This PhD issue is to describe and explain the main changes in the political pages of the French press between 1945 and 2000. By observing the redactional innovations in twelve national newspapers (France-Soir, Le Monde, L'Humanité, Le Figaro, L'Express, Le Nouvel Observateur, etc.), I want to show an important evolution in the roles endorsed by the political journalists. More precisely, I tried to discover under which circonstances appeared that journalism defined as "neutral" which seeks to analyze the individual games between the most popular politicians to conquest the power, and notably the presidential power. ; Cette thèse vise à identifier et à expliquer les principales transformations dans le contenu des pages Politique de la presse écrite française, entre 1945 et 2000. À travers l'examen des innovations rédactionnelles dans une dizaine de journaux nationaux d'information générale (France-Soir, Le Monde, L'Humanité, Le Figaro, Paris-Presse, L'Express, France Observateur - Le Nouvel Observateur, etc.), il s'agit de mettre en évidence un profond basculement dans les rôles endossés par les rédacteurs politiques. Plus précisément, j'ai souhaité déterminer dans quelles circonstances s'est imposé ce journalisme, défini comme « impartial », qui s'affaire principalement à raconter et analyser les jeux que se livrent une poignée de professionnels de la politique pour la conquête du pouvoir, et notamment du pouvoir présidentiel. La perspective historique permet en effet de souligner que ces manières de définir et de mettre en scène l'actualité politique ne vont pas de soi et qu'elles ne constituent aucunement une essence du journalisme politique français.Deux démarches ont été conjointement menées : d'une part, entreprendre une observation scrupuleuse des pages Politique depuis 1945 ; d'autre part, s'interroger sur les conditions ayant rendu possibles et effectives les mutations dans les productions journalistiques. En particulier, ce travail cherche à répondre à la question suivante : les métamorphoses des pages Politique ont-elles résulté de transformations de la société française et des règles du jeu politique ou ont-elles participé des transformations contemporaines de l'espace journalistique ? L'enquête s'est donc appuyée sur un triple corpus. Tout d'abord, le recueil et l'exploitation d'un large échantillon de pages Politique à travers lesquelles nous avons surtout cherché à distinguer les évolutions dans les genres et les rhétoriques journalistiques. Ensuite, la réalisation de soixante-cinq entretiens semi-directifs auprès de journalistes en activité ou retraités. Enfin, l'examen d'une vaste documentation permettant de retracer l'histoire des services Politique et de construire une sociographie diachronique des journalistes politiques français depuis 1945. Constituée de trois parties et de huit chapitres, la thèse s'organise selon un double principe, chronologique et analytique. D'un côté, il s'agit de mettre en évidence une césure autour des années 1958-62. De l'autre, pour chacune de ces deux périodes, il faut faire se succéder une dimension descriptive puis une dimension explicative.1. La première partie étudie les pages Politique des années 1945-58, en montrant notamment qu'elles pérennisent les savoir-faire en vigueur dans les journaux de la IIIe République.En effet, jusqu'à la fin des années 1950, le journalisme politique était encore essentiellement un journalisme parlementaire, marqué par des principes d'écriture relativement stabilisés. Affectant leurs rédacteurs auprès des institutions politiques nationales, les services Politique étaient ainsi principalement amenés à reproduire de larges extraits des discours publics et des déclarations officielles des acteurs politiques. Cette exigence de publicité ou d'enregistrement s'articulait à l'imaginaire du parlementarisme. Pour des quotidiens d'establishment tels que Le Monde ou Le Figaro, ce journalisme d'enregistrement était au principe de la crédibilité et du prestige de ces journaux ; il posait le lecteur-citoyen en spectateur attentif des discussions parlementaires et de l'action gouvernementale. D'autres motivations journalistiques contribuaient également à la banalisation de ces comptes-rendus. Ainsi, pour des quotidiens populaires comme France-Soir ou Paris-Presse, ce registre permettait de mettre en scène et d'actualiser le spectacle des batailles politiques les plus saillantes. Quant aux quotidiens militants comme L'Humanité, un tel « journalisme d'intermédiaire » permettait de relayer les discours des représentants du Parti et d'entretenir la mobilisation du lectorat. Ces normes d'écriture s'imposaient d'autant mieux que la vigueur des hiérarchies et l'apprentissage par compagnonnage dans les rédactions permettaient aux chefs de service d'entretenir les normes d'écriture d'avant-guerre. En outre, les rédacteurs de la presse écrite se vivaient toujours en situation de monopole dans l'univers médiatique : leur rôle était ainsi de restituer avec minutie des événements publics dont ils pensaient offrir la primeur à leurs lecteurs.Tout au long de la IVe République, on observe également un journalisme d'examen, réservé aux hiérarchies des services Politique, et qui mêlait, selon les journaux, une double dimension, analytique et prescriptive. D'un côté, certains chroniqueurs s'efforçaient d'anticiper les coups des groupes parlementaires, de divulguer les tractations de « couloir » et d'ainsi rendre lisible une configuration politique fortement instable. De l'autre, la plupart de ces journalistes s'autorisaient à prendre part aux luttes partisanes et à s'inscrire dans une logique d'opinion ou de combat politique. Mais ces registres, moralisateurs ou mobilisateurs, variaient fortement d'une publication à l'autre, selon l'homogénéité sociale et politique des publics visés. Les chroniqueurs des journaux dits d'information se posaient davantage en autorité morale, appelée à surplomber l'espace parlementaire et à juger ses acteurs au nom des attentes supposées de l'« opinion publique », tandis que les chroniqueurs des journaux partisans s'affirmaient davantage en porte-parole de leurs camps. Cette intervention des journalistes au cœur des affrontements politiques était légitimée par un double héritage. D'une part, figures majeures de la presse française, les chefs des services Politique revendiquaient leur filiation avec les « articliers » de la IIIe République, ces grandes plumes qui se positionnaient en alter ego ou en supporters du personnel politique. D'autre part, bénéficiant du passé résistant de leurs publications, les chroniqueurs ont été aussitôt encouragés à participer à la reconstruction politique du pays, à l'entretien du débat public et à la légitimation du renouveau démocratique. Certes, dès 1946-47, les immédiates difficultés d'un marché de la presse fortement étatisé et l'entrée dans une configuration politique moins lisible et moins mobilisatrice a contribué à profondément bousculer ces ambitions initiales. Mais malgré le déclin des publications militantes et le succès des journaux qui témoignaient le plus leur impartialité, la hiérarchie des services Politique continuait ainsi à se vivre comme des acteurs éminents de la République, tout à la fois intermédiaire entre les citoyens et les élus et rouage essentiel dans les tractations du « microcosme » parlementaire.2. La deuxième partie montre que ces savoir-faire canoniques du journalisme politique ont été progressivement délégitimés à partir du début des années 1960. A leur place, les services Politique ont incorporé de nouvelles manières de couvrir la politique et de se positionner à son égard. Très schématiquement, on peut dire qu'au lieu de rendre compte, aujourd'hui on raconte ; qu'au lieu de restituer, il faut désormais mieux resituer. On pourrait lire cet ensemble de mutations comme l'approfondissement d'un processus ancien de différenciation entre activités politiques et journalistiques. Toutefois, les évolutions observées ne se réduisent pas à cette dimension. On a donc pu mettre en évidence trois dynamiques, interdépendantes.On s'est tout d'abord penché sur la question de la visibilité du politique, c'est-à-dire sur les problèmes de rubricages et de hiérarchies événementielles. À partir des années 1960, les séances de l'Assemblée ont ainsi progressivement perdu de leur saillance journalistique, tandis que les rubriques de l'Elysée et de Matignon gagnaient en prestige et qu'apparaissaient des rédacteurs exclusivement chargés de couvrir un ou plusieurs partis. Ce processus reflétait plus généralement l'abandon d'une reproduction exhaustive des déclarations publiques des hommes politiques au profit d'une attention plus marquée à l'égard des « coulisses » des décisions institutionnelles et des luttes au sein des organisations politiques. Restituant l'actualité d'un plus grand nombre d'organisations et d'acteurs, les journalistes politiques se sont davantage efforcés de rendre visible les oppositions non plus seulement entre partis mais plus fréquemment en leur sein.On s'est ensuite intéressé à la question du positionnement des journalistes politiques vis-à-vis de la compétition politique. L'attention porte alors sur les rhétoriques à travers lesquels les journalistes ont projeté les représentations de leurs rôles à l'égard de l'univers politique et du public. Certes, jusqu'au milieu des années 1980, dans un contexte de nette bipolarisation, il demeurait souvent légitime d'afficher ses préférences pour telle ou telle coalition de partis. En revanche, les rédacteurs ont de plus en plus évacué les registres qui les positionnaient soit en stricts intermédiaires, soit en simples supporters du personnel politique. Pour attester de son professionnalisme, il ne suffisait plus de s'effacer derrière la parole politique. Au contraire, de nouveaux rites de distanciation impliquaient de mieux mettre en scène son travail d'enquête et d'ainsi manifester sa capacité d'initiative, de mise en perspective et de distance critique à l'égard de la communication des acteurs politiques. Se sont donc généralisés des papiers de décryptage de la scène politique témoignant non seulement de l'expertise des journalistes mais également de leur autonomie à l'égard de leurs sources. Tandis que l'humour et l'ironie devenaient pensables et, surtout, valorisés, les discours des acteurs politiques ont été de plus en plus appréhendés à l'aune de leur positionnement tactique. Envisagée dans sa dimension instrumentale, la parole politique a donc été réduite à l'expression des calculs « politiciens » visant à enrôler le soutien des pairs ou celui des électeurs. Progressivement, en prenant appui sur les indices d'opinion, les journalistes politiques ont donc abandonné les registres d'évaluation morale ou idéologique au profit de rhétoriques qui jugent la performance des acteurs politiques en fonction des règles pragmatiques de la compétition.On s'est enfin penché sur la question des formats journalistiques mis en place pour rendre le traitement de la politique plus attractif. À partir des années 1960-70, les quotidiens populaires et les newsmagazines d'abord, les quotidiens d'establishment ensuite, ont emprunté une écriture plus narrative qui les ont amené à davantage vulgariser et « humaniser » leur traitement de l'actualité politique. Valorisant les soubassements psychologiques d'affrontements personnels, ces narrations ont considéré les événements politiques comme autant d'épisodes d'une histoire orientée vers son épilogue attendu : l'élection présidentielle. Mais ces lectures « politiciennes », attentives aux péripéties du « microcosme » et n'envisageant le public qu'en tant que spectateur des jeux de pouvoir, ont suscité de nombreuses critiques, au sein même des services Politique. Dès lors, tout au long des années 1990, certains ont cherché à mieux articuler questions politiciennes et questions sociétales. Ces ébauches de renouvellement sont toutefois demeurées limitées : elles ne remettent pas en cause l'attention particulière que les journalistes politiques portent au jeu politique qu'il faut entendre dans sa triple acception : ludique, stratégique et théâtrale.3. Au terme de cette observation, il fallait s'interroger sur les logiques qui ont contribué aux métamorphoses des pages Politique. Trois hypothèses ont été successivement testées au cours de la troisième partie. L'enjeu était tout autant d'éprouver leur pertinence respective que d'imaginer un modèle permettant d'articuler les conditions de possibilité des transformations rédactionnelles et les raisons amenant les journalistes et leurs directions à subvertir les anciens savoir-faire.Dans un premier temps, on a pu montrer que les évolutions des pages Politique accompagnaient étroitement les mutations politiques et sociales de la France contemporaine. Il s'agissait de reverser les termes d'une réflexion qui, habituellement, interroge la contribution des médias aux transformations politiques. Ici, la question portait, au contraire, sur les incidences des bouleversements sociopolitiques sur les pratiques journalistiques. Deux processus ont donc pu être mis à jour. Le premier porte sur les effets de ce qu'on peut grossièrement qualifier de présidentialisation et de bipolarisation du jeu politique au cours des années 1960 et 1970. Tandis que l'actualité élyséenne et intra-partisane suscitait davantage la curiosité des rédacteurs, l'information d'origine parlementaire perdait progressivement de sa valeur aux yeux des services Politique. Le renouvellement des règles du jeu politique entraînait donc un basculement des sources d'information les plus pertinentes. Plus généralement, le phénomène majoritaire a modifié les relations politico-journalistiques en renforçant la discipline de parole dans un nombre croissant d'organisations politiques. Tandis que les pratiques politiques se sont de plus en plus tournées vers la conquête de l'« opinion publique » nationale, grâce notamment au développement des médias audiovisuels, les journalistes politiques ont progressivement considéré que la valeur ajoutée de leur travail ne résidait plus tant dans la restitution minutieuse des déclarations que dans le décryptage des enjeux de pouvoir sous-jacents. Cette configuration a donc légitimé l'adoption d'une lecture stratégique des affrontements politiques. Le second processus prend forme au cours des années 1980. Il résulte de la banalisation des alternances et de la perception d'un désenchantement politique. À partir de cette période, outre qu'il devient nettement plus coûteux, commercialement et journalistiquement parlant, d'exprimer ses préférences partisanes, il paraît plus délicat, pour les rédacteurs, de prendre au sérieux les luttes politiques. Envisagées davantage comme des luttes personnelles, elles suscitent le développement soit d'un traitement people, soit d'une attitude ironique à l'égard des leaders politiques, soit la marginalisation des questions institutionnelles au profit d'une couverture plus sociétale des enjeux politiques. Il serait cependant illusoire d'imaginer des relations mécaniques entre ces évolutions politiques et ces évolutions journalistiques. Soumis aux mêmes mutations de l'environnement politique, les journaux ont pourtant apporté des réponses hétérogènes et dispersées dans le temps. Ce constat supposait alors de questionner des dynamiques propres à l'univers médiatique.Dans un second temps, on s'est donc intéressé à différentes logiques entrepreneuriales, en montrant l'évolution des impératifs économiques et organisationnels de la presse écrite nationale. Tout d'abord, on s'est efforcé de rechercher les mécanismes par lesquels des enjeux commerciaux ont pu être convertis en enjeux journalistiques. Les transformations dans le contenu des pages Politique ont ainsi résulté d'une redéfinition globale des normes rédactionnelles, sous l'effet d'un profond bouleversement de l'espace médiatique. Le déclin du lectorat, la concurrence croissante des entreprises audiovisuelles et l'arrivée d'une nouvelle génération de managers ont poussé la plupart des journaux à renouveler leurs savoir-faire et à abandonner les modes de traitement les plus austères, les plus rébarbatifs ou les plus clivants. À travers différentes « audaces », certaines publications ont innové et ainsi contraint leurs concurrents à imiter ces nouvelles normes rédactionnelles sous peine d'être sanctionnés par les lecteurs. Or ces règles, censées attester du « professionnalisme » des rédacteurs, se sont d'autant mieux imposées qu'elles purent être étayées par des enquêtes marketing et naturalisées dans les espaces d'apprentissage du métier. Mais on a surtout mis en évidence que ces enjeux commerciaux, variables selon les rédactions et les publics visés, n'impliquaient pas nécessairement les mêmes réponses en termes d'écriture de la politique. Ce constat est d'autant plus prégnant que les pages Politique constituent un espace spécifique dans les journaux, régis par des logiques propres à cette spécialité professionnelle. C'est pourquoi, il fallait ensuite se pencher sur la question des dimensions structurantes de ce journalisme depuis les années 1960. Ce n'est pas seulement pour des raisons commerciales que les journalistes politiques paraissent à ce point attentifs aux paroles des acteurs politiques et aux luttes intrapartisanes. Ce cadrage résulte tout autant des contraintes suscitées par le suivi du « pouvoir » et par l'affectation des rédacteurs auprès des partis politiques. Les rhétoriques privilégiées dans les pages Politique répondent donc à des enjeux pluriels et plus ou moins saillants selon les rédactions : satisfaire les attentes d'un lectorat composite, entretenir des relations soutenues avec des interlocuteurs supposés puissants, s'ajuster aux contraintes d'économie du travail.Au-delà, il fallait, dans un troisième temps, étudier la dynamique du changement dans le contenu des pages Politique et donc prendre en compte la question du renouvellement du personnel journalistique. En se penchant sur les dispositions et les aspirations des différentes générations de journalistes, on souhaitait tester l'hypothèse selon laquelle les évolutions dans l'écriture journalistique ont surtout résulté d'audaces que les plus jeunes rédacteurs ont successivement accomplies pour rendre leur traitement de la politique moins insensé et plus gratifiant. Pour confirmer cette hypothèse, il convenait donc d'identifier différentes évolutions dans la morphologie du groupe des journalistes politiques. Tandis que les ressources militantes ont de moins en moins pesé dans les recrutements, les compétences « professionnelles » dont témoignent la détention d'un diplôme d'école de journalisme ou la fréquentation d'autres services ont été de plus en plus valorisées par les hiérarchies. Cette sociographie permet ainsi de souligner que la socialisation politique et journalistique des générations successives de rédacteurs a évolué. Plus diplômées, plus distantes à l'égard de la compétition politique, plus féminisées, les nouvelles cohortes journalistiques ont cherché à imposer des lectures stratégiques, ludiques et personnalisées de la compétition politique, autant de postures mieux ajustées à leurs représentations du politique et du journalisme. Pour cela, ils ont dû lutter contre leurs prédécesseurs et s'appuyer sur les transformations qui affectaient leur environnement. Dès lors, les évolutions politiques et médiatiques précédemment décrites peuvent être avant tout analysées comme des arguments mobilisés par les rédacteurs pour peser dans les rapports de force, justifier leurs transgressions et ainsi légitimer l'incorporation de nouveaux rôles journalistiques.
This thesis deals about jūdō, with jūdō as the transcription of the Japanese word 柔道 and the abbreviation of Kōdōkan jūdō講道館柔道 the method founded in 1882 by Kanō Jigorō嘉納治五郎(1860-1938). More specifically, it comes to exploring and analyzing how he defined judo, without involving other contemporary or later interpretations. We explored the intimate connection between the creation and the creator, trying to understand what was the motivation of this man, how he structured his method, why he did it this way. We also analyzed its speech – should we say speeches – about judo. In other words, we focused on judo as the work of a man driven by his ideas, ideals and. character!In three parts, the first devoted to the process, the second on method and the third on the Discourse on Method, as well as the evolution during about sixty years, we attempted to clarify the process of creation, to distinguish between the legacy and contributions, the discourse and practice, to enable the historian, the sociologist, the educator, the philosopher, to better observe how the experience of a young idealist man (Kano Jigoro was 21 years old when he created Judo) became a global discipline. ; Cette thèse traite du jūdō, où jūdō est la transcription du mot japonais 柔道 et l'abréviation de Kōdōkan jūdō 講道館柔道, la méthode fondée en mai 1882 par Kanō Jigorō 嘉納治五郎 (1860-1938). Plus précisément, il est question d'explorer et d'analyser comment ce dernier définit le jūdō, sans y mêler les interprétations autres, contemporaines à cette création ou postérieures. Il s'agit de creuser le lien intime entre la création et le créateur, d'essayer de comprendre quelle a été la motivation de cet homme, la façon dont il a structuré sa méthode, les raisons pour lesquelles il l'a fait de cette manière, ainsi que d'analyser le – ou plutôt les – discours dont il l'a entourée ; en d'autres termes, il s'agit de se concentrer sur le jūdō comme l'œuvre d'un homme poussé par ses idées, ses idéaux et… son caractère !Il ne s'agit pas, en revanche, d'aborder cette étude sous l'angle du jūdō comme fruit d'un contexte social, historique et culturel particulier, dans un Japon dont la situation intérieure comme internationale connaît sur cette période de profonds changements, ou dans un contexte qui voit la mise en place, en Occident, de l'éducation physique, du sport, des Jeux Olympiques ou d'initiatives de méthodes de formation globale pour la jeunesse. Le judo est aujourd'hui mondialement connu et pratiqué. Au travers de sa diffusion, c'est un peu de la culture japonaise, réelle ou fantasmée, qui s'est répandue.Mais qu'est-ce que le judo ? Quelle est – était ?