Généalogie de la parure: Du blason comme modèle sémiotique au tissu comme modèle organique
In: Civilisations: revue internationale d'anthropologie et de sciences humaines, Heft 59-2, S. 41-58
ISSN: 2032-0442
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In: Civilisations: revue internationale d'anthropologie et de sciences humaines, Heft 59-2, S. 41-58
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Ouvrage sous la direction de Karine Berthelot-Guiet et Jean-Jacques Boutaud ; International audience ; Sémiotique, sémiologie ? Certains se posent encore la question. Mais peu importe, l'usage retient indifféremment les deux étiquettes ou bannières, dans les applications ouvertes ou développées en communication. Le débat est ailleurs. En toute approximation, on croit comprendre qu'il s'agit d'analyser tout ce qui peut faire signe en communication. Beau projet, belle ambition. Mais pas facile, déjà, de saisir cette notion de signe, entre le bon sens commun et le savant décryptage de l'analyste. On veut bien se prêter au jeu et « voir du signe là où d'autres voient des choses » (Barthes). Mais voilà, dès que l'on cherche, au-‐delà de la curiosité, à entrer en familiarité avec ce type d'approche, le même constat s'impose : le sémioticien a tendance à jargonner. Il compose avec l'implicite de son modèle, s'autorise le bricolage au sens noble du terme (Lévi-‐Strauss) mais ne fait guère de concessions sur l'armature de la méthode et la dureté du style. Il faut le suivre et le comprendre, alors que les concepts pleuvent et que les schémas se compliquent, entre les binaires (saussuriens) et les triadiques (peirciens), les pensifs (versant cognitif) et les tensifs (post-‐greimassiens). À trop se penser et se modéliser, la sémiotique se referme sur elle-‐même, elle exclut le non spécialiste, se replie dans différentes chapelles dont les lexiques, schémas 6 SÉMIOTIQUE, MODE D'EMPLOI et modélisations agissent comme autant de portes qui se ferment devant l'impétrant, qu'il soit chercheur dans une autre discipline, étudiant, ou professionnel des domaines d'application. À se fermer ainsi, une partie des approches sémiotiques se rigidifient et sclérosent parfois le processus interprétatif au point d'évacuer, manu militari les éléments étrangers au système, de peur de reconnaître la part de subjectivité de l'analyse. À l'opposé, lorsque leur prétention à l'interprétation est forte, d'autres approches nourrissent leur propre ...
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Ouvrage sous la direction de Karine Berthelot-Guiet et Jean-Jacques Boutaud ; International audience ; Sémiotique, sémiologie ? Certains se posent encore la question. Mais peu importe, l'usage retient indifféremment les deux étiquettes ou bannières, dans les applications ouvertes ou développées en communication. Le débat est ailleurs. En toute approximation, on croit comprendre qu'il s'agit d'analyser tout ce qui peut faire signe en communication. Beau projet, belle ambition. Mais pas facile, déjà, de saisir cette notion de signe, entre le bon sens commun et le savant décryptage de l'analyste. On veut bien se prêter au jeu et « voir du signe là où d'autres voient des choses » (Barthes). Mais voilà, dès que l'on cherche, au-‐delà de la curiosité, à entrer en familiarité avec ce type d'approche, le même constat s'impose : le sémioticien a tendance à jargonner. Il compose avec l'implicite de son modèle, s'autorise le bricolage au sens noble du terme (Lévi-‐Strauss) mais ne fait guère de concessions sur l'armature de la méthode et la dureté du style. Il faut le suivre et le comprendre, alors que les concepts pleuvent et que les schémas se compliquent, entre les binaires (saussuriens) et les triadiques (peirciens), les pensifs (versant cognitif) et les tensifs (post-‐greimassiens). À trop se penser et se modéliser, la sémiotique se referme sur elle-‐même, elle exclut le non spécialiste, se replie dans différentes chapelles dont les lexiques, schémas 6 SÉMIOTIQUE, MODE D'EMPLOI et modélisations agissent comme autant de portes qui se ferment devant l'impétrant, qu'il soit chercheur dans une autre discipline, étudiant, ou professionnel des domaines d'application. À se fermer ainsi, une partie des approches sémiotiques se rigidifient et sclérosent parfois le processus interprétatif au point d'évacuer, manu militari les éléments étrangers au système, de peur de reconnaître la part de subjectivité de l'analyse. À l'opposé, lorsque leur prétention à l'interprétation