International audience In this article, Algeria's de-industrialization is examined from the perspective of property rights. Often in the background of any reflection, this issue is usually addressed in a superficial manner, if not completely ignored. However, it seems to be a particularly relevant thread to link recurrent problems raised by the industrial question, which is not usually analyzed in such a way. It is addressed here from a historical perspective that reveals its complexity and ideas are put forward for the construction of an analytical framework. ; Dans cet article, la désindustrialisation en Algérie est interrogée sous l'angle des droits de propriété. Resté en arrière-plan de la réflexion, ce sujet est traité généralement de manière superficielle, s'il n'est pas totalement éludé. Or, il paraît un fil conducteur particulièrement pertinent pour faire le lien entre des problèmes récurrents soulevés par la question industrielle, que l'on n'a pas l'habitude d'analyser sous ce prisme. Il est abordé ici sous un angle historique qui en révèle toute la complexité et indique des pistes pour la construction d'un cadre analytique.
International audience ; The Jews of Algeria, who had been full French citizens since the « Crémieux decree » of October 24, 1870, were brutally relegated to the condition of simple "French subjects" by the Vichy regime's law of October 7, 1940 which repealed the decree which had originally collectively awarded them full citizenship. The Jews who were natives of the three districts of Algeria (the « departments » of Algiers, Oran and Constantine) remained French subjects whose civil rights, and effective and personal statuses remained dependent on French law But stripped of their French citizenship, their political rights were aligned on the lower status of Algerian Muslim natives. Those who resided in metropolitan France in 1940 were moreover victims of German decrees of exclusion in the directly German-administered areas of northern France, and of Vichy edicts in both the north and south of the country, aimed at excluding Jews from the national community. The measures of anti-Jewish legislation included a specific census of Jews, the special marking of their identity and rationing documents economic spoliation, the compulsory wearing of yellow stars, arrests, round-ups and internment. It is thus that Algerian Jews who had resided in metropolitan France for years, and sometimes for decades, or were simply caught up passing through there at the time, were among the six million Jews killed during the Shoah.According the historian Serge Klarsfeld, nearly 76,000 Jews then in France were deported, mostly to Auschwitz death camp. Only 3,860 survived. One should add that a further 3,000 Jews died in internment camps in France itself. Among these 80,000 victims, S. Klarsfeld estimated that there were 24,500 French Jews or French Jewish subjects, the rest being of other nationalities. Among the 24,500, there were about 1,500 natives of Algeria. Ever since the very first deportation convoy of March 27, 1942, French Jews and immigrants of other nationalities found themselves side-by-side in the same railway carriages. Among the internment records opened in their names in the "Fichiers juif" (listings of Jews), or on the lists of deportees, French Jews appear as "French subjects" (SF) or "Of French origin" (FO), or sometimes, as "French protégés." In Marseilles, many Jews were arrested during « Aktion Tiger », the code name given to the round-up carried out in the "old harbor" area of the city in January 1943. These Jews made up a majority (780 among 994 deportees) of the deportees sent by convoy number 52 to Sobibor death camp on March 23, 1943. Some 571 of these deportees held one of the multiple forms of legal attachment to French nationality: They were either born French or had opted to become French, or were French by marriage, or were naturalized or declared French, or were French protégés or French subjects. Some 212 of them, including 198 who were resident of, or refugees in, Marseille, were originally from Algeria. There were no survivors from this convoy.The total number of Jews deported who were from the Constantine district, ie the subject of this study, was 218 including 139 men, 58 women and 21 minors aged under 18 including some very young children. The highest number of deportees (86) was from the city of Constantine itself; 45 men, 30 women and 11 children. Just 13 survived. The number from other cities in the Constantine district were 30 from the city of Bône, 17 from Bougie, 12 from Sétif and 11 each from the towns of Aïn Beïda and Guelma. There were ten deportees each from the cities of Batna and Philippeville. Many individual records from the "listings of Jews" kept by the French National Archives at the Paris Shoah Memorial show that in a way, the victims sought to resist their fate: One sometimes reads "CA" (Married to an Aryan), "half-Jews," "says he (or she) is not Jewish", (Christian) "Orthodox", "Copt," "Muslim," "Ward of the Nation" or even "Spanish subject". All these self-descriptions concerning other nationalities or religions were aimed at avoiding deportation. Right to the end, the Jews of Constantine, of Algeria and of elsewhere did all they could, alas often without success, to defeat the exterminating logic of the Third Reich which was largely helped by the zealous leaders of the French (Vichy) state. Alas, only very few of the individual records carry at the top of them the word: "Escaped." ; Citoyens français depuis près d'un siècle, en vertu du décret Crémieux du 24 octobre 1870, les Juifs d'Algérie, où qu'ils vivent, se voient brutalement relégués à la condition de simples « sujets français » par la loi du 7 octobre 1940 qui abroge le décret de naturalisation collective. Les Juifs indigènes des trois départements restent des sujets français dont les droits civils, le statut réel ainsi que le statut personnel demeurent réglés par la loi française. Mais, déchus de leur citoyenneté française, leurs droits politiques sont désormais alignés sur ceux des indigènes musulmans algériens. Ceux d'entre eux qui vivent en France métropolitaine en 1940 ont, au surplus, été victimes, des mesures d'exclusion allemandes (en zone nord) et vichyssoises (dans les deux zones) visant à éliminer les Juifs de la communauté nationale : législation antijuive, recensement, marquage des papiers d'identité et d'alimentation, exclusions professionnelles, spoliation économique, port de l'étoile jaune, arrestations, rafles et internement. C'est ainsi qu'établis en France depuis plusieurs années, voire des décennies, ou simplement de passage, des Juifs d'Algérie s'inscrivent parmi les six millions de morts de la Shoah.Suivant les recherches entreprises par l'historien Serge Klarsfeld, près de 76 000 Juifs de France furent déportés, la plupart vers Auschwitz ; seuls 3 860 d'entre eux environ survécurent. Il faut y ajouter quelque 3 000 Juifs qui moururent dans les camps d'internement en France. Sur ces 80 000 victimes au total, S. Klarsfeld dénombre environ 24 500 Juifs français ou sujets français, dont environ 1 500 natifs d'Algérie. Dès le premier convoi de déportation, le 27 mars 1942, des Juifs français et immigrés se sont côtoyés dans les mêmes wagons. Sur les fiches d'internement établies à leurs noms dans les « Fichiers juifs » ou encore sur les listes de déportation, ils figurent comme « sujets français » (SF), « Français d'origine » (FO) ou parfois, « protégés français ». À Marseille, de nombreux Juifs sont arrêtés au cours de l'« Aktion Tiger », nom de code donné à la rafle du Vieux-Port de la fin janvier 1943. Ils constituent la grande majorité des déportés du convoi n° 52 parti le 23 mars 1943 vers le camp de Sobibór (780 sur 994). La plupart des déportés, soit 571, possédaient l'une des multiples formes juridiques de rattachement à la nationalité française : Français d'origine, Français par option, Français par mariage, Français naturalisé, Français par déclaration, protégé français, ou encore sujet français. 212 d'entre eux étaient natifs d'Algérie, dont 198 domiciliés ou réfugiés à Marseille. Aucun déporté de ce convoi n'est revenu.Le bilan de la déportation des Juifs originaires du Constantinois – objet de cette étude –, se monte à 218 personnes : 139 hommes, 58 femmes et 21 enfants de moins de 18 ans, parmi lesquels de très jeunes enfants. Le nombre de déportés (86) est le plus élevé pour Constantine-même : 45 hommes, 30 femmes et 11 enfants. Seuls 13 d'entre eux survécurent. Suivent les villes de Bône (30 déportés), de Bougie (17 déportés), de Sétif (12 déportés) puis les deux localités d'Aïn Beïda et de Guelma, avec chacune 11 déportés. Les villes de Batna et de Philippeville enregistrent respectivement 10 déportés. Nombreuses sont les fiches des « Fichiers juifs », conservées par les Archives nationales au Mémorial de la Shoah qui témoignent, à leur façon, de leurs tentatives de résistance : on y lit parfois sur leurs en-têtes, des mentions telles que "CA" (conjoint d'aryen), "demi Juif", "se dit non Juif(ve)", "orthodoxe", "copte", "musulman", ou "pupille de la nation", ou encore "citoyen espagnol" – autant de situations, autant de nationalités ou de confessions, censées les épargner de la déportation. Jusqu'au bout, les Juifs de Constantine, d'Algérie et d'ailleurs ont tout fait pour déjouer la logique exterminatrice impulsée par le Troisième Reich à laquelle ont largement collaboré les dirigeants zélés de l'État français, trop souvent, hélas, sans y réussir. Sur peu, trop peu de fiches, figure en en-tête, la mention "évadé".
