International audience ; Les chartes de franchises communales intéressent depuis de longues décennies déjà tant les historiens du droit que leurs collègues médiévistes. De sorte que, dans le ressort des anciens Etats de Savoie, leur inventaire semble aujourd'hui aussi exhaustif que quasi définitif et que le catalogue typologique qui a pu être proposé naguère de ces différentes concessions de libertés, (de la charte urbaine proprement dite à la simple charte de reconnaissance des communautés rurales), n'engendre plus la moindre polémique.Or, on l'oublie trop souvent, la situation géographique de la plupart des villes franches, à la différence notoire de celle de la multitude des paroisses rurales indistinctes, révèle certes presque sans coup férir les anciennes régions frontalières généralement très disputées de la mosaïque territoriale féodale contemporaine de leur consécration, mais également tout aussi invariablement le tracé des principaux itinéraires, en l'espèce transalpins, qui conditionnent l'existence (ou la relative indépendance) de nombreuses puissances seigneuriales d'importance. Ainsi, puisqu'ils ont aux lendemains de l'an mil scellé leur destin à l'exploitation obstinée de ce passage alpin qu'ils prétendent contingenter, tout au moins dans les Alpes occidentales du Nord, les premiers princes de la Maison de Savoie y ont-ils consenti de haute antiquité de notables libéralités à un chapelet de localités qu'ils égrènent le long des routes menant, sur chaque versant du massif, aux cols des Grand et Petit-Saint-Bernard et du Mont-Cenis tandis qu'ils s'efforçaient parallèlement de promouvoir sur ces mêmes cols, l'implantation ou le maintien de fondations hospitalières monastiques.Cependant, toutes ces bourgades affranchies entre la fin du XIIe et l'entame du XVe siècle par l'autorité comtale tant en Bresse, en Bugey, en Combe de Savoie, en Maurienne, en Tarentaise, en Chablais, en Pays de Vaux, en Valais, en Val d'Aoste et en Val de Suse, jusqu'aux portes de Turin, généralement devenues conjointement le siège d'un péage ou d'un office de châtellenie révélateurs de la solide structure administrative de l'Etat savoyard en cours de consolidation, relèvent peu ou prou uniformément du genre urbain. Qu'il s'agisse au demeurant de localités anciennes ou, a fortiori, de villes neuves, sans égard à leur protection souvent symbolique mais oh combien prestigieuse le cas échéant, par une forteresse comtale. Exception notable, sur le versant tarin de l'une des routes majeures des grandes Alpes, un seul de tous ces sites d'étape bénéficiaires de telles largesses princières, sans même constituer une paroisse autonome, ne dépasse toujours pas plus la taille d'un modeste hameau de montagne d'à peine quelques dizaines de feux à l'heure de la liquidation de ce statut ancestral par la législation d'abolition de la féodalité tant sarde (1770) que française (après 1792), que lors de sa consécration paradoxale en ville franche : Saint-Germain-de Séez.Comment expliquer cette curiosité à l'aune des Etats de Savoie ? Sinon par la lecture même de la charte concernée et la mention de l'obligation faite aux communiers afférents d'assurer en toute saison l'ouverture et la sécurité d'un itinéraire — celui de la vieille voie augustéenne des Gaules assise autrefois in alpe graia — alors vital aux échanges internes des possessions savoyardes s'il souffre déjà incontestablement de la concurrence ancienne d'un Mont-Cenis sur lequel s'est déporté dès la fin du haut Moyen-Age le gros du transit transalpin des hommes et des marchandises à destination atlantique. Spécificité hors norme puisqu'un statut dérogatoire de type voisin sera même reconduit à l'avantage des faisants feu de Saint-Germain par les autorité turinoises de la Restauration à 1860, qui permet par conséquent l'illustration, s'il en était besoin, du caractère "routier" indéniable du complexe institutionnel savoyard, de longs siècles durant, en vertu de la politique volontariste initiée en la matière par les premières générations de princes de la Maison de Savoie.
International audience ; Les chartes de franchises communales intéressent depuis de longues décennies déjà tant les historiens du droit que leurs collègues médiévistes. De sorte que, dans le ressort des anciens Etats de Savoie, leur inventaire semble aujourd'hui aussi exhaustif que quasi définitif et que le catalogue typologique qui a pu être proposé naguère de ces différentes concessions de libertés, (de la charte urbaine proprement dite à la simple charte de reconnaissance des communautés rurales), n'engendre plus la moindre polémique.Or, on l'oublie trop souvent, la situation géographique de la plupart des villes franches, à la différence notoire de celle de la multitude des paroisses rurales indistinctes, révèle certes presque sans coup férir les anciennes régions frontalières généralement très disputées de la mosaïque territoriale féodale contemporaine de leur consécration, mais également tout aussi invariablement le tracé des principaux itinéraires, en l'espèce transalpins, qui conditionnent l'existence (ou la relative indépendance) de nombreuses puissances seigneuriales d'importance. Ainsi, puisqu'ils ont aux lendemains de l'an mil scellé leur destin à l'exploitation obstinée de ce passage alpin qu'ils prétendent contingenter, tout au moins dans les Alpes occidentales du Nord, les premiers princes de la Maison de Savoie y ont-ils consenti de haute antiquité de notables libéralités à un chapelet de localités qu'ils égrènent le long des routes menant, sur chaque versant du massif, aux cols des Grand et Petit-Saint-Bernard et du Mont-Cenis tandis qu'ils s'efforçaient parallèlement de promouvoir sur ces mêmes cols, l'implantation ou le maintien de fondations hospitalières monastiques.Cependant, toutes ces bourgades affranchies entre la fin du XIIe et l'entame du XVe siècle par l'autorité comtale tant en Bresse, en Bugey, en Combe de Savoie, en Maurienne, en Tarentaise, en Chablais, en Pays de Vaux, en Valais, en Val d'Aoste et en Val de Suse, jusqu'aux portes de Turin, généralement devenues conjointement le siège d'un péage ou d'un office de châtellenie révélateurs de la solide structure administrative de l'Etat savoyard en cours de consolidation, relèvent peu ou prou uniformément du genre urbain. Qu'il s'agisse au demeurant de localités anciennes ou, a fortiori, de villes neuves, sans égard à leur protection souvent symbolique mais oh combien prestigieuse le cas échéant, par une forteresse comtale. Exception notable, sur le versant tarin de l'une des routes majeures des grandes Alpes, un seul de tous ces sites d'étape bénéficiaires de telles largesses princières, sans même constituer une paroisse autonome, ne dépasse toujours pas plus la taille d'un modeste hameau de montagne d'à peine quelques dizaines de feux à l'heure de la liquidation de ce statut ancestral par la législation d'abolition de la féodalité tant sarde (1770) que française (après 1792), que lors de sa consécration paradoxale en ville franche : Saint-Germain-de Séez.Comment expliquer cette curiosité à l'aune des Etats de Savoie ? Sinon par la lecture même de la charte concernée et la mention de l'obligation faite aux communiers afférents d'assurer en toute saison l'ouverture et la sécurité d'un itinéraire — celui de la vieille voie augustéenne des Gaules assise autrefois in alpe graia — alors vital aux échanges internes des possessions savoyardes s'il souffre déjà incontestablement de la concurrence ancienne d'un Mont-Cenis sur lequel s'est déporté dès la fin du haut Moyen-Age le gros du transit transalpin des hommes et des marchandises à destination atlantique. Spécificité hors norme puisqu'un statut dérogatoire de type voisin sera même reconduit à l'avantage des faisants feu de Saint-Germain par les autorité turinoises de la Restauration à 1860, qui permet par conséquent l'illustration, s'il en était besoin, du caractère "routier" indéniable du complexe institutionnel savoyard, de longs siècles durant, en vertu de la politique volontariste initiée en la matière par les premières générations de princes de la Maison de Savoie.
This study aims to highlight the issues and challenges of innovation in the olive sector in Bejaia province. To do this, we used a methodology based on the Agricultural Innovation Systems approach, built around the neo-Schumpeterian evolutionary theory, as well as different approaches to institutional change. First of all, the Algerian Agricultural Innovation System has been compared to a sample of olive oil exporting countries. In addition, a retrospective analysis focused on agricultural policy and R&D, as well as olive growing in Algeria. Finally, we have carried out a microeconomic statistical analysis to find out about the determinants of innovation in olive farms. The main result from this research is that innovation in olive growing in Bejaia province faces structural constraints inherent in the overall historical evolution of agriculture in Algeria. In addition, it turns out that olive farmers in Bejaia province seem not to take advantage of their interactions with most of knowledge and information institutions and organizations. ; Ce travail de recherche a pour objet de mettre en évidence les enjeux et les défis en matière d'innovation dans le secteur de l'oléiculture de la wilaya de Béjaïa. A cet effet, nous avons adopté une méthodologie axée sur l'approche des Systèmes d'Innovation Agricole, développée sur la base de la théorie évolutionniste néo-schumpétérienne, ainsi que différentes approches du changement institutionnel. Dans un premier temps, le Système algérien d'Innovation Agricole a fait l'objet d'une analyse comparative par rapport à ceux d'un échantillon de pays exportateurs d'huile d'olive. Par ailleurs, une analyse rétrospective a porté sur la politique et la R&D agricoles, ainsi que sur l'oléiculture en Algérie. Enfin, nous avons effectué une analyse statistique microéconomique afin de mettre en exergue les déterminants de l'innovation dans les exploitations oléicoles. A l'issue de ce travail de recherche, il s'est avéré que l'innovation en oléiculture dans la wilaya de Béjaïa fait ...
Diplôme attribuée avec la mention très honorable avec félicitations ; RÉSUMÉDans la délimitation de notre corpus, constitué exclusivement de romans relatifs aux fazendas de café esclavagistes, nous avons été amenée à utiliser certaines notions redevables à la sociologie. Tout d'abord, celle où Maria Sylvia de Carvalho Franco élucide l'ordre esclavagiste comme celui qui, en donnant sa forme à la société brésilienne à un moment donné, exclut par sa propre nature « les hommes libres et pauvres » d'un univers polarisé entre maîtres et esclaves. Cet ordre est celui qui sous-tend toute l'organisation de la période impériale et qui permet à la jeune nation de rebondir, grâce au café, dans les années difficiles qui s'ensuivent à son indépendance en 1822. Dans cette « civilisation du café », d'immenses fazendas, partant des alentours de Rio de Janeiro, couvrent d'abord la vallée du Paraïba, remontant le cour du fleuve en direction notamment de São Paulo. C'est toujours la forme fictionnelle du roman qui semble la mieux adaptée à la fazenda de café littéraire, avec son organisation d'où sont exclus les hommes libres et pauvres, pour lesquels elle n'a pas de place.Leurs propriétaires, des fazendeiros associés à des financiers et à d'autres agents citadins, accroissent leur pouvoir et leur richesse, notamment à partir de 1850, où l'interdiction du trafic négrier libère d'immenses capitaux réinvestis désormais dans la modernisation des villes comme des fazendas. C'est aussi en cette année que s'inaugure une ligne régulière de vapeurs entre Liverpool et Rio de Janeiro mettant en consonance le temps brésilien, impérial et esclavagiste avec le temps industriel et urbanisé de l'Europe. Cette date, souvent évoquée par l'historiographie, a aussi impressionné trois écrivains brésiliens du XIX° siècle qui, tous, choisissent cette décennie comme le noyau central de leurs romans écrits entre 1871 et 1914. La fazenda de café esclavagiste vers le milieu du XIX° siècle au Brésil est un univers en plein épanouissement, où règne en maître absolu sur tout ce qui vit à l'intérieur de ses domaines le fazendeiro. Ce grand propriétaire, en s'enrichissant, abandonnera un mode de vie jusque là austère et isolé ; il voudra s'anoblir et achètera au pouvoir impérial des titres de noblesse qui feront de lui une figure ambiguë, respectée et raillée à la fois, celle des « Barons du café » de la période impériale brésilienne. Souvent évoqués par la littérature dans leurs riches villas citadines, ces nouveaux aristocrates créés par D. Pedro II attirent moins l'attention à l'époque de la construction de leurs personnages et de leur fortune dans les mondes réduits que sont leurs fazendas, polarisées entre la Casa Grande où résident les maîtres et la Senzala réservée aux esclaves. Dans cet univers, les rapports intensément vécus entre les uns et les autres, constitutifs de la vie nationale, composent le noyau d'échanges quotidiens qui envahissent un cadre rural et seigneurial. Trois romans se sont penchés sur ce mode de vie, installant son action dans une riche maison de maître au centre d'une immense propriété où les relations entre dominants et dominés vont évoluer d'une trompeuse harmonie jusqu'à l'éclatement d'une violence tardive mais d'autant plus meurtrière.De ces romans qui constituent le corpus principal de notre thèse, le premier est O tronco do ipê, écrit par José de Alencar en 1871, où apparaît pour la première fois la désignation du siège de la propriété comme Casa Grande, par la suite adoptée par la sociologie et par le langage courant au XX° siècle. Ce terme, plus connu pour son application à la réalité du Nord-est des moulins à sucre, apparaît ainsi comme originaire de la littérature relative à cette vallée caféière, qui a été au centre des discussions économiques et politiques du Brésil impérial et dont la fiction romanesque montre l'ascension fulgurante, suivie de sa disparition encore plus rapide et étonnante, de la mémoire nationale. Le deuxième roman est A escrava Isaura, de 1875, où Bernardo Guimarães a créé l'icône la plus célèbre de la lutte pour l'abolition de l'esclavage au Brésil, dans une œuvre au succès populaire jamais démenti et proportionnel au mépris où il est tenu dans les milieux académiques. Son insertion dans ce corpus permet, en le plaçant à côté des autres deux romans qui traitent du même thème, de mettre en lumière la profonde implication de cette intrigue feuilletonesque et séduisante dans la problématique de son temps et l'habile déconstruction qu'elle fait des clichés usuels dans ce genre de récit. Les deux premiers romans du corpus sont écrits à un moment où le romantisme n'avait pas quitté le centre de la scène littéraire brésilienne, mais où il recevait de plein fouet les attaques d'un régionalisme réaliste, plus représentatif des aspirations qui prenaient corps dans une société qui ne se contentait plus de l'unité impériale et esclavagiste du pays. Finalement, le troisième roman qui se penche sur les fazendas de la vallée est un ouvrage apparemment anachronique, puisque, écrit en 1914, empreint de toutes les tendances qui se croisent dans ce contexte du « Pré-modernisme » brésilien, il met en discussion les problèmes de l'esclavage aboli depuis 1888 et qui n'intéresse plus personne. Les esclaves alors libérés et jetés sur les routes pour mourir de faim, font désormais partie des hommes libres et pauvres toujours exclus de l'organisation sociale du pays. Pour en parler, Coelho Neto crée dans Rei Negro un héros entre romantique et parnassien, une figure olympique et pleinement noire, toutes des caractéristiques associées pour la première fois dans un roman brésilien, ce qui permet de douter de l'anachronisme attribué à cette œuvre. Ce roman vient combler un vide que la fiction romantique brésilienne n'avait pas osé ou pas pu remplir, au moins tant qu'elle était contemporaine de l'esclavage : le droit au centre de la scène pour un protagoniste esclave, le droit à la beauté associée à une peau noire comme