– son ambition réelle ? Ce sont là des questions sur lesquelles personne ne semble s'être encore réellement penché et à laquelle nous avons essayé de répondre.Apprécié des savants de renommée internationale – c'est ainsi qu'en France il s'impose au travers de la fascination qu'il exerce dans les années 1930 sur des gens comme Frédéric Joliot –, qui y voient une science de l'exploitation des principes physiques et mécaniques, tout autant que des forces de police (qui y trouvent un facteur de leur sécurité), des éducateurs et pédagogues (qui y voient pour leurs élèves un bon moyen d'apprendre à se confronter sans grand danger, ainsi qu'à gagner en maîtrise de soi et en confiance), des passionnés d'arts martiaux (qui y recherchent un message ésotérique ou simplement une attitude « traditionnelle »), des sportifs (qui s'intéressent à l'activité physique et aux compétitions sportives), des férus de self-défense ou de combat dit « réel » (qui y recherchent les clés de l'efficacité), le judo apparaît multi-facettes. Il jouit, auprès du grand public, d'une image positive et nombre de parents souhaitent y inscrire, au moins un temps, leurs enfants, pour toutes les raisons évoquées et pour cette aura globalement « éducative » qui l'entoure.Ainsi, ceux qui se rendent dans un dōjō de judo, et y revêtent un « kimono » font bien en apparence la même chose, y mettent parfois la même énergie, souvent la même passion, mais leurs mots pour décrire le judo/jūdō et leur recherche diffèrent tant qu'il semble parfois impossible de concilier leurs discours. Le judo apparaît alors sans unité, sans identité.Répertorier et croiser ces différentes conceptions d'une même activité constituerait un passionnant ouvrage sociologique, mais pour comprendre ce qui les unit au-delà des divergences apparentes, il est une question non encore résolue : qu'était le jūdō à l'origine ? Comment a-t-il été conçu ? Pour répondre à cette question, il faut remonter dans le temps, plus précisément d'un peu plus de 120 ans.120 ans, c'est peu. Pourtant la recherche, le voyage aux sources du judo n'est pas sans difficulté. Ainsi le judo appartient-il, d'une certaine manière, à la sphère dite des « arts martiaux », un domaine qu'il s'agit d'aborder avec beaucoup de précautions, avec objectivité (et donc distance) mais sans en laisser échapper les éléments essentiels (ce pour quoi l'intimité peut être un atout).La formation universitaire m'a ouvert les clés de la langue japonaise, de la compréhension des textes, et surtout de la méthode et de l'attitude du chercheur. La fréquentation assidue des dōjō (depuis 25 ans), un 4e dan [au moment de la soutenance de la thèse] et des responsabilités dans la vie du judo au niveau local (secrétaire général de la ligue de Paris) m'ont offert de porter un regard particulier et prolongé sur la discipline.En trois parties, la première consacrée à la démarche, la deuxième à la méthode et la troisième, au discours de la méthode, ainsi qu'à l'évolution de celui-ci sur presque soixante ans, il s'agira de clarifier le processus de formation, de faire la part entre l'héritage et les apports, le discours et la méthode, afin de permettre à l'historien, au sociologue, au pédagogue, au philosophe, de mieux observer comment l'expérience d'un jeune homme (Kanō Jigorō a 21 ans lorsqu'il crée le jūdō) idéaliste est devenu une discipline planétaire.EXPLICATION DES RECHERCHES PREALABLES A LA REDACTION Il était essentiel, devant la multitude des discours qui entourent le judo, d'aller chercher au plus près des sources, dans le temps comme dans l'espace, les indices laissés par Kanō Jigorō, le but étant d'offrir la vision la plus claire possible de l'ambition première du jūdō au travers d'une démarche universitaire fondée sur l'étude des écrits des générations précédentes. En 1999, lorsque j'ai débuté cette étude, je ne savais pas si Kanō Jigorō avait écrit ou non. Non seulement aucun texte de sa main ne circule en Occident – il y a bien, en annexe de Le jūdō, école de vie 4 , un texte, présenté comme étant la transcription d'un discours prononcé par Kanō Jigorō mais il est absolument inexploitable d'un point de vue scientifique puisqu'on ne sait ni dans quelle langue, ni à quelle date, ni dans quelles circonstances, il aurait été prononcé – mais, au Japon même, tous les professeurs interrogés semblaient l'ignorer ou, du moins, ne pas savoir comment y avoir accès. Il m'est ainsi vite apparu que le problème des sources représenterait la plus grosse difficulté technique de ce travail. J'ai donc commencé par essayer de me constituer un corpus réunissant témoignages et études sur l'histoire du jūdō. En langues occidentales, du moins dans celles qui me sont accessibles – français et anglais – je n'ai rien trouvé. Il y a bien sûr quantité de livres techniques, mais aucune étude sur la démarche de Kanō Jigorō. Une première bonne surprise toutefois : la découverte à la Bibliothèque nationale de France de deux écrits de Kanō Jigorō rédigés en anglais : le premier, Jiujutsu (柔術), the old samurai art of fighting without weapons , et le second Judo (Jūjutsu). Restaient les documents en langue japonaise. Laisser de côté toutes les publications techniques pour se concentrer sur les études historiques est un travail décevant : la plupart des livres historiques sur le jūdō sont des biographies de Kanō Jigorō et non des études de sa démarche, de son discours ou de la méthode. Néanmoins désireux d'approfondir cependant ma connaissance de l'homme, je passai de longs mois à étudier la vie de Kanō. J'hésitai même alors – faute de trouver les sources qui m'étaient nécessaires – à concentrer et réorienter mon travail sur l'homme plutôt que sur sa création. Leur lecture consciencieuse m'a cependant permis une découverte inattendue : l'unité des discours, jusque dans la formulation, laissant deviner qu'ils avaient puisé à la même source, qu'il devait exister un texte original, probablement écrit de la main de Kanō Jigorō. J'ai d'abord découvert un premier recueil de textes, organisé par thèmes et composé de trois tomes pour environ 1500 pages. Récent, mais au tirage confidentiel, il est difficile à trouver. Il est l'une des sources essentielles de mon travail de DEA consacré aux combats pour l'éducation menés par Kanō Jigorō dans les années 1882-1898. Par la suite, la bibliothèque de la Diète et surtout les librairies d'occasion du quartier Jinbochō à Tōkyō m'ont livré leurs trésors, et j'ai pu constituer un corpus de 575 textes de la main de Kanō Jigorō pour un total de 5000 pages. La découverte, dans un carton non déballé en provenance directe de l'éditeur, sous les étagères poussiéreuses d'une de ces fameuses librairies, d'un recueil en quinze tomes, dont je connaissais l'existence mais que je n'avais jamais pu consulter, a été déterminante !La plupart sont des articles, d'autres des transcriptions de discours ou encore des préfaces, certains font une page, d'autres plus de 200. La période couverte va de 1888 à 1938 et les thèmes abordés sont très larges : le jūdō, bien sûr, mais aussi sa vie, l'éducation, la politique, les relations internationales, des impressions de voyage… PRESENTATION DES PRINCIPES METHODOLOGIQUES A partir du corpus finalement constitué, j'ai pu me concentrer sur les textes en rapport avec le jūdō, et proposer une analyse de la façon dont Kanō le conçoit, de manière non à en explorer tous les aspects, mais en m'efforçant de constituer un socle sur lequel appuyer les recherches futures dans le domaine. De prime abord, la lecture de ces différents textes est source de confusion. En effet, les définitions du jūdō se succèdent, les explications concernant son rôle, ses buts et objectifs ne cessent d'être modifiées. Ainsi, si dégager des thèmes fut ma première tentation, ce ne fut pas la plus fructueuse. C'est pourtant l'exercice auquel se prêtent tous les auteurs et éditeurs. Or, j'avais pu noter que tous ne retiennent qu'une part de ces définitions et toujours la même. Mon hypothèse a donc été qu'il devait s'agir là d'une sorte d'état final de la pensée du fondateur. Pour m'en assurer, j'ai comparé trois textes : le plus ancien texte de présentation complète du jūdō par Kanō Jigorō – une conférence de 1889 9 – et le plus récent, une autre conférence datant de 1938 10 , soit quelques semaines avant sa mort. J'en ai ajouté un troisième, d'une part parce qu'il était à peu près à égale distance dans le temps des deux autres (publié en série entre 1915 et 1916), d'autre part parce qu'il se veut une présentation complète du jūdō. La comparaison de ces textes, tant dans le fond que dans la forme s'est révélée éclairante, l'évolution de la pensée apparaissant nettement. Classer les textes dans leur ordre chronologique permet de démontrer que le jūdō n'a pas, pour Kanō Jigorō, plusieurs définitions à la fois, mais bien une en fonction des périodes et qu'il ne revient (pratiquement) jamais sur l'une d'elles une fois passé à une nouvelle formulation, pas plus qu'il n'explique comment et pourquoi il est passé de l'une à l'autre. Ainsi l'organisation chronologique de ces textes, de 1888 à 1938, à laquelle je me suis attelé, donne soudain la vision d'une pensée en marche qui évolue d'un texte à l'autre de manière perceptible, et à la compréhension de laquelle tous les écrits peuvent enfin contribuer. Mon travail a alors consisté à constater et répertorier ces différentes étapes puis à essayer de comprendre comment et pourquoi Kanō Jigorō a pu passer de l'une à l'autre en prenant pour indices les faits, les anecdotes, évoqués dans ses différents textes. Il m'a semblé pertinent de présenter les conclusions auxquelles j'ai abouti selon une logique personnelle, reconstruite à partir de cette étude, et selon le découpage suivant : une première partie consacrée à la démarche de Kanō Jigorō, une deuxième à la méthode, sa structuration, ses éléments, leur construction et rôles, et une troisième aux discours, et évolution de ceux-ci, sur la méthode et démarche. Ainsi, la première partie consacrée à la démarche resitue-t-elle d'abord le jūdō dans l'histoire du combat – armé ou non, duel ou sur le champ de bataille, réel ou rituel – au Japon avant de s'intéresser au caractère de Kanō. Puis je retrace le parcours conceptuel de celui-ci, qui le mène de jū, « l'adaptation », à seiryoku zen.yō, « bonne utilisation de l'énergie », au travers de phases conceptuelles et formulations intermédiaires.La deuxième partie, qui concerne la méthode, décrit et explore le jūdō tel qu'il doit se pratiquer dans les dōjō pour Kanō : kata, randori, mondō, kōgi. Je les définis comme étant quatre piliers de la pratique qui concernent trois domaines : celui du combat, celui du corps, et celui de l'intelligence et de la morale, domaines auxquels sera ajouté à partir de 1915 et plus précisément encore à partir de 1922, un quatrième, celui de l'application dans la vie quotidienne des principes du jūdō. Quatre piliers, trois domaines et enfin trois éducations : l'éducation physique, l'éducation intellectuelle, et l'éducation morale.La troisième partie concerne le discours. Discours qui connaît trois grandes périodes : la première est marquée par son absence, où plutôt la seule promesse d'un idéal social, jusque 1915 ; la deuxième consiste en une période normative, jusque 1922 ; la dernière, enfin, est caractérisée par un certain apaisement, s'agissant d'inviter simplement à la réflexion d'abord de manière fortement incitative, puis plus discrètement et légèrement. Ce discours, foisonnant et souvent indissocié, je l'analyse enfin selon trois cercles contextuels : celui du combat, celui de l'attitude quotidienne, et celui de l'idéal. CONCLUSION DU TRAVAIL DE RECHERCHESi l'étude des textes m'avait permis de recenser des faits, des intentions, des colères, des étonnements, des explications, des discours, il restait à les organiser. C'est cette méthode de travail qui justifie le titre définitif : « Kanō Jigorō et l'élaboration du jūdō » car je propose de découvrir comment, petit à petit, pierre après pierre, choix après choix, Kanō construit le jūdō. Organiser les éléments est déjà source de découvertes mais c'est leur analyse qui s'est révélée la plus fructueuse. Et c'est dans ce cadre que l'idée qui est devenue le sous-titre, le « choix de la faiblesse », s'est imposée, d'abord timidement, puis de façon de plus en plus obsédante jusqu'à devenir une sorte d'évidence en comparant les faits, anecdotes et récits de Kanō. Le « choix de la faiblesse » est la thèse que je propose, c'est ma lecture du jūdō et du système de pensée de Kanō.Le jūdō est conçu pour que le faible, s'il utilise habilement ses ressources et le contexte, ait une chance de se trouver en position de force, et aussi que le fort agisse avec prudence, conscient que toute situation est relative et temporaire, préparant le temps – qui souhaitonsle lui, ne viendra pas – où il se retrouvera en position de faiblesse. Cette pensée ne conditionne pas seulement la conception et la méthode de combat mais jusqu'à la vision du comportement attendu de l'individu comme acteur social. L'étude des textes montre que Kanō Jigorō portait trois projets distincts tout autant qu'entrelacés, unis globalement dans le mot jūdō. Le premier, c'est l'étude et l'enseignement du principe qui permet l'efficacité. Le second, c'est la mise en application par chacun de ce principe dans la société. Le troisième, c'est la formation de chacun selon son idéal de l'homme et de la société.Le jūdō devait changer l'homme et la société. Cela l'a-t-il fait ? Cela le peut-il encore alors que le jūdō apparaît aujourd'hui tronqué tant dans le discours du fondateur que dans sa méthode ? C'est un autre débat. ; 起草前の研究について柔道に対しての言説は様々である。だから出来るだけ柔道の原点の理想をはっきり理解するように前の世代の文献の研究の基となる学術的方法を通して嘉納治五郎の残した手がかりを得ろうとすることは不可欠である。研究の始まった1999 年私は嘉納が文書を残していたかどうか知らなかった。西欧には何も出版されていなかった。フランス語で書かれた柔道についての本Le jūdō,école de vie1 (『人生の学校としての柔道』)の付録には嘉納の演説を基にした文献があるが、その演説が日本語であったか、他の言語であったか、いつどこでどのような状況で話されたか、全くわからず、学術的には利用出来ない。日本でも多くの柔道の指導者に彼の著作が実際にあるかどこで探したらいいかと聞いても答えを得ることはできなかった。この研究の最も難しい学術的問題はまずは文献を探すことであるということはすぐに分かった。したがって柔道の歴史についての記録や研究の本を集めるべく努力した。自分が読める言語、仏語と英語では何もないことが分かった。柔道の技についての本はたくさんあるが、嘉納治五郎が柔道をどのように構想したかについては何もなかった。ただ、パリの国立図書館でJiujutsu (柔術), the old samurai art of fighting without weapons2 とJudo (Jūjutsu)3 と題された嘉納治五郎の英語の著作を見つけ驚いた。残るは日本語の文献のみとなった。技術に関する出版物は避けて歴史のみを扱う文献を研究しても結果は期待に沿うものではなかった。柔道の歴史の本の大部分は嘉納の伝記であり、彼の仕事、書物、またその方法の研究ではなかった。嘉納治五郎の人生を出来るだけ詳しく知るべく伝記の研究に数カ月を費やした。何冊も真面目に読んでいくうち予期せぬ発見をした。どの著者でも同じことを説明しており、言葉の選び方まで近いので皆同じ原典から本を書いたということが分かった。その原典は嘉納治五郎自身の著作ではないかと考えた。そこで手に入れるのは容易ではなかったが、最近出版された、三巻からなり1500 頁に及ぶテーマ別の嘉納治五郎著作集4 を見つけることができた。1882 年から1898 年に嘉納治五郎が教育のために戦かった過程を追ったこの文献が私の専門研究課程修了論文の基となった。その後国会図書館からも、東京の神保町の古本を扱う書店からも嘉納の文献を手に入れることができ、合計約5000 頁の575 件の文献を集めて研究することができた。埃かぶって開けた形跡のない出版社のダンボール箱の中に15 巻からなる嘉納治五郎体系5 という著作集をある古本屋で発見、これが研究の中核となった。嘉納治五郎の著作の大部分は記事で、その他は演説や序文などである。1 頁だけのものもあり、200 頁以上のものもある。時期としては1888 年から1938 年までで、柔道は当然のこと、彼の生涯や教育や政治や国際関係や旅の印象なども含まれておりテーマは広い。研究方法について揃った資料文献から柔道に関するものに重点をおき、嘉納の柔道構想について分析ができたと考える。すべての側面を研究できたわけではないが少なくとも将来この分野においての調査の基となるものを築こうと力を尽くした。はじめに、これらの様々な文献はそれ自体混乱の源である。実際、柔道の定義は何度も出てくるし、柔道の役割の説明、目的などは次々と修正されていく。なのでテーマを分類したい誘惑にかられたが、それは実りの多いものではなかったし、すでに多くの著者、編集者がしてきたことだった。さて、私はすべての定義において、いつも同じある一部分のみが使われていることに気づいた。というわけで私は、この部分が創立者の完成された思想であるのではないかと仮定した。そのため、三件の文献を比較することとした。まず柔道に関して最も古い講演である1889 年のものより『柔道一班並ニ其教育上ノ價値』1 と、最も新しく、1938 年彼の亡くなる数週間前に行われた講演より、『柔道の根本精神』2。三件目には、この二つの講演のちょうど中間、1915〜1916 年に出版された、柔道の解説として完全な『講道館柔道概説』3 を選んだ。これらの文献を綿密に比較するうちだんだんと思想の進化が見えてきた。そして年代順に整理してみてわかったことは、嘉納にとって一時に複数の柔道の定義はなく、ただ時代に沿ってその定義が変わっていくということ、しかも一度過ぎると過去の定義には戻らず新しい定式に移り、どうして変化したかを説明することもなかったということである。1888 年から1938 年まで年代順の分析から、文献から文献へと進化していく発展中の思想をかいま見ることができ、その進化を理解するために、一見柔道に関係のないほかのすべての文書も助けとなった。そこで私はこれら様々な進化の過程を確認、整理し、その後、これらの文書から事実やエピソードを手がかりに、なぜ嘉納治五郎が次から次へと思想を変えていったのか、理解しようと試みた。この研究から私なりの論理で達した結論は、以下の区分に分けて提示するのが最善であろう。まずはじめに嘉納治五郎という人物の人生、背景、次に柔道の指導方法、その構造化と要素、さらにそれら要素の構成と役割、三番目にこれらについての嘉納の説明とその変化についてである。第一部では嘉納の人柄について語る前に、まず武装あるいは武器なし、決闘か戦場での戦闘、儀式的あるいは実践的など、日本における戦いの歴史上での柔道の歩みについて述べる。柔すなわち「順応」から「精力を有効に使う」という意味の精力善用まで、構想における段階を追って、60 年に及ぶ嘉納の思考の進化をたどる。第二部は指導方法に関してだが、嘉納にとって柔道がどのようにして道場で実践されるべきかを詳しく述べる。形、乱取り、問答、講義が含まれる。これらを実践の四本の柱と定義し、この四点は戦い、身体、そして知性と倫理の三分野にあてはめられる。その後、四分野目として、1915 年とさらに詳しく1922 年に柔道の原理の日常生活への応用が加えられる。このほか、体育、知育、徳育の三つの教育がある。第三部では言説を扱う。談話、論述は三つの重要な時期に分けられる。まずは1915 年までの論述の欠落の時期、あるいは社会理想主義的希望が見えるだけの時期、次に1922 年までの規範を確立した時期、その後は一種の鎮静化があり、ただ熟考を促すようなやり方へと変化する。これらの言説は豊富な上、秩序立っていないが、理想の枠の中に日常の態度、さらにその中に戦闘、というような枠組みに分けて捉え、分析することとする。結論へまだ体系化する必要があるが、この研究で、嘉納の逸話、意図、怒り、驚き、解説や談話などを抜き出すことができた。少しずつ、石をひとつずつ築き上げていくように選り抜きに選り抜きを重ねて嘉納が柔道を構築していった様を見出せる内容にふさわしく、この論文を「嘉納治五郎と柔道の構想」と名づけた。要素を整理することはそれだけで発見の多い作業だったが、それらの分析は最も実り多きものだった。そして論文の副題となった「弱さの選択」は、はじめは遠慮がちではあったが、徐々について離れないような姿で現れ、逸話や談話を通して嘉納の言説を比べると、ついには自明の理となる。「弱さの選択」は私の提案する命題であるが、それは私の柔道と嘉納の思想体系に対する解釈である。柔道は、状況に応じて巧みにその潜在的能力を活用できれば、弱い者でも、強い立場に立つことができるように構想されている。また強い者にとっては、すべての状況は相対的、一時的であることを意識し、弱い立場に立たされる時がくるとすればそれに備えるべく慎重さを持って行動できるように考案されている。この思想は戦闘法だけでなく、社会の一員として求められる個々の振る舞い方にも影響を与えている。この研究より柔道というものの中に、嘉納治五郎は絡み合う三つの異なる計画を組み込んだ。一つには効率さを活かす原理の研究と教育、二つ目には各個人によるこの原理の社会への応用、三つ目には嘉納の人と社会の理想に基づく個人の養成である。嘉納は人と社会を変えるために柔道を創った。それは果たして成功したのだろうか。創立者の目から見て、現在の柔道にはまだ欠けている部分があるのではないか。だがそれはまた別の議論である。
.The subject of my thesis has as its starting point a didactic aim: that of the qualitative improvement of the teaching/learning of French to/from an audience of Reunionese children. In pursuit of this goal, I have set myself the goal of developing a benchmark for assessing the morphosyntactic skills of children in Reunion Island's large kindergarten section. Enriched in particular by recent research related to the theme of the contact of languages in Creolo-French-speaking lands, my work as a didactician has tried to reconcile, or at least to confront, a sociolinguistic variationist posture with that, classically more structuralist, of a grammarian "standard-setter" in a school setting. I thus deal, from a theoretical and pragmatic point of view, with the problem of a binarized grammatical evaluation, in a diglostic context of close language contacts, where interlectal practices are legion. By considering, from a holistic perspective, questions relating to the development of reference standards and the collection of oral data from small non-reading schoolchildren, my research is actually at the crossroads of sociolinguistics, language didactics, educational sciences but also psycholinguistics and descriptive linguistics. The report of my work is divided into four parts. PART 1: Following a general introduction, the first part of my typed text shows the need for an assessment of the linguistic skills of Réunionese pupils at the end of nursery school. It also describes the general objectives, postures and intentions underlying this evaluation. The gap between the language of the school and the language of the home is considered on Reunion Island as an aggravating factor in the educational difficulties encountered by many Reunionese pupils from the very beginning of their schooling. It would seem that to become good readers, many of them do not have sufficient skills as speakers of the French language. Among the remediation proposals proposed so far by researchers who have dealt with the subject, it is often recommended that the skills acquired by students in Creole, considered their L1, be used as a basis from kindergarten onwards to compose a strategy for teaching French as a second language. Recently, the educational policies officially posted for the Academy also suggest, in a more or less vague way, the need to take into account Creole. In this perspective, which is certainly commendable if one refers to the work of didacticians and psycholinguists on strong forms of teaching in a bilingual context (e.g. Baker, Hamers and Blanc, Cummins), two central questions nevertheless appear which should therefore be raised, but which until now have hardly been asked: -What is the quality of Creole spoken by "Creole" children today? Do the little schoolchildren from Reunion, and especially those who encounter difficulties in French, really master Creole? The analysis of recent sociolinguistic works relating to language contacts and the expansion of the use of interlecte in the Reunionese community (Prudent, Ledegen, Watin, Souprayen-Cavery, Rapanoël.).), taking into account the remarks of local primary school teachers on the shortcomings of young pupils not only in French but also in Creole, and the results of surveys declaring an increase in the "transmission" of French by Reunionese mothers, led me to think that doubt on this subject is permitted or at least that the assumption "Creole L1" is to be qualified. In order to better situate the purpose and goal of my work, I therefore began by demonstrating that the situation in terms of language practices is complex and, consequently, that the didactic orientations would become more sensitive and anchored in the local situation if they were based on concrete points of reference concerning the actual degree of mastery of the two codes in question by the students. How, in fact, can we claim to be able to exploit the knowledge acquired in one language (a priori L1-créole) in order to better appropriate the other (a priori L2-français), without having taken full measure of the degree of mastery of the two languages involved? While work has begun on the communicative skills of kindergarten students (Fioux and Marimoutou), my research on local "assessments" conducted so far reveals that researchers have no relatively detailed assessment of the current language skills of Reunionese children, on the one hand in French, before the transition to written French, after three years of schooling explicitly focused on acquiring the basics of oral French, and on the other hand in Creole. Equally disconcerting, given the educational challenges, it appears that there are also no assessment tools designed for the local situation, and therefore adapted for the collection and analysis of these oral language skills among young children, whereas we are in a former French colony with a sociolinguistic situation rooted in diglossia. On what basis can we then rely to affirm that the Reunionese students of today, who are referred to en masse as "Creolophones", possess solid language skills in Creole and gaps in French when they engage in the systematic process of learning to read? It is on the basis of these questions and observations that I draft a first constituency of the objective of my work. It is a question of asking the prolegomena of an assessment assessment, linguistic, comparative, in Creole and French, whose methodological foundations would be explained, argued, but also contextualized and updated for a public of learners at the end of a large nursery section in Reunion. The aim is to provide teachers of languages working for and with small schoolchildren in Reunion with a tool that is sufficiently detailed to enrich reflection on French teaching/learning strategies, "possibly" based on the knowledge of these pupils in Creole. Although the delimitations I am proposing to establish are an integral part of the evaluation process, they are upstream of the act of evaluation. More specifically, it is a question of building an operational evaluation frame of reference presenting evaluation criteria, reference standards and pre-tested tests with a sample of children of large section, in French and Creole. Once this purpose has been clarified, I set the initial parameters of this evaluation process. Understanding it above all as "a reflection on relationships to values", I then position myself, after an epistemological approach to this not insignificant act, in favour of an evaluation that makes sense. Following in particular Hadji, Lecointe, Bonniol and Vial or Ardoino and Berger on their questioning of the technicality of docimology in search of an illusory objectivity, I undertake, like them, to shift the priority of the correctness of the results towards the logic and transparency of an objectivized process, leading to a relevant result that can be understood, located, relativized according to a transparent reading grid and the intentions underlying it. To do this, I then borrow from the educational sciences, and in particular G. Figari, the concept of referentialization, with its triple status, operational, methodological and scientific. If they were originally designed to carry out evaluations of systems (schools, training systems, curricula, etc.), I show that the general principles of referentialisation are in fact entirely transposable to the study I am conducting. Having this common thread, my referentialization begins, in a first step, with a work of reflexivity, to try to explain and situate my own posture as an evaluation designer, which engages me in an ethical responsibility. It is above all a question of taking a step back from the power held and to which I am subjected in this work of gathering and using information of social value. I therefore strive to pose and understand the social and individual issues related to this act, but also, in reference to the subjectivity inherent in any research in the humanities (de Robillard), to self-position myself in relation to my own representations and inclinations regarding the choice of a referentialization activity. A second step arising from the first