L'empowerment est considéré comme un processus qui favorise le développement de pouvoirs par des personnes qui en sont dépourvues. Il constitue aussi un levier intéressant de réduction des inégalités entre les groupes sociaux. Il passe par une multitude de moyens et stratégies qui dépendent des réalités de vie des personnes concernées. Diverses recherches ont montré que l'économie sociale et solidaire (ÉSS) est un puissant levier par lequel les actions d'empowerment se concrétisent de manière durable puisqu'elle permet aux personnes en situation de vulnérabilité d'unir leurs forces et de faire les changements profonds nécessaires pour une justice sociale. Au Mali, les inégalités entre les hommes et les femmes sont importantes et elles s'amplifient depuis quelques années avec la pauvreté qui sévit dans les milieux de vie des populations. Pour réduire ces inégalités, le gouvernement appuyé par ses partenaires internationaux opte pour un empowerment des femmes, centré sur leur autonomisation économique. Pour ce faire, de nombreuses actions sont développées avec des organisations de femmes. Les centres d'autopromotion des femmes (CAFE) sont les moyens par lesquels l'empowerment des femmes des milieux ruraux maliens est soutenu, et ce, à travers leur autonomisation économique. Les CAFE réunissent les organisations des femmes qui relèvent du domaine de l'ÉSS notamment les associations et les coopératives et leur gestion est assuré par les regroupements que les responsables de ces organisations forment. Une recherche réalisée en 2017 a montré que les CAFE favorisent bien cette autonomisation économique et permettent aux femmes qui en sont membres de construire une certaine force collective. En revanche, les CAFE ne permettent pas aux femmes de développer des capacités de transformation des normes sociales qui donnent le pouvoir aux hommes et fait d'eux les dominants dans les sphères sociale, économique et politique. Notre thèse s'intéresse à cet apparent paradoxe en cherchant à répondre à la question suivante : empowerment des femmes rurales et économie sociale et solidaire : quels enjeux pour le développement de la capacité de transformation sociale au travers de centres d'autopromotion des femmes au Mali ? Pour aborder cette question, nous nous intéressons plus particulièrement à l'une des dimensions de l'empowerment : le « pouvoir intérieur ». Notre recherche s'est déroulée auprès des femmes de trois CAFE situés en milieu rural malien : Kita, Toubacoro et Dioïla. Elle prend appui sur une posture féministe postcoloniale qui met les femmes concernées et leurs points de vue au cœur de la recherche. Elle reconnait que les femmes ne sont pas une population homogène et que divers rapports de pouvoir existent entre elles. Par conséquent, elle utilise une approche intersectionnelle non seulement pour tenir compte de cette diversité de pouvoirs mais aussi pour rendre compte de l'interconnexion du sexisme et de l'âgisme dans les sphères sociale, économique et politique. En plus de la forte internalisation de la domination masculine par les femmes des CAFE, les résultats montrent qu'elles sont des actrices importantes de la perpétuation de la domination masculine. Les résultats montrent aussi que si le développement du « pouvoir intérieur » est indispensable pour l'empowerment des femmes, il ne demeure pas une priorité pour les CAFE et leurs organisations. ; Empowerment is seen as a process that promotes the development of power by people who lack it. It is also an interesting lever for reducing inequalities between social strata. It goes through a multitude of means and strategies which depend on the realities of life of the people concerned. Various research has shown that the social and solidarity economy (SSE) is a powerful lever through which empowerment actions take shape in a sustainable manner since it allows people in vulnerable situations to join forces and make changes. profoundly necessary for social justice. In Mali, the inequalities between men and women are significant and they have been amplified in recent years with the poverty that has raged in the living environments of the populations. To reduce these inequalities, the government, supported by its international partners, opts for the empowerment of women, centered on their economic empowerment. To do this, many actions have been developed with women's organizations. Women's Self-Promotion Centers (CAFE) are the means by which the empowerment of rural Malian women is supported, through their economic empowerment. CAFE bring together women's organizations in the field of SSE, particularly associations and cooperatives, and their management is carried out by the groups formed by the heads of these organizations. Research carried out in 2017 showed that CAFE do well to promote this economic empowerment and allow women who are members to build a certain collective strength. In contrast, CAFE do not allow women to develop the capacity to transform social norms that empower men and make them dominant in the social, economic and political spheres. Our thesis focuses on this apparent paradox by seeking to answer the following question: empowerment of rural women and the social and solidarity economy: what are the challenges for the development of the capacity for social transformation through women's self-promotion centers in Mali? ? To address this question, we are particularly interested in one of the dimensions of empowerment: "power within". Our research was carried out with the women of three CAFE located in rural Mali: Kita, Toubacoro and Dioïla. It is based on a postcolonial feminist posture which places the women concerned and their points of view at the heart of research. She recognizes that women are not a homogeneous population and that various power relationships exist between them. Therefore, she uses an intersectional approach not only to account for this diversity of powers but also to account for the interconnectedness of sexism and ageism in the social, economic and political spheres. In addition to the strong internalization of male domination by CAFE women, the results show that they are important actors in the perpetuation of male domination. The results also show that while the development of "power within" is essential for the empowerment of women, it does not remain a priority for CAFE and their organizations.
With the country's hosting of a number of major international events having refocused attention on security issues, the government of the state of Rio de Janeiro introduced a new public security policy at the end of 2008 to regain territorial control over many of the city's favelas through the use of Pacifying Police Units (UPP). This programme has led to a partial revamp of the public authorities' favelas integration project. Since the 1990s, developmenthas mainly involved improving infrastructure and access roads and, to a lesser extent, land and urban regularisation. Now, however, the authorities plan to promote 'integration through the regularisation' of market and administrative relationships, involving various stakeholders from both the public and private spheres.This thesis examines the integration of these favelas from a relatively unexplored perspective: that of regularisation through the electricity network, the aim of which is to transform 'illegal users' into new 'registered customers', connected to the distribution company by a meter. In particular, we will highlight the link between the public and private approaches being used in projects to regularise the electricity service in two favelas, Santa Marta and Cantagalo. To thisend, our analysis will focus on studying regularisation of the electricity service using its own tools - including socio-technical (installing meters and rehabilitating the network), commercial (billing collection methods) and controlling electricity consumption tools - and examining the ways in which customers have taken ownership of these. Research shows that regularising the electricity service tends to reshape the favelados' relationship with the state and the market; however, this has a number of limitations: it is difficult to build contractual customer relationships based on trust; activities to control consumption advocate bringing behaviours 'up to standard' rather than supporting use; service regularisation tends to reproduce socio-economic inequalities rather than rise above them and these inequalities also gradually become less political. Thus, the aim of this thesis is to help improve understanding of the methods being used to integrate the favelas given the growing neo-liberalisation of urban policy. ; L'accueil de plusieurs événements internationaux ayant réactualisé l'enjeu sécuritaire, dès la fin de l'année 2008, le gouvernement de l'État de Rio de Janeiro a mis en place une nouvelle politique de sécurité publique pour reprendre le contrôle territorial d'un grand nombre de favelas en s'appuyant sur les Unités de police de pacification (UPP). Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont en partie remodelé leur projet d'intégration des favelas. Depuis lesannées 1990, il était principalement envisagé en termes d'aménagement, par l'amélioration des infrastructures et des voies d'accès ainsi que, dans une moindre mesure, de régularisation foncière et urbaine. Désormais, les autorités envisagent de promouvoir « l'intégration par la régularisation » des relations marchandes et administratives, associant les différents acteurs des sphères publiques et privées. Cette thèse pose la question de l'intégration des favelas selon une perspective peu explorée : celle de la régularisation par le réseau d'électricité, dont l'objectif est de faire des « usagers clandestins » de nouveaux « clients abonnés », liés à l'entreprise de distribution par un compteur. En particulier, nous nous attacherons à mettre en exergue l'articulation entre logiques publiques et privées à l'oeuvre dans les projets de régularisation du serviced'électricité dans deux favelas, Santa Marta et Cantagalo. Pour ce faire, notre analyse se propose d'étudier la régularisation du service d'électricité à travers ses outils - sociotechniques (installation des compteurs et réfection du réseau), commerciaux (modes de recouvrement des factures) et de maîtrise de la consommation d'électricité – et leurs modes d'appropriation par les abonnés. La recherche montre que la régularisation du service d'électricité reconfigure la relation des favelados à l'Etat et au marché qui se heurte à certaines limites : la relation commerciale contractualisée peine à s'ancrer dans un rapport de confiance ; les actions de maîtrise de la consommation prônent une « mise aux normes » des comportements plus qu'un accompagnement des usages ; la régularisation du service reproduit plutôt qu'elle ne dépasse les inégalités socio-économiques, qui perdent par ailleurs progressivement leur caractère politique. Cette thèse vise ainsi à contribuer à une meilleure compréhension des modalités d'intégration des favelas dans le cadre d'une néolibéralisation accrue des politiques urbaines. ; Por sediar uma série de eventos internacionais, a partir do final de 2008, a questão da segurança urbana foi re-atualizada em termos das preocupações centrais do Governo do Estado do Rio de Janeiro, levando-o a implementar uma nova política de segurança pública afim de retomar o controle territorial de um grande número de favelas, apoiando-se nas Unidades de Polícia Pacificadoras - UPPs. Nesse contexto, pode-se dizer que o poder público remodelou em parte seu projeto de integração das favelas. Isto porque, desde os anos 90, este previa melhorias na infra-estrutura e nas vias de acesso, além de, embora de forma menos importante, algum tipo de regularização territorial e urbana. Atualmente, as autoridades falam em promover uma "integração através da regularização" das relações mercantis e administrativas, associando os diferentes atores das esferas públicas e privadas.Esta tese questiona a integração das favelas segundo uma perspectiva pouco explorada até hoje: a da regularização através da rede elétrica, cujo objetivo vem sendo o de transformar "usuários clandestinos" em "novos clientes", conectados à distribuidora de energia elétrica através de um medidor. Mais especificamente, trataremos de ressaltar a articulação entre lógicas públicas e privadas existentes nos projetos de regularização dos serviços de eletricidade em duas favelas, Santa Marta e Cantagalo. Para tanto, propomos estudar a regularização do serviço de eletricidade a partir de seus aspectos socio-técnicos (instalação de medidores e reinstalação da rede), comerciais (formas de faturamento) e das medidas de economia da energia, bem como as formas de apropriação destes termos pelos consumidores. A pesquisa realizada demonstrou que a regularização do serviço elétrico tende a reestruturar a relação dos favelados com o Estado e o mercado que esbarra em certos limites: a relação comercial dificilmente se estabelece através de laços de confiança; as ações de economia da energia pregam normas em detrimento do acompanhamento dos hábitos de consumo existentes; a regularização do serviço reproduz em vez de ultrapassar as desigualdades socioeconômicas, que vão perdendo progressivamente, por outro lado, seu aspecto político. Assim, esta tese pretende contribuir para uma melhor compreensão das modalidades de integração das favelas em um contexto de neoliberalização acentuada das políticas urbanas.
