Industrial organizations are changing due to the firms' vertical disintegration. Therefore, supplier relationships' regulation is necessary. Meanwhile, firms are incited to get involved in social and environmental issues. Business ethics tries to define common rules relative to the economic system. Thus, ethics formalization allows firms to integrate ethics in its policy. Ethical standard, as a specific tool of formalization, compromises between a responsible behaviour, a state of technique and economic constraints. Ethical standards are relevant since it represents a specific way of inter-firms regulation on the level of coordination and exchanges. Three characteristics of these standards are to be highlighted: they are heterogeneous, numerous and take part of the regulation of private sector by itself. In this context, business ethics is far from being neutral on the role the firm plays in the regulation of suppliers and sub-contractors, and more generally, in the society. Moreover, each ethical standard has it interpretation of supplier relationships. The use of these ethical standards expresses segmentation between primary and secondary suppliers. Ethical standard creates confidence for some and dependency for others. An institutional perspective confirms this segmentation by the analysis of standard constructions and their influence areas. Firms, States and international organizations intervene in the structuralization of ethical standardization's international architecture. This architecture reveals the structural power of standardization as a means for inter-firms relationships and capitalism regulation. ; Les formes d'organisations industrielles sont en évolution en raison d'une désintégration verticale de l'entreprise. Ces évolutions rendent indispensables des formes de régulation de la relation client/fournisseur. En parallèle, les entreprises sont incitées à se positionner par rapport à des enjeux environnementaux et sociaux. L'éthique de l'entreprise satisfait une demande de repérage et d'affirmation de règles communes relatives à la sphère économique. La formalisation de l'éthique permet à la firme de l'intégrer à ses politiques. Les normes éthiques, outils spécifiques de formalisation, établissent un compromis entre la recherche d'une attitude responsable, un état de la technique et les contraintes économiques. L'intérêt porté aux normes éthiques se justifie par le fait qu'elles représentent des modes de régulation originaux des relations inter-entreprises sur le plan de la coordination et des échanges. Trois caractéristiques de ces normes sont à mettre en perspective : elles sont de nature hétérogène, en plein foisonnement et traduisent une régulation de la sphère privée par elle-même. Dans ce contexte l'éthique de l'entreprise est loin d'être neutre en termes de régulation des fournisseurs et des sous-traitants et plus généralement en termes de rôle de l'entreprise dans la société. L'utilisation de ces normes éthiques révèle une segmentation entre des fournisseurs primaires et secondaires. Les normes éthiques créent de la confiance pour certains et instrumentent la dépendance pour d'autres. Ces pratiques sont confirmées dans une perspective institutionnelle par les modes de construction des normes et les zones d'influence qu'elles créent. Les entreprises, les Etats et les organisations internationales interviennent dans la structuration de l'architecture internationale de la normalisation éthique. Cette architecture révèle le pouvoir structurel de la normalisation en tant que moyen de régulation des relations inter-firmes et du capitalisme.
This thesis presents a sociolinguistic study and a syntactic analysis of a variety of French spoken in the Ivory Coast. The first part is devoted to the formation of this variety as well as its situation today. The second part is concerned the syntax of verbs, nouns and simple sentences. The analysis is carried out using Transformational Grammar (Harris 1968) as a theoretical framework and contrasts Ivory Coast French with the variety of French spoken in France and with two local languages, Jula and Baule. ; Ce travail articule ensemble une étude sociolinguistique et un travail d'analyse syntaxique s'inscrivant dans la ligne du modèle des lexiques-grammaires élaboré par M. Gross. La première partie montre que le français de Côte d'Ivoire est fruit d'une situation complexe dans laquelle sont entrées en contact diverses variétés de français (tirailleur, colonial, populaire urbain, standard de France contemporain, etc.) et les langues ivoiriennes (notamment le dioula et le baoulé, à la fois vernaculaires et véhiculaires, largement répandus), supports de représentations et de comportements cognitifs que ne véhicule pas le français standard de France. Actuellement, le français de Côte d'ivoire est en cours de "nativisation" (R. Chaudenson) et les représentations des Ivoiriens confirment sa vernacularisation : le français ivoirien ne suscite pas de jugement de valeur de la part de l'interlocuteur ivoirien francophone. Il fait ainsi l'objet d'une appropriation (G. Manessy) par la communauté ivoirienne. La représentation homogène du français de Côte d'Ivoire, malgré la pluralité de ses formes, tout comme la confusion fréquente du nouchi avec le français populaire ivoirien, montrent le degré de cette appropriation identitaire du français. La première partie permet de resituer nombre de restructurations mises en évidence dans la seconde partie qui porte sur la description syntaxique de faits relevant de plusieurs variétés, orales comme écrites. L'étude, menée dans le cadre de la grammaire transformationnelle harrissienne, en contraste avec le français de France, et avec le dioula et le baoulé examine la syntaxe du verbe et de la phrase simple, puis la syntaxe du nom. La plupart des spécificités syntaxiques du français de Côte d'Ivoire s'analysent comme des omissions ou des variations de mots grammaticaux, essentiels en français de France : complémenteurs, déterminants, pronoms, complémenteurs, prépositions. D'autres faits se présentent comme une extension à d'autres éléments de propriétés existant en français de France dans certaines constructions (locatives, moyennes ou neutres, adjectivales). Certains phénomènes, enfin, atteignent des zones invariantes dans les variétés occidentales de français. C'est le cas de la création du complémenteur pour introducteur de verbe à l'infinitif, de la préposition locative avec, de la forme pro-nominale pour suivi d'un nom. La comparaison avec la syntaxe des langues ivoiriennes montre qu'il est souvent difficile d'expliquer l'élaboration de la variation du français de Côte d'Ivoire : des facteurs intra- inter- et extrasystémiques sont mêlés. Ces analyses linguistiques confirment l'existence de règles syntaxiques propres et rendent ainsi visible une norme endogène systémique qui ne jouit d'aucune portée prescriptive officielle, mais est largement utilisée par des journalistes, enseignants, politiciens, et est souvent la seule référence pour les autres locuteurs. Cette approche vise à objectiver la norme ivoirienne du français, préparant ainsi sa possible standardisation.
This thesis presents a sociolinguistic study and a syntactic analysis of a variety of French spoken in the Ivory Coast. The first part is devoted to the formation of this variety as well as its situation today. The second part is concerned the syntax of verbs, nouns and simple sentences. The analysis is carried out using Transformational Grammar (Harris 1968) as a theoretical framework and contrasts Ivory Coast French with the variety of French spoken in France and with two local languages, Jula and Baule. ; Ce travail articule ensemble une étude sociolinguistique et un travail d'analyse syntaxique s'inscrivant dans la ligne du modèle des lexiques-grammaires élaboré par M. Gross. La première partie montre que le français de Côte d'Ivoire est fruit d'une situation complexe dans laquelle sont entrées en contact diverses variétés de français (tirailleur, colonial, populaire urbain, standard de France contemporain, etc.) et les langues ivoiriennes (notamment le dioula et le baoulé, à la fois vernaculaires et véhiculaires, largement répandus), supports de représentations et de comportements cognitifs que ne véhicule pas le français standard de France. Actuellement, le français de Côte d'ivoire est en cours de "nativisation" (R. Chaudenson) et les représentations des Ivoiriens confirment sa vernacularisation : le français ivoirien ne suscite pas de jugement de valeur de la part de l'interlocuteur ivoirien francophone. Il fait ainsi l'objet d'une appropriation (G. Manessy) par la communauté ivoirienne. La représentation homogène du français de Côte d'Ivoire, malgré la pluralité de ses formes, tout comme la confusion fréquente du nouchi avec le français populaire ivoirien, montrent le degré de cette appropriation identitaire du français. La première partie permet de resituer nombre de restructurations mises en évidence dans la seconde partie qui porte sur la description syntaxique de faits relevant de plusieurs variétés, orales comme écrites. L'étude, menée dans le cadre de la grammaire transformationnelle harrissienne, en contraste avec le français de France, et avec le dioula et le baoulé examine la syntaxe du verbe et de la phrase simple, puis la syntaxe du nom. La plupart des spécificités syntaxiques du français de Côte d'Ivoire s'analysent comme des omissions ou des variations de mots grammaticaux, essentiels en français de France : complémenteurs, déterminants, pronoms, complémenteurs, prépositions. D'autres faits se présentent comme une extension à d'autres éléments de propriétés existant en français de France dans certaines constructions (locatives, moyennes ou neutres, adjectivales). Certains phénomènes, enfin, atteignent des zones invariantes dans les variétés occidentales de français. C'est le cas de la création du complémenteur pour introducteur de verbe à l'infinitif, de la préposition locative avec, de la forme pro-nominale pour suivi d'un nom. La comparaison avec la syntaxe des langues ivoiriennes montre qu'il est souvent difficile d'expliquer l'élaboration de la variation du français de Côte d'Ivoire : des facteurs intra- inter- et extrasystémiques sont mêlés. Ces analyses linguistiques confirment l'existence de règles syntaxiques propres et rendent ainsi visible une norme endogène systémique qui ne jouit d'aucune portée prescriptive officielle, mais est largement utilisée par des journalistes, enseignants, politiciens, et est souvent la seule référence pour les autres locuteurs. Cette approche vise à objectiver la norme ivoirienne du français, préparant ainsi sa possible standardisation.