l'ébène, le droit à la révolte conduite et assumée par le nègre, sans qu'aucun protagoniste blanc ne vienne lui voler sa fonction de héros romantique, teinté ici du naturalisme, du symbolisme et du régionalisme partout présents dans l'expression littéraire du pays à ce moment-là.Ces romans réunis autour du thème de la fazenda recréent dans leur diversité un même aspect de l'évolution sociale et culturelle du Brésil, la vie et les valeurs qui se développent à l'écart de la ville jusqu'à cette moitié du XIX° siècle qui constitue le moment choisi par les trois auteurs. C'est alors que l'ordre traditionnel se voit contesté par des valeurs nouvelles qui prennent de l'ampleur dans une population qui commence à peser du côté urbain, à échanger des idées avec une Europe en pleine mutation, tout en essayant de consolider son indépendance politique et de réduire sa dépendance économique héritée de l'époque coloniale. Ces facteurs rassemblés et reflétés dans l'espace symbolique d'une vallée autrefois sauvage, rapidement conquise par une culture qui l'occupe, l'enrichit et la détruit en un cycle extraordinairement court, fournissent des caractéristiques communes à nos trois romans. D'autre part, le création littéraire qui en résulte, tout en présentant une grande complexité dès les premier roman du corpus, éprouve le besoin d'expliciter de plus en plus clairement la place centrale de l'esclavage dans la problématique sociale brésilienne.Tout comme la période, le cadre où se situent ces romans fournit des traits déterminants pour leur construction et pour la figuration de la réalité dont ils se chargent. Le fleuve Paraïba, puissant et mythique jusqu'à l'arrivée du café et à la profonde altération de l'environnement alors survenue, est peu à peu ensablé par un sol épuisé et par l'abattage des forêts et se voit petit à petit amoindri, n'étant plus capable des inondations légendaires recréées par Alencar dans un roman précédant, le Guarani. Dans ce roman que l'auteur lui-même situait dans une période coloniale mythifiée, où le langage et les coutumes de l'envahisseur se modifiaient sous l'influx de la nature américaine, le Paraïba était le facteur déterminant du dénouement, puisque c'est lui qui provoque la catastrophique inondation créatrice de la nouvelle humanité qui va occuper l'espace géographique national à partir de cette vallée née en même temps que le pays indépendant. Le fleuve demeure l'espace des mythes dans O tronco do ipê, mais comme un miroir du passé, des légendes et de l'image de la mort qui se cache désormais dans tous les éléments du récit et du paysage. Dans A escrava Isaura, il occupe le fond du décor, les marges de la fazenda, il fait partie de la nature brute domptée et écartée par l'homme du centre du tableau et de l'action. Son cours est évoqué pour tracer les limites d'un immense verger qui allait se perdre dans ses marges escarpées et imposantes, « nas barrancas do grande rio ». Encore majestueux dans ce deuxième roman, bien qu'éloigné par le regard d'un narrateur qui ne s'intéresse qu'aux interactions humaines reflétées dans les discours des personnages, le Paraïba disparaît du décor dans Rei Negro. Dans le dernier roman du corpus, écrit à la veille de la Première guerre mondiale, le paysage n'est plus que symbolique et vaporeux, les terres sont couvertes par des cultures elles-mêmes vues de très loin, tandis que l'eau est devenue un élément sombre et sinistre, apportant la mort et la reflétant. Ce paysage complètement occupé par l'homme n'est évoqué que dans des visions polarisées entre des regards de maîtres et des regards d'esclaves, symbolisant un droit d'appropriation ou la transgression de ce même droit. Dans un conte (« Banzo ») contemporain de son roman, Coelho Neto compare le fleuve desséché et abandonné par le café à l'esclave jeté sur les routes après l'abolition, tous deux vivant de l'aumône d'une pluie ou d'un reste de nourriture. Quant aux terres, elles se transforment tout aussi vite, la forêt sauvage disparaît en quelques années faisant place à l'or vert des caféiers gourmands de terres vierges et d'esclaves en nombre croissant, tous deux engloutis dans la construction de la richesse des fazendeiros. Dans leurs maisons devenues de vrais châteaux, ces propriétaires raffinés ne se contentent plus de l'espace de la fazenda, peut-être trop marqué à la fois par le souvenir lointain d'un travail trop pénible et par la violence nécessaire à son acquisition, toujours présente dans les romans. La propriété de la terre apparaît partout comme originaire de la trahison et de l'usurpation, et le souvenir de ces crimes hante tous les paysages. Abandonnées par leurs propriétaires qui s'en vont vers la capitale ou vers d'autres destinations, maison et plantations tombent en ruine dans la vallée géographique, devenant un thème obsédant pour la fiction. Symptomatiquement, la représentation de la vallée et de ses fazendas dans le dernier roman du corpus est emboîtée dans une sorte d'ellipse qui, associée à l'historiographie, rend évidente la rapidité et la paradoxale fragilité de ce processus. Pour nos trois auteurs, postérieurs à Balzac, leur écriture est une histoire du cœur humain ou histoire sociale, où le terme « histoire » n'indique pas un examen scientifique d'événements passés, mais une invention relativement libre ; ce qu'ils font c'est de la fiction et non de l'history, pour utiliser les termes anglais, particulièrement précis, comme l'a si bien remarqué Auerbach. Ce n'est pas du passé que traite leur écriture, mais d'une époque qui leur est contemporaine et dont la connaissance est indispensable à la compréhension de leurs œuvres, comme l'accentue ce même critique dans son analyse de la représentation de la réalité dans la littérature occidentale.La rapidité des transformations intervenues au Brésil vers la moitié du XIX° siècle a, de toute évidence, retenu l'attention de nos trois romanciers. C'est le passage ravageur du temps le vrai conducteur de leurs intrigues. La représentation qu'ils en donnent reflète le moment fugace de fluctuation entre le monde ancien, rural, fermé, isolé et l'ouverture aux valeurs nouvelles qui aspireront vers la ville, vers l'Europe, vers le monde citadin les propriétaires terriens ainsi que leur richesse. La vallée, désertée par des maîtres qui n'y ont pas créé des racines, ainsi que par le café qui l'a épuisée, s'appauvrit, se dessèche pour être abandonnée au profit d'une avancée vers les terres rouges de l'Ouest pauliste, qui attirent désormais de nouveaux maîtres et de nouveaux travailleurs, les colons européens immigrés, qui viennent remplacer le Noir africain. Accrochée à son économie basée sur la force esclave, qu'elle veut à tout prix conserver, et absorbée par le besoin de rénovation constante de ces « machines humaines » remplaçables à peu de frais jusqu'en 1850, la richesse de la vallée se crée et se détruit en moins d'un siècle, dans un temps qui se précipite vers une modernité qu'elle ne voit pas ou ne veut pas voir venir. La répercussion de tous ces changements offre à nos trois romans un cadre circonscrit où dramatiser et condenser ces événements que nos auteurs ressentent comme décisifs pour les destins de leur société. Situés ainsi entre un ordre conservateur et une aspiration à la modernité que chacun d'eux voit reflétée sous un aspect différent dans la vie de la fazenda, nos trois romanciers ont recours à quelques constantes dans la construction de leurs récits. Les constellations des personnages et le jeu de leurs désirs autour de la propriété de la terre, condition incontournable pour devenir un personnage respectable depuis les premiers temps de la colonie ; l'éducation de l'héritier qui doit se cultiver en Europe mais revenir à un ordre le plus rétrograde qui soit ; les personnages féminins de la sinhá libre et de la mucama esclave qui interagissent à l'intérieur de la Casa Grande sont quelques-uns des thèmes de tout le corpus. Les représentations des esclaves, idéalisés mais point simplifiés chez Alencar, apportent à notre premier roman les voix du mythe, des légendes et de la mémoire du passé. Bernardo Guimarães élabore un personnage d'esclave blanche, tout à fait représentative des changements subis par la société brésilienne vers la moitié du XIX° siècle, chargée de commenter et retourner les raisonnements de ses maîtres dont l'hypocrisie, aujourd'hui patente, était parfaitement en conformité avec la doxa pratiquée par ses contemporains et lecteurs moins avertis. Finalement, l'esclave de Coelho Neto, enfin pleinement noir, est l'instrument de la vengeance épique contre toute une période où sa représentation le condamnait à la farce ou à l'ombre des fonds du tableau romanesque, comme le prouvent d'ailleurs les précédents romans : l'esclave noir de José de Alencar, pour devenir personnage littéraire, doit occuper des espaces mythifiés et légendaires, et l'esclave de Bernardo Guimarães, pour venir débattre dans les salons, est d'abord dépouillée de sa couleur. D'autre part, pour parler des valeurs qui importent à leurs lecteurs sans trop les secouer, les narrateurs de ces romans sont tous très prudents, ironiques, presque sournois dans leurs commentaires et suggestions. Les discours les plus incisifs seront généralement laissés pour le compte de personnages plats, capables d'attirer dans leur interaction la sympathie ou l'aversion de ces lecteurs à la fois éclairés et dépendants des esclaves pour le moindre de leurs gestes, voire pour leur apporter le roman abolitionniste qu'ils s'apprêtent à lire.Les espaces de vie à la fazenda se trouvent représentés dans nos trois romans de différentes manières. La Casa Grande est le lieu du discours civilisé, des échos du monde référentiel et historique contemporain, des arts à la mode et des idées éclairées ou conformistes qui divisent les opinions. Elle est aussi un espace de lecture, activité par ailleurs confiée aux esclaves ; ils sont aussi les seuls personnages chargés de l'acte de raconter. Ainsi, dès le premier roman, c'est dans la cabane de l'esclave que revit tradition orale, c'est là que les légendes sont ressuscitées et la mémoire du passé pieusement conservée. Dans le deuxième, la parole qui raconte retourne au salon en musique, mais portée par une figure d'esclave surdouée qui envahit et occupe entièrement cet espace de sociabilité. Elle ne cède jamais le centre de la scène à ses maîtres ou maîtresses, dont le discours elle réfute point par point, sans jamais se départir de son humilité ; en toute modestie, c'est elle qui occupe le piano pour chanter sa propre épopée (la muse qui l'inspire d'après la narration est la muse épique Calliope) et émouvoir le public le plus traditionnel du pays. Dans le troisième roman, le roi nègre a son propre oracle noir pour recréer un passé de gloire qui lui rendra insupportable l'humiliation de l'esclavage, mais ici les discours les plus significatifs des personnages n'ont plus pour cadre la maison seigneuriale, dont l'espace rétréci et ne peut plus rendre compte de la progression de l'action. À l'opposé de la casa grande, dans la polarisation inhérente à cette organisation, les romans de la fazenda donnent tout d'abord l'impression d'avoir laissé un vide inexplicable, car la senzala, le lieu d'habitation des esclaves n'y apparaît pratiquement jamais et ce qui fait vivre, ce qui permet à la fazenda historique d'exister, soit le travail de la terre, encore moins. Et pourtant, tout est là. Par des allusions, par des histoires racontées dans des digressions opportunes, par des rebondissement provoquées ailleurs qu'au premier plan de l'intrigue. Tout ce que le récit ne dit pas clairement agit sur lui ; tout ce que les intrigues laissent dans l'ombre les éclaire d'une lumière commune, et toutes ces fazendas se constituent ainsi en un univers fictionnel cohérent et problématisé par la structure romanesque. Ces romans mis ensemble offrent des possibilités de lecture inédites, mais il faut aussi les lire « à l'envers », comme le fait remarquer Heloisa Toller Gomes à propos du Tronco do ipê. En portant notre regard au-delà des protagonistes blancs et en concentrant notre attention sur la communauté environnante, et surtout en observant comment les uns et les autres interagissent, nous découvrons la diversité des moyens mis en œuvres par ces textes pour nous fournir un panneau très vivant et illustratif du Brésil esclavagiste au XIX° siècle. Par ailleurs, le brouillage de l'espace des esclaves, avec l'effacement de la senzala qui avait d'abord attiré notre attention, semble susciter encore des discussions, car si la senzala existe jusqu'à la fin de l'esclavage, les cabanes des esclaves avec leur petites plantations vivrières ou d'agrément font tout aussi partie d'un paysage référentiel absorbé et utilisé comme matériau littéraire.C'est dans ce cadre que la lutte entre passéisme et modernité peut se nouer dans des intrigues parfois presque pédagogiques grâce à la concentration permise par la délimitation restreinte du cadre, au nombre relativement réduit des personnages, et au dialogue forcé et constant entre ces deux classes de personnages, les maîtres et les esclaves. Il devient clair que les auteurs de notre corpus ont voulu construire une fiction complexe, capable de toucher un public ambivalent, peu nombreux mais liseur avide, éclairé et esclavagiste à la fois, conservateur mais curieux des nouveautés qui lui arrivent en nombre croissant depuis l'Europe, un public qui commence à changer ses habitudes d'habillement, de sociabilité - et de lecture. ; RESUMONa constituição deste corpus, foram usadas noções fundamentais para a compreensão dos romances das primeiras fazendas de café brasileiras, como aquelas em que Maria Sylvia de Carvalho Franco elucida a « ordem escravagista » como sendo a que, ao dar forma à sociedade exclui os "homens livres e pobres" de um universo polarizado entre mestres e escravos. A ordem evocada nessa obra é aquela que subtende toda a organização imperial e que possibilita à jovem nação, graças ao café, reconstruir-se nos anos difíceis que se seguem à sua independência em 1822. Esse estudo refere-se à velha "civilização do café" e às imensas fazendas que cobrem inicialmente o vale do Paraíba, a meio-caminho entre o Rio de Janeiro e São Paulo, onde fazendeiros associados a comissários e agentes financeiros citadinos formam uma sociedade cada vez mais poderosa, cujas características de ruralidade vão rapidamente ceder espaço à urbanização do país. As mudanças sofridas por essa sociedade se aceleram precisamente em torno do ano de 1850, momento que, freqüentemente evocado pela historiografia, impressionou também três escritores brasileiros do século XIX, que escolhem essa década como o nódulo central de seus romances escritos entre 1871 e 1914. Nos três casos, a forma ficcional do romance parece ser a que mais se adapta à fazenda de café literária, com a sua organização que exclui os homens livres e pobres, para os quais tanto a fazenda como sua representação romanesca parecem não ter lugar.A fazenda de café escravagista, na metade do século XIX é um universo em plena expansão, no qual reina e governa o fazendeiro com poderes absolutos sobre tudo o que vive em suas terras. Este grande proprietário, ao enriquecer, deseja também tornar-se nobre e compra seus títulos do poder imperial, tornando-se assim essa figura ambígua, ao mesmo tempo respeitada e ironizada, do Barão do café do período imperial brasileiro. Freqüentemente evocado pela literatura nas suas mansões citadinas, esses novos aristocratas criados por D. Pedro II, não chamam tanto a atenção na época da construção de seus personagens e de sua fortuna nesses mundos reduzidos que são as fazendas polarizadas entre Casa Grande e Senzala. Nesse universo, as relações intensamente vividas entre mestres e escravos, constitutivos da vida nacional, compõem o nódulo de trocas quotidianas que invadem um quadro rural e senhorial. Três romances se interessaram por esse modo de vida que, na época de sua escritura, dizia respeito à maior parte da população brasileira (no que se refere ao aspecto de ruralidade), instalando sua ação numa rica casa de senhor de escravos no meio de uma imensa