Classical economics after Sraffa
In: Cahiers d'économie Politique, Band 69, Heft 2, S. 45-71
L'édition de The Works and Correspondence of David Ricardo et surtout l'Introduction de Piero Sraffa au Volume I, contenant les Principes de Ricardo (Sraffa, 1951), ainsi que son ouvrage Production de marchandises par des marchandises (Sraffa, 1960), eurent un impact majeur sur la façon dont les économistes classiques et surtout Ricardo sont vus aujourd'hui. L'article montre tout d'abord comment les contributions de Sraffa apportent un nouvel éclairage sur la pièce maîtresse de l'économie classique—la théorie de la valeur et de la répartition. Cette dernière constitue la base de toutes les autres analyses économiques, telles que les problèmes d'accumulation du capital et de développement économique, du commerce extérieur et de la fiscalité. À Sraffa revient le mérite d'avoir libéré cette approche d'épaisses couches de mauvaise interprétation et d'avoir montré qu'elle avait été abandonnée à tort—"submerged and forgotten"— prématurément. En particulier, l'approche classique n'était pas viciée sans remède, ce que sa reformulation et son élaboration par Sraffa ont démontré. Deuxièmement, l'article illustre la fécondité de cette approche classique reformulée en évoquant le travail fait sur sa base dans plusieurs domaines de recherche, tels que la production, les ressources naturelles rares, la répartition des revenus, la croissance économique et le commerce extérieur. Troisièmement, l'approche classique s'est avérée non seulement capable de fournir une base solide pour la poursuite des recherches, mais elle a également fourni un point de vue à partir duquel des lacunes importantes de la théorie marginaliste peuvent être repérées, ce qui était auparavant passé inaperçu. Apparemment, le développement de la science économique ne suit pas une trajectoire façonnée par un mécanisme de sélection parfaite qui abandonne tout ce qui est erroné et faible et conserve tout ce qui est vrai et utile. Après Sraffa la science économique n'est plus ce qu'elle était auparavant