Describes how the political system in the former USSR achieved its goal of disrupting the foundation, structure, & functioning of society, detailing the impact that political systems have on social behavioral patterns. Demographic behavior & the influence of political decisions on the degree of social response are described, & it is suggested that society retains a considerable degree of autonomy in spite of inconsistencies & fluctuations of political decision making. The role of statistical administration is examined, & several hypotheses that suggest an increasing gap between political behavior & individuals in society are presented.
L'histoire de l'empire russe puis de l'Union soviétique est une histoire des ruptures ; c'est une succession d'histoires qui s'interrompent ou naissent en des dates rarement aussi marquées, attachées aux faits et aux hommes plus sans doute que partout ailleurs. Elle est marquée d'un besoin constant d'en appeler aux révolutions, à un renouveau permanent. Pour paraphraser Nicolas Berdiaev, lorsque nous abordons l'histoire soviétique « nous quittons toutes les rives historiques habituelles […]. Le temps de l'histoire change, il devient catastrophique » . Mais, au-delà de ces ruptures, on retrouve des éléments de continuité qui font fi du conjoncturel et de l'évolution politique. Une interrogation sur la continuité est posée de longue date au travers de l'histoire idéologique, intellectuelle ou culturelle russe. La démographie apparaît comme un révélateur puissant des contradictions et des interrogations qui parcourent cette double thématique. Elle a aussi été l'enjeu de débats qui, peut-être d'ailleurs avec retard sur l'historiographie, la dépassaient.
La perception des disparités de mortalité a une longue histoire, qui illustre la complexité du lien rattachant une pensée générale d'une époque donnée et l'observation empirique d'un phénomène. Un rapide panorama de la perception de la mortalité différentielle depuis le XVIIe siècle montre ce perpétuel va-et-vient entre les deux aspects, pensée théorique et observation. Il montre aussi que l'idée que l'on se fait, de nos jours, des critères de différence tient parfois tant à l'histoire de cette perception, qu'à une réflexion réelle sur les sources dont nous disposons. Dans une seconde partie, nous examinons ces différentiels sous deux aspects, le géographique et le social. Si l'accent a été longtemps mis, dans l'étude des aspects géographiques de la mortalité, sur des disparités très locales, il n'en est pas moins vrai qu'un modèle géographique régional existe bien, au-dessus même de ces facteurs locaux. Enfin, l'étude des disparités sociales nous permet de dégager des formes de stratifications sociales, affinant ainsi la vision que l'on peut avoir couramment.
La précocité de la baisse de la fécondité en France a toujours intrigué. Une analyse chronologique fine, à un niveau régional, devrait permettre de poser les jalons pour une compréhension plus précise de ce phénomène. L'article reprend ici les reconstitutions de familles faites par l'INED, sur 40 villages et présente une reconstitution de la fécondité transversale depuis 1740, jusqu'à la fin du XIXe siècle, effectuée dans un ensemble de régions. Ces reconstitutions permettent de montrer que la Révolution française apparaît comme centrale dans cette chronologie. La fécondité présente une rupture très nette en cette période. Seule parmi les régions étudiées, la Normandie apparaît être entrée dans cette phase de décroissance de la fécondité antérieurement à 1789. L'article aborde ensuite un problème plus technique, lié à l'estimation de la variance des taux de fécondité et des descendances finales, en se fondant sur le formalisme de Coale-Trussell.