Some statistics are developed within a consistent intellectual, political and administrative project, as was the case of criminal statistics which appeared and developed with criminology during the 19th century, particularly in France and Belgium. We examine the official statistics of civil and commercial justice, and particularly those of bankruptcy, which were created by the same administration as the criminal statistics in the same period (in the 1830s). We show that the statistics were well done, but that they were unable to attract users in spite of an early use by the justice administration as a management device. Neither members of Parliament nor social scientists used them, probably because they weren't developed in order to answer adequate questions that would have been embedded in a clear and developing scientific framework. This led to a decline of these statistics, in spite of the fact the data they contained provide interesting insights on 19th century's society and economy. ; Certaines statistiques sont développées dans un mouvement cohérent qui inclut à la fois objectifs de gestion administrative, projet politique et projet intellectuel. Ce fut le cas en particulier de la statistique de la justice criminelle qui se développa en France dès les années 1820 et évolua avec la criminologie et la politique pénitentiaire tout au long du XIXème siècle. Nous étudions la statistique officielle de la justice civile et commerciale, en particulier sa partie consacrée aux faillites, et montrons que bien que de bonne qualité techniquement, cette statistique déclina parce qu'aucun usage réel n'en fut fait : son usage à des fins de gestion administrative fut rapidement remis en cause, probablement non sans lien avec l'absence de véritable usage politique (c'est-à-dire législatif), lui-même affaibli par l'absence de théories économiques ou sociologiques capables d'utiliser efficacement ces statistiques pour expliquer des phénomènes économiques ou sociaux significatifs.
Some statistics are developed within a consistent intellectual, political and administrative project, as was the case of criminal statistics which appeared and developed with criminology during the 19th century, particularly in France and Belgium. We examine the official statistics of civil and commercial justice, and particularly those of bankruptcy, which were created by the same administration as the criminal statistics in the same period (in the 1830s). We show that the statistics were well done, but that they were unable to attract users in spite of an early use by the justice administration as a management device. Neither members of Parliament nor social scientists used them, probably because they weren't developed in order to answer adequate questions that would have been embedded in a clear and developing scientific framework. This led to a decline of these statistics, in spite of the fact the data they contained provide interesting insights on 19th century's society and economy. ; Certaines statistiques sont développées dans un mouvement cohérent qui inclut à la fois objectifs de gestion administrative, projet politique et projet intellectuel. Ce fut le cas en particulier de la statistique de la justice criminelle qui se développa en France dès les années 1820 et évolua avec la criminologie et la politique pénitentiaire tout au long du XIXème siècle. Nous étudions la statistique officielle de la justice civile et commerciale, en particulier sa partie consacrée aux faillites, et montrons que bien que de bonne qualité techniquement, cette statistique déclina parce qu'aucun usage réel n'en fut fait : son usage à des fins de gestion administrative fut rapidement remis en cause, probablement non sans lien avec l'absence de véritable usage politique (c'est-à-dire législatif), lui-même affaibli par l'absence de théories économiques ou sociologiques capables d'utiliser efficacement ces statistiques pour expliquer des phénomènes économiques ou sociaux significatifs.
Some statistics are developed within a consistent intellectual, political and administrative project, as was the case of criminal statistics which appeared and developed with criminology during the 19th century, particularly in France and Belgium. We examine the official statistics of civil and commercial justice, and particularly those of bankruptcy, which were created by the same administration as the criminal statistics in the same period (in the 1830s). We show that the statistics were well done, but that they were unable to attract users in spite of an early use by the justice administration as a management device. Neither members of Parliament nor social scientists used them, probably because they weren't developed in order to answer adequate questions that would have been embedded in a clear and developing scientific framework. This led to a decline of these statistics, in spite of the fact the data they contained provide interesting insights on 19th century's society and economy. ; Certaines statistiques sont développées dans un mouvement cohérent qui inclut à la fois objectifs de gestion administrative, projet politique et projet intellectuel. Ce fut le cas en particulier de la statistique de la justice criminelle qui se développa en France dès les années 1820 et évolua avec la criminologie et la politique pénitentiaire tout au long du XIXème siècle. Nous étudions la statistique officielle de la justice civile et commerciale, en particulier sa partie consacrée aux faillites, et montrons que bien que de bonne qualité techniquement, cette statistique déclina parce qu'aucun usage réel n'en fut fait : son usage à des fins de gestion administrative fut rapidement remis en cause, probablement non sans lien avec l'absence de véritable usage politique (c'est-à-dire législatif), lui-même affaibli par l'absence de théories économiques ou sociologiques capables d'utiliser efficacement ces statistiques pour expliquer des phénomènes économiques ou sociaux significatifs.
Some statistics are developed within a consistent intellectual, political and administrative project, as was the case of criminal statistics which appeared and developed with criminology during the 19th century, particularly in France and Belgium. We examine the official statistics of civil and commercial justice, and particularly those of bankruptcy, which were created by the same administration as the criminal statistics in the same period (in the 1830s). We show that the statistics were well done, but that they were unable to attract users in spite of an early use by the justice administration as a management device. Neither members of Parliament nor social scientists used them, probably because they weren't developed in order to answer adequate questions that would have been embedded in a clear and developing scientific framework. This led to a decline of these statistics, in spite of the fact the data they contained provide interesting insights on 19th century's society and economy. ; Certaines statistiques sont développées dans un mouvement cohérent qui inclut à la fois objectifs de gestion administrative, projet politique et projet intellectuel. Ce fut le cas en particulier de la statistique de la justice criminelle qui se développa en France dès les années 1820 et évolua avec la criminologie et la politique pénitentiaire tout au long du XIXème siècle. Nous étudions la statistique officielle de la justice civile et commerciale, en particulier sa partie consacrée aux faillites, et montrons que bien que de bonne qualité techniquement, cette statistique déclina parce qu'aucun usage réel n'en fut fait : son usage à des fins de gestion administrative fut rapidement remis en cause, probablement non sans lien avec l'absence de véritable usage politique (c'est-à-dire législatif), lui-même affaibli par l'absence de théories économiques ou sociologiques capables d'utiliser efficacement ces statistiques pour expliquer des phénomènes économiques ou sociaux significatifs.
Dans le sillage des politiques de libéralisation adoptées dans les années 80, les pays en voie de développement ont mis en place des politiques publiques visant à améliorer la circulation de l'information au sein des filières agricoles (pour améliorer leurs performances). Ces politiques (incarnées principalement par la mise en place de marchés de gros ou de systèmes d'information sur les prix) ont donné des résultats ambigus. Dans cette thèse, nous nous sommes placés "en amont" de ces politiques publiques pour analyser le processus de diffusion d'information engendré par le jeu de l'échange (suivant l'intuition bien connue de F. Hayek). Pour cela, nous avons adopté une approche institutionnaliste des marchés. Ceci nous a conduit à réinterpréter en terme de système de communication les règles de fonctionnement des marchés proposées dans les théories économiques de L. Hurwicz, R. Radner ou S. Grossman. Nous ayons ainsi mis en évidence que les règles qui spécifient "qui a le droit d'échanger avec qui" déterminent le réseau de communication du marché (puisque l'information se diffuse par les processus de négociation et les transactions). De même, les règles qui fixent quelles sont les valeurs possibles pour les différents paramètres de l'échange sont les "mots" du marché tandis les règles de négociation de ces paramètres en constituent la "grammaire". Ces deux derniers types de règles forment ainsi le langage dans lequel sont codés les messages qui se diffusent au sein des marchés. Deux types d'analyses ont été menées. Les unes (positives) concernent le processus d'émergence des institutions de marché. Elles consistent à expliquer comment les caractéristiques des problèmes de coordination (induits par les contextes locaux), influencent la mise en place des institutions qui "cadrent" les processus d'échange au sein des filières. Les autres (normatives) consistent à mesurer les performances des institutions de marché comme système de communication et d'allocation des ressources. Pour mener à bien ces analyses, deux types d'outils ont été mobilisés. Le premier est un travail empirique basé sur l'étude comparative des problèmes de coordination et institutions de marché de trois filières céréalières d'Afrique de l'Ouest. Le second réside dans la réalisation de simulations informatiques de processus de marché à l'aide d'un modèle de type système multi-agents (SMA). Ces analyses ont conduit à une vision du marché assez étrange dans laquelle les propositions d'achat et de vente sont des messages formulés dans le langage du marché et diffusés à travers son réseau de communication. Dans cette optique, l'aléa moral des aides des commerçants apparaît comme une source de "bruit" déformant les flux d'information. L'analyse comparée de différentes institutions de marché selon cette approche a engendré la remise en cause de certaines idées reçues. Ainsi, les réseaux marchands (souvent décriés pour leur "opacité") apparaissent dans certaines circonstances comme des systèmes de communication plus performants que les marchés de gros (pourtant vantés pour leur "transparence"). Enfin, l'appréhension des marchés comme des systèmes de communication a conduit à élargir considérablement les modalités d'actions publiques, le spectre des actions possibles étant beaucoup plus vaste que ce que les politiques actuelles pouvaient laisser penser.