Objectifs: Les autorités dans la quête d'une source d'eau complémentaire pour alimenter en eau potable la population d'Abidjan (Côte d'Ivoire) sans cesse croissante ont envisagé exploiter la lagune Aghien. Ce présent travail a pour objectif d'améliorer les connaissances sur la variation spatiale et saisonnière des paramètres abiotiques de la lagune Aghien.Méthodologie et résultats: Pour atteindre ce but, quatre campagnes d'échantillonnages ont été menées. Ainsi, les échantillons d'eau ont été prélevés de manière saisonnière dans onze (11) stations reparties sur l'ensemble de la lagune. Les paramètres tels que la température, le pH, la conductivité, l'oxygène dissous, le potentiel redox ont été mesurés in situ. La matière en suspension, le phosphate, le nitrate, le nitrite, l'ammonium, la demande chimique en oxygène (DCO) et la demande biochimique en oxygène cinq jours (DBO5) ont été mesurés selon les méthodes conventionnelles ou au laboratoire. Les résultats ont montré que les eaux de la lagune Aghien présentent un pH en général proche du pH neutre (pH entre 6,94 et 7,85). Les teneurs en Plomb sont supérieures à la norme. Les concentrations élevées du plomb dans la lagune Aghien constituent donc un danger potentiel. L'analyse saisonnière a donné des valeurs élevées en ammonium, en phosphate, en nitrite, en DCO, en DBO5, en conductivité, en oxygène dissous respectivement en petite et grande saison des pluies ainsi que de faibles valeurs de potentiel redox pendant la petite saison pluvieuse. Les paramètres tels que les MES, la turbidité et le nitrate enregistrent des valeurs plus marquées en petite saison sèche.Conclusions et application des résultats: Les résultats de cette étude montrent que les eaux de la lagune Aghien sont menacées par les effluents domestiques à caractère biodégradable. Les concentrations en sels nutritifs sont encore dans la limite de l'acceptabilité. Cependant, les zones sous influence continentale ont enregistré les concentrations les plus élevées des paramètres de pollution. Il est nécessaire de mettre en place un mécanisme de surveillance chimique en respectant toutes les normes de protection de la lagune Aghien.Mots clés: Lagune Aghien-paramètres abiotiques- saison-pollutionEnglish Title: Seasonal variation of the abiotic parameters of the waters of the Aghien lagoon (Côte d'Ivoire)English AbstractObjectives: The government seeking to provide the population of Abidjan with clean water apply, envisioned to exploit the Aghien lagoon as a supplement source of water. The aim of this work is to improve the knowledge on the spatial and seasonal variation of the abiotic parameters of the Aghien lagoon.Methodology and results: Four sampling campaigns were conducted on a seasonal basis from February to November 2016 in eleven (11) stations spread over the lagoon. Parameters such as temperature, pH, conductivity, dissolved oxygen, redox potential were measured in situ and suspended solids, phosphate, nitrate, nitrite, ammonium, chemical oxygen demand (COD) and biochemical oxygen demand five days (BOD5) by conventional chemical methods. The results showed that the waters of the Aghien lagoon have a pH generally close to the neutral pH (pH between 6.94 and 7.85). The heavy metal studies are mainly absent in the water. The quantity of plumb is higher than normal. So the higher concentration of plumb in the Aghien lagoon constitutes a potential danger. Seasonal analysis yielded high values of ammonium, phosphate, nitrite, COD, BOD5 and conductivity, oxygen dissolved respectively in small and large rainy season as well as low values of redox potential during the short rainy season. Parameters such as suspended solids, turbidity and nitrate recorded higher values in the short dry season.Conclusion and applications of results: The results of this study also show that the waters of the Aghien lagoon are threatened by domestic biodegradable effluents. Concentrations of nutrient salts are still within the limits of acceptability. However, areas under continental influence have recorded the highest concentrations of pollution parameters. It is necessary to set up a chemical monitoring mechanism respecting all the protection standards of the Aghien lagoon.Keywords: Aghien lagoon, abiotic parameters, clean water, heavy metal
This thesis aims the mapping and quantification of vegetation land cover changes in West-African coastal zone usingLANDSAT TM images. A multistage unsupervised classification has been designed for this purpose. The objective was the mapping of land cover, with a predefined typology, by means of a reproducible method that could be easily generalized to other regions. The first step is an interpretation of the unsupervised classification, the clusters of which are regrouped according to the typology. The classification is improved by stretching radiometric contrasts with PrincipalComponent Analysis applied to LANDSAT bands followed by a second unsupervised classification to re-classify properly the previously ill-classified cells.The analysis of time series LANDSAT images has shown that, during the last three decades wooded areas (both inmangrove and savannah) had known few changes. Within 25 years, wooded areas increased of less than 1 percent ofwooded areas in 1979. However, this quantitative balance results from a first trend of reduction of wooded areasduring the 1980's followed by a second trend of increase during the 1990's. ; 1. Les Régions septentrionales des Rivières-du-Sud : le terrain, la méthode La thèse comporte une première partie méthodologique visant à une présentation de chacune des techniques et de l'articulation de leurs résultats dans une méthode à l'interface de la géographie physique et de la géographie humaine. Pour chacune de ces techniques, les rendus visaient une énonciation insistant sur les points permettant à d'autres chercheurs une reproduction des chaînes de traitement sur d'autres espaces. Quatre points sont issus de cette méthode : Après une présentation de la zone d'étude s'appuyant sur la bibliographie, cette première partie visait une présentation méthodologique de la thèse. Il s'agissait, par cette méthode de trouver une posture objective pour se détacher du paradigme de la dégradation des paysages et des milieux. La thèse que défendait mon mémoire était que "les paysages du littoral ouest-africain sont, au début des années 2000, peu dégradés, en partie parce que les sociétés utilisent de façon pertinente et depuis assez longtemps la complémentarité des ressources offertes par les deux domaines sur lesquels les sociétés ont établi leur territoire : les vasières et la terre ferme." Pour cela, une analyse bibliographique des ouvrages et travaux sur la dynamique des paysages de cette région a été effectuée pour tenter de distinguer les points forts et les faiblesses des approches antérieures. De cette revue bibliographique sont ressorties trois exigences : o Eviter d'employer un état de référence passé qui soit subjectif, c'est pourquoi on a choisi de s'appuyer sur l'actuel, plus neutre et surtout mieux connu. o Construire une description la plus complète et détaillée possible pour la référence au temps actuel. o Comparer le temps actuel aux états anciens à différentes échelles en s'appuyant sur une estimation des services écologiques aux différentes dates pour se prononcer sur le caractère négatif, neutre ou positif que constitue la dynamique. Des chaînes de traitements reproductibles, prenant en compte les particularités physiques des objets cartographiés par télédétection ont été mises en place. Le milieu physique étudié : vasières ou boisements agroforestiers hétérogènes, présente, pour les objets qui devaient être distingués les uns des autres, des signatures spectrales propres. Cependant, ces signatures spectrales possèdent souvent de grandes similarités d'un objet à l'autre (espaces agricoles très peu végétalisés et espaces boisés ouverts) alors que d'autres objets (eau, vasières) connaissent, en leur sein, une hétérogénéité radiométrique très grande. Pour contourner cette difficulté, nous avons mis en place une chaîne de classifications emboîtées utilisant, pour chaque examen d'une classe, une A.C.P pour étirer les contrastes au maximum et optimiser la classification emboîtée. Concernant l'analyse des séries temporelles de NDVI, nous avons considéré que l'interprétation floristique ou physionomique des fluctuations du NDVI n'était pas fondés et avons préféré interpréter en termes phénologiques de telles fluctuations qui ont ensuite été confrontées aux évolutions de la flore et des paysages. Une procédure d'étude de la structure spatiale de la flore permettant de réexaminer les liaisons entre végétation et climat. Une campagne de terrain visant à effectuer un transect phyto-climatique a permis de couvrir une grande partie de la zone d'étude. Ces données ont été traitées selon une chaîne de traitement s'inspirant largement de celles mises en places par F. Alexandre (1994). Premièrement, les données botaniques ainsi récoltées et traitées ont permis d'analyser la structure spatiale de la flore pour y déceler lune concordance plus ou moins grande avec le gradient climatique ou la structure régionale des paysages. Deuxièmement, ces données ont été analysées pour tester l'hypothèse de déplacements de certaines espèces établies par une comparaison avec les relevés de J. Trochain (1940). Une procédure d'enquête centrée sur la notion d'anthroposystème que l'on puisse relier aux résultats (botaniques et paysagers) obtenus aux échelles plus petites. Cette technique d'enquête comporte : o Une cartographie du finage villageois o Un entretien avec le chef du village ou quelque autre notable sur le fonctionnement global du finage et une visite guidée de celui-ci o Des enquêtes participatives (suivre et observer) sur le plus grand nombre possible d'activités (pêche, exploitation du bois, parcours des troupeaux, activités agricoles, extractivisme etc.) o Un certain nombre d'entretiens sur les évolutions des terroirs o Des visites de sites perçus comme ayant connu des transformations majeures o Des analyses précises des peuplements végétaux en ces lieux, ou d'autres définis par les analyses diachroniques de télédétection, pour une analyse rétrospective du paysage. L'analyse de ces enquêtes consiste à mettre en liaison les évolutions socioéconomiques, politiques, agro-climatiques avec les dynamiques paysagères observées grâce à un modèle conceptuel de type anthroposystémique. L'enquête vise à fixer les points de concordance entre traitements d'images satellites, observations de terrain et enquêtes ; seules les dynamiques où ces trois approches concordent sont retenues avec certitude. Les discours des enquêtes sont également traités par analyses lexicométriques pour donner quelques clés d'aides à la comparaison des finages. 