With the country's hosting of a number of major international events having refocused attention on security issues, the government of the state of Rio de Janeiro introduced a new public security policy at the end of 2008 to regain territorial control over many of the city's favelas through the use of Pacifying Police Units (UPP). This programme has led to a partial revamp of the public authorities' favelas integration project. Since the 1990s, developmenthas mainly involved improving infrastructure and access roads and, to a lesser extent, land and urban regularisation. Now, however, the authorities plan to promote 'integration through the regularisation' of market and administrative relationships, involving various stakeholders from both the public and private spheres.This thesis examines the integration of these favelas from a relatively unexplored perspective: that of regularisation through the electricity network, the aim of which is to transform 'illegal users' into new 'registered customers', connected to the distribution company by a meter. In particular, we will highlight the link between the public and private approaches being used in projects to regularise the electricity service in two favelas, Santa Marta and Cantagalo. To thisend, our analysis will focus on studying regularisation of the electricity service using its own tools - including socio-technical (installing meters and rehabilitating the network), commercial (billing collection methods) and controlling electricity consumption tools - and examining the ways in which customers have taken ownership of these. Research shows that regularising the electricity service tends to reshape the favelados' relationship with the state and the market; however, this has a number of limitations: it is difficult to build contractual customer relationships based on trust; activities to control consumption advocate bringing behaviours 'up to standard' rather than supporting use; service regularisation tends to reproduce socio-economic inequalities rather than rise above them and these inequalities also gradually become less political. Thus, the aim of this thesis is to help improve understanding of the methods being used to integrate the favelas given the growing neo-liberalisation of urban policy. ; L'accueil de plusieurs événements internationaux ayant réactualisé l'enjeu sécuritaire, dès la fin de l'année 2008, le gouvernement de l'État de Rio de Janeiro a mis en place une nouvelle politique de sécurité publique pour reprendre le contrôle territorial d'un grand nombre de favelas en s'appuyant sur les Unités de police de pacification (UPP). Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont en partie remodelé leur projet d'intégration des favelas. Depuis lesannées 1990, il était principalement envisagé en termes d'aménagement, par l'amélioration des infrastructures et des voies d'accès ainsi que, dans une moindre mesure, de régularisation foncière et urbaine. Désormais, les autorités envisagent de promouvoir « l'intégration par la régularisation » des relations marchandes et administratives, associant les différents acteurs des sphères publiques et privées. Cette thèse pose la question de l'intégration des favelas selon une perspective peu explorée : celle de la régularisation par le réseau d'électricité, dont l'objectif est de faire des « usagers clandestins » de nouveaux « clients abonnés », liés à l'entreprise de distribution par un compteur. En particulier, nous nous attacherons à mettre en exergue l'articulation entre logiques publiques et privées à l'oeuvre dans les projets de régularisation du serviced'électricité dans deux favelas, Santa Marta et Cantagalo. Pour ce faire, notre analyse se propose d'étudier la régularisation du service d'électricité à travers ses outils - sociotechniques (installation des compteurs et réfection du réseau), commerciaux (modes de recouvrement des factures) et de maîtrise de la consommation d'électricité – et leurs modes d'appropriation par les abonnés. La recherche montre que la régularisation du service d'électricité reconfigure la relation des favelados à l'Etat et au marché qui se heurte à certaines limites : la relation commerciale contractualisée peine à s'ancrer dans un rapport de confiance ; les actions de maîtrise de la consommation prônent une « mise aux normes » des comportements plus qu'un accompagnement des usages ; la régularisation du service reproduit plutôt qu'elle ne dépasse les inégalités socio-économiques, qui perdent par ailleurs progressivement leur caractère politique. Cette thèse vise ainsi à contribuer à une meilleure compréhension des modalités d'intégration des favelas dans le cadre d'une néolibéralisation accrue des politiques urbaines. ; Por sediar uma série de eventos internacionais, a partir do final de 2008, a questão da segurança urbana foi re-atualizada em termos das preocupações centrais do Governo do Estado do Rio de Janeiro, levando-o a implementar uma nova política de segurança pública afim de retomar o controle territorial de um grande número de favelas, apoiando-se nas Unidades de Polícia Pacificadoras - UPPs. Nesse contexto, pode-se dizer que o poder público remodelou em parte seu projeto de integração das favelas. Isto porque, desde os anos 90, este previa melhorias na infra-estrutura e nas vias de acesso, além de, embora de forma menos importante, algum tipo de regularização territorial e urbana. Atualmente, as autoridades falam em promover uma "integração através da regularização" das relações mercantis e administrativas, associando os diferentes atores das esferas públicas e privadas.Esta tese questiona a integração das favelas segundo uma perspectiva pouco explorada até hoje: a da regularização através da rede elétrica, cujo objetivo vem sendo o de transformar "usuários clandestinos" em "novos clientes", conectados à distribuidora de energia elétrica através de um medidor. Mais especificamente, trataremos de ressaltar a articulação entre lógicas públicas e privadas existentes nos projetos de regularização dos serviços de eletricidade em duas favelas, Santa Marta e Cantagalo. Para tanto, propomos estudar a regularização do serviço de eletricidade a partir de seus aspectos socio-técnicos (instalação de medidores e reinstalação da rede), comerciais (formas de faturamento) e das medidas de economia da energia, bem como as formas de apropriação destes termos pelos consumidores. A pesquisa realizada demonstrou que a regularização do serviço elétrico tende a reestruturar a relação dos favelados com o Estado e o mercado que esbarra em certos limites: a relação comercial dificilmente se estabelece através de laços de confiança; as ações de economia da energia pregam normas em detrimento do acompanhamento dos hábitos de consumo existentes; a regularização do serviço reproduz em vez de ultrapassar as desigualdades socioeconômicas, que vão perdendo progressivamente, por outro lado, seu aspecto político. Assim, esta tese pretende contribuir para uma melhor compreensão das modalidades de integração das favelas em um contexto de neoliberalização acentuada das políticas urbanas.
Le Québec connaît une augmentation importante des immigrants, qui est en croissance surtout en dehors de Montréal (ISQ, 2017; Bakhshaei, 2015). Les écoles se trouvent donc au centre des débats relatifs aux différents enjeux inhérents à la diversité. Ils demeurent en manque des « pratiques interculturelles » qui sont davantage enracinées dans le milieu scolaire montréalais qu'ailleurs dans la province. De plus, les écrits de régulation n'adoptent pas la question de la diversité scolaire telle qu'elle est représentée aujourd'hui dans les écoles. Par ailleurs, différentes recherches sur l'échelle international soulignent que les élèves immigrants sont susceptibles d'échouer ou d'obtenir de faibles résultats scolaires comparés aux jeunes non immigrants (Kamanzi et al., 2016). Ainsi, la direction d'école doit, plus que jamais, exercer son leadership pour soutenir une bonne collaboration entre les acteurs scolaires et sociaux. Il s'agit de garder le cap sur la réussite éducative de tous les élèves. L'ampleur de cette réalité exige une collaboration de la part de l'école, des familles immigrantes et de la communauté. L'objectif général de cette thèse consiste à comprendre et à analyser les pratiques de collaboration école-familles immigrantes-communauté (ÉFIC). Cet objectif général se décline en trois objectifs spécifiques qui font objet de trois publications. - Le premier objectif spécifique consiste à identifier et à décrire les pratiques de collaboration que les membres de l'organisme communautaire Centre Multiethnique de Québec (CMQ) mettent en place pour favoriser l'intégration des familles immigrantes ainsi que l'intégration et la réussite scolaire et éducative de leurs enfants. Cet objectif fait l'objet d'un chapitre de livre, publié dans l'ouvrage Immigration et nouvelles vies aux Presses de l'Université Laval. Deux concepts soutiennent cette étude qualitative, soit l'accompagnement et le leadership. Pour réaliser cette recherche, une étude de documents a été menée. Il s'agit de 13 documents publiés par ledit centre, s'étalant entre 2015 et 2018. L'analyse de ces documents a permis de dégager la présence des pratiques en lien avec l'accompagnement individuel et collectif des familles nouvellement arrivées et de leurs enfants. De plus, il s'est avéré que le CMQ ne cesse de fournir des efforts pour satisfaire leurs attentes et leur procurer un sentiment de confiance et de sécurité (formations, financements, nouveaux services, etc.). - Le deuxième objectif spécifique consiste à repérer et à analyser les pratiques de collaboration ÉFIC et les types de lien de cette collaboration pour favoriser l'intégration et la réussite scolaire et éducative des élèves immigrants. Cet objectif fait l'objet d'un article paru dans la revue Creative Education. Le cadre conceptuel de cette étude qualitative se base sur l'approche mésosystémique du modèle de Bronfenbrenner (1979) et sur les six dimensions de l'approche de l'influence partagée d'Epstein (2001). Le corpus analysé, dégagé d'entrevues semi-dirigées auprès d'acteurs scolaires (n=11), de membres communautaires (n=10) et de familles immigrantes (n=6), a permis d'identifier deux dimensions primordiales à prendre en compte, soit le leadership et l'enfantalité, un mot qui désigne la nécessité de prendre en compte l'expérience et les besoins de l'élève immigrant dans la dimension de collaboration. Nos analyses mettent également en évidence, d'une part, la présence de certaines pratiques telle que la communication entre l'ensemble des acteurs; et, d'autre part, l'absence d'autres pratiques telle que la prise des décisions des familles immigrantes. Nos résultats appuient donc la nécessité de fournir plus de ressources et d'investissements de la part de toutes les instances, surtout le gouvernement. - Le troisième objectif spécifique a pour objectif de comparer les pratiques de collaboration ÉFIC selon les acteurs scolaires et sociaux ayant répondu à un questionnaire (12 acteurs scolaires, 24 membres communautaires et 19 familles immigrantes). Cet objectif fait l'objet d'un article publié par la revue Canadian Journal of Educational Administration and Policy. Les six dimensions du modèle de l'influence partagée d'Epstein (2001) forment le cadre théorique de cette étude quantitative. Au terme de cette recherche, d'une part, les analyses de Kruskall Wallis ont montré une différence significative entre les trois groupes d'acteurs quant aux pratiques de prise de décision et d'apprentissage à la maison. D'autre part, les analyses de corrélation ont montré que 1) le nombre d'années d'expérience des acteurs scolaires à l'école est corrélé positivement avec les variables communication, bénévolat, parentalité et prise de décision et que 2) le niveau de classe du jeune est corrélé positivement avec la variable parentalité. Finalement, un livret pratico-pratique, intitulé École-familles immigrantes-communauté : outils de collaboration en 42 pratiques et 255 actions clés, publié par les Presses de l'Université Laval, est rédigé en vue de rendre disponibles les pratiques de collaboration ÉFIC. Sa réalisation est basée sur les écrits et les témoignages de différents acteurs scolaires et sociaux par le biais des entrevues semi-dirigées menées dans cette thèse (échantillon de l'article 2). En premier lieu, le livret expose, entre autres, quelques mythes de la collaboration ÉFIC, ses leviers et freins ainsi que différents moyens de communication permettant de faciliter l'échange entre les acteurs. En second lieu, le livret suggère 44 pratiques efficaces et 255 actions clés destinées à chacun des acteurs concernés, soit les acteurs scolaires, la famille immigrante et les membres de la communauté. ; Quebec is experiencing a significant increase in immigrants, especially outside the metropolis (ISQ, 2017; Bakhshaei, 2015). Schools are, therefore, at the center of debates relating to the various issues inherent in diversity. However, they still lack "intercultural practices," which are more deeply rooted in the Montreal school environment than elsewhere in the province. In addition, regulatory writings do not adopt the issue of school diversity as it is represented today in schools. In addition, various research on the international scale underlines that immigrant students are likely to fail or obtain poor academic results compared to non-immigrant youth (Kamanzi et al., 2016). Thus, more than ever, the school administration must exercise its leadership to support good collaboration between school and social actors. It is about staying focused on the educational success of all students. The magnitude of this reality requires collaboration on the school, immigrant families and the community. The general objective of this thesis is to analyze the practices of school-immigrant families-community (ÉFCI) collaboration. Three specific purposes form this general objective, subject to three publications. - The first specific objective consists of identifying and describing the collaborative practices that the members of the community organization Centre Multiethnique de Québec (CMQ) put in place to promote the integration of immigrant families and academic and educational success of their children. This goal is the subject of a book chapter published in Immigration et Nouvelles vies at Presses de l'Université Laval. Two concepts support this qualitative study, support and leadership. We realized a document study to carry out this research. These are 13 documents published by the said center, spread out between 2015 and 2018. The analysis of these documents made it possible to identify the presence of practices linked to the individual and collective support of newly arrived families and their children. In addition, it turned out that the CMQ never stops making efforts to meet their expectations and give them a feeling of confidence and security (training, funding, new services, etc.). - The second specific objective is to identify and analyze ÉFIC collaboration practices and the types of links of this collaboration to promote immigrant students' academic and educational success. The conceptual framework of this qualitative study is the approach of the bioecological model of Bronfenbrenner (1979) and the six dimensions of the shared influence approach of Epstein (2001). The analyzed corpus, drawn from semi structured interviews with school stakeholders (n = 11), community members (n = 10) and immigrant families (n = 6), identified two essential dimensions to be considered the leadership and the childishness. This word indicates the need to consider the immigrant student's experience and needs in the dimension of collaboration. On the one hand, our analyses highlight specific practices, such as communication between all stakeholders. But, on the other hand, the absence of other practices such as the decision-making of immigrant families. Therefore, our results support the need for more resources and investments from all levels, especially the government. - The third specific objective aims to compare the EFIC collaboration practices according to the school and social actors who answered a questionnaire (12 school actors, 24 community members and 19 immigrant families). This goal is the subject of an article published by the Canadian Journal of Educational Administration and Policy. The six dimensions of Epstein's (2001) shared influence model form the theoretical framework for this quantitative study. At the end of this research, on the one hand, the analyzes of Kruskall Wallis showed a significant difference between the three groups of actors in terms of decision-making and learning practices at home. However, on the other hand, correlation analyzes have shown that 1) the number of years of experience of school actors in school is positively correlated with the variables communication, volunteering, parenthood and decision-making and that 2) the level class of the young is positively correlated with the parenthood variable. Finally, a practical booklet, named École-familles immigrantes-communauté : outils de collaboration en 42 pratiques et 255 actions clés, published by the Presses de l'Université Laval, is written to make the EFIC collaborative practices available. The writings and testimonies of various educational and social actors through the semi structured interviews conducted in this thesis (sample of article 2) are the basis of its production. First, the booklet exposes, among other things, some myths of the ÉFIC collaboration, its levers and brakes, and various means of communication, making it possible to facilitate the exchange between the actors. Second, the booklet suggests 44 effective practices and 255 actions intended for each of the actors concerned: school actors, the immigrant family, and community members.