L'effondrement des cours mondiaux, avec, comme corollaire, une forte pression sur les coûts de production chez l'ensemble des pays producteurs, amène à s'interroger sur la capacité de certains pays africains de se maintenir sur le marché à plus long terme, c'est-à-dire en vendant des produits à moindre coût que leurs concurrents. Deux facteurs sont étudiés : l'analyse comparative de la structure des coûts de la filière robusta et l'analyse des avantages potentiels de l'intensification. On procède à des comparaisons entre pays et pour un même pays entre 2 périodes différentes (l'année 1985-86 antérieure à la crise et la campagne 1991-92). A partir de ce constat, l'analyse prospective cherchera à identifier les réactions possibles des producteurs africains suivant des hypothèses différentes des cours internationaux : retour au prix de 1970-1985, maintien du prix actuel, hausse limitée du prix. On examine l'intérêt dans cette dernière hypothèse, d'augmenter la production avec des systèmes de culture à haut rendement, par rapport au système le plus répandu de défrichement des nouvelles terres
The Lebanon Economic Monitor provides an update on key economic developments and policies over the past six months. It also presents findings from recent World Bank work on Lebanon. It places them in a longer-term and global context, and assesses the implications of these developments and other changes in policy on the outlook for Lebanon. Its coverage ranges from the macro-economy to financial markets to indicators of human welfare and development. It is intended for a wide audience, including policy makers, business leaders, financial market participants, and the community of analysts and professionals engaged in Lebanon.
Although various pieces of European secondary law law use the terms "mise en concurrence" ("calling for competition" or "competitive tendering procedure") they provide no definition of the expression "obligation de mise en concurrence" ("obligation to call for competition"). At the very beginning, the author therefore defines what is meant thereby in his thesis, i.e. "a more or less formalized action which a public or a private person has to follow in order to provoke a competition or a contest between potentially interested persons that perform an economic activity, in order to grant an individual advantage to one or several of them". The first part of the work deals with the regime of competitive tendering of the public procurement directives which the Court of Justice has considered "as a whole" to be the "core" of European law on public contracts. First, this part examins the development of the public procurement directives from 1971 on. The author shows that the puzzling evolution of the personal scope of the public procurement directives is guided by the personal scope of European primary law. While considering the remedies directives, the author examines to what extent they introduce requirements beyond the principle of effective judicial protection. While some of their requirements obviously do so, the remedies directives however remain very far from standardizing the means of redress at national level. Due to the member States' judicial autonomy, the compelling force of EU primary law differs from one member State to another. The same applies within the scope of the remedies directives as they let the member States a large degree of autonomy. The author then turns to examine the contribution of the procurement directives 2004/17/CE, 2004/18/CE and 2009/81/CE, their scope of application, as well as the concepts of public works concession and service concession. Various other questions are dealt with in the first part, such as the use of functional interpretation, the power of the European legislator to adopt regulations on public procurement and the impact of the Agreement on Government Procurement (GPA), the Revised GPA and other international agreements. At last the author explores the issue of electronic procurement and the Commission's proposals for replacing the public procurement directives 2004/17/CE and 2004/18/CE and its proposal concerning the award of concession contracts. The second part of of the thesis focuses on primary public procurement law. After having described the origin of the obligation to call for competition under EU primary law which the Court of Justice derives from articles 49 and 56 TFEU as well as from the principles of equal treatment and non-discrimination on the grounds of nationality, the author strives to determine whether this obligation is well-founded. This examination brings to light that the rationale behind the requirement to call for competition under EU primary law is rather fragile. Amongst others, the author comes to the conclusion that the condition of a certain cross-border interest of each public contract individually as a condition for the application of the primary law obligation to call for competition lacks relevance The author then reviews and examines other possible bases for an obligation to call for competition under EU primary law such as the right to good administration, the freedom of enterprise and the right to property, which are protected by the Charter of Fundamental Rights, and the rights guaranteed by the European Convention on Human Rights. Finally, it seems that only article 102 TFEU (abuse of a dominant position) could to a limited extent give rise to an obligation to call for competition. However, once a situation is governed by EU secondary law, it enters the scope of European law. Hence, the principles of equal treatment and of non-discrimination on the grounds of nationality apply even if a situation involves no cross-border interest. If the Court of justice's case law were followed consistently, these principes should lead to require calls for competition in a number of purely internal situations. According to the author, deducing as precise consequences as does the Court of justice from the principal of equal treatment and other fundemental principles can hardly be justified. After that examination, the material rules of public procurement primary law stated by the Court of Justice and the General Court are successively reviewed. The pages that follow are about the exceptions to the obligation to call for competition under the public procurement directives and under primary law, as for instance articles 51 and 52 TFEU, overriding reasons of general interest and article 106, paragraph 2, TFEU. The author thereafter addresses the question whether primary law applies within the scope of secondary law. He comes to the conclusion that it does even when secondary law represents an exhaustive body of rules. Notwithstanding some ambiguous judgements of the Court of justice there is no support for the doctrine of priority of application of secondary law in the Court's case law. In what follows, the author tries to answer the question whether, in order to stay consistent with the case law developed in the wake of Telaustria, the obligation to call for competition which the case law of the Court of Justice requires for public works, service and supply contracts ought to be extended to other operations (sale or lease of real estate, design contests outside the scope of the public procurement directives, employment contracts, subsidised contracts awarded by private entities outside the scope of the public procurement directives, grants, …). The end of the second part deals with the personal scope of the primary law of public procurement which corresponds to that of EU primary law. The rules concerning State aid are addressed in detail in the third part of the thesis. The examination in that part shows that the public procurement directives, the primary law of public procurement and the EU state aid rules apply cumulatively. The EU State aid rules require efficency when awarding public contracts. Nevertheless, in order to avoid the categorization as State aid, a call for competition is never formally required. The Commission however insists on calls for competition in order to declare certain aids compatible with the internal market. Aids include by definition an advantage for their recipients. This remains true even though an aid has been authorised by the Commission pursuant to article 107, paragraphe 3, TFEU. Given the very broad scope the Court of Justice gives to the freedom of establishment and the free movement of services, aid measures give generally rise to obstacles to the freedom of establishment and the free movement of services. At the risk of rendering article 107, paragraph 3, TFEU unnecessary, the fact that an aid measure impedes the fundamental freedoms of the internal market should therefore not prevent the Commission to declare it compatible with the internal market. This applies in particular to aids consisting in the award of a public contract that is covered only by EU primary law. That solution seems however excluded for public contracts within the scope of the public procurement directives. The Commission has adopted a broad concept of what is an "advantage" in the sense of the State aid rules. This leads the Commission to consider certain grants for environmental protection as State aid measures even though it may be difficult to dectect any kind of advantage. The Commission claims to control these measures in accordance with the rules of State aid control. On that occasion the Commission tends to make its consent subject to a call for competition in order to identify the projects that will be subsidized. A broad approach of the concept of undertaking leads to class as State aid various public infrastructure investments insofar they do not satisfy the private investor test. The Commission tends to make its consent to these investments subject to calls for competition. Such is notably the case regarding public investments in broadband network facilities. In the fourth part, the author examines a variety of secondary legislation imposing calls for competition other than the public procurement directives. These texts cover a wide range of areas and provide for competitive awards of various form and diverse content. Sometimes a requirement for competitive tendering is overtly expressed. At other times, it is implicit, indirect or just inchoate. Some advantages are awarded without a genuine competition or without any competition at all. Directive 2012/34/CE establishing a single European railway area for instance sets principles for the allocation of "infrastructure capacity" (i.e the right to use a railway network). It does not employ such terms as "calling for competition". Where the infrastructure capacity is insufficient it has to be allocated in a fair and non discriminatory manner. The fee for using the railway network cannot be used as an award criterion. In some areas, competition in terms of price is the very basis of the system. This is true for the greenhouse gas emissions trading scheme. It happens that competitive assignment occurs incidentally and in a non compulsory way as in the case of the milk quota regime. In other cases, e.g. certain situations covered by the internal electricity market regime, the system excludes calls for competition whereas they should be required according to primary procurement law principles. Under still other circumstances, i.e. the award of public service contracts for public passenger transport services, competitive tendering only needs to be strictly complied with after a transitional period. This can hardly be reconciled with the principles of primary procurement law. In some cases the rules in place are such, for example when awarding the universal postal service, that it seems doubtful that a competitive bidding following objective and transparent criteria is really possible. The European greenhouse gas emissions trading scheme relies on auctions for the allocation of gaz emission authorisations. At first, it does so to a limited extent. Such authorisations, called "allowances", are freely transferable. Thus a reallocation of allowances according to market mechanismes is made possible. The author sheds light on some major inconsistencies of the greenhouse gas emission trading scheme. The late deadline for surrendering allowances gives rise for several years to a surplus of allowances over the greenhouse gas emissions considered in the scheme. On the other hand, the costs for same amounts of greenhouse gas emitted at the same time may vary. This gives rise to a problem of equality. The author comes to the conclusion that the scheme has little capacity to reach the objective of reducing greenhouse gas emissions at least cost to the economy. The designation of the universal postal service providers implies to lay down rules as to how the net cost of the universal service is to be calculated, as well as to define appropriate award criteria. These steps face considerable difficulties. A similar situation can be found in other areas such as electronic communications and electricity or natural gas transmission or distribution systems. In the latter case, the risk of a change of transmission or distribution tariffs due to decisions of national regulatory authorities leaves the competitors in the dark on a crucial point. The legislation regarding the internal electricity market and the internal gaz market puts the transmission and distribution system operators in a position very similar to that of service or public works concession holders. In some cases the principles which underlie these schemes exclude competitive tendering as required by primary procurement law. The networks being freely transferable, ownership of networks and hence, in principle, their operators are determined by private market mechanismes mainly through the level of the proposed sales price. This is not consistent with the principles of primary procurement law stated by the Court of Justice (advertising requirements, award criteria linked to the subject matter of the contract, .) . Neither does it seem compatible with these principles that the development of the networks belongs automatically to the transmission and distribution system operators. The assessment of conformity of secondary legislation with primary law is less strict than the conformity assessment of national law. The Court of Justice has allowed the European legislator a wide margin of discretion when establishing the internal market and seems to have tacitely acknowledged a form of conformity presumption of secondary law. Save in exceptional cases, it seems unlikely that the Court will put into question secondary law regimes differing from primary law procurement rules. Thus, the European legislator may adopt such solutions without incurring major legal risks.