2. Des paysages en dégradation ? La deuxième partie de la thèse présente et discute les résultats issus de cette méthode. Les régions septentrionales des Rivières-du-Sud, sont divisées entre vasières et terre ferme où la végétation diffère totalement. Cette dichotomie impose à la thèse un certain balancement car l'essentiel des questions se pose différemment pour ces deux milieux. En vasières, la microtopographie commande une structure commune à la flore et aux paysages, modulée par la salinité des eaux et l'aménagement en rizières. En terre ferme, le gradient climatique commande une transition floristique progressive, où deux ensembles floristiques s'interpénètrent largement. Le nord est caractérisé par une flore soudano-sahélienne. Lorsque l'on suit le continuum floristique, on voit les espèces septentrionales s'échelonner progressivement et certaines espèces méridionales à large spectre apparaître tout aussi progressivement. Le tiers central de la zone d'étude voit la présence de la quasi-totalité de la flore avec de très forts contrastes floristiques locaux liés à la topographie et au micro-climat des formations qui en dépendent. En bas-fonds où se trouvent des formations denses telles des palmeraies, on retrouve une flore soudano-guinéenne. En interfluve où se trouvent des savanes et des friches agricoles, on retrouve une flore soudanosahélienne. Toujours en se déplaçant vers le sud, les espèces septentrionales de large spectre disparaissent progressivement et les espèces méridionales strictes apparaissent tout aussi progressivement. L'étude des cycles d'activité chlorophyllienne permet une approche toute autre de la végétation de la même région. On peut en effet distinguer une fois encore une phénologie propre à la mangrove, sempervirente à faible activité chlorophyllienne qui se distingue des végétations de terre ferme. Ensuite, on retrouve trois grands ensembles phénologiques, soudano-sahélien, eu-soudanien, et soudano-guinéen respectivement caducifolié à saison courte, caducifolié à saison longue et sub-sempervirent. Au sein de ces trois ensembles climatiques, se retrouve une dichotomie entre les espaces principalement forestiers et les espaces principalement agricoles qui se distinguent par de légères nuances phénologiques. La géographie des paysages suit une structure géographique tout autre que la phénologie et la flore où le gradient climatique semble ne jouer qu'un faible rôle. Si le Nord est en effet dominé par les espaces non boisés ou les boisements ouverts, c'est le Fogny qui est remarquable par de grands espaces de boisements denses. Le Nord bissau-guinéen présente lui aussi de larges espaces ouverts et non boisés. Le deuxième volet de l'analyse vise à effectuer une analyse des processus de changement, par analyse diachronique d'images satellites puis sur le terrain. On a ainsi pu analyser les diverses réactions spécifiques des différentes végétations aux différents facteurs de changements et mettre en place dans un certain nombre de cas une analyse rétrospective de la végétation La structure des paysages a beaucoup évolué ces trente dernières années, puisque 20% de l'espace a connu au moins un processus de reboisement ou de déboisement. Cependant, ces changements accentuent les caractéristiques déjà en place à la fin des années 1970. Les principales cinématiques du paysage sont : -le défrichement agricole et l'enfrichement agricole (tant en terre ferme qu'en mangrove), -le dépérissement et la régénération des mangroves avec les fluctuations de la salinité, -les coupes en mangrove et en agroforêts et leur régénération -les feux et la régénération -la mise en place des vergers d'anacardiers. Notons que les rythmes phénologiques ont légèrement varié en réponse aux fluctuations de la pluviosité (Andrieu 2008, 2). La flore n'a probablement que très peu modifié sa distribution (Andrieu et al., 2008). Enfin la thèse devait permettre d'effectuer des analyses sur les systèmes ruraux (Andrieu et al., 2007) et les activités pour connaître la structure et les évolutions du finage en réaction ou à l'origine des changements paysagers (Andrieu, 2006 ; Andrieu, 2008, 2 ; Andrieu et Alexandre, 2008). La sécheresse et la transformation de l'économie ont, par des changements subtils en chaîne, transformé petit à petit les paysages et les pratiques des cinq villages étudiés. Diamniadio (îles du Gandoul, Saloum) et Kamobeul (Kassa, Casamance) ont vu leurs terroirs de mangrove et de rizières touchés par la sécheresse. Bani (Bas-Saloum continental) et Brefet (Fogny, Gambie) ont été frappés par la chute des cours de l'arachide et par la sécheresse pour leurs terroirs de culture de l'arachide. Apilho (Nord Bissauguinéen) a été touché par les guerres civiles pour l'ensemble des terroirs nécessitant une large main d'oeuvre particulièrement les rizières de mangrove. Les prises de décision jouent un grand rôle dans les trajectoires observées sur trente ans. Par exemple, Bani et Brefet aux finages très similaires ont, face aux mêmes problèmes, effectué deux choix différents. Bani a choisi l'extension des cultures dans un cadre de politique forestière où les dernières ressources sont protégées qui a mené à un cercle vicieux d'appauvrissement des ressources ligneuses de terre ferme. Brefet, en choisissant l'intensification et la mise en valeur forestière, a impulsé un cercle vertueux de développement et de régénération forestière. De façon comparable, Kambobeul, face au délitement du terroir des rizières, s'est figé dans un fonctionnement où la riziculture reste au centre du finage alors que Apilho a accepté de lui sacrifier temps et énergie pour mettre en place un terroir de l'anacardier. Aujourd'hui Kamobeul reste encore en crise agricole alors qu'Apilho reconstruit son terroir rizicole. En conclusion, si les dynamiques sont nombreuses et les transformations parfois radicales, ce n'est pas une dynamique de dégradation généralisée qui se retrouve dans les régions septentrionales des Rivières du Sud. Au contraire, l'exemple gambien et dans une moindre mesure les exemples de Diamniadio et d'Apilho, montrent qu'un certain nombre de systèmes villageois se portent bien économiquement et écologiquement.
In the northern watershed area of Thailand, the increase in watershed resources degradation due to the combination of population and economic growths led to diverse controls and responsible agents. Thai government has put substantial effort to empower and involve local people in resource governance, to eradicate the problem and mitigate the conflict of interest. However, the people participation does not progress beyond informative and consultative levels. The Maehae is one of the complex watershed management cases where intensive vegetable cultivated lands located in restricted watershed area, multi-level stakeholders involved in watershed resources management existed. To promote good resource governance, the research questions proposed here is how to employ companion modeling (ComMod) process and mediating tools to promote mutual and adaptive learning among stakeholders to enhance collective watershed management. The main field research methods implemented in this study are roleplaying game (RPG), stakeholders observation and multi-agent based model (MABM). Preliminary system analysis of the Maehae revealed a potential conflict among the farmers and the forester. Two land-forest role-playing game (RPG) sessions were conducted in order to gain a better understanding on how these stakeholders use and manage land and forest under conflict of interests. […]This scenarios exploration showed that the San was only determinant factor in the "business as usual" scenarios. The San […] could reduce forest disturbance and promoted total farm productivity. […] In summary, The Maehae village network, as the local network, bridges diverse ties both ethnicities and communities. It links individual, groups and higher policy network; performs as intermediary informal political network to co-manage the watershed resources and mitigate possible tensions among stakeholders. The village network function represents a cultural evolution process through social learning and gaining of environmental concerns, therefore, enhances adaptive capacity and increase resilience. This study […] recommends the important of key stakeholders' involvement, the trust between researcher and the stakeholders, the neutral position of the researcher. Further stage of companion modelling would be required, to share collective local management plan with larger interconnected policy networks, through the model simulation, and move to further co-planning and codecision making for sustainable watershed resource governance. ; Dans la zone nord des bassins versants de la Thaïlande, l'augmentation de la dégradation des ressources du bassin hydrographique résultant de la combinaison de l'augmentation de la population et de la croissance économique ont conduit à la création de contrôles divers par différents agents. Le gouvernement thaïlandais a fait des efforts considérables pour responsabiliser et impliquer les populations locales dans la gouvernance des ressources, pour éradiquer le problème et atténuer les conflits d'intérêts. Toutefois, la participation de la population ne progresse pas au-delà des niveaux d'information et de consultation. Afin de promouvoir la bonne gouvernance des ressources, la question de recherche proposée ici est de savoir comment utiliser la modélisation d'accompagnement (ComMod) qui est un processus de médiation outillé pour promouvoir la compréhension mutuelle et l'apprentissage adaptatif chez les intervenants afin d'améliorer la gestion collective des bassins versants. Les principales méthodes de recherche mises en œuvre dans cette étude sont le jeu de rôle (RPG), l'observation participante et la modélisation multi-agents. L'analyse préliminaire du cas du bassin versant Maehae a révélé un risque de conflit entre les agriculteurs et les forestiers. Deux sessions de jeu de rôle (RPG) ont été menées afin de mieux comprendre comment ces acteurs utilisent et gèrent des terres et des forêts malgré des conflits d'intérêts. […]En résumé, le réseau villageois, comme le réseau local, crée des liens divers entre deux ethnies et communautés. Il lie des individus, des groupes et des réseaux plus politiques et se pose en tant qu'intermédiaire informel politique pour co-gérer les ressources du bassin hydrographique et atténuer les tensions éventuelles entre les parties prenantes. La fonction du réseau villageois représente un processus d'évolution culturelle par le biais de l'apprentissage social et permet d'accroitre les préoccupations environnementales, et par conséquent, accroît la capacité d'adaptation la résilience. Cette étude […] souligne l'importance de la participation des principales parties prenantes, la confiance entre le chercheur et les acteurs, la position neutre du chercheur. La prochaine étape dans la modélisation d'accompagnement serait nécessaire, pour partager le plan de gestion collective locale avec les réseaux politiques plus interconnectés, grâce à la simulation du modèle, et passer à d'autres co-planifications et co-décisions en matière de gouvernance durable des ressources des bassins versants.