propriedade na qual as relações entre dominantes e dominados vão evoluir de uma enganosa harmonia à explosão de uma violência tardia mais tanto mais mortífera.Desses romances que constituem o corpus principal de nossa tese, o primeiro é O tronco do ipê, escrito por José de Alencar em 1871, onde aparece pela primeira vez a designação da sede da propriedade como Casa Grande, em seguida adotada pela sociologia e pela linguagem corrente durante o século XX. Esse termo, mais conhecido por sua aplicação à realidade do Nordeste dos engenhos de açúcar, aparece assim como originário da literatura relativa a esse vale cafeeiro, que esteve no centro das discussões econômicas e políticas do Brasil imperial, e cuja ficção romanesca mostra a ascensão fulgurante, seguida de seu desaparecimento ainda mais rápido e surpreendente, da memória nacional. O segundo romance é A escrava Isaura, de 1875, no qual Bernardo Guimarães criou o ícone mais célebre da luta pela abolição da escravidão no Brasil, numa obra cujo sucesso popular nunca desmentido é proporcional ao desprezo que lhe votam os meios acadêmicos. Sua inserção neste corpus, ao lado dos outros dois romances que tratam do mesmo tema, permite esclarecer a profunda implicação dessa intriga folhetinesca e sedutora na problemática de seu tempo, bem a como a hábil desconstrução dos clichês usuais nesse gênero de narrativa. Os dois primeiros romances foram escritos num momento em que o romantismo ainda não tinha abandonado o centro da cena literária brasileira, mas em que ele já era alvo dos ataques furiosos de um regionalismo mais preocupado com o realismo e mais significativo das aspirações que tomavam corpo numa sociedade que não se satisfazia mais sob a unidade imperial e escravocrata do país. Finalmente, o terceiro romance a tratar das fazendas do vale é uma obra taxada de anacronismo pois, escrita em 1914, prenhe de todas tendências que se cruzam nesse contexto do Pré-modernismo brasileiro, põe em discussão os problemas da escravidão abolida desde 1888 e que não interessa mais ninguém. O país tem pressa de esquecer tanto o antigo regime escravagista quanto os escravos libertados para fazer parte dos homens livres e pobres que continuam excluídos da nova organização social do país. Para tanto, Coelho Neto cria em Rei Negro um herói romântico e parnasiano, uma figura olímpica e plenamente negra, características essas associadas pela primeira vez num romance brasileiro, o que permite duvidar do anacronismo atribuído a uma obra que vem preencher um vazio que a ficção romântica brasileira não pudera ou não ousara ocupar, pelo menos enquanto contemporânea da escravidão: o direito ao centro do palco para um protagonista escravo, o direito à beleza associado a uma pele negra como o ébano, o direito à revolta conduzida e assumida pelo negro, sem que nenhum protagonista branco venha lhe roubar sua função de herói romântico, tingido aqui pelo naturalismo, pelo simbolismo e pelo regionalismo presentes na expressão literária do país nesse momento.Os romances reunidos em torno do tema da fazenda recriam em sua diversidade um mesmo aspecto da evolução histórica do Brasil, a vida e os valores que se desenvolvem à margem da cidade até essa metade do século XIX que constitui o momento escolhido pelos três autores. É então que a ordem tradicional se vê contestada por valores novos que se amplificam numa população que começa a pesar do lado urbano, a trocar idéias com uma Europa em plena mutação, enquanto tenta consolidar sua independência política e reduzir sua dependência econômica herdada da época colonial. 1850 é o ano em que a cessação do tráfico de escravos africanos libera enormes quantidades de divisas e fornece aos fazendeiros os créditos que vão mudar um modo de vida até então austero e isolado. É também nesse ano que é inaugurada uma linha de navios a vapor entre Liverpool e o Rio de Janeiro, pondo em consonância o tempo brasileiro, imperial e escravocrata, com o tempo industrial e urbanizado da Europa. Esses fatores reunidos e refletidos num espaço simbólico de um vale outrora selvagem, rapidamente conquistado por uma cultura que o enriquece e o destrói num ciclo extraordinariamente curto, fornecem as características comuns que vão se acentuar na passagem do primeiro ao último romance.Tanto quanto o período, o cenário desses três romances fornece traços determinantes para sua construção e para a representação da realidade que eles trazem. O rio Paraíba, poderoso e mítico até a chegada do café e à profunda alteração do meio-ambiente sobrevinda então, já não é mais capaz das inundações legendárias recriadas por Alencar num romance precedente, O Guarani. Nesse romance que o próprio autor situava num período colonial mitificado, em que a linguagem e os costumes do invasor se modificavam sob o influxo da natureza americana, o Paraíba era o fator determinante do desenlace, pois é ele que provoca a catastrófica inundação criadora da nova humanidade que vai ocupar o espaço geográfico nacional a partir desse vale nascido ao mesmo tempo que o país independente. O rio permanece o espaço dos mitos no O tronco do ipê, mas como um espelho do passado, das lendas e da imagem da morte que se esconde doravante em todos os elementos da narrativa e da paisagem. Em A escrava Isaura, ele ocupa o fundo do cenário, as margens da fazenda, faz parte da natureza bruta, domada e afastada pelo homem do centro do quadro e da ação. Seu curso é evocado para traçar os limites do imenso pomar que ia se perder nas suas margens escarpadas e imponentes, "nas barrancas do grande rio". Ainda majestoso nesse segundo romance, se bem que descartado pelo olhar de um narrador que só se interessa pelas interações humanas refletidas nos discursos dos personagens, o Paraíba desaparece do cenário em Rei Negro. Nesse último romance do corpus, escrito às vésperas da Primeira Guerra Mundial, a paisagem torna-se simbólica e vaporosa, as terras são cobertas de culturas vistas de bem longe, enquanto a água se torna um elemento sombrio e sinistro, trazendo a morte e refletindo-a. Esta paisagem completamente ocupada pelo homem só é evocada em visões polarizadas entre olhares de mestres e olhares de escravos, simbolizando um direito de apropriação ou a transgressão desse mesmo direito. Num conto ("Banzo") contemporâneo de seu romance, Coelho Neto compara o rio ressecado e abandonado pelo homem ao escravo jogado nas estradas após a abolição, os dois vivendo da esmola de uma chuva ou de um resto de comida.Quanto às terras, elas se transformam tão depressa quanto o rio; a floresta desaparece em alguns anos, dando lugar ao ouro verde dos cafezais famintos de terras virgens e de escravos cada vez mais numerosos, ambos engolidos na construção da riqueza dos fazendeiros. Em suas mansões que se transformam em verdadeiros castelos, esses proprietários refinados não se contentam mais com o espaço da fazenda, talvez duplamente marcado pela lembrança longínqua de um trabalho demasiado penoso, ou pela violência necessária à sua aquisição. Nos romances, a propriedade da terra aparece sempre ligada à traição e à usurpação, e a lembrança desses crimes assombra todas as paisagens. Abandonadas por seus proprietários que partem para a capital ou ainda mais longe, casa e plantações ficam arruinadas, o que é um outro tema obsedante para esta ficção. Sintomaticamente, a representação do vale e de suas fazendas no segundo tempo de escritura dos romances, encaixa-se numa espécie de elipse que, associada à historiografia, torna evidente a rapidez e a paradoxal fragilidade desse processo. À medida que se aproximam a Abolição e a República, e que se percebem os progressos reais então conquistados, os escritores são obrigados a constatar a grande decepção que esses dois acontecimentos representaram para aqueles que ainda acreditavam em mudanças profundas, quando foram escritos os dois primeiros romances. Para os três autores, como para Balzac, sua escritura é uma "história do coração humano" ou "história social", na qual o termo história indica, não um exame cientifico de acontecimentos passados, mas uma invenção relativamente livre; o que eles fazem é fiction e não history, para usar termos ingleses particularmente precisos, como bem notou Erich Auerbach. Para esses escritores posteriores a Balzac, não se trata de passado, mas de uma época que lhes é contemporânea. Assim, o conhecimento do referente histórico é indispensável à compreensão de suas obras, como acentua esse mesmo crítico na sua análise da representação da realidade na literatura ocidental, ao evocar, após a obra de Balzac, a íntima relação entre a construção do romance de Stendhal, Le rouge et le noir, e os anos 1830 na França.A rapidez das transformações ocorridas no Brasil por volta da metade do século XIX não podia deixar de chamar a atenção de nossos três romancistas. A representação construída por eles reflete o momento fugaz de flutuação entre o mundo antigo, rural, fechado, isolado, e a abertura aos valores novos que atrairão para a cidade, para a Europa, para o mundo citadino os donos das terras com suas riquezas. O vale, desertado por senhores que não criaram raízes, bem como pelo café que o esgotou, empobrece, seca, para ser abandonado em proveito de uma corrida para as terras vermelhas do Oeste paulista, que atraem a partir de então novos senhores e novos trabalhadores, os colonos europeus imigrados, que vêm substituir o negro africano. Apoiada na sua economia baseada na força escrava, que ela quer conservar a qualquer preço, e absorvida pela necessidade de renovação constante dessas "máquinas humanas" facilmente descartáveis até 1850, a riqueza do vale se cria e se destrói em menos de um século, num tempo que se acelera para precipitá-lo numa modernidade que ele não vê ou não quer ver chegar. A repercussão de todas essas mudanças na fazenda oferece aos três romances um quadro circunscrito para dramatizar e condensar esses acontecimentos que nossos autores sentem como decisivos para os destinos de sua época.Assim, situados entre uma ordem conservadora e uma aspiração à modernidade que cada um deles vê refletida sob um aspecto diferente na vida da fazenda, os três romancistas recorrem a algumas constantes na construção de suas narrativas. As constelações de personagens e o jogo de seus desejos em torno da propriedade da terra, condição indispensável para fazer parte dos "homens bons" e respeitáveis desde os primeiros tempos da colonização; a educação do herdeiro que deve se cultivar na Europa para depois voltar à ordem a mais retrógrada; as personagens femininas da sinhá livre e da mucama escrava que interagem no interior da Casa Grande são alguns dos temas que percorrem todo o corpus. As representações de escravos, idealizadas mas não simplificadas por Alencar, trazem para o primeiro romance as vozes do mito, das lendas e da memória do passado. Bernardo Guimarães elabora um personagem de escrava branca, perfeitamente representativa das mudanças sofridas pela sociedade brasileira na metade do século XIX, encarregada de comentar e retornar os argumentos de seus mestres, cuja hipocrisia, hoje patente, estava perfeitamente em conformidade com a doxa praticada por seus contemporâneos e leitores menos prevenidos. Finalmente, o escravo de Coelho Neto, enfim plenamente negro, é o instrumento da vingança épica contra todo um período em que sua representação o condenava à farsa ou à sombra dos fundos do quadro romanesco, como provam aliás os romances precedentes: o escravo negro de José de Alencar, para se tornar personagem literário, deve ocupar espaços mitificados e legendários, e o escravo de Bernardo Guimarães, para vir debater nos salões, é primeiro despojado de sua cor. Por outro lado, para falar de valores que importam a seus leitores sem desestabilizá-los, os narradores desses romances são todos muito prudentes, irônicos, dissimulados em seus comentários e sugestões. Os discursos mais incisivos ficam geralmente por conta de personagens planos, capazes de atrair a simpatia ou a aversão desses leitores ao mesmo tempo ilustrados e dependentes dos escravos para o menor gesto, até mesmo para lhes trazer o romance abolicionista que eles se preparam para ler.Os espaços de vida na fazenda se acham representados nos três romances de diferentes maneiras. A Casa Grande é o lugar do discurso civilizado, dos ecos do mundo referencial e histórico contemporâneo, das artes da moda e das idéias esclarecidas ou conformistas que dividem as opiniões. É também um espaço de leitura, atividade que aliás passa progressivamente dos mestres aos escravos, que em todos os relatos são os únicos personagens encarregados do ato de contar. Assim, desde o primeiro romance, a tradição oral revive na cabana do escravo, onde as lendas são ressuscitadas e a memória do passado é piedosamente conservada; no segundo, a voz que conta (e canta) retorna ao salão, espaço agora inteiramente ocupado por uma figura de escrava excepcional. Ela não cede jamais o centro do palco a seus sinhôs ou sinhás, cujo discurso ela refuta ponto por ponto, sem jamais abandonar sua humildade; sempre modesta, é ela que ocupa o piano para cantar sua própria epopéia (a musa que a inspira, segundo a narração, é a musa épica Calíope) e emocionar o público mais tradicional do país. No terceiro romance, o rei negro tem seu próprio oráculo negro para recriar um passado de glória que torna insuportável a humilhação da escravidão, mas aqui os discursos mais significativos dos personagens não têm mais por cenário uma casa senhorial, cujo espaço encolheu e não pode mais dar conta da progressão da intriga. Do lado oposto à casa grande, na polarização inerente a essa organização, os romances da fazenda dão inicialmente a impressão de ter deixado um vazio inexplicável, pois a senzala, o lugar de moradia dos escravos, não aparece praticamente nunca, menos ainda aquilo que faz viver, que possibilita a existência da fazenda, ou seja, o trabalho da terra. E, no entanto, tudo está presente. Por alusões, por histórias contadas em digressões oportunas, por peripécias provocadas fora do primeiro plano do relato. Tudo o que a narrativa não diz claramente age sobre ela; tudo que as intrigas deixam na sombra as esclarece com uma luz comum, e todas essas fazendas constituem assim um universo ficcional coerente e problematizado pela estrutura romanesca. Esses romances oferecem possibilidades de leitura inéditas, mas deve-se lê-los "pelo avesso", como nota Heloísa Toller Gomes a propósito do O tronco do ipê. Projetando nosso olhar além das personagens brancas e concentrando nossa atenção sobre a comunidade negra, sobretudo observando como uns e outros interagem, descobrimos a diversidade dos meios empregados por esses textos para nos fornecer um painel vivo e ilustrativo do Brasil escravocrata do século XIX. Aliás, os contornos mal delimitados do espaço dos escravos, que desde o início tinha atraído nossa atenção, não ficam mais claros na historiografia, pois se a senzala existe até o final da escravidão, as cabanas dos escravos, com suas pequenas roças ou jardins, também fazem parte de uma paisagem referencial absorvida e utilizada como material literário.É nesse quadro que a luta entre passadismo e modernidade pode se travar em intrigas às vezes quase pedagógicas graças à concentração possibilitada pela delimitação restrita do quadro, ao número relativamente reduzido de personagens, e ao diálogo forçado e constante entre essas duas classes de personagens, os senhores e os escravos. A introdução dessas duas linguagens diversas na intriga romanesca, bem como a imbricação dramática entre tempo e espaço que predominam na construção de nossos romances, foram explicitados graças aos conceitos de "polifonia" e de "cronótopo" desenvolvidos por Mikhaïl Bakhtine. Torna-se claro que os romancistas do corpus queriam construir uma ficção complexa, capaz de sensibilizar um público ambivalente, pouco numeroso mas leitor ávido, ilustrado e escravagista ao mesmo tempo, conservador mas curioso das novidades que lhe chegam em número cada vez maior da Europa, um público que começa a mudar seus hábitos de vestuário, de moradia, de sociabilidade e, o que mais nos interessa, de leitura.