Pour répondre à la demande des aliments aussi bien en quantité qu'en qualité de la population croissante en Afrique, il faudra appliquer les technologies agricoles appropriées aux sols fragiles de ce continent pour augmenter la productivité et aboutir à la sécurité alimentaire. Dans le contexte du Rwanda, l'usage des fertilisants et des pesticides relève une contestation entre le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage et l'Office Rwandais chargé de la Protection de l'Environnement. Tandis que le premier prône l'utilisation intensive des fertilisants et pesticides, l'exploitation des marais pour accroître la production agricole, le second souligne que cela conduira à la pollution de l'environnement. Le gouvernement rwandais a adopté, depuis plus d'une décennie, une séquence de politiques et de stratégies visant le développement économique et l'amélioration du niveau de vie de sa population essentiellement agricole. Dans le secteur agricole, l'adoption de nouvelles technologiques et l'augmentation de la production se sont accompagnées de la mise en œuvre de ces stratégies. On remarque cependant que l'économie du pays reste dominée par l'agriculture de subsistance, avec un écart net entre la production potentielle et la production actuelle. Cette recherche s'efforce d'analyser le rôle des petites exploitations agricoles (1,0 ha au maximum) dans le développement agricole au Rwanda en considérant deux points d'importance stratégique, notamment la paysannerie et la production végétale (pomme de terre, maïs, haricot, blé, légumes), plus spécifiquement dans la région des sols de laves, dans les districts de Burera et Musanze de la Province du Nord, ainsi que Nyabihu et Rubavu de la Province de l'Ouest. Pour cette étude, les données collectées pour la saison 2019 B portaient sur différents points tels que les caractéristiques socioéconomiques des exploitants agricoles et de leurs ménages, les caractéristiques des exploitations (taille et culture), la perception des exploitants agricoles sur les utilités des techniques agricoles, les méthodes agricoles effectivement pratiquées par les exploitants, les informations en rapport avec la main-d'œuvre, les intrants, les pesticides, l'équipement et outillage agricole, la rente (ou coût d'accès à la terre), le coût de transport, la production et le prix de vente, ainsi que les conditions de vie (habitat, alimentation, accès à l'eau et énergie d'éclairage et de cuisine). Différentes méthodes, notamment celles d'analyse documentaire, d'enquête par questionnaire, d'observation directe et d'entretien ont été utilisées pour collecter les données quantitatives et qualitatives sur les 401 petits exploitants agricoles (dont 132 producteurs de pomme de terre, 39 producteurs de haricot, 24 producteurs de maïs, 14 producteurs de sorgho, 51 producteurs d'oignon rouge, 43 producteurs d'oignon blanc, 50 producteurs de choux, 46 de carottes, 1 pour le blé et 1 pour le pyrèthre) dans la région agricole des sols de laves au Rwanda. L'analyse des données a été faite à l'aide des méthodes statistique, économétrique et budgétaire. Les statistiques descriptives (fréquences, pourcentages, moyennes) ont été calculées et ont permis d'ordonner les perceptions des producteurs agricoles sur les techniques agricoles sélectionnées, ainsi que les techniques agricoles effectivement pratiquées sur les exploitations. Elles ont aussi été calculées pour, identifier les composantes des coûts de production, dévoiler l'importance des sources des produits alimentaires consommés dans les ménages des exploitants agricoles, et repérer la répartition des dépenses de consommation parmi les différents articles. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" nous ont permis d'identifier les déterminants du rendement agricole et ceux de la rentabilité des exploitations agricoles, alors que la méthode budgétaire et l'analyse coût-avantage ont facilité l'estimation de la rentabilité des exploitations agricoles. Le Test de Student a été utilisé pour situer la différence de la moyenne des terres exploitées, la moyenne des rendements, la moyenne des prix de vente et celle des revenus agricoles nets entre les petits producteurs d'oignon et les petits producteurs de pomme de terre. Après avoir formé des groupes hiérarchiques de petites exploitations agricoles, mutuellement exclusifs en termes de profitabilité, l'analyse de la variance a été aussi utilisée pour tester la variabilité des indicateurs de performance entre trois catégories de petits producteurs agricoles : les petits producteurs moins performants, les petits producteurs moyennement performants, et les petits producteurs plus performants. L'approche économétrique a été utilisée pour identifier les déterminants de l'efficacité économique, alors que l'approche CARI a été utilisée pour analyser la situation alimentaire des ménages des petits exploitants agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda. Nous avons tout d'abord présenté les techniques agricoles effectivement pratiquées par les petits producteurs agricoles pour l'amélioration de la fertilité et de la productivité des sols. Nous avons utilisé l'échelle de Likert et, par ordre d'importance décroissante, les résultats montrent que les techniques les plus utilisées sont : le semis au moment opportun, l'usage approprié des engrais organiques, l'utilisation de semences sélectionnées, la récolte à la maturation, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, l'usage approprié des pesticides, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, et l'association des cultures. En procédant de la même façon, nous avons ensuite examiné les effets présupposés de certaines techniques sur lesquelles les petits producteurs agricoles se prononcent et à quel niveau ils perçoivent le rôle de ces techniques dans la fertilité et la productivité des sols. Les résultats montrent que les techniques perçues comme les plus susceptibles de promouvoir la fertilité et la productivité des sols sont, toujours par ordre d'importance décroissante : l'usage des engrais organiques, la protection des sols contre l'érosion, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, l'usage des engrais chimiques, l'agroforesterie, et l'association des cultures. En utilisant toujours les données de notre enquête pour la saison 2019 B, les résultats de l'analyse comparative montrent qu'il n'y a pas de différence significative entre la taille des terres exploitées pour la production de pomme de terre et celle exploitée pour l'oignon, que le prix de vente de l'oignon est significativement supérieur à celui de la pomme de terre, et que le revenu moyen d'un producteur d'oignon est significativement supérieur au revenu moyen d'un producteur de pomme de terre dans la région des sols de laves au Rwanda. Quant à l'analyse de la rentabilité, les résultats indiquent que, pour toutes les cultures, le revenu net (RN) est supérieur à zéro et le ratio avantage-coût (RAC) est supérieur à 1. De plus, ces résultats montrent que l'oignon est plus rentable que la pomme de terre. En plus de cela, par rapport à l'année 2009, les résultats de notre étude montrent que les exploitations de la pomme de terre, du haricot, du maïs et du sorgho étaient toujours rentables en 2019, bien que, contrairement à ces trois dernières cultures, le rendement de la pomme de terre avait significativement diminué. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" montre que le rendement agricole est corrélé à la quantité des fertilisants (DAP, urée, fumier) et des pesticides utilisés, ainsi qu'à la surface des terres exploitées, mais que cette relation n'est pas toujours linéaire. Pour l'analyse économétrique, les résultats de la régression linéaire ont permis d'identifier le niveau de performance, l'adhésion à la coopérative, l'accès au crédit, l'accès au marché, l'accès aux services de vulgarisation, l'adoption des variétés à haut rendement, la rotation des cultures, la localisation de la ferme, et la culture choisie comme facteurs influençant significativement l'efficacité économique. Le niveau de l'efficience (PTF=3,48) montre que les petits exploitants agricoles sous-exploitent les ressources à leur disposition. De l'analyse de la variance, il ressort la variabilité très hautement significative du rendement, de l'efficacité économique, de l'efficience de l'allocation des ressources, du coût de production, et du revenu agricole net aussi bien entre les trois catégories des petits producteurs agricoles qu'entre les cultures. De plus, les résultats d'études assez récentes de l'analyse des coûts en ressources internes montrent que, sauf pour le maïs, le CRI de toutes les cultures est inférieur à 1, ce qui implique que les chaines de valeur de ces cultures sont viables (compétitives) dans l'économie mondiale, étant donné que ces produits agricoles ont un avantage comparatif dans le commerce international. Avec l'approche CARI, nous avons pu classifier les ménages des petits exploitants agricoles en situation alimentaire pauvre (3,5%), en situation alimentaire limitée (21,5%), et en situation alimentaire acceptable (75,1%). Sur base des résultats de cette recherche, il faudrait considérer le bon usage des intrants (NPK, urée, fumier, dithane), la taille des terres exploitées et le rôle de la vache dans l'exploitation agricole pour viser l'augmentation du rendement ; il faudrait considérer le fonctionnement des institutions (coopératives, crédit, vulgarisation, marché) ainsi que la bonne pratique des techniques agricoles (sélection des semences, usage des engrais, choix de la culture). Les estimations économétriques montrent que les producteurs de pomme de terre ont 3 fois plus de chance d'être en sécurité alimentaire que les non-producteurs de pomme de terre, et que la pomme de terre est plus importante pour la sécurité alimentaire chez les producteurs agricoles moins performants que chez les deux autres catégories de producteurs. Tout en reconnaissant le rôle de la pomme de terre dans la sécurité alimentaire, les petits producteurs devraient alterner l'exploitation des différentes cultures afin de bénéficier les avantages de chacune d'elles dans l'augmentation et la stabilisation des revenus agricoles, ainsi que dans l'amélioration des conditions de vie. ; In intention to respond to the demand for food in both quantity and quality of the growing population in Africa, it will be necessary to apply appropriate agricultural technologies to the fragile soils of this continent to increase productivity and achieve food security. In the context of Rwanda, the use of fertilizers and pesticides raises a dispute between the Ministry of Agriculture and Livestock and the Rwandan Office responsible for the protection of the environment. While the former advocates the intensive use of fertilizers and pesticides, the exploitation of swamps to increase agricultural production, the latter stresses that this will lead to pollution of the environment. The Government of Rwanda has adopted, for more than a decade, a sequence of policies and strategies aiming at economic development and improving the living standards of its primarily agrarian population. In the agricultural sector, the adoption of technology packages and increased production has been accompanied by the implementation of these strategies. We should emphasize, however, that the country's economy is still dominated by subsistence agriculture, with a gap between potential and current production for the priority crops selected under the agricultural intensification and regional specialization program. This research endeavors to highlight the role of small farms (1.0 hectare at most) in agricultural development in Rwanda by considering two points of high sensitivity, in particular the peasantry and plant production (potato, corn, beans, wheat, vegetables), more specifically in the Volcanic Agro-ecological Zone, in the Burera and Musanze districts of the Northern Province, as well as Nyabihu and Rubavu in the Western Province. Data collected for this study focused on different points such as the socioeconomic characteristics of farmers