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International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits ...

Using the French philosopher Ernest Renan's dictum that the "nation's existence is . a daily plebiscite" as an ironic point of departure, this dissertation examines the contours of oppositional political culture to the French annexation of the County of Nice and the Duchy of Savoy in 1860. Ceded by treaty to France by the northern Italian kingdom of Piedmont-Sardinia, these two mountainous border territories had long been culturally and geo-strategically in the French orbit. Unlike their counterparts in any other province of France, the inhabitants of the two territories were asked to approve or reject the annexation treaty, and thus their incorporation into France, in a plebiscite employing universal male suffrage. The 1860 annexation has traditionally been viewed as a rare example of an uncontroversial nineteenth-century territorial realignment, an instance where French strategic and diplomatic interests aligned perfectly with the national aspirations of the inhabitants.In fact, the annexation was always more controversial than the virtually unanimous plebiscite results indicate. The archival record shows surprisingly strong and long-lived resistance to the settlement of 1860 in both territories. Cultural tensions between French administrators and the annexed populations exacerbated separatist sentiment as the gulf between the expectations of an easy transition and the far more complex reality of the enormous administrative transformation became increasingly manifest. Unsettled and antagonistic diplomatic relationships with Switzerland (which felt entitled to territorial compensations in Savoy) and Italy (where many nationalists resented having to give up Nice) contributed to French fears that these neighboring countries would try to subvert the annexation. French administrators consistently turned to the quasi-mythical notion of "Swiss agents" or "Italian subverters" to explain the resistance that they encountered to French rule. These tensions resulted in the emergence of anti-French movements, oriented in Savoy toward nearby Switzerland and in Nice toward the newly-unified Italy. The opposition in Savoy was predominantly political and republican in character. Attracted to Switzerland's decentralized government and political liberties, it grew stronger in the 1860's as opposition to the Second Empire increased. Niçois opposition, by contrast, maintained an essentially ethno-national-territorial agenda oriented towards Italy, and had great affinities to the irredentism of Italian nationalists after 1861.The catastrophic Franco-Prussian War of 1870-1871 brought these movements to a head. Fears that Savoy and Nice might voluntarily detach themselves from the French state appeared very quickly after the Sedan disaster, culminating in street riots in Nice and the election of three separatist deputies to the National Assembly, and a movement in the northern Savoy in favor of inviting Switzerland to occupy and annex territory in the Haute-Savoie. In both provinces, separatism drew strength from the unresolved tensions of the annexation as well as from the uncertain political climate of France's Third Republic. As monarchists and republicans battled for control of the state, separatism became linked to the national political struggle. Initially this was most evident in Savoy, where the pro-Swiss separatist current in Savoy remained grounded in the area's precocious republicanism. In Nice separatism maintained its Italian dimension, but gradually became marginalized and discredited when separatist leaders became involved with the conservatives. The firm establishment of the Republic by 1880 thus, paradoxically, helped to neutralize both separatist currents and finally cemented the annexation that had occurred two decades earlier.

International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits fondateurs ambigus affectés au processus d'assimilation tardive des seuls départements métropolitains français bénéficiaires à ce titre, du privilège de conserver dans leur nouvelle dénomination une référence explicite à leur appellation ancestrale d'Ancien Régime.