Why are motion pictures often attributed to authors – or "filmmakers" – while dozens of names and occupations appear in film credits? Following Foucault's definition of authorship as a form of appropriation, this dissertation focuses on copyright law and authorship battles in order to explain the origins and existence of film authors. Rather than considering authors as the individuals who "make" movies or as a fiction overshadowing the collective nature of filmmaking, I show that the attribution of films to authors is the result of the division of filmmaking labor and its power relations. This research uses a sociohistorical perspective and a transnational approach centered on the United States and France, where film authors are not granted the same authorship rights. It sheds light on the national, international and transnational dimensions of the appropriation of motion pictures. This study starts when film authors first appeared in copyright law: as early as the 1900s.The first part of this dissertation focuses on the writing of motion pictures' property rights from the birth of cinema to the passing of the French copyright law of 1957 and of the Copyright Act of 1976. After decades of battles, these laws provided different definitions of film authors and granted them with different property rights. Using legal publications, congressional records and reports, as well as film journals, I study French and American laws as the results of a codification process shaped by preexisting law and by the cooperation and power relations between lawyers, public officials, politicians and film organizations. A study of the revisions of the Berne Convention for the protection of literary and artistic works also show the interdependency between national and international norms of film authorship and copyright law.The second part of the dissertation study the appropriation of motion pictures as a social relation based on the division of filmmaking labor and social labor. Film authorship battles which started in the 1910s contributed to the creation of professional hierarchies and to the differentiation of film value from other forms of economic and artistic value. I use various writings of film professionals, along with other sources, to show that film authorship was shaped by various aspects of film production, dissemination and reception (including the power relations between film professionals, the diversity of film careers and the uses of authors' names by film critics and audiences). To study the division of filmmaking labor, I use Pierre Bourdieu's research on cultural fields, Howard Becker's work on art worlds as well as scholarship on professions. The dissertation also shows that the professional hierarchies of motion picture production interrelate with various forms of domination common to other fields. For example, gender helped to establish and legitimate hierarchies between professions and occupations, to distribute film labor and to exclude women from dominant professions. Film production also generated huge economic inequalities which nurtured authorship battles and rose the prestige of authors. Lastly, I show that film authorship was influenced by transnational circulations of movies, workers and ideas, by the asymmetries of the international film market and by film nationalism. To study the international division of filmmaking labor, I use world-systems theory, research on translations and quantitative data.The third part of the dissertation focuses on film directors and their copyright battles since the 1960s. Film directors took part in the negotiations of bargaining agreements, the French copyright law of 1985, the ratification of the Berne Convention by the United States and various laws sanctioning "internet piracy" (such as HADOPI law and the SOPA law). In these legal battles, film directors claimed to be authors in order to be granted with rights fostering their power, recognition and earnings. The legal claims were denounced by other filmmakers who challenged film authorship, copyright law and the interests of dominant film companies. Using the concept of field, biographical data, network analysis and multiple correspondence analysis, I explain that the alliances and oppositions of filmmakers in copyright battles were shaped by their professional careers. I study the political representation of film directors by members and leaders of their professional organizations. I conducted dozens of interviews to understand the points of views of French filmmakers on their property rights and on economic inequalities between film professionals. I show that their points of view vary according to their incomes and positions in the filmmaking field.This dissertation is meant to be useful for scholars interested in the history of copyright law, motion pictures, authorship, the division of (artistic) labor, professions and transnational approaches. ; Pourquoi les films de cinéma sont-ils souvent attribués à des auteurs alors même que leurs génériques énumèrent des dizaines de noms propres et de noms de métiers ? A la suite de Michel Foucault et de sa définition de la « fonction-auteur » comme forme d'appropriation des discours, cette thèse étudie la genèse et l'existence des auteurs de films au prisme des luttes de définition de leurs droits de propriété. Plutôt que de considérer les auteurs de cinéma comme ceux qui « font » les films ou comme une fiction occultant le caractère collectif de leur fabrication, elle montre que les auteurs sont les produits d'une division du travail cinématographique et des rapports de domination qui la traversent. Ce travail, inscrit dans une perspective de sociologie historique, adopte un référentiel binational centré sur la France et les Etats-Unis, où les auteurs de films ne disposent pas des mêmes droits. Il vise à objectiver les dimensions nationales, internationales et transnationales de l'appropriation des films. La période étudiée débute au moment où des personnes et des groupes ont été définis juridiquement comme des auteurs de cinéma : dès les années 1900.La première partie de ce texte est consacrée à la définition du droit de propriété des films depuis l'émergence du cinéma jusqu'à l'adoption de la loi du 11 mars 1957 et du Copyright Act de 1976. Après des décennies de débats, ces lois ont défini différemment l'identité et les droits des auteurs de films. A partir de publications juridiques, cinématographiques et parlementaires, on étudie ces lois comme les résultats d'un travail de codification structuré par des normes préexistantes et par les relations entre les acteurs qui ont participé à leur rédaction. Le développement du droit de propriété cinématographique est à la fois la cause et la conséquence de la constitution d'un espace de négociation regroupant des professionnels du droit, des hauts fonctionnaires, des professionnels de la politique et des organisations professionnelles du cinéma, dont certaines se sont constituées dans le but de défendre le statut d'auteur de leurs membres. La thèse montre ce que les normes du droit de propriété cinématographique français et américain doivent aux savoir-faire et concurrences entre des experts du droit de propriété intellectuelle, ainsi qu'aux relations entre des organisations professionnelles inégalement dotées en ressources économiques, juridiques et politiques. En examinant les révisions de la Convention de Berne, on analyse les interdépendances entre les processus de définition des normes nationales et internationales de la propriété des films. La deuxième partie de la thèse prolonge et dépasse l'étude du droit de propriété en analysant l'appropriation des films comme une relation structurée par la division du travail cinématographique et social. Les luttes de définition de l'auteur de film qui ont débuté dans les années 1910 ont contribué à la hiérarchisation du personnel cinématographique et à la différenciation de la valeur cinématographique par rapport à d'autres formes de valeur économique et artistique. Des témoignages, autobiographies et publications cinématographiques permettent de montrer que l'attribution des films à des auteurs dépend de diverses relations de production, de diffusion et de valorisation des films, comme la répartition des tâches et du pouvoir entre le personnel, les incertitudes et inégalités qui structurent les trajectoires des prétendants au statut d'auteur et les vertus cognitives et distinctives de la fonction-auteur employée par les critiques et une fraction des spectateurs. On mobilise pour cela les travaux de Pierre Bourdieu sur les champs de production culturelle, d'Howard Becker sur les mondes de l'art et d'autres recherches sur les professions et artistiques et non-artistiques. En outre, la thèse constate que les hiérarchies professionnelles du cinéma se sont construites à l'intersection de rapports de domination communs à différents domaines d'activité. Par exemple, le genre a servi à hiérarchiser les groupes professionnels, à répartir le travail cinématographique et à exclure les femmes de certains métiers du cinéma. Le cinéma a produit d'immenses inégalités de richesse qui ont attisées les luttes de définition de l'auteur et accru le prestige de certains métiers. La thèse explique également ce que les hiérarchies professionnelles du cinéma doivent à des échanges transnationaux, des concurrences internationales et aux nationalismes et universalismes cinématographiques. A cette fin, elle objective les asymétries de la division internationale du travail cinématographique, à l'aide des concepts de centre et de périphérie employés par la théorie des systèmes-monde, de travaux sur les échanges internationaux de biens culturels et de données sur les palmarès de festivals internationaux et la production et les échanges de films.La troisième partie est centrée sur les cinéastes et leur mobilisation autour du droit de propriété des films depuis les années 1960. En négociant des conventions collectives, la loi du 3 juillet 1985 sur le droit d'auteur, l'adhésion des Etats-Unis à la Convention de Berne et des lois réprimant les pratiques dites de téléchargement illégal (comme les lois HADOPI et SOPA), des réalisateurs, des réalisatrices et leurs organisations ont fait valoir le statut d'auteur pour obtenir ou défendre des droits censés accroître leur pouvoir, leur reconnaissance et leurs revenus. Leurs revendications ont été dénoncées par des cinéastes remettant en cause la notion d'auteur, la propriété des œuvres et/ou les intérêts d'entreprises dominantes. Les alliances et divisions des cinéastes français sont rapportées à leurs trajectoires cinématographiques grâce au concept de champ et à des données prosopographiques traitées en combinant les méthodes de l'analyse des correspondances multiples et de l'analyse de réseaux. La thèse étudie la division du travail de représentation des cinéastes entre des professionnels plus ou moins connus et reconnus, des militants et des dirigeants de sociétés d'auteurs. Sur la base d'entretiens et d'observations, on observe les points de vue des cinéastes français sur leurs droits de propriété et sur la répartition de l'argent entre les groupes professionnels du cinéma. Ces points de vue varient en fonction des positions des cinéastes dans la division du travail cinématographique, dans le champ du cinéma et dans des hiérarchies économiques, objectivées à l'aide de données statistiques.Ce travail s'adresse ainsi aux personnes intéressées par l'histoire du droit d'auteur, du copyright, du cinéma, de ses auteurs et de leurs modes de production ; aux personnes réfléchissant à la division, la hiérarchisation et l'appropriation du travail artistique ou non-artistique ; aux personnes intéressées par les approches transnationales.
Why are motion pictures often attributed to authors – or "filmmakers" – while dozens of names and occupations appear in film credits? Following Foucault's definition of authorship as a form of appropriation, this dissertation focuses on copyright law and authorship battles in order to explain the origins and existence of film authors. Rather than considering authors as the individuals who "make" movies or as a fiction overshadowing the collective nature of filmmaking, I show that the attribution of films to authors is the result of the division of filmmaking labor and its power relations. This research uses a sociohistorical perspective and a transnational approach centered on the United States and France, where film authors are not granted the same authorship rights. It sheds light on the national, international and transnational dimensions of the appropriation of motion pictures. This study starts when film authors first appeared in copyright law: as early as the 1900s.The first part of this dissertation focuses on the writing of motion pictures' property rights from the birth of cinema to the passing of the French copyright law of 1957 and of the Copyright Act of 1976. After decades of battles, these laws provided different definitions of film authors and granted them with different property rights. Using legal publications, congressional records and reports, as well as film journals, I study French and American laws as the results of a codification process shaped by preexisting law and by the cooperation and power relations between lawyers, public officials, politicians and film organizations. A study of the revisions of the Berne Convention for the protection of literary and artistic works also show the interdependency between national and international norms of film authorship and copyright law.The second part of the dissertation study the appropriation of motion pictures as a social relation based on the division of filmmaking labor and social labor. Film authorship battles which started in the 1910s contributed to the creation of professional hierarchies and to the differentiation of film value from other forms of economic and artistic value. I use various writings of film professionals, along with other sources, to show that film authorship was shaped by various aspects of film production, dissemination and reception (including the power relations between film professionals, the diversity of film careers and the uses of authors' names by film critics and audiences). To study the division of filmmaking labor, I use Pierre Bourdieu's research on cultural fields, Howard Becker's work on art worlds as well as scholarship on professions. The dissertation also shows that the professional hierarchies of motion picture production interrelate with various forms of domination common to other fields. For example, gender helped to establish and legitimate hierarchies between professions and occupations, to distribute film labor and to exclude women from dominant professions. Film production also generated huge economic inequalities which nurtured authorship battles and rose the prestige of authors. Lastly, I show that film authorship was influenced by transnational circulations of movies, workers and ideas, by the asymmetries of the international film market and by film nationalism. To study the international division of filmmaking labor, I use world-systems theory, research on translations and quantitative data.The third part of the dissertation focuses on film directors and their copyright battles since the 1960s. Film directors took part in the negotiations of bargaining agreements, the French copyright law of 1985, the ratification of the Berne Convention by the United States and various laws sanctioning "internet piracy" (such as HADOPI law and the SOPA law). In these legal battles, film directors claimed to be authors in order to be granted with rights fostering their power, recognition and earnings. The legal claims were denounced by other filmmakers who challenged film authorship, copyright law and the interests of dominant film companies. Using the concept of field, biographical data, network analysis and multiple correspondence analysis, I explain that the alliances and oppositions of filmmakers in copyright battles were shaped by their professional careers. I study the political representation of film directors by members and leaders of their professional organizations. I conducted dozens of interviews to understand the points of views of French filmmakers on their property rights and on economic inequalities between film professionals. I show that their points of view vary according to their incomes and positions in the filmmaking field.This dissertation is meant to be useful for scholars interested in the history of copyright law, motion pictures, authorship, the division of (artistic) labor, professions and transnational approaches. ; Pourquoi les films de cinéma sont-ils souvent attribués à des auteurs alors même que leurs génériques énumèrent des dizaines de noms propres et de noms de métiers ? A la suite de Michel Foucault et de sa définition de la « fonction-auteur » comme forme d'appropriation des discours, cette thèse étudie la genèse et l'existence des auteurs de films au prisme des luttes de définition de leurs droits de propriété. Plutôt que de considérer les auteurs de cinéma comme ceux qui « font » les films ou comme une fiction occultant le caractère collectif de leur fabrication, elle montre que les auteurs sont les produits d'une division du travail cinématographique et des rapports de domination qui la traversent. Ce travail, inscrit dans une perspective de sociologie historique, adopte un référentiel binational centré sur la France et les Etats-Unis, où les auteurs de films ne disposent pas des mêmes droits. Il vise à objectiver les dimensions nationales, internationales et transnationales de l'appropriation des films. La période étudiée débute au moment où des personnes et des groupes ont été définis juridiquement comme des auteurs de cinéma : dès les années 1900.La première partie de ce texte est consacrée à la définition du droit de propriété des films depuis l'émergence du cinéma jusqu'à l'adoption de la loi du 11 mars 1957 et du Copyright Act de 1976. Après des décennies de débats, ces lois ont défini différemment l'identité et les droits des auteurs de films. A partir de publications juridiques, cinématographiques et parlementaires, on étudie ces lois comme les résultats d'un travail de codification structuré par des normes préexistantes et par les relations entre les acteurs qui ont participé à leur rédaction. Le développement du droit de propriété cinématographique est à la fois la cause et la conséquence de la constitution d'un espace de négociation regroupant des professionnels du droit, des hauts fonctionnaires, des professionnels de la politique et des organisations professionnelles du cinéma, dont certaines se sont constituées dans le but de défendre le statut d'auteur de leurs membres. La thèse montre ce que les normes du droit de propriété cinématographique français et américain doivent aux savoir-faire et concurrences entre des experts du droit de propriété intellectuelle, ainsi qu'aux relations entre des organisations professionnelles inégalement dotées en ressources économiques, juridiques et politiques. En examinant les révisions de la Convention de Berne, on analyse les interdépendances entre les processus de définition des normes nationales et internationales de la propriété des films. La deuxième partie de la thèse prolonge et dépasse l'étude du droit de propriété en analysant l'appropriation des films comme une relation structurée par la division du travail cinématographique et social. Les luttes de définition de l'auteur de film qui ont débuté dans les années 1910 ont contribué à la hiérarchisation du personnel cinématographique et à la différenciation de la valeur cinématographique par rapport à d'autres formes de valeur économique et artistique. Des témoignages, autobiographies et publications cinématographiques permettent de montrer que l'attribution des films à des auteurs dépend de diverses relations de production, de diffusion et de valorisation des films, comme la répartition des tâches et du pouvoir entre le personnel, les incertitudes et inégalités qui structurent les trajectoires des prétendants au statut d'auteur et les vertus cognitives et distinctives de la fonction-auteur employée par les critiques et une fraction des spectateurs. On mobilise pour cela les travaux de Pierre Bourdieu sur les champs de production culturelle, d'Howard Becker sur les mondes de l'art et d'autres recherches sur les professions et artistiques et non-artistiques. En outre, la thèse constate que les hiérarchies professionnelles du cinéma se sont construites à l'intersection de rapports de domination communs à différents domaines d'activité. Par exemple, le genre a servi à hiérarchiser les groupes professionnels, à répartir le travail cinématographique et à exclure les femmes de certains métiers du cinéma. Le cinéma a produit d'immenses inégalités de richesse qui ont attisées les luttes de définition de l'auteur et accru le prestige de certains métiers. La thèse explique également ce que les hiérarchies professionnelles du cinéma doivent à des échanges transnationaux, des concurrences internationales et aux nationalismes et universalismes cinématographiques. A cette fin, elle objective les asymétries de la division internationale du travail cinématographique, à l'aide des concepts de centre et de périphérie employés par la théorie des systèmes-monde, de travaux sur les échanges internationaux de biens culturels et de données sur les palmarès de festivals internationaux et la production et les échanges de films.La troisième partie est centrée sur les cinéastes et leur mobilisation autour du droit de propriété des films depuis les années 1960. En négociant des conventions collectives, la loi du 3 juillet 1985 sur le droit d'auteur, l'adhésion des Etats-Unis à la Convention de Berne et des lois réprimant les pratiques dites de téléchargement illégal (comme les lois HADOPI et SOPA), des réalisateurs, des réalisatrices et leurs organisations ont fait valoir le statut d'auteur pour obtenir ou défendre des droits censés accroître leur pouvoir, leur reconnaissance et leurs revenus. Leurs revendications ont été dénoncées par des cinéastes remettant en cause la notion d'auteur, la propriété des œuvres et/ou les intérêts d'entreprises dominantes. Les alliances et divisions des cinéastes français sont rapportées à leurs trajectoires cinématographiques grâce au concept de champ et à des données prosopographiques traitées en combinant les méthodes de l'analyse des correspondances multiples et de l'analyse de réseaux. La thèse étudie la division du travail de représentation des cinéastes entre des professionnels plus ou moins connus et reconnus, des militants et des dirigeants de sociétés d'auteurs. Sur la base d'entretiens et d'observations, on observe les points de vue des cinéastes français sur leurs droits de propriété et sur la répartition de l'argent entre les groupes professionnels du cinéma. Ces points de vue varient en fonction des positions des cinéastes dans la division du travail cinématographique, dans le champ du cinéma et dans des hiérarchies économiques, objectivées à l'aide de données statistiques.Ce travail s'adresse ainsi aux personnes intéressées par l'histoire du droit d'auteur, du copyright, du cinéma, de ses auteurs et de leurs modes de production ; aux personnes réfléchissant à la division, la hiérarchisation et l'appropriation du travail artistique ou non-artistique ; aux personnes intéressées par les approches transnationales.