Increasing imports of dairy products, milk powder price volatility, as well as a significant gap between the growth of supply and demand are all drivers that contribute to a renewed interest in local milk production in Senegal. This trend reinforces claims for an intensification of livestock production systems. Far from being neutral, the concept of intensification has a long and controversial history in the Sahel. Combining an ethnographical fieldwork of twelve months in Senegal with a historical study of pastoral development interventions in African and Senegalese semi-arid environments, this thesis critically analyses the centrality of the notion of intensification in pastoral development policy in Africa. This work provides an ethnography of the encounter between, on one side, the techno-scientific culture underlying this development model and, on the other side, herders' rationalities and actions, observed in three major dairy development interventions implemented in Senegal.The data analysis shows that by conceiving dairy development as a technical issue, the policy framework hides several key dimensions such as local production and commercialization constraints, unfair competition from subsided imported powdered milk and the lack of a sector policy for the production and processing of local milk. Research results also suggest that the technical development models at work contribute to legitimize and depoliticize the subtraction of pastoral resources induced by land use policies. In a context of irrigated agriculture expansion, the substitution of natural pastures by costly agricultural residues and industrial livestock feeds is often proposed without taking into account its economic sustainability. The study of livestock production systems, analysed through the prism of three socio-technical objects – cattle breeds, animal feed and milk – provides insights to renew the policy framework for pastoral and dairy development in Senegal as well as in other Sahelian countries. The central role of local cattle breeds, including herders' cross-breeding strategies, appeals to reconsider the public management of bovine genetics, by including herders' views, knowledge and practices. The close relationship between animal feed practices and natural resources management calls on national and international development institutions to set up policies that enhance complementarities between agricultural and pastoral activities in ecologically diverse areas.In conclusion, the commercial value of local milk is important and dynamic but non-exclusive. The plurality of milk uses and values reflects the multifunctionality of livestock production systems and contributes to their social and economic reproduction. Moreover, my results suggest that this multifunctional dimension is likely to improve the herders' participation to the milk collection process. This contradicts the prescriptions of political models that consider productive specialization as a prerequisite to any development of dairy production. ; Au Sénégal, la progression du déficit commercial creusé par les importations de produits laitiers, la volatilité des prix de la poudre de lait, ainsi qu'un décalage important entre croissance de l'offre et de la demande sont autant de facteurs à l'origine d'un regain d'intérêt pour une production locale de lait. Ce renouvellement des enjeux du développement laitier se traduit par une série d'injonctions à l'intensification des systèmes d'élevage ; or, loin d'être neutre, le concept d'intensification a une histoire longue et controversée au Sahel. Cette thèse, fondée sur un travail ethnographique de douze mois au Sénégal et sur l'étude historique des interventions de développement pastoral en milieu semi-aride africain et sénégalais, questionne la place centrale qu'y occupe le paradigme d'intensification. Ce travail propose une ethnographie de la rencontre entre la culture technoscientifique qui légitime l'équation classique entre intensification et développement, et les logiques, les pratiques et les modes d'action de certains éleveurs, à partir de trois interventions emblématiques du développement de la production laitière au Sénégal.L'analyse montre qu'en concevant l'intensification laitière comme un enjeu et une construction techniques, le cadre d'action publique occulte les contraintes locales de production et commercialisation, la concurrence de la poudre de lait importée et détaxée, et l'absence de politique sectorielle de production et de transformation du lait local. D'autre part, les résultats suggèrent que la centralité des modèles techniques conduit à légitimer et dépolitiser la soustraction de ressources pastorales induite par les modèles d'aménagement de l'espace à l'œuvre, alors même que de nouvelles dynamiques d'aménagement agricole se profilent. Dans ce contexte, la substitution d'intrants payants aux ressources naturelles est souvent proposée sans aucune considération quant à sa viabilité économique. La mise en perspective des enquêtes sur les systèmes d'élevage, par le biais de trois objets socio-techniques – les races bovines, les aliments du bétail et le lait – dessine des pistes de renouveau de l'action publique de développement de l'élevage et de la production laitière. Le rôle irremplaçable des races locales, y compris dans les croisements entrepris localement, invite à reconsidérer la gestion publique de la génétique bovine, en intégrant les visions, les savoirs, les pratiques des éleveurs. Les liens étroits entre pratiques d'alimentation du bétail et politiques d'aménagement de l'espace appellent à la mise en place de politiques territoriales favorisant la préservation ou la construction de complémentarités entre les activités agricoles et pastorales dans des zones écologiquement diversifiées. La dimension marchande du lait local est importante et évolutive mais non exclusive. La pluralité des usages du lait reflète le caractère multifonctionnel des élevages, et participe à la reproduction des systèmes. Les résultats suggèrent que la multifonctionnalité des élevages peut contribuer à la durabilité d'un bassin laitier, contrairement à ce qui est préconisé par des modèles politiques identifiant la spécialisation productive comme préalable à tout développement laitier.
International audience ; Accueillant les best papers des 15èmes Rencontres Internationales de la Diversité et des sessions Business Ethics, CSR, Diversity Management and Inclusion des Colloques IRMBAM 2019 et 2020, le présent cahier thématique, riche de 7 articles de recherche, propose un éclairage international et multifocal autour des nouveaux défis de la diversité et de l'inclusion au travail.Jean-Marie PERETTI offre une analyse approfondie des continuités et des évolutions ayant touché le reporting social en matière de diversité et d'inclusion dans les grandes entreprises hexagonales. L'article propose une archéologie du reporting social depuis les premiers bilans sociaux rendus obligatoires en 1979 jusqu'aux déclarations de performance extra-financière instaurées en 2017 au bénéfice d'une transposition en droit français de la Directive européenne de 2014. L'approche longitudinale mobilisée et la richesse des données empiriques collectées tirées desDéclarations de Performance Extra-Financière 2018 de dix-huit grandes entreprises (dont BPCE, Casino, Danone, Hermès, La Poste, L'Oréal, LVMH, Michelin, PSA, Société Générale, Sopra-Steria, Sodexo, Total, Vinci…) supportent une démonstration rigoureuse et éclairante, dont l'intelligibilité est renforcée par des illustrations savamment choisies. Sur le fond, l'article analyse avec finesse les dynamiques de rationalisation et de professionnalisation des démarches diversité/inclusion avec, en corollaire, l'efflorescence d'une foultitude d'objectifs chiffrés, d'exemples qualifiés et de résultats mesurés et, subséquemment, un enrichissement des informations extra-financières publiées. L'extension périmétrique des politiques de diversité et d'inclusion, malgré la permanence des thématiques-phares (égalité femmes-hommes, puis insertiondes seniors et des jeunes, inclusion des personnes handicapées), est également mise en relief. Là où le champ du managementde la diversité apparaît simultanément se structurer et s'élargir (de sorte à embrasser de nouvelles sources et de nouveaux chantiers), les processus d'évaluation, certification et audit des informations par des tiers indépendants, explique magistralement l'auteur, se font de plus en plus précis.Nadia LAZZARI DODELER, Marie-Noëlle ALbert et Asri Yves OHIN invitent à se défaire d'une conception gestionnaire de la diversité au travail et plaident en faveur d'une refondation téléologique des diversity policies. Cela invite à concevoir une ingénierie pour la diversité (socialement enracinée dans une communauté de personnes) à même de privilégier la flamme serpentante de l'ingenium à la technicité froide de l'engineering. Prenant en examen le cas d'une organisation bancaire, les auteurs mobilisent une méthodologie originale, l'autopraxéographie, consistant à supporter l'analyse par un témoignage, rédigé à la première personne, mettant à l'écrit l'expérience vécue (perçue/auto-représentée) d'une personne. Une telle approche compréhensive permet de collecter des informations riches et non redondantes, de décortiquer des phénomènes complexes (à la frontière de l'objectif et du subjectif) et de « construire des savoirs génériques afin de faire du sens pour les praticiens ».Marie-José SCOTTO, Maria Giuseppina BRUNA, Ines LABIDI et André BOYER explorent, au travers d'une étude qualitative exploratoire, la genèse et la structuration du premier réseau affinitaire féminin de l'univers de la sécurité : le Club des Femmes dans la Sécurité. L'article décrit les mécanismes de cooptation, socialisation, régulation et co-apprentissage se déployant au sein du Club. Il éclaire, en miroir, sa contribution intrinsèque à l'empowerment (prise de confiance, montée en compétences et en assurance, développement du capital social…) des adhérentes et à la transformation d'un secteur en plein essor. Réseau d'échange, de soutien et de (co)promotion, le Club y est analysé comme une boîte à outils de l'égalité professionnelle et comme un laboratoire d'innovation sociale et managériale. L'article éclaire in fine le soutien accordé par le réseau au cheminement professionnel des leaders et des membres actives du réseau, au sein d'un secteur d'activité majoritairement masculin et baignant dans une culture viriliste. Adoptant une perspective multiniveau, il interroge les contributions du Club à la bonne marche des entreprises du secteur.Adnane CHADER, Natacha PIJOAN et Jean-Michel PLANE proposent une réflexion très documentée autour des liens entre partage émotionnel et inclusion, en explorant le rôle médiateur de l'écoute et de l'expression des émotions. Par le truchement d'une enquête qualitative riche de 30entretiens semi-directifs, les auteurs révèlent la contribution essentielle de l'expression, du partage et de l'écoute des émotions à l'inclusion sociale des collaborateurs. Ils en explorent l'impact en termes de développement des sentiments d'appartenance et d'authenticité. Contribution à une heuristique de l'inclusion, le présent article esquisse le portrait d'un style nouveau de leadership : le leadership inclusif.Annie CORNET, Paul MATAMBA et Christine TOMAT proposent un éclairage original, sous forme de bilan critique, de vingt ans de médiation interculturelle dans les hôpitaux publics belges francophones. Embrassant une approche Business Case de la Diversité, dont Annie Cornet a été l'une des pionnières mais aussi l'une des premières analystes critiques dans le champ francophone, l'article explore avec finesse les motifs ayant inspiré la création de la fonction de médiateurs interculturels dans les hôpitaux belges francophones. Après avoir rappelé les objectifs assignés à la fonction, il donne à voir sa contribution à la gestion des situations critiques qui parsèment le parcours de soin des patients d'origine étrangère (migrants, réfugiés, etc.), qu'elles renvoient à des problématiques linguistiques/communicationnelles ou à des divergences axiologiques. Traducteurs interculturels naviguant entre les cultures (celle du pays d'origine et celle du pays d'accueil), les registres (administratif et médical vs personnel et familial…) et les logiques (économiques vs sociales), les médiateurs sont au cœur des politiques de gestion de la diversité en milieu hospitalier. Tiers d'intermédiation et de confiance, ils se placent à équidistance entre l'institution et le patient et ont pour mission d'améliorer la qualité des services tout en assurant une plus grande égalité devant les soins. Contribution à une heuristique