also allows me to clarify my intentions in this evaluation. After a review of the pathways available to me, I conclude that in relation to the objectives, they are closer to evaluation-appraisal than evaluation-measurement and lead me to favour a qualitative approach. PART 2: The second part of my thesis, which relates the exploratory phase of my referentialization, is entirely dedicated to the modelling stage of my evaluation object. First, I report on the theoretical investigations I conducted in order to define the object to be evaluated, namely the object language. The first step is to position myself in the debate on the (im)possibility(s) of delimiting boundaries between Creole and French, which opposes structuralists and variationists, and even variationists between them. To do this, I approach the history of the contact of the languages of Reunion, from the plantation society to the departmentalized society, and compare the concepts that served as filters to describe the contact of Creole/French languages (diglossia, continuum, interlecte, macrosystem). Finally, I come to find in de Robillard's arguments, in his broader reflection on the definition of a language, the bases that push me to adopt, for the precise needs of the evaluation I am aiming for, a solid conception of the language, leading me to see Creole and French from a binarized angle. For all that, I do not abandon the study of the phenomena of mixtures noted by the Reunionese teachers among their pupils and that some (didacticians and pedagogues) praise as an asset or, on the contrary, criticize as a handicap, or even associate with the manifestation of a "semi-linguism", compared to the speeches of monolinguals. If my inclination for sociolinguistics leads me to see mixtures as some kind of discursive mode in their linguistic repertoire and to refute a treatment of mixtures from the point of view of parasitages, the question I ask myself as a didactician seeking to improve the teaching/learning process of French is the following: in the end, how can evaluators be allowed to determine, independently of recognition of the linguistic and pragmatic ability of these young pupils to "juggle" with two codes to arrive at communicating, whether the mixtures made are indicative of a) tactics of "compensating" for gaps in one language and/or the other (the skills then being better in one language than the other or insufficient in both languages), or b) relatively good "mastery" of the two codes (the skills being good in one language as well as the other), which calls for different remediation and/or teaching methods? With this in mind, I have decided to draw up an inventory of research focused on the language and linguistic evaluation of "bilingual" people. I am particularly interested in the treatment of the problem of mixtures, from the most "closed" (cf. the works of Titone, Fioux, Genelot et al.), to the most "open" (cf. the works of Moore, Cavalli, Stubbe and Peña.). By weighing them against my objectives, it seems to me that, for my type of comparative assessment, requiring quite distinct target languages, the binarized approach that can answer my initial questions proves to be relevant. Continuing my theoretical investigations, I refine my research framework by determining what a good speaker of a language implies. By approaching the notions of competence vs performance, by reviewing the points of view of language didacticians (Canale and Swain, De Pietro, Cuq, Beacco, Springer, Castellotti,.), interactionists (Hymes, Vasseur), psycholinguists (Lentin, Florin, Gombert.), pedagogues (Boisseau), researchers specializing in language evaluation (Rondal, Comblain, Piérart, Muller.).), but also by taking into consideration the directives concerning the mastery of language (Ministry of National Education) and the recommendations concerning the appropriation of foreign languages (Council of Europe), I decide to focus my reference frame on the evaluation of morphosyntactic skills, and to privilege as well the collection of samples of induced language as of spontaneous language. My exploratory phase also includes field investigations. I begin by describing the places of investigation (located mainly among Benedictine pupils of large nursery section but also at Tampon and Pau), the sampling (choice of schools, classes, children) and the means I used (ethnological approach, filmed interactions, activities carried out, protocols followed). In addition to providing me with a better knowledge of the characteristics of these young witnesses, thanks in particular to a participant observation, and to testing the relevance of different supports, tasks, evaluation approaches and inter-electoral speech transcription systems, I show that this field work allows me to make several observations that corroborate the hypothesis I had formulated during my theoretical investigations. By crossing various salient factors that I was able to identify, such as language practices (which I label without hierarchy "bi-linguisme", "mix-linguisme", "dominance in Creole" and "dominance in French"), linguistic representations, attitudes towards the school norm and the ability to discriminate between the two linguistic codes, both by the witnesses and by myself in the role of evaluator, I was indeed able to measure, in parallel with promising results, the complexity and the limits of a binarized evaluation in terms of data collection and analysis, particularly when the evaluator is faced with certain language profiles of children in this context of close language contact. Indeed, if a binary apprehension, deliberately and "classically" smoothed for teaching purposes seems appropriate for assessing and comparing the quality of children's skills in Creole and French, the local context of contact of close languages, marked by diglossic representations and far from being limited to well delimited and delimitable binary practices, leads me to think that a reference of this type is likely to have a limited scope. It is a hypothesis that it will then be up to me to verify in the continuation of my work. PART 3: Informed by a better knowledge of the potential, limits and concrete constraints of a binarised approach, the next stage of my referentialisation begins with the choice of criteria and indicators that will make it possible to evaluate young children who are not readers, orally, in French and Creole. This is the subject of the third part of my typewriting. Before getting to the heart of the matter, I begin with an indispensable preamble, it seems to me, on the balance of power at stake in normative activity (between prescription and description, priorities, relativity and arbitrariness, legitimacy(ies).). On this sensitive subject, subject to strong polemics, as well in the scientific community in general as among speakers evolving in the Reunionese community, I present in a double posture of sociolinguist and didactician, my own positioning in relation to the notion of "norm(s)". In order for my approach to be better understood and because I consider it essential to step back from a concept that often marginalizes those who use it (outside practitioners), I explicitly state the relative, constructed and yet necessary character, in my case, of the standard for this frame of reference. I also explain my legitimacy as a designer of normative references from a variationist point of view, within the theoretical framework chosen for this evaluation work. To construct the normative references of my tool, the methodological protocol that I decide to borrow is the following: 1. from already recorded descriptions of uses, - in Creole (then exist only scientific articles, grammars, dictionaries that describe only the norms of adult use (Staudacher, Watbled, Chaudenson, Ramassamy, Cellier.)), - and in French (including work on standard French (Riegel et al., Arrivé et al.)), Wagner and Pinchon.), spoken French (Gadet, Blanche-Benvéniste, Sauvageot.), regional French (Carayol, Ledegen, Béniamino and Baggioni), French spoken by children (Florin, Boisseau, Comblain.), 2. synthesize and compare these works, not only with each other but also with my own research and native speaker skills on the morphosyntactic items in question, 3.in order to be able to then proceed to a choice of criteria, whose relevance will be justified each time, for the language provoked and the spontaneous language, 4. to propose reference standards (indicators) making it possible to evaluate these criteria. For Creole, at this stage it is a question of provisional standards, 5. adjusting and updating the latter for an audience of young children, by analysing the spontaneous speech in Creole of Reunionese kindergarten children ("reference informants"), dominant in Creole or in two languages. A little more than three hundred pages of my typewriting report on the development and choice of these criteria and indicators. They quickly reveal a clear qualitative and quantitative imbalance between the state of knowledge in Creole and French. In a grammatical work, descriptive but also prescriptive, which must sort and complete, for Creole, existing descriptions certainly interesting but often contradictory, relieved of emerging varieties and completely incomplete as regards child forms, I approach the updating of the verbal theme (flexional system, analytical system, index i, truncation rules), personal pronouns, the valence of verbal themes, interrogative modality and negative modality. PART 4: The fourth and last part of my referentialization is first devoted to measuring the general parameters of designing assessment tasks and collecting data for and from children. Following a review of the literature on the subject (notably the work of Rondal, Moreau and Richelle, Khomsi, Florin, Brédart, Gombert, Marquillo.), I then put forward two considerations relating to relevance and validity criteria in an evaluation, when collecting data. They concern the types of activities generally proposed in language assessments (comprehension, production, detection and correction of statements), and the tasks making it possible to collect observable behaviours (with a focus on their scope, bias, supports and instructions). I close this review with my own remarks, criticisms and impressions on the experience of developing data collection tools that I was able to develop on the ground in Réunion. In a second step, I present and comment on the pilot tests I pre-tested with a hundred children of large section, during individual evaluation sessions, filmed and analyzed. This test bank is composed of 39 sheets classified according to whether it is a question of assessing competencies in Creole, competencies in French or "bilingual" competencies (translation, codic discrimination). These sheets present the evaluation tasks I have developed and pre-tested for feasibility, relevance and sensitivity. They detail, for each syntactic item evaluated, the criteria taken into consideration, the type of activity chosen, the expected performances, the supports of the test, the indications on its organisation, the instructions, but also the primer statements possibly provided for the evaluator, an analysis of examples of "correct" and "incorrect" answers collected from the pre-tested witnesses, and finally general comments on the test in question (difficulties, variants, precautions.). CONCLUSION: my typewriting ends with a general conclusion. First of all, it summarizes the different steps of my referencing as well as their results, and comes back on the improvements that could be made. It then presents the contributions of this research work, which also raises questions and allows proposals to be made. The contributions include in particular : -Theoretical but also field research with a hundred Reunionese children which allows the provision of an operational assessment tool, adapted to the characteristics of small Reunionese schoolchildren of large nursery section and proposing detailed tasks, tested and concrete normative benchmarks. These cards can be used as they stand, in the end as much by researchers in language didactics as by practitioners, who assess the oral grammatical skills of young children in Reunion Island. - In general, a methodological perspective concerning the collection and analysis of oral data from young non-reading schoolchildren in a diglostic context, and in a situation of contact with nearby languages. - An enrichment of the work of synchronic description of the peripheral French morphosyntax, but especially of the Creole of Reunion Island, in particular, a) by taking into account the intrasystemic and intersystemic variations (the current emerging forms due to the internal dynamics of Creole and to the contact with French, the childlike forms, the language of the young people), b) by the synthetic approach adopted (comparative analysis of work, elaboration of summary tables). But this work of referentialization also raises questions for research, on several points: On the didactic level : - This study showing the essential consideration of linguistic representations, language practices, pragmatic skills of students during the process of collecting oral data, what validity, what relevance can have smoothed evaluations, hermetic to the situation of contact of close languages and the specificities of children in Reunion, such as academic evaluations in French, duplications of a-contextualized metropolitan evaluations, designed for an already French-speaking monolingual public? What relevance do the proposals of didactic and explicit use, "as is", of Creole "L1" as a springboard to reach French L2, whereas the pre-tests carried out during my research already show a majority of witnesses presenting basic grammatical skills in French deficiencies, but also schoolchildren (even dominant Creolophones), encountering difficulties of expression, even comprehension, in Creole? Wouldn't most of the grammatical descriptions currently available hardly take into account the intra- and intersystemic variations of Creole, have repercussions on the scope of the didactic proposals for teaching French in partnership with Creole?In terms of research on language assessment: -The binary perspective chosen in this work, considered relevant for comparing language skills in Creole and French, has limitations and cannot, in particular, take into consideration, as it stands, all children's language profiles (for example, non-discriminatory mix-linguals). Beyond a Creole/French assessment, what alternative do we have to assess the language skills, especially morpho-syntactic, of these children whose (a)meshed speech and without a target "language" cannot be analysed in this framework? Should these "bilingual" skills be measured for themselves, without reference to Creole and French, as some researchers try to do relatively marginally in other linguistic contexts (e.g. Stubbe and Peña for American-Hispanic bilinguals in the United States)? But is what seems possible for "non collateral" languages possible for genetically and structurally related languages? Indeed, is a bilingual evaluation taking as a normative reference the morphosyntax of the entire Reunion macrosystem, thus a "fluid" language, where the evaluator does not have explicit/explicable reference standards a priori and therefore justified/justifiable, conceivable? Although it allows its pedagogical relevance to be seen, and meets the search for meaning criterion, how would it justify its objectivization when the evaluator only"feels" that it is being said and thus holds within himself "moving" rules, elusive as a native speaker of the interlecte? How can this unavoidable involvement, which derogates from the basis of any evaluation, be managed when normative references are internalized and a priori not externalisable?This research work finally makes it possible to make recommendations and proposals for areas of work concerning the teaching of French in partnership with Creole: - To endeavour to identify the conditions of awareness of codes by currently discriminating children (without school guidance), for the study of ways allowing schoolchildren, from the small section, to discriminate prototypical traits of Creole and French. - To take greater account of the heterogeneity of the language profiles of Réunionese children, who should not be considered as a linguistically homogeneous mass (even in schools in so-called disadvantaged neighbourhoods), and to continue the reflection on taking into account the Reunionese language macrosystem. – To complete the research on Creole currently spoken by the Reunionese population (children, youth, adults) and open these descriptions to all variations. - To make current the grammatical description books and to encourage the publication of scientific works (not purist), "accessible" to the public of students (future teachers) in training but also to that of teachers already in post. – To take more into account and change the negative representations of the local population (especially the parents of pupils) concerning the partnership (direct or indirect) with Creole. This subject being the object of strong tensions on the school ground, to study possibilities of alternative approaches (exploitation of the television medium, creation/exploitation of parallel educational structures as associations of the "ti lékol maron" type or leisure centres), privileging the mastery of language with a playful aspect, in a "calmed" context. ; Le sujet de ma thèse a pour point de départ une visée didactique : celle de l'amélioration qualitative de l'enseignement/apprentissage du français à/par un public d'enfants réunionnais. Dans la poursuite de cette finalité, je me suis fixé pour but l'élaboration d'un référentiel d'évaluation des compétences morphosyntaxiques d'enfants réunionnais en grande section de maternelle à La Réunion. Enrichi notamment des récentes recherches liées à la thématique du contact de langues en terres créolo-francophones, mon travail de didacticienne a tenté de concilier, ou du moins de confronter une posture de sociolinguiste variationniste à celle, classiquement plus structuraliste, de grammairienne « poseuse de normes » dans un cadre scolaire. Je traite ainsi, d'un point de vue théorique et pragmatique, la problématique d'une évaluation grammaticale binarisée, dans un contexte diglossique de contacts de langues proches, où les pratiques interlectales sont légion. En considérant, dans une perspective holistique, des questions relatives à l'élaboration de normes de référence et au recueil de données orales auprès de petits écoliers non lecteurs, ma recherche se trouve en réalité inscrite à la croisée de la sociolinguistique, de la didactique des langues, des sciences de l'éducation mais aussi de la psycholinguistique et de la linguistique descriptive.Le compte rendu de mon travail se scinde en quatre parties.PARTIE 1 : suite à une introduction générale, la première partie de mon tapuscrit montre la nécessité d'une évaluation bilan des compétences linguistiques des élèves réunionnais à la fin de l'école maternelle. Elle décrit également les objectifs généraux, les postures et les intentions qui sous-tendent cette évaluation.L'écart entre la langue de l'école et la langue de la maison est considéré à La Réunion comme un facteur aggravant des difficultés scolaires que rencontrent de nombreux élèves réunionnais dès les débuts de leur scolarisation. Il semblerait que pour devenir notamment de bons lecteurs, beaucoup d'entre eux ne disposent pas de compétences suffisantes en tant que locuteurs de la langue française. Parmi les propositions de remédiation proposées jusqu'à présent par les chercheurs ayant traité du sujet, il est souvent préconisé de prendre appui, dès la maternelle, sur les compétences acquises par les élèves en créole, considéré comme leur L1, pour composer une stratégie d'enseignement du français, qualifiée de langue seconde. Depuis peu, les politiques éducatives officiellement affichées pour l'Académie laissent entendre également à leur tour, de manière plus ou moins floue, la nécessité de prendre en compte le créole.Dans cette optique, certes louable si on se réfère à des travaux de didacticiens et de psycholinguistes sur les formes fortes d'enseignement en contexte bilingue (ex : Baker, Hamers et Blanc, Cummins), apparaissent cependant deux questions centrales qui devraient dès lors être soulevées, mais qui jusqu'à présent n'ont guère été posées : -Quelle est la qualité du créole parlé par les enfants « créolophones » d'aujourd'hui ?