In a world society, the university has become a bastion of scientific innovation. This legitimate space within which criticism, discussion, and mobility take place represents a public good, either within the public or the private sector, and operates within national education system. With rapid recent globalization, the university combines teaching, research, and university-community partnerships as essential functions of higher education. To this end, strategies aimed at meeting linguistic responsibilities at international, national, and regional level are developed. The strategies involved put in place measures designed to address language needs of the diverse student population regardless of the linguistic prestige accorded to individual languages. University autonomy means that universities can actively participate in the shaping of public policies on language and education. These factors have taken us to consider the specific role played by universities as agents of educational language policies in Colombia, particularly (but not limited to) the diversity of modern foreign language provision in higher education for specialist and non-specialist students. The sample consists of 10% of Colombian universities located in major cities of the country. The qualitative nature of this study has allowed for systematization of the phenomena analysed. This has been achieved through administering a questionnaire survey as well as structured interviews in nine institutions of higher education. The assembled corpus is informed by 180 questionnaires and 18 interviews carried out following quality parameters. The culmination of our research is a proposal of some general guidelines for educational language policy to be implemented in Colombian universities. The target group of these guidelines is the academic community in Colombia. The proposal might serve as a basis for discussion with a view to the possible development of a policy and approach for multilingual education in Colombia. ; La universidad se ha convertido, en la sociedad mundial, en un bastión de la innovación científica. Este espacio legítimo de la crítica, la discusión y la movilidad representa un bien público, sea del sector oficial o privado, y opera dentro de un sistema de educación nacional. Confrontada a la globalización, la universidad integra la enseñanza, la investigación y la extensión como funciones esenciales de la educación superior; para ello, desarrolla estrategias que buscan cumplir con las responsabilidades lingüísticas internacionales, nacionales y regionales y con las necesidades, en este campo, de los estudiantes en la formación de su repertorio de lenguas, independientemente del estatus de ellas. Su autonomía le permite la participación activa en la configuración de las políticas públicas sobre el lenguaje y la educación. Estos factores nos han llevado a analizar el papel específico de las universidades como actrices de las políticas lingüísticas educativas en Colombia, en particular (pero no limitados a) la oferta de enseñanza de idiomas de estas instituciones universitarias a estudiantes especialistas y no especialistas en esta área. La muestra está formada por el 10% de las universidades colombianas distribuidas en las principales ciudades. La naturaleza de este estudio cualitativo ha permitido una sistematización de los fenómenos analizados, por medio del protocolo de la encuesta realizado a través de 180 cuestionarios y la guía de las 18 entrevistas, a partir de parámetros de calidad tenidos en cuenta en las nueve instituciones de educación superior que conforman el corpus. La culminación de nuestra investigación es la propuesta de algunas pautas generales sobre las políticas lingüísticas educativas en universidades colombianas; dichas pautas están dirigidas a las comunidades académicas para su posible discusión en el marco de una educación para el plurilingüismo. ; L'université est devenue, dans la société mondiale, un bastion de l'innovation scientifique. Cet espace légitime de critique, discussion et mobilités représente un bien public, qu'il appartienne au secteur officiel ou privé, et fonctionne dans le cadre d'un système de l'éducation nationale. Confrontée à la mondialisation, l'université intègre l'enseignement, la recherche et le service à la communauté comme fonctions essentielles de l'enseignement supérieur ; pour ce faire, elle développe des stratégies visant à répondre aux responsabilités linguistiques internationales, nationales et régionales ainsi qu'aux besoins langagiers des étudiants dans la formation de leur répertoire linguistique, quel que soit le statut des langues. Son autonomie lui permet une participation active dans la configuration des politiques publiques en matière des langues et de l'éducation. Ces éléments nous ont conduits à analyser le rôle spécifique des universités comme actrices des politiques linguistiques éducatives en Colombie, en particulier (mais non de manière limitative) l'offre de formation en langues de ces institutions universitaires en direction des étudiants spécialistes et non spécialistes dans ce domaine. L'échantillon est formé par 10% des universités colombiennes distribuées dans les principales villes du pays. Le caractère notamment qualitatif de cette étude a permis, grâce au protocole d'enquête des 180 questionnaires et du guide des 18 entretiens, une systématisation des phénomènes analysés à partir des dispositifs de qualité des neuf institutions d'enseignement supérieur qui composent le corpus. La proposition de certaines orientations générales en matière de politiques linguistiques éducatives dans les universités colombiennes constitue l'aboutissement de notre recherche ; elles s'adressent aux communautés universitaires pour leur éventuelle discussion dans le cadre d'une éducation au plurilinguisme.
International audience ; Le colloque organisé sous l'égide du CRILAUP à l'Université de Perpignan - Via Domitia les 30 septembre et 1er octobre 2005 a réuni une trentaine de communicants, cinq intervenants à une table ronde finale et un public particulièrement attentif, autour du thème annoncé : «L'école, instrument de sauvegarde des langues menacées ?» pour un dialogue fructueux dont voici aujourd'hui les actes. L'enjeu de la discussion proposée est considérable, tant du point de vue sociolinguistique - au sens des rapports langue(s)-société(s) - que de la didactique des langues - de chaque langue concernée, mais aussi du plurilinguisme, individuel et social). On ne peut donc considérer les textes réunis que comme une pierre modestement apportée à un édifice aussi monumental.Les données observables, de moins en moins incertaines d'un point de vue statistique, l'attestent : le mouvement de disparition des langues s'accélère et semble, dans un avenir proche, devoir le faire chaque jour davantage, prenant une ampleur jusqu'ici inconnue. Jamais les flux migratoires n'avaient concerné un pourcentage aussi élevé d'une population mondiale qui pour sa part ne cesse de croître. La mondialisation des échanges économiques y est pour beaucoup et n'est pas sans incidence sur les usages langagiers et donc sur le devenir des langues. Elle contribue puissamment à homogénéiser la (ou les) langue(s) de communication dans la/lesquelle(s) sont réalisés les échanges, et à creuser ainsi les écarts entre «grandes» et «petites» langues, comme l'illustre bien la «théorie gravitationnelle» diffusée par Louis-Jean Calvet, qui comporte un volet prédictif du plus grand intérêt. Au premier rang des «victimes» : les langues dites minoritaires, c'est-à-dire toute langue en situation de subordination et menacée de substitution par une langue dominante sur son propre territoire. Et du coup, c'est bien la diversité linguistique et culturelle qui est ainsi menacée à l'échelon planétaire.Cette question interpelle, selon le degré de conscience linguistique qui y a cours, des secteurs plus ou moins importants de la population de nombreux pays ; tous, y compris les plus puissants, sont en effet concernés : la diversité se joue tout autant au plan international qu'au sein même des états. Mais la question interpelle également au premier chef les sociolinguistes, tant en leur qualité d'observateurs des situations que d'experts appelés à poser sur elles leur diagnostic et à contribuer à la mise en oeuvre de politiques linguistiques autant que possible adéquates. Or il apparaît que les planificateurs linguistiques sont eux-mêmes divisés sur les méthodes qui permettraient de favoriser la survie, voire la résurgence des langues minoritaires : leurs différentes options, parce qu'elle interviennent sur le terrain sociopolitique, n'échappent pas au champ contradictoire de l'idéologie. Au centre de leurs débats, nécessairement, pourrait-on dire, se trouve l'école. En dehors des échanges informels, sur lesquels les institutions n'ont que difficilement prise, l'école constitue, avec le secteur administratif et celui des média, l'un des trois supports fondamentaux de toute politique linguistique. Et, parce qu'elle forme, outille et conforte les jeunes, en tant que locuteurs du futur, elle est généralement tenue pour l'élément clé de la récupération linguistique. Or si son rôle s'est bien souvent révélé déterminant dans le processus ayant engagé ces langues sur la voie de la substitution, les avis sur la capacité de cette institution à ramener des langues menacées sur la voie de la normalité sont plus partagés. À côté des très nombreux défenseurs de l'école comme instrument principal d'une politique de normalisation linguistique, on en trouve quelques autres, plus rares mais de la notoriété d'un Joshua Fishman, fondateur des études sur la «vitalité ethnolinguistique», qui en contestent fermement l'efficacité. Si bien que l'objectif déclaré de ce colloque était d'évaluer l'impact réel du milieu scolaire dans une politique de normalisation linguistique, sa capacité ou non à assurer la survie d'une langue menacée, et les moyens d'en «optimiser la fonction». Il s'agissait, comme il a été dit, d'aborder la question dans la perspective des politiques linguistiques, en se demandant quelle est la place du milieu scolaire dans une politique globale de normalisation linguistique ; en s'interrogeant sur le fait de savoir si l'avenir d'une langue menacée doit et peut reposer sur le système scolaire ; si l'introduction d'une langue minoritaire en milieu scolaire est ou non toujours souhaitable, et si l'on peut éventuellement se passer d'une telle action. Il n'en importait pas moins de l'envisager sous l'angle de la didactique des langues, que ce soit dans la perspective historique des rapports aux langues de l'institution scolaire ; dans celle des problèmes sociolinguistiques posés par les langues minoritaires ; dans celle de l'adaptation des outils de la didactique au cas particulier de ces langues ; dans celle, corollaire, de leurs besoins spécifiques en matière de didactique ; et dans la présentation d'un certain nombre d'expériences ou de projets pédagogiques novateurs, récents ou en cours de développement. Les contributions ont porté pour l'essentiel sur trois grands domaines géolinguistiques : celui de la France métropolitaine et d'outre-mer, avec ses «langues territorialisées» ou «langues de France» ; celui de l'état espagnol et de ses minorités linguistiques officialisées dans certaines Communautés autonomes dotées de «langues propres» ; celui, enfin, à la fois local et transnational, des territoires de langue catalane, régis par des systèmes institutionnels et juridiques distincts.