de l'inclusion en secteur hospitalier, cet article invite à penser le lien entre santé et inclusion, à l'heure où nos nations confrontées à la pandémie COVID-19 redécouvrent leur vulnérabilité, les inégalités sociales dans l'accès au soin… et la centralité (trop souvent déniée) du système public hospitalier. À la frontière entre la philosophie des sciences de gestion et le management des ressources humaines, Camille RICAUD propose une analyse critique des liens entre diversité et rationalité managériale, au travers du paradigme du neutre. Comme le souligne à juste titre l'auteur, « la diversité est porteuse de possibilités tout comme elle suppose également de potentielles difficultés pour l'organisation. Les discours et les pratiques des politiques managériales de diversité forment ainsi un ensemble cohérent qui cherche à saisir les différences individuelles en les identifiant defaçon à les gérer et les accorder avec les buts de l'organisation ». Cependant, la catégorie de neutre semble échapper à l'emprise du management. Distincte de la notion de neutralité, elle s'enracine dans la tradition philosophique. Discordante des paradigmes rationalistes (instrumentaux) traditionnels, elle échappe aux taxonomies simplistes. Ingérable, elle permet de renouveler la perception de la diversité dans les organisations.Ce faisant, cet article théorique inaugure un champ de recherche inédit et des plus prometteurs. Hacène LAÏCHOUR et Jean-François CHANLAT explorent, avec finesse, les dynamiques d'inclusion socio-professionnelle des salariés issus de territoires urbains défavorisés métropolitains. Les angles d'approches (distincts mais complémentaires) embrassés dans l'article- soit le recrutement et l'intégration en entreprise - donnent à voir l'emboîtement de l'économique et du social dans les mécaniques d'inclusion/d'exclusion dans les zones urbaines désavantagées. L'article offre, ainsi, un éclairage original sur l'encastrement réciproque de la question sociale - appréciée au regard du prisme de la diversité sociale - et de la question territoriale. Ainsi, c'est l'entrelacement entre fracture sociale et fracture territoriale qui constitue la trame de fond de l'analyse qui se fait, volontiers, multi-niveau et intersectionnelle. Sont ainsi décortiqués les motifs, tour à tour socio-économiques, institutionnels, managériaux et écosystémiques, qui poussent (ou non) les grandes entreprises à se rapprocher des territoires et à faire trésor de la diversité de talents qu'ils recèlent. Cet article adopte son cadrage théorique gestionnaire bien qu'il embrasse, à bon escient, une approche interdisciplinaire (faisant appel à la sociologie classique, de l'immigration, de l'intégration aussi bien qu'à l'anthropologie des organisations) pour éclairer d'un jour nouveau les ressorts (brisés) de la cohésion sociale. Deux varia et un essai complètent ce numéro.Soufyane FRIMOUSSE, Yves LEBIHAN, Mireille BLAESS, Abdelaziz SWALHI et Thierry FABIANI s'interrogent sur la remise en question du rôle du leader au sein de l'entreprise. Par le biais de la psychologie positive, ils tentent de répondre à la question : le leader positif favorise-t-il le développement de la passion et du bien-être au travail ? Ils illustrent la dynamique de ce développement avec le cas d'une société du secteur de la santé, l'OCP. Anne Goujon BELGHIT et Olfa Gréselle-ZAÏBET étudient les apports d'un outil pédagogique innovant dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Pour savoir comment les étudiants s'approprient une nouvelle connaissance (le capital humain), elles ont adopté une approche de pédagogie inversée à l'aide de cartes conceptuelles, en s'appuyant sur le cycle d'apprentissage de Kolb. Leurs résultats montrent que l'efficacité de l'outil des cartes conceptuelles dépend des besoins cognitifs des élèves, des objectifs de l'enseignant et surtout du niveau de participation des élèves (grandeur demeurant difficile à évaluer avec précision). L'utilisation des cartes conceptuelles par les enseignants, en montrant aux élèves comment structurer leurs connaissances de manière continue, leur permettra de progresser aussi bien dans l'apprentissage à l'université que dans leur future vie professionnelle. Enfin, dans un essai consacré aux transformations organisationnelles en cours, François SILVA et Charles-Philippe MOURGUES proposent une typologie des managers au vu des nouveaux objectifs assignés aux entreprises, moins centrés sur la rentabilité à court terme que sur des valeurs non financières partagées avec des parties prenantes autres que des actionnaires. Le « manager mercenaire» serait mû par une idéologie rivée sur la rémunération tandis que le « manager missionnaire » chercherait à imposer une vision nouvelle au monde de l'entreprise. Les auteurs considèrent qu'un troisième type, le « manager légionnaire », serait le plus à même de faire face aux bouleversements du contexte économique en portant des valeurs de respect de la diversité, de tolérance et d'ouverture sur le monde. Zahir YANAT Maria Giuseppina BRUNARédacteur en chef Rédactrice en chef adjointe
The labor market is a central institution in any modern economy. At the same time, the labor market is characterized by pervasive regulation. Across nations, the labor market is subject to minimum wages, hiring and firing restrictions, compulsory collective bargaining, etc. A recent and growing literature investigates the consequences of such heterogeneity in labor market institutions, studying how labor market rigidities affect the causes and consequences of policy changes. Thus far, however, few works have addressed the implications of labor market rigidities for trade-induced labor dynamics focusing on the informal sector, or the second moment shocks in an open economy setting. Important questions remain open for researchers and policymakers. The purpose of this thesis is to address these questions, studying the role of labor market frictions and its interaction with international trade and uncertainty.The first chapter investigates the impact of uncertainty shocks in a small open economy with search and matching frictions and firm entry. We first develop our empirical analysis in the context of the Korean economy, as all dimensions of the model are relevant in this country. An increase in uncertainty lowers output, consumption, investment and job finding rate, while raising unemployment and job separations. We also supplement the existing empirical evidence by looking at firm dynamics, real exchange rate and current account behavior. In our theoretical framework, we illustrate new transmissions mechanism that are ignored in the literature. Economic mechanisms go beyond the simple addition of each feature. Search frictions, firm entry and the open economy dimension actually strongly interact to amplify the effects of uncertainty shocks and make the model consistent with the empirical evidence.The second chapter studies how tax reforms help ensure a fair globalization. In this paper we develop a two-area model: a developed and an emerging country. The two areas differ according to the size of the informal sector, which is characterized by a more flexible labor market and lower productivity. Our analysis suggests that trade liberalization boosts economic activity and employment in both the formal and informal sector. However, this employment expansion is biased toward the informal sector, which is not subject to labor regulation and hence more flexible. Hence, trade liberalization leads to lower employment quality, as informal workers are not covered by the labor legislation, social security and receive lower paid. A budget-neutral tax reform switching the tax burden from payroll taxes paid by firms operating in the formal sector to a consumption tax may represent a strategy to support the formal sector. However, formalization comes at the cost of widening income inequality between formal and informal workers.The third chapter assesses the importance of labor market institutions in the transmission of uncertainty shocks to labor markets. Using country-specific VARs across OECD countries, I find that there is substantial cross-country heterogeneity in the responses of unemployment rates to uncertainty shocks. I also provide evidence that this heterogeneity can be attributed to differential employment protection legislation (EPL). Low EPL countries suffer more severe rises in unemployment compared to high EPL countries following uncertainty shocks. Stricter EPL mutes the reaction of unemployment, making it more costly to lay workers off. Moreover, the second moment shock reinforces this mechanism through the real options channel. Under irreversibility and uncertainty, firing costs come with a bigger cost. On the other hand, the role of other labor market characteristics is ambiguous. ; Le marché du travail est une institution centrale dans toute économie moderne. En même temps, le marché du travail est caractérisé par une réglementation omniprésente. Une littérature récente et croissante étudie les conséquences d'une telle hétérogénéité dans les institutions du marché du travail. Jusqu'à présent, cependant, peu de travaux ont abordé les implications des rigidités du marché du travail pour la dynamique du travail induite par le commerce en se concentrant sur le secteur informel, ou les chocs de second moment dans un contexte d'économie ouverte. Le but de cette thèse est de répondre à ces questions.Le premier chapitre étudie l'impact des chocs d'incertitude dans une petite économie ouverte avec des frictions de recherche et d'appariement et l'entrée d'entreprises. Nous développons d'abord notre analyse empirique dans le contexte de l'économie coréenne, car toutes les dimensions du modèle sont pertinentes dans ce pays. Une augmentation de l'incertitude réduit la production, la consommation, l'investissement et le taux de recherche d'emploi, tout en augmentant le chômage et les séparations d'emploi. Nous complétons également les données empiriques existantes en examinant la dynamique des entreprises, le taux de change réel et le comportement du compte courant. Dans notre cadre théorique, nous illustrons de nouveaux mécanismes de transmission qui sont ignorés dans la littérature. Les mécanismes économiques vont au-delà de la simple addition de chaque caractéristique. Les frictions de recherche, l'entrée des entreprises et la dimension de l'économie ouverte interagissent fortement pour amplifier les effets des chocs d'incertitude et rendre le modèle cohérent avec les données empiriques.Le deuxième chapitre étudie comment les réformes fiscales contribuent à assurer une mondialisation équitable. Dans cet article, nous développons un modèle à deux zones: un pays développé et un pays émergent. Les deux domaines diffèrent selon la taille du secteur informel, caractérisé par un marché du travail plus flexible et une productivité plus faible. Notre analyse suggère que la libéralisation du commerce stimule l'activité économique et l'emploi dans les secteurs formel et informel. Cependant, cette expansion de l'emploi est biaisée vers le secteur informel, qui n'est pas soumis à la réglementation du travail et donc plus flexible. Par conséquent, la libéralisation du commerce entraîne une baisse de la qualité de l'emploi, car les travailleurs informels ne sont pas couverts par la législation du travail, la sécurité sociale et reçoivent des salaires moins élevés. Une réforme fiscale neutre en termes de budget, qui ferait passer le fardeau fiscal des taxes sur les salaires versées par les entreprises opérant dans le secteur formel à une taxe à la consommation, pourrait représenter une stratégie pour soutenir le secteur formel. Cependant, la formalisation se fait au prix d'une inégalité croissante des revenus entre travailleurs formels et informels.Le troisième chapitre évalue l'importance des institutions du marché du travail dans la transmission des chocs d'incertitude aux marchés du travail. En utilisant des VAR spécifiques aux pays dans les pays de l'OCDE, je constate qu'il y a une hétérogénéité considérable entre les réponses des taux de chômage aux chocs d'incertitude. Je fournis également des preuves que cette hétérogénéité peut être attribuée à la législation différentielle sur la protection de l'emploi (EPL). Les pays à faible niveau d'EPL subissent des augmentations de chômage plus graves que les pays à EPL élevé à la suite de chocs d'incertitude. EPL plus stricte neutralise la réaction du chômage, rendant plus coûteux le licenciement des travailleurs. De plus, le choc du second moment renforce ce mécanisme à travers le canal des options réelles. Sous l'irréversibilité et l'incertitude, les coûts de tir viennent avec un coût plus élevé.