International audience ; Par deux fois en moins d'un siècle, en 1792 et en 1860, le Duché de Savoie est rattaché à la Grande Nation française à l'issue d'une consultation populaire. Pourtant, au-delà des apparences le contexte comme la signification de chacun de ces évènements diffère sensiblement même si, à l'évidence, ces deux annexions successives de la Savoie à la France se révèlent intimement liées en dépit de leurs soixante-dix ans de distance. Comment en effet comprendre 1860 en faisant artificiellement abstraction du précédent de 1792 ? Tant la référence ambiguë à l'idéologie révolutionnaire contemporaine de la Convention joue, au cours du second épisode, le rôle d'argument de poids en faveur ou à l'encontre du thème de la nécessaire fusion de la petite patrie alpine dans le creuset de la Grande Nation. Peu importe en l'occurrence et très paradoxalement, le retournement soudain de sensibilité politique des militants en faveur de l'option française lors de ces deux événements majeurs de l'histoire alpine occidentale. Puisqu'en toute logique les plus ardents promoteurs de l'Annexion, en 1860, conservateurs cléricaux bon teint, ne devraient pas se prévaloir contre nature d'une référence à ce point connotée à l'Invasion révolutionnaire de la Savoie pour en réclamer ultérieurement les bienfaits. Mais l'histoire des Etats de Savoie et a fortiori celle, en leur sein, des provinces savoyardes proprement dites, s'avère si complexe que les confusions en tout genre se perpétuent avec une désolante constance depuis des lustres, malgré le patient travail de vulgarisation entrepris de longue date par plusieurs générations d'historiens.C'est donc dans un cadre politique résultant d'enjeux doctrinaux de prime abord assez étrangers à l'histoire savoyarde qu'il convient ainsi de replacer l'analyse des deux annexions consécutives de la Savoie à la France, puis celle de leur légitimation, voire de leur amalgame définitif dans la plupart des mémoires locales au gré des cérémonies officielles, dans la construction de récits fondateurs ambigus affectés au processus d'assimilation tardive des seuls départements métropolitains français bénéficiaires à ce titre, du privilège de conserver dans leur nouvelle dénomination une référence explicite à leur appellation ancestrale d'Ancien Régime.

What was the status of the Boni Marrons, established at the border between French Guiana and Surinam, after their massacre in 1793 by the Marrons Ndjuka, allies of the Netherlands, and before their gradual attachment to France (1860-1892)? They were placed under a sort of 'guardianship' of the Ndjuka, recognised by both the Dutch and the French. The aim here is to examine the legal arrangements for this situation, which differ according to the colonial powers. ; International audience ; What was the status of the Boni Marrons, established at the border between French Guiana and Surinam, after their massacre in 1793 by the Marrons Ndjuka, allies of the Netherlands, and before their gradual attachment to France (1860-1892)? They were placed under a sort of 'guardianship' of the Ndjuka, recognised by both the Dutch and the French. The aim here is to examine the legal arrangements for this situation, which differ according to the colonial powers. ; Quel était le statut des Marrons Boni, établis à la frontière entre la Guyane française et le Surinam, après leur massacre en 1793 par les Marrons Ndjuka, alliés des Hollandais, et avant leur rattachement progressif à la France (1860-1892) ? Ils furent placés sous une sorte de « tutelle » des Ndjuka reconnue tant par les Néerlandais que les Français. Il s'agira ici d'étudier les modalités juridiques de cette situation, lesquelles divergent selon les puissances coloniales.

Between 1780 and 1860, geography is progressively becoming a full scientific field in Europe, built thanks to renewed institutional and academic principles, especially in France, Prussia and Great Britain. At the same time in these three European countries, geographers expect that their field will be finally considered as a proper science, compared for instance to history or mathematics. In order to complete this aim, they gradually organise geographical knowledge according to scientific patterns. The French, Prussian and British spheres are affected by a similar process. This scientific and academic construction of a proper geographical field is influenced by a universalistic spirit, inherited from the European Enlightenment, but also deeply affected by political context. Between 1785 and 1860, geographical knowledge is recognised as strategic : it plays a major role in the states politics and, therefore, in the organisation of the different policies developed in this period. By questionning at the same time the field of geography and the field of politics and policy, this dissertation intends to highlight how the process of academic and scientific construction of geography engaged at the same time in France, Prussia and Great-Britain is essentially in a position of tension between a demand of universalism and the progressive nationalisation of geographical knowledge. ; Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de ...

Between 1780 and 1860, geography is progressively becoming a full scientific field in Europe, built thanks to renewed institutional and academic principles, especially in France, Prussia and Great Britain. At the same time in these three European countries, geographers expect that their field will be finally considered as a proper science, compared for instance to history or mathematics. In order to complete this aim, they gradually organise geographical knowledge according to scientific patterns. The French, Prussian and British spheres are affected by a similar process. This scientific and academic construction of a proper geographical field is influenced by a universalistic spirit, inherited from the European Enlightenment, but also deeply affected by political context. Between 1785 and 1860, geographical knowledge is recognised as strategic : it plays a major role in the states politics and, therefore, in the organisation of the different policies developed in this period. By questionning at the same time the field of geography and the field of politics and policy, this dissertation intends to highlight how the process of academic and scientific construction of geography engaged at the same time in France, Prussia and Great-Britain is essentially in a position of tension between a demand of universalism and the progressive nationalisation of geographical knowledge. ; Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de scientificité, dont ils discutent les modalités. Ce processus de construction à la fois scientifique et disciplinaire est profondément marqué par l'héritage des Lumières et l'esprit universaliste, mais, parallèlement, il se trouve également influencé et informé par le contexte politique. Entre 1785 et 1860, les savoirs géographiques sont en effet investis d'une valeur stratégique grandissante : ils jouent un rôle majeur dans les idéologies politiques des États et également dans les actions politiques menées. En interrogeant conjointement les champs du politique et des savoirs géographiques, cette thèse vise ainsi à mettre en évidence en quoi le processus de montée en discipline des savoirs géographiques engagé simultanément en France, en Prusse et en Grande-Bretagne se trouve fondamentalement en tension entre, d'une part, une exigence universaliste portée à l'échelle européenne par le champ scientifique et, d'autre part, la nationalisation progressive des savoirs géographiques.