Why are motion pictures often attributed to authors – or "filmmakers" – while dozens of names and occupations appear in film credits? Following Foucault's definition of authorship as a form of appropriation, this dissertation focuses on copyright law and authorship battles in order to explain the origins and existence of film authors. Rather than considering authors as the individuals who "make" movies or as a fiction overshadowing the collective nature of filmmaking, I show that the attribution of films to authors is the result of the division of filmmaking labor and its power relations. This research uses a sociohistorical perspective and a transnational approach centered on the United States and France, where film authors are not granted the same authorship rights. It sheds light on the national, international and transnational dimensions of the appropriation of motion pictures. This study starts when film authors first appeared in copyright law: as early as the 1900s.The first part of this dissertation focuses on the writing of motion pictures' property rights from the birth of cinema to the passing of the French copyright law of 1957 and of the Copyright Act of 1976. After decades of battles, these laws provided different definitions of film authors and granted them with different property rights. Using legal publications, congressional records and reports, as well as film journals, I study French and American laws as the results of a codification process shaped by preexisting law and by the cooperation and power relations between lawyers, public officials, politicians and film organizations. A study of the revisions of the Berne Convention for the protection of literary and artistic works also show the interdependency between national and international norms of film authorship and copyright law.The second part of the dissertation study the appropriation of motion pictures as a social relation based on the division of filmmaking labor and social labor. Film authorship battles which started in the 1910s contributed to the creation of professional hierarchies and to the differentiation of film value from other forms of economic and artistic value. I use various writings of film professionals, along with other sources, to show that film authorship was shaped by various aspects of film production, dissemination and reception (including the power relations between film professionals, the diversity of film careers and the uses of authors' names by film critics and audiences). To study the division of filmmaking labor, I use Pierre Bourdieu's research on cultural fields, Howard Becker's work on art worlds as well as scholarship on professions. The dissertation also shows that the professional hierarchies of motion picture production interrelate with various forms of domination common to other fields. For example, gender helped to establish and legitimate hierarchies between professions and occupations, to distribute film labor and to exclude women from dominant professions. Film production also generated huge economic inequalities which nurtured authorship battles and rose the prestige of authors. Lastly, I show that film authorship was influenced by transnational circulations of movies, workers and ideas, by the asymmetries of the international film market and by film nationalism. To study the international division of filmmaking labor, I use world-systems theory, research on translations and quantitative data.The third part of the dissertation focuses on film directors and their copyright battles since the 1960s. Film directors took part in the negotiations of bargaining agreements, the French copyright law of 1985, the ratification of the Berne Convention by the United States and various laws sanctioning "internet piracy" (such as HADOPI law and the SOPA law). In these legal battles, film directors claimed to be authors in order to be granted with rights fostering their power, recognition and earnings. The legal claims were denounced by other filmmakers who challenged film authorship, copyright law and the interests of dominant film companies. Using the concept of field, biographical data, network analysis and multiple correspondence analysis, I explain that the alliances and oppositions of filmmakers in copyright battles were shaped by their professional careers. I study the political representation of film directors by members and leaders of their professional organizations. I conducted dozens of interviews to understand the points of views of French filmmakers on their property rights and on economic inequalities between film professionals. I show that their points of view vary according to their incomes and positions in the filmmaking field.This dissertation is meant to be useful for scholars interested in the history of copyright law, motion pictures, authorship, the division of (artistic) labor, professions and transnational approaches. ; Pourquoi les films de cinéma sont-ils souvent attribués à des auteurs alors même que leurs génériques énumèrent des dizaines de noms propres et de noms de métiers ? A la suite de Michel Foucault et de sa définition de la « fonction-auteur » comme forme d'appropriation des discours, cette thèse étudie la genèse et l'existence des auteurs de films au prisme des luttes de définition de leurs droits de propriété. Plutôt que de considérer les auteurs de cinéma comme ceux qui « font » les films ou comme une fiction occultant le caractère collectif de leur fabrication, elle montre que les auteurs sont les produits d'une division du travail cinématographique et des rapports de domination qui la traversent. Ce travail, inscrit dans une perspective de sociologie historique, adopte un référentiel binational centré sur la France et les Etats-Unis, où les auteurs de films ne disposent pas des mêmes droits. Il vise à objectiver les dimensions nationales, internationales et transnationales de l'appropriation des films. La période étudiée débute au moment où des personnes et des groupes ont été définis juridiquement comme des auteurs de cinéma : dès les années 1900.La première partie de ce texte est consacrée à la définition du droit de propriété des films depuis l'émergence du cinéma jusqu'à l'adoption de la loi du 11 mars 1957 et du Copyright Act de 1976. Après des décennies de débats, ces lois ont défini différemment l'identité et les droits des auteurs de films. A partir de publications juridiques, cinématographiques et parlementaires, on étudie ces lois comme les résultats d'un travail de codification structuré par des normes préexistantes et par les relations entre les acteurs qui ont participé à leur rédaction. Le développement du droit de propriété cinématographique est à la fois la cause et la conséquence de la constitution d'un espace de négociation regroupant des professionnels du droit, des hauts fonctionnaires, des professionnels de la politique et des organisations professionnelles du cinéma, dont certaines se sont constituées dans le but de défendre le statut d'auteur de leurs membres. La thèse montre ce que les normes du droit de propriété cinématographique français et américain doivent aux savoir-faire et concurrences entre des experts du droit de propriété intellectuelle, ainsi qu'aux relations entre des organisations professionnelles inégalement dotées en ressources économiques, juridiques et politiques. En examinant les révisions de la Convention de Berne, on analyse les interdépendances entre les processus de définition des normes nationales et internationales de la propriété des films. La deuxième partie de la thèse prolonge et dépasse l'étude du droit de propriété en analysant l'appropriation des films comme une relation structurée par la division du travail cinématographique et social. Les luttes de définition de l'auteur de film qui ont débuté dans les années 1910 ont contribué à la hiérarchisation du personnel cinématographique et à la différenciation de la valeur cinématographique par rapport à d'autres formes de valeur économique et artistique. Des témoignages, autobiographies et publications cinématographiques permettent de montrer que l'attribution des films à des auteurs dépend de diverses relations de production, de diffusion et de valorisation des films, comme la répartition des tâches et du pouvoir entre le personnel, les incertitudes et inégalités qui structurent les trajectoires des prétendants au statut d'auteur et les vertus cognitives et distinctives de la fonction-auteur employée par les critiques et une fraction des spectateurs. On mobilise pour cela les travaux de Pierre Bourdieu sur les champs de production culturelle, d'Howard Becker sur les mondes de l'art et d'autres recherches sur les professions et artistiques et non-artistiques. En outre, la thèse constate que les hiérarchies professionnelles du cinéma se sont construites à l'intersection de rapports de domination communs à différents domaines d'activité. Par exemple, le genre a servi à hiérarchiser les groupes professionnels, à répartir le travail cinématographique et à exclure les femmes de certains métiers du cinéma. Le cinéma a produit d'immenses inégalités de richesse qui ont attisées les luttes de définition de l'auteur et accru le prestige de certains métiers. La thèse explique également ce que les hiérarchies professionnelles du cinéma doivent à des échanges transnationaux, des concurrences internationales et aux nationalismes et universalismes cinématographiques. A cette fin, elle objective les asymétries de la division internationale du travail cinématographique, à l'aide des concepts de centre et de périphérie employés par la théorie des systèmes-monde, de travaux sur les échanges internationaux de biens culturels et de données sur les palmarès de festivals internationaux et la production et les échanges de films.La troisième partie est centrée sur les cinéastes et leur mobilisation autour du droit de propriété des films depuis les années 1960. En négociant des conventions collectives, la loi du 3 juillet 1985 sur le droit d'auteur, l'adhésion des Etats-Unis à la Convention de Berne et des lois réprimant les pratiques dites de téléchargement illégal (comme les lois HADOPI et SOPA), des réalisateurs, des réalisatrices et leurs organisations ont fait valoir le statut d'auteur pour obtenir ou défendre des droits censés accroître leur pouvoir, leur reconnaissance et leurs revenus. Leurs revendications ont été dénoncées par des cinéastes remettant en cause la notion d'auteur, la propriété des œuvres et/ou les intérêts d'entreprises dominantes. Les alliances et divisions des cinéastes français sont rapportées à leurs trajectoires cinématographiques grâce au concept de champ et à des données prosopographiques traitées en combinant les méthodes de l'analyse des correspondances multiples et de l'analyse de réseaux. La thèse étudie la division du travail de représentation des cinéastes entre des professionnels plus ou moins connus et reconnus, des militants et des dirigeants de sociétés d'auteurs. Sur la base d'entretiens et d'observations, on observe les points de vue des cinéastes français sur leurs droits de propriété et sur la répartition de l'argent entre les groupes professionnels du cinéma. Ces points de vue varient en fonction des positions des cinéastes dans la division du travail cinématographique, dans le champ du cinéma et dans des hiérarchies économiques, objectivées à l'aide de données statistiques.Ce travail s'adresse ainsi aux personnes intéressées par l'histoire du droit d'auteur, du copyright, du cinéma, de ses auteurs et de leurs modes de production ; aux personnes réfléchissant à la division, la hiérarchisation et l'appropriation du travail artistique ou non-artistique ; aux personnes intéressées par les approches transnationales.
International audience ; Consacré à l'étude des sources institutionnelles du droit sabaudo-sarde ce dernier chapitre de l'ouvrage collectif "Le Sénat de Savoie : archives, historiographies, perspectives XVIe-XIXe siècles" (sous la direction de Françoise Briegel et et Sylvain Milbach), s'efforce de retracer la lente construction au sein du Duché de Savoie d'un corpus normatif spécifique dans la vaste aire européenne méridionale du droit dit "écrit" — droit sabaudo-piémontais, puis sabaudo-sarde — dont la loi du prince commune à toutes les provinces continentales des Etats de Savoie représente la norme suprême, à l'amont d'une loi romaine adaptée localement par la jurisprudence du Sénat de Savoie devenue, depuis la fin de Moyen-Age, la base du droit commun ordinaire au sein de ce même complexe politique transalpin. Tandis que jusqu'à la promulgation du Code Civil de 1837 et la consécration définitive d'un système législatif unitaire de type napoléonien, le champ d'application de coutumes locales ancestrales pourtant revendiquées dans chaque localité par des justiciables unanimes, au titre de privilèges provinciaux ancestraux, ne cesse en réalité de se réduire inexorablement tout au long des Temps Modernes. Au delà de l'érudition gratuite le rappel de la genèse de ce système normatif désormais évanoui permet en effet l'évocation de l'un des éléments majeurs du patrimoine historique savoyard.
