FAVORISER L'INNOVATION ARTISTIQUE À L'HEURE DES TIC
Depuis le milieu des années 1990, la croissance des technologies de l'information et de la communication (TIC) bouscule les formes de création et de diffusion de l'art contemporain. Dans le même temps, le « travail artistique », en devenant plus collectif et interdisciplinaire, préfigure de nouvelles applications et usages sociaux de ces technologies. Les dynamiques et tensions de cette articulation originale du travail artistique et de l'innovation technologique sont intéressantes à plus d'un titre. D'un côté, leur analyse révèle des enjeux de création inédits : mutations du travail artistique, redéfinition des modes de production et de circulation des œuvres, outils et stratégies renouvelés de leur mise en public, en exposition ou en marché. De l'autre, l'alliance de la créativité artistique et de l'innovation productive suppose que l'art change d'échelle, qu'il renouvelle ses appuis financiers, qu'il se relie davantage aux applications et, devenant parfois un acteur important de leurs développements, qu'il puisse également favoriser une meilleure appropriation sociale des technologies. Encouragées par les acteurs économiques et les institutions culturelles, ces mutations s'accompagnent de l'invention d'interfaces originales entre art, science, technologie (AST). Leur mise en œuvre est aujourd'hui favorisée par deux nouveaux dispositifs de soutien, issus des politiques publiques de la culture, qui transforment les missions traditionnellement allouées à la création et appellent une redéfinition conjointe des activités artistiques et des modalités de leur évaluation et valorisation.