In reliance upon contrastive analysis, our study examines the standpoints which become manifest through the use of terminology as it relates to public policy in security matters. Our research rests upon a selection of non-binding instruments in French and in Spanish, published between 2001 and 2018 by the European Commission and by two Member States, namely France and Spain.Behind our decision to analyse documents issued by both European and domestic authorities, lie peculiarities in the way institutional discourse is produced. Recent studies in the area have shown that such discourse fosters a rhetoric of consensus, and tends to drown political debate. As it happens, these communication strategies themselves reflect clear-cut ideological standpoints. By examining how such terms circulate in an environment as diverse as the EU, one uncovers discrepancies that prove to be typical of the varied utterances produced in collective security matters.For our purpose here, we have adopted a theoretical approach that weaves the study of terminology into certain notions of French discourse analysis (ADF). Terminology places the term itself, i.e. the lexical unit used in a specialised field of knowledge, at its very core. Our own study will therefore focus on the value which the lexicon acquires when uttered by a legitimate authority – the institution – in the specific area of security policy. Terminological research has gradually shown that like lexical units, terms are bound both to the context in which they are used and to the circumstances in which their surrounding discourse is produced. Variants in the expressions used, as these emerge from each sub-corpus, will thus depend on the linguistic and extra-linguistic environment surrounding use of the term. Against that background, we have set out to ascertain whether the variants might be symptomatic of discrepant ideological standpoints. In that sense, ADF, which has traditionally dealt with the ideologies underpinning language, lends us the notions one requires to grasp the reasons that may lie behind shifts in a given term. The methodological approach has allowed us to combine lexicometric analysis of the corpus with detailed, in-context observation of a term's inter-textual recurrences and terminographical sources. We set out our results further to a course of analysis which in reliance on deductive method, begins with selecting certain terms: "prévention", "détection", "répression", "combattant terroriste étranger" et "criminalité transfrontalière". The terms have been selected based upon upstream research into the literature of international relations, and typify the tensions that feed into academic, political and legal debate. In the first section, we examine the terms which pertain to strategic action ("prévention", "détection", "répression"), and in the second, we reflect on how the notions of a threat and the enemy have been conceptualised ("combattant terroriste étranger" and "criminalité transfrontalière"). Accordingly, we shall first scrutinise the stages proper to deterrence, prosecution and sentencing, before examining two expressions that are ambiguous from both a terminological and a rhetorical standpoint. These refer to the notion of border ("frontière") and to belonging to a State.In conclusion, our work has been designed to examine the mismatches and interpretative loopholes that are generated, as terms circulate and are put to the purpose of legitimising rhetorical practices. Our thesis will demonstrate that at the end of the day, institutional discourse in security matters has obscured a debate which is nonetheless very much alive, and a worthwhile topic of concern to a far wider public ; Le présent travail se propose d'examiner, par une analyse contrastive, les positionnements qui ressortent d'une terminologie relative aux politiques publiques sécuritaires. Cette recherche s'appuie sur une sélection de textes juridiques non contraignants, en français et en espagnol, publiés entre 2001 et 2018 par la Commission européenne et deux États membres : la France et l'Espagne. Le choix d'analyser les actes émis par les autorités européennes et nationales découle de certaines spécificités qui caractérisent la production du discours institutionnel. Les études récentes dans ce champ de recherche ont démontré que celles-ci tendent à favoriser une rhétorique consensuelle qui soit à même de désamorcer le débat politique. Or, ces stratégies discursives comportent en elles-mêmes la trace de positionnements idéologiques précis. L'observation de la circulation des termes, dans un contexte pluriel comme celui de l'UE, permet alors de détecter les discordances qui caractérisent les productions discursives plurielles concernant la sécurité commune. Pour ce faire, nous avons adopté une approche théorique qui articule la terminologie à certaines notions de l'analyse du discours « à la française » (ADF). La terminologie place le terme, à savoir l'unité lexicale utilisée dans un domaine spécialisé de la connaissance, au centre de sa réflexion. Nous focalisons donc notre étude sur la valeur que le lexique acquiert lorsqu'il est prononcé par une autorité légitime – l'institution – dans le secteur spécifique des politiques sécuritaires. La recherche terminologique a progressivement montré que les termes, comme les unités lexicales, sont liés au contexte d'utilisation et aux conditions de production du discours dans lequel ils s'insèrent. Les variantes dénominatives, qui émergent des sous-corpus, dépendent donc du contexte linguistique et extralinguistique qui entoure l'utilisation du terme. À partir de cet arrière-plan, nous nous sommes demandé si les variantes pouvaient être le symptôme de positions idéologiques discordantes. En ce sens, l'ADF, qui s'intéresse traditionnellement aux idéologies sous-jacentes au langage, nous a fourni les notions nécessaires pour comprendre les raisons pouvant expliquer la variation d'un terme. L'approche méthodologique nous a permis de combiner une analyse lexicométrique du corpus à une observation détaillée du terme dans son contexte, dans les reprises intertextuelles et dans les sources terminographiques. Nos résultats sont présentés après un parcours d'analyse qui commence, selon une méthode déductive, par le choix de certains termes : « prévention», « détection», « répression », « combattant terroriste étranger » et « criminalité transfrontalière». Ces derniers ont été sélectionnés sur la base de recherches menées en amont dans la littérature des relations internationales et sont représentatifs de certaines tensions qui alimentent le débat académique, politique et juridique. Il s'agit, d'une part, d'observer les termes concernant les actions stratégiques (« prévention », « détection », « répression ») et, d'autre part, de réfléchir à la conceptualisation de la menace et de l'ennemi (« combattant terroriste étranger » et « criminalité transfrontalière »). Dans le premier cas, nous nous attardons notamment sur les différentes temporalités qui caractérisent les stratégies de dissuasion et de condamnation d'une infraction ; dans le second cas, nous observons deux dénominations qui présentent des ambiguïtés sur le plan terminologique et discursif et qui évoquent le concept de « frontière » et d'appartenance à un État. En conclusion, notre travail vise à observer les décalages et les ouvertures interprétatives qui se créent lorsque des termes circulent et sont utilisés pour légitimer des pratiques discursives. La thèse montre que le discours institutionnel sur la sécurité finit par occulter les débats qui pourtant sont bien présents et qui devraient donc être explicitement inclus dans l'espace public
In 1955, the Maspétiol commission of the French government made a negative economic balance sheet of colonization in Algeria. This balance sheet has been analyzed by historians of the economy in terms of costs / benefits for the metropolis and the colony. According to this current of colonization costs, the investments and public expenditures made in Algeria were financed by the metropolis and therefore borne by the metropolitan taxpayer. The thesis defended here is that the main cause of the negativity of the balance sheet lies in the structure of the colonial economy which did not generate enough public revenue to finance economic and social development, which required the financial support of the metropolis (plan de Constantine, 1958).The balance sheet is therefore envisaged as the result of policies pursued throughout the colonial period, more precisely the intervention of the state in economic activity since the beginning of colonization. This work, based on the literature on the economic balance sheet and more broadly on the economy of colonial Algeria as well as on unpublished archive data, shows that the so-called development policy was detrimental to the economic and social levels (1830-1900). Budget, legislative and monetary measures applied in the framework of public economic and social investments have been disadvantageous for public finances on the one hand, and for the human development of the native population on the other hand. The equipment realized (mainly in the railways) have stifled public spending in the colony without contributing to lower transport costs. Private investment in export viticulture, supported by the state, did not participate in the financing of public revenues due to absence of taxation. Regarding the policy towards the native population, it has resulted in the degradation of its heritage following land expropriation operations, as well as the fines and the taxation applied by the administration towards it. Is then asked the counterfactual question to know what would have been the Algerian economy in the absence of colonization. To answer, it is assumed that the colonial system materialized in discrimination between natives and europeans, whose legal basis was the code of indigénat. Under this hypothesis, the question is reformulated: Algeria's economic growth (gdp per capita) would have been greater if public spending on education and health had not been discriminatory between natives and europeans? The database constructed to try to give an empirical answer to this question identifies public expenditure on education and health and allocates them to the two types of population over the period 1901-1937. The data obtained clearly illustrate at the descriptive level the link between colonial politics and the balance sheet (dividing of education and health expenditure between natives and european and gdp per capita). But econometrically, the obstacles to establishing a causal relationship between spending on human capital and economic growth have prevented this search from reaching the stage of counterfactual simulation. This incompleteness is explained, on the one hand, by the state of the art theoretical on the question, on the other hand, the fact that the limitations of the available data did not allow us to go further in the construction of a causal relationship, replacing in particular the gdp per capita with a human development indicator. However, incompleteness of the counterfactual scenario does not invalidate the established results by qualitative study from literature and archival documents. This research paves the way by showing the possibility of a