To cope with the economic uncertainties of the changes, transformations, and transitions affecting current European and world agriculture, many farmers are rethinking the purposes of their business and are looking to diversify their activities. Taking advantage of certain assets related to their operation and of opportunities for tourism development in the region (such as availability of buildings, subsidies related to ecology and environment images), some of them have chosen agritourism, a tourist activity proposed by the farmer on his/her farm. The literature includes many studies on this topic, but there is no consensus on terminology, definitions, and concepts: they vary from one author to another and evolve over time. Having distinguished different agritourist typologies in which accommodation is a basic element, we have personally chosen to study agritourism defined as "all tourist and leisure activities and services present in a working farm". Wallonia and the Grand Duchy of Luxembourg, our geographical research areas, are neighbouring entities, with similar agriculture, and their tourist markets offer some similarities. Included in rural tourism, agritourism is nevertheless marginal compared to the overall tourist product offered. Some successes might suggest that agritourism could be the panacea against the crisis in agriculture. But is this always the case? Agritourism should be defined, localized, and differentiated. Working on these two periurban entities of Western Europe which are not yet discussed in the literature, we wanted to understand and to identify agritourist dynamics. We wanted to understand the geographic relationship between agritourism, periurban countryside, local resources, and agricultural and tourist specializations. We wanted to understand the logic of the emergence of tourism on a farm and the links between tourist and agricultural functions in a specific spatial context. Finally, we wanted to understand the integration of the motivations of different types of tourists and their reasons for visiting particular regional and local contexts. To do this, we analyse both the location and the agritourist geographical position in relation to the different markets. To meet the objectives, we conducted a comparative heuristic analysis of agritourism in both territories. We interviewed key organisational representatives (31 persons), we made field observations, documents comparisons. We conducted interviews with various Walloon and Luxembourg farmers (34 life histories) affording different agritourist practices that we synthesized by circumstantial geographical sketches. We conducted surveys with potential tourists (1148surveys) in seven Walloon and Luxembourg tourist spots. These steps and the statistical and cartographic processing based on the results allowed us to build a heuristic geographical model of the Walloon and Luxembourg agritourism. The experiences of farmers interviewed allowed us to understand the position of the agritourist system in its spatial context. Each of them develops opportunities and experience threats (economic, social, from heritage) in connection with the launch of the project, a true survival kit in some cases. It appears that agritourism is not always a panacea for farmers. On the farm, the tourist function comes after the agricultural one and is based on the latter, but the agricultural function also benefits from the tourist function because both activities are related. The emergence of tourism is an autonomous decision of the farmers who can be influenced by other actors, including authorities, but also by other factors such as the existence of a local demand or the regional real estate pressure. There is no particular profile of tourists visiting agritourism, but some features, including those of family, are more favourable to the experience of this type of tourism. Definitions and representations as well as the reasons and expectations differ depending on the characteristics of the interviewed tourists: urban or rural origin, level of experience. Three agritourist profiles were also highlighted: those seeking accommodation in a rural environment, those who think about accommodation linked to gastronomy, those who prefer accommodation that would be a comfortable basis from which to tour in a tourist area. The comparison between the experiences of farmers and the expectations of tourists shows that there is a risk of developing different organizational temporalities in the farm "open" to tourists as well as of favouring unbalanced images of agritourism, which could lead to a vision and a promotion of agriculture which does not correspond to its regional reality. By combining the different results and by linking the typology of the Walloon and Luxembourg agritourist products, the types of rural areas and the geographical components, it appears that agritourism should not only be analysed according to the environmental dimensions, but that the analysis must also take into account other factors such as accessibility, local communities, hospitality, rural development policies, the real estate market, the agricultural orientation of farm operations, as well as the degree of complementarity with tourist spots. We have demonstrated that agritourism, combining agriculture with tourism, is not developing, either everywhere, or in the same manner, and differs between different types of periurban countryside, depending on local resources. Moreover, agritourism is not always a solution for all countrysides, nor always a path for each farmer, nor always a perfect tourist destination for all tourists. However, even if strict regionalization of agritourism does not seem possible when we consider all the factors involved in the different regions, trends may emerge depending on agritourist types. There is thus a link between agritourism type and countryside type, which the heuristic model we propose should allow to improve in order to increase the convergence between the expectations of the different stakeholders. ; Pour faire face aux incertitudes économiques auxquelles les mutations, transformations et transitions actuelles confrontent les agricultures européennes et mondiales, nombre d'agriculteurs repensent les finalités de leur métier et cherchent à diversifier leurs activités. Profitant des atouts liés à leur exploitation et des opportunités de développements touristiques régionaux (tels que disponibilité de bâtiments, subsides, images liées à l'écologie et à l'environnement), certains d'entre eux se sont orientés vers l'agritourisme, cette activité de tourisme proposée par l'agriculteur dans son exploitation agricole. La littérature abonde d'études relatives à ce phénomène, mais il n'y a pas de consensus quant à la terminologie, aux définitions et aux concepts y afférant : ceux-ci varient d'un auteur à l'autre et évoluent avec le temps. Après en avoir dégagé différentes typologies de l'agritourisme, où l'hébergement est à considérer comme un produit de base, nous avons choisi d'étudier un agritourisme défini comme « l'ensemble des activités et services de tourisme et de loisirs présents dans une exploitation agricole en activité ». La Wallonie et le Grand-Duché de Luxembourg, cadre géographique de la recherche, sont des entités contiguës, proches par leur agriculture, dont les marchés touristiques offrent certaines similitudes. Inclus dans le tourisme de terroir, l'agritourisme y est pourtant marginal par rapport à l'offre touristique globale. Toutefois, quelques réussites donnent à penser que l'agritourisme pourrait être une panacée pour cette agriculture en crise. Mais est-ce le cas partout ? L'agritourisme demande à être défini, localisé, différencié. En travaillant sur ces deux entités périurbaines d'Europe occidentale non encore analysées dans la littérature, nous voulions comprendre et faire émerger des dynamiques agritouristiques. Nous voulions comprendre la relation géographique entre agritourismes, campagnes périurbaines, ressources locales et spécialisations agricoles et touristiques. Nous voulions comprendre les logiques d'émergence du tourisme au sein d'une exploitation agricole et les liens entre les fonctions touristiques et agricoles dans un contexte spatial particulier. Enfin, nous voulions comprendre l'intégration des raisons et motivations des touristes par rapport aux contextes régional et local. Pour ce faire, il s'agissait d'analyser à la fois la localisation et la position géographique de l'agritourisme par rapport aux différents marchés. Afin de pouvoir répondre aux objectifs, nous avons procédé à une analyse heuristique comparative de l'agritourisme au sein des deux territoires cités. Nous avons interviewé des témoins privilégiés (31 personnes), nous avons fait des observations de terrain, des comparaisons documentaires . Nous avons effectué des interviews auprès de différents agriculteurs wallons et luxembourgeois (34 récits de vie) proposant différentes pratiques agritouristiques que nous avons synthétisées sous forme de schémas circonstanciels géographiques. Nous avons réalisé des enquêtes auprès de touristes potentiels (1148 enquêtes) dans sept lieux touristiques wallons et luxembourgeois. Ces étapes et les traitements statistiques et cartographiques effectués sur les résultats nous ont permis de construire un modèle heuristique géographique de l'agritourisme wallon et luxembourgeois. Les expériences des tenanciers interrogés nous ont permis de renforcer le positionnement de l'agritourisme dans son contexte spatial. Chacun d'eux développe des circonstances positives et négatives (patrimoniales, économiques et sociales) en rapport avec le lancement de son projet, véritable kit de survie dans certains cas. Il en ressort que l'agritourisme n'est pas toujours une panacée pour les agriculteurs. Au sein de l'exploitation, la fonction touristique arrive après la fonction agricole et repose sur cette dernière, mais la fonction agricole bénéficie aussi de la fonction touristique puisque les devenirs des deux activités sont liés. L'émergence de l'activité touristique est une décision autonome de l'exploitant qui peut être influencé par d'autres acteurs, notamment par les autorités publiques mais aussi par d'autres facteurs comme l'existence d'une demande à proximité ou la pression immobilière. Il n'existe pas un profil particulier de touristes fréquentant l'agritourisme, mais certaines caractéristiques, notamment familiales, sont plus favorables à la pratique de ce type de tourisme. Les définitions et représentations ainsi que les raisons et attentes diffèrent selon les caractéristiques des touristes interrogés : origine urbaine ou rurale, degré d'expérience. Trois profils d'agritouristes ont aussi été mis en évidence : ceux qui cherchent un hébergement situé dans un environnement rural, ceux qui pensent à un hébergement lié à la gastronomie, ceux qui privilégient un hébergement qui serait un pied-à-terre confortable pour rayonner dans une région touristique. La comparaison entre les expériences des tenanciers et les attentes des touristes fait apparaître le risque de développer des temporalités organisationnelles en concurrence au sein même de l'exploitation agricole « ouverte » aux touristes ainsi que de favoriser des images déséquilibrées de l'agritourisme, ces dernières pouvant aboutir à une vision et à une promotion de l'agriculture qui ne correspondent pas à sa réalité régionale. En combinant les différents résultats et en reliant la typologie des produits agritouristiques wallons et luxembourgeois, les types de milieux ruraux et les composantes géographiques, il ressort que l'analyse de l'agritourisme ne doit pas seulement tenir compte des aspects environnementaux, mais qu'elle doit aussi tenir compte d'autres facteurs tels l'accessibilité, les communautés locales, l'hospitalité, les politiques de développement rural, le marché immobilier, l'orientation agricole de l'exploitation et le degré de complémentarité avec les lieux touristiques. Nous avons ainsi mis en évidence que l'agritourisme, combinaison de l'agriculture avec le tourisme, ne se développe ni partout, ni de la même manière, quel que soit le type de campagne périurbaine puisqu'il utilise les ressources locales. De plus, il n'est ni toujours une solution pour toutes les campagnes, ni toujours une solution possible pour tous les agriculteurs, ni toujours une destination de tourisme idéale pour tous les touristes. Cependant, même si une régionalisation stricte de l'agritourisme ne semble pas possible quand on considère l'ensemble des facteurs intervenant dans les différentes régions, des tendances peuvent se dégager en fonction de types agritouristiques. Il existe donc un lien entre type d'agritourisme et type de campagne, lien que le modèle heuristique que nous proposons doit permettre de resserrer pour augmenter la convergence entre les attentes des différents acteurs. ; Um sich den wirtschaftlichen Unsicherheiten zu stellen, welche Änderungs, Umwandlungs und Transitionsprozesse in der europäischen und globalen Landwirtschaft mit sich ziehen, überdenken viele Landwirte ihre berufliche Positionierung und versuchen ihre Tätigkeitsfelder zu diversifizieren. Eine Option zur Diversifikation bietet die zusätzliche Nutzung der Ressourcen des landwirtschaftlichen Betriebs (Verfügbarkeit von Gebäuden, ökologische Ressourcen und kulturelle Umwelt) für eine touristische Inwertsetzung. Diese von Landwirten angebotene Form des Fremdenverkehrs wird als Agrotourismus bezeichnet. In der Fachliteratur findet sich eine Vielzahl von Untersuchungen zu diesem Thema, allerdings werden Terminologien, Definitionen und Konzepten in der Literatur bisher nicht einheitlich verwendet. Die Anwendung von Begrifflichkeiten und Konzepten hat sich zudem im Zeitablauf verändert. Aus diesem Grund wurde für die vorliegende Untersuchung zunächst eine Differenzierung der verschiedenen Typologien von Agrotourismus, in der "Beherbergung" als Basisprodukt betrachtet wird, durchgeführt. Auf Basis der Ergebnisse kann ""Agrotourismus" hier als "die Gesamtheit der dem Tourismus und der Freizeit dienenden Aktivitäten und Dienste, die auf einem Bauernhof in Betrieb zu finden sind" definiert werden. Die Wallonie und das Großherzogtum Luxemburg, die das Untersuchungsgebiet dieser Forschungsarbeit darstellen, sind benachbarte Gebiete mit einer ähnlichen landwirtschaftlichen Struktur und einem vergleichbarem Tourismussektor. Im Vergleich mit dem gesamten Tourismusangebot dieser Regionen ist die Bedeutung des Agrotourismus bisher noch begrenzt gleichwohl ist er ein wichtiger Bestandteil des regionalen Tourismus. In Zukunft könnte der Agrotourismus jedoch eine wichtige Rolle als Mittel zur Überwindung der Krisen in der regionalen Landwirtschaft spielen. Doch, um zu beurteilen, ob dies wirklich überall der Fall ist, muss "Agrotourismus" zunächst genauer charakterisiert, differenziert und lokalisiert betrachtet werden. Durch die Untersuchung der beiden ausgewählten periurbanen Gebiete in Westeuropa, die bisher noch nicht in der Fachliteratur analysiert wurden, soll deshalb die Dynamik des Agrotourismus erfasst und Besonderheiten herausstellt werden. Ziel war es die geographische Beziehung zwischen Agrotourismus, periurbanen Landschaften, lokalen Ressourcen und landwirtschaftlichen und touristischen Spezialisierungen zu verstehen. Dazu wurde zum einen die Struktur des Tourismusaufkommens in landwirtschaftlichen Betrieben sowie das Verhältnis zwischen touristischen und landwirtschaftlichen Tätigkeiten in diesem spezifischen räumlichen Kontext untersucht. Zum anderen wurden auch die Gründe und Motivation der Touristen im regionalen und lokalen Kontext erfasst und die geographische Verteilung und Position des Agrotourismus im Bezug auf die verschiedenen Tourismusmarktsegmente analysiert. Zur konkreten Bearbeitung dieser Fragestellungen wurde eine heuristische Vergleichsanalyse des Agrotourismus in beiden Gebieten durchgeführt. Dazu wurden umfangreiche empirische Erhebungen in Form von Expertengesprächen (31 Personen) und Beobachtungen vor Ort sowie dem Vergleich von Dokumente durchgeführt. Zusätzlich wurden Interviews mit 34 luxemburgischen und wallonischen Landwirten, die verschiedene agrotouristische Praktiken anwenden, geführt. Diese Praktiken wurden mittels umstandsabhängige geographische Schemata zusammengefasst. Zudem wurden Touristen an sieben touristischen Orten der Wallonie und des Großherzogtums von Luxemburg befragt (1148 Befragungen). Diese Schritte und die statistische und kartographische Bearbeitung der Ergebnisse haben uns erlaubt, ein geographisches heuristisches Modell des wallonischen und luxemburgischen Agrotourismus zu erstellen. Die Erfahrungen der befragten Betreiber haben uns erlaubt, die Position des Agrotourismus in seinem räumlichen Kontext besser zu verstehen. Jeder der Befragten hat sowohl positive als auch negative Erfahrungen (patrimonial, wirtschaftlich und sozial) seitdem Start seines Projektes gemacht, in einigen Fällen hat sich der Agrartourismus als überlebenswichtig erwiesen. Es zeigt sich aber auch, dass das Agrotourismus nicht immer ein Wundermittel für die Landwirte darstellt Im landwirtschaftlichen Betrieb kommt die touristische Funktion nach der landwirtschaftlichen Funktion und beruht auf ihr. Allerdings profitiert der landwirtschaftliche Bereich von der touristischen Funktion. Die Endscheidung über den Umfang der touristischen Aktivität liegt bei den Landwirten, die jedoch durch andere Akteure, wie Behörden, und weitere Faktoren, wie lokale Nachfrage oder Druck auf dem Immobilienmarkt, beeinflusst werden kann. Die Untersuchung hat gezeigt, dass Touristen, die Urlaub auf dem Bauernhof verbringen, keine klares Profil haben, das aber bestimmte Gruppen wie Familien diese Art von Tourismus bevorzugen. Die Definitionen und Vorstellungen sowie die Gründe und Erwartungen hängen zudem von der Herkunft der befragten Touristen, städtische oder ländliche Herkunft, sowie vom Erfahrungsgrad ab. Zusammenfassend lassen sich drei Profile von Agrotouristen definieren: jene, die eine Unterkunft im ländlichen Raum suchen, jene, die eine Unterkunft mit einem gastronomischen Angebot suchen, und jene, die eine angenehme Bleibe in einer touristischen Gegend suchen. Der Vergleich zwischen den Erfahrungen der Betreiber und den Erwartungen der Touristen zeigt, dass die Schwierigkeiten darin bestehen organisatorische Zeitabläufe innerhalb des landwirtschaftlichen Betriebs, zu entwickeln, die beide Bereichen gerecht werden. Zudem besteht die Gefahr, dass verzerrte Bilder von Agrotourismus entstehen, die zu einer Vorstellung und einer Förderung der Landwirtschaft führen können, die nicht der regionalen Wirklichkeit entsprechen. Durch die Kombination der verschiedenen Ergebnisse und durch das Verbinden der Typologie der wallonischen und luxemburgischen Agrotourismusprodukte, der ländlichen Gebietstypen und der geographischen Aspekte, geht hervor, dass das Agrotourismus nicht nur anhand von Umweltaspekten analysiert werden darf. Die Analyse muss auch andere Faktoren wie Erreichbarkeit, lokale Gemeinschaften, Gastfreundlichkeit, Entwicklungspolitiken des ländlichen Raumes, Immobilienmärkte, landwirtschaftliche Orientierung des Bauernhofes sowie das Vorhandensein von Sehenswürdigkeiten, berücksichtigen. Unsere Untersuchungen zeigen, dass Agrotourismus, als Kombination von Landwirtschaft und Tourismus, sich weder überall, noch auf dieselbe Art und Weise selbstständig entwickelt, da es für die Entwicklung lokaler Ressourcen bedarf. Außerdem ist Agrotourismus keine Pauschalösung für alle periurbane Landschaften und nicht alle landwirtschaftlichen Betriebe sind als Reiseziele für alle Touristen geeignet. Dennoch, auch wenn eine strikte Regionalisierung des Agrotourismus nicht möglich scheint, können wenn alle Faktoren gemeinsam betrachtet werden gemeinsame Tendenzen hervorgehoben werden. Es besteht demnach eine Verknüpfung zwischen dem Agrotourismus und seinen Landschaften, diese identifizierten Verknüpfungen können helfen das heuristische Modell, das wir vorschlagen, zu verbessern und die Erwartungen der verschiedenen Akteure zusammenzuführen.