La fin de la bulle technologique et financière des années 1996-2000 a conduit à un net ralentissement de la croissance mondiale en 2001 (2,3 % après 4,4 % en 2000). Le repli de l'activité est avant tout industriel et commun à de nombreuses régions du monde : la mondialisation n'est pas un vain mot. Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu un impact limité sur l'activité à la fois dans le temps et à certains secteurs. Les politiques économiques ont réagi pour soutenir la croissance et l'OPEP a accepté momentanément un prix du pétrole inférieur à son objectif. Les prix du Brent sont restés proches de 20 dollars jusqu'au début de mois de mars.L'économie américaine est officiellement en récession depuis un an mais de façon inhabituelle : la consommation des ménages résiste grâce au dynamisme du revenu ; les destructions d'emplois et la baisse de la durée du travail sont compensées par une inflation modérée et par la hausse du salaire horaire nominal. Le Japon a de nouveau plongé dans la récession et ne parvient pas à résoudre sa crise financière. La zone euro n'a pas trouvé les ressorts internes qui lui auraient permis d'échapper au ralentissement de ses partenaires commerciaux. L'activité est atone depuis le deuxième trimestre 2001, la consommation des ménages s'étant nettement infléchie au second semestre, les effets des allègements fiscaux passés s'estompant et le marché du travail se dégradant à nouveau, alors que le taux de chômage reste élevé. Le Royaume-Uni a mieux résisté que les autres pays du G7 du fait d'une demande intérieure plus soutenue. La crise financière argentine n'a que peu affecté le reste de l'Amérique latine. Les pays pétroliers, et notamment la Russie, ont été relativement épargnés par le ralentissement mondial, du fait de la hausse des prix du pétrole en 1999-2000. La plupart des économies d'Europe centrale ont, à l'exception notable de la Pologne, résisté au ralentissement mondial grâce au dynamisme de leur demande interne. La Chine n'a aussi été que peu affectée grâce à la taille de son marché intérieur.A la fin du premier trimestre 2002, la reprise économique paraît inscrite dans les indicateurs conjoncturels des grands pays industrialisés, à l'exception du Japon. Aux États-Unis, le policy-mix est particulièrement expansionniste. Le taux objectif des fonds fédéraux n'est que de 1,75 % depuis la fin 2001 (soit une baisse de 4,75 points en un an). La croissance devrait cependant repartir sur des rythmes plus modérés que dans la seconde moitié des années 1990, du fait des niveaux atteints par l'endettement privé. Fin 2002, la croissance serait de 2,9 % en glissement et n'accélèrerait pas en 2003. La Réserve fédérale procèderait à un premier resserrement monétaire au début de l'été et les taux courts seraient de 3,7 % fin 2003. Le policy-mix est moins expansionniste dans la zone euro. La BCE a abaissé son taux directeur à 3,25 % (soit une baisse de 1,5 point entre mai et novembre 2001). Les gouvernements et les autorités européennes se sont mis d'accord pour laisser jouer les stabilisateurs automatiques lors du ralentissement de 2001. Les objectifs des programmes de stabilité limitent les marges de manœuvre des politiques budgétaires. En 2002 et 2003, les politiques budgétaires seraient pratiquement neutres dans la zone. La BCE déciderait une première hausse de ses taux directeurs au troisième trimestre, et porterait les taux courts à 4,4 % à la fin 2003.La reprise se ferait à des rythmes similaires dans la zone euro et aux États-Unis. L'arrêt du déstockage permettrait une reprise technique au premier trimestre. L'investissement progresserait de nouveau dès la mi-2002, mais le bas niveau des taux d'utilisation des capacités de production ne suggère pas de reprise forte avant 2003. La consommation des ménages bénéficierait de la désinflation résultant de la baisse du prix du pétrole en 2002 par rapport à 2001. La parité euro/dollar resterait voisine de 0,87 d'ici la fin 2002 et remonterait légèrement au cours de 2003, lorsque la croissance se consoliderait dans la zone euro.Le Japon resterait à l'écart de la reprise, la dépréciation du yen et la progression de ses marchés extérieurs ne permettant pas de compenser la faiblesse de la demande interne. Les taux d'intérêt nominaux resteraient proches de zéro. Les marges de manœuvre de la politique budgétaire sont faibles vu le niveau actuel du déficit et de la dette publics.Le commerce mondial de marchandises retrouverait un rythme de croissance de l'ordre de 8 % à l'horizon 2003 (– 6 % en glissement annuel à la fin 2001), la reprise de l'activité industrielle se diffusant aux pays en développement. La croissance mondiale serait de 2,4 % en 2002 et de 3,6 % en 2003. Le scénario de reprise repose sur un accompagnement des politiques économiques et sur des prix du Brent stables autour de 23 dollars à l'horizon 2003. Sa réalisation est conditionnée à l'évolution de la situation au Proche-Orient, où la montée des tensions en mars a fait remonter le prix du baril de Brent à 25 dollars à la fin du mois. Le scénario suppose aussi que les marchés boursiers, qui font preuve d'une grande volatilité au gré des bonnes nouvelles de conjoncture et des mauvaises nouvelles de scandale financier ou de pertes des entreprises depuis plusieurs mois, ne connaîtront pas de rechute dans les mois qui viennent.
