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Les analyses du «mal des banlieues» s'appuient sur certaines idées reçues que l'archéologie de la ZUP des Minguettes à Vénissieux met en évidence : la réhabilitation du bâti, même associée à une action socio-éducative, n'a qu'un impact limité sur la vie sociale. Toutefois, même si les différentes politiques de la ville n'ont pas obtenu tous les résultats escomptés, elles ont préservé les banlieues d'une situation à l'américaine.

En raison de statistiques peu fiables décrivant des situations complexes , difficilement réductibles à quelques chiffres , l'immigration en provenance d'Afrique noire reste mal connue. Au-delà des polémiques et des utilisations partisanes, un tableau d'ensemble, même flou, permet d'appréhender la situation économique, sociale et juridique de ces populations.

Il est difficile d'aborder la question des immigrations africaines en France sans faire une mention particulière des Soninké. Si cette ethnie est proportionnellement de moins en moins importante au sein de la population africaine vivant en France , elle n'en demeure pas moins celle qui symbolise le plus fortement les migrations de main-d'œuvre en provenance du sud du Sahara.

La préservation de la culture d'origine s'exprime de manière tout à fait originale parmi les populations asiatiques résidant en France, mais la «distance» protectrice qu'elles entretiennent avec la société d'accueil ne peut pas pour autant être assimilée à un repli frileux .
L'insertion sociale, la réussite économique, si souvent remarquées par les observateurs, se double d'une quête identitaire d'autant plus vitale que les traditions sont pour la plupart niées dans les pays d'origine et que la terre d'exil devient ainsi le seul lieu où peut s'exprimer la culture ancestrale.

L'enquête réalisée auprès de soixante personnes originaires d'Afrique subsaharienne explore les représentations de la vieillesse de parents nés et socialisés en Afrique et de leurs enfants, nés et élevés en France. Pour les premiers, vieillir en Afrique reste positif car c'est acquérir un statut privilégié. La vieillesse en France est au contraire perçue comme un univers de solitude et de déconsidération. Les enfants qui ont une vision idéalisée de la vieillesse en Afrique, n'imaginent ni le retour des parents au pays, ni leur placement en institution. Ils entrevoient déjà les difficultés d'une nouvelle cohabitation. Reste l'éthique du devoir qui unit les deux générations : de solidarité vis-à-vis du pays des ancêtres d'un côté et de gratitude des enfants envers leurs parents de l'autre.

Les Minguettes sont-elles un quartier comme les autres ? Dans les années 60, le maire de Vénissieux voulait avec cette cité, offrir aux ménages des classes laborieuses des logements de qualité Mais les familles aisées ont déserté les Minguettes, dont la population compta une proportion croissante de ménages maghrébins, ce qui fut retenu par l'opinion publique comme cause principale des difficultés du quartier. Pourtant, les origines nationales n'interviennent que faiblement dans la capacité des habitants à "s'en sortir" ou à accumuler les "problèmes". En cela, les Minguettes sont un "quartier comme un autre".