Between 1780 and 1860, geography is progressively becoming a full scientific field in Europe, built thanks to renewed institutional and academic principles, especially in France, Prussia and Great Britain. At the same time in these three European countries, geographers expect that their field will be finally considered as a proper science, compared for instance to history or mathematics. In order to complete this aim, they gradually organise geographical knowledge according to scientific patterns. The French, Prussian and British spheres are affected by a similar process. This scientific and academic construction of a proper geographical field is influenced by a universalistic spirit, inherited from the European Enlightenment, but also deeply affected by political context. Between 1785 and 1860, geographical knowledge is recognised as strategic : it plays a major role in the states politics and, therefore, in the organisation of the different policies developed in this period. By questionning at the same time the field of geography and the field of politics and policy, this dissertation intends to highlight how the process of academic and scientific construction of geography engaged at the same time in France, Prussia and Great-Britain is essentially in a position of tension between a demand of universalism and the progressive nationalisation of geographical knowledge. ; Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de scientificité, dont ils discutent les modalités. Ce processus de construction à la fois scientifique et disciplinaire est profondément marqué par l'héritage des Lumières et l'esprit universaliste, mais, parallèlement, il se trouve également influencé et informé par le contexte politique. Entre 1785 et 1860, les savoirs géographiques sont en effet investis d'une valeur stratégique grandissante : ils jouent un rôle majeur dans les idéologies politiques des États et également dans les actions politiques menées. En interrogeant conjointement les champs du politique et des savoirs géographiques, cette thèse vise ainsi à mettre en évidence en quoi le processus de montée en discipline des savoirs géographiques engagé simultanément en France, en Prusse et en Grande-Bretagne se trouve fondamentalement en tension entre, d'une part, une exigence universaliste portée à l'échelle européenne par le champ scientifique et, d'autre part, la nationalisation progressive des savoirs géographiques.

Between 1780 and 1860, geography is progressively becoming a full scientific field in Europe, built thanks to renewed institutional and academic principles, especially in France, Prussia and Great Britain. At the same time in these three European countries, geographers expect that their field will be finally considered as a proper science, compared for instance to history or mathematics. In order to complete this aim, they gradually organise geographical knowledge according to scientific patterns. The French, Prussian and British spheres are affected by a similar process. This scientific and academic construction of a proper geographical field is influenced by a universalistic spirit, inherited from the European Enlightenment, but also deeply affected by political context. Between 1785 and 1860, geographical knowledge is recognised as strategic : it plays a major role in the states politics and, therefore, in the organisation of the different policies developed in this period. By questionning at the same time the field of geography and the field of politics and policy, this dissertation intends to highlight how the process of academic and scientific construction of geography engaged at the same time in France, Prussia and Great-Britain is essentially in a position of tension between a demand of universalism and the progressive nationalisation of geographical knowledge. ; Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de scientificité, dont ils discutent les modalités. Ce processus de construction à la fois scientifique et disciplinaire est profondément marqué par l'héritage des Lumières et l'esprit universaliste, mais, parallèlement, il se trouve également influencé et informé par le contexte politique. Entre 1785 et 1860, les savoirs géographiques sont en effet investis d'une valeur stratégique grandissante : ils jouent un rôle majeur dans les idéologies politiques des États et également dans les actions politiques menées. En interrogeant conjointement les champs du politique et des savoirs géographiques, cette thèse vise ainsi à mettre en évidence en quoi le processus de montée en discipline des savoirs géographiques engagé simultanément en France, en Prusse et en Grande-Bretagne se trouve fondamentalement en tension entre, d'une part, une exigence universaliste portée à l'échelle européenne par le champ scientifique et, d'autre part, la nationalisation progressive des savoirs géographiques.