est forte, d'autres approches nourrissent leur propre remise en cause et se voient reprocher de procéder à une interprétation incontrôlée et floue. Certains présentent alors la sémiotique comme une approche désincarnée du sens quand d'autres lui reprochent d'exprimer des préjugés d'intellectuels, sans donner accès à la pratique et au social. Autant de remarques dues à une méconnaissance des pratiques d'analyse et d'interprétation de la sémiotique. À planter le décor en ces termes, nous voici déjà dans le travers sémiotique, sa déformation pourrions-‐nous dire, sa propension à complexifier à l'envi le détricotage des processus de signification. S'il fallait le dire en une formule, la sémiotique éveille le désir, mais calme très vite les passions. Comme incursion dans le monde des signes et des significations à démêler, la démarche motive par son contenu, mais refroidit bien souvent dans la forme. Les étudiants, les professionnels, les formateurs et les curieux s'enflamment à l'idée de décoder de multiples registres de la vie sociale (images, discours, gestes, objets, lieux, situations, etc.), avant de se heurter bien vite à un mode d'analyse et d'écriture, au mieux complexe, au pire compliqué, inutilement compliqué par rapport à un objet ou un phénomène sorti du quotidien. La sensibilité sémiotique s'exprime donc très nettement par intérêt à la vie des signes, mais finit par s'accommoder de la vulgate ou de grilles de lecture très simplifiées sur le sens, pour ne pas entrer dans les compli7 SÉMIOTIQUE, MODE D'EMPLOI cations d'un discours scientifique finalement éloigné de son territoire de base : la communication. N'allons pas plus loin dans l'auto-‐flagellation. Il serait possible de trouver, sous d'autres éclairages, la preuve
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Ouvrage sous la direction de Karine Berthelot-Guiet et Jean-Jacques Boutaud ; International audience ; Sémiotique, sémiologie ? Certains se posent encore la question. Mais peu importe, l'usage retient indifféremment les deux étiquettes ou bannières, dans les applications ouvertes ou développées en communication. Le débat est ailleurs. En toute approximation, on croit comprendre qu'il s'agit d'analyser tout ce qui peut faire signe en communication. Beau projet, belle ambition. Mais pas facile, déjà, de saisir cette notion de signe, entre le bon sens commun et le savant décryptage de l'analyste. On veut bien se prêter au jeu et « voir du signe là où d'autres voient des choses » (Barthes). Mais voilà, dès que l'on cherche, au-‐delà de la curiosité, à entrer en familiarité avec ce type d'approche, le même constat s'impose : le sémioticien a tendance à jargonner. Il compose avec l'implicite de son modèle, s'autorise le bricolage au sens noble du terme (Lévi-‐Strauss) mais ne fait guère de concessions sur l'armature de la méthode et la dureté du style. Il faut le suivre et le comprendre, alors que les concepts pleuvent et que les schémas se compliquent, entre les binaires (saussuriens) et les triadiques (peirciens), les pensifs (versant cognitif) et les tensifs (post-‐greimassiens). À trop se penser et se modéliser, la sémiotique se referme sur elle-‐même, elle exclut le non spécialiste, se replie dans différentes chapelles dont les lexiques, schémas 6 SÉMIOTIQUE, MODE D'EMPLOI et modélisations agissent comme autant de portes qui se ferment devant l'impétrant, qu'il soit chercheur dans une autre discipline, étudiant, ou professionnel des domaines d'application. À se fermer ainsi, une partie des approches sémiotiques se rigidifient et sclérosent parfois le processus interprétatif au point d'évacuer, manu militari les éléments étrangers au système, de peur de reconnaître la part de subjectivité de l'analyse. À l'opposé, lorsque leur prétention à l'interprétation est forte, d'autres approches nourrissent leur propre remise en cause et se voient reprocher de procéder à une interprétation incontrôlée et floue. Certains présentent alors la sémiotique comme une approche désincarnée du sens quand d'autres lui reprochent d'exprimer des préjugés d'intellectuels, sans donner accès à la pratique et au social. Autant de remarques dues à une méconnaissance des pratiques d'analyse et d'interprétation de la sémiotique. À planter le décor en ces termes, nous voici déjà dans le travers sémiotique, sa déformation pourrions-‐nous dire, sa propension à complexifier à l'envi le détricotage des processus de signification. S'il fallait le dire en une formule, la