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Cet article s'interroge sur le «sens» des fêtes traditionnelles en rappelant leurs dimensions d'intégration sociale et de consécration individuelle. Il prend quelques exemples dans l'antiquité gréco-latine et les traditions judéochrétiennes en insistant sur leur caractère collectif et cyclique. Il montre ensuite comment ces fêtes «traditionnelles» sont confrontées à l'éparpillement des pratiques festives d'aujourd'hui, bien plus individualisées. Il prend pour exemple le concert de rock, et s'interroge, en conclusion, sur la pratique de la fête dans les sociétés modernes.

Résumé La société camarguaise ne manque pas de recherches mais l'ensemble de la littérature est caractérisable par le choix d'un positionnement qui parcellise chaque élément de la société camarguaise, en les isolant et les décontextualisant de la réalité dans laquelle ils s'inscrivent. La fête en zone de bouvino est alors fragmentée en une succession de pratiques qui perdent, dans ce positionnement analytique, la cohérence du tout. La proposition qui est faite est de restituer la cohérence de l'ensemble en prenant le biais inverse, considérant le tout des activités en les réinscrivant dans la réalité d'où elles émanent, à savoir la fête votive. La fête devient le cadre spatio-temporel d'une compréhension plus fine de l'action d'un acteur silencieux de la fête : le corps. Le taureau apparaît alors comme l'organisateur de l'ensemble de l'activité autochtone, déterminant l'ensemble des pratiques et donnant alors à voir une corporéité festive taurine spécifique à la fête en zone de bouvino .