The Oregon Anti-Apartheid Scrapbook is made up of newspaper clippings assembled by OSU history department faculty member Ed Ferguson. Ferguson, a specialist in African history, served as an associate professor in the history department from 1979-1991. The scrapbook documents the protest and educational campaign led by the OSU African Students Association (ASA) in response to wrestling coach Dale Thomas' association with the South African wrestling community. Thomas' hosting of visiting South African coaches and proposed team tour of the country drew fire because of an international ban upon competition with South African athletes as a protest of the racist apartheid political system. Taken primarily from the OSU Barometer, the Corvallis Gazette-Times, and The Oregonian newspapers, these clippings include editorials about the campaign, articles about campaign presentations sponsored by the ASA on apartheid, and stories about public campus forums about the topic. The clippings date from 1980-1982 and include letters to the editor by Ferguson and stories about his involvement in the forums. Entitled "Enforcing the International Sports Boycott of South Africa at OSU: News Clippings from the Struggle" the scrapbook is a photocopy of the original which is a part of the Oregon Anti-Apartheid Files currently described as part of the African Activist Archives Project at Michigan State University.
This paper locates the understanding of the organisation of work and worker agency on South African gold mines within the context of the racialisation and deracialisation of the economic and labour market strategies of the colonial, apartheid and post-apartheid mining regimes. It argues that as much as racial and coercive labour practices profited the gold mining companies, they were not sustainable. The mineworkers were not passive acceptors of racial and coercive forms of labour control. The post-apartheid work order led to the restructuring of the gold mining workplace towards efficiency, productivity and equity. This signalled a shift from worker coercion to consent in the day-to-day running of the production process inside the pit. The paper calls attention to workers' subjective orientation, agency and resilience to repressive and contemporary work structures – not just as recipients but also as shapers of such work structures within the politics, limits and contradictions of capitalist production systems. [Agence de travailleur sous la période coloniale, dans le cadre des activités aurifères pendant et après l'apartheid]. Ce document éclaire sur la compréhension de l'organisation du travail et de l'agence du travailleur des mines d'or sud-africaines dans le contexte de la ségrégation raciale et celui de la non-ségrégation raciale des stratégies économiques et du marché du travail des époques coloniale, d'apartheid et des régimes miniers après l'ère de l'apartheid. Il fait valoir que, au temps où la race et les pratiques de travail forcé profitaient aux compagnies minières d'or, elles n'étaient pas durables. Les mineurs n'étaient pas des accepteurs passifs face aux aspects liés à la race et à la contrainte en rapport au contrôle de la main d'œuvre. L'ordre sur le travail qui intervint après la période de l'apartheid a conduit à la restructuration du travail des mines d'or vers l'efficacité, la productivité et l'équité. Ce fut un signal pour un changement partant de la coercition des travailleurs à consentir dans la foulée et au jour le jour, à un processus de production à l'intérieur même de la fosse. Le document attire l'attention des travailleurs sur l'orientation subjective, l'agence et la flexibilité par rapport aux structures de travail contemporaines et répressives – et pas seulement en tant que bénéficiaires mais aussi comme innovateurs de telles structures au sein de la sphère politique, les limites et les contradictions des systèmes de production capitaliste.
Mots-clés: l'apartheid; la démocratie; l'exploitation des mines d'or; le marché du travail; les travailleurs; l'Afrique du Sud
La référence à l'apartheid au sujet de la situation en Israël-Palestine n'est pas nouvelle, et prend différentes formes. Suite à l'érection du Mur en partie sur les terres palestiniennes et au désengagement unilatéral de Gaza, le livre intitulé «Palestine, Peace not Apartheid» de l'ancien président des Etats-Unis et Prix Nobel de la paix Jimmy Carter et la polémique qui s'ensuivit ont relancé débat sur la validité ou l'ignominie de l'analogie. Elle est à nouveau utilisée pour stigmatiser l'Etat d'Israël et la guerre implacable menée à Gaza. Cette analogie récurrente fait-elle sens, et a-t-elle une quelconque portée politique? Il faut tout d'abord préciser que l'apartheid sud-africain, qui signifiait « développement séparé des races » en afrikaans, la langue des colons afrikaners d'origine hollandaise, était avant tout une pratique de gouvernement qui a systématisé les principes ségrégatifs hérités de la période coloniale. L'apartheid reposait sur une normalisation et une hiérarchisation strictes de catégories raciales et sur un ensemble de techniques spatiales de gouvernement et de domination. Il est en fait possible de distinguer trois apartheids différents et en partie successifs. L'«apartheid mesquin», le plus fameux et le plus proche des pratiques ségrégationnistes du sud des Etats-Unis, régissait l'usage séparé des espaces publics et même des espaces domestiques ainsi que les relations sociales entre groupes hiérarchisés. Il était avant tout destiné à satisfaire l'ego