sémiotique éveille le désir, mais calme très vite les passions. Comme incursion dans le monde des signes et des significations à démêler, la démarche motive par son contenu, mais refroidit bien souvent dans la forme. Les étudiants, les professionnels, les formateurs et les curieux s'enflamment à l'idée de décoder de multiples registres de la vie sociale (images, discours, gestes, objets, lieux, situations, etc.), avant de se heurter bien vite à un mode d'analyse et d'écriture, au mieux complexe, au pire compliqué, inutilement compliqué par rapport à un objet ou un phénomène sorti du quotidien. La sensibilité sémiotique s'exprime donc très nettement par intérêt à la vie des signes, mais finit par s'accommoder de la vulgate ou de grilles de lecture très simplifiées sur le sens, pour ne pas entrer dans les compli7 SÉMIOTIQUE, MODE D'EMPLOI cations d'un discours scientifique finalement éloigné de son territoire de base : la communication. N'allons pas plus loin dans l'auto-‐flagellation. Il serait possible de trouver, sous d'autres éclairages, la preuve
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In: https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/7137
Cet article examine le Code Civil français selon une perspective duale : l'acte d'écriture et l'objet d'écriture de la loi. La ligne méthodologique suivie est la sémiotique des objets, en lien avec la sémiotique du droit, afin de mettre en évidence les dimensions simultanées d'objet-d'écriture, d'objet-symbole et d'objet-relique. L'acte d'écriture est analysé comme un acte symbolique d'occupation de l'espace. Il rompt le silence et instaure la parole du législateur. De la sorte, le Code symbolise l'une des grandes conquêtes du discours juridique de la modernité. L'actant-objet est saisi par rapport à d'autres objets, mais aussi en interaction avec des sujets. Il représente en effet la source d'un savoir-faire spécifique des juristes dans l'exercice du discours juridique. Au cours de cet article, l'importance et la pertinence du Code nous conduiront à comprendre que son poids historique accroît le pouvoir rhétorique des parties dans les disputes judiciaires, dès lors que la parole du Code est invoquée. ; This article approaches the Code Civil of France, in a double perspective, either as an act d'écriture, or as an objet-d'écriture of the law. The methodological perspective is the Semiotics of Objects, in connection with the Semiotics of Law, in order to highlight the simultaneous dimensions of objet-d'écriture, objet-symbole and object-relic. The acte-d'écriture is analyzed, as a symbolic act of occupation of the space, knowing that it breaks the silence and establishes the parole of the legislator. In this, the Code symbolizes one of the great achievements of the modern legal discourse. The object-actant is understood in relation to other objects, and also in interaction with subjects, being the source of a specific savoir-faire of jurists in the exercise of legal discourse. The importance and relevance of the Code will make it possible to identify, throughout the article, the understanding that its historical weight expands the rhetorical power of the parties in legal disputes, whenever the Code's word is invoked.
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In: L' homme et la société: revue internationale de recherches et de syntheses en sciences sociales, Band 179-180, Heft 1, S. 279-299
Résumé Ce papier reprend le discours sur la théorie sémiotique de l'homologie de la production linguistique et matérielle avancée par Ferruccio Rossi-Landi pendant les années 1960, que cette revue a fait connaître aux lecteurs français en 1973, grâce à une traduction partielle d'un de ses textes les plus importants à ce sujet, et que la réimpression récente des Grundrisse rend de toute actualité, cette œuvre-là et d'autres de Marx lui ayant permis de saisir le rôle que joue le langage dans le passage de la structure (économique) aux superstructures (idéologiques). Il ne s'agit pas seulement de chercher à donner un aperçu plus rigoureux de la pensée de Rossi-Landi que ce qu'on peut en lire par les interprétations hâtives des commentateurs distraits ; mais aussi d'en révéler des développements inédits, notamment dans ses convergences possibles, et restées inexplorées jusqu'à présent, à l'intuition sémiotique de Breton et d'autres surréalistes oubliés. Car c'est aussi dans les enjeux d'une sémiotique révolutionnaire que le marxisme et le surréalisme se recoupent.