-Ces petits écoliers réunionnais, et notamment ceux qui rencontrent des difficultés en français, maîtrisent-ils vraiment le créole ? L'analyse des récents travaux de sociolinguistique ayant trait aux contacts de langues et à l'expansion de l'usage de l'interlecte dans la communauté réunionnaise (Prudent, Ledegen, Watin, Souprayen-Cavery, Rapanoël.), la prise en compte des remarques d'enseignants locaux du premier degré sur les lacunes des jeunes élèves non seulement en français mais également en créole, et celle des résultats de sondages déclarant une augmentation de la « transmission » du français par les mères réunionnaises, m'ont amenée à penser que le doute à ce sujet est permis ou du moins que le postulat « créole L1 » est à nuancer. Afin de mieux situer la finalité et le but de mon travail, j'ai donc entrepris dans un premier temps de démontrer que la donne en matière de pratiques langagières s'avère complexe et par conséquent, que les orientations didactiques gagneraient en sensibilité et en ancrage dans la situation locale, si elles s'appuyaient sur des points de repères concrets concernant le degré de maîtrise effective actuelle des deux codes en question par les élèves. Comment, en effet, prétendre pouvoir exploiter les acquis dans une langue (a priori L1-créole) pour mieux s'approprier l'autre (a priori L2-français), sans avoir pris la pleine mesure du degré de maîtrise des deux langues impliquées? Si des travaux ont été entamés concernant les compétences communicatives des écoliers en maternelle (Fioux et Marimoutou), mes recherches sur les « évaluations » locales menées jusque-là révèlent en effet que les chercheurs ne disposent d'aucun bilan relativement détaillé des compétences linguistiques actuelles des enfants réunionnais, d'une part en français, avant le passage au français écrit, après trois années de scolarisation pourtant explicitement axées sur l'acquisition des bases du français oral, et d'autre part en créole . Tout aussi déconcertant, eu égard aux enjeux scolaires, il apparaît qu'on ne dispose pas non plus d'outils d'évaluation pensés pour la situation locale, donc adaptés pour le recueil et l'analyse de ces compétences linguistiques orales auprès de jeunes enfants, alors qu'on se trouve dans une ancienne colonie française présentant une situation sociolinguistique ancrée dans la diglossie. Sur quelle base peut-on alors s'appuyer pour affirmer que les élèves réunionnais d'aujourd'hui, qu'on qualifie en masse de « créolophones », possèdent de solides compétences linguistiques en créole et des lacunes en français lorsqu'ils s'engagent dans le processus d'apprentissage systématique de la lecture ? C'est à partir de ces questionnements et de ces constats que j'ébauche une première circonscription de l'objectif de mon travail. Il s'agit de poser les prolégomènes d'une évaluation bilan, linguistique, comparée, en créole et en français, dont les soubassements méthodologiques seraient explicités, argumentés, mais aussi contextualisés et actualisés pour un public d'apprenants en fin de grande section de maternelle à La Réunion. Le but est de doter les didacticiens des langues œuvrant pour et auprès de petits écoliers réunionnais d'un outil suffisamment fin pour permettre d'enrichir la réflexion sur les stratégies d'enseignement/apprentissage du français, « éventuellement » à partir des acquis de ces élèves en créole. Bien que s'inscrivant en amont de l'acte d'évaluer, les délimitations que je propose d'établir font partie intégrante du processus d'évaluation. Plus précisément, il s'agit concrètement de construire un référentiel d'évaluation opérationnel présentant des critères d'évaluation, des normes de références et des épreuves pré-testées auprès d'un échantillon d'enfants de grande section, en français et en créole. Une fois ce dessein explicité, je pose les paramètres liminaires de ce processus d'évaluation. Le concevant avant tout comme « une réflexion sur les rapports aux valeurs », je me positionne alors, après une approche épistémologique de cet acte non anodin, en faveur d'une évaluation qui fasse sens. Suivant notamment Hadji, Lecointe, Bonniol et Vial ou encore Ardoino et Berger sur leurs remises en cause de la technicité de la docimologie à la recherche d'une objectivité illusoire, j'entreprends, comme eux, de déplacer la priorité de la justesse des résultats vers la logique et la transparence d'un processus objectivisé, amenant à un résultat pertinent qu'on peut comprendre, situer, relativiser en fonction d'une grille de lecture transparente et des intentions qui la sous-tendent. Pour ce faire, j'emprunte alors aux sciences de l'éducation, et notamment à G. Figari, le concept de référentialisation, au triple statut, opératoire, méthodologique et scientifique. S'ils ont été pensés originellement pour mener des évaluations de dispositifs (établissements scolaires, dispositifs de formation, curricula, etc.), je montre que les principes généraux de la référentialisation s'avèrent en réalité tout à fait transposables à l'étude que je mène. Nantie de ce fil rouge, ma référentialisation commence, dans une première étape, par un travail de réflexivité, pour tenter d'expliciter et situer ma propre posture de conceptrice d'évaluation, qui m'engage dans une responsabilité éthique. Il s'agit avant tout de prendre du recul sur le pouvoir détenu et auquel je suis soumise dans ce travail de recueil et d'utilisation d'une information à valeur sociale. Je m'attèle donc à poser et comprendre les enjeux sociaux et individuels liés à cet acte, mais également, en référence à la subjectivité inhérente à toute recherche en sciences humaines (de Robillard), à m'auto-positionner par rapport à mes propres représentations et inclinations concernant le choix d'une activité de référentialisation. Une deuxième étape découlant de la première me permet par ailleurs de préciser mes intentions dans cette évaluation. Après une revue des cheminements qui me sont offerts, j'en conclus qu'en rapport avec les objectifs visés, celles-ci se rapprochent au final plus de l'évaluation-appréciation que de l'évaluation-mesure et m'amènent à privilégier une approche qualitative.PARTIE 2 : la deuxième partie de ma thèse, qui relate la phase exploratoire de ma référentialisation, est entièrement dédiée à l'étape de la modélisation de mon objet d'évaluation. Je rends tout d'abord compte des investigations théoriques que j'ai menées afin de circonscrire l'objet à évaluer, à savoir l'objet langue. Il s'agit dans un premier temps de me positionner dans le débat sur la/les (im)possibilité(s) de délimitation de frontières entre créole et français, qui oppose structuralistes et variationnistes, et même variationnistes entre eux. J'aborde, pour ce faire, l'histoire du contact des langues de La Réunion, de la société de plantation à la société départementalisée, et confronte les concepts qui ont servi de filtres pour décrire le contact de langues créole/français (diglossie, continuum, interlecte, macrosystème). J'en viens finalement à trouver dans les arguments de de Robillard, dans sa réflexion plus large sur la définition d'une langue, les bases qui me poussent à adopter, pour les besoins précis de l'évaluation que je vise, une conception solide de la langue, amenant à voir le créole et le français sous un angle binarisé.Pour autant, je n'abandonne pas l'étude des phénomènes de mélanges relevés par les enseignants réunionnais chez leurs élèves et que d'aucuns (didacticiens et pédagogues) encensent comme un atout ou, au contraire, fustigent comme un handicap, voire associent à la manifestation d'un « semi-linguisme », comparativement aux discours de monolingues. Si mon inclination pour la sociolinguistique m'amène à voir les mélanges comme un quelconque mode discursif dans leur répertoire langagier et à réfuter un traitement des mélanges du point de vue de parasitages, la question que je me pose en tant que didacticienne cherchant à améliorer le processus d'enseignement/apprentissage du français est la suivante : en fin de compte, comment permettre à des évaluateurs de déterminer, indépendamment d'une reconnaissance de la capacité linguistique et pragmatique de ces jeunes élèves à "jongler" avec deux codes pour arriver à communiquer, si les mélanges effectués sont indicateurs :-de tactiques de « compensation » de lacunes dans l'une et/ou l'autre langue (les compétences étant alors meilleures dans une langue que dans l'autre ou insuffisantes dans les deux langues),-ou d'une « maîtrise » relativement bonne des deux codes (les compétences étant bonnes dans une langue comme dans l'autre), ce qui appelle des remédiations et/ou des pistes pédagogiques différentes ? Je décide dans cette optique d'établir l'état des lieux des recherches axées sur l'évaluation langagière et linguistique de « bilingues ». Je m'intéresse notamment aux traitements de la problématique des mélanges, des plus « fermés » (cf. les travaux de Titone, Fioux, Genelot et al.), aux plus « ouverts » (cf. les travaux de Moore, Cavalli, Stubbe et Peña.). En les soupesant en regard de mes objectifs, il m'apparaît alors que, pour mon type d'évaluation comparée, requérant des langues cibles bien distinctes, l'approche binarisée qui peut répondre à mes questions de départ s'avère pertinente. Poursuivant mes investigations théoriques, j'affine mon cadre de recherche en déterminant ce que sous-entend être un bon locuteur d'une langue. En abordant les notions de compétence vs performance, en passant en revue les points de vue de didacticiens des langues (Canale et Swain, De Pietro, Cuq, Beacco, Springer, Castellotti,.), d'interactionnistes (Hymes, Vasseur), de psycholinguistes (Lentin, Florin, Gombert.), de pédagogues (Boisseau), de chercheurs spécialisés dans l'évaluation du langage (Rondal, Comblain, Piérart, Muller.), mais aussi en prenant en considération les directives en matière de maîtrise du langage (Ministère de l'Education Nationale) et les préconisations concernant l'appropriation des langues étrangères (Conseil de l'Europe), je décide de centrer mon référentiel sur l'évaluation des compétences morphosyntaxiques, et de privilégier aussi bien le recueil d'échantillons de langage provoqué que de langage spontané.Ma phase exploratoire comprend également des investigations de terrain. Je commence par décrire les lieux d'enquête (situés en grande partie auprès d'élèves bénédictins de grande section de maternelle mais également au Tampon et à Pau), l'échantillonnage (choix des écoles, des classes, des enfants) et les moyens dont j'ai usés (démarche ethnologique, interactions filmées, activités réalisées, protocoles suivis). En sus de me fournir une meilleure connaissance des caractéristiques de ces jeunes témoins, grâce notamment à une observation participante, et de tester la pertinence de différents supports, tâches, approches d'évaluation et de systèmes de transcription de la parole interlectale, je montre que ce travail de terrain me permet de faire plusieurs constats qui corroborent l'hypothèse que j'avais formulée lors de mes investigations théoriques. En croisant divers facteurs saillants que j'ai pu relever, tels que les pratiques langagières (que j'étiquette sans hiérarchie « bi-linguisme », « mix-linguisme », « dominance en créole » et « dominance en français »), les représentations linguistiques, les attitudes face à la norme scolaire et la capacité à discriminer les deux codes linguistiques, aussi bien par les témoins que par moi-même dans le rôle d'évaluateur, j'ai pu en effet mesurer, parallèlement à des résultats prometteurs, la complexité et les limites d'une évaluation binarisée en termes de recueil et d'analyse de données, notamment lorsque l'évaluateur est face à certains profils langagiers d'enfants dans ce contexte de contact de langues proches. En effet, si une appréhension binaire, volontairement et « classiquement » lissée pour des besoins didactiques semble convenir pour évaluer, comparer la qualité des compétences d'enfants en créole et en français, le contexte local de contact de langues proches, empreint de représentations diglossiques et loin de se restreindre à des pratiques binaires bien délimitées et délimitables, m'amène à penser qu'un référentiel de ce type est susceptible d'avoir une portée limitée. C'est une hypothèse qu'il m'appartiendra alors de vérifier dans la suite de mon travail.PARTIE 3 : éclairée d'une meilleure connaissance du potentiel, des bornes et des astreintes concrètes d'une approche binarisée, l'étape suivante de ma référentialisation s'engage sur le choix des critères et des indicateurs qui permettront d'évaluer de jeunes enfants non lecteurs, à l'oral, en français et en créole. Ceci fait l'objet de la troisième partie de mon tapuscrit.Avant d'entrer dans le vif du sujet, je commence par un préambule indispensable, il me semble, sur les rapports de force en jeu dans l'activité normative (entre prescription et description, priorités, relativité et arbitraire, légitimité(s).). Sur ce sujet sensible, soumis à de fortes polémiques, aussi bien dans la communauté scientifique de manière générale que parmi les locuteurs évoluant dans la communauté réunionnaise, je présente dans une posture double de sociolinguiste et de didacticienne, mon propre positionnement par rapport à la notion de « norme(s) ». Pour que ma démarche soit mieux comprise et parce que je juge essentielle cette prise de recul face à un concept marginalisant souvent celui/celle qui y a recours (en dehors des praticiens), je pose explicitement le caractère relatif, construit et pourtant nécessaire, dans mon cas, de la norme pour ce référentiel. J'explique par ailleurs également ma légitimité de conceptrice de références normatives d'un point de vue variationniste, dans le cadre théorique choisi pour ce travail d'évaluation. Pour construire les références normatives de mon outil, le protocole méthodologique que je décide d'emprunter est le suivant :1.partir de descriptions déjà consignées des usages,-en créole (n'existent alors que des articles scientifiques, des grammaires, des dictionnaires qui ne décrivent que les normes d'usage d'adultes (Staudacher, Watbled, Chaudenson, Ramassamy, Cellier.)),-et en français (comprenant les travaux sur le français standard (Riegel et al., Arrivé et al., Wagner et Pinchon.), le français parlé (Gadet, Blanche-Benvéniste, Sauvageot.), le français régional (Carayol, Ledegen, Béniamino et Baggioni), le français parlé par les enfants (Florin, Boisseau, Comblain.)), 2.synthétiser et confronter ces travaux, non seulement entre eux mais également à mes propres recherches et compétences de locutrice native sur les items morphosyntaxiques en question, 3.afin de pouvoir procéder ensuite à un choix de critères, dont la pertinence sera à chaque fois justifiée, pour le langage provoqué et le langage spontané, 4. proposer des normes de références (indicateurs) permettant d'évaluer ces critères. Pour le créole, s'agissant à ce stade de normes provisoires,5.ajuster, actualiser ces dernières pour un public de jeunes enfants, en analysant le discours spontané en créole d'enfants réunionnais de maternelle (les « informateurs de référence»), dominants en créole ou bi-lingues.Un peu plus de trois centaines de pages de mon tapuscrit rendent compte de l'élaboration et du choix de ces critères et de ces indicateurs. Elles laissent rapidement voir un déséquilibre manifeste tant qualitatif que quantitatif entre l'état des connaissances en créole et en français. Dans un travail de grammairienne, descriptive mais également prescriptive, qui doit trier et compléter, pour le créole, des descriptions existantes certes intéressantes mais souvent contradictoires, délestées des variétés émergentes et complètement lacunaires en ce qui concerne les formes enfantines, j'aborde l'actualisation du thème verbal (système flexionnel, système analytique, indice i, règles de troncation), les pronoms personnels, la valence des thèmes verbaux, la modalité interrogative et la modalité négative. PARTIE 4 : la quatrième et dernière partie de ma référentialisation est d'abord consacrée à prendre la mesure des paramètres généraux de la conception de tâches d'évaluation et du recueil de données pour et auprès d'enfants. Suite à une revue de la littérature sur le sujet (notamment les travaux de Rondal, Moreau et Richelle, Khomsi, Florin, Brédart, Gombert, Marquillo.), je mets alors en avant deux considérations relatives aux critères de pertinence et de validité dans une évaluation, lors du recueil de données. Elles concernent les types d'activités généralement proposées dans les évaluations langagières (compréhension, production, détection et correction d'énoncés), et les tâches permettant de recueillir des comportements observables (avec un centrage sur leurs portées, biais, supports et consignes). Je clôture cette revue en apportant mes propres remarques, critiques et impressions sur l'expérience d'élaboration d'outils de recueil de données que j'ai pu développer sur le terrain réunionnais.Dans un deuxième temps, je présente et commente les épreuves pilotes que j'ai pré-testées auprès d'une centaine d'enfants de grande section, lors de séances d'évaluation individuelles, filmées et analysées.Cette banque d'épreuves est composée de 39 fiches classées selon qu'il s'agit d'évaluer des compétences en créole, des compétences en français ou des compétences « bilingues » (traduction, discrimination codique). Ces fiches présentent les tâches d'évaluation que j'ai élaborées et dont j'ai pré-testé la faisabilité, la pertinence et la sensibilité. Elles détaillent, pour chaque item syntaxique évalué, les critères pris en considération, le type d'activité choisi, les performances attendues, les supports de l'épreuve, les indications sur son organisation, les consignes, mais également les énoncés-amorces éventuellement prévus pour l'évaluateur, une analyse d'exemples de réponses "correctes" et "incorrectes" recueillis auprès des témoins pré-testés, et enfin des commentaires généraux sur l'épreuve en question (difficultés, variantes, précautions.). CONCLUSION : mon tapuscrit se clôt par une conclusion générale. Celle-ci synthétise tout d'abord les différentes étapes de ma référentialisation ainsi que leurs résultats, et revient sur les améliorations qui pourraient y être apportées. Elle présente dans un deuxième temps les apports de ce travail de recherche, qui soulève aussi des questionnements et permet de faire des propositions.Les apports comprennent notamment : -Une recherche théorique mais également de terrain auprès d'une centaine d'enfants réunionnais qui permet la mise à disposition d'un outil d'évaluation opératoire, adapté aux caractéristiques de petits écoliers réunionnais de grande section de maternelle et proposant des tâches détaillées, éprouvées et des repères normatifs concrets. Ces fiches sont utilisables en l'état, au final autant par des chercheurs en didactique des langues que par des praticiens, amenés à évaluer des compétences grammaticales orales de jeunes enfants à La Réunion.-De manière générale, un éclairage méthodologique concernant le recueil et l'analyse de données orales auprès de jeunes écoliers non lecteurs dans un contexte diglossique, et dans une situation de contact de langues proches.-Un enrichissement des travaux de description synchronique de la morphosyntaxe du français, mais surtout du créole de La Réunion, notamment :»par la prise en compte des variations intrasystémiques et intersystémiques (les formes émergentes actuelles dues à la dynamique interne du créole et au contact avec le français, les formes enfantines, le langage des jeunes), »par l'approche synthétique adoptée (analyse comparée de travaux, élaboration de tableaux récapitulatifs).Mais ce travail de référentialisation soulève également des questionnements pour la recherche, sur plusieurs points :Sur le plan didactique : -Cette étude montrant l'indispensable prise en compte des représentations linguistiques, des pratiques langagières, des compétences pragmatiques des élèves lors du processus de recueil de données orales, quelle validité, quelle pertinence peuvent avoir des évaluations lissées, hermétiques à la situation de contact de langues proches et aux spécificités des enfants réunionnais, comme les évaluations académiques en français, duplications d'évaluations métropolitaines a-contextualisées, conçues pour un public monolingue déjà francophone ?-Quelle pertinence ont les propositions d'exploitation didactique et explicite, « en l'état », du créole « L1 » comme tremplin pour atteindre le français L2, alors que les pré-tests menés lors de ma recherche laissent déjà entrevoir certes une majorité de témoins présentant des compétences grammaticales de base en français lacunaires, mais également des écoliers (même dominants créolophones), rencontrant des difficultés d'expression, voire de compréhension, en créole ?-La plupart des descriptions grammaticales actuellement disponibles ne prenant guère en compte les variations intra- et intersystémiques du créole, n'y aurait-il pas des répercussions sur la portée des propositions didactiques pour l'enseignement du français en partenariat avec le créole ? Sur le plan des recherches sur l'évaluation linguistique : -La perspective binaire choisie dans ce travail, jugée pertinente pour comparer des compétences linguistiques en créole et en français, présente des limites et ne peut notamment prendre en considération, en l'état, tous les profils langagiers d'enfants (par exemple, les mix-lingues non-discriminants). Au-delà d'une évaluation créole/français, quelle alternative avons-nous pour apprécier les compétences linguistiques, notamment morpho-syntaxiques, de ces enfants dont la parole tellement (a)maillée et sans « langue » cible ne peut être analysée dans ce cadre ? Faut-il mesurer ces compétences « bilingues » pour elles-mêmes, sans référence au créole et au français, comme tentent de le faire de manière relativement marginale certains chercheurs dans d'autres contextes linguistiques (ex : Stubbe et Peña pour des bilingues américano-hispanophones aux Etats-Unis) ? Mais ce qui semble possible pour des langues « non collatérales » l'est-il pour des langues génétiquement et structurellement proches ? En effet, une évaluation bilingue prenant comme référence normative la morphosyntaxe de l'ensemble du macrosystème réunionnais, donc une langue « fluide », où l'évaluateur ne dispose pas de normes de référence explicitées/explicitables a priori et donc justifiées/justifiables, est-elle envisageable ? Bien qu'elle laisse voir sa pertinence sur le plan pédagogique, et réponde au critère de recherche de sens, comment justifierait-elle son objectivisation lorsque l'évaluateur ne fait que « « (re)sentir » que ça se dit » et donc détient en lui-même des règles « mouvantes », insaisissables de locuteur natif de l'interlecte ? Comment gérer cette incontournable implication dérogeant aux bases de toute évaluation, lorsque les références normatives sont intériorisées et a priori non externalisables ?Ce travail de recherche permet enfin d'émettre des préconisations et propositions pour des pistes de travail concernant la didactique du français en partenariat avec le créole : -S'attacher à identifier les conditions de conscientisation des codes par des enfants actuellement discriminants (sans guidage scolaire), pour l'étude de pistes permettant aux écoliers, dès la petite section, de discriminer des traits prototypiques du créole et du français.-Prendre davantage en considération l'hétérogénéité des profils langagiers des enfants réunionnais qui ne sont pas à considérer comme une masse linguistiquement homogène (même dans les écoles de quartiers dits défavorisés) et continuer la réflexion sur la prise en compte du macrosystème langagier réunionnais.-Compléter les recherches sur le créole parlé actuellement par la population réunionnaise (enfants, jeunes, adultes) et ouvrir ces descriptions à toutes les variations.-Briser le caractère ésotérique des ouvrages de descriptions grammaticales actuels et encourager la publication d'ouvrages de vulgarisation, non puristes, « accessibles » au public des étudiants (futurs enseignants) en formation mais également à celui des enseignants déjà en poste.-Prendre davantage en compte et faire évoluer les représentations négatives de la population locale (notamment les parents d'élèves), concernant le partenariat (direct ou indirect) avec le créole. Ce sujet faisant l'objet de fortes tensions sur le terrain scolaire, étudier des possibilités d'approches alternatives (exploitation du médium télévisuel, création/exploitation de structures éducatives parallèles comme des associations de type « ti lékol maron » ou des centres de loisirs), privilégiant la maîtrise du langage avec un aspect ludique, dans un contexte « apaisé ».