The "Belle Epoque" saw the revival of the colonial idea in new forms. A second European colonization wave washed over Africa. King Leopold II unfolded his activities in Congo from 1876 onwards. There, his efforts to develop a so-called "philanthropic" enterprise soon evolved in a process of state formation, overshadowed by intrigues and tensions that were a consequence of colonial competition between the Western powers. Only a decade later, at the Berlin Conference of 1885, a definite arrangement was adopted. Everywhere in Europe, a disputed transition was made from liberal to more conservative ways of government. Of course this tension field also dominated intellectual life. There was an intense debate between partisans of colonialism and supporters of worldwide free trade. For the development of his colonial doctrine Leopold II had been inspired by intellectuals that supported economic expansionism. Most of them were active in the field of economic geography. But the King also searched for support in other academic circles and mobilized Emile de Laveleye (1822-1892), one of Europe's brightest minds, to join him in his quest for the most adequate economic, social and political model of a future state in the heart of Africa. In his books, articles and pamphlets, the liberal minded political economist de Laveleye showed himself an unshakable opponent of colonization and imperialism. However, in the period 1875-1885 – a decade so crucial for Congo – a surprising intellectual rapprochement between de Laveleye and Leopold II was established. For a certain time, this competent man of science advised the King, putting into royal service an intellectual network of European range. This paper investigates how, in the complex and constantly evolving public discussion about Congo, two apparently opposing minds attracted each other. We focus on de Laveleye's important pleas for a "neutral and international formula" that would place Leopold II in a conflicting situation with Portugal and France. This study shows that, in the years preceding the Berlin Conference, de Laveleye got actively involved in a carefully orchestrated European media campaign in support of Leopold's initiative. It was there that his intellectual circle became extremely useful and was fully implicated. His contacts among experts of international law contributed to the important discussions about Congo's juridical status. De Laveleye's colleague Sir Travers Twiss, as well as the influential Institut de droit international, of which de Laveleye had been one of the founders, entered the debate zone and took positions which were favorable for Leopold's project. With this new approach, our paper also aims to give insight in the way Leopold II transformed his own reasoning into a more authoritative set of practical standards which were shared by an intellectual elite. ; La "Belle Époque" a vu la renaissance de l'idée coloniale dans de nouvelles formes. L'Afrique fut inondée par une deuxième vague de colonisation. Le Roi Léopold II commença ses activités au Congo en 1876. Ses efforts pour une entreprise "philanthropique" y conduisirent rapidement à un processus de formation d'état, éclipsé par les tensions et les intrigues qui étaient les conséquences d'une compétition coloniale entre les Puissances occidentales. À peine une décennie plus tard, au Congrès de Berlin en 1885, un arrangement définitif fut adopté. Partout en Europe, les tensions entre les libéraux et les conservateurs divisaient les esprits. Les défenseurs de la colonisation s'opposaient diamétralement aux partisans du libre-échange. Pour le développement de sa doctrine coloniale, Léopold II fut inspiré par des intellectuels qui soutenaient l'expansion économique. Ceux-ci étaient surtout actifs dans le domaine de la géographie commerciale. Cette recherche montre comment et pourquoi le Roi a cherché un soutien dans d'autres milieux académiques, et comment il a impliqué Émile de Laveleye (1822-1892), un des économistes les plus brillants de l'Europe, dans sa quête du meilleur modèle économique, social et politique pour un futur état en Afrique centrale. Grâce à une analyse des livres, articles et pamphlets d'Émile de Laveleye, se dessine l'image paradoxale d'un penseur libéral qui s'est opposé à la colonisation et à l'impérialisme, mais qui en même temps, dans la période 1875-1885, s'est transformé en ardent partisan de la politique africaine de Léopold II. De Laveleye est même devenu un conseiller important du Roi et a mis son réseau intellectuel à la disposition du Palais. Cette contribution suit en détail comment, dans le débat complexe sur le Congo, deux hommes apparemment opposés se trouvèrent finalement attirés l'un vers l'autre. L'accent est mis sur l'importance des plaidoyers d'Émile de Laveleye pour une formule « neutre » et « internationale », qui mettait Léopold II en conflit avec le Portugal et la France. On montrera que de Laveleye, dans les années précédant le Congrès de Berlin, était lui-même impliqué dans une campagne médiatique soigneusement orchestrée pour soutenir les entreprises de Léopold II. Ses contacts avec des spécialistes en droit international ont contribué à une discussion sur le statut juridique du Congo. Sous l'influence de Sir Travers Twiss et de l'Institut de droit international, dont de Laveleye était le co-fondateur, le projet de Léopold II a trouvé un terrain nourricier international et intellectuel. Ainsi, Léopold II a pu transformer sa propre pensée en un ensemble de principes drapés d'autorité qui puissent être partagés par une élite intellectuelle. ; De "Belle Epoque" zag de herleving van de koloniale gedachte in nieuwe vormen. Een tweede Europese kolonisatiegolf overspoelde Afrika. Koning Leopold II ontplooide zijn activiteiten in Congo vanaf 1876. Daar zouden zijn inspanningen voor een zogenaamde "filantropische" onderneming vlug uitmonden in een staatsvormingsproces dat werd overschaduwd door intriges en spanningen die het gevolg waren van een koloniale wedren tussen Westerse grootmachten. Pas een decennium later, op het Congres van Berlijn in 1885, werd een definitieve regeling aangenomen. Overal in Europa werd stevig gedebatteerd tussen liberale en conservatieve bestuurswijzen. Het spanningsveld domineerde ook het intellectuele leven. Verdedigers van kolonisatie en aanhangers van vrijhandel stonden lijnrecht tegenover elkaar. Voor de ontwikkeling van zijn koloniale doctrine werd Leopold II geïnspireerd door intellectuelen die het economische expansionisme steunden. De meesten waren aanvankelijk actief op het terrein van de economische geografie. Dit onderzoek toont waarom en hoe de koning ook steun ging zoeken in andere academische kringen, en hoe hij Emile de Laveleye (1822-1892), één van Europa's meest vooraanstaande politieke economen, betrok in zijn zoektocht naar het meest geschikte economische, sociale en politieke model voor een toekomstige staat in Midden-Afrika. Via een analyse van de Laveleyes boeken, artikelen en pamfletten komt het paradoxale beeld naar voor van een liberale denker die gekant was tegen kolonisatie en imperialisme, maar die zich tegelijk, in de periode 1875-1885, ontpopte tot een vurig aanhanger van de politiek van Leopold II in Afrika. De Laveleye werd zelfs een belangrijke adviseur en stelde zijn intellectueel netwerk in dienst van het Paleis. Deze bijdrage volgt in detail hoe, in het complexe en voortdurend evoluerende debat over Congo, twee ogenschijnlijk tegengestelde persoonlijkheden elkaar aantrokken. De focus ligt op het belang van de Laveleye's pleidooien voor een "neutrale en international formule", welke Leopold II in conflict zou brengen met Portugal en Frankrijk. Het onderzoek toont aan dat de Lavelye in de jaren voorafgaand aan het Congres van Berlijn betrokken geraakte in een zorgvuldig georkestreerde Europese mediacampagne ter ondersteuning van Leopolds ondernemingen. Zijn contacten met specialisten in international recht droegen bij tot de discussie over Congo's juridische status. Vooral onder invloed van Sir Travers Twiss en de adviezen van het Institut de Droit international, waarvan de Laveleye medeoprichter was, kon het project van Leopold II een internationale en intellectuele voedingsbodem aanspreken. Aldus kon Leopold II zijn eigen denkpatronen transformeren tot een meer gezaghebbend geheel van praktische standaarden die zouden worden gedeeld door een intellectuele elite. ; Peer reviewed
ABSTRACT: The refugee crisis has shaped a new perception of the migration reality in Europe. The ramifications of its impact on European integration are visible and enduring. The EU's response has included a certain strategic perspective, albeit weighed down by an excess of eurocentrism and a security perception that does not take third countries' interests into balanced account. The major economic effort being made supports a far-reaching strategy, only now beginning to be outlined, to promote economic development in the countries of origin and transit of migrants. Additionally, issues such as the monitoring of respect for migrants' human rights have not yet been suitably globally defined in this strategy. Although the behaviour and response capacity of the EU and its Member States can be assessed in different ways, the truth is that the migration debate has decisively swayed a block of countries that are openly reluctant to engage in intra-European solidarity and accept the new realities and responsibilities entailed by the refugees already present and yet to come to Europe. This position is very negative in the medium and long term, since, as noted, the crisis has also underscored the permanence of migration trends and flows and the consolidation of the routes or gates of entry to Europe. This contribution considers the vulnerability of the European borders designed and in operation in the Schengen Area. The internal borders were the most affected at the start of the migration crisis and are likely to be marked by current regulatory changes, which tend to allow exceptionality as a relatively common occurrence in the European 'federal' area of free movement. Nevertheless, the resilience of this system of the absence of internal border controls in the 'federal' area of free movement is undeniable. The impact on the EU's external borders has been even greater, as it has shown once and for all that, more than fragile or vulnerable, some border controls, such as the sea