In: Philosophie n. 59
La représentation de l'événement et son interprétation - qui lui donne sa dimension sémiotique - expriment la relation du sujet au temps (l'événement est ce qui lui arrive, ce qui e-venit) et la relation de la société au temps (au moment de l'événement institue l'identité collective de la société). L'événement acquiert une dimension sémiotique en ce qu'il instaure l'articulation de la temporalité (temps singulier ou temps social) à celle de l'espace (espace spéculaire ou espace politique). C'est l'événement qui articule l'espace et le temps en suscitant une transformation de l'espace au cours de l'expérience de la temporalité. Cette articulation de l'espace et du temps au cours de l'événement engage l'expression d'une sémiotique de l'espace et du temps qui deviennent, au cours de l'événement, signifiants l'un pour l'autre. C'est dans cette médiation sémiotique de l'espace et du temps que l'événement acquiert sa dimension sémiotique. La sémiotique de l'événement va structurer la sémiotique de l'espace et du temps en instaurant un système sémiotique d'expression et d'intelligibilité, fondé, en particulier, sur trois logiques sémiotiques. Il s'agit du système indo-européen de l'expression verbale de la temporalité, du système linguistique de l'expression de la spatialité, fondé sur l'articulation de l'espace spéculaire et de l'espace politique, et du système d'expression spatio-temporelle de l'identité. La sémiotique de l'événement exprime la médiation politique de l'articulation dialectique de la dimension singulière de l'identité (confrontation du sujet à l'événement singulier qui exprime son identité) et de sa dimension collective (confrontation de la société à l'événement qui constitue le réel du politique). L'événement acquiert sa pleine dimension sémiotique en exprimant, pour le sujet, l'articulation entre le réel (la contrainte qui marque la relation à l'extérieur), le symbolique (le système de la représentation et de la sémiotisation) et l'imaginaire (l'expression de l'utopie et de la peur dans la relation ...
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La représentation de l'événement et son interprétation - qui lui donne sa dimension sémiotique - expriment la relation du sujet au temps (l'événement est ce qui lui arrive, ce qui e-venit) et la relation de la société au temps (au moment de l'événement institue l'identité collective de la société). L'événement acquiert une dimension sémiotique en ce qu'il instaure l'articulation de la temporalité (temps singulier ou temps social) à celle de l'espace (espace spéculaire ou espace politique). C'est l'événement qui articule l'espace et le temps en suscitant une transformation de l'espace au cours de l'expérience de la temporalité. Cette articulation de l'espace et du temps au cours de l'événement engage l'expression d'une sémiotique de l'espace et du temps qui deviennent, au cours de l'événement, signifiants l'un pour l'autre. C'est dans cette médiation sémiotique de l'espace et du temps que l'événement acquiert sa dimension sémiotique. La sémiotique de l'événement va structurer la sémiotique de l'espace et du temps en instaurant un système sémiotique d'expression et d'intelligibilité, fondé, en particulier, sur trois logiques sémiotiques. Il s'agit du système indo-européen de l'expression verbale de la temporalité, du système linguistique de l'expression de la spatialité, fondé sur l'articulation de l'espace spéculaire et de l'espace politique, et du système d'expression spatio-temporelle de l'identité. La sémiotique de l'événement exprime la médiation politique de l'articulation dialectique de la dimension singulière de l'identité (confrontation du sujet à l'événement singulier qui exprime son identité) et de sa dimension collective (confrontation de la société à l'événement qui constitue le réel du politique). L'événement acquiert sa pleine dimension sémiotique en exprimant, pour le sujet, l'articulation entre le réel (la contrainte qui marque la relation à l'extérieur), le symbolique (le système de la représentation et de la sémiotisation) et l'imaginaire (l'expression de l'utopie et de la peur dans la relation exprimée par les médias à l'événement imaginaire). La sémiotique de l'événement met en œuvre, pour le sujet, dans sa dimension singulière comme dans sa dimension collective, l'expression d'une sémiotique de l'identité. Celle-ci est fondée, au cours de l'expérience de l'événement, sur la confrontation à l'autre (expression d'une identité psychique dans l'expérience de l'événement commun ou de l'événement différent) et sur la confrontation au monde (expression d'une identité culturelle dans la confrontation à l'expérience du réel de l'événement).