Przedmiotem niniejszej publikacji jest analiza przedstawień kobiecego ciała w powieściach współczesnej algierskiej pisarki, Leïli Marouane. Przez okres kolonizacji, ciało kobiety, uznawane za symbol algierskości, było przedmiotem rozgrywek politycznych pomiędzy kolonizatorem a Algierczykami, w konsekwencji czego stawała się ona ofiarą podwójnej opresji. Wychodząc z tego założenia, autorka stawia sobie za cel zbadanie, w jaki sposób współczesna maghrebska kobieta pozycjonuje się w stosunku do tego podwójnego dziedzictwa kulturowego, zaś w centrum zainteresowania znajdują się kwestie związane z cielesnością i seksualnością kobiecą. Praca składa się z dwóch części, z których pierwsza stanowi swoiste wprowadzenie w badany krąg kulturowy i poświęcona jest historii społeczno-politycznej Algierii oraz historii maghrebskiej literatury kobiecej. 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The dissertation focuses on multiple (or parallel) proceedings in private international litigation. In international civil disputes it is not unusual that jurisdiction for a particular dispute exists in several countries. In that case, each party may be tempted to start litigation in the forum most favorable to it, for example to take advantage of the forum's more generous recovery rules or the extended possibilities of discovery. Similarly, one party can also choose to initiate proceedings in different countries for the same dispute. The question arises how the legal systems involved will and should deal with such 'multi-fora' disputes. The first question addressed is whether and to what extent the international legal community should strive to prevent and/or eliminate such duplicate proceedings. It is undubitable that multiple proceedings could lead to undesirable consequences, such as conflicting judgments. Concurrent jurisdiction also brings about a waste of (scarce) judicial resources, and unnecessary expenses for the litigants. To prevent altogether parallel proceedings from happening however, seems at best utopic or even dangerous. Even if the international community were to achieve a global agreement on a comprehensive set of jurisdiction rules, one cannot imagine that there rules would designate one and only one court for each particular dispute. The desire to concentrate jurisdiction for all related disputes in the hands of one court is indeed but one of the numerous factors influencing the allocation of jurisdiction in international matters. The dissertation therefore undertakes to study the rules and instruments that can be used to resolve parallel litigation once multiple proceedings have been issued. The study learns that courts can adopt a variety of attitudes when faced with parallel litigation. A legal system can decide to ignore altogether the fact that a foreign court is seised of parallel proceedings, relying on the res judicata effect of the first decision to be rendered. It can also decide to abstain from taking up the case in deference to the foreign proceedings. Finally it can try to put an end to the parallel proceedings, by enjoining a party from further proceeding before the foreign court. After an in-depth analysis of these different policies and of the various rules and instruments in which they are embodied, my conclusion is that the preference should be given to mechanisms whereby one court voluntarily declines jurisdiction in favor of the other. The preference I express for a mechanism of 'international abstention' is however qualified. Whether or not a court declines jurisdiction in favor of a foreign court, will depend inter alia on the confidence it has that justice will be done in the foreign forum. Even with a minimum level of trust and confidence between jurisdictions, the abstention rule can follow different models, from the continental lis alibi pendens rule, which offers almost automatic priority to the court first seised, to the common law doctrine of 'forum non conveniens', where priority goes to the more appropriate forum. Between these two extremes lies a world of nuances. The dissertation therefore attempts to formulate an abstention rule which will reconcile these seemingly opposed visions and explain in which circumstances and under which conditions a court should or can decline jurisdiction in deference to litigation pending before a foreign court. ; Het onderzoek handelt over parallelle procedures in het internationaal rechtsverkeer. Met parallelle procedures - in de Engelse terminologie bekend als multi fora litigation - worden procedures bedoeld die éénzelfde geheel van feiten betreffen en tegelijkertijd - of opeenvolgend - voor twee (of uitzonderlijk meer dan twee) gerechtelijke instanties in verschillende landen gevoerd worden. Spaakgelopen huwelijken tussen echtgenoten van verschillende nationaliteiten vormen vaak de voedingsbodem voor het voeren van parallelle procedures : dikwijls zal een echtgenoot de echtscheiding voor de rechter van de echtelijke verblijfplaats vorderen, terwijl de andere, die naar zijn/haar thuisland teruggekeerd is, daar eveneens gerechtelijke stappen zal ondernemen met het oog op de ontbinding van het huwelijk. Beide echtgenoten zullen vanzelfsprekend de fout in elkaars schoenen schuiven en de echtscheiding ten laste van de partner vorderen. Hierdoor worden twee gerechtelijke instanties gevraagd om zich parallel, en in concurrentie met elkaar, over hetzelfde geschil uit te spreken. Parallelle procedures komen ook in de internationale handel voor, bijv. wanneer een kooptransactie tussen ondernemingen gevestigd in verschillende landen fout loopt : indien de koper beweert dat de geleverde goederen gebrekkig zijn, heeft hij vaak de mogelijkheid om schadevergoeding te vorderen van de rechter van het land waar de levering plaatsvond, terwijl de verkoper anderzijds de rechter van zijn eigen land kan vragen te verklaren dat de goederen conform zijn of nog betaling van de koopprijs eisen. 2 Het is onmogelijk gebleken om precieze statistieke gegevens te vinden over parallelle procedures in het internationaal rechtsverkeer. Aldus kan niet met zekerheid worden gesteld dat dergelijke procedures meer en meer voorkomen – zoals nochtans vaak beweerd wordt. Wel kan worden vastgesteld dat concurrerende procedures géén recent fenomeen zijn. Reeds in 1895 heeft het Institut de Droit International zich over dit probleem gebogen. De eindresolutie van het Instituut bevatte een sterke aanbeveling naar de Staten toe om de exceptie van internationale aanhangigheid te aanvaarden. De belangstelling voor dit fenomeen is sedertdien niet verdwenen, getuige hiervan de keuze van de Internationale Academie voor Rechtsvergelijking om het onderwerp in 1994 te bestuderen. Ook in de schoot van de Haagse Conferentie voor het internationaal privaatrecht heeft het onderwerp de nodige aandacht gekregen, met name in het kader van de lopende onderhandelingen die tot een nieuw Haags Executieverdrag (zouden) moeten leiden. De litispendentieregel en de forum non conveniens-leer – twee instrumenten die een belangrijke rol in de oplossing van parallelle procedures spelen, waarover meer infra – werden tijdens deze onderhandelingen het voorwerp van lange besprekingen, die tot een bijzonder vruchtbaar compromis geleid hebben. 3 Binnen één rechtssysteem kan de pluraliteit van procedures op een vrij eenvoudige manier aangepakt worden. Het Belgisch recht voorziet bijv. in een (gesofistikeerde) litispendentieregeling, waardoor parallelle procedures voor één enkele rechtbank geconcentreerd (kunnen) worden (artt. 29 en 565 Ger.W.). Daarnaast belet de exceptie van gezag van gewijsde (artt. 23 t.e.m. 28 Ger.W.) dat een reeds beslecht geschil opnieuw aan de rechter voorgelegd wordt. Het Belgisch recht bevat tenslotte een opvangbepaling voor de uitzonderlijke hypothese waarin, ondanks de twee reeds aangehaalde rechtsfiguren, onverenigbare uitspraken het licht zouden zien (bijzonder rechtsmiddel van de herroeping van het gewijsde - art. 1133, 3° Ger.W.). Op internationaal vlak ontbreekt vooralsnog een sluitende regeling voor parallelle procedures. De meeste Staten beschikken wel over specifieke regels waarmee hun rechtbanken op conflicterende procedures kunnen reageren; tevens bestaan er op regionaal niveau, en in het bijzonder binnen de Europese Unie, afspraken over het lot van parallelle procedures. De coördinatie tussen deze verschillende regelingen is evenwel zoek. Het onderzoek had precies tot doel de bestaande regels kritisch door te lichten en voorstellen voor verbetering te formuleren. Daarbij werd vooral aandacht besteed aan de formulering van algemene beginselen, die niet louter tot één rechtsstelsel of juridische traditie beperkt zijn. It takes two to tango : conflicterende procedures zijn ex hypothesis niet tot één land beperkt. Bij het uitwerken van mogelijke oplossingen moest derhalve rekening worden gehouden met de bruikbaarheid en de aanvaardbaarheid ervan voor meerdere rechtssystemen. Het doel zelf van het onderzoek, beginselen formuleren die de overtuiging van een groot deel van de internationale gemeenschap kunnen wegdragen, heeft op een bijna natuurlijke manier geleid tot het bestuderen van meerdere rechtssystemen. Het internationaal privaatrecht, dat gericht is op de coördinatie van het door rechtsverscheidenheid geplaagde internationale rechtsverkeer, is trouwens op een natuurlijke wijze aangewezen op rechtsvergelijking als bron van internationale rechtsvorming. Bovendien ben ik snel tot de conclusie gekomen dat het rechtsdenken over internationale parallelle procedures, en in het algemeen over internationaal procesrechtelijke vragen, in België nog steeds te weinig ontwikkeld is.1 4 Uitgangspunt van het onderzoek was dat de pluraliteit van procedures in het internationaal rechtsverkeer niet wenselijk is. Parallelle procedures kunnen immers tot tegenstrijdige uitspraken leiden, bijv. omdat beide rechtbanken op basis van verschillende rechtsregels oordelen, of hetzelfde feitelijke begrip - het 'belang' van het kind - anders benaderen. Onverenigbare beslissingen zijn niet alleen schadelijk voor het ideaalbeeld van de rechtspraak; ze kunnen ook aanleiding geven tot netelige problemen bij de concrete uitvoering van de uitspraken. Parallelle procedures leiden weliswaar niet automatisch tot tegenstrijdige uitspraken, doch dit gevaar kan niet genegeerd worden. Bovendien brengt het voeren van parallelle procedures een niet te verwaarlozen verspilling van tijd en geld voor de procespartijen met zich mee, alsook voor de rechtbanken die ze hiervoor aanspreken – dit terwijl het gerechtelijk apparaat van de meeste landen reeds overbevraagd is en over onvoldoende middelen beschikt om aan de minimale vereisten van een snelle en efficiënte rechtsbehandeling te voldoen. Daarom werd het onderzoek opgevat met als doel een oplossingsmodel voor te stellen waarmee parallelle procedures tot een minimum beperkt kunnen worden. Hiervoor werden twee denksporen onderzocht. In eerste instantie werd de mogelijkheid onderzocht om het ontstaan van dergelijke procedures van meetaf aan te vermijden. Naast dit preventief luik werd ook gewerkt rond de mogelijkheid om een einde te maken aan reeds ontstane conflicterende procedures. 5 Parallelle procedures kunnen alleen verklaard worden doordat het forum voor de uitkomst van het geschil geen neutraal gegeven is. Ook m.b.t. de keuze van de rechter staan de belangen van de procespartijen immers tegenover elkaar.2 Het belang van het forum voor de uitkomst van het geschil is slechts de eerste oorzaak van conflicterende procedures. Parallelle procedures zijn verder slechts mogelijk omdat partijen voor een zelfde of aanverwante geschillen verschillende rechterlijke instanties kunnen aanspreken. Voor een groot aantal grensoverschrijdende geschillen zijn meerdere Staten immers vaak bereid de deuren van hun gerechten tegelijkertijd te openen. Hierbij moet niet alleen aan het eenzijdig karakter van de nationale bevoegdheidsregelingen gedacht worden – in beginsel bepaalt elke Staat eenzijdig onder welke omstandigheden zijn gerechten bevoegd zijn om van een internationaal geschil kennis te nemen, hetgeen betekent dat de hierdoor resulterende bevoegdheidsgronden niet noodzakelijk op elkaar afgestemd zijn. Zelfs wanneer de Staten d.m.v. verdragen over de internationale rechtsmachtsverdeling afspraken maken, verdwijnt de ruimte voor parallelle procedures niet automatisch – getuige hiervan het belangrijke contentieux binnen de Europese gerechtelijke ruimte over conflicterende procedures. Een verder bewijs is het feit dat deze verdragen vaak ook regels bevatten die specifiek toegespitst zijn op parallelle procedures, zoals bijv. een prioriteitsregel ten gunste van de als eerste gevatte rechter of bijzondere weigeringsgronden in geval van conflicterende beslissingen. In eerste instantie werd daarom de mogelijkheid onderzocht om de pluraliteit van bevoegdheidsgronden, die aan de grondslag van parallelle procedures ligt, in te dijken. Hiervoor werd een beroep gedaan op het internationaal recht en de rechten van de mens, en in het bijzonder op het recht op een eerlijk proces. De vraag luidde of deze normen concrete aanknopingspunten bieden waarmee een scheidingslijn getrokken kan worden tussen aanvaardbare en onaanvaardbare aanspraken op rechtsmacht door nationale Staten. Vastgesteld moest worden dat de grenzen van de vrijheid waarover Staten beschikken om hun internationale bevoegdheid af te bakenen, bijzonder vaag zijn en geen concrete houvast bieden – behalve dan om zeer algemene beginselen te distilleren. Daarna werd aandacht besteed aan de mogelijkheid om bevoegdheidsaanspraken te coördineren. Hierbij werd stilgestaan bij het forum connexitatis, als instrument bij uitstek om de verschillende facetten van een geschil voor één rechtbank te brengen. Vastgesteld moest evenwel worden dat deze 'catch all' bevoegdheidsregel noodzakelijkerwijze ook aan bijzondere grenzen onderworpen dient te worden, om het evenwicht tussen de overige bevoegdheidsregel niet te verstoren. Dit verklaart trouwens ook waarom deze techniek, hoewel voor de coördinatie van geschillen zeer bevorderlijk, rechtsvergelijkend geen succes is. Uiteindelijk kan de pluraliteit van fora waarschijnlijk worden verklaard door het feit dat bevoegdheidsregels aan verschillende, soms tegenstrijdige beleidsdoelstellingen dienen te beantwoorden, zoals de wens om enerzijds zwakke partijen te beschermen en anderzijds contractuele afspraken aan te moedigen. Hierdoor is het moeilijk of soms zelfs onmogelijk om op voorhand voor elk geschil slechts één enkele (zgn. natuurlijke) rechter aan te wijzen. Het besluit luidde aldus dat bevoegdheidsregels, hoe geperfectioneerd ook, waarschijnlijk steeds de mogelijkheid zullen bieden om voor een zelfde geschil verscheidene rechters aan te spreken. 6 Naast de theoretische onderbouwing van de internationale rechtsmachtsafbakening werd ook aandacht besteed aan de wilsautonomie van partijen als mogelijke remedie tegen het ontstaan van parallelle procedures. Voorafgaandelijke akkoorden over de bevoegdheid kunnen immers bijdragen tot een vermindering van het aantal gevallen van conflicterende procedures. Vastgesteld werd dat de preventieve werking van bevoegdheidsafspraken, hoewel groot, nooit sluitend is, gelet op de versplintering van de controle op dergelijke afspraken en het ontbreken van een algemeen aanvaard kader voor de wilsautonomie. Daarom werden een aantal denksporen aangereikt met als doel de werking van de wil der partijen te versterken. Belangrijk is het voorstel om de verhouding tussen gederogeerde en prorogeerde fora te herschikken, zodanig dat aan die laatste een (voorlopige of definitieve) monopolie zou worden toegekend om de geldigheid en de werking van het bevoegdheidsakkoord te toetsen. 7 Sluitende afspraken over de bevoegdheidsverdeling zullen het ontstaan van conflicterende procedures niet beletten. Daarom steunt het onderzoek ook in een belangrijke mate op een curatief oplossingsmodel. Hiervoor werd in twee fasen gewerkt. In een eerste fase werden twee technieken bestudeerd, waarvan gebleken is dat ze geen voldoening geven en aldus niet tot model-oplossingen uitgeroepen kunnen worden. Het gaat in de eerste plaats om de mogelijkheid voor een rechtbank om een partij, die een procedure voor een buitenlandse rechter instelt, een verbod op te leggen deze procedure verder te zetten. Met een dergelijk verbod – anti-suit injunction in de Engelse terminologie – kan een rechtbank rechtstreeks – of ten minste via de persoon van de verweerder, eiser voor de buitenlandse rechter - een einde aan de buitenlandse procedure maken. Het rechterlijk verbod is een bijzonder krachtig instrument, dat d.m.v. de contempt of court gesanctioneerd wordt. Het procedureverbod biedt het voordeel dat op de buitenlandse procedure zelf een (al dan niet) beslissend invloed uitgeoefend werd, zonder evenwel enige druk op de buitenlandse rechter rechtstreeks uit te oefenen. De sancties waarmee het overtreden van het verbod gepaard gaan, viseren immers slechts de persoon van de verweerder, eiser in het buitenland. Uit het onderzoek is echter gebleken dat de anti suit injunction bezwaarlijk een algemene oplossing voor conflicterende procedures kan bieden. Dit is in eerste instantie te wijten aan het feit dat de voorwaarden waaronder een dergelijke injunction toegekend wordt, bijzonder restrictief zijn. In wezen zal een Engelse of een Amerikaanse rechter slechts naar de injunction grijpen wanneer hij of zij overtuigd is dat de buitenlandse procedure een misbruik uitmaakt, bijv. doordat de eiser in het buitenland op de tegenpartij druk probeert uit te oefenen, of nog door het instellen van een procedure voor een buitenlandse rechter de erkenning resp. tenuitvoerlegging van de toekomstige Engelse beslissing tracht te dwarsbomen. Hierdoor ontsnapt een groot deel van de parallelle procedures aan deze sanctie. Daarnaast is ook gebleken dat anti suit injunctions vaak meer moeilijkheden creëren dan ze oplossingen bieden. Dit heeft te maken met het agressief karakter van het procedureverbod, dat de indruk kan wekken dat een rechter zich het recht toeëigent om te beslissen over het lot van een voor een buitenlandse rechter ingestelde procedure. Dit wordt de Engelse of Amerikaanse rechter niet in dank genomen. In de praktijk wordt op dergelijke procedureverboden soms hevig gereageerd, en wanneer de buitenlandse rechter zelf het instituut van de injunction kent, is een reactie 'in natura' niet uitgesloten (zgn. anti anti suit injunction), waardoor de kans op een ware juridische guerrilla ontstaat. Tenslotte moet vastgesteld worden dat het gebruik van anti suit injunctions fundamenteel onverzoenbaar is met het vertrouwensidee waarop internationale akkoorden tussen Staten gebaseerd zijn. Zijn de betrokken Staten gebonden door een verdrag, dat hun respectieve bevoegdheden nauwkeurig vastlegt en voor het vrij verkeer van hun beslissingen zorgt, dan kan niet aanvaard worden dat een bepaalde rechter 'politieman' speelt en eenzijdig beslist wanneer een andere zich niet aan de afspraken houdt. In dit verband moet vastgesteld worden dat afspraken tussen Staten hoe langer hoe gebruikelijker worden in het internationaal privaatrechtelijk contentieux - niet alleen binnen Europa, maar ook daarbuiten. Hierdoor verdwijnt elke ruimte voor eenzijdige initiatieven zoals de anti suit injunctions. 8 In plaats van zich (on)rechtstreeks in de buitenlandse procedure te mengen, kan een rechter ook beslissen om een afwachtende houding t.a.v. het conflict tussen procedures te nemen en de oplossing tot een later stadium uit te stellen. De gedachte is dan dat het conflict tussen twee procedures wel opgelost zal worden wanneer een van de twee rechtbanken zich uitspreekt, vermits zijn beslissing in de andere procedure ingeroepen kan worden, op grond van de exceptie van gezag van gewijsde of een equivalent hiervan. Deze methode kenmerkt een deel van de Amerikaanse rechtspraak. Onder invloed van interne precedenten hebben Amerikaanse rechtbanken immers als algemene regel geponeerd dat parallelle procedures getolereerd dienen te worden en slechts een einde zullen nemen wanneer de eerste beslissing in de andere procedure ter staving van een exceptie van gezag van gewijsde ingeroepen wordt. In andere landen wordt de exceptie van gezag van gewijsde eerder als een vervangende oplossing beschouwd, waarvan slechts toepassing gemaakt wordt wanneer andere technieken ontoereikend blijken. De exceptie van gezag van gewijsde biedt geen voldoening bij het oplossen van conflicterende procedures. Door de oplossing tot op het stadium van de erkenning uit te stellen, blijven de twee procedures parallel verlopen, hetgeen een onduldbare verspilling van gerechtelijke krachten en tijd met zich meebrengt. Het risico is ook groot dat beide partijen zullen trachten om 'hun' procedure zo snel mogelijk tot een einde te laten komen ('race to judgment'). Bovendien blijft het gevaar bestaan dat tegenstrijdige uitspraken het licht zien. De werking van de exceptie van gezag van gewijsde is immers aan talrijke voorwaarden onderworpen : naast de weigeringsgronden vormt het procedureel statuut van de exceptie ook een obstakel voor de beslechting van parallelle procedures. Het is aldus niet uitgesloten dat de eerste beslissing in het ander land geen uitwerking krijgt. Dit zal met name het geval zijn wanneer de procedure die tot de eerste beslissing geleid heeft, nà de concurrerende procedure ingeleid is geweest. In vele landen is de schending van de eerdere aanhangigheid van het forum immers een weigeringsgrond. 9 Het procedure-verbod en het gezag van het eerste rechterlijke gewijsde kunnen hoogstens als marginale oplossingen getolereerd worden. Voor de oplossing van procedureconflicten biedt de voorrangsregel meer voldoening. Hiermee wordt bedoeld dat een rechtbank die volgens zijn eigen regels bevoegd is, een geschil uit handen geeft t.v.v. een andere rechtbank zodat slechts één instantie zich over het geschil uitspreekt. Voorrang geven aan de concurrerende rechter is zeker geen evidentie, nu het betekent dat het geschil geheel volgens de buitenlandse normen – ten gronde doch ook voor de procedure - beslecht zal worden. Dit verklaart waarom de voorrangsmethode in de verschillende rechtsstelsels slechts zeer geleidelijk ingang gevonden heeft. Tegenwoordig is deze methode echter tot dé oplossing bij uitstek voor parallelle procedures uitgegroeid : zowel in nationale codificaties als in internationale verdragen wordt de 'hoffelijkheid' terecht als de oplossing voor procedureconflicten naar voren geschoven. Deze methode blijkt het best in staat om het uitgangspunt van de studie te helpen verwezenlijken, en wordt daarom geprivilegieerd. 10 Onthoudingsregels komen in verschillende vormen voor, gaande van een automatische litispendentieregel, gebaseerd op de strikte chronologie van de procedures, tot een zeer gesofistikeerde forum non conveniens-regel waarbij een afweging van zowel privé- als van publieke belangen gemaakt wordt. Bij de analyse werden drie verschillende vormen van de voorrangsregel onderscheiden, die aan talrijke modaliteiten onderworpen kunnen worden. De opdracht bestond er daarom in om een keuze te maken tussen de verschillende vormen. De hoffelijkheid kan in de eerste plaats aan het idee van misbruik van procedure onderworpen worden. In deze eerste, beperkte vorm is er slechts plaats voor onthouding door een rechtbank ten voordele van een buitenlandse procedure wanneer vastgesteld wordt dat het instellen van de forumprocedure een misbruik vormt. Deze beperkte opvatting van de onthouding heeft in de 19de eeuw lange tijd de bovenhand gehad. In Engeland stemt ze overeen met de eerste versie van wat later tot de forum non conveniens-theorie zou uitgroeien. De misbruiktheorie biedt geen voldoening om als grondslag voor de hoffelijkheid te fungeren. Door de onthouding tot die gevallen voor te behouden waar er van misbruik sprake is, blijft een groot deel van de parallelle procedures buiten schoot. In vele gevallen worden conflicterende procedures immers zonder (al te veel) bijbedoelingen ingesteld. Bovendien dwingt de misbruiktheorie de rechter tot een moeilijk onderzoek van de bedoelingen van procespartijen. De grens tussen 'gewone' forum shopping en misbruik kan moeilijk worden getrokken. Het recht van rechtsonderhorigen om toegang tot de rechter te krijgen moet centraal blijven en het misbruik mag slechts uitzonderlijk aanvaard worden. 11 De hoffelijkheid kan ook aan het idee worden aangeknoopt dat een bepaalde rechter beter geplaatst is dan een andere om het geschil te beslechten. Deze idee heeft in de common law landen ingang gevonden onder de vorm van de forum non conveniens leer : een Engelse rechter zal aan een buitenlandse rechter voorrang geven indien het oordeelt dat deze laatste, gelet op de bijzondere omstandigheden van het geval, beter in staat is om van het geschil kennis te nemen. De beslissing om zich te onthouden gebeurt in deze hypothese op basis van een erg ruim geformuleerde algemene regel, na een grondig onderzoek van de bijzondere omstandigheden van het geschil, met als doel na te gaan of het geschil tot de natuurlijke bevoegdheidsfeer van de Engelse rechter thuishoort. De leer van het forum non conveniens werd in Engeland en andere common law landen ook ten dienste gesteld van de beslechting van parallelle procedures. Deze bijzonder gesofistikeerde methode overtuigt echter niet als grondslag voor de hoffelijkheid. Het probleem met het forum non conveniens is dat het om een uitzonderingsclausule gaat : in wezen dient de doctrine om de ongewenste resultaten van ruim geformuleerde bevoegdheidsregels ongedaan te maken. Het forum non conveniens werkt aldus best wanneer er een sterk onevenwicht tussen de twee rechtbanken en hun aanspraken op bevoegdheid bestaat. Wanneer de twee rechtbanken integendeel redelijkerwijze op bevoegdheid aanspraak kunnen maken, is het forum non conveniens niet bij machte om de voorrangsvraag te beslechten. Het begrip van 'natural forum' waarop de doctrine gebaseerd is, kan derhalve niet als onderscheidingscriterium weerhouden worden. 