border ones, are not practicable, especially those on Europe's southern sea borders. It is precisely this infeasibility of border control in marine areas that leads to the accentuation of certain trends on Europe's external borders, such as the externalization of migration controls. New regulatory and strategic planning developments confirm this trend, as well as the current concern for deploying an integrated external border management system. With regard to the phenomenon known as the 'externalization' of migration controls, the literature considers it to refer to EU actions aimed at reducing, sorting and controlling migration flows with the consent of third states in relations that are, by definition, asymmetrical. This article has addressed the different situations that arise, highlighting the advisability of differentiating between externalizing migration policy, on the one hand, and extraterritorial action concerning migration control, on the other. In search of greater conceptual accuracy, the term 'deterritoriality' has been used, as it is more neutral than the other terms mentioned insofar as it evokes the idea of positioning outside the territory certain border control and migration policy functions, to be carried out by other states or by the state itself. Since these are situations and actions linked to migration and border control, they should be conceptually situated outside the territory; the deterritoriality option hypothetically makes it possible to encompass both the externalization and the extraterritoriality of border control functions concerning migration. To this end, this article has focused on the various notions and activities that might be discussed in relation to the 'externalization' and the 'extraterritoriality' of migration controls and border functions, terms that, in sum, refer to migration control and management activities outside the territory, carried out by public officials of the EU states or by third states. On the one hand, externalization is considered to refer to the management and control of migration flows, the activities of adopting agreements, programmes, action plans and measures to encourage third states to monitor their own borders and migration flows in order to control, restrict or impede physical access to the territory of the EU states, accepting the placement in their territory, or the rejection, of refugees and migrants from other states. It does not involve the presence of or direct exercise of control activities by public officials of the EU Member States. In fact, outside European territory it is highly debatable that states are strictly performing border control functions, as it is an area that may more accurately fall within the more generic field of migration flow control linked to migration policy and European external action. On the other hand, extraterritorialization is understood to entail the performance of border control functions by states themselves outside their own territory. This case should involve the presence of or exercise by Member State public officials of some (effective) border control activities or functions in areas without state jurisdiction or in the territory of third states, with their consent. We are witnessing a change in the very concept of border in this post-globalization era, in which certain functions are offshored and systematically placed outside a state's territory and checkpoints. However, territorial and extraterritorial actions must be differentiated from those occurring as part of external actions in or with third states for the purposes of migration policy and the control of migration flows. The reality is that a new border space south and east of the Mediterranean has been configured for migratory flows, which needs a new policy of external borders for these areas. Therefore, we must reflect on new frontier spaces, with new concepts and approaches to the border that provide other parameters of action towards migratory flows and external controls. Today, the Union needs new instruments and concepts for these new realities, especially so as not to lose sight of the fact that, when it comes to tackling crises such as those related to migration and the rights of foreigners approaching or entering its territory and jurisdiction, Europe is a rational construct entailing a project for civilizational progress. As such, it must permanently incorporate its values and respect for human rights in all its policies, regulatory measures and actions with foreigners and third states, both on its own external borders and beyond them. This is essential for the identity and objectives of the European integration, and for the projection of the EU security, solidarity and values in accordance with the International and European Human Rights Law. KEYWORDS: European Union, immigration, refugees, asylum, European values, border controls, immigration controls, migration policy, borders, internal borders, external borders, Frontex, maritime immigration, externalization, extraterritoriality, deterritoriality, human rights ; Crisis de refugiados y migraciones en las puertas de Europa: Deterritorialidad, extraterritorialidad y externalización de controles fronterizos RESUMEN: La crisis de los refugiados ha conformado en Europa una nueva percepción de la realidad migratoria. Las ramificaciones de sus impactos en la construcción europea son visibles y duraderas. La reacción de la UE ha tenido cierta perspectiva estratégica, aunque lastrada por un exceso de eurocentrismo y de percepción securitaria, que no tiene en cuenta equilibradamente los intereses de los países terceros. El gran esfuerzo económico que se está realizando sostiene una estrategia de largo alcance que sólo ahora empieza a esbozarse, para fomentar el desarrollo económico en los países de origen y tránsito de la emigración. Por otra parte, cuestiones como las de vigilancia del respeto de derechos humanos de los inmigrantes aún están por perfilarse adecuadamente de manera global en esta estrategia. Aunque podemos hacer diferentes valoraciones del comportamiento y capacidad de reacción de la UE y sus Estados, lo cierto es que el debate migratorio ha decantado decididamente un bloque de países abiertamente reacios a la solidaridad intraeuropea, y a asumir las nuevas realidades y cargas que suponen los refugiados presentes y por venir a Europa. Esta perspectiva es muy negativa a medio y largo plazo, ya que, como hemos visto, la crisis también revela la permanencia de las corrientes y flujos migratorios, y la consolidación de los vías o Puertas de entrada a Europa. Hemos considerado en el trabajo la vulnerabilidad de las fronteras europeas diseñadas y en funcionamiento en el Área Schengen. Las fronteras interiores fueron las más impactadas al comienzo de la crisis migratoria, y probablemente van a quedar marcadas por los cambios normativos en curso, que tienden a admitir la excepcionalidad como hecho relativamente común en el espacio 'federal' de libre circulación europeo. Pese a todo, la capacidad de resiliencia de este sistema de ausencia de controles fronterizos interiores en el espacio 'federal' de libre circulación, es incontestable. El impacto en las fronteras europeas exteriores ha sido aún mayor, ya que se ha puesto de relieve en nuestra opinión definitivamente que, más que frágiles o vulnerables, ciertos controles fronterizos como los marítimos son impracticables, en particular los de las fronteras marítimas meridionales europeas. Precisamente esta inviabilidad del control fronterizo en espacios marítimos es lo que lleva en nuestra opinión a acentuar ciertas tendencias en las fronteras exteriores europeas, como las de externalización de controles migratorios. Los nuevos desarrollos normativos y de planificación estratégica confirman esta tendencia, así como la preocupación actual por desplegar un sistema integrado de gestión de fronteras exteriores. Respecto al fenómeno conocido como de 'Externalización' de controles migratorios, la doctrina ha venido considerándolo como actuaciones de la UE que buscan reducir, ordenar y controlar los flujos migratorios en anuencia con Estados terceros, en relaciones por definición asimétricas. En nuestro trabajo hemos abordado las diferentes situaciones que se plantean, poniendo de relieve la conveniencia de diferenciar entre Externalizar las políticas migratorias, por una parte, de la actuación Extraterritorial de control migratorio, por otra parte. Buscando una mayor precisión conceptual, preferimos utilizar el termino Desterritorialidad, que es más neutro que los referidos, al evocar la idea de ubicar fuera del territorio determinadas funciones de control fronterizo y de políticas migratorias, a desarrollar por otros Estados o por el propio Estado. Al tratarse de situaciones y actuaciones vinculadas a las migraciones y a los controles fronterizos, debemos conceptualmente situarnos fuera del territorio; por lo que esta opción de Desterritorialidad, permite hipotéticamente abarcar las dos situaciones de Externalización y de Extraterritorialidad de las funciones de control fronterizo respecto a las migraciones. Para ello nos centramos en las diferentes nociones y actividades que podrían debatirse respecto a la 'Externalización', 'Extraterritorialidad' de controles migratorios y funciones fronterizas, expresiones que, en suma, hacen referencia a actividades de gestión y control migratorio fuera del territorio, llevados a cabo por agentes públicos de los Estados UE, o por terceros Estados. Por una parte, consideramos constituyen Externalización de la gestión y control de flujos migratorios, las actividades de adopción de Acuerdos, Programa, Planes y medidas que pretenden que Estados terceros vigilen sus propias fronteras y flujos migratorios, para controlar, restringir o impedir el acceso físico al territorio de los Estados UE, asumiendo la localización en su territorio, o el rechazo, de refugiados e inmigrantes de otros Estados. Esto no implicaría presencia ni ejercicio directo de actividades de control por agentes públicos de los Estados Miembros de la UE. En realidad, fuera del territorio europeo es muy discutible que los Estados estén realizando estrictamente funciones de control fronterizo, ya que se trata de un ámbito que se encuentra tal vez en el más genérico terreno del control de flujos migratorios y vinculado a la política migratoria y a la acción exterior europea. Por otra