In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 69, S. 55-68
Cette recherche vise à élucider les raisons qui ont présidé à la "réussite4" de Paris. Plus précisément, il s'agira de répondre à la question suivante : au regard de l' échec de la COP 15 à Copenhague, comment expliquer la réussite de la COP 21 ? Effectivement, lorsqu'on contemple l'impasse qu'a pu représenter Copenhague, on est en droit de s'interroger sur quoi a pu achopper cette conférence et que Paris a su surmonter. Néanmoins, beaucoup d'approches différentes pourraient être empruntées pour dire en quoi la COP 21 a "réussi". C'est une approche par les "idées" qui a été retenue ici. Pourquoi se focaliser là-dessus ? Car ce travail fait le pari que ces négociations onusiennes exhibent, dans les discours des acteurs, mais aussi dans les mécanismes implémentés, des "visions du monde". Que faut-il comprendre par là ? Tout texte de loi ou tout discours recèle toujours en lui le stigmate d'une orientation normative : le choix des termes retenus, les mécanismes causaux impliqués, les valeurs mobilisées pour justifier une action, etc., sont autant d'aspects découlant directement d'une conception axiologique. ; Master [60] en sciences politiques, orientation générale, Université catholique de Louvain, 2017
Cette recherche vise à élucider les raisons qui ont présidé à la "réussite4" de Paris. Plus précisément, il s'agira de répondre à la question suivante : au regard de l' échec de la COP 15 à Copenhague, comment expliquer la réussite de la COP 21 ? Effectivement, lorsqu'on contemple l'impasse qu'a pu représenter Copenhague, on est en droit de s'interroger sur quoi a pu achopper cette conférence et que Paris a su surmonter. Néanmoins, beaucoup d'approches différentes pourraient être empruntées pour dire en quoi la COP 21 a "réussi". C'est une approche par les "idées" qui a été retenue ici. Pourquoi se focaliser là-dessus ? Car ce travail fait le pari que ces négociations onusiennes exhibent, dans les discours des acteurs, mais aussi dans les mécanismes implémentés, des "visions du monde". Que faut-il comprendre par là ? Tout texte de loi ou tout discours recèle toujours en lui le stigmate d'une orientation normative : le choix des termes retenus, les mécanismes causaux impliqués, les valeurs mobilisées pour justifier une action, etc., sont autant d'aspects découlant directement d'une conception axiologique. ; Master [60] en sciences politiques, orientation générale, Université catholique de Louvain, 2017
Ce rapport est la synthèse d'un ensemble de travaux expérimentaux, théoriques, et méthodologiques. Il pose les fondements d'une approche psychosociolangagière de l'idéologie. L'idéologie est entendue ici en tant qu'épistémo-idéologie, cadre socio-cognitif qui se donne comme vision naturelle du monde. Elle s'appréhende par l'analyse des évidences implicites qui traversent les discours. Les travaux présentés prennent appui sur l'articulation entre deux paradigmes a priori antinomiques : la psychologie sociale de la reproduction idéologique (cf. l'individualisme libéral comme modèle normatif de la nature humaine), et la pragmatique psycho-sociale (cf. construction intersubjective de la réalité sociale dans les échanges langagiers). Les travaux empiriques portent notamment sur l'évaluation personnologique du locuteur (en particulier : en situation professionnelle), la production et la réception des discours médiatiques (en particulier : discours politique), et la co-construction dans des échanges dialogiques. Ces travaux amènent à formuler l'hypothèse d'un modèle normatif général du "savoir communiquer" : le modèle médiatique de la communication. Cette hypothèse invite à un examen critique de quelques processus supposés fondamentaux (relatifs à : la communication, le traitement de l'information, la détermination des conduites). Ainsi, au regard de la normalisation d'un certain type de rapport à l'autre, à soi, et au réel, le fonctionnement socio-cognitif ordinaire de l'homme des démocraties libérales pourrait être symptomatique de l'engagement de la société dans un processus pathologique. Car sont en cause les conditions de possibilité de l'histoire, de la culture, et in fine de la société.