La fin de la bulle technologique et financière des années 1996-2000 a conduit à un net ralentissement de la croissance mondiale en 2001 (2,3 % après 4,4 % en 2000). Le repli de l'activité est avant tout industriel et commun à de nombreuses régions du monde : la mondialisation n'est pas un vain mot. Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu un impact limité sur l'activité à la fois dans le temps et à certains secteurs. Les politiques économiques ont réagi pour soutenir la croissance et l'OPEP a accepté momentanément un prix du pétrole inférieur à son objectif. Les prix du Brent sont restés proches de 20 dollars jusqu'au début de mois de mars.L'économie américaine est officiellement en récession depuis un an mais de façon inhabituelle : la consommation des ménages résiste grâce au dynamisme du revenu ; les destructions d'emplois et la baisse de la durée du travail sont compensées par une inflation modérée et par la hausse du salaire horaire nominal. Le Japon a de nouveau plongé dans la récession et ne parvient pas à résoudre sa crise financière. La zone euro n'a pas trouvé les ressorts internes qui lui auraient permis d'échapper au ralentissement de ses partenaires commerciaux. L'activité est atone depuis le deuxième trimestre 2001, la consommation des ménages s'étant nettement infléchie au second semestre, les effets des allègements fiscaux passés s'estompant et le marché du travail se dégradant à nouveau, alors que le taux de chômage reste élevé. Le Royaume-Uni a mieux résisté que les autres pays du G7 du fait d'une demande intérieure plus soutenue. La crise financière argentine n'a que peu affecté le reste de l'Amérique latine. Les pays pétroliers, et notamment la Russie, ont été relativement épargnés par le ralentissement mondial, du fait de la hausse des prix du pétrole en 1999-2000. La plupart des économies d'Europe centrale ont, à l'exception notable de la Pologne, résisté au ralentissement mondial grâce au dynamisme de leur demande interne. La Chine n'a aussi été que peu affectée grâce à la taille de son marché intérieur.A la fin du premier trimestre 2002, la reprise économique paraît inscrite dans les indicateurs conjoncturels des grands pays industrialisés, à l'exception du Japon. Aux États-Unis, le policy-mix est particulièrement expansionniste. Le taux objectif des fonds fédéraux n'est que de 1,75 % depuis la fin 2001 (soit une baisse de 4,75 points en un an). La croissance devrait cependant repartir sur des rythmes plus modérés que dans la seconde moitié des années 1990, du fait des niveaux atteints par l'endettement privé. Fin 2002, la croissance serait de 2,9 % en glissement et n'accélèrerait pas en 2003. La Réserve fédérale procèderait à un premier resserrement monétaire au début de l'été et les taux courts seraient de 3,7 % fin 2003. Le policy-mix est moins expansionniste dans la zone euro. La BCE a abaissé son taux directeur à 3,25 % (soit une baisse de 1,5 point entre mai et novembre 2001). Les gouvernements et les autorités européennes se sont mis d'accord pour laisser jouer les stabilisateurs automatiques lors du ralentissement de 2001. Les objectifs des programmes de stabilité limitent les marges de manœuvre des politiques budgétaires. En 2002 et 2003, les politiques budgétaires seraient pratiquement neutres dans la zone. La BCE déciderait une première hausse de ses taux directeurs au troisième trimestre, et porterait les taux courts à 4,4 % à la fin 2003.La reprise se ferait à des rythmes similaires dans la zone euro et aux États-Unis. L'arrêt du déstockage permettrait une reprise technique au premier trimestre. L'investissement progresserait de nouveau dès la mi-2002, mais le bas niveau des taux d'utilisation des capacités de production ne suggère pas de reprise forte avant 2003. La consommation des ménages bénéficierait de la désinflation résultant de la baisse du prix du pétrole en 2002 par rapport à 2001. La parité euro/dollar resterait voisine de 0,87 d'ici la fin 2002 et remonterait légèrement au cours de 2003, lorsque la croissance se consoliderait dans la zone euro.Le Japon resterait à l'écart de la reprise, la dépréciation du yen et la progression de ses marchés extérieurs ne permettant pas de compenser la faiblesse de la demande interne. Les taux d'intérêt nominaux resteraient proches de zéro. Les marges de manœuvre de la politique budgétaire sont faibles vu le niveau actuel du déficit et de la dette publics.Le commerce mondial de marchandises retrouverait un rythme de croissance de l'ordre de 8 % à l'horizon 2003 (– 6 % en glissement annuel à la fin 2001), la reprise de l'activité industrielle se diffusant aux pays en développement. La croissance mondiale serait de 2,4 % en 2002 et de 3,6 % en 2003. Le scénario de reprise repose sur un accompagnement des politiques économiques et sur des prix du Brent stables autour de 23 dollars à l'horizon 2003. Sa réalisation est conditionnée à l'évolution de la situation au Proche-Orient, où la montée des tensions en mars a fait remonter le prix du baril de Brent à 25 dollars à la fin du mois. Le scénario suppose aussi que les marchés boursiers, qui font preuve d'une grande volatilité au gré des bonnes nouvelles de conjoncture et des mauvaises nouvelles de scandale financier ou de pertes des entreprises depuis plusieurs mois, ne connaîtront pas de rechute dans les mois qui viennent.
La fin de la bulle technologique et financière des années 1996-2000 a conduit à un net ralentissement de la croissance mondiale en 2001 (2,3 % après 4,4 % en 2000). Le repli de l'activité est avant tout industriel et commun à de nombreuses régions du monde : la mondialisation n'est pas un vain mot. Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu un impact limité sur l'activité à la fois dans le temps et à certains secteurs. Les politiques économiques ont réagi pour soutenir la croissance et l'OPEP a accepté momentanément un prix du pétrole inférieur à son objectif. Les prix du Brent sont restés proches de 20 dollars jusqu'au début de mois de mars.L'économie américaine est officiellement en récession depuis un an mais de façon inhabituelle : la consommation des ménages résiste grâce au dynamisme du revenu ; les destructions d'emplois et la baisse de la durée du travail sont compensées par une inflation modérée et par la hausse du salaire horaire nominal. Le Japon a de nouveau plongé dans la récession et ne parvient pas à résoudre sa crise financière. La zone euro n'a pas trouvé les ressorts internes qui lui auraient permis d'échapper au ralentissement de ses partenaires commerciaux. L'activité est atone depuis le deuxième trimestre 2001, la consommation des ménages s'étant nettement infléchie au second semestre, les effets des allègements fiscaux passés s'estompant et le marché du travail se dégradant à nouveau, alors que le taux de chômage reste élevé. Le Royaume-Uni a mieux résisté que les autres pays du G7 du fait d'une demande intérieure plus soutenue. La crise financière argentine n'a que peu affecté le reste de l'Amérique latine. Les pays pétroliers, et notamment la Russie, ont été relativement épargnés par le ralentissement mondial, du fait de la hausse des prix du pétrole en 1999-2000. La plupart des économies d'Europe centrale ont, à l'exception notable de la Pologne, résisté au ralentissement mondial grâce au dynamisme de leur demande interne. La Chine n'a aussi été que peu affectée grâce à la taille de son marché intérieur.A la fin du premier trimestre 2002, la reprise économique paraît inscrite dans les indicateurs conjoncturels des grands pays industrialisés, à l'exception du Japon. Aux États-Unis, le policy-mix est particulièrement expansionniste. Le taux objectif des fonds fédéraux n'est que de 1,75 % depuis la fin 2001 (soit une baisse de 4,75 points en un an). La croissance devrait cependant repartir sur des rythmes plus modérés que dans la seconde moitié des années 1990, du fait des niveaux atteints par l'endettement privé. Fin 2002, la croissance serait de 2,9 % en glissement et n'accélèrerait pas en 2003. La Réserve fédérale procèderait à un premier resserrement monétaire au début de l'été et les taux courts seraient de 3,7 % fin 2003. Le policy-mix est moins expansionniste dans la zone euro. La BCE a abaissé son taux directeur à 3,25 % (soit une baisse de 1,5 point entre mai et novembre 2001). Les gouvernements et les autorités européennes se sont mis d'accord pour laisser jouer les stabilisateurs automatiques lors du ralentissement de 2001. Les objectifs des programmes de stabilité limitent les marges de manœuvre des politiques budgétaires. En 2002 et 2003, les politiques budgétaires seraient pratiquement neutres dans la zone. La BCE déciderait une première hausse de ses taux directeurs au troisième trimestre, et porterait les taux courts à 4,4 % à la fin 2003.La reprise se ferait à des rythmes similaires dans la zone euro et aux États-Unis. L'arrêt du déstockage permettrait une reprise technique au premier trimestre. L'investissement progresserait de nouveau dès la mi-2002, mais le bas niveau des taux d'utilisation des capacités de production ne suggère pas de reprise forte avant 2003. La consommation des ménages bénéficierait de la désinflation résultant de la baisse du prix du pétrole en 2002 par rapport à 2001. La parité euro/dollar resterait voisine de 0,87 d'ici la fin 2002 et remonterait légèrement au cours de 2003, lorsque la croissance se consoliderait dans la zone euro.Le Japon resterait à l'écart de la reprise, la dépréciation du yen et la progression de ses marchés extérieurs ne permettant pas de compenser la faiblesse de la demande interne. Les taux d'intérêt nominaux resteraient proches de zéro. Les marges de manœuvre de la politique budgétaire sont faibles vu le niveau actuel du déficit et de la dette publics.Le commerce mondial de marchandises retrouverait un rythme de croissance de l'ordre de 8 % à l'horizon 2003 (– 6 % en glissement annuel à la fin 2001), la reprise de l'activité industrielle se diffusant aux pays en développement. La croissance mondiale serait de 2,4 % en 2002 et de 3,6 % en 2003. Le scénario de reprise repose sur un accompagnement des politiques économiques et sur des prix du Brent stables autour de 23 dollars à l'horizon 2003. Sa réalisation est conditionnée à l'évolution de la situation au Proche-Orient, où la montée des tensions en mars a fait remonter le prix du baril de Brent à 25 dollars à la fin du mois. Le scénario suppose aussi que les marchés boursiers, qui font preuve d'une grande volatilité au gré des bonnes nouvelles de conjoncture et des mauvaises nouvelles de scandale financier ou de pertes des entreprises depuis plusieurs mois, ne connaîtront pas de rechute dans les mois qui viennent.
