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L'épidémie de choléra qui a fait de si grands ravages en Allemagne, notamment à Hambourg et aux environs, pendant les mois d'août et de septembre de l'année dernière, a fourni aux associations de la Croix-Rouge l'occasion de déployer leur zèle et leur charité, en secourant, dans la mesure du possible, les victimes du terrible fléau. Au début de l'épidémie, le soin des malades avait été confié aux sœurs de charité, aux infirmiers et aux infirmières de la grande ville où la maladie sévissait avec le plus d'intensité. Mais bientôt l'insuffisance du personnel obligea la direction de l'Eppendorfer Krankenhaus, hôpital situé au centre du foyer de l'épidémie, à adresser un appel pressant à d'autres institutions capables de lui venir en aide.

Les élections régionales de Hambourg en septembre 2001 ont traduit non seulement un déplacement vers la droite de l'axe politique mais aussi l'apparition d'un parti populiste de droite – le PRO – à hauteur de près de 20 % des voix, qui a fait son entrée marquante au parlement régional. Fédérant toutes les mouvances d'extrême droite, le PRO, conduit par le juge Schill, a travaillé massivement à partir des peurs qui existent dans les classes moyennes – délinquance, immigration, drogue, mutations sociales, mondialisation, désordres – et des insatisfactions contre l'administration et la bureaucratie locale, la classe politique. Le PRO se présente comme défenseur du sport, de la famille, de l'anti-étatisme, du renforcement de la répression. Sur le plan municipal il rallie les projets de la CDU et du FDP de privatiser les services de santé.

C'est un livre d'une richesse singulière qu'Hermann Kellenbenz a consacré au commerce de Hambourg avec la péninsule ibérique à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Un livre qui, sous l'angle choisi, éclaire certains aspects essentiels de l'histoire européenne à cette époque. Son importance, la variété de l'information qu'on y découvre chaque fois qu'on le reprend, alors qu'on croyait en avoir exploré déjà toutes les ressources, voilà qui expliquent, sans le justifier, le retard pris à faire connaître cet ouvrage aux lecteurs des Annales. Toute mauvaise excuse mise à part, je crois que le travail d'H. Kellenbenz gardera longtemps, même quand il ne sera plus récent comme il l'est encore aujourd'hui, une grande valeur de nouveauté.

La colonne de transport de Hambourg, fondée le 26 janvier 1884, a accompli, en juillet dernier, un exercice de transport de blessés par eau, dans des proportions encore inusitées en Allemagne. Il s'agissait, après les premiers pansements, de transformer une gabare ouverte, de soixante-dix tonnes, en un hôpital flottant, offrant un abri sûr contre le soleil, le vent et la pluie. Il suffit de quarante-cinq minutes pour opérer cette transformation, au moyen de supports de bois, de bûches, de cordes et de tentes. Le toit improvisé se montra si bien imperméable, que la pluie torrentielle qui se mit à tomber ne réussit pas à le traverser. Le bateau-lazaret prit le large, traîné par un remorqueur, et tranquillement, sans secousses, ménageant ainsi les blessés qu'il renfermait, entra dans le courant de l'Elbe. Ces gabares existent en grand nombre à, Hambourg, et, formées en trains de bateaux, elles seraient admirablement appropriées au transport et à l'évacuation des blessés dans toutes les directions, sur l'Elbe et sur les canaux. En outre, elles sont légères, tirant peu d'eau et se prêtent facilement et sans le secours de canots au chargement des blessés.

La ville-État de Hambourg s'est donnée comme devise « Das Tor zur Welt », la porte qui ouvre sur le monde. Son port maritime, de loin le plus grand d'Allemagne, lui a donné, depuis des siècles et la glorieuse époque de la Hanse, son caractère cosmopolite. Si le port, ses docks et ses conteneurs sont étroitement associés à l'identité de la ville, celle-ci a vu se développer de nombreux secteurs d'activité largement portés par la dynamique d'ouverture. L'économie du Land, et notamment le secteur de la logistique a pleinement profité de la mondialisation, du développement de l'économie asiatique et des mutations géopolitiques survenues en Europe après la chute du Mur. Le phénomène le plus marquant de ces deux dernières décennies est la montée en puissance du partenariat avec la Chine. La dynamique du port est cependant ralentie depuis la crise de 2008, et désormais freinée à la fois par des faiblesses structurelles dans un contexte de concurrence accrue, et une nouvelle donne internationale riche d'incertitudes.

Le rôle des Juifs, et tout particulièrement celui des Marranes de la péninsule ibérique, dans le développement du commerce international et des techniques capitalistes, pour appréciable qu'il ait été, a fait l'objet de surestimations parfois déconcertantes. L'usage même de la langue y a contribué : combien d'auteurs anciens, ont accolé indistinctement l'étiquette de ce Juifs » ou de « Marranes » à tous les manieurs d'argent, et parfois même à tous les marchands ! Sur la foi de tels écrits, maints savants succombèrent à la tentation d'attribuer aux Juifs un rôle prédominant dans le développement du capitalisme en son ensemble ; il n'est que de songer à Sombart. De nos jours, et sans doute par réaction, une tendance à minimiser systématiquement la contribution des Juifs se manifeste chez certains historiens contemporains. C'est pourquoi il faut savoir beaucoup de gré à M. Hermann Kelleubenz d'avoir reconstitué, avec une parfaite précision, la physionomie de l'importante colonie sépharade de Hambourg, et son rôle dans la vie d'affaires de la ville.