des petits Blancs et à maintenir dans un état de domination permanente la majorité de la population. L'«apartheid résidentiel» - ou apartheid urbain - cantonnait, cette fois à l'échelle des agglomérations, les différents groupes raciaux dans des zones bien délimitées, les townships des Noirs, Métis et Indiens étant même séparés de la véritable cité (au sens municipal), celle du centre-ville et des quartiers blancs, par une zone tampon. Le «grand apartheid» enfin, qui cette fois visait à établir une certaine décolonisation interne en accordant l'indépendance aux fameux bantoustans formés de terres discontinues et totalement dépendants économiquement, et à se débarrasser ainsi du problème politique des droits civiques et politiques de la majorité de la population devenue pseudo-citoyenne de ces pseudo-Etats. On connaît l'échec de cette stratégie cynique. Aussi dans les différents usages de l'analogie avec l'apartheid, il faut se demander de quel apartheid il s'agit pour en juger la pertinence et surtout la portée politique. L'analogie radicale se fait de manière indifférenciée avec les trois apartheids, c'est celle qui s'était exprimée par exemple lors de la conférence de Durban sur le racisme. Elle vise à assimiler l'Etat d'Israël à un Etat raciste de par sa définition religieuse et le statut accordé aux populations arabes. Pris dans les frontières de 1967, et sans nier certaines discriminations, en particulier dans l'accès à l'armée, le contresens est évident. Les droits civiques et politiques étant reconnus pour tous, la séparation légale des communautés fonctionne sur tout dans le domaine judiciaire, avec un droit de la personne communautarisé et religieux emprunté aux empires cosmopolites et notamment à la pratique du Millet dans l'Empire ottoman. Pris dans les frontières définies par l'occupation des territoires palestiniens, l'analogie prend plus de sens ; elle est d'ailleurs utilisée par une partie de la gauche israélienne et, de fait, par une partie de la droite qui s'alarme d'une possible majorité non juive en Israël. Problème qui nécessiterait des solutions territoriales et politiques pour pouvoir rester dans la catégorie des Etats démocratiques du camp occidental, c'était le fondement de la politique unilatérale de désengagement de Gaza menée par Sharon. L'analogie faite par le camp de la paix et par des observateurs internationaux qui ne sont pas antisionistes, celle qu'a osée par exemple l'ex-président Carter, repose donc exclusivement sur le traitement des territoires occupés et s'effectue avec le «grand apartheid» et ses bantoustans. Pour efficace et pédagogique qu'elle soit, l'analogie peut tout de même mener à la confusion. Là où le « grand apartheid » pouvait être vu comme postcolonial dans le sens où il rompait avec une logique d'appro-priation territoriale pour promouvoir une seule logique d'exploitation, les pratiques israéliennes de la colonisation d'une part et de la cantonalisation dans une enclave fermée de l'autre, sont encore marquées par la logique de conquête. Elles s'éloignent de plus en plus de celle de l'exploitation de la main-d'œuvre, mais aussi d'une éventuelle restauration de souveraineté des Territoires dans leur intégrité. La voie d'un accord de paix, que semble souhaiter la nouvelle administration américaine, sera plus que jamais conditionnée à des démantèlements et à l'invention de formules territoriales complexes et négociées telles que celles introduites par l'Initiative de Genève.
In this article it is argued that apartheid, as idea-historical phenomenon, needs to be understood against the background of a short comparison between modern and premodern thought. Apartheid was, in many respects, a theoretical and practical manifestation of modernism. As such, it was by no means a modern anomaly, or a phenomenon that contradicted the fundamental assumptions of modern philosophical and political thought. The first section of this article addresses only a single aspect of traditional thought, namely the idea of being understood as circular event. Traditional thought understood being as emanating from, and returning to a first principle, namely the Good (Plato), the One (Plotinus), or God (Aquinas). The ensuing section discusses only a single aspect of modernism, namely its understanding of being not as circular event, but as a neutral, spatial, and linear grid upon which reality can be mapped. Once mapped on such a grid, according to modernism, being can be experienced as a "standing reserve" (or as an always available resource) to be controlled and used at will by the modern subject. In the third section of this article, it is argued that apartheid was made possible by the above ontological presupposition. According to the apartheid state, being could, in principle, be spatialised on a neutral grid, and thus directed and controlled from the vantage point of the sovereign subject. The concluding section focuses on the much-discredited community, the Afrikaners. Despite disclaimers among Afrikaners, the heavy burden of the apartheid legacy rests squarely on their shoulders. However, it will also be argued that Afrikaners, if given the opportunity, may provide us in future with important examples of a politics that moves beyond the spatialising and geometrising ambitions of the modern state. In a hermeneutical re-appropriation of their own pre-modern tradition, Afrikaners may, in collaboration with other communities, help show a way toward a traditional politics of place (rather than the modern politics of space).