Formation sociale et mouvements sociaux
In: Sociologie et sociétés, Band 2, Heft 2, S. 167-188
ISSN: 0038-030X
Les notes présentées ici partent d'une double hypothèse. D'une part, l'impossibilité de dégager de la succession des analyses sociologiques un principe de continuité qui permettrait de définir la sociologie comme lieu d'une histoire linéaire. Chaque système théorique constitue son objet propre, son langage spécifique, et, à la limite, une méthodologie relativement autonome. À l'intérieur de chacun de ces ensembles théoriques, sans doute se produit-il unecumulativité des découvertes et des résultats, dans la mesure où l'on peut poser l'unicité des ressources et des modes de traitement. D'un système à l'autre, par contre, si des voies de passage demeurent possibles, ce ne sont que pratiques d'emprunt donnant lieu à des objets mixtes, relevant de deux ordres de signification incompatibles. D'autre part, et comme exemple, l'analyse centrée sur le concept et l'objet de société s'oppose à l'analyse mettant en place les concepts de formation sociale et de mouvements sociaux. C'est cette dernière analyse que les réflexions qui suivent essaient de présenter brièvement. Instances, registres, travail, contradictions, lignes de fracture par quoi une formation sociale produit différents modes de transformation comme sa nécessité propre, tels sont les arguments qu'une sociologie des transformations sociales paraît devoir observer.