"How is religion changing in the twenty-first century? In the global era, religion has leapt into the world stage, though in contradictory ways. Some religious activists are antagonistic and engage in protests, violent acts, and political challenges. Others are positive and help to shape an emerging transnational civil society. A new global religion may be in the making, providing a moral and spiritual basis for a worldwide community of concern about environmental issues, human rights, and international peace. This book explores all of these directions, based on a five-year Luce Foundation project that involved religious leaders, scholars, and public figures in workshops held in Cairo, Moscow, Delhi, Shanghai, Buenos Aires, and Santa Barbara. In this book, the voices of these religious observers around the world are heard expressing both the hopes and fears about new forms of religion in the global age"--Provided by publisher
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political-religious factors, economic factors, demographic factors and compound factors to be examined in turn. These four traditional types of migration factors will inevitably continue to have effects in the future. In addition, there are other factors which I bring together in the words of new migratory logic, which are the result of new times. ; International audience Worldwide migrations are constantly redrawing cultural maps. The factors behind them are similar to those in previous centuries. However, profoundly new factors have also appeared. I have called these the new logic of migration. ; political-religious factors, economic factors, demographic factors and compound factors to be examined in turn. These four traditional types of migration factors will inevitably continue to have effects in the future. In addition, there are other factors which I bring together in the words of new migratory logic, which are the result of new times. ; Les facteurs classiques des mouvements des populations sont au nombre de quatre : les facteurs politico-religieux, les facteurs économiques, les facteurs démographiques et les facteurs composés qu'il convient d'examiner successivement. Ces quatre types classiques de facteurs migratoires vont inévitablement continuer d'exercer des effets dans le futur. S'ajoutent d'autres facteurs que je rassemble sous les termes de nouvelles logiques migratoires, et qui sont la conséquence de temps nouveaux.
This article presents contextual keys for understanding who the new actors in the field of higher education are, besides exposing some of the systemic crises that the programs in humanities are facing. To this end, critical sources on globalization and educational policy are cited, as well as international agreements signed between governments and institutions in different countries. In the context of the commercialization of education and of the possible teaching strategies and non-canonical artistic modes, we examined the relevance of the experimental poetry as an object of study in Humanities. The aim is to offer a space for reflection on the current directions of supranational educational policies that promote the commercialization of education and move away from the traditional concept of culture. The lines of argument start from the framework of cultural studies to focus on the increasingly popular global studies, a paradigmatic axis that currently conditions the evolution of the study of Humanities and changes the traditional concept of liberal arts. The location of Humanities within the framework of global studies generates an ideological distance and multiple crises in education with respect to traditional references and values. The article highlights the case of marginal arts, experimental writing, as the object of study of this new modus operandi. In addition, some educational strategies are proposed and the current state of education in Humanities is explored in depth. ; En este artículo se presentan claves contextuales para entender quiénes son los nuevos actores del ámbito educativo en la enseñanza superior y, a su vez, se exponen algunas de las crisis sistémicas a las que se enfrentan los programas de humanidades. Para esto se citan fuentes críticas en temas de globalización y política educativa, así como acuerdos internacionales firmados entre gobiernos e instituciones de distintos países. En el contexto de comercialización de la educación y de las posibles estrategias de enseñanza y los modos artísticos no canónicos, se examina la relevancia de la poesía experimental como objeto de estudio en las humanidades. Se pretende ofrecer aquí un espacio de reflexión ante los rumbos actuales de las políticas educativas supranacionales que fomentan la comercialización de la enseñanza y se alejan del concepto tradicional de cultura. Las líneas argumentales parten del marco de los estudios culturales para enfocarse en los, cada vez más populares, estudios globales, eje paradigmático que condiciona en la actualidad el devenir de los estudios de las humanidades y cambia el concepto tradicional de las artes liberales. La ubicación de las humanidades dentro del marco de los estudios globales genera un distanciamiento ideológico y múltiples crisis en la educación con respecto a los referentes y los valores tradicionales. El artículo destaca el caso de artes marginales, la escritura experimental, en cuanto objeto de estudio de este nuevo modus operandi. Además, se proponen algunas estrategias educativas y se profundiza en el estado actual de la educación de las humanidades. ; Cet article offre les clés contextuelles permettant une meilleure compréhension des nouveaux acteurs de l'enseignement supérieur et présente certaines des crises systémiques auxquelles les programmes de sciences humaines sont confrontés. Nous citerons des sources critiques des questions de mondialisation, de politique éducative, d'accords internationaux signés entre les gouvernements et institutions de différents pays. Dans le contexte de la commercialisation de l'éducation, des stratégies d'enseignement et des modes artistiques non canoniques, nous examinerons la pertinence de la poésie expérimentale comme objet d'étude en sciences humaines. Cette étude offrira un espace de réflexion sur les orientations actuelles des politiques éducatives supranationales favorisant la commercialisation de l'éducation et s'éloignant du concept traditionnel de culture éducative. Les lignes argumentaires définissent le cadre des études culturelles et se concentrent sur les études globales plus prisées, axe paradigmatique conditionnant l'évolution des études en sciences humaines et modifiant le concept traditionnel des arts libéraux. La situation des sciences humaines dans le cadre des études globales génère une distanciation idéologique et de multiples crises éducatives prenant le contre-pied des références et valeurs traditionnelles. L'article soulève le cas des arts marginaux et de l'écriture expérimentale comme objet d'étude de ce nouveau modus operandi. Enfin, nous proposerons certaines stratégies éducatives et étudierons l'état actuel de l'enseignement des sciences humaines. ; Neste artigo apresentam-se chaves contextuais para entender quem são os novos atores do âmbito educativo no ensino superior e se expõem algumas das crises sistêmicas às que se enfrentam os programas de humanidades. Para isto se citam fontes críticas em temas de globalização e política educativa, bem como acordos internacionais assinados entre governos e instituições de diferentes países. No contexto de comercialização da educação e das possíveis estratégias de ensino e os modos artísticos não canónicos, se examina a relevância da poesia experimental como objeto de estudo nas humanidades. Pretende-se oferecer aqui um espaço de reflexão ante os rumos atuais das políticas educativas supranacionais que fomentam a comercialização do ensino e se afastam do conceito tradicional de cultura. As linhas argumentais partem do contexto dos estudos culturais para focar-se nos, cada vez mais populares, estudos globais, eixo paradigmático que condiciona na atualidade o devir dos estudos das humanidades e muda o conceito tradicional das artes liberais. A localização das humanidades dentro do contexto dos estudos globais gera um distanciamento ideológico e múltiplas crises na educação com respeito aos referentes e aos valores tradicionais. O artigo destaca o caso de artes marginais, a escrita experimental, enquanto objeto de estudo deste novo modus operandi. Além do mais, propõem-se algumas estratégias educativas e aprofunda-se o estado atual da educação das humanidades.
The goal of this work is to understand how deep the commercial war between North America and Europe regarding the use of growth hormones in food-producing animals impacted institutional history of global food trade regulation. Between 1980 and the contemporary period (2016), several crises revealed the atypical nature of the European Union ban. As a result, the European Union views legitimacy was contested in the globalization context. The conflict takes places in several arenas. First of all, it constitutes an issue for Europe, which strived to find an interinstitutional agreement on how to legislate on growth hormones at the European level during the 80ies. Then, it has been one of the most talked about disagreements of the General agreement on tariffs and trade (GATT) and the World trade organization (WTO) negotiations from 1987 onwards. Finally, it involves the CodexAlimentarius Commission, the international organization in charge of setting food standards. In each of these institutions, the beef-hormones conflict management goes with important institutional changes: new specific units, working principles and procedures were created. Thus, my work aimed to precisely describe what consequences the beef-hormones conflict might have had on any of these institutions. As a result, I show how this specific case contributed to the instauration of internationalfood trade regulation.My work relies on a socio-historical inquiry based on diverse and rich empirical data, in order to cover the three aforesaid institutions between 1980 and 2016. I constituted a documentary corpus from institutional archives, and I performed about thirty sociological interviews. I spent several hundreds of hours realizing ethnographing observation, most of which being facilitated by my belonging to the ministry of agriculture's services. Analysis of this data emphasizes the transforming role of the beef-hormones conflict at an international scale. The conflict first convinced all the stakeholders that it was crucial to strengthen supranational institutions (be it at the European or at the global level). It also allowed to test newly created instruments in their practical functioning. From this prospective, the beef-hormones conflict management reveals the different actors' internationalrelations perceptions and their evolution during the studied