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Des pratiques dissuasives ont été mises en œuvre dans les conflits à toutes les époques, mais ce qui caractérise la dissuasion « conventionnelle » ou classique, c'est l'absence de théorie globale, celle-ci étant rendue impossible par l'infinie diversité des situations. La dissuasion ne devient véritablement un concept stratégique qu'avec le fait nucléaire. L'arme nucléaire occupe alors une place prépondérante dans la légitimation de la dissuasion à l'époque de l'ordre international bipolaire. Pourtant, au-delà d'une vision stratégique commune marquée par un substrat conceptuel accompagnée de discours doctrinaux affichés, les approches et les représentations se doivent d'être diversifiées entre les trois principaux pays producteurs de doctrine qu'ont été la France, les États-Unis et l'URSS. Le présent article se propose de comparer les trois modes de fabrication de doctrine pendant la période de l'affrontement Est-Ouest.

par Jean-Christophe Romer et Thomas Schreiber
Après une période faste, dans les années 60, la politique vis-à-vis de l'Est de la France ne réussit pas à retrouver le prestige qu'elle avait sous la présidence du général de Gaulle. Peu à peu, la France se trouve marginalisée en Europe centrale et orientale par la RFA dont le dynamisme contraste avec les errements des politiques françaises successives. La France a pourtant de nombreuses cartes à jouer dans cette région, à condition de renoncer à ses complexes d'infériorité et de supériorité.