and their households, characteristics of farms (size and crop), perception of farmers on the usefulness of agricultural techniques, the agricultural methods actually practiced by farmers, information related to labor, inputs, pesticides, agricultural equipment and tools, rent (or cost of access to land), transport cost, production and selling price, as well as living conditions (habitat, food, access to water as well as cooking and lighting energy). The different methods, namely those of documentary analysis, questionnaire survey, direct observation and interview were used to collect quantitative and qualitative data on the 401 small farmers (including 132 potato producers, 39 bean producers, 24 maize producers, 14 sorghum producers, 51 red onion producers, 43 white onion producers, 50 cabbage producers, 46 carrot producers, 1 producer for wheat and 1 for pyrethrum) in the Volcanic Highlands in Rwanda. Data analysis was done using statistical, econometric and budgetary methods. The descriptive statistics (frequencies, percentage, and means) were calculated and made it possible to order the perceptions of agricultural producers on the selected agricultural methods, as well as the agricultural techniques practiced on the holdings. They were also calculated to identify the components of production costs, reveal the importance of the sources of food products consumed in the households of farmers, and to identify the distribution of consumption expenditure among the various items. Correlational analysis and the "lowess" curve allowed us to identify the determinants of agricultural yield and those of farm profitability, while the budgetary method and cost-benefit analysis facilitated the estimation of the profitability of small-scale farms. The Student Test was used to locate the difference between the average cultivated land, the average yields, the average selling prices and the average net farm income between onion producers and potato producers. After forming hierarchical groups of mutually exclusive smallholder farms in terms of their profitability, the analysis of variance was used to test the variability of performance indicators among the three categories of smallholder farmers: lower-performing smallholders, medium-performing smallholders, and higher-performing smallholders. The econometric approach was used to identify the determinants of effectiveness, while the CARI approach was used to statute the food security status of the small-scale farmers in the study area. The results from the analysis using the Likert scale show that, in order of importance, the most commonly used farming techniques, the results show that, in order of importance, these are: timely sowing, appropriate use of organic fertilisers, use of high-yielding seeds, harvesting at the point of ripening, combination of crop and livestock farming, appropriate use of pesticides, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, and crop combination. As for the examination of the presupposed effects of certain techniques on which small-scale farmers express their perceptions of their role, by importance, the techniques perceived as most likely to promote soil fertility and productivity are: use of organic fertilisers, soil protection against erosion, combination of crop and livestock farming, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, use of chemical fertilisers, agroforestry, and crop combination. Making further use of our survey data for the 2019 B season, comparative analysis shows that there is no significant difference between the size of land used for potato production and that used for onion production, that onion yields are significantly higher than potato yields, that the selling price of onion is significantly higher than that of potato, and that the average income of an onion producer is significantly higher than the average income of a potato producer in the lava soil region of Rwanda. In terms of profitability analysis, the results indicate that for all crops, the net farm income (NFI) is greater than zero and the benefit-cost ratio (BCR) is greater than 1. Furthermore, these results show that onion is more profitable than potato. Compared to 2009, the results of our study show that the potato, bean, maize and sorghum farms were still profitable in 2019, although, unlike the 3 crops, the potato yield had significantly decreased. The correlational analysis and the "lowess" curve show that crop yield is correlated with the amount of fertilizers (DAP, urea, manure) and pesticides used, as well as the area of land farmed, even though this relationship is not always linear. For the econometric analysis, the results of the linear regression identified the level of performance, cooperative membership, access to credit, market access, access to extension services, adoption of high-yielding varieties, crop rotation, farm location, and the crop grown as factors significantly influencing small-scale farmers' effectiveness. The level of efficiency (TFP=3.48) shows that small-scale farmers underuse their resources. In addition, the analysis of variance shows the highly significant variability in yield, level of effectiveness, efficiency of resource allocation, cost of production, and net farm income both between the three categories of smallholder farmers as well as among crops. In addition, the results from most recent studies on the domestic resource cost show that, except for maize, the domestic resource cost (DRC) ratio of all crops is less than 1, which implies that the value chains of these crops are viable in the world economy, given that these agricultural products have a comparative advantage in international trade. With the CARI approach, we were able to classify smallholder farm households into poor food situations (3.5%), limited food situations (21.5%), and acceptable food situations (75.1%). On the basis of the results of this research, the proper use of inputs (NPK, urea, manure, dithane), the size of the land farmed and the role of the cow in the farm should be considered in order to increase the crop yield; the functioning of institutions (cooperatives, credit, extension, market) as well as the good practice of farming techniques (seed selection, use of fertilisers, choice of crop) should be considered. Econometric estimates show that potato producers are three times more likely to be food secure than non-potato producers, and that potato is more important for food security among lower-performing smallholders than among the other two categories of smallholders. While recognising the role of potatoes in food security, small-scale producers should alternate the production of different crops in order to benefit from the advantages of each crop in increasing and stabilising farm incomes as well as in improving living conditions.
Où va la France ? : cette question, liée aux concepts de déclin et de décadence, traverse l'histoire sans jamais se démoder et s'avère toujours d'une brûlante actualité. Par ailleurs, elle sous-tendait déjà notre mémoire de licence, consacré à la période du Front populaire. Les débats passionnés de l'époque nous ont amenée à nous interroger sur l'après-Libération. Comment la France s'est-elle relevée de son effondrement rapide du printemps 1940 et, plus largement, du traumatisme que fut le second conflit mondial ? Quelle place, quel rôle, quelle mission lui accorde-t-on encore et accepte-t-elle d'assumer au sortir de celui-ci, dans un monde en pleine recomposition, entre guerre froide, érosion des Empires et début de la construction européenne ? Cette notion de rôle ou de mission s'applique à la France mieux qu'à toute autre nation. La France dite « éternelle », c'est-à-dire celle qui allie l'héritage royal aux grands principes de la Révolution qu'elle veut universels, joue en effet un rôle particulier dans l'imaginaire collectif, parce qu'elle est stratégiquement, historiquement et culturellement au cœur de l'Europe et parce qu'elle est traditionnellement considérée comme la représentante par excellence de la civilisation européenne. À travers le destin de la France, c'est le devenir d'une certaine tradition, de certaines valeurs et d'un certain mode de vie qui est en jeu. L'axe de réflexion que nous avons privilégié, dans le sillage de plusieurs publications dirigées par les historiens français Robert Frank et René Girault, est le concept de puissance, qui mesure la capacité d'un pays à imposer sa volonté aux autres ou à les influencer et qui, d'autre part, évalue le degré d'indépendance d'un Etat sur la scène mondiale. A la Libération, la France peut-elle encore être considérée comme une grande puissance ou a-t-elle perdu ce statut et, dans ce cas, a-t-elle intégré cette évolution dans ses schémas de pensée ? Plus concrètement, il s'agit de savoir dans quelle mesure et par quels moyens la France a pu préserver sa souveraineté et son rang, pour employer un terme très « gaullien ». Débordant largement la sphère politico-militaire, cette entreprise induit de fortes implications culturelles, tant il est vrai que Paris a souvent voulu compenser sur ce plan les faiblesses qu'elle ne pouvait ni cacher, ni surmonter sur d'autres. Il en découle une autre question fondamentale : la France reste-t-elle une puissance disposant, au surplus, d'une aura culturelle ou n'est-elle plus qu'une puissance culturelle ? D'autre part, cette aura est-elle prospective ou s'avère-t-elle passéiste et limitée à la préservation d'un héritage ? Ceci posé, il importait de déterminer un observateur. Parce qu'ils entretiennent avec la France un rapport particulier et ambigu, parce qu'ils sont à la fois semblables et différents, les francophones de Belgique, Wallons et Bruxellois, nous sont apparus comme un groupe cohérent et pertinent. Ils partagent avec les Français la même langue, la même culture et la même angoisse face à l'Est. Cependant, ils font partie d'un autre Etat et ressortissent à une autre histoire – si l'on excepte les années 1795 à 1815. Leur rapport à la France est donc unique, oscillant entre amour et déception, entre la proclamation d'une parenté spirituelle ou, selon certains, « ethnique » et le souci d'affirmer une identité propre. Par ailleurs, la période 1944-1951 voit, pour la première fois, le mouvement wallon se montrer plus actif et revendicatif que le mouvement flamand, qui a beaucoup gagné avant-guerre, qui se réjouit de la mise sur pied du Benelux mais qui, sur fond d'épuration, doit opérer une courbe rentrante. Si seuls les Wallons les plus radicaux réclament le fédéralisme, l'indépendance ou le rattachement à la France, l'immense majorité d'entre eux font entendre leurs craintes d'étouffement culturel, politique, économique et démographique. Ils sont rejoints en cela par les Bruxellois qui, eux aussi, prennent peur face à la loi du nombre. Enfin, dernier élément méthodologique, il nous a semblé essentiel d'envisager à la fois l'image de la France telle qu'elle a été perçue par les Belges francophones mais également telle qu'elle a été construite par la France elle-même à l'usage de ces voisins particuliers. En effet, si l'opinion est reflet, il est clair que celui-ci peut être façonné ou modifié de l'extérieur. Nous avons donc prêté attention à l'action culturelle de la France, à sa propagande, c'est-à-dire aux tentatives menées par la France officielle – le Quai d'Orsay, l'ambassade à Bruxelles et les divers consulats – pour infléchir son image dans un sens plus favorable ou pour construire une image différente d'elle-même, répondant davantage aux priorités politiques et culturelles définies à Paris. Les sources pour ce qui s'avère avant tout une étude d'opinion sont diverses. Face à la relative indigence, pour la période, des sondages et des études statistiques, nous avons privilégié les témoignages individuels, français et belges, sous forme de souvenirs, discours, brochures, essais, romans, papiers inédits, les sources diplomatiques françaises, belges et britanniques, riches d'observations et de renseignements sur les relations franco-belges, mais aussi et surtout la presse quotidienne et périodique (journaux, revues, illustrés) publiée à Bruxelles et dans les diverses provinces wallonnes. A la fois mine d'or et meule de foin, la presse a ses évidentes limites – nous y consacrons d'ailleurs un chapitre – mais reste incontournable pour les années 1945-1950, qui précèdent l'avènement de la télévision et vivent sous le régime de l'INR, radio d'Etat. Nous l'avons interrogée sur une variété de thèmes permettant d'évaluer la puissance française globale : la politique intérieure française, dans ses aspects institutionnels, sociaux et économiques, la politique étrangère, dans ses aspects diplomatiques et militaires, les questions liées à l'Outremer au sens large, mais aussi la vie culturelle – cinéma, littérature, arts plastiques – et, bien sûr, les relations franco-belges proprement dites, alors parasitées par des préjugés devenus traditionnels, par certaines frictions économiques, par l'omniprésente question royale et par le rôle, souvent fantasmé, de la France dans ce que l'on n'appelle pas encore le conflit communautaire. Quelles sont nos principales conclusions ? Tout d'abord, on notera la succession de deux périodes bien distinctes : les premiers mois de l'après-guerre, ère de glorification du miracle français et de la France nouvelle, laissent place, dès le second semestre de 1945, à la désillusion. La première époque correspond à une profonde adhésion des Belges francophones à la thèse officielle diffusée par le général de Gaulle et son gouvernement : non, la France n'a pas trahi car Vichy ne l'a jamais incarnée ; oui, on peut et on doit plus que jamais l'admirer pour sa résistance héroïque, qui rachète l'écroulement de 1940, et pour son profond désir de réformes politiques, économiques et sociales. En Wallonie et à Bruxelles, où l'on a souvent douté de la France durant l'occupation, chacun se trouve désormais de bonnes raisons de louer la France nouvelle et nombreux sont ceux, surtout à gauche, qui la comparent avantageusement à une Belgique prétendument sclérosée : n'a-t-elle pas la chance d'avoir un chef charismatique, de Gaulle, mais aussi une nuée d'hommes nouveaux, jeunes, dynamiques, issus de la Résistance et – ce qui plaît à droite – souvent élevés dans le sérail chrétien ? En réalité, cette France nouvelle rassure la Belgique francophone parce que celle-ci veut croire encore à un possible retour de l'ordre international classique. Certes, dans les grandes conférences – Yalta, San Francisco, Potsdam –, la France est absente ou minorisée, ce que d'aucuns, d'ailleurs, comprennent ou justifient, mais on se persuade qu'à moyen terme, elle reprendra une place de choix, d'arbitre peut-être, sur la scène mondiale. Toutefois, les mois passant, ce scénario devient de moins en moins crédible. Alors que la Belgique, bonne élève de l'Europe et enfant chérie des Anglo-Saxons, se redresse avec calme et méthode malgré la question royale, la France paraît, au contraire, patauger. Le nouveau régime qu'elle s'est donné ne satisfait réellement personne, la coalition au pouvoir – tripartisme puis Troisième Force – ne parvient nullement à assurer la stabilité de l'Exécutif, l'inflation est galopante, le rationnement reste strict, les grèves, insurrectionnelles ou non, se multiplient, et, jusqu'en 1947-48, certains redoutent une bolchevisation du pays. Bien plus, le malaise de la France, entre rébellion, apathie et nihilisme, semble se répercuter sur l'art contemporain : la littérature, la peinture, le cinéma français créent la polémique et divisent, selon des lignes de partage qui ne recoupent d'ailleurs pas les clivages traditionnels. La politique internationale de Paris, quant à elle, déroute : elle apparaît velléitaire, rigide voire impérialiste alors qu'elle devrait être souple et évolutive. Bref, dans leur grande majorité, les Belges francophones hésitent entre pitié et condescendance, colère et inquiétude. Rares sont les voix discordantes, souvent issues des milieux wallingants ou de sphères idéologiques soucieuses d'épauler leurs homologues françaises au pouvoir. La France est donc perçue par beaucoup comme l'homme malade de l'Europe, dont on craint la contagion. Et le Belge se prend à développer vis-à-vis du Français, incorrigible chauvin à ses yeux, un inhabituel complexe de supériorité. C'est l'époque où le riche touriste belge parade outre-Quiévrain au volant de sa « belle américaine » et s'offre, dans un pays convalescent, le luxe que lui permet son franc fort. C'est l'époque aussi où les plus unitaristes usent de l'état de la France comme d'un répulsif : pourquoi voudrait-on se rattacher à un pays manifestement en déclin ? Revers de l'universalité qu'elle prétend incarner, la France doit, en fait, rendre des comptes non seulement à son propre peuple mais aussi aux peuples voisins, à commencer par ceux qui partagent sa langue et vivent son évolution presque par procuration. Or, et c'est son drame, quel que soit le geste posé, elle se heurte à l'insatisfaction sinon à l'opposition d'une partie des observateurs. Et selon les faits et les moments, l'identité de ses adversaires et de ses défenseurs varie : l'image de la France est, par conséquent, profondément et perpétuellement brouillée et paradoxale. Mais, si paradoxe il y a, n'est-il pas également entretenu par la France elle-même ? L'image qu'elle construit par son action culturelle est, en effet, tout aussi ambivalente. Après avoir travaillé, en 1944-1945, à renouer des liens matériellement et intellectuellement distendus par la guerre et à reconquérir en Belgique un terrain naguère acquis, Paris va chercher à concilier deux exigences presque contradictoires : d'une part, rester fidèle à l'image traditionnelle qui fait de la France le temple des valeurs humanistes, du raffinement et de la douceur de vivre, bref être cette France éternelle, dépositaire d'un passé, et, d'autre part, démontrer son dynamisme, sa modernité au moment où la technique prend le dessus et devient la valeur de référence. La grande inquiétude réside dans la concurrence de plus en plus forte qu'il faut désormais affronter sur le plan culturel, en Flandre comme en Belgique francophone : on citera l'omniprésence du cinéma hollywoodien, le succès croissant du roman anglo-saxon et, en peinture, le déclin de l'École de Paris au profit de New York. Cette concurrence accrue et les restrictions budgétaires amènent la France à recentrer son action culturelle. Au grand dam des plus wallingants, elle mise avant tout sur la Flandre pour des raisons stratégiques : démographiquement, politiquement et économiquement, celle-ci représente l'avenir et l'on veut y sauver ce qui peut encore l'être pour la langue française. Les francophones ne sont pas délaissés mais on estime qu'ils sont capables, structurellement et financièrement, de défendre eux-mêmes une culture qui est aussi la leur. Toutefois, cette vision est peut-être trop optimiste. En effet, le Belge francophone de 1945 peine manifestement à définir ce qu'il attend de la France, preuve d'un déficit de visibilité. Notre analyse est que, pour l'individu lambda, la France s'identifie alors avant tout à une sorte de « paradis intemporel » ou de référent éthéré. Il ne faudrait pas pour autant en déduire qu'on la considère uniquement comme une puissance culturelle au sens large. En effet, les missions qu'on lui prête restent nombreuses et plus vastes : on veut qu'elle soit un garde-fou solide face à l'Allemagne, on veut aussi qu'elle prenne la tête de l'Europe en construction, on voudrait enfin qu'elle résiste à des Anglo-Saxons perçus comme trop matérialistes et pragmatiques. Mais, on estime que l'apport principal de la France au monde réside dans sa vocation éducatrice et civilisatrice ainsi que dans l'universalité de son message. Par ailleurs, il existe bien, dans le discours belge, une corrélation entre l'état de la puissance française, réelle ou supposée, et l'intensité avec laquelle on invoque le facteur culturel, qui peut aisément devenir un argument compensatoire. Remarquons que, de nouveau, les Belges francophones s'approprient ici un mécanisme de défense forgé par la France officielle. Comment, dès lors, ont-ils appréhendé le passage de la France au rang de puissance moyenne ou médiane ? Après une courte période d'euphorie, ils semblent avoir compris, avant les Français, que les temps avaient radicalement changé. Dès 1946, ils ont constaté et, le plus souvent, déploré l'impuissance française ou l'inefficacité des efforts français. Ceci se vérifie dans la presse comme dans les milieux dirigeants. On observe une France qui semble aller de recul en recul, qui, souvent, se replie sur elle-même puis qui, en 1950, surprend avec l'inventif et audacieux Plan Schuman mais, très vite, paraît retomber dans ses travers sur la question du réarmement allemand. D'autre part, on comprend mal le relatif succès du neutralisme tout comme on ne perçoit pas encore les effets bénéfiques de la modernisation et du Plan Monnet, qui ne seront patents que dans les années suivantes. Ce qui domine donc, à chaud, pour les Belges francophones, c'est l'impression d'une France qui s'adapte mal à la nouvelle donne mondiale alors qu'aujourd'hui, a posteriori, on estime plutôt que Paris est alors parvenue à conserver les attributs essentiels d'une puissance tels qu'ils pouvaient s'exprimer au sein d'un bloc dominé par une super-puissance. Mais, quoi qu'il en soit, deux réalités s'imposent : le déplacement du centre de gravité mondial et la modification des rapports internationaux. Les Belges qui, en 1945-1950, ont disserté sur la France appartiennent à trois générations : la première a connu l'affaire Dreyfus et la France revancharde d'avant 1914 ; la deuxième a eu vingt ans au cœur des « années folles » qui ont suivi l'Armistice de 1918 ; la troisième a vécu la seconde guerre comme un rite de passage à l'âge adulte. Pour cette dernière génération, la France n'est plus le centre du monde. Elle reste une référence mais les horizons se sont élargis. La culture anglo-saxonne a commencé à déferler. Les nouveaux décideurs belges, de plus en plus souvent scientifiques ou économistes, ont complété leur formation de l'autre côté de la Manche ou de l'Atlantique alors que leurs aînés, plus littéraires, avaient davantage fréquenté la Sorbonne ou le Collège de France. Les jeunes Wallons et Bruxellois de la Libération restent attachés à la culture et à la langue françaises, qu'ils défendent et dont ils souhaitent préserver la prédominance, mais ils refusent tout exclusivisme. Ils souhaitent aussi que la Belgique francophone devienne plus autonome et que les échanges avec Paris cessent de se faire à sens unique. Leurs pères, eux, sont inquiets voire déroutés par l'évolution en cours, ainsi que le prouvent leurs invocations répétées de la France comme rempart contre un technicisme inhumain. Mais n'est-ce pas parce que le recul de la France signe aussi la fin de « leur » Belgique, la « Belgique de papa », cette « Belgique française » héritée de 1830 ? Par ailleurs, les rapports internationaux sont en train de changer de nature. Le bilatéralisme s'efface progressivement devant le multilatéralisme. Avec l'entrée en guerre froide et les débuts d'une unification inter- ou supra-étatique, la France ne perçoit plus la Belgique comme l'alliée indispensable mais comme un élément parmi d'autres au sein du bloc occidental ou de l'Europe. En conséquence, on voit s'émousser l'attention de Paris pour Bruxelles. La réciproque est vraie, même si le phénomène est peut-être moins affirmé. L'intérêt, si perceptible à la Libération, pour le rôle et la place de la France subsiste au début des années cinquante mais les Belges savent que, quoi qu'il arrive, une architecture nouvelle les protège, dont l'OTAN est la principale incarnation. Désormais, Wallons et Bruxellois veulent simplement que la France soit suffisamment forte pour tenir tête à l'Allemagne, dont ils se méfient encore, et que la culture française demeure suffisamment influente pour leur servir d'argument face aux appétits de la Flandre. Pour le reste, Paris n'est plus la carte maîtresse, celle que l'on brandissait hier, selon les cas, comme un talisman ou comme un épouvantail.