cliometric and counterfactual approach on this subject.This thesis calls for a future collaboration between economic economists and historians to construct the missing data. ; En 1955, la commission Maspétiol du gouvernement français faisait un bilan économique négatif de la colonisation en Algérie. Ce bilan a été analysé par des historiens de l'économie sous l'angle des coûts/bénéfices pour la métropole et la colonie. Selon ce courant dit des coûts de la colonisation, les investissements et dépenses publiques effectuées en Algérie ont été financées par la métropole et par conséquent supportés par le contribuable métropolitain. La thèse défendue ici est quela principale cause de la négativité du bilan réside dans la structure de l'économie coloniale qui ne permettait pas de dégager assez de recettes publiques pour financer le développement économique et social, lequel nécessita l'appui financier de la métropole (plan de Constantine, 1958). Le bilan est dès lors envisagé comme le résultat de politiques poursuivies sur l'ensemble de la période coloniale, plus précisément de l'intervention de l'État dans l'activité économique depuis les débuts de la colonisation.Ce travail, en s'appuyant sur la littérature sur le bilan économique et plus largement sur l'économie de l'Algérie coloniale ainsi que sur des données d'archives inédites, montre que la politique dite de mise en valeur fut préjudiciable aux niveaux économique et social (1830-1900). Les mesures budgétaires,législatives et monétaires appliquées dans le cadre d'investissements publics économiques et sociaux ont été désavantageuses pour les finances publiques d'une part, et pour le développement humain de la population autochtone d'autre part. Les équipements réalisés (essentiellement dans les chemins de fer)ont plombé les dépenses publiques de la colonie sans contribuer à faire baisser les coûts de transport.L'investissement privé dans la viticulture d'exportation, soutenu par l'État, n'a pas participé au financement des recettes publiques en raison de l'absence d'imposition. Quant à la politique menéeenvers la population autochtone, elle s'est traduite par la dégradation de son patrimoine suite auxopérations d'expropriations des terres, ainsi qu'aux amendes et à la fiscalité appliquées parl'administration à son égard. Est posée ensuite la question contrefactuelle de savoir ce qu'aurait étél'économie algérienne en l'absence de la colonisation. Pour y répondre, il est supposé que le systèmecolonial se matérialisait dans la discrimination entre autochtones et européens, dont le fondement légalétait le code de l'indigénat. Sous cette hypothèse, la question se reformule ainsi : la croissanceéconomique (Pib/tête) de l'Algérie aurait-elle été plus importante si les dépenses publiques d'éducationet de santé n'avaient pas été discriminatoires entre indigènes et européens ? La base de donnéesconstruite pour tenter de donner une réponse empirique à cette question identifie les dépensespubliques d'éducation et de santé et les répartit entre les deux types de population sur la période 1901-1937. Les données obtenues illustrent clairement au niveau descriptif le lien entre la politiquecoloniale et le bilan (répartition des dépenses d'éducation et de santé entre autochtone et européen etrevenu par tête). Mais sur le plan économétrique, les obstacles à l'établissement d'une relation decausalité entre les dépenses en capital humain et la croissance économique ont empêché cetterecherche d'arriver au stade de la simulation contrefactuelle. Cet inachèvement est expliqué, d'unepart, par l'état de l'art théorique sur la question, d'autre part, le fait que les limites des donnéesdisponibles ne permettaient pas d'aller plus loin dans la construction d'une relation de causalité, enremplaçant notamment le Pib/tête par un indicateur de développement humain.
Mention très honorable ; Since 1980 the municipalities are at the center of the decentralization policy in Côte d'Ivoire. Contrary to what one might think, communalization is not an innovation in Côte d'Ivoire. During the colonial period, Côte d'Ivoire has experienced three types of municipalities: Mixed communes, average performance of municipalities and self-governing communes. From 1980 to 2011, the number of full-function communes has increased from 37 to 197; then to 1295 in 2011. Thirty three years later, local actors are still looking for an appropriate strategy to satisfy the needs expressed by the population in the municipalities. The main question is to know, that the decentralization policy initiated in 1980 improved the conditions and living environment of the populations in a context of financial crisis and socio-political and military instability? This is to analyze the effects of a policy promoted by the state under the pressure of donors. The objective is to draw up a report of the decentralization policy in local development process from the examples of communal management to Alépé, to Taabo, and to Yopougon.The investigation method was essentially qualitative, but it called at times to quantitative data and an inventory of municipal investments to facilitate understanding. This choice was guided by the need to identify the existing order to facilitate a contributory approach in improving the living and environment conditions of the population. For good visibility in the work, we formed work teams to carry out the survey research in the field. The survey covered 810 household heads (RGPH-98), selected on the basis of the criteria of number of years of residence in the municipality (minimum 5 years); age of household head (at least 30 years); the exercise of a profession permanently in the municipal area.The results obtained were recorded in tables, and then transcribed as maps and graphs. The resulting tables outline the investments in areas of intervention of the actors of community development and propose a classification of such investments in priority order. The Analysis of the results made it possible to highlight the needs expressed by the populations in order of priority.After thirty three years of implementation of the decentralization policy, mayors and their partners have created a range of facilities and infrastructure in the municipalities of Alépé, Taabo and Yopougon. The areas that have been the subject of municipal investments are education, health, the various networks and roads, electrification, water supply, sports and leisure, security, urban planning, the human and socio-economic field. However, people believe that these achievements do not adequately address their concerns. This explains their disappointment. The challenges are enormous and concern also the institutional and legal dysfunction, ineffectiveness of the accompanying measures, training of local actors, the lack of communication between elected officials and citizens, the failure of household waste management systems, endless conflict of urban land, the dwindling financial resources and above all too stifling guardianship; etc. We can finally say that the results of the decentralization policy are mitigated.However the effectiveness of this policy means building the institutional capacity of the municipalities, the consistency of local initiatives, the effectiveness of the transfer of skills, the emergence of the local economy, the adaptation of methods of intervention donors and promotion of decentralized cooperation, etc. ; Depuis 1980 les communes sont au centre de la politique de décentralisation en Côte d'Ivoire. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la communalisation n'est pas une innovation en Côte d'Ivoire. Pendant la période coloniale, la Côte d'Ivoire a connu trois types de communes : Les communes mixtes, les communes de moyen exercice et les communes de plein exercice. De 1980 à 2011, le nombre des communes de plein exercice est passé de 37 à 197 ; puis à 1295 en 2011.Trente trois ans après, les acteurs locaux sont encore à la recherche d'une stratégie adéquate pour satisfaire les besoins exprimés par les populations dans les communes. La question principale est de savoir si la politique de décentralisation engagée en 1980 a-t-elle permis d'améliorer les conditions et le cadre de vie des populations dans un contexte de crise de financière et d'instabilité socio-politique et militaire ? Il s'agit d'analyser les effets d'une politique impulsée par l'Etat sous la pression des bailleurs de fonds. L'objectif est de dresser le bilan de la politique de décentralisation dans le processus de développement local à partir des exemples de gestion communale d'Alépé, de Taabo et de Yopougon. La méthode d'investigation a été essentiellement qualitative mais, elle a fait appel par moments à des données quantitatives et à l'inventaire des investissements communaux pour faciliter la compréhension. Ce choix a été guidé par le souci de cerner l'existant afin de faciliter une approche contributive dans l'amélioration des conditions et du cadre de vie des populations. Pour une bonne visibilité dans le travail, nous avons constitué des équipes de travail pour réaliser l'enquête d'opinion sur le terrain. L'enquête a porté sur 810 chefs de ménage (RGPH-98), choisis sur la base des critères du nombre d'année de résidence dans la commune (au minimum 5ans) ; l'âge du chef de ménage (30 ans au moins) ; l'exercice d'une profession de manière permanente sur le périmètre communal.Les résultats obtenus ont été consignés dans des tableaux, puis transcrits sous forme de cartes et de graphiques. Les tableaux obtenus donnent un aperçu des investissements dans les domaines d'interventions des acteurs du développement communal et proposent une classification desdits investissements par ordre de priorité. L'analyse des résultats a permis de mettre en évidence les besoins exprimés par les populations par ordre de priorité. Après trente trois ans de mise en œuvre de la politique de décentralisation, les maires et leurs partenaires ont créé de nombreux équipements et des infrastructures dans les communes d'Alépé, de Taabo et de Yopougon. Les domaines qui ont fait l'objet d'investissements communaux sont l'éducation, la santé, les réseaux divers et la voirie, l'électrification, l'adduction d'eau, les sports et loisirs, la sécurité, l'urbanisme, la promotion humaine, et le domaine socio-économique. Toutefois, les populations estiment que ces réalisations ne prennent pas suffisamment en compte leurs préoccupations. Ce qui explique leur déception. Les défis à relever sont énormes et concernent tout aussi bien le dysfonctionnement institutionnel et juridique, l'ineffectivité des mesures d'accompagnement, la formation des acteurs locaux, le déficit de communication entre élus et administrés, la défaillance des systèmes de gestion des ordures ménagères, les interminables confits de foncier urbain, l'amenuisement des ressources financières et surtout une tutelle trop étouffante ; etc. On peut finalement affirmer que le bilan de la politique de décentralisation est mitigé. Toutefois l'efficacité de cette politique passe par le renforcement de la capacité institutionnelle des communes, la cohérence des initiatives locales, l'effectivité du transfert des compétences, l'émergence de l'économie locale, l'adaptation des modes d'intervention des bailleurs de fonds et la promotion de la coopération décentralisée, etc.
