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Face à ses voisins d'Europe continentale, le Royaume-Uni se trouve dans une situation paradoxale : son engagement précoce en faveur de l'antiracisme et de l'égalité des chances lui donne une avance institutionnelle importante, mais sa terminologie officielle des «relations raciales» paraît de plus en plus désuète et le multicultarisme reste le parent pauvre de sa politique d'intégration. Et ce d'autant que la diversité culturelle est aujourd'hui mise en avant par les migrants asiatiques, qui ne se reconnaissent pas dans les dénominations racialisantes de la «nomenclature ethnique» officielle.

Loin de la mythologie du peuple «errant», cette histoire des Tsiganes s'attache à décrire, à partir du Moyen Age, leurs différents types de mobilité, leurs conditions d'enracinement selon les Etats européens, et les stéréotypes véhiculés sur eux dans l'imaginaire occidental. Cette reconstitution permet ainsi de comprendre comment les craintes de l'Europe humaniste se sont progressivement transformées en xénophobie, pour se manifester au XXe siècle par les théories raciales qui ont mené au génocide.

Dans la société d'accueil, la famille immigrée maghrébine va découvrir l'émergence d'un nouvel âge : l'adolescence. Dans les années 50-60, ce sera une adolescence «clandestine», dans les années 70, une adolescence conflictuelle, toutes deux participant d'une
logique de conquête d'un espace de plaisir et d'un statut.
Quant aux années 80, elles se caractérisent par une sorte de
déconnexion au passé comme à l'avenir, qui réactualise ou
accentue les questions identitaires.

Habiter en caravane relève-t-il de la précarité ? Les terrains collectifs ou privés qui reçoivent ces caravanes s'apparentent-ils aux sites et quartiers insalubres ? Quelles conditions caravanes et terrains doivent-ils remplir pour n'être plus — et n'être plus considérés comme — insalubres et de facture précaire ? Quelles seraient les mesures à prendre pour qu 'ils puissent être reconnus comme habitat social ? Un rappel historique des conditions dans lesquels se sont
développées les législations relatives au stationnement et à l'habitat des populations itinérantes, et des propositions pour aller au-delà de la loi Besson de 1990.

C'est à Lyon que fut fondée par des Orientaux la première Église des Gaules connue. C'est aussi à Lyon que se croisèrent marchands, pèlerins, artisans, ouvriers... qui, suivant les époques, venaient d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, plus tard du Maghreb. Ceci explique peut-être les prises de position des archevêques lyonnais en faveur de l'accueil des étrangers, leur soutien aux luttes des immigrés, leur lutte contre le racisme et pour le dialogue interreligieux.

En France depuis sept ans avec son groupe Viva La Musica, Papa Wemba, co-fondateur du Zaïko Langa Langa qui révolutionna la musique zaïroise des années 70, recherche avec ténacité, au-delà du succès de mode qui l'a couronné Roi des sapeurs, une consécration internationale à sa carrière de chanteur. Viendra-t-elle de son nouvel album «Émotion», réalisé à Real World, les fameux studios de Peter Gabriel ? Outre qu 'il y déploie la magie d'une voix incomparable, l'option esthétique résolument occidentale de cet enregistrement pourrait bien contribuer à combler les vœux du chanteur.

L'ASET a été fondée pour promouvoir la scolarisation des enfants tsiganes. Son histoire, ses objectifs, ses réalisations — notamment la création, il y a treize ans, de «camions-école» itinérants qui accueillent annuellement plus de 3 000 élèves.

Nostalgique et porteuse des souffrances de l'exil dans les années 50, plaintive et «classique» sur fond d'orchestration orientale durant la décennie 60, la chanson kabyle devient militante et en lutte pour la sauvegarde de la langue berbère au cours des années 70, celles de la mutation. Elle poursuit aujourd'hui sa quête de nouveaux espaces et de nouveaux horizons dans un contexte politique où les artistes, presque tous exilés en France, tentent de jouer la carte de l'engagement en faveur de leurs compatriotes vivant au cœur de la «crise» algérienne.

Des études récentes apportent un éclairage nouveau sur les mouvements et les caractéristiques de l'arrivée dans les
métropoles européennes de migrants en provenance du
bassin caraïbe, dont les premières vagues s'installèrent dans les années cinquante. Une comparaison systématique de l'accès au logement des ménages antillais de part et d'autre de la Manche montre ainsi que la sensibilisation au problème de la «ghettoïsation» qui est apparue en Angleterre à la fin des années 60 se fait jour vingt ans plus tard
dans l'Hexagone.

Au fil d'une histoire difficile, parfois cahotique, les organisations tsiganes se sont affirmées comme de véritables interlocuteurs, tant au niveau national qu'international. Un panorama de ce mouvement politique et
une analyse de son évolution, depuis ses prémices dans les années 20, sa réelle émergence dans les années 60 jusqu'à son effervescence des années 90.

«Paris, capitale des musiques du monde». Apparu dans les années 80, ce slogan, un peu hyperbolique, traduit une réalité musicale : de nombreux artistes venus d'Afrique francophone ont été en effet les artisans d'un son nouveau, d'une esthétique contemporaine de la musique noire. Celle-ci s'est ouverte aux métissages, tout en restant ancrée dans des traditions musicales ancestrales. L'addition des talents de musiciens, de professionnels de la musique et des médias ont permis à la création africaine d'occuper une place de choix sur les marchés internationaux. Regards sur l'histoire de ce mouvement des années 60 à aujourd'hui, sur ses principaux acteurs et sur ses perspectives.

La présence tsigane aux Etats-Unis est particulièrement discrète. Non seulement dans les chiffres mais dans les faits. Au point que bien des Américains sont convaincus qu'être tsigane est un mode de vie et n'a pas de connotation ethnique. Ce qui n'empêche pas la discrimination et le mépris.

Les théories, concepts et interprétations de la réalité se déplacent d'un continent à l'autre. Le monde semble être devenu un «village global» au sein duquel les nouvelles idées peuvent être adoptées rapidement et sans difficulté — par des acteurs parfois inattendus et, de temps à autre, avec des résultats surprenants. L'une de ces idées qui ont été diffusées dans le monde occidental est le «multiculturalisme». Rapide rétrospective des origines de ce concept, de ses changements de sens selon le contexte historique et politique de chaque pays et analyse approfondie de son impact dans l'Allemagne des années 80 et 90.

Comme la crête d'un erg ondulant vers l'horizon en fuite, la musique touareg ressemble à une épure. Complaintes d'amour, paraboles nomades, elle se contente du minimum pour faire vibrer la poésie. Cette frugalité si étrangère à l'oreille occidentale nous est livrée dans sa plus pure forme traditionnelle avec deux très beaux disques, Imzad du Tassili N'Ajjer et Tindé du Tassili N'Ajjer. Quant à l'approche contemporaine de ce patrimoine encore vivant, elle dessine les errements de nos rêves de désert dans Assouf, album issu de la rencontre du troubadour touareg Baly Othmani avec Steve Shehan, compositeur percussionniste nourri de musiques du monde.

En matière d'intégration locale, l'antienne actuelle évoque soit un «déficit d'intégrabilité» de certaines populations, soit un essoufflement de la capacité d'intégration de la société française. Mais de qui et de quoi
parle-t-on quand on aborde cette notion ? Quelle action publique mène-t-on quand on vise l'intégration ?
Qu'est-ce que l'implication des habitants dans une logique d'intégration ? Regards sur les enjeux de cette problématique et sur l'idée de médiation sociale qu'elle sous-tend.