Between 1780 and 1860, geography is progressively becoming a full scientific field in Europe, built thanks to renewed institutional and academic principles, especially in France, Prussia and Great Britain. At the same time in these three European countries, geographers expect that their field will be finally considered as a proper science, compared for instance to history or mathematics. In order to complete this aim, they gradually organise geographical knowledge according to scientific patterns. The French, Prussian and British spheres are affected by a similar process. This scientific and academic construction of a proper geographical field is influenced by a universalistic spirit, inherited from the European Enlightenment, but also deeply affected by political context. Between 1785 and 1860, geographical knowledge is recognised as strategic : it plays a major role in the states politics and, therefore, in the organisation of the different policies developed in this period. By questionning at the same time the field of geography and the field of politics and policy, this dissertation intends to highlight how the process of academic and scientific construction of geography engaged at the same time in France, Prussia and Great-Britain is essentially in a position of tension between a demand of universalism and the progressive nationalisation of geographical knowledge. ; Entre 1780 et 1860 en Europe, la géographie se structure peu à peu en champ scientifique et académique indépendant, et particulièrement en France, Prusse et Grande-Bretagne. Au même moment dans ces trois pays européens, des géographes travaillent à ce que leur champ soit enfin considéré comme une science à part entière, au même titre par exemple que l'histoire ou les mathématiques. Ils construisent leur champ à la faveur d'un renouvellement profond de ses principes institutionnels et épistémologiques, selon un processus similaire dans ces trois sphères. Ils organisent progressivement les connaissances géographiques selon une exigence de scientificité, dont ils discutent les modalités. Ce processus de construction à la fois scientifique et disciplinaire est profondément marqué par l'héritage des Lumières et l'esprit universaliste, mais, parallèlement, il se trouve également influencé et informé par le contexte politique. Entre 1785 et 1860, les savoirs géographiques sont en effet investis d'une valeur stratégique grandissante : ils jouent un rôle majeur dans les idéologies politiques des États et également dans les actions politiques menées. En interrogeant conjointement les champs du politique et des savoirs géographiques, cette thèse vise ainsi à mettre en évidence en quoi le processus de montée en discipline des savoirs géographiques engagé simultanément en France, en Prusse et en Grande-Bretagne se trouve fondamentalement en tension entre, d'une part, une exigence universaliste portée à l'échelle européenne par le champ scientifique et, d'autre part, la nationalisation progressive des savoirs géographiques.

Evidence of an early modern "Little divergence" in real wages between northwestern Europe and the rest of the continent is mostly based on the comparative study of a sample of leading European cities. Focusing on France and England this study reassesses the debate from a country-level perspective. The findings challenge the notion of an early modern divergence pointing to the coexistence of both divergence and convergence phases until the eighteenth century. Results also suggest that the real wages of a significant share of the French male labor force were broadly on par with the levels prevailing in England before c.1750.