Community‐managed irrigation systems are commonly faced with problems of low system‐level performance. These issues became the subject of constant researches, debates and controversies, given the significant investments and successive reforms undertaken to improve the management of irrigation systems. The lack of relevance and effectiveness of the current interventions to improve the water management can be explained, in part, by the complexity of the managing irrigation systems. Indeed, the evolution of these systems (context, history, use trends), the complexity of interaction's processes between different system levels and the interdependencies between itsvarious actors (managers or users) are evidences proving the urge to strengthen links between evaluation and improvement approaches of the management of irrigation systems. In order to do so, we have come to face the dilemma of evaluation approaches, which bring out undeniably negative tones in terms of the performance of these systems, without tackling the root causes of the problems or guiding improvement interventions. On the other hand, the weak mobilization of water actors around these interventions and the failure of active involvement of local actors (farmers and GDAs) in the processes of formulating their needs and solving their problems, have hindered severalinterventions for the amelioration of water management and called into question their legitimacy and effectiveness. The involvement of local actors in solving their own problems and improving their adaptive capacity does not guarantee the success of these interventions but can at least improve their results. This thesis aims to evaluate the management of an irrigation system with perennial citrus orchards in northern Tunisia, particularly in the irrigation system of Zaouiet Jedidi, and to support the local actors in the co-construction and the implementation of an intervention for the improvement of irrigation water management. We are interested in the study of a system that highlights the complexity of the management problems of collective irrigation systems. It is a multi-level, multi-actor system that is limited in its ability of adaptation to a situation of water scarcity that has been undergoing for several years. Instead of limiting ourselves to judging the effectiveness of the current management of the irrigated systems, we have focused on a causal analysis that links symptoms and causes of malfunction. We have based our analysis on a systemic and global approach of different levels of the system and the interactions between them, and we have chosen to study how different actors may react to a physical constraint in terms of management rules and coordination mechanisms that they created, shaped or rejected.We have used the results of this evaluation in planning and assisting in the improvement of irrigation management as a part of an action-research project. Finally, we have analyzed the extent to which such intervention based on stakeholders' participation and strengthening of coordination mechanisms, may allow these stakeholders to interact during a process of collective learning and to improve their ability to adapt to constraints of the system. The analysis of the water resources situation of this system shows that there is a situation of water scarcity. This scarcity is linked to the use of the groundwater and surface water resources and the distribution policies between different users. In order to manage the uncertainty that characterized this system's water supply, managers are often opting for compromises and changes to the collective rules. These compromises have been in some cases successful in alleviating the impacts of the scarcity, and in others, they have worsen the malfunction of this system and increased the vulnerability of some users. We have highlighted the weaknesses of the coordination mechanisms between most stakeholders' interfaces. Next, we have analyzed the logics and the factors that explain these failures. By analyzing how farmers respond to this water shortage, we have highlighted a wide variety of individual strategies and practices that tend to maximize access to the surface and groundwater resources with different capacities. However, these practices, which may have individual gains for some farmers, obviously have negative implications for the collective performance of the system. Finally, supporting the implementation of a process of participatory improvement in this irrigated perimeter and the evaluation of its effects enabled us to validate the role of learning by changing the perception of actors. This change had facilitated the problem-solving process in some stages of the intervention, but hindered it in others. The analytical framework developed in this thesis helps to move forward reflection on improvement interventions through a better understanding of individual and collective rationality models that actually govern the management of irrigated systems. Decrypting these models allows the development of guidelines for irrigation management improvement adapted to the context of these systems. In the case of irrigated public systems, where the collective management of water is marked by conflicts of interest and power games, the reinforcement of interaction between different actors open opportunities for improvement to consider in the processes of development of management policies of irrigated systems. Assessing effects of local stakeholders' participation in these processes helps to analyze the limitations of theoretical frameworks and to report practical difficulties of conducting improvement actions in such a complex situation of collective management of water resources. ; Les problèmes posés par la gestion des systèmes collectifs d'irrigation et leurs faibles performances continuent de faire constamment l'objet de recherches, de débats et de controverses, compte tenu des investissements importants et des réformes successives engagés pour améliorer la gestion de ces systèmes. Les objectifs en matière de productivité et de rentabilité de ces systèmes ainsi que les attentes en termes de transfert de leur gestion aux associations d'irrigants ne sont pas atteints. Le manque de pertinence et d'efficacité des interventions actuelles d'amélioration peut être expliqué, en partie, par la complexité des problèmes de gestion des systèmes irrigués. En effet, l'évolution de ces systèmes (contexte, historique, usage…), les interactions qui existent entre leurs différentes composantes et les indépendances entre les différents acteurs gestionnaires ou usagers, sont autant d'éléments qui plaident en faveur du développement du renforcement du lien entre l'évaluation et les démarches d'amélioration de la gestion des systèmes irrigués. Ce développement nécessite d'aller au-devant du dilemme des démarches d'évaluation qui font émerger des tonalités indiscutablement négatives quant aux performances de ces systèmes, sans pour autant déboucher sur des articulations à même de remonter aux causes des problèmes et d'orienter les interventions d'amélioration. D'autre part, la faible mobilisation des acteurs de l'eau autour de ces interventions et l'échec d'une implication active des acteurs locaux (agriculteurs et des association des usagers de l'eau) dans les processus de formulation de leurs besoins et de résolution des problèmes, ont freiné les avancées de plusieurs interventions et ont mis en question leur légitimité et efficacité.L'implication des acteurs locaux dans la résolution de leurs propres problèmes et l'amélioration de leur capacité d'adaptation ne garantissent pas le succès de ces interventions, mais peuvent améliorer leurs résultats. En ce sens, produire des directives pour mieux orienter ces interventions semble être nécessaire.Cette thèse se propose d'évaluer les modes de gestion des systèmes irrigués des agrumes dans la région du Cap Bon, en Tunisie (Périmètre public irrigué de Zaouiet Jedidi) et d'accompagner lesacteurs locaux en vue de co-construire et de mettre en œuvre une intervention d'amélioration. Nous nous sommes intéressés à l'étude d'un système qui met en relief la complexité des problèmes de gestion des systèmes collectifs d'irrigation. Il s'agit d'un système multi-ressources (eaux de surface et eaux souterraines utilisées de façon conjointe), multi-niveaux (différentes échelles, différentes institutions impliquées dans la gestion), multi-usages compétitifs (urbain, agricole, industriel,.) et multi-acteurs (administration, association d'irrigants, agriculteurs, …). En plus, ce système est limité dans sa capacité d'adaptation par une pénurie d'eau à laquelle il est soumis depuis plusieurs années.Au lieu de nous limiter à juger l'efficacité de la gestion actuelle des systèmes irrigués, nous avons privilégié une analyse causale qui permet de relier les symptômes et les causes de dysfonctionnement. Nous avons fondé notre analyse sur une approche systémique et globale des différents niveaux du système et des interactions entre eux et nous avons privilégié d'étudier comment les différents acteurs réagissent à une telle contrainte physique en termes de règles de gestion et de mécanismes de coordination qu'ils ont créés, qu'ils ont façonnés ou qu'ils ont parfois rejetés. Nous avons employé par la suite les résultats de cette évaluation dans la planification et l'accompagnement de la mise en œuvre d'une intervention d'amélioration de la gestion de l'irrigation dans le cadre d'un projet de recherche action. Nous avons enfin analysé dans quelle mesure la mise en œuvre d'une intervention d'amélioration, basée sur la participation des parties prenantes et le renforcement des mécanismes de coordination, permet aux acteurs de l'eau d'interagir dans un processus d'apprentissage collectif et d'améliorer leur capacité d'adaptation aux3 contraintes du système. L'analyse de la situation de la pénurie d'eau dans ce système met en évidence qu'il s'agit d'une pénurie physique induite par les modes d'usage des ressources en eau souterraine et de surface et des politiques de répartition de l'eau entre différents usagers. Afin de gérer l'incertitude qui marquait ainsi l'approvisionnement en eau de ce système, les gestionnaires ont souvent opté pour des compromis et des changements des règles collectives qui ont réussi dans certains cas à alléger les impacts de la pénurie et dans d'autres cas à aggraver le dysfonctionnement du système et à accroitre la vulnérabilité de certains usagers. Nous avons mis en évidence les faiblesses des mécanismes de coordination au niveau des interfaces entre acteurs et nous avons examiné les logiques et les facteurs qui expliquent ces défaillances. En analysant comment les agriculteurs à leur tour réagissent à cette pénurie d'eau, nous avons mis en évidence une grande diversité de stratégies et de pratiques individuelles qui tendent à maximiser l'accès aux ressources en eau de surface et souterraine selon les différentes capacités. Cependant, ces pratiques qui peuvent avoir des gains individuels pour quelques agriculteurs ont évidemment des implications négatives sur les performances collectives du système. Enfin, l'accompagnement de la mise en œuvre d'un processus d'amélioration participatif dans ce périmètre irrigué et l'évaluation de ses effets, nous a permis de valider le rôle de l'apprentissage dans le changement de la perception des acteurs qui a accéléré, au cours de certaines étapes de l'intervention le processus de résolution des problèmes, mais l'a freiné dans d'autres. Le cadre d'analyse développé dans cette thèse permet de faire avancer la réflexion autour des interventions d'amélioration vers une meilleure compréhension des logiques individuelles et collectives qui gouvernent la gestion des systèmes irrigués. Décrypter ces logiques permet de développer des directives d'actions d'accompagnement adaptées au contexte de gestion de ces systèmes. Dans le cas des périmètres publics irrigués, où la gestion collective de l'eau est marquée par les conflits d'intérêts et les jeux de pouvoir, le renforcement des processus d'interaction et de coordination entre les acteurs ouvre des pistes d'amélioration à intégrer dans les processus de développement des politiques de gestion des systèmes irrigués. Evaluer les effets de la participation des acteurs locaux dans ces processus d'amélioration permet d'analyser les insuffisances des cadres théoriques et de rendre compte des difficultés pratiques à déployer certains objectifs et logiques d'intervention dans un contexte assez compliqué tel que celui de la gestion collective des ressources en eau.
Poverty alleviation strategies in developing countries have long focused on the monetary aspects of this phenomenon by promoting "pro-growth" measures as the most reliable and credible way to eradicate extreme poverty. But given the complexity of poverty phenomenon and especially facing the insufficiency of results observed after more than two decades of funding efforts, one have witnessed in the early 2000s, a reorientation of the strategies to multidimensional considerations of poverty. Since that time, poverty is not apprehended only from income, but also from a set of elements related to the capacity of individuals, their potentialities as well as opportunities available to them. This new paradigm, based on the notion of poverty of capability, finds one of its operational translations into the intervention strategy of "Multifunctional Platforms Program" (MFP). This program is currently implemented in several Sub-Saharan Africa countries and is supported by many development actors given its potential role in achieving the MDGs. Intervening in a "Community Driven Development" approach, the MFP concept aims to provide elements of response to the multiple problems associated with the low energy access in rural areas. Through the development of the small units of energy production in the villages, the MFP program focuses on gender-based approach, women capacity building and economic empowerment. Although launched in the 1990s in Mali, this program had, hitherto, been subject to no rigorous impact evaluation while efficiency and results requirement become fundamental criteria in the selection and the funding of development programs. By adopting an evaluation gait, this thesis aims, first, to question the effectiveness of MFP program in the fight against poverty. The potential impact of the program on poverty theoretically pass through time saving on productive activities, which can be allocated to income generating activities (for women) and to human capital formation for children (health and education). For evaluating relevance and effectiveness of such intervention approach requires first to understand individual's time allocation behaviors and choices. Hence, the thesis is organized in two parts. The first two chapters are devoted to the estimation of the impact of MFP program on women's economic activity indicators and children's health and education indicators. Given the history and the design of program's implementation in Mali, two approaches are used, the pipeline approach and the Double-Difference. In each of these approaches, we identify two types of effects: the effect expected from the presence of program (Intent-To-Treat Effect) and the participation effect (Treatment Effect on Treated). The different estimations made in this chapter validate the time saving hypothesis associated with program utilization. Indeed, we find a very significant impact of program on time spent by women in economic activities. Also, we can identify a significant impact on the probability of schooling and learning time of school-age children. However, the impact on nutritional status indicators of children under five years is not conclusive because of the ambiguity of the direction of causality of these indicators with our various treatment variables. It appears that neither the time saved from the use of platforms nor the potential increase in mother's income are significantly favorable nutritional status of children. 9 In the second part, we prolong the analysis beyond the scope of impact evaluation in order to explore and better understand the mechanisms driving the choice of time allocation within the households. In the third chapter, we examine the relationship between schooling and child labor, which are two distinct choices of time allocation of children (between human capital formation and labor force for household productive needs). The chapter aims to empirically test the degree of trade-off between these two choices taking into account the living conditions of household. Our results show very strong negative correlation between decisions of schooling and child work, thus showing an inherent competition between these choices. Concerning the influence of living conditions on child labor, we find that, contrary to economic activities that appear very flexible to change in household wealth, child time allocation to non-economic work is much more rigid to this changes. By deepening analysis on gender disparities in access to education and in the demand of child labor, we show, by Oaxaca-Blinder decomposition method that disparities between girls and boys in the allocation time are mainly due to unobservable parental preference for educating of boys rather than girls. In the last chapter presented as case study, we analyze the socioeconomic determinants of women's time allocation. We find that women's decision to participate in the labor market depends heavily on the level of access to basic infrastructure. Although the economic rationality hypothesis in the allocation of time is not rejected (wage rate signal), we find that time allocation choices are strongly influenced by purely social and cultural considerations. The main results of this thesis support the idea on the importance of infrastructure in poverty alleviation. The positive effect of MFP program on indicators of economic activity of women and on children education justifies the relevance of the "MFP" initiative in the fight against poverty. The PTFM program is a development tool that plays a similar role to that of classical infrastructures. However, the positive impact detected here from MFP program is also subject to the complexity of time allocation choices in the households, particularly for women and children. It appears necessary to accompany the implementation of platforms by more stringent educational policies or conversely more incentives to permit that time savings obtained through access energy can be translated into more important choices for schooling particularly for girls. ; Les stratégies de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement ont été longtemps axées sur les dimensions monétaires de celle-ci en prônant des mesures " pro-croissance " comme la voie la plus fiable et la plus crédible pour éradiquer l'extrême pauvreté. Mais compte