This thesis contains a selection of post-doctoral articles and is structured in two parts. The first part analyses the policies of climate change and their impacts on growth; the second one analyses the decarbonisation of the power mix, characterised by a high share of intermittent and renewable energies (wind and solar).Part 1: Climate Policy and GrowthThe first chapter assesses the economic consequences of the European policy on Climate-Energy. This assessment is undertaken using the NEMESIS macro-econometric model. The results of this chapter draw an integrated vision of the energy future of Europe. The conclusions are the following. First, the implementation of this European policy should have a weak cost in terms of GDP, which may even be negative depending on how revenues from carbon emissions allowances are spent by governments. Second, significant gains could be made for consumers if this spending increases their disposable incomes. Employment could also be strongly stimulated if the spending of auctions revenues reduces the cost of labour, which would also stimulate household demand and exports of new low-carbon technologies; these results would validate a win-win effect with more jobs and more quality of environment. In the end the application of the principle of solidarity in Europe would allow the Climate-Energy package to be a real opportunity for growth and employment in the EU, in particular for those countries whose GDP is below the European average, such as Romania and Poland which are also carbon-intensive economies.In the second chapter we question the assumption of endogenous growth insofar as the existence of the win-win effect in the NEMESIS model is mainly dependent on long-term effects of R&D investments. We show that the win win is in fact based on the strong assumption of non-decreasing marginal returns to knowledge in the production of innovations. Indeed, the unitary yield leads to increasing returns to scale in the economy when the final good is produced according to a constant-returns-to-scale technology. If on the contrary the production of innovations is subject to strictly decreasing marginal returns (semi-endogenous growth regime), then the rate of growth of production becomes exogenous in the long term and no win-win effect is possible.Part 2: Towards a Carbon-Free and Flexible Power MixThe third chapter deals with photovoltaic energy and its optimal integration in an electrical system despite the variability of this technology. We first develop a multicriteria optimisation methodology to simulate a real system made up of different technical possibilities from solar energies and storage batteries. We then carry out a benchmark of international policies in support of photovoltaic energy. Given the well-known issues of overcapacity, we question the effectiveness of various public subsidies to photovoltaic energy in different countries. We compute and compare the cumulative cost of different policies to promote photovoltaic energy, as well as the proportions between these costs, for the selected countries.The fourth chapter analyses the necessary conditions and limiting factors for an industrial development of the future Generation four of nuclear reactors. Around thirty scenarios are identified through a structural analysis method - resulting in a Chart of direct influences and dependences - after a statistical treatment of cross-data from surveys and interviews of experts. In the end only three scenarios prove favourable to future nuclear power, and there are several messages relating on the one hand to the role of R&D policy in the short/medium term, and on the other hand the effect of competition between technologies in a longer term.In the last chapter, we study the complementarity between nuclear energy and renewable energies (wind and solar). Indeed, as France wishes to increase the share of renewable energy in the existing electric mix characterised by a high share of nuclear power, we have found necessary to study the flexibility of nuclear power as part of the solution of balancing of supply and demand in real time. The methodology used here involves the construction of scenarios which are functions of the level of penetration of renewables into the power mix, integrating the future constraints of the French nuclear fleet as described in the French Act. This fifth chapter shows that the size of the French nuclear reactor fleet could allow production to vary considerably by making small increments in each plant. We show that incentives (carbon tax, etc.) are necessary for nuclear power to play a competitive role as back-up technology, in relation to gas-fired power plants, as the flexibility offered by nuclear power is still limited for technical and economic reasons. Finally in order to better reconcile the divergent economic objectives between the operators of nuclear power plants and the social planner, we are exploring an original solution to develop new products such as hydrogen production for the future sustainable mobility market. ; Ce mémoire d'HDR regroupe une sélection de recherches post-doctorales qui se structure autour de grandes deux parties : D'une part, l'étude des politiques en faveur de la lutte contre le dérèglement du climat et leur impacts sur la croissance ; D'autre part, l'étude des mix électriques décarbonés, caractérisés par une part élevée d'énergies renouvelables intermittentes ou variables (éolien et solaire).Partie 1 : Politiques climatiques et croissance économiqueLe premier chapitre du mémoire porte sur l'évaluation des conséquences économiques de la politique européenne en matières de climat-énergie. Cette évaluation est réalisée à partir du modèle macro-économétrique NEMESIS. Les résultats de ce chapitre dessinent ensemble une vision intégratrice du futur énergétique de l'Europe. Tout d'abord, la mise-en-œuvre de la politique européenne devrait avoir à moyen-terme un coût limité en terme de PIB pour l'UE, lequel pourrait même être négatif en fonction de la réaffectation dans l'économie des revenus tirés des enchères des quotas carbones. Des gains significatifs pourraient être obtenus par les consommateurs si cette réaffectation permettait d'augmenter leurs revenus disponibles. L'emploi pourrait aussi être fortement stimulé si la réaffectation des revenus tirés des enchères permet une réduction du coût du travail qui stimulerait par ailleurs la demande des ménages et les exports de technologies nouvelles bas-carbone : ces résultats valideraient un double-dividende emploi-environnement. L'application du principe de solidarité en Europe pourrait permettre au paquet climat-énergie d'être une opportunité pour la croissance et l'emploi dans l'UE, notamment pour les Etats dont le PIB est sous la moyenne européenne comme la Roumanie et la Pologne qui sont aussi des économies intensives en carbone.Dans un deuxième chapitre, nous interrogeons l'hypothèse de croissance endogène dans la mesure où l'existence du double-dividende dans le modèle NEMESIS dépend principalement de l'existence d'effets à long terme des investissements en RD. Nous montrons que le double-dividende repose sur l'hypothèse forte d'un rendement du stock de connaissance unitaire dans la production des innovations. En effet, le rendement unitaire entraine des rendements d'échelle croissants dans l'économie quand la production du bien final se fait à rendement constant. Si au contraire la production des innovations est soumise à un rendement du stock de connaissance inférieur à l'unité (régime dit de croissance semi-endogène), alors le taux de croissance de la production devient exogène à long terme et le double-dividende est impossible.Partie 2 : Vers des mix électriques décarbonés et flexiblesLe troisième chapitre porte sur l'énergie photovoltaïque (PV) et son intégration optimale dans un système électrique malgré la variabilité de cette technologie. Nous développons d'abord une méthodologie d'optimisation multicritères permettant de simuler un système réel composé de différentes possibilités techniques en matière de PV et de batteries de stockage. Nous réalisons ensuite un benchmark des politiques internationales en matière de soutien au PV. Etant donné les problèmes de surcapacités observés, nous nous interrogeons sur l'efficacité des différentes aides publiques au PV, dans différents pays. Méthodologiquement, nous calculons et comparons pour les pays sélectionnés le coût cumulatif des différentes politiques visant à promouvoir le PV, ainsi que les proportions entre ces coûts.Le quatrième chapitre analyse ensuite les conditions nécessaires et les facteurs limitatifs pour un développement industriel des futurs réacteurs nucléaires de génération quatre. Une trentaine de scénarii sont identifiés à travers une méthode d'analyse structurelle, aboutissant au graphique des influences directes et des dépendances, après un traitement statistique de données croisées à des résultats d'enquêtes et d'interviews semi-directifs d'experts. Au final seulement trois scénarii s'avèrent favorables au nucléaire de génération quatre et il apparaît plusieurs messages relatifs, d'une part, au rôle du politique en matière de RD à court/moyen terme et, d'autre part, à l'effet de la concurrence entre technologies à plus long terme.Nous étudions dans le cinquième et dernier chapitre les complémentarités entre nucléaire et renouvelables (éolien et solaire). En effet, dès lors que la France souhaite augmenter la part des énergies renouvelables variables dans un mix électrique se caractérisant par une part élevée de nucléaire, il nous est apparu nécessaire d'étudier la flexibilité du nucléaire comme faisant partie de la solution permettant d'équilibrer offre et demande électrique en temps réel. La méthodologie retenue implique la construction de scenarii fonctions du niveau de pénétration des renouvelables dans le mix électrique, intégrant les contraintes futures du parc nucléaire français, telles que décrites dans la loi française. Ce cinquième chapitre fait apparaître que la taille de la flotte française de réacteurs nucléaires pourrait permettre à la production de varier considérablement en effectuant de petits incréments dans chaque centrale. Nous montrons que des incitations de type taxe carbone notamment sont nécessaires pour que le nucléaire joue le rôle de back-up de façon compétitive face aux centrales à gaz, puisque la flexibilité offerte par le nucléaire est tout de même limitée pour des raisons techniques et économiques. Enfin, pour concilier au mieux les objectifs économiques divergents entre opérateurs des centrales nucléaires et planificateur social, nous explorons une solution originale consistant à développer de nouveaux produits, comme la production d'hydrogène à destination du futur marché de la mobilité durable.
International audience ; This article examines the activities of the Mahdist administration in the Eastern Sudan and particularly the production of accounting documents by the Treasury (bayt al-māl) of Tūkar. It falls within a larger attempt at rebalancing the historiography of the Mahdist movement in the Nilotic Sudan (1881-1899) which has favoured sources emanating from the central government to the detriment of those produced by the provincial authorities. The documentary corpus presented in this article was seized in February 1891 following an expedition led by British and Egyptian troops. This is an exceptional collection because of its coherence. Indeed, this operation caught unawares the governor (ʿāmil) of the Eastern Sudan, ʿUthmān Diqna, who had neither the time to transfer those documents nor to destroy them, as it had partially been the case in Omdurman in September 1898. We thus have at our disposal a "snapshot" of the production of a Mahdist provincial administration between 1889 and 1891.In the first part, this article traces the steps of the foundation of the provincial administration in the Eastern Sudan. It sheds light on the relatively late formation of a structured administration and its relocation, in line with the strategic priorities of the Khalīfa ʿAbdullāhi, from Kassala to Tūkar at the end of 1888. The second part deals with the structure of the accounting system established by the Treasury administrators of Tūkar in order to to articulate the document presented, that is,, the daily monetary accounts for Dhū al-Qaʿda 1307 (June–July 1890), with the other fields of accounting. The scriptural technique highlights the strong influence of the Egyptian administrative practices, but also the hybrid aspect of this accounting, characterized by both an incomplete modernity and the claim of an Islamic tradition. This makes it possible, in a third part, to approach this document from a quantitative perspective and to reconstruct the dynamics that governed the revenues and expenses of the Treasury of Tūkar. These reflect more broadly the socio-economic conditions prevailing in the province in the early 1890s. The last part is devoted to an analysis of the administrative operation itself. It aims to show that the major efforts put into the recording of accounts can only be understood if we consider it as an act of power and the assertion of a legitimate authority. ; Cet article examine les activités de l'administration mahdiste au Soudan-Est et plus particulièrement la production de documents comptables par le Trésor (bayt al-māl) de Tūkar. Il s'inscrit dans une tentative de rééquilibrage d'une historiographie du mouvement mahdiste au Soudan nilotique (1881-1899) qui a privilégié les sources émanant du pouvoir central au détriment de celles des autorités provinciales. Le corpus documentaire présenté dans cet article fut saisi en février 1891 à l'issue d'une expédition égypto-britannique. Il s'agit d'un ensemble exceptionnel car cohérent. En effet, le gouverneur (ʿamil) du Soudan-Est, ʿUthmān Diqna, fut pris de court par cette opération et n'eut le temps ni de déplacer ces documents, ni de les détruire, comme cela put être en partie le cas à Omdurman en septembre 1898. Nous disposons ainsi d'un « instantané » de la production d'une administration provinciale mahdiste entre 1889 et 1891.Dans une première partie, cet article s'attache à retracer les étapes de la fondation de l'administration provinciale au Soudan-Est. Il met en lumière la formation relativement tardive d'une administration structurée et le déplacement de cette dernière, en lien avec les priorités stratégiques du Khalīfa ʿAbdullāhi, de Kassala à Tūkar à la fin de l'année 1888. La seconde partie revient sur la structure de la comptabilité mise en place par les administrateurs du Trésor de Tūkar afin d'articuler le document présenté, les comptes quotidiens en espèces du mois de dhū al-qaʿda 1307 (juin-juillet 1890), avec les autres champs comptables. La technique scripturale employée met en évidence l'influence forte des pratiques administratives égyptiennes, mais également le caractère hybride de cette comptabilité, marquée à la fois par une modernité inachevée et la revendication d'une tradition islamique. Ceci permet, dans une troisième partie, d'aborder ce document selon une perspective quantitative et de restituer les dynamiques qui régissaient les revenus et les dépenses du Trésor de Tūkar. Celles-ci reflètent plus largement les conditions socio-économiques qui prévalaient dans cette province au début des années 1890. La dernière partie est consacrée à l'analyse de l'opération administrative elle-même. Elle vise à montrer que l'effort important accordé à l'enregistrement comptable ne peut se comprendre que si l'on considère ce dernier comme un acte de pouvoir et l'affirmation d'une autorité légitime. ; Este artigo examina as atividades da administração madista no Sudão-Leste e mais particularmente a produção de documentos contáveis pelo Tesouro (bayt al-māl) de Tūkar. Ele se inscreve numa tentativa de reequilibrar uma historiografia do movimento madista no Sudão nilótico (1881-1899) que privilegiou as fontes provenientes do poder central em detrimento daquelas provenientes das autoridades provinciais.O corpus documental apresentado neste artigo foi apreendido em fevereiro de 1891, na sequência de uma expedição egípcio-britânica. Trata-se de um conjunto excepcional, pois coerente. Com efeito, o governador ('amil) do Sudão-Leste, 'Uthman Diqna, foi surpreendido por esta operação e não teve tempo suficiente nem para deslocar nem para destruir esses documentos, como pode ter sido, em parte, o caso em Ondurmã em setembro de 1898. Nós dispomos assim de uma "imagem instantânea" da produção de uma administração provincial madista entre 1889 e 1891.Na primeira parte, este artigo busca retraçar as etapas da fundação da administração provincial no Sudão-Leste. Ele destaca a formação relativamente tardia de uma administração estruturada e o deslocamento desta mesma administração, em conexão com as prioridades estratégicas do Khalīfa 'Abdullahi, de Kassala em Tūkar, no final do ano de 1888. A segunda parte retorna à estrutura contábil criada pelos administradores do Tesouro de Tūkar no intuito de articular o documento apresentado, nomeadamente as contas cotidianas do mês de dhū al-qa'da 1307 (junho-julho 1890), com os outros campos contáveis. A técnica escriturária empregada coloca em evidência a forte influência das práticas administrativas egípcias, mas igualmente o caráter híbrido desta contabilidade, marcada tanto por uma modernidade inacabada quanto pela revindicação de uma tradição islâmica. O que nos permite, em uma terceira parte, abordar este documento segundo uma perspetiva quantitativa e restituir as dinâmicas que regiam as rendas e os gastos do Tesouro de Tūkar. Estes últimos aspetos refletem mais largamente as condições socioeconômicas que prevaleciam nesta província no início dos anos 1890. A última parte é consagrada à análise da própria operação administrativa. Nela, visamos mostrar que o importante esforço dispensado à registração contábil só pode ser compreendido se nós o considerarmos como um ato de poder e de afirmação de uma autoridade legítima.