REFORM. not. f. Restoration in order, in the old form, or in a better form. These things need reform, complete reform. This could only be done through general reform. Reform of the institutions. The reform of morals. Calendar reform. Many reforms have been made in this administration. RÉFORMME is also said when speaking of Horses of the cavalry, artillery, etc., which are not or are no longer in a state to serve. There was a reform of twenty horses in this regiment, which had to be replaced. A reform horse. We also say: Material under reform. Dictionary of the French Academy 8th edition (1932) The French language will always surprise: these are two practically contradictory meanings of the same reform, a term which has preoccupied us for many years. The first entry means, overall, restoring order and making it better. What is not the same thing, or, rather, not the same path to obtain the same thing: restoring in order is, in a situation of educational relevance, the equivalent of what I have called up to present to restore the academic in its rights, despoiled by so many informational practices (at the university level) and paradigmatic (at the level of the whole Moroccan educational system). The second entry means rejecting what has now been deemed unusable, outdated or foreclosed. We finish the horses well! Obviously, the contradiction is only apparent, and the second meaning is practically included in the second; you don't reform, you only make better by rejecting all or part of the object to be reformed. And it seems to us, as for the Abbé de Saint-Pierre de d'Alembert, that the education and training system is one of the "most useful establishments [which] need reform" such as these "clocks that 'you have to clean and reassemble from time to time'. However, if the lexical reason, on which I often like to base my interventions [1], somewhat delimits the semantic framework, it remains insufficient to clearly specify the critical object of my remarks. Let's reinvent the wheel a bit. From the inside of the education and training system [2], reform is a masterful call for an '" epistemological pause ", which decides to modify certain relationships to knowledge according to the following guidelines: - Academic and epistemic news insofar as the contents are both renewable at will and objects or supports of criticism and innovation, - The methodological relevance of this report which would validate its production, transmission and reception systems; including the functionality (or lapse) of concepts and educational methods implemented as well as the appropriateness of skills acquired based on future societal, human and economic needs; and so, - The efficiency of the training, in order not to waste their money and their time to the donors, the student, the employers and the community. This means that we do not start a reform, when it involves heavy funds and major risks for the future of a country, just for the pleasure of adopting a new terminology and the resulting structuring ( or translate it?). This is not just a cover. It is a conceptual instrumentalization which, to restore in law and make better, had to ensure a critical cognitive awareness, therefore a reliable diagnosis, which, even taking into account the maqâmat (informal sessions) of the public opinion, must formalize the latter and transcend it, in order to decide what is to be preserved or reformed of the system object of Reform, such as this one could be translated in the daily life of the professors, and in the performances of the establishments. The Reformation implies a new normalization. I would like in the following lines to demonstrate that despite the wealth of tables and documents produced for and around the Reformation, we forgot to include some guarantees in the quality assurance policy at University. ; RÉFORME. n. f. Rétablissement dans l'ordre, dans l'ancienne forme, ou dans une meilleure forme. Ces choses-là ont besoin de réforme, d'une réforme complète. Cela ne pourrait se faire que par une réforme générale. La réforme des institutions. La réforme des mœurs. La réforme du calendrier. On a fait de nombreuses réformes dans cette administration. RÉFORME se dit encore en parlant des Chevaux de la cavalerie, de l'artillerie, etc., qui ne sont pas ou qui ne sont plus en état de servir. Il y a eu dans ce régiment une réforme de vingt chevaux, qu'il a fallu remplacer. Un cheval de réforme. On dit de même : Du matériel en réforme. Dictionnaire de l'Académie française 8ème édition (1932) La langue française étonnera toujours : voilà deux sens pratiquement contradictoires du même réforme, vocable qui nous préoccupe depuis nombre d'années. La première entrée signifie, globalement, rétablissement dans l'ordre et rendre meilleur. Ce qui n'est pas la même chose, ou, plutôt pas le même cheminement pour obtenir la même chose : rétablir dans l'ordre est, dans une situation de pertinence pédagogique, l'équivalent de ce que j'ai appelé jusqu'à présent restaurer l'académique dans ses droits, spoliés par tant de pratiques informationnelles (au niveau de l'université) et paradigmatiques (au niveau de l'ensemble du système éducatif marocain). La deuxième entrée signifie rejeter ce qui a été jugé désormais inexploitable, dépassé ou forclos. On achève bien les chevaux ! Bien évidemment, la contradiction n'est qu'apparente, et le deuxième sens est pratiquement inclus au deuxième ; on ne réforme, on ne rend meilleur qu'en rejetant, tout ou partie de l'objet à réformer. Et il nous semble bien, comme pour l'Abbé de Saint-Pierre de d'Alembert que le système d'éducation et de formation, fait partie des «établissements les plus utiles [qui ont] besoin de réforme » telles ces « horloges qu'il faut de temps en temps nettoyer et remonter». Pourtant, si la raison lexicale, sur laquelle il me plaît souvent de fonder mes interventions[1], délimite quelque peu le cadre sémantique, elle demeure insuffisante à préciser clairement l'objet critique de mon propos. Réinventons un peu la roue. De l'intérieur du système éducatif[2] et de formation, réformer est un appel magistral d'une ''pause épistémologique'', qui décide de modifier certains rapports au savoir selon les orientations suivantes : - L'actualité académique et épistémique dans la mesure où les contenus sont à la fois renouvelables à l'envie et objets ou supports de critique et d'innovation, - La pertinence méthodologique de ce rapport qui en validerait les dispositifs de production, de transmission et de réception ; dont la fonctionnalité (ou la caducité) de concepts et des moyens pédagogiques mis en œuvre ainsi que l'opportunité des compétences acquises en fonction des besoins sociétaux, humains et économiques à venir ; et, donc, - L'efficience de la formation, dans le souci de ne point gaspiller leur argent et leur temps aux bailleurs de fonds, à l'étudiant, aux employeurs et à la communauté. C'est dire que l'on entame pas une réforme, quand celle-ci engage des fonds lourds et des risques majeurs pour le devenir d'un pays, juste pour le plaisir d'adopter une nouvelle terminologie et la structuration qui en découle (ou qu'elle traduit ?). Celle-ci n'est pas qu'un habillage. Elle est une instrumentalisation conceptuelle qui, pour rétablir dans le droit et rendre meilleur, a dû s'assurer d'une conscience cognitive critique, donc d'un diagnostic fiable, qui, même en tenant compte des maqâmat (séances informelles) de l'opinion publique, doit formaliser cette dernière et la transcender, afin de décider de ce qui est à conserver ou à réformer du système objet de Réforme, tel que celle-ci pourrait se traduire dans le quotidien des professeurs, et dans les performances des établissements. La Réforme implique une nouvelle normalisation. Je voudrais dans les lignes qui suivent démontrer qu'en dépit de la richesse des tableaux, et des documents produits pour la Réforme et autour d'elle, l'on a oublié d'inscrire quelques garanties, dans la police de l'assurance qualité à l'Université.