tenu de la complexité du phénomène de pauvreté et surtout face à l'insuffisance des résultats constatée après plus de deux décennies d'efforts de financement, on a assisté, au début des années 2000, à une réorientation de l'approche de la pauvreté vers des considérations multidimensionnelles. Depuis lors, la pauvreté n'est plus appréhendée à partir seulement du revenu, mais aussi à partir d'un ensemble d'éléments relatifs aux capacités des individus, aux potentialités ainsi qu'aux opportunités à leur portée. Ce nouveau paradigme, fondé sur la notion de pauvreté des capacités, trouve une traduction opérationnelle dans la stratégie d'intervention du programme " Plateformes Multifonctionnelles " (PTFM). Ce programme est aujourd'hui implanté dans plusieurs pays d'Afrique Sub-Saharienne et soutenu par de nombreux acteurs du développement compte tenu de son rôle potentiel dans la réalisation des OMD. S'inscrivant dans une démarche de "Community Driven Development ", le concept PTFM vise à apporter un élément de réponse aux nombreuses problématiques associées à la faiblesse d'accès à l'énergie. A travers le développement de petites unités de production énergétique en milieu rural, le programme PTFM privilégie une approche fondée sur le genre, le renforcement des capacités et l'autonomisation des femmes. Bien que lancé dans les années 1990 au Mali, ce programme n'avait, jusque-là, fait l'objet d'aucune évaluation d'impact rigoureuse alors que l'exigence d'efficacité est un critère fondamental dans la sélection et le financement de programmes de développement. Partant ainsi d'une démarche d'évaluation, cette thèse vise d'abord à questionner l'efficacité du programme PTFM dans la lutte contre la pauvreté. L'impact potentiel du programme PTFM sur la pauvreté passe théoriquement par un gain de temps qui est ensuite alloué à des activités génératrices de revenus (pour les femmes) et à la formation du capital humain des enfants (santé et éducation). Evaluer la pertinence et l'efficacité d'une telle approche amène à s'interroger en amont sur la nature des comportements et les choix des individus en matière d'allocation du temps. La thèse est organisée en deux parties. Les deux premiers chapitres sont consacrés à l'estimation de l'impact du programme PTFM sur des indicateurs de l'activité économique des femmes et des indicateurs de santé et de scolarité des enfants. Compte-tenu de l'histoire de l'implantation du programme au Mali, deux approches sont utilisées, celle des entrées-échelonnées (pipeline approach) et celle de la Double-Différence. Dans chacune des approches, nous identifions deux types d'effets: l'effet espéré du programme (Intention-To-Treat Effect) et l'effet de la participation au programme (Treatment Effect on Treated). Les différentes estimations réalisées permettent de valider l'hypothèse de gain de temps lié à l'utilisation des plateformes. Nous trouvons, en effet un impact très significatif du programme sur le temps consacré par les femmes aux activités économiques. Nous pouvons également identifier un impact significatif sur la probabilité de scolarisation et le temps 7 d'apprentissage des enfants en âge scolaire. En revanche, l'impact sur les indicateurs du statut nutritionnel des enfants de moins de cinq ans n'est pas concluant du fait de l'ambiguïté du sens de la causalité de ces indicateurs avec nos différentes variables de traitement. Il apparait que ni le gain de temps tiré de l'utilisation des PTFM, ni l'accroissement potentiel de revenus des mères ne sont significativement favorables à l'état nutritionnel des enfants. Dans la seconde partie, nous prolongeons le cadre de l'évaluation pour mieux explorer les mécanismes de choix d'allocation de temps au sein des ménages. Dans le troisième chapitre, nous examinons la relation entre scolarisation et travail des enfants qui sont deux choix distincts d'allocation du temps des enfants entre formation du capital humain et main d'oeuvre pour des besoins productifs du ménage. Le chapitre vise à tester empiriquement le degré d'arbitrage entre ces deux choix compte-tenu du niveau de vie du ménage. Nos résultats montrent une corrélation très fortement négative entre les deux décisions, montrant ainsi une concurrence intrinsèque entre ces choix. S'agissant de l'influence du niveau de vie sur la demande de travail des enfants, nous trouvons que, contrairement aux activités économiques qui apparaissent très flexibles à la variation du niveau de vie du ménage, l'allocation de temps pour les travaux non-économiques est beaucoup plus rigide. Approfondissant la nature des disparités de genre dans l'accès à la scolarisation et la demande de travail des enfants, nous montrons, par une méthode de décomposition à la Oaxaca-Blinder que les disparités observées entre les filles et les garçons dans l'allocation du temps sont essentiellement dues à une préférence inobservable des parents pour la scolarisation des garçons plutôt que des filles. Dans le dernier chapitre, nous analysons les déterminants socioéconomiques de l'allocation du temps des femmes à partir d'une étude de cas. Nous trouvons que la décision des femmes de participer au marché du travail dépend très fortement du niveau d'accès aux infrastructures de base. Bien que l'hypothèse de rationalité économique dans l'allocation de temps ne soit pas rejetée (signal du taux de salaire), nous trouvons que les choix sont fortement influencés par des considérations purement sociales et culturelles. Les principaux résultats obtenus dans cette thèse accréditent l'importance des infrastructures dans la lutte contre la pauvreté. L'effet positif du programme PTFM sur les indicateurs d'activité économique des femmes et sur la scolarisation des enfants justifie la pertinence de l'initiative " PTFM " dans la lutte contre la pauvreté. Le programme PTFM est un outil de développement qui joue un rôle équivalent à celui des infrastructures. Cependant, l'impact positif du programme PTFM est subordonné à la complexité des choix d'allocation de temps dans les ménages, notamment en ce qui concerne les femmes et les enfants. Il apparaît nécessaire d'accompagner l'implantation des PTFM par des politiques éducatives plus contraignantes ou au contraire plus incitatives, afin que les gains de temps obtenus par l'accès à l'énergie mécanique puissent se traduire en des choix en faveur de la scolarisation plus importante des filles.
"National and international strategies to protect children must empower and build the capacities of women, families and communities to address the root causes of conflict and strengthen local development." –Graça Machel[1]Over this past year we saw events, reflections, and new research on the 20th anniversary of UN Security Council Resolution 1325 on women, peace and security, and the 25th anniversary of the Beijing Platform for Action. Critical dialogue has continued on the roles of men and women in peacekeeping and gaps remain in our collective understanding of how gender influences peacekeeping practice. The Vancouver Principles on Peacekeeping and Preventing the Recruitment and Use of Child Soldiers, now endorsed by over 100 countries, raises particular attention to the intersections of gender and child protection practice and policy. Principle 11, Contributions of Women, aims "to recognize the essential contribution of women to peacekeeping operational effectiveness, and the distinct and critical roles of both men and women in the protection of children and the prevention of the recruitment and use of child soldiers."Thus, for this 5th volume of Allons-y, we called on the international community to consider the interconnections between the Women, Peace and Security and Children, Peace and Security agendas to explore how gender influences the prevention of the recruitment and use of children in violence. The contributors are researchers and practitioners with extensive experience working in the fields of child protection, security sector reform, and feminist scholarship. Together, the contributions in this volume demonstrate the complexities of the humanitarian, development and security nexus, and the importance of understanding the complexities of gender within peace and security.In the opening preface, Clare Hutchinson, the NATO Secretary-General's Special Representative for Women, Peace and Security, reflects on the evolution of formal mechanisms designed to address the gendered impacts of conflict and the importance of enhancing women's meaningful engagement in peace and security. Nidhi Kapur and Hannah Thompson argue that the complexities of gender, beyond a binary perspective, need to be considered in child protection, not least in the context of fragile and conflict environments if peace is to be sustained. Vanessa Brown argues for reforms to military training that prioritize the protection of children affected by conflict and considers an intersectional, gendered analysis as essential to effective military operations. Dustin Johnson analyzes Vancouver Principle 11 – Contribution of Women – in relation to the emerging complexities of a gender transformative approach to child protection.The Vancouver Principles are an important mechanism to prioritize children within peace and security. Recognizing that conflict and conflict prevention are gendered social issues that require a commitment to critical dialogue, reflective practice, and evolving protection frameworks, are essential to a comprehensive approach to protecting children. The contributions in this volume particularly demonstrate the importance of applying theory to practice, and illustrate the value of using critical and feminist approaches in scholarship to tackling the complexities of gender, peacekeeping, and, child recruitment. We hope this 5th volume of Allons-y serves to challenge understandings and practices in order to improve child protection and the prevention of the recruitment and use of children as soldiers.[1] Graça Machel, "Impact of Armed Conflict on Children" (New York: United Nations, 1996), 59, https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/51/306. ; "Las estrategias nacionales e internacionales de protección infantil deben proporcionar y desarrollar las capacidades de las mujeres, las familias y las comunidades para abordar las raíces de las causas de un conflicto y promover el desarrollo local". –Graça Machel[1][traducido]Durante el último año, fuimos testigos de eventos, reflexiones y nueva investigación en el 20mo aniversario de la Resolución 1325 del Consejo de Seguridad de la ONU sobre mujeres, paz y seguridad, así como el 25to aniversario de la Plataforma de Acción de Beijing. A pesar que en el presente existe un debate crítico continuo sobre los roles de hombres y mujeres en labores de mantenimiento de la paz aún, quedan brechas para nuestra comprensión colectiva de cómo el género influye en la práctica del mantenimiento de la paz. Los Principios de Vancouver sobre Mantenimiento de la Paz y Prevención del Reclutamiento y Uso de Niños Soldados, que actualmente cuentan con el apoyo de más de 100 países, consideran de manera específica las intersecciones entre el género y las prácticas y políticas de protección infantil. El Principio 11, Contribuciones de las mujeres, tiene por fin "reconocer la contribución esencial de las mujeres a la eficacia de las operaciones de paz, así como los roles distintos y fundamentales de hombres y mujeres en la protección infantil y en la prevención del reclutamiento y uso de niños soldados".Por lo tanto, para este 5to volumen de Allons-y, invitamos a la comunidad internacional a considerar las interconexiones entre los planes sobre Mujeres, Paz y Seguridad, y Niños, Paz y Seguridad para analizar cómo el género influye en la prevención del reclutamiento y el uso de niños en contextos de violencia. Los colaboradores son investigadores profesionales con vasta experiencia de trabajo en los ámbitos de protección infantil, reformas del sector de seguridad y estudios feministas. En conjunto, las contribuciones en este volumen demuestran las complejidades del nexo humanitario, de desarrollo y seguridad, así como la importancia de comprender las complejidades de género en temas de paz y seguridad.En el prefacio, Clare Hutchinson, la Representante especial del Secretario General de la OTAN para el plan sobre Mujeres, Paz y Seguridad, reflexiona sobre la evolución de los mecanismos formales diseñados para abordar los impactos de género de un conflicto y la importancia de fomentar la participación significativa de las mujeres en labores de paz y seguridad. Nidhi Kapur y Hannah Thompson afirman que, para mantener la paz, es necesario considerar las complejidades del género, más allá de una perspectiva binaria, en la protección infantil, particularmente en el contexto de entornos frágiles y de conflicto. Vanessa Brown señala que las reformas en la capacitación militar que priorizan la protección de niños afectados por un conflicto deben considerar un análisis interseccional y de género para que las operaciones militares sean eficaces. Dustin Johnson analiza el Principio de Vancouver 11: Contribución de las mujeres en relación con las complejidades emergentes de un enfoque transformador del género para la protección infantil.Los Principios de Vancouver constituyen un mecanismo importante para hacer de los niños una prioridad en los temas de paz y seguridad. Reconocer que el conflicto y la prevención del mismo son problemas sociales basados en el género que requieren un compromiso de diálogo crítico, práctica reflexiva y marcos de protección en constante cambio, es crucial para adoptar un enfoque integral de protección infantil. En términos específicos, las contribuciones en este volumen demuestran la importancia de aplicar la teoría a la práctica e ilustrar el valor de aplicar enfoques críticos y feministas en el ámbito académico para abordar las complejidades de género, mantenimiento de la paz y reclutamiento infantil. Esperamos que este 5to volumen de Allons-y sirva para cuestionar las concepciones y las prácticas con el fin de optimizar las iniciativas de protección infantil y prevención del reclutamiento y uso de niños soldados.[1] Graça Machel, "Impact of Armed Conflict on Children" (New York: United Nations, 1996), 59, https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/51/306. ; « Les stratégies nationales et internationales de protection des enfants doivent tendre à permettre aux femmes, aux familles et aux communautés de mieux s'adapter aux causes profondes des conflits et de promouvoir le développement local. » – Graça Machel[1]Au cours de l'année écoulée, nous avons assisté à des événements, à des réflexions et à de nouvelles recherches à l'occasion du vingtième anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, et du vingt-cinquième anniversaire du Programme d'action de Beijing. Le dialogue critique s'est poursuivi sur les rôles des hommes et des femmes dans le maintien de la paix, et des lacunes subsistent dans notre compréhension collective de la manière dont la dimension sexospécifique influence la pratique du maintien de la paix. Les Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants-soldats, auxquels ont désormais souscrit plus de 100 pays, accordent une attention particulière aux recoupements entre les pratiques et les politiques en matière de sexospécificité et de protection des enfants. Le Principes 11, intitulé Contribution des femmes, consiste à « reconnaître la contribution essentielle des femmes à l'efficacité opérationnelle des opérations de maintien de la paix, ainsi que les rôles distincts et cruciaux que jouent les hommes et les femmes dans la protection de l'enfance et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats ».Ainsi, pour ce cinquièmevolume d'Allons-y, nous avons appelé la communauté internationale à considérer les interconnexions entre le programme « Femmes, paix et sécurité » et le programme sur les enfants, la paix et la sécurité afin d'étudier l'influence de la dimension sexospécifique sur la prévention du recrutement et de l'utilisation des enfants dans la violence. Les collaborateurs sont des chercheurs et des praticiens possédant une vaste expérience dans les domaines de la protection de l'enfance, de la réforme du secteur de la sécurité et des études féministes. Ensemble, les articles de ce volume établissent la complexité des interfaces entre l'action humanitaire, le développement et la sécurité, et l'importance de comprendre les subtilités de la dimension sexospécifique dans la paix et la sécurité.Dans la préface, Clare Hutchinson, représentante spéciale du Secrétaire général de l'OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité, réfléchit à l'évolution des mécanismes officiels conçus pour traiter les impacts sexués des conflits et à l'importance de renforcer l'engagement significatif des femmes dans la paix et la sécurité. Puis, Nidhi Kapur et Hannah Thompson soutiennent que les questions complexes de la dimension sexospécifique, au-delà d'une perspective binaire, doivent être prises en compte dans la protection de l'enfant, notamment dans le contexte d'environnements fragiles et conflictuels, si l'on veut que la paix soit durable. Vanessa Brown plaide ensuite en faveur de réformes de la formation militaire qui donnent la priorité à la protection des enfants touchés par les conflits et considère qu'une analyse intersectionnelle et sexuée est essentielle pour des opérations militaires efficaces. Finalement, Dustin Johnson analyse le Principe 11 de Vancouver, intitulé Contribution des femmes, en relation avec les questions complexes qui se dégagent d'une approche transformative de la dimension sexospécifique à l'égard de la protection de l'enfance.Les Principes de Vancouver constituent un mécanisme important pour donner la priorité aux enfants dans le cadre de la paix et de la sécurité. Reconnaître que les conflits et la prévention des conflits sont des questions sociales sexospécifiques qui nécessitent un engagement en faveur d'un dialogue critique, d'une pratique réfléchie et de cadres de protection évolutifs est essentiel à une approche globale de la protection des enfants. Les articles de ce volume attestent particulièrement de l'importance d'appliquer la théorie à la pratique, et illustrent la valeur de l'utilisation d'approches critiques et féministes dans la recherche pour aborder les questions complexes de la dimension sexospécifique, du maintien de la paix et du recrutement d'enfants. Nous espérons donc que ce cinquièmevolume d'Allons-y servira à remettre en question les conceptions et les pratiques afin d'améliorer la protection des enfants, et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants comme soldats.[1] Graça Machel, "Impact of Armed Conflict on Children" (New York: United Nations, 1996), 59, https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/51/306.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.