International audience ; Cuba is a tropical island lying 1 50 kilometres on a straight linefrom the South of the United States. It extends over an area onefifth of that of France and its population is about one sixth ofthat of France. Up to now it has lived almost exclusively on itssugar exports, more than half of which were accepted by the UnitedStates at a specially favourable rate. The lack of economic balancecaused by this sugar-cane single crop and this over-specializedtrade, was such that Cuba, instead ofproducing the mostelementary goods (viz, vegetables, fruit, meat, cigarettes), withouteven mentioning industrial and forest products, had to import them.Besides, this single culture and sugar trade were in the hands ofa small minority of owners, half of which were of foreign origin.More than 50 fir, of the land belonged to less than 1 % of the populationand 894 holdings covered 36,1 % of the land.The forests of Cuba formerly large and rich, had suffered morethan any other natural resource from this sugar-cane single culture.Most of them had been cleared up with a view to cultivation whilethe remainder growing on rather poor soil, had been depleted withoutany regard to its conservation. As a matter of fact, exportingsugar and importing forest products, even at prohibitive prices, wasdeemed preferable. Therefore, Cuba imported 80 Jo of the forestproducts it consumed (firewood and charcoal excepted).As a result of these abuses, forests in Cuba, serve but imperfectlythe double purpose of production and protection which shouldnormally fall to it.Dr Fidel Castro's regime which was settled on January 1st 1959,is aware of the seriousness of forest problems in Cuba. Its forestpolicy is part of its general economic policy which aims at diversifyingthe production in every field and industrializing the country.The basic political or economic means used to reach that aim are:an agrarian reform, the organization of production on a colectivebasis, under strict state supervision.As far as forestry is concerned, in particular, everything is atpresent carried out by the State on land expropriated in compliancewith the agrarian reform.To meet the requirements of an ambitious economic .program andowing to the scarcity of foreign exchange stock, the Cuban Government is unfortunately on its way towards the depletion of its.few remaining forests. Here is the negative aspect of this forestpolicy, which must be deplored, but cannot perhaps be avoided. Butit has also its positive aspect, represented by an extensive and spectacularprogram of artificial plantations considered in a way as treeculture.In 1960, for example, more than 12 000 ha have been planted witheucalypts, after preliminary ploughing and fertilization, and it is likelythat in 1961 an area twice as large will be planted. Though upto now the main species has been Eucalyptus saligna, there is atendency to ;plant Pinos caribaea, more and more, because it is muchmore suitable.As a matter of fact, Cuba, with its rich soil, its warm and moistclimate, offers conditions extremely favourable to tropical and subtropicalcultures and to forests.If the policy outlined here is carried into effect systematically andaccording to a coordinated plan, in 10 to 20 years hence, Cuba islikely to be able to produce a large portion of the forest raw materialsnecessary to its consumption and to the manufacture of sawn timber,pulp. and paper, artificial silk, fiber and particle boards, etc.At the same time, it would spare a large amount of foreign exchangestock and would provide work for a population, most ofwhich has no activity beyond the 100 clays per year which correspondto the period of sugar-cane crop, and would derive profits fromnow unproductive land. ; Cuba est une île tropicale située à 150 kilomètres en ligne droiteau Sud des États-Unis. Sa surface est environ le 1/5 (le celle dela France et sa population, environ le 1/6. Jusqu'à ce jour, elle avécu presque exclusivement de ses. exportations de sucre dont plusde la moitié était acceptée à un de faveur par les Etats-Unis.Le déséquilibre entraîné par cette monoculture de la canne à sucreet ce commerce spécialisé à l'extrême, était tel que Cuba importait,alors qu'elle aurait pu les produire, les biens les plus élémentaires(légumes, fruits, viandes, cigarettes) sans parler bien entendit desproduits industriels et forestiers.En outre, cette monoculture et ce commerce du sucre étaiententre les mains d'une très faible minorité dont la moitié était denationalité étrangère. Plus de 50 % de la terre appartenait ft moinsde 1 % de la population et 894 propriétés occupaient 36,1 % de laterre.Autrefois riches et vastes, les forêts de Cuba avaient souffert,plus que toute autre richesse, de la monoculture de la canne à sucre:on en avait défriché une grande partie en vue de la culture,tandis que le reste, dont le sol était peu fertile, avait été épuisé sansqu'on sc préoccupe de sa conservation. On préférait en effet exporterdu sucre et importer, fût-.e à des prix exhorbitants, les produitsforestiers. Cuba importait donc 80 % des produits forestiers qu'elleconsommait (bois de feu et charbon de bois exclus).Le résultat de tous ces abus est qu'actuellement la forêt ne remplità Cuba que de façon très imparfaite les fonctions de production etde protection qui, normalement. devraient lui revenir.Le régime du Docteur Fidel CASTRO qui s'est installé le 1er janvier1959, est conscient de la gravité du problème forestier à Cuba.Sa politique forestière entre dans le cadre de sa politique économiquegénérale qui tend it diversifier la production dans tous lesdomaines et à industrialiser le pays. Les moyens de caractère politiqueou économique employés pour y arriver sont fondamentalement:la réforme agraire et l'organisation de la production sur unebase collectiviste, caractérisée par un étroit contrôle de l'État.Du point de vue forestier, en particulier, tout est actuellementréalisé par l'Etat sur les terres expropriées au titre de la réformeagraire. Pour faire face aux exigences d'un programme économique ambitieuxet en raison de la rareté des devises, le Gouvernement cubains'achemine malheureusement vers l'épuisement des rares forêts quiexistent encore. C'est l'aspect négatif, regrettable mais peut-êtreinévitable, de cette politique forestière. Mais elle a aussi son aspectpositif, représenté par l'énorme et spectaculaire programme de plantationsartificielles considérées un peu comme des cultures d'arbres.En 1960, par exemple, on a planté à Cuba, avec labour préalableet emploi d'engrais, plus de 12 000 hectares d'eucalyptus et il estprobable qu'en 1961 on en aura planté le double.Bien que jusqu'alors on ait principalement utilisé Eucalyptus saligna,on s'oriente de plus en plus vers la plantation de Pijius caribaoaqui présente bien plus d'avantages.En réalité, avec ses bonnes terres, son climat chaud et humide,Cuba présente des conditions extraordinairement favorables pourtoutes les cultures tropicales ou subtropicales et pour la forêt.Si la politique ainsi esquissée est mise en oeuvre de façon méthodiqueet selon un plan coordonné, il est probable que Cuba pourra,d'ici 10 à 20 ans, produire une grande partie des matières premièresforestières qu'elle consomme et qui sont nécessaires, en particulier,à la fabrication de sciages, de pâte et de papier, de rayonne, de»anneaux, etc.En même temps, elle économiserait une grande quantité de deviseset donnerait du travail à une population dont une grandepartie n'est active que durant les 100 jours annuels représentés parla durée de la récolte de la canne à sucre et rendrait productifs desterrains qui, actuellement, ne le sont pas.
This doctoral research aims to contribute to a better understanding of the effects of development projects on the improvement of living conditions and livelihoods of rural households in Benin. It begins with the analysis of development trends in Atacora known about the last three decades. It is focused on matching between the dynamics promoted by intervention devices and those endogenous or emerging to lead a part in the consideration of the productive trajectories and performance of family farms and also in the analysis of effects of development projects on food security, living standards and poverty of rural households. The post-development theories and the various conceptions of poverty have served as a guideline for research work. The intervention mechanisms conducted in Atacora (north-western Benin) by the various cooperations (bilateral and multilateral) between 1990 and 2010 constituted the research object of this thesis. The empirical phase took place in the communes of Cobly (West) and Péhunco (East). These communes were selected from their contrasting agro-ecological and socio-economic situations and socio-economic indicators on the one hand and on the other on a typology of the concentration of development projects and the perception of their effects by local people. A stratified sample of 344 households (respectively 214 in Cobly and 130 in Péunco) was formed for the characterization survey. Later, a thorough investigation on living conditions and livelihood of households followed and involved 208 households (129 Cobly; 79 Péhunco). Finally 16 case studies (8 per commune) were conducted on the trajectories of evolution and accumulation of property and wealth of households and farms. Due to the empirical research, special attention was given to primary data collection which lasted more than three (3) years. Qualitative and quantitative tools (including PSM) were combined for the analysis of collected data through individual and group interviews. Results show that the development interventions do not always promote the endogenous dynamics but they generate and maintain, in rural areas, pathways that allow the integration and participation of producers in the world market for agricultural products. And to benefit from various promotional activities, producers adopt supported crops, this have some positive and negative consequences. The integration and participation of rural producers of Atacora to international trade, promote the increase of production and crop yields while further increasing their dependence on the world prices of agricultural products. So while the income of producers is increasing their vulnerability to food insecurity is also increasing because many of the food crops, already insufficient (because of the share of the cotton planted and the cotton production quotas established by the government) to cover food needs, are substracted from consumption to be sold on the market to meet urgent liquidity needs. Thereby, Atacora's rural households, despite the increase of their food production, suffered a rupture of food stocks resulting to annual food crises of at least 4 months (16 weeks) which strikes indiscriminately both recipient households than non-project beneficiaries. However with the increase of sources and income level of recipient households (36% of households of the study sites), those beneficiaries improve their homes and food consumption and invest more in the education of their children. This marks a significant difference between beneficiaries and non-beneficiaries of development projects. Indeed, installed with the same resources, we counted, in 2014, twice more prosperous households and fewer poor among beneficiaries than non-beneficiaries. Furthermore farms and households beneficiaries of assistance have accumulated and hold more productive assets (land, farm equipment, livestock rearing), economic assets and holdines (transportation measures, housing, plots and houses to rent, etc.) than non-beneficiaries with a highly significant difference at 1%. However the level of improvements and living conditions induced by development interventions are still inadequate and insecure, as reduced to the equivalent adult,income as well as capital show no significant difference between beneficiaries and non-beneficiaries. Thus, households (even beneficiaries) remain vulnerable to crises so that any natural disaster (flood, drought, pest invasion, etc.), illness, injury and death of a member of the household, provokes the rapid degradation of living standards and the fall into poverty. This is compounded by the fact that farms owners' don't invest really in the restoration and enhancement of the capital '' land fertility ''; mainly in Cobly where the soil fertility level experienced a drastic decline with a consequent increasing use of chemical fertilizers that degrade the soil structure furthermore. It follows that any action aimed at poverty reduction should allow a sustainable improvement in conditions and livelihoods of rural producers by the preservation and restoration of soil fertility on the one hand and the increased resilience to crises on the other hand. Actions to identify specific needs with measures and solutions adapted to each category of producers and households with mainly particular mechanisms of management and restoration of the fertility of agricultural land shall be considered and implemented. ; La présente recherche doctorale vise à contribuer à une meilleure connaissance des effets des projets de développement sur l'amélioration des conditions de vie et d'existence des ménages ruraux du Bénin. Elle démarre par l'analyse des tendances d'évolution ducontexte socioéconomique et du système agraire de l'Atacora sur ces trois dernières décennies pour se focaliser sur l'adéquation entre les dynamiques promues par les dispositifs d'intervention et celles endogènes ou émergentes. Cette recherche aboutit d'une part à l'examen des trajectoires et performances productives des exploitations agricoles familiales et d'autre part à l'analyse des effets des dispositifs d'intervention sur la situation alimentaire, le niveau de vie et de pauvreté des ménages ruraux. Les théories de développement et plus précisément celle du post-développement renforcée par les considérations théoriques liées aux diverses conceptions de la pauvreté ont servi de fil conducteur aux travaux de recherche. Les dispositifs d'intervention conduits dans l'Atacora (au Nord-Ouest du Bénin) par les différentes coopérations (bilatérales et multilatérales) entre 1990 et 2010 ont constitué l'objet de recherche de cette thèse. La phase empirique s'est déroulée dans les communes de Cobly (à l'Ouest) et de Péhunco (à l'Est) du département. Ces communesont été retenues à partir de leurs situations agro-écologiques et socioéconomiques contrastées et des indicateurs socio-économiques d'une part et d'autre part d'une typologie à dire d'acteurs relative à la concentration des projets de développement et à la perception de leurs effets par les populations locales. Après un recensement des ménages, un échantillon stratifié, de 344 ménages (214 à Cobly et 130 à Péunco) a été constitué pour l'enquête de caractérisation. Ensuite, l'enquête approfondie sur les conditions de vie et d'existence des ménages a suivi et a concerné 208 ménages (129 à Cobly ; 79 à Péhunco). Enfin 16 études de cas (8 par commune) ont été conduites sur les trajectoires d'évolution et d'accumulation de biens et patrimoine des ménages et exploitations agricoles. Vu le caractère empirique de la recherche, une attention particulière a été accordée aux données primaires dont la collecte a duré plus de trois (3) ans. Des outils qualitatifs et quantitatifs (dont le PSM) ont été combinés pour l'analyse des données collectées par des entretiens individuels et de groupes. Les résultats révèlent que les dispositifs d'intervention ne promeuvent pas toujours les dynamiques endogènes mais qu'ils suscitent et entretiennent, dans les milieux ruraux, les filières qui permettent l'intégration et la participation des producteurs au marché mondial des produits agricoles. Ainsi pour bénéficier des diverses actions de promotion de filières (mise en place des intrants etde crédits, formation et renforcement de capacités techniques et organisationnelles, facilitation de l'accès aux équipements etdes aménagements hydro-agricoles, l'accès aux nouveaux marchés d'écoulement, etc.) mises en place par les dispositifs d'intervention, les producteurs adoptent les spéculations soutenues avec des conséquences à la fois positives et négatives. L'intégration et la participation des producteurs ruraux de l'Atacora au commerce international favorisent l'accroissement de la production agricole et des rendements culturaux tout en augmentant davantage la dépendance de ces derniers aux cours mondiaux des produits agricoles. Ainsi pendant que le revenu des producteursconnaît un accroissement, leur vulnérabilité à l'insécurité alimentaire augmente également car une bonne partie des productions vivrières, déjà insuffisantes (à cause du poids des emblavures en coton et de la politique gouvernementale de quota de production cotonnière à chaque commune) pour couvrir les besoins alimentaires, est soustraite à la consommation pour être vendue sur les marchés afin de répondre aux besoins urgents de liquidités. De ce fait, les ménages ruraux de l'Atacora, malgré l'accroissement de leurs productions vivrières, subissent une rupture des stocks vivriers avec pour conséquence une soudure alimentaire annuelle d'au moins 4 mois (soit 16 semaines) qui frappe indifféremment aussi bien les ménages bénéficiaires que ceux non bénéficiaires des projets. Toutefois avec l'augmentation des sources et du niveau de revenu des ménages bénéficiaires (soit 36% des ménages des sites d'étude), ces derniers améliorent leurs habitations, l'autoconsommation alimentaire et investissent davantage dans l'éducation de leurs enfants ; ceci marque une différence significative entre les bénéficiaires et les non bénéficiaires des projets de développement. En effet, installés avec les mêmes ressources, en 2014 on décompte deux fois plus de ménages prospères et moins de pauvres parmi les bénéficiaires que les non bénéficiaires. Par ailleurs les exploitations et ménages agricoles bénéficiaires des interventions ont accumulé et détiennent plus de capitaux productifs (foncier, équipements agricoles, cheptels d'élevage), économiques et patrimoine (moyens de transport, logement, parcelles et maisons mises en location, etc.) que les non bénéficiaires avec une différence hautement significative au seuil de 1%. Seulement les améliorations de niveau et conditions d'existence induites par les dispositifs d'intervention restent encore insuffisantes et précaires de sorte que ramenés à l'équivalent adulte aussi bien le revenu que les capitaux ne présentent pas de différence significative entre bénéficiaires et non bénéficiaires. Ainsi, les ménages (même les bénéficiaires) restent vulnérables aux crises et chocs de sorte qu'à la moindre catastrophe naturelle (inondation, sécheresse, envahissement des ravageurs, etc.), maladie, accident et décès d'un membre ou proche du ménage, le niveau de vie se dégrade rapidement et ils retombent dans la pauvreté. Cette situation est aggravée par le fait que les exploitations agricoles investissent très peu dans la restauration et l'amélioration du capital ''fertilité des terres '' cultivées surtout à Cobly où le niveau de fertilité des sols connaît une baisse drastique avec pour conséquence une utilisation de plus en plus accrue, par les producteurs, des engrais chimiques qui dégradent davantage la structure des sols. Il s'ensuit que toute action visant la réduction de la pauvreté doit permettre une amélioration durable des conditions et moyens d'existence des producteurs ruraux en vue de la préservation et de la restauration de la fertilité des terres d'une part et l'accroissement de la résilience aux crises d'autre part. Des actions d'identification des besoins spécifiques assortis de mesures et de solutions adaptées à chaque catégorie de producteurs et/ou ménages avec au centre des mécanismes particuliers de gestion et de restauration de la fertilité des terres agricoles devront être envisagées et mises en œuvre.
