Ce n'est pas un livre banal que celui qui a été publié en 1962 sous la double signature d'Alan J. B. Wace, qui fut jusqu'à sa mort en 1957 le plus grand spécialiste anglais de l'archéologie mycénienne, et de l'helléniste et archéologue Frank H. Stubbings. Sous un titre modeste il s'agit en réalité d'un grand traité des études homériques, écrit selon la tradition des manuels britanniques par une équipe de spécialistes, en l'espèce seize savants, tous éminents. Excellente occasion de poser à nouveau, en des termes modernes, un débat vieux de près d'un siècle, et que ce livre ne clora pas : celui des rapports entre la poésie homérique telle que nous l'a transmise la tradition, et le monde mycénien qui, de la légende à l'archéologie et de l'archéologie à la philologie, nous devient progressivement accessible.
Il est trop rare de voir un spécialiste de l'Antiquité écrire véritablement en historien, sans se laisser dévorer par telle ou telle science annexe, pour ne pas saluer avec joie la parution de la thèse de Mlle Claude Mossé sur la Fin de la démocratie athénienne .Avec courage, Claude Mossé a, en effet, abordé un problème fondamental qui avait fait l'objet d'innombrables études de détail mais d'aucune tentative de synthèse sérieuse. Chercher, à travers les inscriptions, la documentation archéologique et les textes littéraires ou historiques, à décrire les symptômes et la nature de la mutation profonde qui a fait d'Athènes en moins d'un siècle — de la guerre du Péloponèse à la formation de l'Empire d'Alexandre — un simple chef-lieu de province du monde méditerranéen, tel est le but que s'est assigné l'auteur : il en valait la peine. Et le livre qu'on nous offre est solide.
International audience ; La pandémie de la Covid 19 a été-et est encore aujourd'hui-combattue dans de nombreux pays au travers de mesures très fortement restrictives de libertés. En France, comme dans plusieurs autres démocraties occidentales, l'impératif de protection a, la plupart du temps, été privilégié. Ainsi, les individus se sont vus privés, provisoirement, de certains droits fondamentaux, tels que leur liberté d'aller et venir, ou encore celui de se réunir physiquement, afin de protéger leur santé et celle de la population. Ils ont aussi été obligés d'adopter certains comportements comme le port du masque, indépendamment de l'adhésion de chacun. Ces mesures de santé publique ont ainsi été imposées aux individus à une échelle élargie. Exorbitantes par leur ampleur, ces mesures vont à l'encontre du principe qui consiste à privilégier le consentement et la participation des individus dans les décisions relatives à leur santé et qui est devenu la pierre angulaire des politiques de santé au fil du XX° siècle. Ces politiques en effet, ont tenté-notamment depuis la seconde guerre mondiale-de rééquilibrer la relation d'aide et de soin, en accordant plus de place à la parole des patients, tant à l'échelle individuelle dans le cabinet du praticien, qu'à l'échelle collective, par diverses procédures de représentations. Le consentement « éclairé » donné par le patient est aujourd'hui en France, un préalable essentiel à la relation d'aide et de soin, dans un contexte dit désormais de « démocratie sanitaire ». Aller à l'encontre de l'avis des personnes, les contraindre à se soigner ou à entrer dans tel ou tel établissement n'est autorisé que dans des cas précis. Des dispositifs de contrôle ont été mis en place pour vérifier que le droit des patients et/ou des usagés est bien respecté. Bien entendu, il y a des exceptions. Certaines maladies doivent obligatoirement être déclarées si elles sont contagieuses, que le patient consente ou non à cette publicité. En psychiatrie, on peut hospitaliser sans consentement sous ...
International audience ; La pandémie de la Covid 19 a été-et est encore aujourd'hui-combattue dans de nombreux pays au travers de mesures très fortement restrictives de libertés. En France, comme dans plusieurs autres démocraties occidentales, l'impératif de protection a, la plupart du temps, été privilégié. Ainsi, les individus se sont vus privés, provisoirement, de certains droits fondamentaux, tels que leur liberté d'aller et venir, ou encore celui de se réunir physiquement, afin de protéger leur santé et celle de la population. Ils ont aussi été obligés d'adopter certains comportements comme le port du masque, indépendamment de l'adhésion de chacun. Ces mesures de santé publique ont ainsi été imposées aux individus à une échelle élargie. Exorbitantes par leur ampleur, ces mesures vont à l'encontre du principe qui consiste à privilégier le consentement et la participation des individus dans les décisions relatives à leur santé et qui est devenu la pierre angulaire des politiques de santé au fil du XX° siècle. Ces politiques en effet, ont tenté-notamment depuis la seconde guerre mondiale-de rééquilibrer la relation d'aide et de soin, en accordant plus de place à la parole des patients, tant à l'échelle individuelle dans le cabinet du praticien, qu'à l'échelle collective, par diverses procédures de représentations. Le consentement « éclairé » donné par le patient est aujourd'hui en France, un préalable essentiel à la relation d'aide et de soin, dans un contexte dit désormais de « démocratie sanitaire ». Aller à l'encontre de l'avis des personnes, les contraindre à se soigner ou à entrer dans tel ou tel établissement n'est autorisé que dans des cas précis. Des dispositifs de contrôle ont été mis en place pour vérifier que le droit des patients et/ou des usagés est bien respecté. Bien entendu, il y a des exceptions. Certaines maladies doivent obligatoirement être déclarées si elles sont contagieuses, que le patient consente ou non à cette publicité. En psychiatrie, on peut hospitaliser sans consentement sous certaines conditions. Ces dispositions qui s'affranchissent du consentement sont acceptées dans le cadre de la démocratie sanitaire au motif d'une nécessité jugée supérieure. Il reste que l'usage de la contrainte fait souvent l'objet de controverses lorsque les justifications paraissent insuffisantes. La contention à l'hôpital psychiatrique ou dans les Ehpad, par exemple, est découragée, mais elle est tolérée lorsqu'il n'y a pas d'autres moyens et qu'elle est alors « un dernier recours ». La question est alors de savoir si toutes les autres solutions ont bien été explorées, faute de quoi l'abus de pouvoir n'est pas loin, les principes démocratiques ébranlés. Concernant la lutte contre la pandémie de la Covid 19, qu'en est-il de la dimension démocratique des mesures prises ? Celles-ci ont fait l'objet de nombreuses controverses, dont nous ne pouvons faire la liste dans ce très bref article. Alors que la métaphore de la « guerre » a été utilisée pour fonder les dispositions restrictives de libertés, beaucoup ont considéré qu'il s'agissait là d'un abus de langage et que les principes de la démocratie sanitaire, qui restaient légitimes, étaient en fait fortement transgressés. Adossées au savoir d'experts scientifiques, ces décisions ignoraient l'avis ou l'expertise des patients et plus largement des personnes
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 67, S. 217-232
Les politiques psychiatriques et les politiques sociales se rejoignent aujourd'hui autour d'un principe qui consiste à mettre la personne et son projet de vie au centre des interventions dans une perspective de « rétablissement ». L'article interroge la manière dont ce principe est appliqué dans des programmes d'intervention en direction de personnes ayant des troubles psychiques graves. À partir de l'analyse d'une étude de cas, nous tirons des enseignements épistémologiques et politiques quant au rôle de la notion de « projet de vie » dans les recompositions du champ de la santé mentale.