Ce rapport est la synthèse d'un ensemble de travaux expérimentaux, théoriques, et méthodologiques. Il pose les fondements d'une approche psychosociolangagière de l'idéologie. L'idéologie est entendue ici en tant qu'épistémo-idéologie, cadre socio-cognitif qui se donne comme vision naturelle du monde. Elle s'appréhende par l'analyse des évidences implicites qui traversent les discours. Les travaux présentés prennent appui sur l'articulation entre deux paradigmes a priori antinomiques : la psychologie sociale de la reproduction idéologique (cf. l'individualisme libéral comme modèle normatif de la nature humaine), et la pragmatique psycho-sociale (cf. construction intersubjective de la réalité sociale dans les échanges langagiers). Les travaux empiriques portent notamment sur l'évaluation personnologique du locuteur (en particulier : en situation professionnelle), la production et la réception des discours médiatiques (en particulier : discours politique), et la co-construction dans des échanges dialogiques. Ces travaux amènent à formuler l'hypothèse d'un modèle normatif général du "savoir communiquer" : le modèle médiatique de la communication. Cette hypothèse invite à un examen critique de quelques processus supposés fondamentaux (relatifs à : la communication, le traitement de l'information, la détermination des conduites). Ainsi, au regard de la normalisation d'un certain type de rapport à l'autre, à soi, et au réel, le fonctionnement socio-cognitif ordinaire de l'homme des démocraties libérales pourrait être symptomatique de l'engagement de la société dans un processus pathologique. Car sont en cause les conditions de possibilité de l'histoire, de la culture, et in fine de la société.
Ce texte est un extrait du rapport rendu 1 par Ramachandra Guha et Madhav Gadgil pour l' unrisd , en 1992. Il reste pertinent au sens où la classification proposée et les exemples donnés restent largement représentatifs de ce qu'il en est de ce que l'on peut appeler le « mouvement écologiste » en Inde aujourd'hui, dénomination qui peut prêter à discussion. On constate aussi que les catégories proposées, sans recouper exactement les divisions proposées dans le cas des mouvements français, ne leur sont pas non plus totalement étrangères.
Résumé Suivant une analyse « idéologique », cet article aborde l'histoire contemporaine de la revendication linguistique en Corse. Trois catégories de résistance à la domination linguistique se distinguent dans la manière dont elles reproduisent – ou rompent avec – des idéologies linguistiques dominantes. Il apparaît alors difficile, voire impossible, pour des mouvements de langues minorisées de ne pas reproduire ces idéologies qui structurent le marché symbolique aussi bien que politique. En même temps, les locuteurs de ces langues développent une sensibilité en rapport avec la complexité de l'identité minoritaire et du fonctionnement du pouvoir linguistique, facilitant ainsi le développement de modèles alternatifs de langue et d'identification liés au contexte européen et mondial.
National audience ; "La psychologie sociale est la science des phénomènes de l'idéologie (cognitions et représentations sociales) et des phénomènes de communication." C'est ainsi que Serge Moscovici introduisait, il y a plus de vingt ans, un traité de psychologie sociale qui fait toujours référence (1984, p.7). Dans quelle mesure la psychologie sociale d'aujourd'hui rend-elle effectivement compte de ces deux registres de phénomènes ? Pour ce qui est l'idéologie, il s'agit d'une notion complexe qui subsume la plupart des notions de base de la discipline : représentations sociales en premier lieu, mais aussi attitudes, normes et valeurs, pour les plus étendues. Et la spécificité du regard psycho-social réside précisément dans la lecture idéologique qu'il peut proposer de phénomènes qui se manifestent aux niveaux individuel et inter-individuel (Cf. Wilhem Doise, 1982). Force est pourtant de constater que le terme même d'idéologie est d'une fréquence relativement faible dans le corpus des connaissances psycho-sociales ; et, plus fondamentalement, que les tentatives de conceptualiser l'idéologie y sont marginales. Mais il est vrai que l'on ne saurait ériger l'idéologie en objet de connaissance sans convoquer d'autres disciplines, sociologie et philosophie au premier chef, tandis que la psychologie sociale s'est progressivement transformée en une mosaïque de champs de recherche spécialisés. Il en émane des "micro-théories" non articulées entre elles, comme le regrette Alexandre Dorna (voir par exemple 2002), promoteur en France d'une psychologie politique qui quant à elle ne saurait se définir ni en faisant l'économie du concept d'idéologie, ni en négligeant les apports des autres sciences humaines et sociales. Il existe cependant un champ de la psychologie sociale expérimentale qui rend compte des mécanismes de la reproduction idéologique, champ dont le chef de file est Jean-Léon Beauvois, et qui sera présenté ici dans un premier temps. S'y dessinent notamment quelques caractéristiques essentielles de l'idéologie dominante dont on peut rendre compte via un modèle normatif de la nature humaine : le modèle personnologiste de l'individualisme libéral. Mais dans ces travaux, l'idéologie dominante n'est généralement pas traitée de front. De plus, il n'est pas aisé d'y trouver matière à articuler idéologie et communication. Il faut encore préciser que ces travaux s'inscrivent dans une perspective fonctionnaliste : ils mettent en évidence la fonction de reproduction des processus socio-cognitifs qu'ils décrivent.