Can we, today, address the citizens' healthcare without talking about his territory ? This seems unbelievable, and the French government has already understood this and to answer to this question has designed and launched the "ARS", which stand for "Healthcare Regional Agency", in order to define and manage healthcare strategy at its own territory level (region). But, before arriving to this conclusion, the healthcare system had to reform itself along four centuries moving from healthcare concept to healthcare system concept. This has been conducted through several reforms from decision makers that had to use quantifiable elements to perform so. Therefore, some specific indicators, called "health deterministic indicators", have been put in place. Then, the sum of all these along the years bring the French government to launch the ARS which are defined within the law called "HPST" standing for Hospital Patient Healthcare and Territory). Now, if we are looking closer to the ARS mission, it clearly appears that they are closely linked to the notion of "sustainable performance" for which it is important to define underneath concepts as "Performance", "sustainable performance" and of course "healthcare sustainable performance". Then, to applied those healthcare sustainable performance principles, the ARS would have to learn how this performance could be increased or decreased based on some specific mechanisms. Therefore, the notions of "risk" and "vulnerability" became key components of such an approach. However, looking forward it appears that the vulnerability has a close link to risk and that the risk is essentially linked to a mismatch between the "offering" and the "demand" or the "needs" of the citizens. Then, by integrating all those aspects, the ARS would became a healthcare sustainable performance for a territory vector, thanks to new governances, a better risk management politic and the usage of performance measures as healthcare expenses for a territory, regulation tool. Based on this it is easy to understand that the ARS will be at the heart of the reform and will have to drive the regional health system. But, and it is true for all sectors (private and public), the management of such a system cannot be done without an accurate information system. Then, the next question is "what is an information system for a health system?" but also, "how to feed this information system in order to let it provide relevant information?" Therefore, to understand this, it is necessary to understand the definition of all existing information system types and their role in the healthcare environment and how the citizen and the patient will take benefits of that. Based on this theory, it is now interesting to better understand the status of the current health information system and why he has failed in his pupil service missions, and that in order to better understand how, through a new ARS governance, it will be possible to have health information system able to reach the sustainable performance goals. The failure notification and the willingness to get the French healthcare system out of this trap is real. However, it is important to notice that to succeed in the mission regarding the information system, it will be necessary to adopt an accurate methodology. But, it is also important to understand that after investigation, no such methodology has been found and it appears necessary to build one in order to satisfy the needs of health professionals, citizens, patients. The final goal being to allows the French health system to reach the health sustainable performance goals by the understanding and the resolution of business pains coming from the citizen requests known and understood at the right time and the right location. It is easy to understand that cannot be done without a better understanding of the human, geographical, politic, social and health environment that could be better handled through new technologies. Therefore, it will be possible to put in place certain of these technologies that will enable this approach by allowing a global access to data or simplifying application integration into complex business processes or providing analysis and permanent traceability tools allowing to take "preventive" decisions (real time) or "corrective" decisions (after past facts analysis) . Everything, of course, being at maximum secured and with maximum integrity guarantee. This thought has bring to the definition of MAEVA methodology which seat in the middle of a particular context composed by actors (health professionals, citizens, politicians, patients, etc.), stimulus (known or unknown meaning handled or not), the health system itself (on which the methodology is applied) and results (benefits for the health system increasing the sustainable performance of the health system). To do so, I has been necessary to build the method in two "layers". The first layer is made of components called "fundamentals" which permit to define the project foundations that has to be implemented by following MAEVA rules. These fundamentals, counted as four (plus one) allow the definition of a global consensus for the project and for the associated community of practice in order to successfully deliver the related project. The "fifth" fundamental allows the rationale to pursue on a new version or to stop the project in its current stage if the necessary condition to continue it are not met. Once these basis have been setup, the method offer the capability to define five actions which will allow to manage the project from the beginning until the final delivery. These actions are: "Integration", allowing the integration of the data sources needed to the project implementation; "Detection", allowing the definition of "actuators" components bringing to a risky situation ; "Anticipation", allowing the definition of self defense mechanisms against the previously mentioned "actuators"; "Action", allowing the realization of the project mission; and at the end, "Evaluation", offering factual elements to analyze project outcomes and provide therefore facts to the fundamental "Decide". All these components are linked within the methodology through two "tools": Iteration, allowing to complete a phases with results coming from an upfront phase; and the Active Memory Zone (ZAM) which is used to be the project memory in order to store traceability data, but also "keep in mind" all taken decisions. This methodology, as defined, hasn't been designed theoretically in few months, but has been the result of real life projects analyze done during the past five years in the area of health system performance. It is also good to know that the MAEVA approach based on consensus will be a great help for the ARS, as they will have, since the beginning, work with people, processes and information coming from diverse horizons that were, until now, more in competition rather than in collaboration mood. But all of this is just about the first version of the methodology and already, due to read publications, it appears that some research works, like "Design Thinking" should be integrated partially or totally in a future "release" of MAEVA. ; Est-il possible, de nos jours, de parler de santé des citoyens sans faire référence au territoire qu'ils occupent ? Ceci est fort peu probable, et le gouvernement français en a pris conscience et pour cela a créé et mis en place les " Agences Régionales de Santé " (ARS) permettant de définir et gérer la stratégie de la santé sur son territoire régional. Mais avant d'en arriver là, le système de santé a dû se réformer, pendant près de quatre siècles, afin d'évoluer du concept de santé au concept de système de santé. De plus, pour mener à bien ces réformes, il a fallut que les différents organismes décideurs puissent s'appuyer sur des éléments concrets, et, de fait, des indicateurs particuliers, appelés " déterminants de santé " ont été mis en place. Ainsi, tout ceci a amené le gouvernement français à créer les ARS organisés autour d'un territoire de santé et dont le cadre légal est défini à travers la loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire). Dès lors, en s'intéressant de plus près à la mission des ARS, il apparait qu'elle est clairement liée à la notion de performance durable, d'où l'importance de définir les concepts sous jacents à savoir : " Performance ", " Performance durable " et bien sur " Performance durable en santé ". Ainsi, pour pouvoir appliquer des principes de performance durable en santé, les ARS vont devoir s'appliquer à comprendre les mécanismes favorisant ou pénalisant une telle performance. Dès lors, les notions de " risque " et de " vulnérabilité " sont devenus des éléments clés d'une telle approche. De fait, en regardant, une fois de plus, d'un peu plus près, il apparait que la vulnérabilité est liée au risque, et que le risque est essentiellement lié à une inadéquation, ou déséquilibre, entre " l'offre " la " demande " et les " besoins " du citoyen. De fait, en intégrant ces éléments, les ARS vont devenir un véritable vecteur de performance durable en santé au niveau d'un territoire, grâce à un nouveau pilotage, à une meilleure gestion des risques et l'utilisation de la mesure de performance comme d'un outil de régulation des dépenses de santé sur le dit territoire. De part ces propos, on comprend bien que les ARS vont être au cœur de la réforme et du pilotage du système de santé en région. Or, et cela est vrai dans tous les secteurs (aussi bien privés que publics), la gestion d'un tel système ne peux s'effectuer sans un système d'information adapté. Ainsi va se poser la question de ce qu'est un système d'information pour un système de santé, mais aussi comment faire en sorte que ce système d'information consomme et produise des informations de qualité. De fait, et pour mieux comprendre tout cela, il est nécessaire d'appréhender la définition de tous les types de systèmes d'information existants, mais aussi leurs rôles dans le domaine de la santé et comment cela va bénéficier au citoyen et patient. Fort de cette approche théorique, il est maintenant intéressant de s'attarder sur l'état du système d'information en santé, et de comprendre pourquoi, en l'état actuel, il a échoué dans sa mission de service public, et ce afin de mieux comprendre comment à travers la nouvelle gouvernance des ARS, il sera possible d'avoir un système d'information en santé permettant d'atteindre des objectifs de performance durable. Le constat d'échec, ainsi que la volonté de sortir le système de santé français de l'ornière dans laquelle elle s'est enfoncée est réel. Cependant, force est de constater que pour mener à bien cette mission, et notamment en regard des systèmes d'information, il sera nécessaire d'utiliser une méthodologie adaptée. Or, après investigation, il apparait qu'une telle méthode ou approche n'existe pas, d'où la nécessité d'en définir une nouvelle, afin de satisfaire les besoins des professionnels de la santé, des citoyens et patients, et ce pour permettre au système de santé français d'atteindre des objectifs de performance durable en santé par la compréhension et la résolution de problèmes métiers issue de la demande, connue et comprise en temps et en lieu, des citoyens. Il est clair que ceci ne peut se réaliser que par une meilleure compréhension de l'environnement humain, géographique, politique, social et médical qui peut mieux être appréhendé au travers des nouvelles technologies. Ainsi, il sera possible de mettre en œuvre un certain nombre de ces technologies facilitant cette approche, soit en garantissant un accès global aux données, soit en simplifiant l'intégration d'applicatifs au sein d'un processus métier complexe, soit en fournissant des outils d'analyse et d'audit permettant des prises de décision " préventives " (temps réel) ou " correctives " (après analyse des faits passés). Le tout, évidemment, en garantissant un niveau de sécurité et d'intégrité maximum. Ainsi, cette réflexion a amené à la définition de la méthode MAEVA qui se situe au milieu d'un contexte bien particulier, composé d'acteurs (professionnels, citoyens, politiques, patients, etc.), de perturbants (connus ou inconnus, donc maitrisés ou non), du système de santé en soit (sur lequel la méthode s'applique) et des résultantes (résultat de la méthode appliquée sur l'accroissement de la performance du système de santé). Pour se faire, il a été nécessaire de bâtir la méthode en deux " couches ". La première couche, composée d'éléments appelés " fondamentaux ", permet de définir les fondations du projet à implémenter selon MAEVA. Ces fondamentaux, au nombre de quatre (plus un), permettent de définir un consensus global, pour le projet et pour la communauté de pratique associée afin de mener à bien ce projet. Le " cinquième " fondamental permettant lui de définir les éléments de poursuite vers une nouvelle version ou d'arrêt du projet si les conditions nécessaires ne sont pas atteintes pour reconduire une nouvelle version du projet. Une fois ces fondements posés, la méthode offre la possibilité de définir cinq actions qui vont permettre de gérer le projet du début à la fin. Il s'agit de : " l'Intégration ", qui permet d'intégrer les sources de données nécessaires à la réalisation du projet ; la " Détection ", qui permet de définir les éléments " déclencheurs " amenant à des situations à risque ; " l'Anticipation ", qui permet de définir des mécanismes d'auto défense vis-à-vis des " déclencheurs " ; " l'Action ", qui permet de réaliser la mission pour laquelle le projet a été défini, et enfin " l'Evaluation " qui va offrir les éléments pour analyser le projet et de fait fournir des éléments factuels au fondamental " Décider ". Tout ces éléments, étant relié au sein de la méthode à travers deux " outils " : l'itération, qui permet de compléter une phase amont avec des éléments issus d'une phase aval ; et la Zone Active de Mémorisation (ZAM) qui sert de mémoire au projet et permet non seulement d'entreposer des données de traçabilité, mais aussi de garder la mémoire des décisions prises. Cette méthode ainsi définie n'a pas été établie de façon théorique en quelques mois, mais a été issu de l'analyse d'expériences vécues au fil de cinq ans de labeur dans le domaine de la performance du système de santé. Il est à noter que l'approche consensuelle proposée par MAEVA sera d'une grande utilité pour les ARS qui vont devoir, dès le début de leur existence, travailler avec du personnel, des processus et des informations issus de divers horizons jusqu'à présent plutôt compétitifs que collaboratifs. Mais tout ceci ne constitue que la première version de la méthode, et déjà, compte tenu des publications lues ces derniers temps, il est apparut que certains travaux de recherche tels que le " Design Thinking " devraient pouvoir être intégrés partiellement ou totalement dans une prochaine " release " de MAEVA.
