Cet article explore la genèse et l'activité de la direction ministérielle des Forces françaises de l'intérieur (FFI), un organe à la fois politique et technique, créé en octobre 1944 dans le cadre de la politique du général de Gaulle d'intégration des volontaires FFI dans l'armée en France à la Libération. Cette direction, qui a fonctionné durant un trimestre, a été confiée à des cadres issus de la Résistance. Ceux-ci, bien plus proches de la ligne du Parti communiste français que de celle du général de Gaulle, ont cherché à faire de la Direction des FFI un outil de rénovation de l'institution militaire française.
Il est normal qu'un numéro spécial comme celui-ci, consacré à des études originales sur la vie politique du Canada français, présente le résultat d'une enquête. Il nous a semblé nécessaire, tant dans un but purement informatif que pour faire provision de fraîches hypothèses de travail, de recueillir des témoignages de la part de personnes ayant eu une expérience directe de notre vie politique, soie pour avoir observé celle-ci de près, soit pour y avoir participé. Cette enquête a été toute simple. Un questionnaire fut préparé en collaboration par les directeurs de la revue et nous nous entendîmes pour le restreindre à un minimum d'interrogations. Plutôt que soulever un très grand nombre de problèmes, nous préférâmes provoquer la réflexion sur quelques thèmes qui nous semblaient fondamentaux : notre passé politique; les attitudes collectives en politique; la structure et le destin des tiers partis; les recherches à entreprendre. L'expérience a confirmé notre espoir. Nos informateurs nous ont accordé le privilège de sérieuses méditations dont quelques-unes, fort élaborées, prennent le caractère de véritables thèses. Nous nous sommes adressés à vingt-neuf personnes, choisies à titre de spécialistes, d'observateurs ou de participants de la vie politique canadienne-française. De ces personnes, malgré toutes sortes de stimulations et de rappels, seulement sept (je dis : sept), ont répondu de façon complète. Trois nous ont adressé, sous forme de lettres, des commentaires qui équivalent à des réponses. Soit donc, un total de dix réponses c'est-à-dire le tiers de ce que nous attendions naïvement... Il ne faut donc pas accorder aux commentaires rapportés dans les pages qui suivent plus de portée que nous ne leur en accordons nous-mêmes. Nous n'avons aucunement 1'illusion que notre très faible échantillon original de vingt-neuf personnes était représentatif de 1'"univers" des Canadiens français ayant des vues pénétrantes sur notre vie politique; encore moins les huit ou dix dont nous rapportons les propos. Il faut prendre ces propos seulement pour ce qu'ils sont, mais pour tout ce qu'ils sont, c'est-à-dire, la réflexion de quelques observateurs consciencieux sur des aspects passés ou contemporains du destin politique canadien-français. À chacun de ces observateurs qui nous ont prodigué leur temps et leur attention, nous exprimons notre très vive gratitude.
In: International law reports, Band 47, S. 463-464
ISSN: 2633-707X
War in general — Belligerent forces — Resistance movements — Forces françaises de l'intérieur — Injuries arising from torture by Gestapo — Whether to be regarded as war wounds — The law of France.
Résumé Au cours de l'année 1939-1940, Fernand Laporte est contacté par les Jeunesses communistes au sein desquelles il milite jusqu'à l'été 1942. Ayant perdu le contact avec son organisation, il envisage de rejoindre la France Libre, via l'Espagne. Arrêté par la police franquiste, il se retrouve enfermé au « campo de concentracion de Miranda de Ebro » où il séjourne jusqu'à l'été 1943. Libéré et confié à la Croix-Rouge, il gagne Setubal au Portugal d'où il embarque pour l'Afrique du Nord. Il intègre alors les Forces françaises libres avec lesquelles il participe à la Libération de la Corse en septembre 1943. De retour en Algérie, il subit un entraînement de commando, ce qui lui vaudra d'être parachuté en juillet 1944 sur les maquis de la Drôme où il prend la tête d'un corps franc, puis d'une compagnie de ftp (Francs-tireurs et partisans). En septembre 1944, il est affecté comme instructeur à l'école militaire de cadres d'Uriage (Isère), chargée d'organiser l'amalgame entre les ffi (Forces françaises de l'intérieur) et l'armée de métier. Dans ce cadre, il participe à la campagne d'Alsace. Intégré à l'armée de métier en 1945, il en démissionne en avril 1947.
Cet article analyse le paradoxal traitement mémoriel dont font l'objet les Forces françaises de l'Ouest, réunion des volontaires français engagés après septembre 1944 face aux poches allemandes maintenues sur la façade atlantique française : la mémoire collective de ces combattants s'est construite autour d'un sentiment d'oubli, illustré par l'ironique jeu de mots « Forces françaises de l'Ouest = Forces françaises oubliées » attesté dès l'hiver 1944-1945. Dans un premier temps, il est proposé d'étudier les conditions d'émergence de cette expression, entre enjeux militaires et représentations des combattants. Vient ensuite une analyse des conditions de transmission de cette expression jusqu'à nos jours, à travers l'historiographie relative à ces fronts secondaires.
Le Groupement d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) constitue l'unité militaire des forces spéciales du ministère de l'Intérieur et peut intervenir dans la résolution des crises avec des savoir-faire reconnus. Le GIGN est un outil avec une culture militaire résolument entretenue, donnant aux autorités une capacité d'agir face à une situation exceptionnelle.
En 1944, la libération de la majeure partie du territoire français a permis au général de Gaulle d'engager un vaste programme de réarmement, s'appuyant sur les Forces françaises de l'Intérieur. Quelque 150 régiments ont progressivement été recrées. Cet article explore la façon dont ces unités ont été nommées, entre filiation historique et choix politiques. En effet, sans attendre les décisions gouvernementales, d'assez nombreux responsables FFI ont octroyé de leur propre initiative des numéros de corps réguliers à leurs groupements, affirmant ainsi des revendications identitaires.