period. Finally, as the beef-hormones conflict has constituted a pattern to the establishment of negotiation strategies, it became a cultural reference structuring an international community. It is therefore a socializing factor.My inquiry also enables a better understanding of private actors' expectations about international regulation. Veterinary drug industries are actively involved in the institutional discussions surrounding the beef-hormones case, requesting for binding international food trade standards. They are more particularly interested in the activity of standard-setting bodies like Codex. This attitude indicates that those actors use global regulation instruments to advocate for their preferred collective action principles ; L'objectif de la thèse est de comprendre dans quelle mesure le conflit entre l'Amérique du Nord et l'Europe sur l'utilisation d'hormones de croissance en élevage a participé à l'histoire institutionnelle de la régulation du commerce mondial de denrées alimentaires. Entre 1980 et la période contemporaine (2016), plusieurs épisodes critiques ont mis en évidence la perspective atypique de l'Union européenne à l'égard de l'emploi de ces médicaments vétérinaires ainsi que la contestation suscitée par cette réglementation spécifique dans le cadre de la mondialisation commerciale. Ce conflit se joue sur plusieurs scènes : au sein de la Communauté européenne qui, pendant la décennie 1980, peine à trouver un accord interinstitutionnel quant à une législation commune sur les hormones de croissance ; dans le cadre du General agreement on tariffs and trade (GATT) puis del'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; et enfin au sein du Codex Alimentarius, l'organisation internationale chargée d'élaborer des normes alimentaires. Dans chacune de ces instances, la gestion du conflit coïncide avec une phase importante du point de vue institutionnel : création d'organes spécifiques, nouveaux principes et procédures de travail. Dès lors, notre travail visait à détailler l'impact éventuel du conflit sur les hormones de croissance sur chacune de ces institutions ainsi quesur la façon dont, globalement, elles participent à la régulation du commerce international dans le domaine agroalimentaire.Notre travail s'est appuyé sur une enquête socio-historique utilisant un matériau riche et varié permettant de couvrir l'ensemble des institutions identifiées sur la période 1980-2016 : un corpus documentaire a été constitué grâce aux archives des différentes institutions, une trentaine d'entretiens semi-directifs ont été menés. Enfin, plusieurs centaines d'heures d'observationethnographique ont pu être réalisées, la plupart grâce à notre statut de fonctionnaire française du ministère de l'agriculture. Il met en évidence l'évolutivité des fonctions remplies par le conflit sur les hormones de croissance : celui-ci a en premier lieu permis de fédérer l'ensemble des acteurs concernés de la nécessité de renforcer les institutions supranationales, que ce soit à l'échelon européen ou international. Il a ensuite participé à l'élaboration concrète des institutions en permettant d'en tester les instruments au fur et à mesure de leur création, et ainsi, de permettre de réaliser les ajustements jugés nécessaires. De ce point de vue, la gestion du conflit sur les hormones révèle la perception des relations internationales des différents acteurs et sa variabilité temporelle. Enfin, constituant un paramètre pérenne que les acteurs intègrent à leur stratégie de négociationinternationale, le conflit sur les hormones est devenu un point d'ancrage autour duquel s'est structurée une communauté. Il doit ainsi être considéré pour son potentiel socialisateur.Notre enquête apporte également des informations concernant les attentes d'un certain nombre d'acteurs privés en termes de régulation internationale. Le cas des hormones mobilise l'attention des grandes firmes pharmaceutiques qui poussent à l'établissement de normes internationales contraignantes pour le commerce de produits agricoles et concentrent plus particulièrement leur action sur les instances productrices de normes (comme le Codex Alimentarius). Ce comportement semble indiquer que ces acteurs utilisent les instruments de régulation mondiale pour la diffusion de principes d'action publique.
The goal of this work is to understand how deep the commercial war between North America and Europe regarding the use of growth hormones in food-producing animals impacted institutional history of global food trade regulation. Between 1980 and the contemporary period (2016), several crises revealed the atypical nature of the European Union ban. As a result, the European Union views legitimacy was contested in the globalization context. The conflict takes places in several arenas. First of all, it constitutes an issue for Europe, which strived to find an interinstitutional agreement on how to legislate on growth hormones at the European level during the 80ies. Then, it has been one of the most talked about disagreements of the General agreement on tariffs and trade (GATT) and the World trade organization (WTO) negotiations from 1987 onwards. Finally, it involves the CodexAlimentarius Commission, the international organization in charge of setting food standards. In each of these institutions, the beef-hormones conflict management goes with important institutional changes: new specific units, working principles and procedures were created. Thus, my work aimed to precisely describe what consequences the beef-hormones conflict might have had on any of these institutions. As a result, I show how this specific case contributed to the instauration of internationalfood trade regulation.My work relies on a socio-historical inquiry based on diverse and rich empirical data, in order to cover the three aforesaid institutions between 1980 and 2016. I constituted a documentary corpus from institutional archives, and I performed about thirty sociological interviews. I spent several hundreds of hours realizing ethnographing observation, most of which being facilitated by my belonging to the ministry of agriculture's services. Analysis of this data emphasizes the transforming role of the beef-hormones conflict at an international scale. The conflict first convinced all the stakeholders that it was crucial to strengthen supranational institutions (be it at the European or at the global level). It also allowed to test newly created instruments in their practical functioning. From this prospective, the beef-hormones conflict management reveals the different actors' internationalrelations perceptions and their evolution during the studied period. Finally, as the beef-hormones conflict has constituted a pattern to the establishment of negotiation strategies, it became a cultural reference structuring an international community. It is therefore a socializing factor.My inquiry also enables a better understanding of private actors' expectations about international regulation. Veterinary drug industries are actively involved in the institutional discussions surrounding the beef-hormones case, requesting for binding international food trade standards. They are more particularly interested in the activity of standard-setting bodies like Codex. This attitude indicates that those actors use global regulation instruments to advocate for their preferred collective action principles ; L'objectif de la thèse est de comprendre dans quelle mesure le conflit entre l'Amérique du Nord et l'Europe sur l'utilisation d'hormones de croissance en élevage a participé à l'histoire institutionnelle de la régulation du commerce mondial de denrées alimentaires. Entre 1980 et la période contemporaine (2016), plusieurs épisodes critiques ont mis en évidence la perspective atypique de l'Union européenne à l'égard de l'emploi de ces médicaments vétérinaires ainsi que la contestation suscitée par cette réglementation spécifique dans le cadre de la mondialisation commerciale. Ce conflit se joue sur plusieurs scènes : au sein de la Communauté européenne qui, pendant la décennie 1980, peine à trouver un accord interinstitutionnel quant à une législation commune sur les hormones de croissance ; dans le cadre du General agreement on tariffs and trade (GATT) puis del'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; et enfin au sein du Codex Alimentarius, l'organisation internationale chargée d'élaborer des normes alimentaires. Dans chacune de ces instances, la gestion du conflit coïncide avec une phase importante du point de vue institutionnel : création d'organes spécifiques, nouveaux principes et procédures de travail. Dès lors, notre travail visait à détailler l'impact éventuel du conflit sur les hormones de croissance sur chacune de ces institutions ainsi quesur la façon dont, globalement, elles participent à la régulation du commerce international dans le domaine agroalimentaire.Notre travail s'est appuyé sur une enquête socio-historique utilisant un matériau riche et varié permettant de couvrir l'ensemble des institutions identifiées sur la période 1980-2016 : un corpus documentaire a été constitué grâce aux archives des différentes institutions, une trentaine d'entretiens semi-directifs ont été menés. Enfin, plusieurs centaines d'heures d'observationethnographique ont pu être réalisées, la plupart grâce à notre statut de fonctionnaire française du ministère de l'agriculture. Il met en évidence l'évolutivité des fonctions remplies par le conflit sur les hormones de croissance : celui-ci a en premier lieu permis de fédérer l'ensemble des acteurs concernés de la nécessité de renforcer les institutions supranationales, que ce soit à l'échelon européen ou international. Il a ensuite participé à l'élaboration concrète des institutions en permettant d'en tester les instruments au fur et à mesure de leur création, et ainsi, de permettre de réaliser les ajustements jugés nécessaires. De ce point de vue, la gestion du conflit sur les hormones révèle la perception des relations internationales des différents acteurs et sa variabilité temporelle. Enfin, constituant un paramètre pérenne que les acteurs intègrent à leur stratégie de négociationinternationale, le conflit sur les hormones est devenu un point d'ancrage autour duquel s'est structurée une communauté. Il doit ainsi être considéré pour son potentiel socialisateur.Notre enquête apporte également des informations concernant les attentes d'un certain nombre d'acteurs privés en termes de régulation internationale. Le cas des hormones mobilise l'attention des grandes firmes pharmaceutiques qui poussent à l'établissement de normes internationales contraignantes pour le commerce de produits agricoles et concentrent plus particulièrement leur action sur les instances productrices de normes (comme le Codex Alimentarius). Ce comportement semble indiquer que ces acteurs utilisent les instruments de régulation mondiale pour la diffusion de principes d'action publique.