Dans cet article, nous essayons de comprendre la persistance de croyances potentiellement biaisées, notamment à l'encontre de l'économie de marché. On montre d'abord, dans le contexte de l'économie politique des réformes du marché du travail, qu'un groupe d'intérêt peut vouloir manipuler les croyances dans une direction systématique, alors même qu'il ne dispose d'aucune information privée. L'idée est que ces croyances affectent les décisions publiques d'une façon qui sera favorable au groupe d'intérêt considéré, indépendamment des paramètres réels qui régissent le fonctionnement de l'économie. Un autre mécanisme est fondé sur l'autosélection des « clercs » en fonction de leurs perceptions sur l'économie de marché. L'idée est qu'il est économiquement rationnel pour un individu qui a une opinion négative sur l'économie de marché de chercher un emploi dans un secteur protégé des forces du marché – donc en particulier dans la fonction publique, où officient les enseignants. On montre que ce phénomène peut ralentir l'apprentissage social des vrais paramètres de l'économie, si ceux-ci impliquent que l'économie de marché fonctionne «bien ».
National audience ; "La psychologie sociale est la science des phénomènes de l'idéologie (cognitions et représentations sociales) et des phénomènes de communication." C'est ainsi que Serge Moscovici introduisait, il y a plus de vingt ans, un traité de psychologie sociale qui fait toujours référence (1984, p.7). Dans quelle mesure la psychologie sociale d'aujourd'hui rend-elle effectivement compte de ces deux registres de phénomènes ? Pour ce qui est l'idéologie, il s'agit d'une notion complexe qui subsume la plupart des notions de base de la discipline : représentations sociales en premier lieu, mais aussi attitudes, normes et valeurs, pour les plus étendues. Et la spécificité du regard psycho-social réside précisément dans la lecture idéologique qu'il peut proposer de phénomènes qui se manifestent aux niveaux individuel et inter-individuel (Cf. Wilhem Doise, 1982). Force est pourtant de constater que le terme même d'idéologie est d'une fréquence relativement faible dans le corpus des connaissances psycho-sociales ; et, plus fondamentalement, que les tentatives de conceptualiser l'idéologie y sont marginales. Mais il est vrai que l'on ne saurait ériger l'idéologie en objet de connaissance sans convoquer d'autres disciplines, sociologie et philosophie au premier chef, tandis que la psychologie sociale s'est progressivement transformée en une mosaïque de champs de recherche spécialisés. Il en émane des "micro-théories" non articulées entre elles, comme le regrette Alexandre Dorna (voir par exemple 2002), promoteur en France d'une psychologie politique qui quant à elle ne saurait se définir ni en faisant l'économie du concept d'idéologie, ni en négligeant les apports des autres sciences humaines et sociales. Il existe cependant un champ de la psychologie sociale expérimentale qui rend compte des mécanismes de la reproduction idéologique, champ dont le chef de file est Jean-Léon Beauvois, et qui sera présenté ici dans un premier temps. S'y dessinent notamment quelques caractéristiques essentielles de l'idéologie ...
Le problème examiné ici est celui de l'irruption, dans la démographie, d'éléments qui appartiennent plutôt à la philosophie, à la politique et à la morale. Plus particulièrement, il s'agit des courants de pensée issus du marxisme. L'auteur examine les notions d'idéologue et de théorie scientifique, Pour lui, l'idéologie est fort utile comme inspiratrice d'idées fructueuses, mais une fois ces idées jaillies les propositions de nature idéologique, les croyances qu'on en tire, devraient être exclues de la démarche proprement scientifique. Le scientifique n'est pas un dévot; c'est un sceptique cuirieux, souple.... et souriant.