International audience ; Unter den verschwundenen Städten, mit deren archäologischen und imaginären Spuren die Küsten der Nord- und Ostsee übersät sind, nimmt die versunkene Stadt Vineta einen besonderen Platz ein. Ihr Name verweist sowohl auf eine historische Realität mit unscharfen Umrissen, einen bedeutenden slawischen Handelshafen an der Ostsee, der wahrscheinlich zwischen dem 5. und 9. Jahrhundert gegründet und im 12. Jahrhundert zerstört wurde, als auch auf die lokale Fassung des europäischen Mythos von der stolzen Stadt, die zur Strafe für ihre Sünden versenkt wurde, und deren Vorbild das antike Atlantis ist.Wenn es um die Lokalisierung von Vineta geht, liegt die Hauptschwierigkeit in der Ungenauigkeit der archivalischen Quellen. Zunächst einmal muss man wissen, ob sich die in den Quellen genannten Städte Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg) auf eine einzige Siedlung oder auf mehrere Handelsposten beziehen. Die Hypothese einer einzigen Stadt in Wolin (im heutigen Polen) verdrängte schließlich die anderen, als Ausgrabungen der Stätte im 20. Jahrhundert einen wichtigen Hafenkomplex im Kontakt mit Europa und Asien zu Tage förderten. Es werden jedoch weiterhin alternative Hypothesen vertreten. Auf jeden Fall scheint Vineta eine der slawischen Städte zu sein, die aus der Küstengeographie ausradiert wurden – durch völlige Zerstörung, Verlegung oder Umbenennung – im Kontext der Konfrontation zwischen Heiden und Christen sowie zwischen Deutschen, Dänen und Slawen.Die Auslöschung historischer Stätten bietet einen fruchtbaren Boden für Legenden. An den Küsten von Nord- und Ostsee wird der europaweite Mythos (Atlantis, Ys, Kitej.) durch eine eine labile imaginäre Topographie ergänzt. Die Fülle der katastrophalen Flutwellen macht ihre Küsten zu ständig rekonfigurierten Landschaften und zu unscharfen, mobilen, labilen Orten, die in der deutschen imaginären Geographie der gebirgigen Landschaft Mitteldeutschlands gegenüberstehen, die in der romantischen Naturlyrik sehr gut vertreten ist.Die imaginäre Küstengeographie Vinetas geht mit einer imaginären politischen Geographie im multikulturellen Gebiet zwischen Niedersachsen und Pommern (Germania slavica) einher. Die Legende von Vineta und seine unsichere Geographie eigneten sich besonders gut für verschiedene nationale Re-Semantisierungen in der Neuzeit. Die Existenz einer alten slawischen Metropole von europäischer Bedeutung konnte als Beweis für die Größe dieser Völker angesehen werden, vor allem in der Zeit (18.-19. Jahrhundert), als sie um ihre Autonomie oder Unabhängigkeit kämpften: dies war der Fall bei Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický oder Feliks Nowowiejski. Auch auf deutscher Seite versuchten Nationalisten, die Vineta-Legende für ihre Sache zu nutzen, von Ludolf Wienbarg bis zur geplanten Ariosophenkolonie "Neu-Vineta" in den 1940er Jahren.Im deutschen Sprachraum wurde das Vineta-Motiv wurde aber nicht bloß aus einer nationalistischen Perspektive verwendet. Neben einer Blütezeit folkloristischer Wiederbelebungen der Legende ging die Romantik auch dazu über, das Motiv von seinem lokalen Hintergrund zu lösen und in den Status eines allgemeinen Mythos zu erheben, der den Verlust und die Erinnerung an die Vergangenheit evoziert. In der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts (Wilhelm Müller, Heinrich Heine) verzichtet Vineta auf seine geographische und nationale Komponente, um auf universellere und intimere Weise mal die Wiederkehr des Verdrängten (bei dem Freudianer Wilhelm Stekel), mal die in der Flut der Geschichte verschlungene deutsch-jüdische Welt (bei Robert Schindel) oder das Verschwinden der Identität der ehemaligen DDR (bei Uwe Kolbe) zu bezeichnen. ; The sunken city of Vineta occupies a special place among the lost cities whose archaeological and imaginary traces punctuate the North Sea and Baltic coasts. Its name refers both to a vague historical reality, a very important Slavic Baltic merchant port, probably founded between the 5th and 9th centuries and destroyed in the 11th century, and to the local basis of the European mytheme of the proud city sunk as a punishment for its sins, the model of which is ancient Atlantis. When it comes to locating Vineta, the main difficulty lies in the imprecision of the archival sources. First of all, it is necessary to know whether the cities cited by the sources, Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg), refer to one and the same settlement or to several trading counters. The hypothesis of a single city in Wolin (in present-day Poland) eventually superseded the others when the excavations of the site in the 20th century uncovered an important port complex in contact with Europe and Asia. However, minority hypotheses continue to be defended. In any case, Vineta appears to be one of the Slavic cities erased from the coastal geography – through outright destruction or a change of location or name – as part of a confrontation between pagans and Christians, as well as between Germans, Danes and Slavs.The obliteration of historical sites provides fertile ground for legends. On the coasts of the North Sea and the Baltic, the mythical configuration, common to the whole of Europe (Atlantis, Ys, Kitej), is completed by a unstable topographical imaginary. The abundance of catastrophic storm floods makes their coasts landscapes in constant natural reconfiguration, blurred, intermediate and moving places which are opposed in the German geographical imagination to the mountainous landscape of Middle Germany, well represented in romantic natural poetry.The imaginary coastal geography of Vineta is coupled with an imaginary political geography in a deeply multicultural area between Lower Saxony and Pomerania (Germania slavica). The legend of Vineta and its uncertain geography lent itself particularly well to diverse national resemantisations in modern times. The existence of an ancient Slavic metropolis of European relevance/dimensions could be seen as proof of the greatness of these peoples, especially at a time (18th-19th centuries) when they were fighting for their autonomy or independence: this was the case with Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický or Feliks Nowowiejski. On the German side, nationalists have also tried to reclaim the Vineta legend to illustrate their cause, from Ludolf Wienbarg to the 'ariosophical' colony of "Neu-Vineta" in the 1940s.However, the use of the Vineta motif from a nationalist perspective is not the most widespread in Germanic space. Alongside a flowering of folkloristic revivals of the legend, Romanticism also proceeded to detach the motif from its local background and elevate it to the status of a myth that evokes loss and remembrance of the past. From the 19th century onwards (Wilhelm Müller, Heinrich Heine), Vineta abstracted itself from its geographical and national component to signify, in a more universal and intimate way, sometimes the return of the repressed (in the Freudian Wilhelm Stekel), sometimes the German Jewish world submerged in the flood of history (in Robert Schindel) or the disappearance of the identity of the former GDR (in Uwe Kolbe). ; Parmi les cités disparues dont les traces archéologiques et imaginaires ponctuent les côtes de la mer du Nord et de la Baltique, la ville engloutie de Vineta occupe une place à part. Son nom renvoie tout autant à une réalité historique aux contours flous, très important port marchand slave de la Baltique, fondé probablement entre le Ve et le IXe siècle, et détruit au XIIe siècle, qu'au support légendaire local du mythème européen de la cité orgueilleuse engloutie en punition de ses péchés, dont le modèle est l'Atlantide antique. Lorsqu'il s'agit de situer Vineta, la principale difficulté réside dans l'imprécision des sources archivistiques. Il s'agit tout d'abord de savoir si les villes citées par les sources, Vineta, Julin, Jumne (Jomsburg), renvoient à une seule et même implantation ou à plusieurs comptoirs. L'hypothèse d'une seule cité à Wolin (en Pologne actuelle) a fini par supplanter les autres lorsque les fouilles du site menées au XXe siècle ont mis au jour un important complexe portuaire en contact avec l'Europe et l'Asie. Cependant, des hypothèses minoritaires continuent à être défendues. Dans tous les cas, Vineta apparaît comme l'une des cités slaves effacées de la géographie côtière – par destruction pure et simple ou changement de localisation ou de nom – dans le cadre d'un affrontement entre païens et chrétiens, ainsi qu'entre Allemands, Danois et Slaves. L'effacement des sites historiques constitue un terreau fertile pour les légendes. Sur les côtes de la mer du Nord et de la Baltique, la configuration mythique, commune à toute l'Europe (Atlantide, Ys, Kitej…), se complète d'un imaginaire topographique mouvant. L'abondance des raz-de-marée catastrophiques fait de leurs côtes des paysages en proie à de constantes reconfigurations naturelles, des lieux flous, intermédiaires et mouvants qui s'opposent dans l'imaginaire géographique allemand au paysage montagneux de l'Allemagne moyenne, très bien représenté dans la poésie naturelle romantique.La géographie imaginaire côtière de Vineta se double d'une géographie imaginaire politique dans une zone profondément multiculturelle, entre Basse-Saxe et Poméranie (Germania slavica). La légende de Vineta et sa géographie incertaine se prêtaient particulièrement bien à des resémantisations nationales diverses à l'époque moderne. L'existence d'une métropole slave ancienne d'importance européenne a pu être vue comme la preuve de la grandeur de ces peuples, notamment à une époque (XVIIIe-XIXe siècles) où ils luttaient pour leur autonomie ou leur indépendance : c'est le cas chez Johann Gottfried Herder, Pavel Jozef Šafárik, Juliusz Slowacki, Jaroslav Vrchlický ou Feliks Nowowiejski. Du côté allemand, les nationalistes ont eux aussi tenté de récupérer la légende de Vineta pour illustrer leur cause, depuis Ludolf Wienbarg jusqu'au projet de colonie ariosophe de « Neu-Vineta » dans les années 1940.Pourtant, l'utilisation du motif de Vineta dans une perspective nationaliste n'est pas la plus répandue dans l'espace germanique. En parallèle d'une floraison de reprises folkloristes de la légende, le romantisme a également procédé au détachement du motif de son arrière-plan local pour l'élever au statut de mythe qui évoque la perte et le souvenir du passé. À partir du XIXe siècle (Wilhelm Müller, Heinrich Heine), Vineta s'abstrait de sa composante géographique et nationale pour signifier, de façon plus universelle et intime, tantôt le retour du refoulé (chez le freudien Wilhelm Stekel), tantôt le monde juif allemand englouti dans le flot de l'histoire (chez Robert Schindel) ou encore la disparition de l'identité de l'ancienne RDA (chez Uwe Kolbe).
