g. journalists, politicians, academics, officials, etc. — contribution of the discursive construction of the non-violence event, ofwhich 150 were anti-Muslim activists, journalists, politicians, reportedly formerMuslim Brotherhood member, etc. The study has also resulted in two mainframes: frame of illegitimacy and frame of terrorism, transforming the nonviolenceevent into a celebrated violent one, thereby providing a vivid image ofAmerica's project of religious pluralism and its capacity to accommodate thereligions existing within the American confines.Artikel ini menganalisis peristiwa acara diskursif Masjid Ground Zero danwacana seputar Komunitas Muslim Amerika dan mengeksplorasi peran mediadalam proses produksi dan reproduksi bingkai anti-Muslim. Untuk memahamiIslamophobia di Amerika Serikat dalam konteks pluralisme agama, artikelini mengadopsi Analisis Wacana Kritis, di mana dua teori terungkap: teorisumber dan teori framing. Analisis sumber ...

International audience ; Il pourrait paraître saugrenu de rechercher dans l'oeuvre d'Edouard Glissant une pensée économique et sociale. Pourtant, une analyse attentive des écrits du grand auteur, nous montre que dès le début de sa réflexion dans Le discours antillais, la question économique et sociale est omniprésente et qu'elle traverse toute son oeuvre de façon directe ou indirecte. Il s'agit pour nous ici, de présenter les jalons d'une réflexion ayant comme objectif de chercher par construction, par déduction, souvent aussi par des références explicites, les fondements de la pensée économique et sociale de Glissant. Nous nous référons ici à son oeuvre centrale qu'est Le discours antillais mais, nous ferons aussi parfois appel à des oeuvres plus récentes de Glissant pour étayer notre propos, comme par exemple le Traité du Tout-Monde ou La cohée du Lamentin. Dans Le discours antillais, on retrouve une analyse économique et sociale fine de la situation économique de la Martinique et des Antilles françaises, en ayant toujours à l'esprit la référence à l'histoire. Comment expliquer les difficultés économiques et sociales de la Martinique en particulier et des Antilles françaises en général ? Glissant nous offre une analyse historique et économique précise, avec pessimisme et sévérité parfois, mais avec aussi beaucoup de lucidité et de profondeur. Nombre de ses réflexions sont encore aujourd'hui pertinentes, notamment celles qui pointent du doigt l'économie prétexte et l'économie de change ainsi que le besoin impérieux d'augmenter la production endogène. Après avoir présenté les causes historiques de l'inertie des économies des Antilles françaises selon Glissant, (1), nous verrons que pour lui, la période moderne de tertiarisation économique, s'associe à un assimilationnisme économique qui fait suite à l'assimilationnisme politique, qui s'inscrit dans une logique de mondialisation étriquée et dangereuse pour les identités (2).

International audience ; Il pourrait paraître saugrenu de rechercher dans l'oeuvre d'Edouard Glissant une pensée économique et sociale. Pourtant, une analyse attentive des écrits du grand auteur, nous montre que dès le début de sa réflexion dans Le discours antillais, la question économique et sociale est omniprésente et qu'elle traverse toute son oeuvre de façon directe ou indirecte. Il s'agit pour nous ici, de présenter les jalons d'une réflexion ayant comme objectif de chercher par construction, par déduction, souvent aussi par des références explicites, les fondements de la pensée économique et sociale de Glissant. Nous nous référons ici à son oeuvre centrale qu'est Le discours antillais mais, nous ferons aussi parfois appel à des oeuvres plus récentes de Glissant pour étayer notre propos, comme par exemple le Traité du Tout-Monde ou La cohée du Lamentin. Dans Le discours antillais, on retrouve une analyse économique et sociale fine de la situation économique de la Martinique et des Antilles françaises, en ayant toujours à l'esprit la référence à l'histoire. Comment expliquer les difficultés économiques et sociales de la Martinique en particulier et des Antilles françaises en général ? Glissant nous offre une analyse historique et économique précise, avec pessimisme et sévérité parfois, mais avec aussi beaucoup de lucidité et de profondeur. Nombre de ses réflexions sont encore aujourd'hui pertinentes, notamment celles qui pointent du doigt l'économie prétexte et l'économie de change ainsi que le besoin impérieux d'augmenter la production endogène. Après avoir présenté les causes historiques de l'inertie des économies des Antilles françaises selon Glissant, (1), nous verrons que pour lui, la période moderne de tertiarisation économique, s'associe à un assimilationnisme économique qui fait suite à l'assimilationnisme politique, qui s'inscrit dans une logique de mondialisation étriquée et dangereuse pour les identités (2).