The training of teachers, particularly those of the first cycle of basic education is at theepicenter of educational issues that arise in Mali. Indeed, measures of macroeconomicadjustment in the 1980s led the country at that time to the closure of schools and teachertraining to early retirement of most experienced teachers. A decade later, theinternational community took a stand Jomtien Education for All (EFA). The pursuit of this objective has required the implementation of alternative strategiesincluding the opening of education to private and community and the use of contractteachers, under the Ten-Year Programme of Development of Education (PRODEC). Contract teachers are theoretically unemployed graduates of various training profiles.But there is also meeting with school leavers without qualifications. They receivetraining from 30 to 45 days before being poured into education. If they have theadvantage of being less expensive than professional teachers, they are also less welltrained. The proliferation of types of schools (public, private, community, basic schools, villageschools, etc.) Induced a policy of opening up education to private and communitycombined with the massive teaching staff with qualifications and skills is variable, andmost often very low, has undoubtedly helped accelerate the pace of enrollment in Mali.However, these measures have led to a de-professionalization of teachers and thesegmentation status of teachers, with the resulting low requirement with respect to thequality of teaching-learning situations. To address this problem, the Ministry of Education has developed and adopted in 2003a policy of initial and continuing training of teachers. This policy develops distancelearning and ICT integration in education as alternatives to the professionalization ofteachers in a relatively short time and at lower cost. Thus, through various partnerships,experiments have been initiated at the institutional level: the program of trainingteachers through Interactive Radio (FIER) with support from USAID in 2004 and theproject in 2006 from Cyber_Edu a partnership agreement between UNCTAD, the Canton of Geneva and the Ministry of Communication and New Technologies (MCNT)acting on behalf of the Government of Mali. The FIER program has positioned relative to the use of radio in the training of primaryteachers and their coaching staff and the integration of ICT in the faculty developmentoffering training to teachers in MFI to offer them opportunities for self-training throughthe use of ICT, as the project Cyber_Edu who has also chosen to promote ICT anddigital pedagogy in the training of teachers and trainers. These projects have undoubtedly saved the results in the pursuit of these goals, but if itremains questionable particularly as regards ICT integration and digital teaching andlearning in the professional practices of teachers. Indeed, the analysis shows that theseexperiments have not been without difficulties, difficulties that have marred the resultsto be achieved. Among the many difficulties that have hampered the operationalizationof one or other of these projects, the study pointed to the quality of the equipment,motivation of players and their effective involvement of beneficiaries, due to a poorlydefined political vision and level of preparation that has not taken sufficient account ofthe socio-economic field from the point of view of the technical architecture andeducational devices. Hence the gap between rhetoric and political stances in favor of the country'sintegration into the information society and knowledge economy in which the schoolshould be the crucible and the integration of this vision into policies and developmentplans in general and particularly in the development of sector education and training. Without the definition of a political vision sufficiently clear and coherent, the goldenage of the Distance Education (ADF) and the Information Technology andCommunication for Education (ICTE) in Mali is not for tomorrow. The first and maincontribution of this research, the second being really not, especially since it is acommonplace on the importation of all initiatives and development activities, withouthowever, that they are likely to spur a real momentum of development. The mainreason, as it appears in the analysis of the devices mentioned here, is that scientific rigorbefitting the establishment and implementation of such innovation is not the most oftenobserved in its principles and its conditionalities. This raises the need to rethink theNorth-South scientific cooperation in the direction of a true intellectual and financial involvement of countries likely to spread, and to the goals of development andempowerment. ; La formation continue des enseignants notamment, ceux du premier cycle del'enseignement fondamental est à l'épicentre des questions éducatives qui se posent auMali. En effet, les mesures d'ajustement macro-économique des années 1980 ontconduit à cette époque le pays à la fermeture des écoles de formation d'enseignants et àla mise à la retraite anticipée des enseignants les plus expérimentés. Une décennie plustard, la communauté internationale réunie à Jomtien prenait position pour l'Educationpour tous (EPT). La poursuite de cet objectif a nécessité la mise en œuvre de stratégies alternatives dontl'ouverture de l'enseignement à l'initiative privée et communautaire et le recours auxenseignants contractuels, dans le cadre du Programme décennal de développement del'éducation (PRODEC). Les enseignants contractuels sont théoriquement des diplômés sans emploi de diversprofils de formation. Mais, on y rencontre aussi des déscolarisés précoces sansqualification. Ils suivent une formation professionnelle de 30 à 45 jours avant d'êtreversés dans l'enseignement. S'ils présentent l'avantage d'être moins coûteux que lesenseignants professionnels, ils sont aussi moins bien formés. La multiplication des types d'écoles (publiques, privées, communautaires, écoles debase, écoles du village, etc.) induite d'une politique d'ouverture de l'enseignement àl'initiative privée et communautaire conjuguée à l'engagement massif de personnelenseignant disposant de qualifications et de compétences variables de fait, et le plussouvent très faibles, a sans doute, permis une accélération du rythme des scolarisationsau Mali. Cependant, ces mesures auront conduit à une déprofessionnalisation desenseignants et à la segmentation des statuts du personnel enseignant, avec commecorollaire une exigence peu élevée à l'égard de la qualité des situations d'enseignement-apprentissage. En vue de répondre à cette problématique, le Ministère de l'éducation nationale aélaboré et fait adopter en 2003 une politique de formation initiale et continue desenseignants. Cette politique conçoit la formation à distance et l'intégration des TIC dansl'éducation comme des alternatives à la professionnalisation des enseignants dans undélai relativement court et à moindre coût. Ainsi, dans le cadre de divers partenariats, des expériences ont été mises en chantier au plan institutionnel : le programme deFormation interactive des enseignants par la radio (FIER) avec l'appui de l'USAID en2004 et le projet Cyber_Edu en 2006 issu d'un accord de partenariat entre la CNUCED,le Canton de Genève et le Ministère de la communication et des nouvelles technologies(MCNT) agissant au nom du gouvernement du Mali. Le programme FIER s'est positionné par rapport à l'usage de la radio dans la formationdes enseignants du primaire et du personnel chargé de leur encadrement et l'intégrationdes TIC dans le perfectionnement des professeurs assurant la formation initiale desenseignants en IFM, en vue d'offrir à ceux-ci des opportunités d'auto-formation parl'utilisation des TIC, à l'instar du projet Cyber_Edu qui a, lui aussi, choisi depromouvoir les TIC et la pédagogie numérique dans la formation continue desenseignants et des formateurs. Ces projets ont, sans doute, enregistré des résultats dans la poursuite de ces objectifs,même si cela reste discutable notamment, en ce qui concerne l'intégration des TIC et dela pédagogique numérique dans les pratiques professionnelles des enseignants. En effet,l'analyse montre que ces expérimentations n'ont pas été sans difficultés, des difficultésqui ont entaché les résultats susceptibles d'être atteints. Parmi ces nombreusesdifficultés qui ont entravé l'opérationnalisation de l'un ou autre de ces projets, l'étude apointé du doigt la qualité des équipements, la motivation des acteurs bénéficiaires etleur implication effective, conséquence d'une vision politique mal définie et d'unniveau de préparation qui n'a pas suffisamment tenu compte des réalités socioéconomiques du terrain du double point de vue de l'architecture technique etpédagogique des dispositifs. D'où le fossé qui sépare les discours et prises de position politique en faveur del'insertion du pays dans la société de l'information et dans l'économie du savoir dontl'école devrait être le creuset et l'intégration de cette vision dans les politiques et plansde développement en général et, en particulier dans le développement du secteur del'éducation et de la formation. Sans la définition d'une vision politique suffisamment claire et cohérente, l'âge d'or dela Formation à distance (FAD) et des Technologies de l'information et de lacommunication pour l'éducation (TICE) au Mali n'est pas pour demain. C'est la première et la principale contribution de cette recherche ; la seconde n'étant vraimentpas une, d'autant qu'il s'agit d'un lieu commun relatif à l'importation de toutesinitiatives et actions de développement, sans pourtant que celles-ci soient enclines àimpulser une véritable dynamique de développement. La principale raison, comme ilapparaît dans l'analyse des dispositifs dont il est question ici, tient au fait que la rigueurscientifique qui sied à l'implantation et à la mise en œuvre de ce type d'innovation n'estpas le plus souvent observée dans ses principes et dans ses conditionnalités. Cela pose lanécessité de repenser la coopération scientifique Nord-Sud dans le sens d'une véritableimplication intellectuelle et financière du pays susceptible de faire tache d'huile etpermettant l'atteinte des objectifs de développement et d'autonomisation.
These complète en allemand : Konflikte um Wasser in Marokko: ökologische und soziopolitische Konfliktursachen sowie Möglichkeiten der Konflikttransformation (Résumé long en français de 73 pages) ; Water scarcity increasingly provokes conflicts with often violent tendencies. As water management is determined by socio-political structures, governance plays a key role in the emergence and resolution of these conflicts. Based on a case-study of water conflicts in Morocco, the key objective of the present study is to understand how different political, ecological and socio-economic factors interact in the dynamics of these disputes. The first of the nine chapters introduces the topic by reviewing the possibilities of measuring water scarcity and its impact. This is done by exploring the situation in the MENA-region, and by analysing the security implications at the international level as well as in the context of broader security concepts. The second chapter evaluates the value of three theoretical approaches to the study of water conflicts: common pool resources theories, environmental security approaches, and conflict research. On the basis of this assessment, the third chapter presents a specific analytical and methodological approach by adapting theories of conflict transformation to the study of water conflicts. Four working hypotheses are developed regarding the root causes of water conflicts, the type of farmers most affected and the potential for mediation. Chapters 4 and 5 analyse potential root causes of water conflicts in Morocco. Chapter 4 concludes that the political system with the particular role of the king and his alliances with rural elites is challenged by the lack of legitimacy of democratic institutions, the increasing influence of civil society and religious actors, and the emergence of new economic elites. Chapter 5 analyses water and agricultural policies in Morocco and concludes that water scarcity, the effects of trade liberalisation, and incomplete decentralisation processes contribute to increasing social disparities and may fuel conflict. Chapters 6 and 7 analyse the case of water conflicts in the Souss region in Southern Morocco. The region is highly affected by water scarcity. At the same time, it is of strategic importance to the export-oriented, lucrative citrus fruit production. In this context, the study analyses the increasing marginalisation of small farmers and the problems of public water management, which is challenged by influential private investors and illegal drilling. It also examines the pilot project ElGuerdane for water mobilisation and distribution through a public-private partnership in irrigation. The analysis reviews the project's technical and financial aspects, and its political and environmental implications. Chapter 7 introduces a typology of water conflicts developed on the basis of the author's field research. It then presents the results of the empirical investigations including a large number of expert interviews, the study of six cases of water conflicts, and about 100 standardised interviews with farmers. The chapter concludes that an important marginalisation process of small farmers takes place in the valley, reveals that these farmers are also more often affected by conflicts over irrigation and drinking water, and examines the success of different mediators in this context. Chapter 8 points to the significance of these results for larger socio-political processes in the country and reveals four key trends characterising the changes in the relationships between society, king and government. Furthermore, the perspectives for water conflict transformation and the need for further research are developed. The last chapter presents a practical concept for enhancing conflict sensitivity in the water sector and for preventing violent escalation of tensions. It proposes three overall objectives in this regard: (a) understanding water conflicts as factors of socio-political (de-)stabilisation; (b) identifying conflict potentials and supporting transformation processes; and (c) dealing constructively with water conflicts. Concrete measures are proposed for the implementation of each of these objectives. Finally, the conclusion reviews the main challenges in the study of water conflicts and summarises the key findings. ; La pénurie croissante en eau douce provoque de plus en plus souvent des conflits parfois violents. Compte tenu de la forte influence des structures sociopolitiques locales sur la gestion de l'eau, l'émergence et le traitement des conflits, au delà du contexte environnemental, sont surtout une question de gouvernance. Le travail présent cherche à répondre aux trois questions de recherche centrales suivantes : (1) Quelles sont les causes politiques, écologiques et socio-économiques structurelles de l'émergence et de l'escalade des conflits autour de l'eau ? (2) Quelles sont les possibilités de médiation, de prévention et de transformation de ces conflits que nous pouvons développer sur la base des connaissances acquises à travers l'étude de cas? Et (3) comment une étude de cas locale peut-elle contribuer au développement d'une approche théorique plus générale et quels enseignements pour l'approche méthodologique pouvons-nous en tirer? L'objectif essentiel de ce travail est de comprendre, à l'exemple du Maroc, comment différents facteurs politiques, sociaux, économiques influencent l'émergence et le déroulement des conflits autour de l'eau. L'étude est organisée en neuf chapitres. Dans un premier temps, nous introduisons la thématique et l'état de la recherche. Au delà de l'impact de la pénurie en eau dans la région du Proche et Moyen Orient et de l'Afrique du Nord nous analysons également le rôle politique particulier de l'agriculture irriguée et les implications sécuritaires de la pénurie. Le deuxième chapitre évalue l'état de la recherche dans trois domaines proches de notre problématique : la recherche sur la sécurité environnementale, les théories de la gestion des biens communs, et la recherche sur les conflits. Sur la base de notre constat des forces et des faiblesses des théories existantes, nous développons notre approche d'analyse et méthodologique et présentons nos hypothèses de travail (chapitre 3). Celles-ci assument qu'une combinaison de processus de marginalisation écologique et socio-économique provoque les conflits autour de l'eau. Nous présumons aussi que le succès d'initiatives de médiation dans ces conflits dépend de la légitimité des intervenants, et que les organisations locales jouent un rôle important à cet égard. Les chapitres 4 et 5 sont consacrés à l'analyse des structures politiques et socio-économiques du Maroc dans le but d'identifier de potentielles causes structurelles de conflits. Le système politique et la position particulière du roi ainsi que ses alliances traditionnelles avec les élites rurales se trouvent au centre du quatrième chapitre. Nous concluons que le système socio- politique marocain se trouve aujourd'hui dans un processus de mutation conditionné par la faible légitimité des institutions démocratiques, la popularité croissante des acteurs de la société civile mais aussi de groupements religieux, et l'émergence d'une nouvelle élite. Le cinquième chapitre se concentre sur les changements dans la politique de l'eau et de l'agriculture et des conflits potentiels qui en résultent. Nous identifions la pénurie en eau, la libéralisation économique, une décentralisation inachevée et les grandes disparités entre les zones rurales et urbaines comme problèmes cruciaux et potentiellement conflictuels du développement rural. L'étude de cas dans la zone du Souss au Sud du Maroc se trouve au centre des chapitres 6 et 7. Dans le sixième chapitre, nous analysons la situation paradoxale de la simultanéité d'une forte dégradation des ressources eau et terre dans la région d'une part, et de son importance stratégique pour les cultures agricoles hautement rentables d'autre part. Dans ce contexte, nous étudions également la marginalisation croissante des petites exploitations agricoles ainsi que les problèmes de la gestion de l'eau. Par ailleurs, nous analysons le projet pilote d'un partenariat public-privé pour l'irrigation. Au-delà de l'étude du montage financier et technique de ce projet, nous révélons également ses implications politiques et environnementales. Dans cette étude de cas, nous avons procédé à l'étude de sources bibliographiques mais surtout aussi à de nombreuses enquêtes de terrain. Le septième chapitre introduit d'abord notre typologie des conflits autour de l'eau et présente ensuite les résultats des enquêtes. Nous concluons entre autres qu'un profond décrochement entre petites et grandes exploitations agricoles a eu lieu dans les dix dernières années et qui s'accentue encore aujourd'hui. Par ailleurs, nous révélons la fréquence de l'affectation des petites, moyennes et grandes exploitations par différents types de conflits d'eau et évaluons le succès de différents médiateurs. Finalement, sur la base de ces données et compte tenu de l'impact du projet de partenariat public-privé, nous évaluons le potentiel de conflits présent et à venir dans cette région. Dans les chapitres 8 et 9, nous tirons les conclusions de notre étude de cas. Nous présentons premièrement les enseignements méthodologiques et analysons ensuite les tendances majeures concernant la continuité et le changement des relations entre la société marocaine, le gouvernement et le roi. Nous concluons le huitième chapitre par une analyse des possibilités d'une transformation des conflits autour de l'eau. Le neuvième et dernier chapitre présente un concept pratique pour l'évaluation et la prévention des conflits autour de l'eau. Dans ce but, nous développons trois principes suivis d'une série de mesures pour leur mise en oeuvre: (1) le développement et la réalisation d'une compréhension globale de la politique de l'eau, (2) un meilleur diagnostic des conflits autour de l'eau et de leurs causes structurelles, ainsi que le soutien à leur transformation, et (3) une modification de la manière d'appréhender les conflits, orientée vers leur potentiel innovateur et de coopération. Finalement, nous résumons les résultats principaux de notre travail, signalons les défis essentiels liés aux conflits de l'eau à l'avenir et proposons des pistes de réflexion pour de nouvelles recherches dans ce domaine.