12 Tenslotte werd een derde vorm van hoffelijkheid grondig bestudeerd : in deze vorm, geeft een rechtbank voorrang aan een andere omdat deze laatste als éérste geadieerd werd. Het tijdstip van aanhangigheid fungeert dan als onderscheidingscriterium tussen de twee procedures. Deze benadering van de hoffelijkheid kan in de continentaal-europese landen op een lange traditie steunen. Binnen de Europese gerechtelijke ruimte werd dit criterium zelfs tot de enige oplossing gepromoveerd voor procedureconflicten. De chronologische benadering contrasteert met het forum non conveniens door zijn eenvoud en zijn duidelijkheid. In de meeste gevallen zal zonder al te veel moeilijkheden kunnen worden vastgesteld welke rechter als eerste van het geschil gevat werd. Anderzijds kan het chronologisch criterium zich op het idee van proceseconomie beroepen : de eerste procedure krijgt voorrang, niet louter omwille van een arbitraire keuze, doch wel omdat partijen in de regel in de eerste procedure reeds bepaalde steppen zullen genomen hebben. Deze inspanningen zouden op de helling worden gezet indien aan de tweede procedure systematisch voorrang zou worden gegeven. De chronologische methode is echter niet zonder moeilijkheden. De bepaling van het tijdstip waarop een rechter van een geschil gevat wordt, kan bijzonder moeilijk uitvallen. Bovendien is het chronologische criterium waardeloos wanneer de twee procedures gelijktijdig ingeleid worden. In dit geval verliest het tijdscriterium bovendien een groot deel van zijn rechtvaardiging, nu beide procedures ongeveer even ver gevorderd zullen zijn. Tenslotte kan de chronologische benadering tot ongewenste resultaten leiden, in het bijzonder doordat procespartijen a.h.w. tot het instellen van een procedure aangemoedigd worden ('race to the court'). 13 Daarom wordt de voorkeur voor de chronologische benadering van de internationale hoffelijkheid in het laatste deel sterk genuanceerd. Nuances worden in twee richtingen gezocht. Ten eerste wordt aan de grondslag zelf van de hoffelijkheid gesleuteld. Voorgesteld wordt met name om de chronologische methode af te zwakken, door een uitzondering op de voorrang van de eerste rechter in te voeren. Deze uitzondering zou de eerste gevatte rechter de kans geven om de voorrang die hij geniet, te weigeren indien hij oordeelt dat het geschil manifest beter bij de andere rechter thuishoort. Daarnaast wordt ook aandacht besteed aan de randvoorwaarden van de chronologische regel. Daaronder vallen o.a. het bepalen van het tijdstip van de aanhangigheid en van de grenzen van de identiteit van de geschillen, de mogelijkheid om de chronologische voorrang aan een wederkerigheidsvoorwaarde te onderwerpen of aan een voorwaarde afgeleid uit de erkenning van de toekomstige beslissing. Tenslotte wordt ook onderzocht welke weerslag de exceptie van openbare orde op de internationale hoffelijkheid kan hebben. 14 Conclusie - De studie biedt een (hopelijk) objectieve weergave van de manier waarop een aantal landen parallelle procedures behandelen, en tracht opmerkelijke gelijkenissen en verschillen tussen deze behandelingen aan te tonen. Daarnaast, en niet in mindere mate, werd getracht om een verklarend kader te schetsen, dat kan bijdragen tot een beter begrip voor de verschillende wijzen waarop de betrokken rechtssystemen parallelle procedures behandelen. Tegelijkertijd heeft dit kader de mogelijkheid geboden om de bestaande oplossingen te evalueren en te bekritiseren. De rode draad doorheen deze kritiek was de vaststelling dat de eenzijdigheid en de daarmee samenhangende soevereiniteitsgedachte in het internationaal procesrecht nog altijd de bovenhand hebben op het streven naar harmonieuse, door samenwerking gekenmerkte oplossingen. Het onderzoek naar conflicterende procedures is de aanleiding geweest om een doorsnede van het internationaal procesrecht te maken. Parallelle procedures, die slechts één van de talrijke problemen zijn waarmee het internationaal procesrecht geconfronteerd wordt, vormen een mooie illustratie van het onvoltooid karakter van deze rechtstak. Hoewel het onderzoek ook geleid heeft tot het formuleren van een paar punctuele voorstellen tot verbetering van de thans geldende of aangekondigde regels, ligt het belang ervan vooral in het aanreiken van een aantal bouwstenen waarop de evolutie van het internationaal procesrecht naar meer samenwerking en minder eenzijdigheid kan steunen.
L'ensemble des travaux présentés, réalisés entre 1990 et 2006, trouve sa cohérence dans un parcours qui se propose d'analyser les traitements, la place et le regard réservés par la société valencienne des XVe-XVIIe siècles à deux catégories de marginaux souvent associés dans les mentalités valenciennes d'alors et désignés conjointement sous le nom d'Innocents (Ignoscents dans l'ancien dialecte valencien): les fous et les orphelins. Nous avons analysé les traitements qui leur étaient réservés, tant en ce qui concerne les réalités historiques que les représentations sociales qui en étaient offertes. Enfin, nous nous sommes intéressée aux représentations littéraires du microcosme de l'hôpital des fous.Nos travaux comprennent quatre volets : -attitudes de diverses institutions face à la marginalité ;-représentations sociales des fous et des orphelins ;-représentations de l'hôpital des fous par Lope de Vega Carpio ;-représentations allégoriques sur le même thème.I.L'assistance aux fous et aux orphelins à Valence aux XVe-XVIIe siècles : les attitudes institutionnelles face à la marginalitéA. Les institutions d'assistanceUn premier groupe de travaux a été consacré à l'étude des deux institutions qui assistaient ces marginaux : d'une part, les fous, pris en charge par l'Hôpital des Innocents, fondé en 1409 et devenu en 1512, lors de la fondation de l'Hôpital général, Maisons des fous et des folles de ce dernier ; d'autre part, les orphelins, éduqués par le Collège des orphelins Saint-Vincent-Ferrier, également fondé au début du XVe siècle.Locura y sociedad, notre premier livre, publié à Valence (Espagne) en 1994, est l'adaptation à l'espagnol de notre thèse de doctorat, soutenue à l'Université de la Sorbonne Nouvelle (PARIS III) sous la direction du Professeur Augustin Redondo le 13 février 1993. Il en va de même pour les deux articles ci-dessous mentionnés. L'un est le texte de la communication que nous avons lue au Colloque qui s'est tenu à Valence en mai 1997 en Hommage à l'historien espagnol de la psychiatrie, le Dr. Vicente Peset Llorca. L'autre est le texte publié dans l'ouvrage collectif paru il y a quelques mois à Valence (2007) sur l'histoire de l'Hôpital des fous de cette ville. Conformément aux recommandations pour la constitution du dossier scientifique qui figurent sur le livret du Conseil scientifique de Paris III (Vade-mecum), nous n'avons inclus ni notre thèse, ni ces trois adaptations, qui en découlent très directement, dans la liste des travaux présentés en vue de l'obtention du diplôme d'Habilitation à Diriger des Recherches. Toutefois, les ayant utilisées pour rédiger notre document de synthèse (qui, toujours selon ces mêmes instructions, doit « retracer le parcours de recherche accompli par le candidat en y incluant par conséquent les recherches engagées dans le travail antérieur de doctorat »), nous les mentionnons également ici. Il s'agit de :Travaux réalisés dans le cadre de notre thèse et directement dérivés de cette dernière :1. LIVREHélène TROPÉ, Locura y sociedad en la Valencia de los siglos XV la XVII: los locos del Hospital de los Inocentes (1409-1512) y del Hospital General (1512-1699) [Traduit par l'auteur de : Folie et société à Valence (XVe-XVIIe siècles): les fous de l'Hôpital des Innocents (1410-1512) et de l'Hôpital général (1512-1699) (thèse de doctorat sous la direction du professeur Augustin Redondo), Paris: Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III, 723 p.], Valencia: Diputación de Valencia, Centre d'Estudis d'História Local, 1994. 433 p.2. ArticleHélène TROPÉ, «Locura y sociedad en la Valencia de los siglos XV al XVII: los locos del Hospital de los Inocentes (1409-1512) y del Hospital General (1512-1699)», en : La locura y sus instituciones (Actas de las II Jornadas de Historia de la Psiquiatría. Homenaje al Dr. Vicente Peset Llorca, Valencia, 9 y 10 de mayo de 1997), Valencia: Diputación de Valencia, 1997, pp. 141-154.3. Participation à un OUVRAGE COLLECTIFHélène TROPÉ, Del Hospital de los Inocentes (1409-1512) a la Casa de los locos del Hospital General (1512-1699), in : Lorenzo Livianos, Conxa Císcar, Ángeles García, Carlos Heimann, Miguel Ángel Luengo, Hélène Tropé, El manicomio de Valencia del siglo XV al XX, Paterna (Valencia) : Ajuntament de Valencia, colección « Científicos valencianos », n° 8, 2006, pp. 13-117.2) Le Collège des orphelinsNous avons consacré un livre et deux articles au Collège des Orphelins Saint-Vincent-Ferrier :LIVRE Hélène TROPÉ, La formation des orphelins à Valence: le cas du Collège Impérial Saint-Vincent-Ferrier de Valence (XVe-XVIIe siècles), Paris: Publications de la Sorbonne, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Collection «Textes et documents du Centre de Recherche sur l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles (CRES)», vol. VIII, 1998. 416 p.Article«La formation des orphelins au Collège Saint-Vincent-Ferrier de Valence aux XVIe-XVIIe siècles», in: A. REDONDO, [Études réunies et présentées par], La formation de l'enfant dans l'Espagne des XVIe-XVIIe siècles (Actes du Colloque International, Sorbonne-Collège d'Espagne, octobre 1995), Paris: Publications de la Sorbonne Nouvelle, collection «Travaux du Centre de Recherche sur l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles» (CRES - Directeur: Augustin REDONDO), vol. XI, 1996, pp. 215-230.Article Hélène TROPÉ, « Le mystère médiéval de saint Christophe, passeur de gué, dans la Fête-Dieu de Valence (Espagne) », in : DELPECH, François [dir.], Imaginaire des espaces aquatiques, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Collection «Textes et documents du Centre de Recherche sur l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles (CRES)» (à paraître).Ce livre, ainsi que le premier des deux articles mentionnés, portent sur la formation des orphelins dans ce Collège. Nous avons commencé par y retracer l'historique de cette institution, exceptionnelle par sa longévité : créée en 1410, elle existe toujours. Par son histoire et ses finalités, elle est l'homologue d'autres institutions semblables de l'Europe moderne. Fondée par des ecclésiastiques, à partir de 1593, elle devient un établissement contrôlé par trois notables de la cité et passe donc dans les faits sous contrôle de la municipalité. En 1624, elle hérite des locaux du Collège impérial destiné jusqu'en 1609 à l'éducation des enfants morisques de la ville. Après l'expulsion de ces derniers, le Collège reprend, avec les biens de cet établissement, ses armes impériales. Le Collège était destiné aux enfants issus de mariages légitimes dont un ou les deux parents étaient décédés. Par contre, les enfants abandonnés, péjorativement dénommés borts (bâtards), dès lors qu'ils étaient présumés illégitimes, devaient se contenter de l'Hôpital général. Le Collège avait clairement pour mission d'intégrer les orphelins qu'il admettait dans l'espace de la cité tout en les protégeant des milieux délinquants. Il s'agissait donc de les récupérer comme main d'œuvre pour le commerce et l'artisanat, alors en pleine expansion. L'éducation religieuse, notamment l'apprentissage de la doctrine, était le moyen de les former aux valeurs dominantes. Le catéchisme était donc au fondement même de leur apprentissage. Seuls les garçons apprenaient à lire. Les filles, reçues en moins grand nombre que les garçons —sans doute parce qu'elles trouvaient à s'employer comme servantes dès leur plus jeune âge—, apprenaient seulement à prier et à réaliser des travaux ménagers. Une fois éduqués et instruits dans la doctrine, les garçons vers l'âge de 12 ans, étaient mis en apprentissage auprès des marchands et des artisans des corporations afin d'apprendre un métier. Quant aux collégiennes, elles étaient placées comme servantes auprès d'un maître. Vers l'âge de 20 ans, considéré comme adéquat pour le mariage, l'apprentissage prenait fin et le maître d'apprentissage des garçons, ou pour les filles, l'employeur, devaient leur verser un salaire, modeste, en général de 7 livres valenciennes, afin que garçons et filles puissent se faire confectionner un habit.Le second article mentionné porte sur le mystère médiéval valencien de saint Christophe qui le représente en passeur de gué. Ce mystère a été mis en scène à Valence depuis des temps très anciens, conjointement à d'autres mystères, dans le cadre de la fête du Corpus Christi. Nous avons effectué cette recherche car nous avions connaissance de la participation des orphelins du collège, au début du XVIIIe siècle, à sa représentation et nous désirions savoir s'ils y avaient participé antérieurement. Il semble que non. Néanmoins nous avons choisi de publier tout de même nos recherches sur ce mystère, qui constitue une autre manifestation théâtrale valencienne, religieuse cette fois, et offre donc un point de comparaison pour étudier l'univers du théâtre valencien examiné dans le versant littéraire de notre dossier. D'autre part, il a trait à la célébration du Corpus Christi et donc à cet aspect des fêtes célébrées dans la ville, également important dans notre dossier.B. La protection des rois et le contrôle de l'Inquisition1. Les rois d'Aragon accordent des privilèges aux fondateurs de l'Hôpital des InnocentsLe second volet de notre étude des attitudes institutionnelles vis-à-vis de ces marginaux a été consacré à l'examen des textes des privilèges accordés aux fondateurs de l'Hôpital des Innocents par les monarques aragonais. Il s'agit du texte de la communication que nous avons lue en septembre 1993 à Jaca au XVe Congrès d'Histoire de la Couronne d'Aragon.Hélène TROPÉ., «Poder real, locura y sociedad: la concepción de los locos en los privilegios fundacionales otorgados al Hospital de Inocentes de Valencia por los monarcas aragoneses (1409-1427)», in: Actas del XV Congreso de Historia de la Corona de Aragón (Jaca, 20-25 de sept. 1993), Zaragoza: Diputación General de Aragón, Departamento de Educación y Cultura, tomo I y volumen 5°, 1996, p. 307-318.Il ressort de cette étude que la première justification donnée par les monarques à l'assistance hospitalière aux fous a trait à l'affirmation selon laquelle ces derniers sont les pauvres du Christ et qu'il convient de leur porter secours. Les assister permet ainsi au chrétien de gagner la miséricorde divine. En second lieu, leur hospitalisation est envisagée comme une mesure d'ordre public destinée à préserver la cité des troubles et des dommages que ces derniers peuvent causer. En troisième lieu, ils sont comparés aux invalides, incapables de pourvoir à leurs besoins. Le Privilège de 1427 s'élève contre la croyance selon laquelle les « insensés » expieraient leurs fautes ou celles de leurs ancêtres et affirme qu'il n'en est rien : leur folie est une manifestation de la puissance divine. 2) Les inquisiteurs du Tribunal de Valence face à la folie des accusésDans un article pour l'Hommage à Pierre Vilar rendu par l'Association des Catalanistes de France à ce très grand historien, nous avons étudié les stratégies mises en œuvre et les enquêtes diligentées par les inquisiteurs valenciens face à a folie alléguée ou présumée des accusés : Hélène TROPÉ, «Folie et Inquisition à Valence (1580-1699)», in : Hommage à Pierre Vilar / Association Française des Catalanistes, Paris: Éditions Hispaniques - AFC, 1994, p. 171-185.Nous y exposons que lorsque la réalité de la folie de l'accusé au moment des faits délictueux était avérée, elle constituait devant les tribunaux inquisitoriaux une excuse absolutoire. Dans ce cas, le procès était suspendu et il était relâché s'il avait été arrêté. Diverses enquêtes étaient donc diligentées auprès de ses proches et des témoins des faits. La folie avérée au moment du délit était très certainement prise en compte comme circonstance atténuante tout simplement parce que les inquisiteurs étaient alors convaincus que l'accusé était irresponsable et donc, qu'il n'avait pas eu l'intention de porter atteinte à la foi. En le discréditant aux yeux des tiers, la folie « annulait » aussi la dangereuse portée des propos hérétiques qu'il avait tenus. L'affaire était dès lors classée : on l'absolvait et on le renvoyait à sa famille ou, lorsqu'il n'en avait pas, on l'adressait à l'hôpital des fous. Lorsque la folie de l'accusé n'était ni évidente ni notoire et qu'il était établi qu'il avait même joui d'un certain crédit auprès de la population, une peine pouvait tout de même être appliquée dans le but de le punir et de le discréditer. Dans les cas où les accusés devenaient fous dans les prisons de l'Inquisition, les faits étaient jugés mais l'on sursoyait à l'application de la peine, on les envoyait à l'hôpital des fous afin qu'ils y soient reclus et pris en charge et l'on attendait qu'ils guérissent afin de pouvoir les punir. Le second volet de nos travaux analyse l'ensemble des efforts réalisés par les Autorités de la ville afin de réintégrer ces marginaux, symboliquement cette fois, dans le corps social en les représentant de façon rassurante à la population comme des assistés pris en charge par la ville. Nous nous sommes donc intéressée aux représentations sociales. II. Les représentations sociales des fous et des orphelins : quêtes et fêtesLes Autorités de la ville, conscientes de l'image négative que ces marginaux —les fous en particulier— pouvaient avoir dans les mentalités, ont mis en œuvre diverses stratégies afin de modifier leurs représentations. Ils ont mis en scène fous, orphelins et, plus rarement, enfants exposés, comme des figures de l'Innocence.Nous avons consacré plusieurs travaux à l'étude de ces représentations. Et d'abord un article :Hélène TROPÉ, «Les relations entre hommes et femmes dans l'univers hospitalier valencien de la folie des XV-XVIIè siècles», in: A. REDONDO, [Études réunies et présentées par], Les relations entre hommes et femmes dans l'Espagne des XVIe-XVIIe siècles, Paris: Publications de la Sorbonne, collection «Travaux du Centre de Recherche sur l'Espagne des XVIe et XVIIe siècles » (CRES - Directeur Augustin REDONDO)», vol. IX, 1996, p. 105-116.Dans celui-ci, nous avons commencé par rappeler que les administrateurs avaient édicté une règle de stricte séparation des hommes et des femmes au sein de l'hôpital. Nous avons ensuite montré que tout au long de la période, cette règle a été transgressée comme le prouvent les enfants mis au monde par des folles depuis longtemps hospitalisées. Enfin, nous avons étudié les diverses mises en scène que les administrateurs de l'hôpital eux-mêmes ont effectuées des relations entre fous et folles à l'extérieur de l'établissement dans le cadre des processions festives, au XVIIe siècle en particulier. Puis, dans notre contribution à l'Hommage que le CRES a rendu au Professeur Augustin Redondo, nous avons analysé les représentations sociales des fous et des orphelins, d'abord à l'intérieur de leurs institutions d'assistance respectives, puis à l'extérieur :Hélène TROPÉ, «Fêtes et représentations des marginaux à Valence aux XVIe et XVIIe siècles», in: Écriture, pouvoir et société en Espagne aux XVIe et XVIIe siècles. Hommage du CRES au Professeur Augustin Redondo, Paris: Publications de la Sorbonne, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001, p. 347-363.Nous y avons notamment étudié comment chroniques, mémoires et journaux privés attestent qu'à l'occasion de diverses manifestations collectives publiques, festives ou expiatoires, les Autorités de la ville ont ainsi fait paraître en tête des processions au moins trois catégories de marginaux assistés dans les institutions évoquées, le plus souvent les fous de l'Hôpital général et les orphelins du Collège Saint-Vincent-Ferrier et, moins fréquemment, les enfants exposés de l'Hôpital général. Ces marginaux étaient chargés d'incarner des rôles, ce qui, symboliquement, permettait de les réinsérer dans le tissu social. Ils furent notamment convertis en figures de l'Innocence.Montrer sur les chars de la ville ces enfants ainsi « récupérés » et préservés de la délinquance, exhiber sous un jour drôle et plaisant les fous de l'Hôpital, grâce, finalement, à une efficace politique d'assistance municipale, ne devait pas manquer d'avoir un certain impact, sans doute voulu et même recherché, sur la population et devait constituer une sorte de publicité vivante à la louange du puissant patriciat gouvernant les affaires de la cité et qui montrait ainsi qu'il savait aussi réintégrer les marginaux dans le tissu social. Ces mises en scène des assistés contribuaient à rassurer le public et, en dernière instance, offraient l'image d'une société valencienne idéalement parfaite.Les deux volets suivants de notre dossier concernent le système de représentations littéraires suscité par l'existence de cet hôpital de Valence, et plus largement, les images littéraires de l'hôpital, notamment de fous, incurables, insensés, etc. Nous avons étudié exclusivement les images correspondant à la première des deux institutions étudiées car, à notre connaissance, aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, ni les enfants exposés de l'Hôpital Général, ni les orphelins de Saint-Vincent-Ferrier n'ont fait l'objet de représentations littéraires. Concernant les représentations littéraires construites à partir du motif de l'hôpital, l'historicité des hôpitaux représentés permet de distinguer deux types de productions. D'une part, des œuvres où un hôpital de fous, explicitement nommé, sert de référent et de cadre à tout ou partie de l'action. C'est le cas en particulier de trois œuvres de Lope de Vega Carpio qui effectuent des variations sur ce thème.Elles font l'objet du troisième volet de notre dossier.III. L'hôpital des fous selon Lope : trois variations sur un même thèmeHélène TROPÉ, édition critique de Los locos de Valencia de LOPE DE VEGA CARPIO, Madrid, Castalia, « Clásicos castellanos » n° 275, 2003, 352 p. Hélène TROPÉ, Traduction française de Los locos de Valencia de Lope de Vega Carpio (à paraître).Hélène TROPÉ, « La representación dramática del hospital del microcosmos del Hospital de los locos en Los locos de Valencia de Lope de Vega », Anuario Lope de Vega V (1999), Prolope, Departament de Filologia Espanyola de la Universitat Autònoma de Barcelona, pp. 167-184.Hélène TROPÉ, « Menosprecio de Aragón y exaltación de Castilla en El loco por fuerza, comedia atribuida a Lope de Vega », comunication lue dans le cadre du Colloque International organisé par l'Universitá degli Studi di Parma et l'Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III (Parme, 2-3 mai 2002) sur El texto y su marco : La representación del espacio en el Siglo de Oro español, (à paraître dans Criticón), Après avoir réalisé l'édition critique de la comedia de Lope de Vega Los locos de Valencia, nous l'avons traduite en français. Dans ces deux livres, nous avons présenté le texte et nous l'avons très soigneusement annoté afin d'éclairer le sens de multiples allusions littéraires ou médicales qui peut échapper au lecteur contemporain. Nous nous sommes donc efforcée de rendre le texte accessible.Nous avons consacré un premier article à l'étude de la représentation dramatique de l'hôpital des fous par Lope de Vega Carpio. Nous y avons mis en regard les stylisations réalisées par cet auteur avec ce que nos études antérieures sur l'histoire de cet hôpital nous avaient appris. Nous avons conclu que la