The goal of this work is to understand how deep the commercial war between North America and Europe regarding the use of growth hormones in food-producing animals impacted institutional history of global food trade regulation. Between 1980 and the contemporary period (2016), several crises revealed the atypical nature of the European Union ban. As a result, the European Union views legitimacy was contested in the globalization context. The conflict takes places in several arenas. First of all, it constitutes an issue for Europe, which strived to find an interinstitutional agreement on how to legislate on growth hormones at the European level during the 80ies. Then, it has been one of the most talked about disagreements of the General agreement on tariffs and trade (GATT) and the World trade organization (WTO) negotiations from 1987 onwards. Finally, it involves the CodexAlimentarius Commission, the international organization in charge of setting food standards. In each of these institutions, the beef-hormones conflict management goes with important institutional changes: new specific units, working principles and procedures were created. Thus, my work aimed to precisely describe what consequences the beef-hormones conflict might have had on any of these institutions. As a result, I show how this specific case contributed to the instauration of internationalfood trade regulation.My work relies on a socio-historical inquiry based on diverse and rich empirical data, in order to cover the three aforesaid institutions between 1980 and 2016. I constituted a documentary corpus from institutional archives, and I performed about thirty sociological interviews. I spent several hundreds of hours realizing ethnographing observation, most of which being facilitated by my belonging to the ministry of agriculture's services. Analysis of this data emphasizes the transforming role of the beef-hormones conflict at an international scale. The conflict first convinced all the stakeholders that it was crucial to strengthen supranational institutions (be it at the European or at the global level). It also allowed to test newly created instruments in their practical functioning. From this prospective, the beef-hormones conflict management reveals the different actors' internationalrelations perceptions and their evolution during the studied period. Finally, as the beef-hormones conflict has constituted a pattern to the establishment of negotiation strategies, it became a cultural reference structuring an international community. It is therefore a socializing factor.My inquiry also enables a better understanding of private actors' expectations about international regulation. Veterinary drug industries are actively involved in the institutional discussions surrounding the beef-hormones case, requesting for binding international food trade standards. They are more particularly interested in the activity of standard-setting bodies like Codex. This attitude indicates that those actors use global regulation instruments to advocate for their preferred collective action principles ; L'objectif de la thèse est de comprendre dans quelle mesure le conflit entre l'Amérique du Nord et l'Europe sur l'utilisation d'hormones de croissance en élevage a participé à l'histoire institutionnelle de la régulation du commerce mondial de denrées alimentaires. Entre 1980 et la période contemporaine (2016), plusieurs épisodes critiques ont mis en évidence la perspective atypique de l'Union européenne à l'égard de l'emploi de ces médicaments vétérinaires ainsi que la contestation suscitée par cette réglementation spécifique dans le cadre de la mondialisation commerciale. Ce conflit se joue sur plusieurs scènes : au sein de la Communauté européenne qui, pendant la décennie 1980, peine à trouver un accord interinstitutionnel quant à une législation commune sur les hormones de croissance ; dans le cadre du General agreement on tariffs and trade (GATT) puis del'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; et enfin au sein du Codex Alimentarius, l'organisation internationale chargée d'élaborer des normes alimentaires. Dans chacune de ces instances, la gestion du conflit coïncide avec une phase importante du point de vue institutionnel : création d'organes spécifiques, nouveaux principes et procédures de travail. Dès lors, notre travail visait à détailler l'impact éventuel du conflit sur les hormones de croissance sur chacune de ces institutions ainsi quesur la façon dont, globalement, elles participent à la régulation du commerce international dans le domaine agroalimentaire.Notre travail s'est appuyé sur une enquête socio-historique utilisant un matériau riche et varié permettant de couvrir l'ensemble des institutions identifiées sur la période 1980-2016 : un corpus documentaire a été constitué grâce aux archives des différentes institutions, une trentaine d'entretiens semi-directifs ont été menés. Enfin, plusieurs centaines d'heures d'observationethnographique ont pu être réalisées, la plupart grâce à notre statut de fonctionnaire française du ministère de l'agriculture. Il met en évidence l'évolutivité des fonctions remplies par le conflit sur les hormones de croissance : celui-ci a en premier lieu permis de fédérer l'ensemble des acteurs concernés de la nécessité de renforcer les institutions supranationales, que ce soit à l'échelon européen ou international. Il a ensuite participé à l'élaboration concrète des institutions en permettant d'en tester les instruments au fur et à mesure de leur création, et ainsi, de permettre de réaliser les ajustements jugés nécessaires. De ce point de vue, la gestion du conflit sur les hormones révèle la perception des relations internationales des différents acteurs et sa variabilité temporelle. Enfin, constituant un paramètre pérenne que les acteurs intègrent à leur stratégie de négociationinternationale, le conflit sur les hormones est devenu un point d'ancrage autour duquel s'est structurée une communauté. Il doit ainsi être considéré pour son potentiel socialisateur.Notre enquête apporte également des informations concernant les attentes d'un certain nombre d'acteurs privés en termes de régulation internationale. Le cas des hormones mobilise l'attention des grandes firmes pharmaceutiques qui poussent à l'établissement de normes internationales contraignantes pour le commerce de produits agricoles et concentrent plus particulièrement leur action sur les instances productrices de normes (comme le Codex Alimentarius). Ce comportement semble indiquer que ces acteurs utilisent les instruments de régulation mondiale pour la diffusion de principes d'action publique.
The attractiveness of the country is now an important component of economic policy; it is the center of political promotion, planning and development. With the globalization of the economy where cost reduction of transport and telecommunications annihilated distance, firms wishing to establish themselves abroad are upping the ante on their selection and choice of location , the country found in competition and make every effort not only to attract investment but also to retain them. And states become promoters of their own territories to attract multinational firms in the context of escalation as investment projects are limited and that the list of candidates to their home territories continues to grow. By the signing of the Association Agreement with the European Union and negotiations for its accession to the World Trade Organization (WTO ), Algeria aims to liberalize its economy and its roots in the international economy. Involved in the liberalization of foreign direct investment (FDI). The interest of Algeria in both managerial benefits, economic and social impact on its economy. To do this, Algeria has provided a number of texts and laws governing foundations of its investment policy that guarantees and advantages to investors.It is around the elements of the problem mentioned above that will focus our research in attempting to answer the following key questions : What determines the choice of multinational firms in the location of their investment, in other words what are the ex ante determinants of FDI ? What are the main instruments of economic and financial policy or the means used by governments to encourage and attract foreign investment ? What are the effects of these policies on FDI flows ?What about Algeria and its policy of promoting investment ? What are the effects of this policy, including the legal framework set up on FDI in Algeria? This device is sufficient to attract foreign investors?In its transition from a centralized to a market economy triggered the end of the 1988 economy , the Algerian government has imposed a policy of structural reforms that helped restore macroeconomic balances , liberalization economy, its modern infrastructure and staffing reduction of country risk . These reforms have increased FDI flows to Algeria. However, these results remain below the investment potential of the country: Algeria does not attract enough foreign firms compared to neighboring countries. Although Algeria has recorded positive results in certain sectors such as hydrocarbons , telecommunications, steel and pharmacy reforms introduced since the 90s have proved insufficient . And policy promotion and attraction of FDI led has not achieved the desired objectives. Similarly, revenues from hydrocarbon exports have failed to create a competitive industrial structure and allow for productive investment to play a more important role in the economy. Most of the private productive effort is directed toward the speculative economy at the expense of a productive economy . FDI that the opening of the Algerian economy and its great potential would attract, remain weak. However, the legal framework set up in Algeria provides some benefits and guarantees to foreign investors. ; L'attractivité des pays est aujourd'hui une composante importante de la politique économique ; elle est au centre des politiques de promotion, d'aménagement et de développement. Avec la mondialisation de l'économie où la réduction des coûts de transport et de télécommunications a anéanti les distances, les firmes désireuses de s'implanter à l'étranger font monter les enchères quant à leur sélection et choix d'implantation ; les pays se retrouvent en situation de concurrence et mettent tout en œuvre, non seulement pour attirer les investissements mais aussi pour les retenir. Les Etats deviennent ainsi les promoteurs de leurs propres territoires afin de séduire les firmes multinationales dans un contexte de surenchère puisque les projets d'investissement sont en nombre limité et que la liste des territoires candidats à leur accueil ne cesse de s'allonger.De par la signature de l'Accord d'association avec l'Union Européenne et des négociations en vue de son adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l'Algérie vise la libéralisation de son économie et son ancrage dans l'économie internationale. Dans cette libéralisation interviennent les investissements directs étrangers (IDE). L'intérêt de l'Algérie est dans les retombées tant managériales, économiques que sociales sur son économie. Pour cela, l'Algérie a prévu un certain nombre de textes et de lois régissant les fondements de sa politique d'investissement qui donne des garanties et des avantages certains aux investisseurs. Dans son processus de transition d'une économie centralisée à une économie de marché déclenché des la fin de l'année 1988, le gouvernement algérien s'est imposé une politique de réformes structurelles qui a permis de rétablir les équilibres macro-économiques, la libéralisation de l'économie, sa dotation en infrastructures modernes et la diminution du risque-pays. Ces réformes ont permis l'accroissement des flux d'IDE vers l'Algérie. Cependant, ces résultats restent en deçà du potentiel d'investissement du pays : l'Algérie n'attire pas suffisamment de firmes étrangères comparativement aux pays voisins. Bien que l'Algérie ait enregistré des résultats positifs dans certains secteurs tels que les hydrocarbures, les télécommunications, la sidérurgie et la pharmacie ; les réformes introduites depuis les années 90 se sont révélées insuffisantes. Et la politique de promotion et d'attraction des IDE menée n'a pas réalisé les objectifs escomptés. De même, les recettes des exportations d'hydrocarbures n'ont pas permis de créer un tissu industriel compétitif et de permettre à l'investissement productif de jouer un rôle plus important dans l'économie du pays. L'essentiel de l'effort productif privé est orienté vers l'économie spéculative au détriment d'une économie productive. Les IDE que l'ouverture de l'économie algérienne et son important potentiel devaient attirer, demeurent faibles. Pourtant, le dispositif juridique mis en place en Algérie donne des avantages et des garanties certains aux investisseurs étrangers.