Die ökonomische Globalisierung von etwa 1850 hat nicht die Form eines bis heute reichenden linearen Prozesses angenommen. "Vielmehr lassen sich zwei klar voneinander abgrenzbare Globalisierungswellen erkennen. Die erste – im Mittelpunkt dieser Untersuchung stehende – hatte ihre entscheidende Ursache in der 'Revolution' des Transportwesens im 19. Jahrhundert und mündete in die Belle Époque der Weltwirtschaft zwischen 1890 und 1914. Sie fand ihr jähes Ende mit dem Ersten Weltkrieg, der den Beginn einer Zeitspanne markiert, in der Protektionismus und Kriege einen Gutteil der bereits vorhandenen weltwirtschaftlichen Integration wieder zunichte machte. Erst nach dem Zweiten Weltkrieg läßt sich das langsame Anlaufen eines zweiten Globalisierungsschubes beobachten, der zunehmend an Dynamik gewann und bis heute anhält. … Stellt man die weltwirtschaftliche Verflechtung vor dem Ersten Weltkrieg in einen Zusammenhang mit der heutigen Entwicklung, rückt für die Zeit vor 1914 ein Problemkomplex in den Mittelpunkt, um den auch die die gegenwärtige Globalisierungsdiskussion kreist: Es geht um die Frage, inwieweit die ökonomische Globalisierung die Grundbedingungen nationalstaatlicher Politik beeinflußt. Diese Problematik steht auch hier im Zentrum. Konkret soll untersucht werden, ob und wie die voranschreitende weltwirtschaftliche Integration die Rahmenbedingungen und Handlungsmöglichkeiten der deutschen Politik vor dem Ersten Weltkrieg veränderte. Kein Politikfeld eignet sich für diesen Zweck im 'langen 19. Jahrhundert' besser als die Außenhandelspolitik. Sie umfaßt die Gesamtheit aller staatlichen Maßnahmen zur Beeinflussung des zwischenstaatlichen Waren- und Dienstleistungsverkehrs und stellt damit den zentralen Ort dar, an dem Weltwirtschaft und nationalstaatliche Politik, in einem hohen Maße auch Innen- und Außenpolitik, aufeinandertreffen. … Die vorliegende Studie über die außenwirtschaftliche Verflechtung und die Außenhandelspolitik des Deutschen Reiches vor dem Ersten Weltkrieg versteht sich als historischer Beitrag zur Analyse des Verhältnisses von Ökonomie und Politik unter den Bedingungen weltwirtschaftlicher Integration. Sie fragt zum einen nach den politisch-ökonomischen Wechselwirkungen, also den sich durch die erste Welle der Globalisierung verändernden Grundbedingungen nationalstaatlichen politischen Handelns und den ökonomischen Folgen der ergriffenen politischen Maßnahmen. Im Mittelpunkt der Untersuchung stehen zum anderen die konkreten politischen Entscheidungsprozesse und die in sie involvierten Akteure aus Ministerialbürokratie, Diplomatie, politischen Partien und wirtschaftlichen Interessenverbänden" (Torp, C., a. a. O., S. 14, 17).
In dem empirischen Teil der Untersuchung (Kapitel II) wird der Versuch unternommen, die Einbettung der deutschen Volkswirtschaft in die Weltwirtschaft vor 1914 zu rekonstruieren. Zuerst richtet sich der Blick dabei auf das der Untersuchung zugrundeliegende statistische Datenmaterial und die mit ihm zusammenhängenden Probleme. II.1. Statistische Grundlagen und methodische Probleme; II.2. Deutscher Export und Welthandel; II.3. Außenhandel und deutsche Volkswirtschaft; II.4. Handelsbilanz und Zahlungsbilanz; II.5. Dier Entwicklung der Import- und Exportpreise; II.6. Die regionale Struktur des deutschen Außenhandels; II.7. Die Waren- und Branchenstruktur von Import und Export; II.8. Wirtschaftssektoren und Globalisierung: Internationale Wettbewerbsposition und ökonomische Interessenlage.
Aufbauend auf dieser wirtschaftsgeschichtlichen Grundlage wird die Geschichte der deutschen Außenhandelspolitik von den frühen 1860er Jahren bis zum Ersten Weltkrieg nachgezeichnet. Alle Kapitel, die unterschiedliche Perioden betrachten, durchzieht die Frage, inwieweit die deutsche Außenhandelspolitik in ihren Gestaltungsspielräumen, Entscheidungsprozessen und Ergebnissen unter dem Druck der ersten ökonomischen Globalisierungswelle einen Wandel erfuhr.


Datentabellen in HISTAT:
A.01 Deutscher Export und Weltexport (1872-1913)
A.02 Deutsche Zahlungsbilanz und Auslandsanlagen (1883-1913)
A.03 Regionalstruktur des deutschen Exports (1889-1913)
A.04 Regionalstruktur des deutschen Imports (1889-1913)
A.05 Weizen: Deutsche Produktion und Außenhandelsverflechtung (1880-1913)
A.06 Kupfer: Deutsche Produktion und Außenhandelsverflechtung (1880-1912)
A.07 Deutsches Protektionsniveau (1889-1913)
B.01 Anteile einzelner Länder am Weltexport (1874-1913)
B.02 Deutsche Export- und Importquote (1874-1913)
B.03 Deutscher Export: Haupthandelspartner (1889-1913)
B.04 Deutscher Import: Haupthandelspartner (1889-1913)
B.05 Import einzelner Waren und Warengruppen (1880-1913)
B.06 Export einzelner Waren und Warengruppen (1880-1913)