pièce Los locos de Valencia ressemble plus à l'image que les administrateurs offraient de leurs hospitalisés, lorsqu'ils les mettaient en scène sur les chars lors des grandes processions dans la ville, qu'à ce qu'a été au quotidien la Maison des fous et des folles. L'hôpital reflété dans Los locos de Valencia ne conserve qu'une ressemblance illusoire avec l'hôpital historique. Il s'agit plus en fait d'une pièce sur le théâtre construite sur la rencontre du topos érasmien de la folie universelle avec celui du Grand Théâtre du Monde. Dans l'article suivant « Menosprecio de Aragón… », nous avons étudié comment, selon la méthode de « l'argumentation casuistique » qui serait propre à Lope de Vega, ce dramaturge présenterait dans une comedia une solution opposée à celle proposée dans une autre œuvre ayant pourtant la même intrigue et comportant les mêmes personnages. C'est le cas des deux œuvres où Lope a représenté l'hôpital : Los locos de Valencia, El peregrino en su patria, ainsi que El loco por fuerza, pièce qui lui a été attribuée et dont nous pensons personnellement qu'elle est bien de lui. Il nous est apparu que la question du genre détermine les variations entre les trois pièces. Ainsi, logiquement, dans la comedia Los locos de Valencia, l'hôpital des fous devient le microcosme de la folie comique. Dans les scènes asilaires du roman byzantin, il est par contre un espace sinistre où la folie, tragique, signe l'accomplissement du destin dramatique des amants soumis à d'incessantes tribulations. Quant à El loco por fuerza, il s'agit d'un drama, mot que nous employons ici pour désigner, avec le professeur Joan Oleza, un macro-genre caractérisé par sa mission transcendante, son prosélytisme et son contenu panégyrique. Dans cette pièce, l'hôpital est tragi-comique. La question des genres présiderait donc bien à ces variations et les expliquerait.D'autre part, nous avons étudié comment cette pièce, probablement écrite par Lope de Vega entre 1597 et 1608, met en scène de très conflictuelles relations entre castillans et aragonais dans le cadre de la ville de Saragosse et de la montagne aragonaise. Nous l'avons analysée à la lumière du contexte historique des révoltes aragonaises de 1591 et avons émis l'hypothèse selon laquelle l'internement forcé du personnage principal pourrait peut-être renvoyer aux poursuites intentées par Philippe II contre son Secrétaire Antonio Pérez, accusé d'assassinat, lequel se réfugia à partir d'avril 1590 en Aragon où il provoqua deux soulèvements à Saragosse en mai et en septembre 1591. Enfin, concluant dans cet article sur l'ensemble du dossier des représentations de l'hôpital par Lope de Vega, nous avons proposé des hypothèses de lecture conjointe de El loco por fuerza et de Los locos de Valencia en rapport avec l'affaire Pérez et les Relaciones (éditions de 1594 et 1598) écrites par ce dernier. Nous avons tenté de montrer que Lope de Vega inverse radicalement les perspectives idéologiques favorables aux aragonais depuis lesquelles Pérez a écrit son texte. Dans El loco por fuerza, la Castille apparaît à travers les membres du couple d'amoureux originaires de Tolède comme une terre de vertu menacée par ce qui est montré dans la pièce comme perversion morale et politique aragonaise : exaltation de Castille et mépris d'Aragon. Le monarque qui rétablit l'ordre à la fin de l'œuvre est un parangon de justice. La pièce est orientée idéologiquement vers une exaltation de la Castille comme véritable centre de l'Empire et une condamnation des révoltes aragonaises.Si les « hôpitaux lopesques » se caractérisent par la forte illusion référentielle qu'ils génèrent en dépit de leur historicité finalement assez faible, d'autres représentations d'asiles n'autorisent plus du tout la moindre confusion du signe théâtral avec le simulacre de référent : ce sont les représentations allégoriques, objet du quatrième volet de nos travaux.IV. Les fous défilent. Représentations allégoriques de l'hôpital des fousLa tradition littéraire de « l'hôpital » paraît ancienne et elle est profuse. Dans la dernière partie de notre dossier, nous avons étudié deux de ces représentations allégoriques : la tragi-comédie de Charles Beys L'Hospital des fous (1635), modifiée en 1653 sous le titre Les illustres fous, et un texte attribué à Quevedo, mais qui serait en réalité du poète et musicien sévillan Melgarejo : La Casa de los locos de amor. Le texte d'origine est conservé dans un manuscrit du début du XVIIe siècle et a été publié, dans une version toutefois expurgée et fort édulcorée, dans l'édition des sueños de Quevedo parue à Saragosse en 1627, puis dans presque toutes les éditions successives. Dans la plupart de ces représentations allégoriques, dont nous avons offert un panorama (toutefois non exhaustif) dans notre synthèse, on observe un certain nombre d'éléments récurrents qui autorisent à considérer l'hypothèse selon laquelle ces représentations formeraient peut-être un sous-genre ou à tout le moins, une tradition : narrateur personnel en position de témoin, figures allégoriques correspondant aux membres de l'hôpital visité, défilé de fous.Le texte de la communication que nous avons lue au XIVe Congrès de l'Association Internationale des Hispanistes (New York, juillet 2001) est consacré à l'étude du procédé dans Los locos de Valencia et El peregrino en su patria de Lope de Vega :Hélène TROPÉ, « Desfiles de locos en dos obras de Lope de Vega : Los locos de Valencia y El peregrino en su patria », Actas del XIV Congreso de la Asociación Internacional de Hispanistas [Nueva York, 16-21, Julio, 2001], edición de Isaías Lerner, Robert Nival y Alejandro Alonso, Newark, Delaware, Juan de la Cuesta, col. « Hispanic Monographs », 2004, t. II, p. 555-564.Dans notre synthèse, nous avons exprimé qu'il nous semble que cette étude pourrait être étendue valablement et avec profit à d'autres représentations ; mais que l'extension du corpus conduirait probablement à un élargissement du point de vue. On serait alors probablement amené à conclure que le rire que suscite cette revue d'insensés dans les œuvres de Lope peut se transmuer en franche amertume et déboucher sur une vision désabusée du monde dans d'autres œuvres telles que La casa de los locos de amor. Lu au VIe Congrès de la Asociación internacional Siglo de Oro (AISO) à Burgos en juillet 2002, le texte de notre communication montre que cette dernière œuvre est un rêve allégorique parodique qui débouche sur une satire du mariage et de l'amour représentés comme folie. Dans la version manuscrite, La casa de los locos de amor est une censure sévère des mœurs dépravées et brosse un noir tableau de la société espagnole du temps. Paradoxalement, dans sa version expurgée et édulcorée parue avec d'autres textes de Quevedo dans les Sueños de 1627, son éloge du mariage lui aurait certainement valu d'être reniée par l'auteur des Sueños. Telles sont les conclusions qui ressortent du texte de l'article correspondant :Hélène TROPÉ, « Los 'Hospitales de locos' en la literatura española del siglo XVII: la representación alegórico-moral de la Casa de los locos de amor atribuida a Quevedo », en: Actas del VI Congreso de la Asociación internacional Siglo de Oro (AISO) [Burgos, Universidad de Burgos, 15-19 de julio de 2002], Madrid : Iberoamericana Vervuert.Enfin, dans l'article consacré à la tragi-comédie de Charles Beys L'Hospital des fous, publiée en 1635, reprise et modifiée en 1653, sous le titre Les Illustres fous, nous avons confronté l'image de la folie hospitalière, offerte respectivement par l'Italien Garzoni, l'Espagnol Lope de Vega et le Français Charles Beys, de ce même microcosme de la folie hospitalière et montré que les représentations de l'Italien et de l'Espagnol se rapprochent sur des points qui les opposent à celle du Français. L'hôpital représenté par Lope de Vega, comme celui de Garzoni, est un microcosme séparé du monde. L'hôpital de Beys, au contraire, dont les frontières s'étendent au fur et mesure de la représentation, a vocation à figurer tout l'univers et sa folie. D'autre part, dans l'hôpital des fous de l'Italien et de l'Espagnol, les frontières entre le personnel et les hospitalisés restent stables, plus hermétiques cependant chez le premier que chez le second, alors que dans l'hôpital du Français elles tendent peu à peu à s'effacer jusqu'à ce que soit révélé au spectateur que le Concierge, censé garder les fous, l'est autant qu'eux et que la pièce à la représentation de laquelle le spectateur est en train d'assister a même été écrite par lui. En conséquence, alors que ni la pièce du Phénix ni celle de Garzoni ne tendent jamais véritablement de miroir au spectateur afin qu'il s'y regarde et conclue qu'il est un fou parmi les fous mis en scène, chez le Français au contraire, le spectateur est explicitement invité à se reconnaître parmi les rôles de fous défilant devant lui. La folie est univoque et irréversible dans l'ouvrage de Garzoni. Elle l'est aussi en grande partie dans la pièce de Lope de Vega. Par contre, dans celle de Beys, elle est équivoque, ambiguë, constamment réversible et surtout elle est universelle :Hélène TROPÉ, « Variations dramatiques espagnoles et françaises sur le thème de l'hôpital des fous aux XVIe et XVIIe siècles : de Lope de Vega Carpio à Charles Beys », Bulletin Hispanique (à paraître).
Diplôme attribuée avec la mention très honorable avec félicitations ; RÉSUMÉDans la délimitation de notre corpus, constitué exclusivement de romans relatifs aux fazendas de café esclavagistes, nous avons été amenée à utiliser certaines notions redevables à la sociologie. Tout d'abord, celle où Maria Sylvia de Carvalho Franco élucide l'ordre esclavagiste comme celui qui, en donnant sa forme à la société brésilienne à un moment donné, exclut par sa propre nature « les hommes libres et pauvres » d'un univers polarisé entre maîtres et esclaves. Cet ordre est celui qui sous-tend toute l'organisation de la période impériale et qui permet à la jeune nation de rebondir, grâce au café, dans les années difficiles qui s'ensuivent à son indépendance en 1822. Dans cette « civilisation du café », d'immenses fazendas, partant des alentours de Rio de Janeiro, couvrent d'abord la vallée du Paraïba, remontant le cour du fleuve en direction notamment de São Paulo. C'est toujours la forme fictionnelle du roman qui semble la mieux adaptée à la fazenda de café littéraire, avec son organisation d'où sont exclus les hommes libres et pauvres, pour lesquels elle n'a pas de place.Leurs propriétaires, des fazendeiros associés à des financiers et à d'autres agents citadins, accroissent leur pouvoir et leur richesse, notamment à partir de 1850, où l'interdiction du trafic négrier libère d'immenses capitaux réinvestis désormais dans la modernisation des villes comme des fazendas. C'est aussi en cette année que s'inaugure une ligne régulière de vapeurs entre Liverpool et Rio de Janeiro mettant en consonance le temps brésilien, impérial et esclavagiste avec le temps industriel et urbanisé de l'Europe. Cette date, souvent évoquée par l'historiographie, a aussi impressionné trois écrivains brésiliens du XIX° siècle qui, tous, choisissent cette décennie comme le noyau central de leurs romans écrits entre 1871 et 1914. La fazenda de café esclavagiste vers le milieu du XIX° siècle au Brésil est un univers en plein épanouissement, où règne en maître absolu sur tout ce qui vit à l'intérieur de ses domaines le fazendeiro. Ce grand propriétaire, en s'enrichissant, abandonnera un mode de vie jusque là austère et isolé ; il voudra s'anoblir et achètera au pouvoir impérial des titres de noblesse qui feront de lui une figure ambiguë, respectée et raillée à la fois, celle des « Barons du café » de la période impériale brésilienne. Souvent évoqués par la littérature dans leurs riches villas citadines, ces nouveaux aristocrates créés par D. Pedro II attirent moins l'attention à l'époque de la construction de leurs personnages et de leur fortune dans les mondes réduits que sont leurs fazendas, polarisées entre la Casa Grande où résident les maîtres et la Senzala réservée aux esclaves. Dans cet univers, les rapports intensément vécus entre les uns et les autres, constitutifs de la vie nationale, composent le noyau d'échanges quotidiens qui envahissent un cadre rural et seigneurial. Trois romans se sont penchés sur ce mode de vie, installant son action dans une riche maison de maître au centre d'une immense propriété où les relations entre dominants et dominés vont évoluer d'une trompeuse harmonie jusqu'à l'éclatement d'une violence tardive mais d'autant plus meurtrière.De ces romans qui constituent le corpus principal de notre thèse, le premier est O tronco do ipê, écrit par José de Alencar en 1871, où apparaît pour la première fois la désignation du siège de la propriété comme Casa Grande, par la suite adoptée par la sociologie et par le langage courant au XX° siècle. Ce terme, plus connu pour son application à la réalité du Nord-est des moulins à sucre, apparaît ainsi comme originaire de la littérature relative à cette vallée caféière, qui a été au centre des discussions économiques et politiques du Brésil impérial et dont la fiction romanesque montre l'ascension fulgurante, suivie de sa disparition encore plus rapide et étonnante, de la mémoire nationale. Le deuxième roman est A escrava Isaura, de 1875, où Bernardo Guimarães a créé l'icône la plus célèbre de la lutte pour l'abolition de l'esclavage au Brésil, dans une œuvre au succès populaire jamais démenti et proportionnel au mépris où il est tenu dans les milieux académiques. Son insertion dans ce corpus permet, en le plaçant à côté des autres deux romans qui traitent du même thème, de mettre en lumière la profonde implication de cette intrigue feuilletonesque et séduisante dans la problématique de son temps et l'habile déconstruction qu'elle fait des clichés usuels dans ce genre de récit. Les deux premiers romans du corpus sont écrits à un moment où le romantisme n'avait pas quitté le centre de la scène littéraire brésilienne, mais où il recevait de plein fouet les attaques d'un régionalisme réaliste, plus représentatif des aspirations qui prenaient corps dans une société qui ne se contentait plus de l'unité impériale et esclavagiste du pays. Finalement, le troisième roman qui se penche sur les fazendas de la vallée est un ouvrage apparemment anachronique, puisque, écrit en 1914, empreint de toutes les tendances qui se croisent dans ce contexte du « Pré-modernisme » brésilien, il met en discussion les problèmes de l'esclavage aboli depuis 1888 et qui n'intéresse plus personne. Les esclaves alors libérés et jetés sur les routes pour mourir de faim, font désormais partie des hommes libres et pauvres toujours exclus de l'organisation sociale du pays. Pour en parler, Coelho Neto crée dans Rei Negro un héros entre romantique et parnassien, une figure olympique et pleinement noire, toutes des caractéristiques associées pour la première fois dans un roman brésilien, ce qui permet de douter de l'anachronisme attribué à cette œuvre. Ce roman vient combler un vide que la fiction romantique brésilienne n'avait pas osé ou pas pu remplir, au moins tant qu'elle était contemporaine de l'esclavage : le droit au centre de la scène pour un protagoniste esclave, le droit à la beauté associée à une peau noire comme l'ébène, le droit à la révolte conduite et assumée par le nègre, sans qu'aucun protagoniste blanc ne vienne lui voler sa fonction de héros romantique, teinté ici du naturalisme, du symbolisme et du régionalisme partout présents dans l'expression littéraire du pays à ce moment-là.Ces romans réunis autour du thème de la fazenda recréent dans leur diversité un même aspect de l'évolution sociale et culturelle du Brésil, la vie et les valeurs qui se développent à l'écart de la ville jusqu'à cette moitié du XIX° siècle qui constitue le moment choisi par les trois auteurs. C'est alors que l'ordre traditionnel se voit contesté par des valeurs nouvelles qui prennent de l'ampleur dans une population qui commence à peser du côté urbain, à échanger des idées avec une Europe en pleine mutation, tout en essayant de consolider son indépendance politique et de réduire sa dépendance économique héritée de l'époque coloniale. Ces facteurs rassemblés et reflétés dans l'espace symbolique d'une vallée autrefois sauvage, rapidement conquise par une culture qui l'occupe, l'enrichit et la détruit en un cycle extraordinairement court, fournissent des caractéristiques communes à nos trois romans. D'autre part, le création littéraire qui en résulte, tout en présentant une grande complexité dès les premier roman du corpus, éprouve le besoin d'expliciter de plus en plus clairement la place centrale de l'esclavage dans la problématique sociale brésilienne.Tout comme la période, le cadre où se situent ces romans fournit des traits déterminants pour leur construction et pour la figuration de la réalité dont ils se chargent. Le fleuve Paraïba, puissant et mythique jusqu'à l'arrivée du café et à la profonde altération de l'environnement alors survenue, est peu à peu ensablé par un sol épuisé et par l'abattage des forêts et se voit petit à petit amoindri, n'étant plus capable des inondations légendaires recréées par Alencar dans un roman précédant, le Guarani. Dans ce roman que l'auteur lui-même situait dans une période coloniale mythifiée, où le langage et les coutumes de l'envahisseur se modifiaient sous l'influx de la nature américaine, le Paraïba était le facteur déterminant du dénouement, puisque c'est lui qui provoque la catastrophique inondation créatrice de la nouvelle humanité qui va occuper l'espace géographique national à partir de cette vallée née en même temps que le pays indépendant. Le fleuve demeure l'espace des mythes dans O tronco do ipê, mais comme un miroir du passé, des légendes et de l'image de la mort qui se cache désormais dans tous les éléments du récit et du paysage. Dans A escrava Isaura, il occupe le fond du décor, les marges de la fazenda, il fait partie de la nature brute domptée et écartée par l'homme du centre du tableau et de l'action. Son cours est évoqué pour tracer les limites d'un immense verger qui allait se perdre dans ses marges escarpées et imposantes, « nas barrancas do grande rio ». Encore majestueux dans ce deuxième roman, bien qu'éloigné par le regard d'un narrateur qui ne s'intéresse qu'aux interactions humaines reflétées dans les discours des personnages, le Paraïba disparaît du décor dans Rei Negro. Dans le dernier roman du corpus, écrit à la veille de la Première guerre mondiale, le paysage n'est plus que symbolique et vaporeux, les terres sont couvertes par des cultures elles-mêmes vues de très loin, tandis que l'eau est devenue un élément sombre et sinistre, apportant la mort et la reflétant. Ce paysage complètement occupé par l'homme n'est évoqué que dans des visions polarisées entre des regards de maîtres et des regards d'esclaves, symbolisant un droit d'appropriation ou la transgression de ce même droit. Dans un conte (« Banzo ») contemporain de son roman, Coelho Neto compare le fleuve desséché et abandonné par le café à l'esclave jeté sur les routes après l'abolition, tous deux vivant de l'aumône d'une pluie ou d'un reste de nourriture. Quant aux terres, elles se transforment tout aussi vite, la forêt sauvage disparaît en quelques années faisant place à l'or vert des caféiers gourmands de terres vierges et d'esclaves en nombre croissant, tous deux engloutis dans la construction de la richesse des fazendeiros. Dans leurs maisons devenues de vrais châteaux, ces propriétaires raffinés ne se contentent plus de l'espace de la fazenda, peut-être trop marqué à la fois par le souvenir lointain d'un travail trop pénible et par la violence nécessaire à son acquisition, toujours présente dans les romans. La propriété de la terre apparaît partout comme originaire de la trahison et de l'usurpation, et le souvenir de ces crimes hante tous les paysages. Abandonnées par leurs propriétaires qui s'en vont vers la capitale ou vers d'autres destinations, maison et plantations tombent en ruine dans la vallée géographique, devenant un thème obsédant pour la fiction. Symptomatiquement, la représentation de la vallée et de ses fazendas dans le dernier roman du corpus est emboîtée dans une sorte d'ellipse qui, associée à l'historiographie, rend évidente la rapidité et la paradoxale fragilité de ce processus. Pour nos trois auteurs, postérieurs à Balzac, leur écriture est une histoire du cœur humain ou histoire sociale, où le terme « histoire » n'indique pas un examen scientifique d'événements passés, mais une invention relativement libre ; ce qu'ils font c'est de la fiction et non de l'history, pour utiliser les termes anglais, particulièrement précis, comme l'a si bien remarqué Auerbach. Ce n'est pas du passé que traite leur écriture, mais d'une époque qui leur est contemporaine et dont la connaissance est indispensable à la compréhension de leurs œuvres, comme l'accentue ce même critique dans son analyse de la représentation de la réalité dans la littérature occidentale.La rapidité des transformations intervenues au Brésil vers la moitié du XIX° siècle a, de toute évidence, retenu l'attention de nos trois romanciers. C'est le passage ravageur du temps le vrai conducteur de leurs intrigues. La représentation qu'ils en donnent reflète le moment fugace de fluctuation entre le monde ancien, rural, fermé, isolé et l'ouverture aux valeurs nouvelles qui aspireront vers la ville, vers l'Europe, vers le monde citadin les propriétaires terriens ainsi que leur richesse. La vallée, désertée par des maîtres qui n'y ont pas créé des racines, ainsi que par le café qui l'a épuisée, s'appauvrit, se dessèche pour être abandonnée au profit d'une avancée vers les terres rouges de l'Ouest pauliste, qui attirent désormais de nouveaux maîtres et de nouveaux travailleurs, les colons européens immigrés, qui viennent remplacer le Noir africain. Accrochée à son économie basée sur la force esclave, qu'elle veut à tout prix conserver, et absorbée par le besoin de rénovation constante de ces « machines humaines » remplaçables à peu de frais jusqu'en 1850, la richesse de la vallée se crée et se détruit en moins d'un siècle, dans un temps qui se précipite vers une modernité qu'elle ne voit pas ou ne veut pas voir venir. La répercussion de tous ces changements offre à nos trois romans un cadre circonscrit où dramatiser et condenser ces événements que nos auteurs ressentent comme décisifs pour les destins de leur société. Situés ainsi entre un ordre conservateur et une aspiration à la modernité que chacun d'eux voit reflétée sous un aspect différent dans la vie de la fazenda, nos trois romanciers ont recours à quelques constantes dans la construction de leurs récits. Les constellations des personnages et le jeu de leurs désirs autour de la propriété de la terre, condition incontournable pour devenir un personnage respectable depuis les premiers temps de la colonie ; l'éducation de l'héritier qui doit se cultiver en Europe mais revenir à un ordre le plus rétrograde qui soit ; les personnages féminins de la sinhá libre et de la mucama esclave qui interagissent à l'intérieur de la Casa Grande sont quelques-uns des thèmes de tout le corpus. Les représentations des esclaves, idéalisés mais point simplifiés chez Alencar, apportent à notre premier roman les voix du mythe, des légendes et de la mémoire du passé. Bernardo Guimarães élabore un personnage d'esclave blanche, tout à fait représentative des changements subis par la société brésilienne vers la moitié du XIX° siècle, chargée de commenter et retourner les raisonnements de ses maîtres dont l'hypocrisie, aujourd'hui patente, était parfaitement en conformité avec la doxa pratiquée par ses contemporains et lecteurs moins avertis. Finalement, l'esclave de Coelho