L'utilité sociale de la dépense publique ; L'utilité sociale de la dépense publique: Rapport final du projet de recherche sur «dépense publique, équité sociale et utilité»
La dépense publique est dénigrée. Le débat public l'assimile à des mots comme « dette », « déficit », « gabegie », « trou (de la Sécu) », « fraude », etc. On cherche à convaincre qu'il n'est pas d'autre orientation politique que de la réduire.Cette conception s'est naturalisée et appelle des politiques restrictives. Elle s'appuie sur des chiffres qui forgent un consensus médiatique. Pourtant, il n'existe aucun consensus scientifique pour affirmer qu'un niveau de 57 % du PIB de dépense publique en France serait trop.On laisse entendre, ce qui est faux, que la dépense publique goberait 57 % du PIB, ne laissant que 43 % à la dépense privée (qui en représente en réalité 265 %). Le comptage par rapport au PIB relève d'une convention statistique qui oriente l'opinion car ni la dépense publique ni la dépense privée ne sont des composantes du PIB.L'affirmation que « La dépense publique en France ne cesse d'augmenter » est inexacte, elle baisse à certaines périodes (1995-2007), mais augmente à d'autres (après la crise des subprimes).La critique de la dépense publique est ancienne (voir les débats de 1949 sur la Sécurité sociale), avec les mêmes arguments échangés depuis cette période. Le niveau de dépense publique n'est pas un problème technique mais relève d'un choix de société. Les ménages, qui sont les premiers bénéficiaires de la dépense publique (salaires versés en contrepartie de la production des fonctionnaires, prestations sociales en nature et en espèce, etc.), comme les entreprises, également bénéficiaires de la dépense publique (solvabilisation des ménages, marchés publics, etc.), résistent aux baisses qui leur porte préjudice.S'il convient de rechercher toutes sources d'économie et de mettre en concurrence la dépense publique et la dépense privée dans des secteurs où la réduction voulue de la dépense publique ne supprime pas les besoins, la baisse arbitraire de certaines dépenses publiques anémie l'activité économique et provoque un appauvrissement collectif et une dégradation du service public. Il en est ...