JUSTICE SOCIALE ET INTÉRÊT GÉNÉRAL: A PROPOS DE LA THÉORIE DE LA JUSTICE DE RAWLS, par RAYMOND BOUDON La théorie rawlsienne de la justice s'inspire directement des philosophies contractualistes. Sous le voile de l'ignorance originelle, les hommes placés devant diverses conceptions de la justice, c'est-à-dire des principes qui doivent présider au choix des institutions sociales, choisiraient selon Rawls la théorie de la justice en tant qu'équité. Ils exigeraient d'abord que les libertés fondamentales soient également distribuées entre tous ; en second lieu que les inégalités sociales et économiques soient d'une part réglées de manière à servir au mieux les intérêts des individus les plus désavantagés et soient d'autre part attachées à des offices et positions ouverts à tous dans des conditions d'égalité des chances. Il ne semble pas, que la laborieuse « déduction » à laquelle se livre John Rawls, à partir de ces principes, nous fasse avancer d'un seul pas au-delà de l'axiomatique qu'il pose au point de départ. Il ne semble pas non plus que la théorie rawlsienne de la justice nous permette de mieux comprendre les sentiments de légitimité ou d'illégitimités qu'évoquent les institutions des sociétés industrielles libérales. [Revue française de science politique XXV (2), avril 1975, pp. 193-221.]
During the Belgian legislative elections on 13 october 1985, the Centre Liégeois d'Etudes de l'Opinion (CLEO), University of Liège, polled voters leaving the voting booths. The objective was to determine the characteristics of electors of the various parties according to the usual criteria of identification (sex, age, socio-economic status, education, religion, revenue, previous votes). The motives and wishes of the voters were also recorded (problems influencing the final vote decision, timing of the decision, attitude toward the incumbent government, type of coalition desired for the new government). The poll consisted of a representative sample of one thousand French speaking voters in the province of Liège.Most of the article presents the results obtained by cross-tabulating various identifying and motive variables with the political parties. In this way, we measure and demonstrate the relative importance of all the independent variables on the distribution of votes, except for sex which seems have little influence.
This paper examines Hegel's claim that philosophy "has no other object than God" as a claim about the essentiality of the idea of God to philosophy. On this idealist interpretation, even atheistic philosophies would presuppose rationally evaluable ideas of God, despite denials of the existence of anything corresponding to those ideas. This interpretation is then applied to Hegel's version of idealism in relation to those of two predecessors, Leibniz and Kant. Hegel criticizes the idea of the Christian God present within his predecessors in terms of his own heterodox reading of the Trinity in order to resolve a paradox affecting them – the "paradox of perspectivism".
L'évaluation éthique de la recherche fait partie intégrante du processus d'élaboration des projets et de réflexion sur les questions associées à la production de la connaissance. Cette évaluation s'inscrit dans un système qui légitime et renforce pour l'essentiel la conception occidentale des méthodes d'investigation et d'acquisition de la connaissance et de ses retombées bénéfiques pour la société. Partout dans le monde, le processus de la colonisation a eu pour corollaire l'exclusion des sensibilités autochtones. En Nouvelle-Zélande, le savoir maori (autochtone) a souffert de cette marginalisation, également perceptible au niveau de l'évaluation éthique. Les valeurs maories ont beau être reconnues, elles ne pèsent pas encore comme elles le devraient dans les délibérations concernant l'éthique de la recherche. Les communautés autochtones souhaitent l'adoption de procédures qui obligeraient les comités d'éthique à intégrer la notion de droits collectifs dans leurs analyses, mais cette revendication est largement ignorée par le système d'évaluation éthique actuel. Alors que les chercheurs maoris adeptes de la philosophie kaupapa insistent sur les avantages d'une implication plus étroite de la communauté, les décideurs et les comités d'éthique préfèrent parler d'un mécanisme de « consultation » destiné à confirmer les engagements pris, le soutien communautaire au projet et la pertinence de la recherche. Le présent article vise à montrer comment le concept de « consentement collectif » pourrait enrichir et faciliter les négociations entre les chercheurs et les communautés.