Oghje hè diventatu cumunu di dì chì u seculu XVI hè un'epica impurtantissima per a cultura francese : u francese, lingua « bassa » in cunfrontu incù u latinu, averebbe tandu avutu accessu à e più alte funzione di a cummunicazione. Ma, l'affirmazione segondu a quale a lingua vernaculare averebbe cambiatu di statutu hè fundata à nantu à dui testi precisi. U primu, hè l'Ordonnance di Villers-Cotterêts, prumulgatu da François 1u in u 1539 è chì face di u francese a lingua di a ghjustizia. Dece anni dopu, a Défense et Illustration de la langue française, manifestu di u gruppu di a Pléiade, scrittu da Joachim du Bellay, accerta chì a lingua francese hà e qualità necessarie per cunquistà tutti i duminii di a cultura, per via di [a creazione da imitazione /a ripruduzzione] di l'Antichi è l'arrichiscimentu di u lessicu. L'insignamentu di a literatura francese, è più particularamente à u livellu di u liceu, porta sti dui presupposti dapoi una stonda, senza piglià in cunsiderazione fatti acquisti da a ricerca.Chì, in i fatti, u cumbattu à prò di a lingua francese hà principiatu dapoi u seculu XVI, ciò chì li hà permessu di cunquistà parechji campi di a cultura. D'altronde, François 1u ùn hè statu u primu monarcu à interessà si à u vernaculare ; si scrive ind'e una cuntinuità chì hà digià legittimatu u francese cum'e lingua ghjudirica è amministrativa. [A cuncepitura /a recezzione] oghjinca di stu prinicipiu di XVI esimu seculu è di a Pléiade, po esse dunque qualificata di « mitu ».E nostre ricerche anu palesatu ch'ellu era à u seculu XVI, chì sta creazione hè nata. Più precisamente, ci hà da vulè trè riletture, da ch'ellu sia stabilitu u mitu di a Pléiade simile à quellu ch'omu insegna in Francia oghje. Ste sfarente riletture sò u fruttu d'una recezzione sfarente di l'opere di i sculari di Coqueret. In un Europa in rinnovu, duve l'affirmazione di l'identità tedesca si vole di più in più agressiva, l'egemunia di a cultura francese hè rimessa in causa. Si pone tandu a dumanda di u valore è di l'essenza stessa di a literatura francese. Ste trè riletture sò altrettante risposte à sta dumanda. Un omu hè l'autore di duie trà di elle, Charles Augustin Sainte-Beuve, chì à traversu e duie edizione di u so Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle custruisce tutte e cumpunente di u mitu. Per via di l'imitazione di e forme è di e figure stilistiche, i Parnassiens permettenu di fissà l'idee di Sainte-Beuve, è di fà accede i pueti di a Pleiade à u rangu d'autori classichi.Vene tandu l'ultima tappa ind'e l'elaburazione di u mitu: a so perennisazione per via di a scola di a Terza Republica Opportunista. Dopu à a perdita di l'Alsazia-Lurrena è dopu guasi più d'un seculu di rivolte pupulare, l'ora hè à a custruzzione d'un mudelu di guvernanza stabule. L'opportunisti, da stabilì a Terza Republica in u tempu, s'appoghjanu à nantu à a creazione d'un sintimentu naziunale forte, cimentu di a nazione, è guarante di a stabilità pulitica. A cultura, è dunque a literatura diventanu un inghjocu naziunale. In u novu rumanzu naziunale literariu cusì creatu, a rilettura di Sainte-Beuve hè ripigliata à u nome d'un certu numeru di valore difese da l'Upportunisti fendu accede à u Panthéon di i grandi Autori Ronsard è du Bellay. ; Nowadays it has become commonplace to say that the 16th century is a very important period for the French culture : French ,until now considered as « low »language , compared with Latin,would have risen the highest post in communication.Nevertheless the assertion that the vernacular language would have changed status is mainly based on two texts.The first one ,the Ordinance of Villers-Cotterets,is signed into law by Francis I in 1539 , and calls for the use of French in all legal acts.Ten years later , ''A Defense and an Illustrationof the French language,manifesto of La Pleiade by Joachim du Bellay,ensures that the French language owns the necessary qualities to fill all areas of culture ,via the creation by copying ancient authors and by the vocabulary's enrichment.The teaching of the French language ,especially at high school level,has been conveying for a long time these two presuppositions,without taking into account the knowledge of facts acquired from research.Because actually,the fight for the French language has been going on since the fourteenth century, which has already enabled it to take over many fields of culture.In addition , Francis I isn't the first monarch to be interested in the vernacular ; he represents a continuity that has already legitimized French as alegal and administrative language.The current reception of that beginning of the sixteenth century and of la Pleiade ,can therefore be described as a « myth ».Our research showed that this creation had emerged on the nineteenth century .More precisely, three re-reading were necessary in order to set up the myth of la Pleiade just like taught nowadays in France .Those different re-reading are the result of a different reception of the works by Coqueret's students.In a changing Europe ,while the assertion of the German identity is becoming more and more aggressive ,the hegemony of the French culture is being called into question.The question then arises of the value and of the essence of French literature.Those three re-reading are so many answers to this question.There's a man who is the author of two of them.It's Charles Augustin Sainte- Beuve, who ,through both editions of his « Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle » builds all the elements of the myth.Thanks to the imitation of forms and stylistic devices,the Parnassians were enable to consolidate Saint-Beuve's ideas classing the poets of la Pleiade with classical authors.Here comes the final stage in the elaboration of the myth : its sustainability through the school of the Third Opportunist Republic .After the loss of Alsace -Lorraine and after nearly a century of popular uprisings, it's time to build a stable governance model. To establish the Third Republic over the long therm , the Opportunists rely on the creation of a strong national feeling that binds our nation and that is the guardian of political stability.Culture and therefore literature become a national issue.With the creation of this new national literary novel,the re-reading of Sainte -Beuve on behalf of a number of values upheld by the Opportunists gives access to the Pantheon of the great Authors to Ronsard and Du Bellay. ; Il est aujourd'hui devenu banal de dire que le XVIe siècle est une période très importante pour la culture française : le français, jusqu'alors langue « basse » par rapport au latin, aurait accédé aux plus hautes fonctions de la communication. Or, l'affirmation selon laquelle la langue vernaculaire aurait changé de statut est fondée sur deux textes en particulier. Le premier, l'Ordonnance de Villers-Cotterêts, est promulgué par François 1eren 1539 et fait du français la langue de la justice. Dix ans plus tard, la Défense et Illustration de la langue française, manifeste du groupe de la Pléiade, écrit par Joachim du Bellay, assure que la langue française a les qualités nécessaires pour occuper tous les domaines de la culture, via la création par imitation des Anciens et l'enrichissement du lexique. L'enseignement de la littérature française, au niveau du lycée particulièrement, véhicule ces deux présupposés depuis longtemps, sans tenir totalement compte de la connaissance des faits acquise par la recherche.Car, en vérité, le combat pour la langue française a commencé depuis le XIVesiècle, ce qui lui a déjà permis de conquérir bien des champs de la culture. En outre, François 1er n'est pas le premier monarque à s'intéresser au vernaculaire ; il s'inscrit dans une continuité qui a déjà légitimé le français comme langue juridique et administrative. La réception actuelle de ce début du XVIesiècle et de la Pléiade, peut donc être qualifiée de « mythe ».Nos recherches ont montré que c'est au XIXesiècle que cette création a vu le jour. Plus précisément, il aura fallu trois relectures pour que soit établi le mythe de la Pléiade tel qu'on l'enseigne aujourd'hui en France. Ces différentes relectures sont le fruit d'une réception différente des oeuvres des élèves de Coqueret. Dans une Europe en renouvellement, alors que l'affirmation de l'identité allemande se veut de plus en plus agressive, l'hégémonie de la culture française est remise en cause. Se pose alors la question de la valeur et de l'essence de la littérature française. Ces trois relectures sont autant de réponses à cette interrogation. Un homme est l'auteur de deux d'entre elles, Charles Augustin Sainte-Beuve, qui, à travers les deux éditions de sonTableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle construit toutes les composantes du mythe. Grâce à l'imitation des formes et des procédés stylistiques, les Parnassiens permettent de fixer les idées de Sainte-Beuve, et de faire accéder les poètes de la Pléiade au rang des auteurs classiques.Vient alors la dernière étape dans l'élaboration du mythe : sa pérennisation via l'école de la Troisième République Opportuniste. Après la perte de l'Alsace-Lorraine et après près d'un siècle de soulèvements populaires, l'heure est à la construction d'un modèle de gouvernance stable. Les Opportunistes, pour établir la Troisième République dans la durée, s'appuie sur la création d'un sentiment national fort, ciment de la nation, et garant de la stabilité politique. La culture, et donc la littérature deviennent un enjeu national. Dans le nouveau roman national littéraire ainsi créé, la relecture de Sainte-Beuve est reprise au nom d'un certain nombre de valeurs défendues par les Opportunistes faisant accéder au Panthéon des grands Auteurs Ronsard et du Bellay.