In Tunisia, in the aftermath of the 2011 Revolution, many protected natural areas such as national and urban parks were severely degraded and vandalized. In parallel, in 2014, nature became a constitutional right and at the same time in the tourism sector, touristic offers more attuned to natural areas emerged. What do these contradictory behaviours tell us about Mankind/Nature relations in post-revolution Tunisian society? Our research focuses on the analysis of the social representations of nature, in particular "iconic" images, old and new, of nature (Part 1), the ambitions of public policies in terms of environmental protection that have followed one another since Independence, the environmental themes promoted by the actors of the post- revolution public debate (political, associative, media) (Part 2), as well as recent trends in Tunisian tourism and the new outdoor activities of the Tunisian people (Part 3). In the first part, our research highlights the persistence of certain images of nature. We can thus note the domination and the importance of images of a productive nature, a reservoir of resources but also for some of its components, images of paradise (gardens, oases). This transmission, from the pre-Christian era to the present day, has been possible thanks to various artistic media (mosaics, ceramics, poetry, painting.). Our research demonstrates both the persistence and the mobility of social representations of nature, as well as their diversity. Dissonances also appear between the representations of different groups of actors in Tunisian society, both ancient and contemporary (e. g. images and multiple representations of oases and the desert). In the second part, our research details the major stages of the process of institutionalization of nature initiated after the Independence of Tunisia and shows the predominance of an anthropocentric and eco-centred vision of nature. At that time the desire to protect nature prevailed both in the constitution and organisation of institutions and in the policies implemented by the Ministries of Agriculture and then of the Environment, which still share the task today. Our research also highlights the influence of international models of nature protection on the work of these two ministries, particularly in the creation of many protected areas such as national parks. The analysis of two nature areas (Ichkeul National Park and Nahli Urban Park) reveals many contradictions between the policies expressed by the institutions and the achievements on the ground. In the aftermath of the Revolution, these areas, considered as emblems of power, crystallized not only the discontent and oppositions of some Tunisians but also their disappointment and were subjected to acts of vandalism and degradation. Paradoxically, at the same time, nature was enshrined as a universal right in the new Tunisian constitution of 2014. This institutionalized nature corresponds to a nature which belongs to the Tunisian people and which the State must protect in order to transmit it to future generations. It is simultaneously seen as a reservoir of natural resources, an element of the Tunisian people's living environment, an entity with fragile equilibrium and a component of the nation's heritage. Our research also demonstrates, in the aftermath of the Revolution, the emergence in public debate of new actors, bringing new opinions on the state of nature and new visions on the relationship between man and nature. In ecological political parties, within the associative network or in the media, the Revolution allowed the circulation of new representations of nature that were often at odds with institutional practices in the pre-revolution period. Here again, our research highlights the contradictions between political agendas and actions. The third part emphasizes the different components of nature mobilized during the development of tourism in Tunisia since Independence, from the "clichés" that ensured the development of the dominant seaside model to the emergence, since the Revolution, of an alternative tourism offer driven by new actors, who offer new types of accommodation and leisure activities, and use new forms of communication mainly based on social networks. This different tourist offer enhances natural spaces, the land and local know-how. It is strongly influenced by the desire to encourage encounters and exchanges with the inhabitants and often falls under the category of "experiential tourism". For the majority of Tunisians, however, national and urban parks are essentially perceived as non-urbanized natural areas made available to them for family relaxation and recreation. ; En Tunisie, au lendemain de la Révolution de 2011, de nombreuses aires de nature protégées comme les parcs nationaux et les parcs urbains subissent de graves dégradations et actes de vandalisme. Parallèlement, en 2014, la nature devient un droit constitutionnel, et au même moment, dans le secteur du tourisme, s'affirme l'émergence d'une offre touristique plus proche des espaces naturels. Que nous disent ces comportements si contradictoires des relations homme/nature de la société tunisienne post-révolution ? C'est au travers de l'analyse des représentations sociales de la nature que notre recherche se concentre, en s'intéressant en particulier, aux images « iconiques », anciennes et récentes, de la nature (partie 1), aux ambitions des politiques publiques en matière de protection de l'environnement qui se sont succédées depuis l'Indépendance, aux thématiques environnementales portées par les acteurs du débat public post-révolution (politique, associatif, médias) (partie 2), ainsi qu'aux tendances récentes du tourisme tunisien et aux nouvelles pratiques de pleine nature des Tunisiens (partie 3). Dans une première partie, notre recherche met en évidence la persistance de certaines images de la nature. On relève ainsi la domination et la prégnance des images d'une nature productive, réservoir de ressources mais aussi pour certaines de ses composantes, les images du paradis (jardins, oasis). Cette transmission, de l'ère pré-chrétienne jusqu'à aujourd'hui, a notamment été possible grâce à différents supports artistiques (mosaïques, céramiques, poésies, peinture…). Notre recherche montre ici à la fois la persistance et la mobilité des représentations sociales de la nature, ainsi que leur diversité. Des dissonances apparaissent aussi entre les représentations de différents groupes d'acteurs de la société tunisienne ancienne et contemporaine (ex. : images et représentations multiples des oasis et du désert). Dans une deuxième partie, notre recherche détaille les étapes majeures du processus d'institutionnalisation de la nature initié à partir de l'Indépendance de la Tunisie et montre la prédominance d'une vision anthropocentrée et éco-centrée de la nature. C'est alors la volonté de protéger la nature qui a prévalu tant dans la constitution et l'organisation des institutions que dans les politiques mises en œuvre par les ministères de l'agriculture puis de l'environnement, qui s'en partagent encore la charge aujourd'hui. Notre recherche souligne également l'influence des modèles internationaux de protection de la nature dans l'action de ces deux ministères, en particulier dans la création de nombreux espaces protégés tels que les parcs nationaux. L'analyse de deux aires de nature (parc national d'Ichkeul et parc urbain de Nahli) révèle de nombreuses contradictions entre les politiques affichées par les institutions et les réalisations sur le terrain. Au lendemain de la Révolution, ces espaces considérés comme des emblèmes du pouvoir ont d'ailleurs cristallisé les mécontentements, les oppositions mais aussi les déceptions de certains Tunisiens, et ont connu des actes de vandalisme et de dégradation. Paradoxalement, dans le même temps, la nature a été consacrée en tant que droit universel dans la nouvelle constitution tunisienne de 2014. Cette nature institutionnalisée correspond à une nature appartenant au peuple tunisien, que l'État doit protéger pour la transmettre aux générations futures. Elle s'entend à la fois comme un réservoir de ressources naturelles, un élément du cadre de vie des Tunisiens, une entité aux équilibres fragiles et une composante du patrimoine de la nation. Notre recherche atteste également, au lendemain de la Révolution, de l'émergence dans le débat public de nouveaux acteurs, porteurs de nouvelles opinions sur l'état de la nature et de nouvelles visions sur les relations homme/nature. Dans les partis politiques écologistes, au sein du réseau associatif ou dans les médias, la Révolution a permis la circulation de nouvelles représentations de la nature souvent en rupture par rapport aux pratiques institutionnelles dans la période pré-révolution. Notre recherche met ici encore en lumière les contradictions entre les affichages politiques et les actes. La troisième partie insiste sur les différentes composantes de la nature mobilisées lors du développement de l'activité touristique en Tunisie dès l'Indépendance, des « clichés » qui ont assuré le développement du modèle balnéaire dominant à l'apparition, depuis la Révolution, d'une offre de tourisme alternative portée par de nouveaux acteurs, qui proposent de nouveaux types d'hébergements et d'activités de loisirs, et utilisent de nouvelles formes de communication essentiellement basées sur les réseaux sociaux. Cette offre touristique différente valorise les espaces naturels, le terroir, les savoir-faire, fortement empreinte de la volonté de favoriser les rencontres et les échanges avec les habitants, et relève souvent du « tourisme expérientiel ». Pour la majorité des Tunisiens, toutefois, parcs nationaux comme parcs urbains sont essentiellement perçus comme des espaces de nature non-urbanisés mis à leur disposition pour la détente et les loisirs en famille.