La mondialisation, considérée comme un processus d'intégration internationale des ressources nationales sur les plans économique, culturel et démographique, exacerbe la concurrence entre les pays (OECD, 2005; Sahlberg, 2016). Cette concurrence amène d'ailleurs plusieurs d'entre elles à nouer des alliances stratégiques et à coopérer pour conserver ou améliorer leur positionnement dans ce marché globalisé (OECD, 2005). Pour faire face à cette concurrence mondialisée, un discours réclamant des réformes en profondeur en éducation s'est propagé à l'internationale par les représentants des organisations internationales durant les dernières décennies (Maroy, 2021). Ce discours s'inscrit dans ce que Sahlberg (2016) désigne de mouvement mondial de réforme de l'éducation (Global Education Reform Movement) influencé par ce que d'autres auteurs identifieront comme étant l'idéologie de la nouvelle gestion publique (Chappoz, 2012; Lane, 2000). La qualité des systèmes éducatifs représente pour ainsi dire le socle sur lequel repose l'avenir des pays. La formation continue des citoyens tout au long de la vie permet donc aux pays de s'adapter aux contingences de l'évolution permanente des connaissances et des compétences sur un marché du travail de plus en plus intégré (Brian, 2007). L'appel incessant des gouvernants et des organisations supranationales, comme l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à réformer les systèmes éducatifs de nombreux pays démocratiques est éloquent à cet égard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). La régulation des systèmes éducatifs par les résultats s'inscrit dans cette marche ascensionnelle de la mondialisation et des réformes en éducation. Cette régulation est marquée par une utilisation systématique des données chiffrées à des fins d'amélioration continue de la performance des systèmes éducatifs qui implique une amélioration du fonctionnement des centres de services scolaires (CSS) et des établissements scolaires (ÉS), notamment en matière de pratiques professionnelles, de taux de diplomation et de réduction des inégalités sociales (Maroy, 2013). Spécifiquement, on parle ici d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dont l'actualisation se réalise en définitive dans les ÉS. Aussi, l'on associe la régulation par les résultats à la promotion de l'autonomie des ÉS. Cette autonomie va de pair avec une augmentation de la responsabilisation des acteurs tels que les gestionnaires des CSS, les directions d'établissement (DÉ) et les enseignants. Cette autonomie va également de pair avec l'obligation de rendre des comptes typiquement aux parents, aux CSS et au ministère de l'Éducation quant aux résultats obtenus par rapport aux objectifs établis, aux indicateurs de performance fixés et aux moyens retenus pour les atteindre (Maroy, 2021). Dans ce contexte, la prise de décision appuyée sur les données en éducation représente dès lors un champ de recherche pertinent pour répondre au besoin d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage à l'échelle des ÉS, des CSS et du système éducatif. Cette recherche doctorale s'inscrit dans cette quête d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dans le cadre du fonctionnement des équipes-écoles en communautés d'apprentissage professionnelles. La difficulté pour celles-ci d'utiliser les données accessibles ou produites dans les établissements scolaires (ÉS), particulièrement en ce qui concerne leur analyse (Bouchamma et al., 2019), dissimule en réalité des limites quant aux compétences professionnelles des acteurs locaux et à la capacité des outils technologiques existant à valoriser les données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives). Une communauté d'apprentissage professionnelle (CAP) d'une école secondaire de la région de la Chaudière-Appalaches s'est engagée à répondre à cette difficulté en implantant et en expérimentant un processus de la prise de décision pédagogique appuyé sur les données locales de sources multiples (PDPADLSM), à savoir sur les données qui sont accessibles ou produites dans les ÉS. Quatre enseignants¹ et un praticien-chercheur ont participé à cette recherche sur une base volontaire. Cette recherche appliquée repose sur un devis de type qualitatif qui se présente sous la forme d'une recherche-action suivant une perspective pragmatique et fonctionnaliste (Van der Maren, 2014). Dans la pratique, cette recherche vise l'amélioration du fonctionnement des ÉS et plus spécifiquement des CAP. Le corpus rassemble des données qualitatives provenant d'un questionnaire, d'entrevues semi-structurées, de comptes-rendus analytiques, d'extraits du journal de bord du praticien-chercheur et de la correspondance électronique entretenue entre les enseignants et le praticien-chercheur. L'analyse en mode écriture (Paillé & Mucchielli, 2016a) et thématique (Paillé & Mucchielli, 2016b) ainsi que la modélisation systémique (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constituent les dispositifs de traitement des données. En guise d'amorce, le praticien-chercheur a effectué une analyse de sa pratique professionnelle relative à la PDPADLSM qui s'inscrit dans un enjeu ontogénique, soit le perfectionnement du praticien-chercheur à titre d'acteur central de la pratique (Van der Maren, 2014). Cette recherche se base sur les concepts de PDPADLSM et de CAP. Nous convoquons en sus la théorie C-K de la conception (Concept-Knowledge Theory) de Le Masson et al. (2018) et le modèle du changement social en milieu organisationnel de Lewin (1947). Les résultats de cette recherche révèlent que sept éléments participent à l'implantation du processus de la PDPADLSM : a) la mobilisation des acteurs autour d'un objectif commun ; b) l'acquisition d'un langage commun ; c) les compétences en relations interpersonnelles ; d) l'autoformation des participants ; e) la mise en œuvre différenciée ; f) le retour réflexif des acteurs ; g) le rapport paradoxal entretenu par les participants avec les outils technologiques. La démarche de conception innovante d'un outil d'aide à la décision pédagogique nous a permis de mettre au jour cinq catégories de connaissances associées à sa conception : a) le public cible ; b) les contextes dans lesquels il doit fonctionner ; c) la lourdeur de la tâche relative à la collecte et l'analyse des données ; d) les compétences requises pour concevoir et développer l'outil ; e) les ressources humaines nécessaires pour le réaliser. Le concept d'outil d'aide à la décision pédagogique renvoie à un outil qui collecte et analyse des données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives), offrant aux utilisateurs la possibilité d'interagir avec celui-ci pour répondre aux questions d'ordre descriptif (décrire une situation), diagnostique (expliquer la situation), prédictif (anticiper la situation) et prescriptif (recommander des actions). Enfin, dans sa dimension expérientielle, la recherche brosse un panorama d'un changement organisationnel planifié relatif à l'implantation du processus de la PDPADLSM et qui révèle que le gain en temps et en précision, en matière de collecte et d'analyse des données locales de sources multiples, améliore le fonctionnement des CAP et, ultimement, renforce la responsabilisation de leurs membres à l'égard de la réussite éducative de tous les élèves. ; Globalization, considered as a process of international integration of national resources on the economic, cultural and demographic levels, exacerbates competition between countries. This competition is leading many countries to form strategic alliances and cooperate to maintain or improve their position in this globalized market (OECD, 2005). In order to face this globalized competition, a discourse calling for in-depth reforms in education has been propagated internationally by representatives of international organizations over the last few decades (Maroy, 2021). This discourse is part of what (Sahlberg, 2016) refers to as the Global Education Reform Movement, influenced by what other authors have identified as the ideology of the New Public Management (Chappoz, 2012; Lane, 2000). The quality of education systems is, so to speak, the foundation on which the future of countries rests. Continuous lifelong learning of citizens thus allows countries to adapt to the contingencies of ever-changing knowledge and skills in an increasingly integrated labor market (Brian, 2007). The incessant call by governments and supranational organizations, such as the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD), to reform the education systems of many democratic countries speaks volumes in this regard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). The regulation of education systems by results is part of this upward march of globalization and educational reforms. This regulation is marked by a systematic use of numerical data for the purpose of continuous improvement of the performance of education systems, which implies an improvement in the functioning of school service centres (SSCs) and schools, particularly in terms of professional practices, graduation rates and the reduction of social inequalities (Maroy, 2013). Specifically, we are talking about the continuous improvement of teaching and learning, which is ultimately achieved in the schools. Thus, regulation by results is associated with the promotion of autonomy in the schools. This autonomy goes hand in hand with an increase in the accountability of actors such as the CSS managers, the school principals (SP) and the teachers. This autonomy also goes hand in hand with the obligation to be accountable, typically to parents, CSSs and the Ministry of Education, for the results obtained in relation to the objectives set, the performance indicators set and the means used to achieve them (Maroy, 2021). In this context, data-based decision-making in education therefore represents a relevant field of research to address the need for continuous improvement of teaching and learning at the level of the schools, the SSCs and the education system. This doctoral research is part of this quest for continuous improvement of teaching and learning in the context of the operation of school teams in professional learning communities (PLCs). The difficulty for these teams to use the data accessible or produced in the schools, particularly