These complète en allemand : Konflikte um Wasser in Marokko: ökologische und soziopolitische Konfliktursachen sowie Möglichkeiten der Konflikttransformation (Résumé long en français de 73 pages) ; Water scarcity increasingly provokes conflicts with often violent tendencies. As water management is determined by socio-political structures, governance plays a key role in the emergence and resolution of these conflicts. Based on a case-study of water conflicts in Morocco, the key objective of the present study is to understand how different political, ecological and socio-economic factors interact in the dynamics of these disputes. The first of the nine chapters introduces the topic by reviewing the possibilities of measuring water scarcity and its impact. This is done by exploring the situation in the MENA-region, and by analysing the security implications at the international level as well as in the context of broader security concepts. The second chapter evaluates the value of three theoretical approaches to the study of water conflicts: common pool resources theories, environmental security approaches, and conflict research. On the basis of this assessment, the third chapter presents a specific analytical and methodological approach by adapting theories of conflict transformation to the study of water conflicts. Four working hypotheses are developed regarding the root causes of water conflicts, the type of farmers most affected and the potential for mediation. Chapters 4 and 5 analyse potential root causes of water conflicts in Morocco. Chapter 4 concludes that the political system with the particular role of the king and his alliances with rural elites is challenged by the lack of legitimacy of democratic institutions, the increasing influence of civil society and religious actors, and the emergence of new economic elites. Chapter 5 analyses water and agricultural policies in Morocco and concludes that water scarcity, the effects of trade liberalisation, and incomplete decentralisation processes contribute to increasing social disparities and may fuel conflict. Chapters 6 and 7 analyse the case of water conflicts in the Souss region in Southern Morocco. The region is highly affected by water scarcity. At the same time, it is of strategic importance to the export-oriented, lucrative citrus fruit production. In this context, the study analyses the increasing marginalisation of small farmers and the problems of public water management, which is challenged by influential private investors and illegal drilling. It also examines the pilot project ElGuerdane for water mobilisation and distribution through a public-private partnership in irrigation. The analysis reviews the project's technical and financial aspects, and its political and environmental implications. Chapter 7 introduces a typology of water conflicts developed on the basis of the author's field research. It then presents the results of the empirical investigations including a large number of expert interviews, the study of six cases of water conflicts, and about 100 standardised interviews with farmers. The chapter concludes that an important marginalisation process of small farmers takes place in the valley, reveals that these farmers are also more often affected by conflicts over irrigation and drinking water, and examines the success of different mediators in this context. Chapter 8 points to the significance of these results for larger socio-political processes in the country and reveals four key trends characterising the changes in the relationships between society, king and government. Furthermore, the perspectives for water conflict transformation and the need for further research are developed. The last chapter presents a practical concept for enhancing conflict sensitivity in the water sector and for preventing violent escalation of tensions. It proposes three overall objectives in this regard: (a) understanding water conflicts as factors of socio-political (de-)stabilisation; (b) identifying conflict potentials and supporting transformation processes; and (c) dealing constructively with water conflicts. Concrete measures are proposed for the implementation of each of these objectives. Finally, the conclusion reviews the main challenges in the study of water conflicts and summarises the key findings. ; La pénurie croissante en eau douce provoque de plus en plus souvent des conflits parfois violents. Compte tenu de la forte influence des structures sociopolitiques locales sur la gestion de l'eau, l'émergence et le traitement des conflits, au delà du contexte environnemental, sont surtout une question de gouvernance. Le travail présent cherche à répondre aux trois questions de recherche centrales suivantes : (1) Quelles sont les causes politiques, écologiques et socio-économiques structurelles de l'émergence et de l'escalade des conflits autour de l'eau ? (2) Quelles sont les possibilités de médiation, de prévention et de transformation de ces conflits que nous pouvons développer sur la base des connaissances acquises à travers l'étude de cas? Et (3) comment une étude de cas locale peut-elle contribuer au développement d'une approche théorique plus générale et quels enseignements pour l'approche méthodologique pouvons-nous en tirer? L'objectif essentiel de ce travail est de comprendre, à l'exemple du Maroc, comment différents facteurs politiques, sociaux, économiques influencent l'émergence et le déroulement des conflits autour de l'eau. L'étude est organisée en neuf chapitres. Dans un premier temps, nous introduisons la thématique et l'état de la recherche. Au delà de l'impact de la pénurie en eau dans la région du Proche et Moyen Orient et de l'Afrique du Nord nous analysons également le rôle politique particulier de l'agriculture irriguée et les implications sécuritaires de la pénurie. Le deuxième chapitre évalue l'état de la recherche dans trois domaines proches de notre problématique : la recherche sur la sécurité environnementale, les théories de la gestion des biens communs, et la recherche sur les conflits. Sur la base de notre constat des forces et des faiblesses des théories existantes, nous développons notre approche d'analyse et méthodologique et présentons nos hypothèses de travail (chapitre 3). Celles-ci assument qu'une combinaison de processus de marginalisation écologique et socio-économique provoque les conflits autour de l'eau. Nous présumons aussi que le succès d'initiatives de médiation dans ces conflits dépend de la légitimité des intervenants, et que les organisations locales jouent un rôle important à cet égard. Les chapitres 4 et 5 sont consacrés à l'analyse des structures politiques et socio-économiques du Maroc dans le but d'identifier de potentielles causes structurelles de conflits. Le système politique et la position particulière du roi ainsi que ses alliances traditionnelles avec les élites rurales se trouvent au centre du quatrième chapitre. Nous concluons que le système socio- politique marocain se trouve aujourd'hui dans un processus de mutation conditionné par la faible légitimité des institutions démocratiques, la popularité croissante des acteurs de la société civile mais aussi de groupements religieux, et l'émergence d'une nouvelle élite. Le cinquième chapitre se concentre sur les changements dans la politique de l'eau et de l'agriculture et des conflits potentiels qui en résultent. Nous identifions la pénurie en eau, la libéralisation économique, une décentralisation inachevée et les grandes disparités entre les zones rurales et urbaines comme problèmes cruciaux et potentiellement conflictuels du développement rural. L'étude de cas dans la zone du Souss au Sud du Maroc se trouve au centre des chapitres 6 et 7. Dans le sixième chapitre, nous analysons la situation paradoxale de la simultanéité d'une forte dégradation des ressources eau et terre dans la région d'une part, et de son importance stratégique pour les cultures agricoles hautement rentables d'autre part. Dans ce contexte, nous étudions également la marginalisation croissante des petites exploitations agricoles ainsi que les problèmes de la gestion de l'eau. Par ailleurs, nous analysons le projet pilote d'un partenariat public-privé pour l'irrigation. Au-delà de l'étude du montage financier et technique de ce projet, nous révélons également ses implications politiques et environnementales. Dans cette étude de cas, nous avons procédé à l'étude de sources bibliographiques mais surtout aussi à de nombreuses enquêtes de terrain. Le septième chapitre introduit d'abord notre typologie des conflits autour de l'eau et présente ensuite les résultats des enquêtes. Nous concluons entre autres qu'un profond décrochement entre petites et grandes exploitations agricoles a eu lieu dans les dix dernières années et qui s'accentue encore aujourd'hui. Par ailleurs, nous révélons la fréquence de l'affectation des petites, moyennes et grandes exploitations par différents types de conflits d'eau et évaluons le succès de différents médiateurs. Finalement, sur la base de ces données et compte tenu de l'impact du projet de partenariat public-privé, nous évaluons le potentiel de conflits présent et à venir dans cette région. Dans les chapitres 8 et 9, nous tirons les conclusions de notre étude de cas. Nous présentons premièrement les enseignements méthodologiques et analysons ensuite les tendances majeures concernant la continuité et le changement des relations entre la société marocaine, le gouvernement et le roi. Nous concluons le huitième chapitre par une analyse des possibilités d'une transformation des conflits autour de l'eau. Le neuvième et dernier chapitre présente un concept pratique pour l'évaluation et la prévention des conflits autour de l'eau. Dans ce but, nous développons trois principes suivis d'une série de mesures pour leur mise en oeuvre: (1) le développement et la réalisation d'une compréhension globale de la politique de l'eau, (2) un meilleur diagnostic des conflits autour de l'eau et de leurs causes structurelles, ainsi que le soutien à leur transformation, et (3) une modification de la manière d'appréhender les conflits, orientée vers leur potentiel innovateur et de coopération. Finalement, nous résumons les résultats principaux de notre travail, signalons les défis essentiels liés aux conflits de l'eau à l'avenir et proposons des pistes de réflexion pour de nouvelles recherches dans ce domaine.