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La représentation de l'événement et son interprétation - qui lui donne sa dimension sémiotique - expriment la relation du sujet au temps (l'événement est ce qui lui arrive, ce qui e-venit) et la relation de la société au temps (au moment de l'événement institue l'identité collective de la société). L'événement acquiert une dimension sémiotique en ce qu'il instaure l'articulation de la temporalité (temps singulier ou temps social) à celle de l'espace (espace spéculaire ou espace politique). C'est l'événement qui articule l'espace et le temps en suscitant une transformation de l'espace au cours de l'expérience de la temporalité. Cette articulation de l'espace et du temps au cours de l'événement engage l'expression d'une sémiotique de l'espace et du temps qui deviennent, au cours de l'événement, signifiants l'un pour l'autre. C'est dans cette médiation sémiotique de l'espace et du temps que l'événement acquiert sa dimension sémiotique. La sémiotique de l'événement va structurer la sémiotique de l'espace et du temps en instaurant un système sémiotique d'expression et d'intelligibilité, fondé, en particulier, sur trois logiques sémiotiques. Il s'agit du système indo-européen de l'expression verbale de la temporalité, du système linguistique de l'expression de la spatialité, fondé sur l'articulation de l'espace spéculaire et de l'espace politique, et du système d'expression spatio-temporelle de l'identité. La sémiotique de l'événement exprime la médiation politique de l'articulation dialectique de la dimension singulière de l'identité (confrontation du sujet à l'événement singulier qui exprime son identité) et de sa dimension collective (confrontation de la société à l'événement qui constitue le réel du politique). L'événement acquiert sa pleine dimension sémiotique en exprimant, pour le sujet, l'articulation entre le réel (la contrainte qui marque la relation à l'extérieur), le symbolique (le système de la représentation et de la sémiotisation) et l'imaginaire (l'expression de l'utopie et de la peur dans la relation exprimée par les médias à l'événement imaginaire). La sémiotique de l'événement met en œuvre, pour le sujet, dans sa dimension singulière comme dans sa dimension collective, l'expression d'une sémiotique de l'identité. Celle-ci est fondée, au cours de l'expérience de l'événement, sur la confrontation à l'autre (expression d'une identité psychique dans l'expérience de l'événement commun ou de l'événement différent) et sur la confrontation au monde (expression d'une identité culturelle dans la confrontation à l'expérience du réel de l'événement).
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La représentation de l'événement et son interprétation - qui lui donne sa dimension sémiotique - expriment la relation du sujet au temps (l'événement est ce qui lui arrive, ce qui e-venit) et la relation de la société au temps (au moment de l'événement institue l'identité collective de la société). L'événement acquiert une dimension sémiotique en ce qu'il instaure l'articulation de la temporalité (temps singulier ou temps social) à celle de l'espace (espace spéculaire ou espace politique). C'est l'événement qui articule l'espace et le temps en suscitant une transformation de l'espace au cours de l'expérience de la temporalité. Cette articulation de l'espace et du temps au cours de l'événement engage l'expression d'une sémiotique de l'espace et du temps qui deviennent, au cours de l'événement, signifiants l'un pour l'autre. C'est dans cette médiation sémiotique de l'espace et du temps que l'événement acquiert sa dimension sémiotique. La sémiotique de l'événement va structurer la sémiotique de l'espace et du temps en instaurant un système sémiotique d'expression et d'intelligibilité, fondé, en particulier, sur trois logiques sémiotiques. Il s'agit du système indo-européen de l'expression verbale de la temporalité, du système linguistique de l'expression de la spatialité, fondé sur l'articulation de l'espace spéculaire et de l'espace politique, et du système d'expression spatio-temporelle de l'identité. La sémiotique de l'événement exprime la médiation politique de l'articulation dialectique de la dimension singulière de l'identité (confrontation du sujet à l'événement singulier qui exprime son identité) et de sa dimension collective (confrontation de la société à l'événement qui constitue le réel du politique). L'événement acquiert sa pleine dimension sémiotique en exprimant, pour le sujet, l'articulation entre le réel (la contrainte qui marque la relation à l'extérieur), le symbolique (le système de la représentation et de la sémiotisation) et l'imaginaire (l'expression de l'utopie et de la peur dans la relation exprimée par les médias à l'événement imaginaire). La sémiotique de l'événement met en œuvre, pour le sujet, dans sa dimension singulière comme dans sa dimension collective, l'expression d'une sémiotique de l'identité. Celle-ci est fondée, au cours de l'expérience de l'événement, sur la confrontation à l'autre (expression d'une identité psychique dans l'expérience de l'événement commun ou de l'événement différent) et sur la confrontation au monde (expression d'une identité culturelle dans la confrontation à l'expérience du réel de l'événement).
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In: Intercultures
In: Cultura: international journal of philosophy of culture and axiology, Band 3, Heft 1, S. 161-173
ISSN: 2065-5002
In: Annales: histoire, sciences sociales, Band 25, Heft 6, S. 1497-1522
ISSN: 1953-8146
La constitution du discours sémiotique s'étend sur plus de vingt siècles, mais c'est à peine de nos jours qu'il se reconnaît, demande à être reconnu et pénètre secrètement mais massivement les sciences dites humaines. Cette émergence de la sémiotique dans notre époque est un symptôme où l'on peut lire quelques-unes des caractéristiques majeures qui, pour être celles de la sémiotique aujourd'hui, ne sont pas moins propres à toute théorie dans le champ de ce qu'on appelle les « sciences humaines ». Quelles sont ces caractéristiques ?