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L'insertion de la caricature dans l'espace public entraîne intrinsèquement un choc émotif et culturel, encore aggravé par les différenciations culturelles portées par les flux migratoires actuels ou la mise en réseaux des mégapoles mondiales. Les interrogations souvent naïves (peut-on mourir pour un dessin ?) réactivent des débats publics que l'on croyait épuisés (qu'est-ce que la liberté d'expression ?). Caricatures et dessins de presse ne sont ni des objets froids, ni des objets neutres et nécessitent de s'interroger sur leur variété et sur l'infinie complexité des modes de réception qu'elles entraînent. Pays de Voltaire et de générations successives de caricaturistes au fil de l'Histoire, la France n'est pas à cet égard un pays neutre et tranche avec nombre de démocraties contemporaines. Charlie Hebdo , héritier de cette spécificité, de cette culture de la transgression jouit d'une souplesse législative quasi unique. À l'époque d'Internet, il est urgent renouveler le questionnement sur la caricature dans le nouveau champ médiatique, comme un objet historique peu étudié pour sa violence propre.

Le concept d'équipements de jeunes a été central dans les années 1960 et leur édification soutenue dans le cadre de la planification française a été massive de 1961 à 1975. Un temps délaissé, puis repris en compte par les collectivités locales, ils se sont adaptés et inscrits dans une logique de modernisation et de nouvelle gestion. La notion d'espaces publics ne s'est vraiment imposée qu'à la fin des années 1980. Le rôle de ces espaces ouverts a été analysé par les chercheurs qui ont montré le jeu d'échanges sociaux qu'ils étaient susceptibles de mettre en oeuvre. La diversification des espaces de pratiques, équipements et lieux publics, contribue à la création d'une urbanité flexible mais les études soulignent les conflits d'usage dont ils sont porteurs et laisse ouvert le débat sur la place des jeunes dans la ville.

Le développement de luttes sociales organisées pour une large part en réseau (Indignados, Occupy, etc.) et des usages des technologies numériques d'information et de communication concourt à un renouvellement des formes de l'exercice du jugement politique. Internet est notamment devenu l'outil indispensable à la mise en publicité d'expressions citoyennes variées (expertises distanciées, témoignages, etc.) et soutient les dynamiques d'élargissement de la participation politique.