This report is the product of a comprehensive study on Benin. It highlights the country s geographical and economic situation and concentrates in particular on environmental conditions and the challenges facing Benin. This report covers the financing of priority environmental activities, as well as allocations to programs designed to improve the environment and living conditions of the population. The environmental analysis of Benin seeks to help the Government integrate the environment into policy formulation by analyzing cross-cutting aspects and the challenges of implementing sound environmental management, and creating a platform for strengthening the country s capacities in order to facilitate sustainable natural resource and environmental management. To this end, a number of measures have been recommended, among them the establishment of effective policies and institutions based on sound governance and improved effectiveness, and the mobilization of financing for environmental protection and natural resource management. The study includes the analysis of a case study on three cities: Porto-Novo, Cotonou, and Parakou, and examines the impact of environmental problems and environmental management challenges on these cities.
The ways in which child soldiers are used in modern conflicts has become ever more sophisticated and prominent, with shifting capabilities and a focus on generational warfare, compared to when I faced them during my command of the UNAMIR mission in Rwanda twenty-six years ago. To confront this challenges, we need to keep our focus on the fact that the recruitment and use of children as weapons of war is the worst thing that we can do to children. We need to focus on the significance of bringing an end to the era of the expectation that children should participate in conflict. If we want to stop the use of warfare, we need to start developing a worldview where adults do not think that children should be involved in war. There needs to be no wavering in our view that use of child soldiers is the worst aspect of modern war. Children are a weapons system that have no place on the battlefield or in the world's security apparatus. How is it possible that we are prepared to let children be used as weapons when we are horrified by the use of biological and nuclear weapons?The Vancouver Principles are a critical part of meeting this challenge, and as we enter a new decade they are the culmination of the work of the international community that began in 1996 with Graça Machel's report on the impact of armed conflict on children. The VPs build on all the work that we have been doing at the Dallaire Initiative, and the work of the international community expressed in the Optional Protocol, the Paris Principles, Security Council Resolutions, and the initiatives to protect children and civilians. The VPs provide a higher level of strategic guidance that link all of these efforts to rally states to take action, and the immense amount of work that went into creating the Implementation Guidance is absolutely critical to this endeavour. It is one thing to set up the Principles, but another to turn them into practice guidance on how they can be carried out. We now need to shift our focus onto turning the guidelines into training guidelines and the development of new capabilities for our forces. With this in mind, the articles in this issue of Allons-y provide an important complement to the Principles and the Implementation Guidance, and will be of great use to policymakers, academics, and security sector actors working on this issue.In our work over the past several years, we have seen how hungry the security sector have been for something tangible to base their training on and upgrade and professionalize their forces on to confront the challenge posed by child soldiers. They see problem in peacekeeping of using force against children, and want to reduce casualties on their side and become more effective. With the Vancouver Principles we have taken the work of the Dallaire Initiative global, and we need to ensure that we use this tool effectively. To do so, we need to develop a central secretariat to help states take the Principles and the guidance and operationalize them into capabilities for their forces, and work with the UN to make sure that states have the required knowledge to do so. We also need to start thinking regionally to have more effective, coordinated, and rapid implementation of the Principles. The Dallaire Initiative has started this with our regional office for East Africa in Rwanda. Further work is needed to develop regional capabilities in Latin America, in the Middle East, and in South and East Asia. From our headquarters in Canada we can then assist with capacity building and strategy. With this direction, over the next decade we need to have this operational capability within every troop and police contributing country, and have every contingent going to UN missions qualified in this capability. This global engagement will aid in the reform and modernization of peacekeeping in order to end the use of children as weapons of war.In an era where human rights came to the fore in the 1970s through the 2000s, with our abilities to document, communicate about, and punish international crimes, it has not resonated enough with people that using children for adult work is wrong, and the use of child soldiers is the worst form of it. You cannot just look at a child as someone in need of food and education, but as a future adult. If we nurture children in war, then we normalize war for the future. It is illogical to want to prevent and end war without addressing the role that child soldiers can play in perpetuating conflict. In a practical sense, we have not been able to connect this in people's heads, only in the law. To eliminate a major instrument of war, we have to make the use of child soldiers unthinkable. ; Lgén (à la retraite) Roméo DallaireLa façon dont les enfants soldats sont utilisés dans les conflits modernes est devenue de plus en plus complexe et notable, avec ses capacités changeantes et son accent mis sur la guerre intergénérationnelle, par rapport à la situation dans laquelle je me trouvais lorsque je commandais la MINUAR au Rwanda il y a vingt-six ans. Pour faire face à ce défi, nous ne devons pas perdre de vue le fait que le recrutement et l'utilisation d'enfants comme armes de guerre sont la pire chose que nous puissions faire aux enfants. Nous devons nous concentrer sur l'importance de mettre un terme à l'époque où l'on attendait des enfants qu'ils participent aux conflits. Si nous voulons mettre fin au recours à la guerre, nous devons commencer à développer une vision du monde dans laquelle les adultes ne pensent pas que les enfants devraient être impliqués dans la guerre. Nous ne devons pas hésiter à dire qu'à notre avis, l'utilisation d'enfants soldats est le pire aspect de la guerre moderne. Les enfants sont un système d'armes qui n'a pas sa place sur le champ de bataille ou dans l'appareil de sécurité mondial. Comment se peut-il que nous soyons prêts à laisser des enfants être utilisés comme des armes alors que nous sommes horrifiés par le recours aux armes biologiques et nucléaires ?Les Principes de Vancouver sont un outil essentiel pour relever ce défi ; à l'aube d'une nouvelle décennie, ils sont le point culminant du travail de la communauté internationale qui a commencé en 1996 avec le rapport de Graça Machel sur l'impact des conflits armés sur les enfants. Les Principes de Vancouver s'appuient sur tout le travail que nous avons accompli dans le cadre de l'Initiative Dallaire, ainsi que sur le travail de la communauté internationale exprimé dans le Protocole facultatif, les Principes de Paris, les résolutions du Conseil de sécurité et les initiatives visant à protéger les enfants et les civils. Les Principes de Vancouver apportent un niveau supérieur d'orientation stratégique qui relie tous ces efforts pour rallier les États à l'action, et l'immense travail qui a été accompli pour créer les Lignes directrices de mise en œuvre est un aspect absolument essentiel de cette entreprise. C'est une chose que d'établir des principes, mais c'en est une autre que de les transformer en conseils pratiques sur la manière de les mettre en œuvre. Nous devons maintenant tourner notre attention vers la transformation de ces lignes directrices en directives de formation et vers le développement de nouvelles capacités pour nos forces. Dans cette optique, les articles de ce numéro d'Allons-y constituent un complément important aux Principes et aux Lignes directrices de mise en œuvre, et seront d'une grande utilité pour les responsables politiques, les universitaires et les intervenants du secteur de la sécurité qui travaillent sur cette question.Au cours de nos travaux de ces dernières années, nous avons pu constater à quel point le secteur de la sécurité avait besoin de quelque chose de tangible sur lequel fonder sa formation et sur lequel améliorer et professionnaliser ses forces pour faire face au défi posé par les enfants soldats. Ses intervenants considèrent que l'utilisation de la force contre les enfants pose problème dans le cadre du maintien de la paix, et souhaitent réduire le nombre de victimes de leur côté et devenir plus efficaces. Grâce aux Principes de Vancouver, nous avons mondialisé le travail de l'Initiative Dallaire, et il nous incombe de veiller à utiliser cet outil efficacement. Pour ce faire, nous devons mettre en place un secrétariat central pour aider les États à concrétiser les Principes et les lignes directrices en capacités pour leurs forces, et travailler avec les Nations Unies pour s'assurer que les États disposent des connaissances nécessaires pour ce faire. Nous devons également commencer à envisager les choses selon une perspective régionale afin d'obtenir une mise en œuvre plus efficace, coordonnée et rapide des Principes. L'Initiative Dallaire a lancé ce processus grâce à son bureau régional pour l'Afrique de l'Est au Rwanda. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour développer les capacités régionales en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie du Sud et de l'Est. Depuis notre siège au Canada, nous pourrons alors contribuer au renforcement des capacités et aux stratégies. En ce sens, au cours de la prochaine décennie, nous devons disposer de cette capacité opérationnelle au sein de chaque pays contributeur en soldats et policiers, et faire en sorte que chaque contingent participant à des missions des Nations Unies soit qualifié à l'égard de cette capacité. Cet engagement mondial contribuera à la réforme et à la modernisation du maintien de la paix afin de mettre fin à l'utilisation des enfants comme armes de guerre.À une époque où les droits de l'homme sont passés au premier plan entre les années 1970 et 2000, par suite de nos capacités de documenter, de communiquer et de punir les crimes internationaux, les gens n'ont pas suffisamment compris que le recours à des enfants pour accomplir un travail d'adulte est une erreur, et que l'utilisation d'enfants soldats en est la pire forme. Vous ne pouvez pas simplement considérer un enfant comme quelqu'un qui a besoin de nourriture et d'instruction ; il faut également le voir comme un futur adulte. Si nous éduquons des enfants à la guerre, alors nous banalisons la guerre pour l'avenir. Il n'est pas logique de vouloir prévenir et faire cesser la guerre sans aborder le rôle que les enfants soldats peuvent jouer dans la perpétuation des conflits. Du point de vue pratique, nous n'avons pas été capables de faire ce lien dans la tête des gens, seulement dans la loi. Pour éliminer un instrument de guerre majeur, nous devons rendre l'utilisation des enfants soldats impensable.