Neto, enfin pleinement noir, est l'instrument de la vengeance épique contre toute une période où sa représentation le condamnait à la farce ou à l'ombre des fonds du tableau romanesque, comme le prouvent d'ailleurs les précédents romans : l'esclave noir de José de Alencar, pour devenir personnage littéraire, doit occuper des espaces mythifiés et légendaires, et l'esclave de Bernardo Guimarães, pour venir débattre dans les salons, est d'abord dépouillée de sa couleur. D'autre part, pour parler des valeurs qui importent à leurs lecteurs sans trop les secouer, les narrateurs de ces romans sont tous très prudents, ironiques, presque sournois dans leurs commentaires et suggestions. Les discours les plus incisifs seront généralement laissés pour le compte de personnages plats, capables d'attirer dans leur interaction la sympathie ou l'aversion de ces lecteurs à la fois éclairés et dépendants des esclaves pour le moindre de leurs gestes, voire pour leur apporter le roman abolitionniste qu'ils s'apprêtent à lire.Les espaces de vie à la fazenda se trouvent représentés dans nos trois romans de différentes manières. La Casa Grande est le lieu du discours civilisé, des échos du monde référentiel et historique contemporain, des arts à la mode et des idées éclairées ou conformistes qui divisent les opinions. Elle est aussi un espace de lecture, activité par ailleurs confiée aux esclaves ; ils sont aussi les seuls personnages chargés de l'acte de raconter. Ainsi, dès le premier roman, c'est dans la cabane de l'esclave que revit tradition orale, c'est là que les légendes sont ressuscitées et la mémoire du passé pieusement conservée. Dans le deuxième, la parole qui raconte retourne au salon en musique, mais portée par une figure d'esclave surdouée qui envahit et occupe entièrement cet espace de sociabilité. Elle ne cède jamais le centre de la scène à ses maîtres ou maîtresses, dont le discours elle réfute point par point, sans jamais se départir de son humilité ; en toute modestie, c'est elle qui occupe le piano pour chanter sa propre épopée (la muse qui l'inspire d'après la narration est la muse épique Calliope) et émouvoir le public le plus traditionnel du pays. Dans le troisième roman, le roi nègre a son propre oracle noir pour recréer un passé de gloire qui lui rendra insupportable l'humiliation de l'esclavage, mais ici les discours les plus significatifs des personnages n'ont plus pour cadre la maison seigneuriale, dont l'espace rétréci et ne peut plus rendre compte de la progression de l'action. À l'opposé de la casa grande, dans la polarisation inhérente à cette organisation, les romans de la fazenda donnent tout d'abord l'impression d'avoir laissé un vide inexplicable, car la senzala, le lieu d'habitation des esclaves n'y apparaît pratiquement jamais et ce qui fait vivre, ce qui permet à la fazenda historique d'exister, soit le travail de la terre, encore moins. Et pourtant, tout est là. Par des allusions, par des histoires racontées dans des digressions opportunes, par des rebondissement provoquées ailleurs qu'au premier plan de l'intrigue. Tout ce que le récit ne dit pas clairement agit sur lui ; tout ce que les intrigues laissent dans l'ombre les éclaire d'une lumière commune, et toutes ces fazendas se constituent ainsi en un univers fictionnel cohérent et problématisé par la structure romanesque. Ces romans mis ensemble offrent des possibilités de lecture inédites, mais il faut aussi les lire « à l'envers », comme le fait remarquer Heloisa Toller Gomes à propos du Tronco do ipê. En portant notre regard au-delà des protagonistes blancs et en concentrant notre attention sur la communauté environnante, et surtout en observant comment les uns et les autres interagissent, nous découvrons la diversité des moyens mis en œuvres par ces textes pour nous fournir un panneau très vivant et illustratif du Brésil esclavagiste au XIX° siècle. Par ailleurs, le brouillage de l'espace des esclaves, avec l'effacement de la senzala qui avait d'abord attiré notre attention, semble susciter encore des discussions, car si la senzala existe jusqu'à la fin de l'esclavage, les cabanes des esclaves avec leur petites plantations vivrières ou d'agrément font tout aussi partie d'un paysage référentiel absorbé et utilisé comme matériau littéraire.C'est dans ce cadre que la lutte entre passéisme et modernité peut se nouer dans des intrigues parfois presque pédagogiques grâce à la concentration permise par la délimitation restreinte du cadre, au nombre relativement réduit des personnages, et au dialogue forcé et constant entre ces deux classes de personnages, les maîtres et les esclaves. Il devient clair que les auteurs de notre corpus ont voulu construire une fiction complexe, capable de toucher un public ambivalent, peu nombreux mais liseur avide, éclairé et esclavagiste à la fois, conservateur mais curieux des nouveautés qui lui arrivent en nombre croissant depuis l'Europe, un public qui commence à changer ses habitudes d'habillement, de sociabilité - et de lecture. ; RESUMONa constituição deste corpus, foram usadas noções fundamentais para a compreensão dos romances das primeiras fazendas de café brasileiras, como aquelas em que Maria Sylvia de Carvalho Franco elucida a « ordem escravagista » como sendo a que, ao dar forma à sociedade exclui os "homens livres e pobres" de um universo polarizado entre mestres e escravos. A ordem evocada nessa obra é aquela que subtende toda a organização imperial e que possibilita à jovem nação, graças ao café, reconstruir-se nos anos difíceis que se seguem à sua independência em 1822. Esse estudo refere-se à velha "civilização do café" e às imensas fazendas que cobrem inicialmente o vale do Paraíba, a meio-caminho entre o Rio de Janeiro e São Paulo, onde fazendeiros associados a comissários e agentes financeiros citadinos formam uma sociedade cada vez mais poderosa, cujas características de ruralidade vão rapidamente ceder espaço à urbanização do país. As mudanças sofridas por essa sociedade se aceleram precisamente em torno do ano de 1850, momento que, freqüentemente evocado pela historiografia, impressionou também três escritores brasileiros do século XIX, que escolhem essa década como o nódulo central de seus romances escritos entre 1871 e 1914. Nos três casos, a forma ficcional do romance parece ser a que mais se adapta à fazenda de café literária, com a sua organização que exclui os homens livres e pobres, para os quais tanto a fazenda como sua representação romanesca parecem não ter lugar.A fazenda de café escravagista, na metade do século XIX é um universo em plena expansão, no qual reina e governa o fazendeiro com poderes absolutos sobre tudo o que vive em suas terras. Este grande proprietário, ao enriquecer, deseja também tornar-se nobre e compra seus títulos do poder imperial, tornando-se assim essa figura ambígua, ao mesmo tempo respeitada e ironizada, do Barão do café do período imperial brasileiro. Freqüentemente evocado pela literatura nas suas mansões citadinas, esses novos aristocratas criados por D. Pedro II, não chamam tanto a atenção na época da construção de seus personagens e de sua fortuna nesses mundos reduzidos que são as fazendas polarizadas entre Casa Grande e Senzala. Nesse universo, as relações intensamente vividas entre mestres e escravos, constitutivos da vida nacional, compõem o nódulo de trocas quotidianas que invadem um quadro rural e senhorial. Três romances se interessaram por esse modo de vida que, na época de sua escritura, dizia respeito à maior parte da população brasileira (no que se refere ao aspecto de ruralidade), instalando sua ação numa rica casa de senhor de escravos no meio de uma imensa propriedade na qual as relações entre dominantes e dominados vão evoluir de uma enganosa harmonia à explosão de uma violência tardia mais tanto mais mortífera.Desses romances que constituem o corpus principal de nossa tese, o primeiro é O tronco do ipê, escrito por José de Alencar em 1871, onde aparece pela primeira vez a designação da sede da propriedade como Casa Grande, em seguida adotada pela sociologia e pela linguagem corrente durante o século XX. Esse termo, mais conhecido por sua aplicação à realidade do Nordeste dos engenhos de açúcar, aparece assim como originário da literatura relativa a esse vale cafeeiro, que esteve no centro das discussões econômicas e políticas do Brasil imperial, e cuja ficção romanesca mostra a ascensão fulgurante, seguida de seu desaparecimento ainda mais rápido e surpreendente, da memória nacional. O segundo romance é A escrava Isaura, de 1875, no qual Bernardo Guimarães criou o ícone mais célebre da luta pela abolição da escravidão no Brasil, numa obra cujo sucesso popular nunca desmentido é proporcional ao desprezo que lhe votam os meios acadêmicos. Sua inserção neste corpus, ao lado dos outros dois romances que tratam do mesmo tema, permite esclarecer a profunda implicação dessa intriga folhetinesca e sedutora na problemática de seu tempo, bem a como a hábil desconstrução dos clichês usuais nesse gênero de narrativa. Os dois primeiros romances foram escritos num momento em que o romantismo ainda não tinha abandonado o centro da cena literária brasileira, mas em que ele já era alvo dos ataques furiosos de um regionalismo mais preocupado com o realismo e mais significativo das aspirações que tomavam corpo numa sociedade que não se satisfazia mais sob a unidade imperial e escravocrata do país. Finalmente, o terceiro romance a tratar das fazendas do vale é uma obra taxada de anacronismo pois, escrita em 1914, prenhe de todas tendências que se cruzam nesse contexto do Pré-modernismo brasileiro, põe em discussão os problemas da escravidão abolida desde 1888 e que não interessa mais ninguém. O país tem pressa de esquecer tanto o antigo regime escravagista quanto os escravos libertados para fazer parte dos homens livres e pobres que continuam excluídos da nova organização social do país. Para tanto, Coelho Neto cria em Rei Negro um herói romântico e parnasiano, uma figura olímpica e plenamente negra, características essas associadas pela primeira vez num romance brasileiro, o que permite duvidar do anacronismo atribuído a uma obra que vem preencher um vazio que a ficção romântica brasileira não pudera ou não ousara ocupar, pelo menos enquanto contemporânea da escravidão: o direito ao centro do palco para um protagonista escravo, o direito à beleza associado a uma pele negra como o ébano, o direito à revolta conduzida e assumida pelo negro, sem que nenhum protagonista branco venha lhe roubar sua função de herói romântico, tingido aqui pelo naturalismo, pelo simbolismo e pelo regionalismo presentes na expressão literária do país nesse momento.Os romances reunidos em torno do tema da fazenda recriam em sua diversidade um mesmo aspecto da evolução histórica do Brasil, a vida e os valores que se desenvolvem à margem da cidade até essa metade do século XIX que constitui o momento escolhido pelos três autores. É então que a ordem tradicional se vê contestada por valores novos que se amplificam numa população que começa a pesar do lado urbano, a trocar idéias com uma Europa em plena mutação, enquanto tenta consolidar sua independência política e reduzir sua dependência econômica herdada da época colonial. 1850 é o ano em que a cessação do tráfico de escravos africanos libera enormes quantidades de divisas e fornece aos fazendeiros os créditos que vão mudar um modo de vida até então austero e isolado. É também nesse ano que é inaugurada uma linha de navios a vapor entre Liverpool e o Rio de Janeiro, pondo em consonância o tempo brasileiro, imperial e escravocrata, com o tempo industrial e urbanizado da Europa. Esses fatores reunidos e refletidos num espaço simbólico de um vale outrora selvagem, rapidamente conquistado por uma cultura que o enriquece e o destrói num ciclo extraordinariamente curto, fornecem as características comuns que vão se acentuar na passagem do primeiro ao último romance.Tanto quanto o período, o cenário desses três romances fornece traços determinantes para sua construção e para a representação da realidade que eles trazem. O rio Paraíba, poderoso e mítico até a chegada do café e à profunda alteração do meio-ambiente sobrevinda então, já não é mais capaz das inundações legendárias recriadas por Alencar num romance precedente, O Guarani. Nesse romance que o próprio autor situava num período colonial mitificado, em que a linguagem e os costumes do invasor se modificavam sob o influxo da natureza americana, o Paraíba era o fator determinante do desenlace, pois é ele que provoca a catastrófica inundação criadora da nova humanidade que vai ocupar o espaço geográfico nacional a partir desse vale nascido ao mesmo tempo que o país independente. O rio permanece o espaço dos mitos no O tronco do ipê, mas como um espelho do passado, das lendas e da imagem da morte que se esconde doravante em todos os elementos da narrativa e da paisagem. Em A escrava Isaura, ele ocupa o fundo do cenário, as margens da fazenda, faz parte da natureza bruta, domada e afastada pelo homem do centro do quadro e da ação. Seu curso é evocado para traçar os limites do imenso pomar que ia se perder nas suas margens escarpadas e imponentes, "nas barrancas do grande rio". Ainda majestoso nesse segundo romance, se bem que descartado pelo olhar de um narrador que só se interessa pelas interações humanas refletidas nos discursos dos personagens, o Paraíba desaparece do cenário em Rei Negro. Nesse último romance do corpus, escrito às vésperas da Primeira Guerra Mundial, a paisagem torna-se simbólica e vaporosa, as terras são cobertas de culturas vistas de bem longe, enquanto a água se torna um elemento sombrio e sinistro, trazendo a morte e refletindo-a. Esta paisagem completamente ocupada pelo homem só é evocada em visões polarizadas entre olhares de mestres e olhares de escravos, simbolizando um direito de apropriação ou a transgressão desse mesmo direito. Num conto ("Banzo") contemporâneo de seu romance, Coelho Neto compara o rio ressecado e abandonado pelo homem ao escravo jogado nas estradas após a abolição, os dois vivendo da esmola de uma chuva ou de um resto de comida.Quanto às terras, elas se transformam tão depressa quanto o rio; a floresta desaparece em alguns anos, dando lugar ao ouro verde dos cafezais famintos de terras virgens e de escravos cada vez mais numerosos, ambos engolidos na construção da riqueza dos fazendeiros. Em suas mansões que se transformam em verdadeiros castelos, esses proprietários refinados não se contentam mais com o espaço da fazenda, talvez duplamente marcado pela lembrança longínqua de um trabalho demasiado penoso, ou pela violência necessária à sua aquisição. Nos romances, a propriedade da terra aparece sempre ligada à traição e à usurpação, e a lembrança desses crimes assombra todas as paisagens. Abandonadas por seus proprietários que partem para a capital ou ainda mais longe, casa e plantações ficam arruinadas, o que é um outro tema obsedante para esta ficção. Sintomaticamente, a representação do vale e de suas fazendas no segundo tempo de escritura dos romances, encaixa-se numa espécie de elipse que, associada à historiografia, torna evidente a rapidez e a paradoxal fragilidade desse processo. À medida que se aproximam a Abolição e a República, e que se percebem os progressos reais então conquistados, os escritores são obrigados a constatar a grande decepção que esses dois acontecimentos representaram para aqueles que ainda acreditavam em mudanças profundas, quando foram escritos os dois primeiros romances. Para os três autores, como para Balzac, sua escritura é uma "história do coração humano" ou "história social", na qual o termo história indica, não um exame cientifico de acontecimentos passados, mas uma invenção relativamente livre; o que eles fazem é fiction e não history, para usar termos ingleses particularmente precisos, como bem notou Erich Auerbach. Para esses escritores posteriores a Balzac, não se trata de passado, mas de uma época que lhes é contemporânea. Assim, o conhecimento do referente histórico é indispensável à compreensão de suas obras, como acentua esse mesmo crítico na sua análise da representação da realidade na literatura ocidental, ao evocar, após a obra de Balzac, a íntima relação entre a construção do romance de Stendhal, Le rouge et le noir, e os anos 1830 na França.A rapidez das transformações ocorridas no Brasil por volta da metade do século XIX não podia deixar de chamar a atenção de nossos três romancistas. A representação construída por eles reflete o momento fugaz de flutuação entre o mundo antigo, rural, fechado, isolado, e a abertura aos valores novos que atrairão para a cidade, para a Europa, para o mundo citadino os donos das terras com suas riquezas. O vale, desertado por senhores que não criaram raízes, bem como pelo café que o esgotou, empobrece, seca, para ser abandonado em proveito de uma corrida para as terras vermelhas do Oeste paulista, que atraem a partir de então novos senhores e novos trabalhadores, os colonos europeus imigrados, que vêm substituir o negro africano. Apoiada na sua economia baseada na força escrava, que ela quer conservar a qualquer preço, e absorvida pela necessidade de renovação constante dessas "máquinas humanas" facilmente descartáveis até 1850, a riqueza do vale se cria e se destrói em menos de um século, num tempo que se acelera para precipitá-lo numa modernidade que ele não vê ou não quer ver chegar. A repercussão de todas essas mudanças na fazenda oferece aos três romances um quadro circunscrito para dramatizar e condensar esses acontecimentos que nossos autores sentem como decisivos para os destinos de sua época.Assim, situados entre uma ordem conservadora e uma aspiração à modernidade que cada um deles vê refletida sob um aspecto diferente na vida da fazenda, os três romancistas recorrem a algumas constantes na construção de suas narrativas. As constelações de personagens e o jogo de seus desejos em torno da propriedade da terra, condição indispensável para fazer parte dos "homens bons" e respeitáveis desde os primeiros tempos da colonização; a educação do herdeiro que deve se cultivar na Europa para depois voltar à ordem a mais retrógrada; as personagens femininas da sinhá livre e da mucama escrava que interagem no interior da Casa Grande são alguns dos temas que percorrem todo o corpus. As representações de escravos, idealizadas mas não simplificadas por Alencar, trazem para o primeiro romance as vozes do mito, das lendas e da memória do passado. Bernardo Guimarães elabora um personagem de escrava branca, perfeitamente representativa das mudanças sofridas pela sociedade brasileira na metade do século XIX, encarregada de comentar e retornar os argumentos de seus mestres, cuja hipocrisia, hoje patente, estava perfeitamente em conformidade com a doxa praticada por seus contemporâneos e leitores menos prevenidos. Finalmente, o escravo de Coelho Neto, enfim plenamente negro, é o instrumento da vingança épica contra todo um período em que sua representação o condenava à farsa ou à sombra dos fundos do quadro romanesco, como provam aliás os romances precedentes: o escravo negro de José de Alencar, para se tornar personagem literário, deve ocupar espaços mitificados e legendários, e o escravo de Bernardo Guimarães, para vir debater nos salões, é primeiro despojado de sua cor. Por outro lado, para falar de valores que importam a seus leitores sem desestabilizá-los, os narradores desses romances são todos muito prudentes, irônicos, dissimulados em seus comentários e sugestões. Os discursos mais incisivos ficam geralmente por conta de personagens planos, capazes de atrair a simpatia ou a aversão desses leitores ao mesmo tempo ilustrados e dependentes dos escravos para o menor gesto, até mesmo para lhes trazer o romance abolicionista que eles se preparam para ler.Os espaços de vida na fazenda se acham representados nos três romances de diferentes maneiras. A Casa Grande é o lugar do discurso civilizado, dos ecos do mundo referencial e histórico contemporâneo, das artes da moda e das idéias esclarecidas ou conformistas que dividem as opiniões. É também um espaço de leitura, atividade que aliás passa progressivamente dos mestres aos escravos, que em todos os relatos são os únicos personagens encarregados do ato de contar. Assim, desde o primeiro romance, a tradição oral revive na cabana do escravo, onde as lendas são ressuscitadas e a memória do passado é piedosamente conservada; no segundo, a voz que conta (e canta) retorna ao salão, espaço agora inteiramente ocupado por uma figura de escrava excepcional. Ela não cede jamais o centro do palco a seus sinhôs ou sinhás, cujo discurso ela refuta ponto por ponto, sem jamais abandonar sua humildade; sempre modesta, é ela que ocupa o piano para cantar sua própria epopéia (a musa que a inspira, segundo a narração, é a musa épica Calíope) e emocionar o público mais tradicional do país. No terceiro romance, o rei negro tem seu próprio oráculo negro para recriar um passado de glória que torna insuportável a humilhação da escravidão, mas aqui os discursos mais significativos dos personagens não têm mais por cenário uma casa senhorial, cujo espaço encolheu e não pode mais dar conta da progressão da intriga. Do lado oposto à casa grande, na polarização inerente a essa organização, os romances da fazenda dão inicialmente a impressão de ter deixado um vazio inexplicável, pois a senzala, o lugar de moradia dos escravos, não aparece praticamente nunca, menos ainda aquilo que faz viver, que possibilita a existência da fazenda, ou seja, o trabalho da terra. E, no entanto, tudo está presente. Por alusões, por histórias contadas em digressões oportunas, por peripécias provocadas fora do primeiro plano do relato. Tudo o que a narrativa não diz claramente age sobre ela; tudo que as intrigas deixam na sombra as esclarece com uma luz comum, e todas essas fazendas constituem assim um universo ficcional coerente e problematizado pela estrutura romanesca. Esses romances oferecem possibilidades de leitura inéditas, mas deve-se lê-los "pelo avesso", como nota Heloísa Toller Gomes a propósito do O tronco do ipê. Projetando nosso olhar além das personagens brancas e concentrando nossa atenção sobre a comunidade negra, sobretudo observando como uns e outros interagem, descobrimos a diversidade dos meios empregados por esses textos para nos fornecer um painel vivo e ilustrativo do Brasil escravocrata do século XIX. Aliás, os contornos mal delimitados do espaço dos escravos, que desde o início tinha atraído nossa atenção, não ficam mais claros na historiografia, pois se a senzala existe até o final da escravidão, as cabanas dos escravos, com suas pequenas roças ou jardins, também fazem parte de uma paisagem referencial absorvida e utilizada como material literário.É nesse quadro que a luta entre passadismo e modernidade pode se travar em intrigas às vezes quase pedagógicas graças à concentração possibilitada pela delimitação restrita do quadro, ao número relativamente reduzido de personagens, e ao diálogo forçado e constante entre essas duas classes de personagens, os senhores e os escravos. A introdução dessas duas linguagens diversas na intriga romanesca, bem como a imbricação dramática entre tempo e espaço que predominam na construção de nossos romances, foram explicitados graças aos conceitos de "polifonia" e de "cronótopo" desenvolvidos por Mikhaïl Bakhtine. Torna-se claro que os romancistas do corpus queriam construir uma ficção complexa, capaz de sensibilizar um público ambivalente, pouco numeroso mas leitor ávido, ilustrado e escravagista ao mesmo tempo, conservador mas curioso das novidades que lhe chegam em número cada vez maior da Europa, um público que começa a mudar seus hábitos de vestuário, de moradia, de sociabilidade e, o que mais nos interessa, de leitura.