parte, entendemos que la actuación Extraterritorialidad supone llevar a cabo funciones de control fronterizo por los Estados fuera de su territorio. Aquí debe existir en nuestra opinión presencia o ejercicio por agentes públicos de los Estados miembros de ciertas actividades o funciones de control (efectivo) fronterizo, en espacios sin jurisdicción estatal, o en el territorio de Estados terceros, con su acuerdo. Estamos ante un cambio en la concepción misma de la frontera en esta era pos-globalización, donde determinadas funciones se deslocalizan y se sitúan sistemáticamente fuera del territorio y los puestos fronterizos de los Estados. Sin embargo, las actuaciones territoriales y extraterritoriales deben diferenciarse de las que se producen en actividades de acción exterior en o con terceros Estados a fines de política de inmigración y control de flujos migratorios. La realidad es que se ha configurado para los flujos migratorios un nuevo espacio fronterizo al sur y este del mediterráneo, que necesita una nueva política de fronteras exteriores para este área. Por ello debemos reflexionar sobre nuevos espacios e imaginarios fronterizos, con nuevos conceptos y enfoques de la frontera que aporten otros parámetros de actuación hacia los flujos migratorios y los controles exteriores. La Unión necesita hoy instrumentos y conceptos nuevos para estas nuevas realidades, y sobre todo para no perder de vista que, a la hora de afrontar crisis como las migratorias y de derechos de los extranjeros que se acercan o entran en nuestro territorio y jurisdicción, Europa es una construcción racional que supone un Proyecto de progreso civilizatorio, y que como tal debe incorporar permanentemente sus valores y el respeto de derechos humanos en todas sus políticas, medidas normativas y actuaciones con extranjeros y Estados terceros, en sus propias fronteras exteriores y más allá de las mismas. Esto es esencial para la identidad y objetivos de la integración, y para la proyección de la seguridad, solidaridad y valores de la UE conforme al Derecho internacional y europeo de los Derechos Humanos. PALABRAS CLAVE: Unión Europea, inmigración, refugiados, asilo, valores de Europa, controles fronterizos, controles migratorios, política migratoria, fronteras, fronteras interiores, fronteras exteriores, Frontex, inmigración marítima, externalización, extraterritorialidad, desterritorialidad, derechos humanos ; Crise des réfugiés et migrations aux portes de l'Europe: déterritorialité, extraterritorialité et externalisation des contrôles des frontières RÉSUMÉ: La crise des réfugiés a forgé une nouvelle perception de la réalité de la migration en Europe. Les conséquences de ses impacts sur la construction européenne sont visibles et durables. La réaction de l'UE a eu une certaine perspective stratégique, bien que pénalisée par un excès de perception de l'eurocentrisme et de la sécurité, qui ne tienne pas compte des intérêts des pays tiers. Le grand effort économique en cours appuie une stratégie à long terme qui commence seulement à être esquissée pour promouvoir le développement économique dans les pays d'origine et de transit de l'émigration. D'autre part, des questions telles que la surveillance du respect des droits humains des immigrés doivent encore être correctement établies de manière globale dans cette stratégie. Bien que nous puissions évaluer différemment le comportement et la capacité de réaction de l'UE et de ses États, le débat sur l'immigration a décidément décliné en bloc un groupe de pays ouvertement réticents à la solidarité intra-européenne et à assumer les nouvelles réalités et les responsabilités que posent les réfugiés. Cette perspective est très négative à moyen et long terme car, comme on l'a vu, la crise révèle également la permanence des courants et des flux migratoires, ainsi que la consolidation des routes ou portes d'entrée en Europe. Nous avons examiné à l'œuvre la vulnérabilité des frontières européennes en fonctionnement dans l'espace Schengen. Les frontières intérieures ont été les plus touchées au début de la crise migratoire et devraient être modifiées par les propositions réglementaires en cours, qui tendent à admettre que l'exceptionnalité est un phénomène relativement courant dans l'espace «fédéral» de la libre circulation européenne. Malgré tout, la résilience de ce système d'absence de contrôle aux frontières intérieures dans l'espace «fédéral» de libre circulation est incontestable. L'impact sur les frontières extérieures de l'Europe a été encore plus grand, car il a été clairement souligné à notre avis que, plutôt que fragiles ou vulnérables, certains contrôles frontaliers tels que les contrôles maritimes sont irréalisables, notamment ceux des frontières maritimes du sud de l'Europe. C'est précisément cette impossibilité de contrôler les frontières dans les espaces maritimes qui conduit, à notre avis, à accentuer certaines tendances aux frontières extérieures européennes, telles que celles de l'externalisation des contrôles migratoires. Les nouveaux développements réglementaires et stratégiques en matière de planification confirment cette tendance, ainsi que la détermination actuelle de déployer un système intégré de gestion des frontières extérieures. En ce qui concerne le phénomène appelé «externalisation» des contrôles de l'immigration, la doctrine l'a considéré comme une action de l'UE visant à réduire, ordonner et contrôler les flux migratoires en accord avec les États tiers, dans des relations asymétriques par définition. Dans notre travail, nous avons abordé les différentes situations qui se présentent, en soulignant l'opportunité de différencier les politiques migratoires d'externalisation, d'une part, de l'action extraterritoriale de contrôle de l'immigration, d'autre part. À la recherche d'une plus grande précision conceptuelle, nous préférons utiliser le terme Disterritorialité, qui est plus neutre que ceux auxquels il est fait référence, lorsqu'il évoque l'idée de localiser certaines fonctions de contrôle des frontières et certaines politiques de migration en dehors du territoire, à développer par d'autres États ou par l'État lui-même. Lorsque nous traitons des situations et des actions liées à la migration et aux contrôles aux frontières, nous devons nous placer conceptuellement en dehors du territoire; par conséquent, cette option de déterritorialité permet, de manière hypothétique, de couvrir les deux situations d'externalisation et d'extraterritorialité des fonctions de contrôle des frontières en matière de migration. Pour cela, nous nous concentrons sur les différentes notions et activités pouvant être discutées concernant "l'externalisation", "l'extraterritorialité" des contrôles migratoires et des fonctions des frontières, expressions qui, en bref, désignent des activités de gestion et de contrôle des migrations hors du territoire prises par des agents publics des États de l'UE ou par des États tiers. D'une part, nous considérons que l'externalisation de la gestion et du contrôle des flux migratoires constitue une activité d'adoption d'accords, de programmes, de plans et de mesures visant à garantir que les États tiers surveillent leurs propres frontières et flux migratoires, afin de contrôler, restreindre ou empêcher l'accès physique sur le territoire des États membres de l'UE, en supposant que le réfugié et l'immigré en provenance d'autres États sont situés sur leur territoire. Cela n'impliquerait pas la présence ou l'exercice direct d'activités de contrôle par des agents publics des États membres de l'UE. En fait, hors du territoire européen, il est très discutable que les États exercent strictement des fonctions de contrôle des frontières, car il s'agit peut-être d'un domaine qui est peut-être le domaine le plus générique du contrôle des flux migratoires, plutôt lié à la politique migratoire et à l'action exterieure européenne. D'autre part, nous comprenons que l'action Extraterritorialité implique que les États situés à l'extérieur de leur territoire exercent des fonctions de contrôle des frontières. À notre avis, il doit exister une présence ou un exercice par des agents publics des États membres de certaines activités ou fonctions de contrôle des frontières dans les espaces en dehors de la juridiction de l'État ou sur le territoire d'États tiers, avec l'accord de ces derniers. Nous sommes confrontés à un changement dans la conception même de la frontière en cette ère de post-globalisation, où certaines fonctions sont délocalisées et systématiquement situées en dehors du territoire et des postes frontières des États. Toutefois, les actions territoriales et extraterritoriales doivent être distinguées de celles qui se produisent lors d'activités d'action extérieure dans ou avec des États tiers à des fins de politique d'immigration et de contrôle des flux migratoires. La réalité est qu'un nouvel espace-frontière au sud et à l'est de la Méditerranée a été configuré pour les flux migratoires, ce qui nécessite une nouvelle politique de frontières extérieures pour cette zone. Par conséquent, nous devons réfléchir sur de nouveaux espaces frontières, avec de nouveaux concepts et approches de la frontière qui fournissent d'autres paramètres d'action en matière de flux migratoires et de contrôles externes. Aujourd'hui, l'Union a besoin de nouveaux instruments et concepts pour ces nouvelles réalités, et, surtout, pour ne pas perdre de vue le fait que face aux crises telles que les migrations et les droits des étrangers qui s'approchent de notre territoire ou y entrent, l'Europe est une construction rationnelle qui implique un projet de progrès civilisationnel. En tant que tel, l'Europe doit intégrer de manière permanente ses valeurs et le respect des droits de l'homme dans toutes ses politiques, mesures réglementaires et actions auprès des étrangers et des États tiers, à ses frontières extérieures et au-delà. Cela est essentiel pour l'identité et les objectifs de l'intégration, ainsi que pour la projection de la sécurité, de la solidarité et des valeurs de l'UE conformément au droit international et européen des droits de l'homme. MOTS-CLÉ: Union européenne, immigration, réfugiés, asile, valeurs européennes, contrôles aux frontières, contrôles migratoires, politique d'immigration, frontières, frontières intérieures, frontières extérieures, Frontex, immigration maritime, externalisation, extraterritorialité, déterritorialité, droits de l'homme