Pour répondre à la demande des aliments aussi bien en quantité qu'en qualité de la population croissante en Afrique, il faudra appliquer les technologies agricoles appropriées aux sols fragiles de ce continent pour augmenter la productivité et aboutir à la sécurité alimentaire. Dans le contexte du Rwanda, l'usage des fertilisants et des pesticides relève une contestation entre le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage et l'Office Rwandais chargé de la Protection de l'Environnement. Tandis que le premier prône l'utilisation intensive des fertilisants et pesticides, l'exploitation des marais pour accroître la production agricole, le second souligne que cela conduira à la pollution de l'environnement. Le gouvernement rwandais a adopté, depuis plus d'une décennie, une séquence de politiques et de stratégies visant le développement économique et l'amélioration du niveau de vie de sa population essentiellement agricole. Dans le secteur agricole, l'adoption de nouvelles technologiques et l'augmentation de la production se sont accompagnées de la mise en œuvre de ces stratégies. On remarque cependant que l'économie du pays reste dominée par l'agriculture de subsistance, avec un écart net entre la production potentielle et la production actuelle. Cette recherche s'efforce d'analyser le rôle des petites exploitations agricoles (1,0 ha au maximum) dans le développement agricole au Rwanda en considérant deux points d'importance stratégique, notamment la paysannerie et la production végétale (pomme de terre, maïs, haricot, blé, légumes), plus spécifiquement dans la région des sols de laves, dans les districts de Burera et Musanze de la Province du Nord, ainsi que Nyabihu et Rubavu de la Province de l'Ouest. Pour cette étude, les données collectées pour la saison 2019 B portaient sur différents points tels que les caractéristiques socioéconomiques des exploitants agricoles et de leurs ménages, les caractéristiques des exploitations (taille et culture), la perception des exploitants agricoles sur les utilités des techniques agricoles, les méthodes agricoles effectivement pratiquées par les exploitants, les informations en rapport avec la main-d'œuvre, les intrants, les pesticides, l'équipement et outillage agricole, la rente (ou coût d'accès à la terre), le coût de transport, la production et le prix de vente, ainsi que les conditions de vie (habitat, alimentation, accès à l'eau et énergie d'éclairage et de cuisine). Différentes méthodes, notamment celles d'analyse documentaire, d'enquête par questionnaire, d'observation directe et d'entretien ont été utilisées pour collecter les données quantitatives et qualitatives sur les 401 petits exploitants agricoles (dont 132 producteurs de pomme de terre, 39 producteurs de haricot, 24 producteurs de maïs, 14 producteurs de sorgho, 51 producteurs d'oignon rouge, 43 producteurs d'oignon blanc, 50 producteurs de choux, 46 de carottes, 1 pour le blé et 1 pour le pyrèthre) dans la région agricole des sols de laves au Rwanda. L'analyse des données a été faite à l'aide des méthodes statistique, économétrique et budgétaire. Les statistiques descriptives (fréquences, pourcentages, moyennes) ont été calculées et ont permis d'ordonner les perceptions des producteurs agricoles sur les techniques agricoles sélectionnées, ainsi que les techniques agricoles effectivement pratiquées sur les exploitations. Elles ont aussi été calculées pour, identifier les composantes des coûts de production, dévoiler l'importance des sources des produits alimentaires consommés dans les ménages des exploitants agricoles, et repérer la répartition des dépenses de consommation parmi les différents articles. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" nous ont permis d'identifier les déterminants du rendement agricole et ceux de la rentabilité des exploitations agricoles, alors que la méthode budgétaire et l'analyse coût-avantage ont facilité l'estimation de la rentabilité des exploitations agricoles. Le Test de Student a été utilisé pour situer la différence de la moyenne des terres exploitées, la moyenne des rendements, la moyenne des prix de vente et celle des revenus agricoles nets entre les petits producteurs d'oignon et les petits producteurs de pomme de terre. Après avoir formé des groupes hiérarchiques de petites exploitations agricoles, mutuellement exclusifs en termes de profitabilité, l'analyse de la variance a été aussi utilisée pour tester la variabilité des indicateurs de performance entre trois catégories de petits producteurs agricoles : les petits producteurs moins performants, les petits producteurs moyennement performants, et les petits producteurs plus performants. L'approche économétrique a été utilisée pour identifier les déterminants de l'efficacité économique, alors que l'approche CARI a été utilisée pour analyser la situation alimentaire des ménages des petits exploitants agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda. Nous avons tout d'abord présenté les techniques agricoles effectivement pratiquées par les petits producteurs agricoles pour l'amélioration de la fertilité et de la productivité des sols. Nous avons utilisé l'échelle de Likert et, par ordre d'importance décroissante, les résultats montrent que les techniques les plus utilisées sont : le semis au moment opportun, l'usage approprié des engrais organiques, l'utilisation de semences sélectionnées, la récolte à la maturation, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, l'usage approprié des pesticides, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, et l'association des cultures. En procédant de la même façon, nous avons ensuite examiné les effets présupposés de certaines techniques sur lesquelles les petits producteurs agricoles se prononcent et à quel niveau ils perçoivent le rôle de ces techniques dans la fertilité et la productivité des sols. Les résultats montrent que les techniques perçues comme les plus susceptibles de promouvoir la fertilité et la productivité des sols sont, toujours par ordre d'importance décroissante : l'usage des engrais organiques, la protection des sols contre l'érosion, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, l'usage des engrais chimiques, l'agroforesterie, et l'association des cultures. En utilisant toujours les données de notre enquête pour la saison 2019 B, les résultats de l'analyse comparative montrent qu'il n'y a pas de différence significative entre la taille des terres exploitées pour la production de pomme de terre et celle exploitée pour l'oignon, que le prix de vente de l'oignon est significativement supérieur à celui de la pomme de terre, et que le revenu moyen d'un producteur d'oignon est significativement supérieur au revenu moyen d'un producteur de pomme de terre dans la région des sols de laves au Rwanda. Quant à l'analyse de la rentabilité, les résultats indiquent que, pour toutes les cultures, le revenu net (RN) est supérieur à zéro et le ratio avantage-coût (RAC) est supérieur à 1. De plus, ces résultats montrent que l'oignon est plus rentable que la pomme de terre. En plus de cela, par rapport à l'année 2009, les résultats de notre étude montrent que les exploitations de la pomme de terre, du haricot, du maïs et du sorgho étaient toujours rentables en 2019, bien que, contrairement à ces trois dernières cultures, le rendement de la pomme de terre avait significativement diminué. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" montre que le rendement agricole est corrélé à la quantité des fertilisants (DAP, urée, fumier) et des pesticides utilisés, ainsi qu'à la surface des terres exploitées, mais que cette relation n'est pas toujours linéaire. Pour l'analyse économétrique, les résultats de la régression linéaire ont permis d'identifier le niveau de performance, l'adhésion à la coopérative, l'accès au crédit, l'accès au marché, l'accès aux services de vulgarisation, l'adoption des variétés à haut rendement, la rotation des cultures, la localisation de la ferme, et la culture choisie comme facteurs influençant significativement l'efficacité économique. Le niveau de l'efficience (PTF=3,48) montre que les petits exploitants agricoles sous-exploitent les ressources à leur disposition. De l'analyse de la variance, il ressort la variabilité très hautement significative du rendement, de l'efficacité économique, de l'efficience de l'allocation des ressources, du coût de production, et du revenu agricole net aussi bien entre les trois catégories des petits producteurs agricoles qu'entre les cultures. De plus, les résultats d'études assez récentes de l'analyse des coûts en ressources internes montrent que, sauf pour le maïs, le CRI de toutes les cultures est inférieur à 1, ce qui implique que les chaines de valeur de ces cultures sont viables (compétitives) dans l'économie mondiale, étant donné que ces produits agricoles ont un avantage comparatif dans le commerce international. Avec l'approche CARI, nous avons pu classifier les ménages des petits exploitants agricoles en situation alimentaire pauvre (3,5%), en situation alimentaire limitée (21,5%), et en situation alimentaire acceptable (75,1%). Sur base des résultats de cette recherche, il faudrait considérer le bon usage des intrants (NPK, urée, fumier, dithane), la taille des terres exploitées et le rôle de la vache dans l'exploitation agricole pour viser l'augmentation du rendement ; il faudrait considérer le fonctionnement des institutions (coopératives, crédit, vulgarisation, marché) ainsi que la bonne pratique des techniques agricoles (sélection des semences, usage des engrais, choix de la culture). Les estimations économétriques montrent que les producteurs de pomme de terre ont 3 fois plus de chance d'être en sécurité alimentaire que les non-producteurs de pomme de terre, et que la pomme de terre est plus importante pour la sécurité alimentaire chez les producteurs agricoles moins performants que chez les deux autres catégories de producteurs. Tout en reconnaissant le rôle de la pomme de terre dans la sécurité alimentaire, les petits producteurs devraient alterner l'exploitation des différentes cultures afin de bénéficier les avantages de chacune d'elles dans l'augmentation et la stabilisation des revenus agricoles, ainsi que dans l'amélioration des conditions de vie. ; In intention to respond to the demand for food in both quantity and quality of the growing population in Africa, it will be necessary to apply appropriate agricultural technologies to the fragile soils of this continent to increase productivity and achieve food security. In the context of Rwanda, the use of fertilizers and pesticides raises a dispute between the Ministry of Agriculture and Livestock and the Rwandan Office responsible for the protection of the environment. While the former advocates the intensive use of fertilizers and pesticides, the exploitation of swamps to increase agricultural production, the latter stresses that this will lead to pollution of the environment. The Government of Rwanda has adopted, for more than a decade, a sequence of policies and strategies aiming at economic development and improving the living standards of its primarily agrarian population. In the agricultural sector, the adoption of technology packages and increased production has been accompanied by the implementation of these strategies. We should emphasize, however, that the country's economy is still dominated by subsistence agriculture, with a gap between potential and current production for the priority crops selected under the agricultural intensification and regional specialization program. This research endeavors to highlight the role of small farms (1.0 hectare at most) in agricultural development in Rwanda by considering two points of high sensitivity, in particular the peasantry and plant production (potato, corn, beans, wheat, vegetables), more specifically in the Volcanic Agro-ecological Zone, in the Burera and Musanze districts of the Northern Province, as well as Nyabihu and Rubavu in the Western Province. Data collected for this study focused on different points such as the socioeconomic characteristics of farmers and their households, characteristics of farms (size and crop), perception of farmers on the usefulness of agricultural techniques, the agricultural methods actually practiced by farmers, information related to labor, inputs, pesticides, agricultural equipment and tools, rent (or cost of access to land), transport cost, production and selling price, as well as living conditions (habitat, food, access to water as well as cooking and lighting energy). The different methods, namely those of documentary analysis, questionnaire survey, direct observation and interview were used to collect quantitative and qualitative data on the 401 small farmers (including 132 potato producers, 39 bean producers, 24 maize producers, 14 sorghum producers, 51 red onion producers, 43 white onion producers, 50 cabbage producers, 46 carrot producers, 1 producer for wheat and 1 for pyrethrum) in the Volcanic Highlands in Rwanda. Data analysis was done using statistical, econometric and budgetary methods. The descriptive statistics (frequencies, percentage, and means) were calculated and made it possible to order the perceptions of agricultural producers on the selected agricultural methods, as well as the agricultural techniques practiced on the holdings. They were also calculated to identify the components of production costs, reveal the importance of the sources of food products consumed in the households of farmers, and to identify the distribution of consumption expenditure among the various items. Correlational analysis and the "lowess" curve allowed us to identify the determinants of agricultural yield and those of farm profitability, while the budgetary method and cost-benefit analysis facilitated the estimation of the profitability of small-scale farms. The Student Test was used to locate the difference between the average cultivated land, the average yields, the average selling prices and the average net farm income between onion producers and potato producers. After forming hierarchical groups of mutually exclusive smallholder farms in terms of their profitability, the analysis of variance was used to test the variability of performance indicators among the three categories of smallholder farmers: lower-performing smallholders, medium-performing smallholders, and higher-performing smallholders. The econometric approach was used to identify the determinants of effectiveness, while the CARI approach was used to statute the food security status of the small-scale farmers in the study area. The results from the analysis using the Likert scale show that, in order of importance, the most commonly used farming techniques, the results show that, in order of importance, these are: timely sowing, appropriate use of organic fertilisers, use of high-yielding seeds, harvesting at the point of ripening, combination of crop and livestock farming, appropriate use of pesticides, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, and crop combination. As for the examination of the presupposed effects of certain techniques on which small-scale farmers express their perceptions of their role, by importance, the techniques perceived as most likely to promote soil fertility and productivity are: use of organic fertilisers, soil protection against erosion, combination of crop and livestock farming, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, use of chemical fertilisers, agroforestry, and crop combination. Making further use of our survey data for the 2019 B season, comparative analysis shows that there is no significant difference between the size of land used for potato production and that used for onion production, that onion yields are significantly higher than potato yields, that the selling price of onion is significantly higher than that of potato, and that the average income of an onion producer is significantly higher than the average income of a potato producer in the lava soil region of Rwanda. In terms of profitability analysis, the results indicate that for all crops, the net farm income (NFI) is greater than zero and the benefit-cost ratio (BCR) is greater than 1. Furthermore, these results show that onion is more profitable than potato. Compared to 2009, the results of our study show that the potato, bean, maize and sorghum farms were still profitable in 2019, although, unlike the 3 crops, the potato yield had significantly decreased. The correlational analysis and the "lowess" curve show that crop yield is correlated with the amount of fertilizers (DAP, urea, manure) and pesticides used, as well as the area of land farmed, even though this relationship is not always linear. For the econometric analysis, the results of the linear regression identified the level of performance, cooperative membership, access to credit, market access, access to extension services, adoption of high-yielding varieties, crop rotation, farm location, and the crop grown as factors significantly influencing small-scale farmers' effectiveness. The level of efficiency (TFP=3.48) shows that small-scale farmers underuse their resources. In addition, the analysis of variance shows the highly significant variability in yield, level of effectiveness, efficiency of resource allocation, cost of production, and net farm income both between the three categories of smallholder farmers as well as among crops. In addition, the results from most recent studies on the domestic resource cost show that, except for maize, the domestic resource cost (DRC) ratio of all crops is less than 1, which implies that the value chains of these crops are viable in the world economy, given that these agricultural products have a comparative advantage in international trade. With the CARI approach, we were able to classify smallholder farm households into poor food situations (3.5%), limited food situations (21.5%), and acceptable food situations (75.1%). On the basis of the results of this research, the proper use of inputs (NPK, urea, manure, dithane), the size of the land farmed and the role of the cow in the farm should be considered in order to increase the crop yield; the functioning of institutions (cooperatives, credit, extension, market) as well as the good practice of farming techniques (seed selection, use of fertilisers, choice of crop) should be considered. Econometric estimates show that potato producers are three times more likely to be food secure than non-potato producers, and that potato is more important for food security among lower-performing smallholders than among the other two categories of smallholders. While recognising the role of potatoes in food security, small-scale producers should alternate the production of different crops in order to benefit from the advantages of each crop in increasing and stabilising farm incomes as well as in improving living conditions.