with regard to their analysis (Bouchamma et al., 2019), actually conceals limitations with regard to the professional skills of local actors and the capacity of existing technological tools to make use of data from multi-source and types (quantitative and qualitative data). A PLC in a high school in the Chaudière-Appalaches region has committed to addressing this challenge by implementing and testing a pedagogical decision-making process using local multi-source data (PDMULMSD), i.e., on data that are accessible or produced in the schools. Four teachers and one practitioner-researcher participated in this research on a voluntary basis. This applied research is based on a qualitative design that takes the form of action research following a pragmatic and functionalist perspective (Van der Maren, 2014). In practice, this research aims to improve the functioning of schools and more specifically of PLCs. The corpus gathers qualitative data from a questionnaire, semi structured interviews, analytical accounts, excerpts from the practitioner-researcher's logbook, and electronic correspondence maintained between teachers and the practitioner researcher. Writing (Paillé & Mucchielli, 2016a) and thematic analysis (Paillé & Mucchielli, 2016b) as well as systemic modeling (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constitute the data processing devices. As a primer, the practitioner-researcher conducted an analysis of his professional practice related to the PDMULMSD that is part of an ontogenic issue, the development of the practitioner-researcher as a central actor in practice (Van der Maren, 2014). This research is based on the concepts of PDMULMSD and PLC. We additionally convene Le Masson et al. (2018) Concept-Knowledge Theory (C-K) and Lewin's (1947) model of social change in organizational settings. The results of this research reveal that seven elements participate in the implementation of the PDMULMSD process: a) the mobilization of actors around a common objective; b) the acquisition of a common language; c) interpersonal skills; d) members' self training; e) differentiated implementation; f) the reflexive feedback of the actors; g) members' paradoxical relationship with technological tools. The innovative design process of a pedagogical decision support tool allowed us to identify five categories of knowledge associated with its design: a) the target audience; b) the contexts in which it must operate; c) the heaviness of the task related to data collection and analysis; d) the skills required to design and develop the tool; e) the human resources needed to implement it. The concept of an educational decision support tool refers to a tool that collects and analyzes data from multi-source and types (quantitative and qualitative data), offering users the possibility of interacting with it to answer questions of a descriptive (describing a situation), diagnostic (explaining the situation), predictive (anticipating the situation) and prescriptive (recommending actions) nature. Finally, in its experiential dimension, the research provides an overview of a planned organizational change related to the implementation of the PDMULMSD process and reveals that the gain in time and accuracy in collecting and analyzing local multi-source data improves the functioning of PLCs and ultimately strengthens the accountability of their members towards the educational success of all students.
This research focuses on the uses and appropriation of mobile socio-technical information and communication devices (DISTIC) in sub-Saharan Francophone Africa. It aims to analyze the uses and appropriation of cell phones (ordiphone and smartphone), computers, digital tablets, the Internet and digital networks (platforms, social networks, application, etc.) in the context of socio-economic and professional development and information and digital culture. It is in line with the work carried out on the acculturation of technology. It essentially integrates the issue of development with digital media and is also inspired by work in the sociology of innovation, uses, appropriation, dissemination, but especially the social insertion of digital tools in the daily practices of African users. She will build her theoretical framework taking into account the contributions of Nora Quebral for the communication for socio-economic development. The concept of "capability" developed by Amartya Sen is very relevant in the context of a developing country.Over the past 30 years, Information and Communication Technologies (ICT) have experienced unprecedented development in both developed and developing countries. They have become a "new vector" that is increasingly indispensable for economic growth and have transformed the planet into a small digital village. These ICTs, and mainly mobile DISTICs, have changed the behavior of the workforce. The combination of computing and telecommunications has unquestionably made it possible to collect, process and circulate information around the world — in real time. Indeed, in an international context dominated by the "technological revolution" as symbols of modernity and factors of integration into the world economy, the major challenges of globalization increasingly impose the need for each country to integrate harmoniously into the information society, or now the new buzzword: the digital society. Sub-Saharan Francophone Africa in general and Niger in particular, the field of this study, are lagging behind due to several difficulties: economic, technological, political and entrepreneurial. Although mobile DISTICs are recognized by international institutions as "levers" for development, they do not translate into a coherent policy. Sub-Saharan Africa still seems to be limited by several constraints (mismatch between supply and social demand, lack of qualified human resources, lack of infrastructure, high cost of connection, illiteracy, technological dependence of the South on the North, etc.).However, some quantitative studies show the progression of mobile telephony and mobile Internet in Sub-Saharan Africa, including Niger. On the other hand, qualitative studies on their use are very rare, notably because of the great difficulty researchers have in establishing a relationship of mutual trust with the people interviewed in Niger. This chapter will address, not the results of the study, but the issues, methodologies and collection strategies implemented specifically in the Niger field. The thesis, relying mainly on qualitative empirical data, will highlight, on the one hand, the meteoric explosion of mobile communication devices in Africa, and the difficult adoption of these tools by African users to produce a socio-economic change. ; La présente recherche porte sur les usages et appropriations des dispositifs socio-techniques d'information et de communication (DISTIC) mobiles en Afrique francophone subsaharienne. Elle se propose d'analyser les usages et l'appropriation des téléphones mobiles (ordiphone et smartphone), de l'ordinateur, des tablettes numériques, de l'Internet et des réseaux numériques (plateformes, réseaux sociaux, applications, etc.) dans le cadre du développement socio-économique, professionnel et de la culture informationnelle et numérique. Elle s'inscrit dans la lignée des travaux menés sur l'acculturation de la technique. Elle intègre essentiellement la problématique du développement avec les supports numériques et s'inspire également des travaux en sociologie de l'innovation, des usages, de l'appropriation, de la diffusion, mais se situe surtout à l'ancrage social des outils numériques dans les pratiques quotidiennes des utilisateurs africains. Elle construira son cadre théorique en tenant compte des apports de Nora Quebral concernant la communication pour le développement socio-économique. Le concept de « capabilité » développé par Amartya Sen est très pertinent dans le contexte d'un pays en développement, il est utilisé.Au cours de ces 30 dernières années, les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) ont connu un développement sans précédent aussi bien dans les pays développés que ceux en voie de développement (PED). Elles sont devenues un « nouveau vecteur » indispensable de la croissance économique de l'entreprise et ont transformé la planète en un petit village numérique. Ces TIC, et principalement les DISTIC mobiles, ont changé le comportement du personnel. L'association de l'informatique et des télécommunications a permis incontestablement de collecter, traiter et faire circuler l'information dans le monde — en temps réel. En effet, dans un contexte international dominé par la « révolution technologique » comme symboles de modernité et facteurs d'intégration à l'économie mondiale, les grands enjeux de la mondialisation imposent de plus en plus la nécessité pour chaque pays de s'intégrer harmonieusement au sein de la société de l'information, ou désormais le nouveau syntagme en vogue : la société numérique. L'Afrique francophone subsaharienne en général et le Niger en particulier, terrain de cette étude, y sont à la traîne en raison de plusieurs difficultés : économiques, technologiques, politiques et entrepreneuriales. Or, si les DISTIC mobiles sont reconnus par les institutions internationales comme des « leviers » au service du développement, ils ne se traduisent pas par une politique cohérente. L'Afrique subsaharienne semble encore limitée par plusieurs contraintes (décalage entre l'offre et la demande sociale, manque de ressources humaines qualifiées, manque d'infrastructure, cherté de la connexion, analphabétisme, dépendance technologique du Sud à l'égard du Nord, etc.).Toutefois, certaines études quantitatives montrent la progression de la téléphonie mobile et de l'Internet mobile en Afrique subsaharienne dont le Niger. En revanche, les études qualitatives sur leurs usages sont très rares, notamment en raison de la grande difficulté des chercheurs à établir une relation de confiance réciproque avec les personnes interrogées au Niger. La thèse, en s'appuyant essentiellement sur des données empiriques qualitatives, met en évidence, d'une part, l'explosion fulgurante des dispositifs mobiles de communication en Afrique, et, d'autre part, la difficile adoption de ces outils par les utilisateurs africains pour produire un changement socio-économique.