From the nostalgia of the Promised Land to the nostalgia of the exile land of the Moroccan Israelites The disappearance of the Jews in Morocco, noticed after the fact, gave rise to a great deal of questioning: were the motives behind this phenomenon mystical or Zionist in nature? Or were they the result of persecution? In the Morocco of the 1980's, the mellah showed the only remnants of the civilization, the testament of a bygone existence. Both recent and distant past in the memories of those living alongside the Jews. In pre-Protectorate Morocco, the Judeo-Arabic coexistence gave way to socio-economic organization that can ultimately be called interdependence. Economically speaking, the Jewish existence was seen as necessary for the Muslim society. It was the result of a coexistence, varying according to the era in question and the reigning symbiosis and hostility. Trades a Muslim could not or did not wish to take on were left to the Jews, from import-export trade to peddling. This division of work, perceived as both discrimination and allocation, is representative of the ambiguity of the Judeo-Arabic relation. This ambiguity disturbs the work of researchers in the field. If Jews were merely tolerated, subject to their discriminatory status, so be it, but their presence was still generally seen as necessary by the Muslim. By the same token, the Jews' political substatus in Muslim society represented a permanent strength against assimilation, and the preservation of an ancestral link with the homeland. The mellah, symbolizing exclusion, also allowed the Jewish community to be a homogenous social, political, economical and cultural group, a micro-society whose religious identity was constant and rigorous growth, through a series of rituals and practices. Tradition kept identity alive: the Jewish identity, alive in a single prayer to return to Holy Land. The fragile Judeo-Arabic equilibrium, little-known by those who dreamt of colonizing North Africa (beginning in the 19th century), was upset by the French Protectorate of Morocco (1912-1956). With its colonialist ideology, the latter imposes a policy that widened the gap between Jews and Muslims, exacerbating their religious differences and affecting their relations. The Protectorate Morocco had a rude awakening to a number of outside influences -the invasion of European capitalism, administrative reforms and modernism- causing rapid destruction of traditional values. The population grew poorer in their inability to maintain the furious pace of this revolution, while the Muslim intellectual youth, deprived of its traditional privileges, took up the struggle against the foreign stranglehold on its country. The spare of early nationalism driven by the Protectorate's so-called Berber politics, whose project was to distinguish between Berbers and Moroccans through possible conversion to Catholicism and the French language. The anticolonialist struggle found its way in a growing Islamic identity which attracted the masses and united Moroccan leaders behind the struggles of North Africa. In the Jewish community, the effect of the Protectorate is more significant. The westernization process attracts an elite aspiring to rise to the European level using the French language and culture, and wishing to legitimately free itself from the demeaning dhimma status. A long way from the parent population whose fate is the same as the Muslims, privileged individuals of the Jewish community distance themselves both from the religious tradition of the Jewish identity as well as the age-old Judeo-Arabic rituals. This distinction manifests itself in education and travel, or simply moving away. The new class of Europeanized Jews abandons the use of the vernacular for French and leaves the mellah to the poor, the uneducated, and the destitute. The tensions between Jews and Arabs in Palestine, intensified by the Balfour Declaration (1917), also feed the Muslim-Arabic identity whose followers include Muslim nationalists. This option distances the Jewish community from the political scene and thus future Moroccan perspectives. While the Muslim mass is won through this struggle, the Jewish mass continues, away from the political upheavals shaking the Arabic world, to dream of the Promised Land and nurture a sense of nostalgia. This nostalgia is fulfilled with the declaration of the State of Israel in 1948, thus launching the Moroccan 'aliya. Exile was the great memory, the mystical nostalgia, wandering and danger, uprooting and spiritual affirmation. Moroccan roots were merely of convenience despite lasting so many generations, though Moroccan Jews had buried there their forefathers, created shared ways and customs, tended to their cherished cemeteries, developed their languages. and nonetheless Morocco spiritually had only ever been a temporary home, a land of transition, a lesser evil in adversity? Once the wandering and danger over, what of this Promised Land? Did some nourishment, for the mind and body, heart and soul, rise from this new breeding ground where the long awaited and conflicted resettlement occurred? The components of the plural memory have come together in the great gathering: places, values and manners, feelings, social perceptions, exposing to all the divide, the diversity and marks of exile, showing the socio-theologico-political disparities. Disparities that Zionism, in its hope for Jewish unity, planned to standardize and smooth into unity. A project impossible without the cultural uprooting and the identity crisis of North Africans. Taken to Israel beginning in 1948, Moroccan Jews met with a Western model established by the pioneers of European socialism: the Ashkenazi. Very early, the Israeli population was divided into two groups; the Ashkenazi, founders of the country they lead, and their recently immigrated coreligionists: the North Africans, who, for the first twenty years of their lives in Israel, would be members of the proletariat. The messianic ideal motivating the Moroccan 'alya confronted the secular conception of the Israeli state. This conception involves the rejection of the Diaspora heritage and the Exile of the Jews in favour of a new "normal" nation in the image of developed Western societies. The secular State based on legitimate representation of the Jewish people, replaces religious identification with a state identification or nationalism, a status unknown to Moroccan immigrants barely removed from their secular status as traditional religious minority. To the Judaism by choice succeeds Judaism by nature and community organization becomes a complex state organization closed to new citizens. For new Moroccan immigrants, the Jewish identity should suffice for integration into the Promised Land, but once arrived, the reality of significant differences regarding religious practice, language, rituals, tradition, and economic differences caused disillusion of the sacred dream: "In Morocco, he was Jewish, Jewish through the heritage of Abraham, Isaac and Jacob, Jewish tangled in the holy and sacred Law of Moses. (.) In Israel, he became -what a turn of events!- Arabic." Out of this disillusion arose nostalgia, nostalgia for the first nostalgia, nostalgia for the exile that some authors (Ami Bouganim, Erez Bitton) would continue to sing: "She sings the exile, a nostalgic tone in the voice, the exile from Jerusalem, the exile from Spain, the exile from Morocco. (.) She sings a Spanish serenade then a French song, an Arabic threnody then a hymn in Hebrew. (.) Without end, Zohra's songs recreate the fabulous scenery of her past." Recreate the scenery of one's past to struggle against the oblivion of the deads and the depersonalization of the livings. Recalling an identity lost in a process of assimilation imposing the oblivion of the Jewish Diaspora and the rebirth of Modern Hebrew. Memory finds its place once again: recreating an identity and a culture parallel to the national Israeli identity and culture. And this reconstitution is first reactivated through maternal memory, a domestic memory constituting ancestral rituals, smell of cooking, laughters, household tasks, games, festive music, superstitions and rumours, jokes in local dialect. folkloric memories. Because the mother is the character who embodies tradition, who has been the least touched by the maelstrom of the 'alya. It is in the literary expression of Moroccan Israelites that we see this nostalgia, through characters who do not feel they are part of a coherent Israeli entity. The language, the culture and the mentality exacerbate these differences, and allow their particularism take its course. Even though it is an historical fact, the creation of the Israeli society underwent the rules of immigration. More than elsewhere, the Israeli terrain is best suited for a review of immigration issues: integration, acculturation, ethnic mix, as a hypothesis of the future of societies in the growing globalization of our world. ; De la nostalgie de la terre promise à la nostalgie de la terre d'exil chez les Israéliens originaires du Maroc La disparition, constatée après coup, des Juifs du Maroc suscita bien des interrogations : les motivations de cette envolée étaient-elles de nature mystique ou sioniste ? Ou la conséquence de persécution ? Dans le Maroc des années 80, le mellah seul en montrait les vestiges et témoignait d'une existence révolue. Un passé proche et lointain gisant dans les mémoires de ceux pour qui le Juif fut du voisinage. Dans le Maroc d'avant le Protectorat, la coexistence judéo-arabe donnait lieu à une organisation socio-économique que l'on peut, malgré tout, qualifier d'interdépendance. L'existence juive en société musulmane était reconnue nécessaire au plan économique. Il en découlait une coexistence dont la nature variait selon les périodes et les règnes entre symbiose et hostilité. Les corps de métiers qu'un musulman ne pouvait ou ne voulait faire étaient laissés aux Juifs depuis l'import-export jusqu'au commerce itinérant. Ce partage de fonction qui est perçu à la fois comme une discrimination et une répartition, comporte en soi l'ambiguïté du rapport juif-arabe. Cette ambiguïté embarrasse le travail du chercheur dans ce domaine. Que le Juif ne fut que toléré, soumis au statut discriminatoire, soit, il n'en demeure pas moins que sa présence était généralement reconnue nécessaire par le Musulman. Parallèlement, le sous-statut politique du Juif dans la société musulmane lui était une force permanente contre l'assimilation et pour le maintien d'un lien ancestral avec la terre antique. Le mellah qui symbolisait l'exclusion, permettait aussi à la communauté juive d'être un groupe social, politique, économique et culturel homogène, une micro-société dont l'identité religieuse se cultivait continuellement et rigoureusement en un ensemble de rites et de pratiques. La tradition véhiculait l'identité ; celle d'être juif, animée par une seule prière celle de retrouver la Terre Sainte. Le fragile équilibre judéo-arabe, méconnu par ceux qui rêvent de coloniser l'Afrique du Nord (à partir du 19ème siècle), se déstabilise avec le Protectorat français (1912-1956) au Maroc. Par son idéologie colonialiste, ce dernier avance une politique éloignant encore plus les Juifs des Musulmans en exacerbant leurs différences religieuses et en affectant leurs rapports. Le Maroc du Protectorat s'ouvre brutalement aux influences extérieures : invasion du capitalisme européen, réformes administratives et modernisme, causent une destruction accélérée des valeurs traditionnelles. La masse populaire s'appauvrit, faute de pouvoir suivre le rythme effréné de cette révolution, tandis que la jeunesse intellectuelle musulmane, privée de ses privilèges traditionnels, élabore des formes de lutte contre la mainmise étrangère sur son pays. La flamme naissante du nationalisme est attisée par la politique dite --berbère-- du Protectorat, dont le projet est de distinguer les berbères du peuple marocain par une possible conversion française et catholique. La lutte anti-coloniale trouve alors sa voie dans une identité islamique accrue qui attire les masses et rallie les leaders marocains aux luttes d'Orient. Dans la communauté juive, l'effet du Protectorat est plus conséquent. Le processus d'occidentalisation attire une élite qui aspire à s'élever au niveau des Européens par le moyen de la langue et de la culture française, et veut légitimement s'affranchir du statut réducteur de la dhimma. Loin de la population de base qui subit le même sort que les musulmans, les privilégiés de la communauté juive s'écartent à la fois de la tradition religieuse véhiculant l'identité juive et des coutumes judéo-arabes séculaires. Cette distinction se traduit par l'instruction et l'éloignement géographique. La nouvelle classe juive européanisée abandonne l'usage de la langue vernaculaire au profit du français et laisse le mellah aux pauvres, non instruits, démunis. Les tensions entre Juifs et Arabes en Palestine, affûtées par la Déclaration de Balfour (1917), alimentent, par effet sympathique, l'identité arabo-musulmane à laquelle s'identifient et adhèrent les nationalistes musulmans. Cette option éloigne la communauté juive de la scène politique et donc des perspectives marocaines d'avenir. Tandis que la masse musulmane est gagnée au combat, la masse juive continue, à l'écart des bouleversements politiques qui secouent le monde arabe, à rêver de la terre Promise et en cultiver la nostalgie. Nostalgie qui trouve son accomplissement à la déclaration de l'Etat d'Israël en 1948 et commence alors la 'aliya marocaine. L'exil c'était la grande mémoire, la nostalgie mystique, l'errance et la précarité, le déracinement et l'affirmation du spirituel. L'ancrage marocain ne fut que de circonstance quand bien même il perdura tant et tant de générations, quand bien même les Juifs du Maroc y ont enterré la cohorte de leurs aïeux, créé des us et coutumes partagés, entretenus leurs chers cimetières, forgé leurs langues.et néanmoins le Maroc ne fut, spirituellement, qu'une terre d'attente, un lieu transitoire, un moindre mal dans l'adversité ? Errance et précarité ne sont plus, mais qu'en-est-il de cette terre promise ? Une sève nourricière pour le corps et l'esprit, l'âme et le cœur, a-t-elle monté dans ce nouveau terreau où s'est accompli le réenracinement si longtemps différé ? Dans le grand rassemblement se sont affrontées les composantes de la mémoire plurielle : lieux, mœurs, sentiments, perceptions sociétales, dénonçant au grand jour les lignes de partage, les diversités et les empreintes d'exils, faisant apparaître les disparités socio-théologico-politiques. Disparité que le sionisme, dans son aspiration à l'unité du peuple juif, projetait d'uniformiser et de dissoudre dans l'unicité. Projet qui ne parvint pas sans éviter aux Orientaux le déracinement culturel et la crise d'identité. Envolés vers Israël à partir de 1948, les Juifs marocains rencontrent un modèle occidental établi par les pionniers issus du socialisme européen : les Ashkénazes. Très tôt, la population israélienne est divisée en deux classes ; les Ashkénazes, fondateurs du pays dont ils sont l'élite dirigeante, et leurs coreligionnaires récemment immigrés : les Orientaux, qui durant les vingt premières années de leurs vie israélienne en constitueront le prolétariat. L'idéal messianique qui motivait la 'alya marocaine se heurte à la conception laïque de l'état israélien. Conception qui implique le rejet de l'héritage diasporique et du Juif de l'exil pour une nouvelle nation "normale" à l'image des sociétés occidentales évoluées. L'état, laïque, basé sur une représentation légitime du peuple juif, remplace l'identification religieuse par une identification nationale, statut inconnu des immigrants marocains à peine coupés de leur statut séculaire de minorité religieuse traditionnelle. Au judaïsme de condition succède un judaïsme d'élection et à l'organisation communautaire une organisation étatique complexe et hermétique aux nouveaux citoyens. Aux yeux des immigrés marocains, l'identité juive devait suffire à les intégrer en terre promise, mais une fois là, la mise en présence de différences notables concernant la pratique religieuse, la langue, les coutumes, la tradition, les disparités économiques, produisirent la désillusion du rêve sacré confronté à la réalité concrète : "Au Maroc, il était juif, juif de par l'héritage d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, juif empêtré dans la sainte et sacré Loi de Moïse. (.) En Israël, il est devenu --ô farce du destin !- arabe". De cette désillusion naquit la nostalgie, nostalgie de la nostalgie première, nostalgie de l'exil que certains auteurs (Ami Bouganim, Erez Bitton) chanteront sans cesse : "Elle chante l'exil, un embrun nostalgique autour de la voix, l'exil de Jérusalem, l'exil d'Espagne, l'exil du Maroc. (.) Elle passe d'une sérénade en espagnole à une chanson en français, d'une mélopée en arabe à un cantique en hébreu. (.)Sans cesse, les chants de Zohra reconstituent les décors fabuleux de son passé." Reconstituer les décors du passé pour lutter contre l'oubli des morts et la dépersonnalisation des vivants. Retrouver une identité perdue au cours d'un processus d'assimilation qui imposait l'oubli du Juif de la diaspora et la renaissance de l'Hébreu moderne. Ainsi la mémoire retrouve son rôle ; celui de reconstituer une identité et une culture parallèle à l'identité et à la culture nationale israélienne. Et c'est par la mémoire maternelle d'abord que se réactive cette reconstitution, une mémoire domestique faite de coutumes ancestrales, d'odeur de cuisine, de rires, de petits devoirs, de jeu, de musique festives, de superstition et de rumeurs, de blagues en parler local.mémoire folklorique. Car la mère est le personnage de la tradition que le maelström de la 'alya a corrodé le moins. C'est dans l'expression littéraire d'Israéliens issus du Maroc que pointe cette nostalgie avec des personnages qui ne se sentent pas dans une entité israélienne cohérente. Le parler, la culture, la mentalité exacerbent leurs différences et laissent agir leur particularisme. Bien que ce soit une particularité historique, la formation de la société israélienne a subi les règles de l'immigration. Plus qu'ailleurs, le terrain israélien est celui qui, le mieux, se prête à l'examen des problèmes posés par l'immigration : intégration, acculturation, mélange ethnique, en tant qu'hypothèse du devenir des sociétés dans la mondialisation.