International audience ; The Jews of Algeria, who had been full French citizens since the « Crémieux decree » of October 24, 1870, were brutally relegated to the condition of simple "French subjects" by the Vichy regime's law of October 7, 1940 which repealed the decree which had originally collectively awarded them full citizenship. The Jews who were natives of the three districts of Algeria (the « departments » of Algiers, Oran and Constantine) remained French subjects whose civil rights, and effective and personal statuses remained dependent on French law But stripped of their French citizenship, their political rights were aligned on the lower status of Algerian Muslim natives. Those who resided in metropolitan France in 1940 were moreover victims of German decrees of exclusion in the directly German-administered areas of northern France, and of Vichy edicts in both the north and south of the country, aimed at excluding Jews from the national community. The measures of anti-Jewish legislation included a specific census of Jews, the special marking of their identity and rationing documents economic spoliation, the compulsory wearing of yellow stars, arrests, round-ups and internment. It is thus that Algerian Jews who had resided in metropolitan France for years, and sometimes for decades, or were simply caught up passing through there at the time, were among the six million Jews killed during the Shoah.According the historian Serge Klarsfeld, nearly 76,000 Jews then in France were deported, mostly to Auschwitz death camp. Only 3,860 survived. One should add that a further 3,000 Jews died in internment camps in France itself. Among these 80,000 victims, S. Klarsfeld estimated that there were 24,500 French Jews or French Jewish subjects, the rest being of other nationalities. Among the 24,500, there were about 1,500 natives of Algeria. Ever since the very first deportation convoy of March 27, 1942, French Jews and immigrants of other nationalities found themselves side-by-side in the same railway carriages. Among the internment records opened in their names in the "Fichiers juif" (listings of Jews), or on the lists of deportees, French Jews appear as "French subjects" (SF) or "Of French origin" (FO), or sometimes, as "French protégés." In Marseilles, many Jews were arrested during « Aktion Tiger », the code name given to the round-up carried out in the "old harbor" area of the city in January 1943. These Jews made up a majority (780 among 994 deportees) of the deportees sent by convoy number 52 to Sobibor death camp on March 23, 1943. Some 571 of these deportees held one of the multiple forms of legal attachment to French nationality: They were either born French or had opted to become French, or were French by marriage, or were naturalized or declared French, or were French protégés or French subjects. Some 212 of them, including 198 who were resident of, or refugees in, Marseille, were originally from Algeria. There were no survivors from this convoy.The total number of Jews deported who were from the Constantine district, ie the subject of this study, was 218 including 139 men, 58 women and 21 minors aged under 18 including some very young children. The highest number of deportees (86) was from the city of Constantine itself; 45 men, 30 women and 11 children. Just 13 survived. The number from other cities in the Constantine district were 30 from the city of Bône, 17 from Bougie, 12 from Sétif and 11 each from the towns of Aïn Beïda and Guelma. There were ten deportees each from the cities of Batna and Philippeville. Many individual records from the "listings of Jews" kept by the French National Archives at the Paris Shoah Memorial show that in a way, the victims sought to resist their fate: One sometimes reads "CA" (Married to an Aryan), "half-Jews," "says he (or she) is not Jewish", (Christian) "Orthodox", "Copt," "Muslim," "Ward of the Nation" or even "Spanish subject". All these self-descriptions concerning other nationalities or religions were aimed at avoiding deportation. Right to the end, the Jews of Constantine, of Algeria and of elsewhere did all they could, alas often without success, to defeat the exterminating logic of the Third Reich which was largely helped by the zealous leaders of the French (Vichy) state. Alas, only very few of the individual records carry at the top of them the word: "Escaped." ; Citoyens français depuis près d'un siècle, en vertu du décret Crémieux du 24 octobre 1870, les Juifs d'Algérie, où qu'ils vivent, se voient brutalement relégués à la condition de simples « sujets français » par la loi du 7 octobre 1940 qui abroge le décret de naturalisation collective. Les Juifs indigènes des trois départements restent des sujets français dont les droits civils, le statut réel ainsi que le statut personnel demeurent réglés par la loi française. Mais, déchus de leur citoyenneté française, leurs droits politiques sont désormais alignés sur ceux des indigènes musulmans algériens. Ceux d'entre eux qui vivent en France métropolitaine en 1940 ont, au surplus, été victimes, des mesures d'exclusion allemandes (en zone nord) et vichyssoises (dans les deux zones) visant à éliminer les Juifs de la communauté nationale : législation antijuive, recensement, marquage des papiers d'identité et d'alimentation, exclusions professionnelles, spoliation économique, port de l'étoile jaune, arrestations, rafles et internement. C'est ainsi qu'établis en France depuis plusieurs années, voire des décennies, ou simplement de passage, des Juifs d'Algérie s'inscrivent parmi les six millions de morts de la Shoah.Suivant les recherches entreprises par l'historien Serge Klarsfeld, près de 76 000 Juifs de France furent déportés, la plupart vers Auschwitz ; seuls 3 860 d'entre eux environ survécurent. Il faut y ajouter quelque 3 000 Juifs qui moururent dans les camps d'internement en France. Sur ces 80 000 victimes au total, S. Klarsfeld dénombre environ 24 500 Juifs français ou sujets français, dont environ 1 500 natifs d'Algérie. Dès le premier convoi de déportation, le 27 mars 1942, des Juifs français et immigrés se sont côtoyés dans les mêmes wagons. Sur les fiches d'internement établies à leurs noms dans les « Fichiers juifs » ou encore sur les listes de déportation, ils figurent comme « sujets français » (SF), « Français d'origine » (FO) ou parfois, « protégés français ». À Marseille, de nombreux Juifs sont arrêtés au cours de l'« Aktion Tiger », nom de code donné à la rafle du Vieux-Port de la fin janvier 1943. Ils constituent la grande majorité des déportés du convoi n° 52 parti le 23 mars 1943 vers le camp de Sobibór (780 sur 994). La plupart des déportés, soit 571, possédaient l'une des multiples formes juridiques de rattachement à la nationalité française : Français d'origine, Français par option, Français par mariage, Français naturalisé, Français par déclaration, protégé français, ou encore sujet français. 212 d'entre eux étaient natifs d'Algérie, dont 198 domiciliés ou réfugiés à Marseille. Aucun déporté de ce convoi n'est revenu.Le bilan de la déportation des Juifs originaires du Constantinois – objet de cette étude –, se monte à 218 personnes : 139 hommes, 58 femmes et 21 enfants de moins de 18 ans, parmi lesquels de très jeunes enfants. Le nombre de déportés (86) est le plus élevé pour Constantine-même : 45 hommes, 30 femmes et 11 enfants. Seuls 13 d'entre eux survécurent. Suivent les villes de Bône (30 déportés), de Bougie (17 déportés), de Sétif (12 déportés) puis les deux localités d'Aïn Beïda et de Guelma, avec chacune 11 déportés. Les villes de Batna et de Philippeville enregistrent respectivement 10 déportés. Nombreuses sont les fiches des « Fichiers juifs », conservées par les Archives nationales au Mémorial de la Shoah qui témoignent, à leur façon, de leurs tentatives de résistance : on y lit parfois sur leurs en-têtes, des mentions telles que "CA" (conjoint d'aryen), "demi Juif", "se dit non Juif(ve)", "orthodoxe", "copte", "musulman", ou "pupille de la nation", ou encore "citoyen espagnol" – autant de situations, autant de nationalités ou de confessions, censées les épargner de la déportation. Jusqu'au bout, les Juifs de Constantine, d'Algérie et d'ailleurs ont tout fait pour déjouer la logique exterminatrice impulsée par le Troisième Reich à laquelle ont largement collaboré les dirigeants zélés de l'État français, trop souvent, hélas, sans y réussir. Sur peu, trop peu de fiches, figure en en-tête, la mention "évadé".
This study rests on Agribiom, a simple world food-balance model in calories connecting land use and agricultural production to biomass consumption in various forms (food, feed, biofuel, etc.). This tool is used to revisit and discuss the 2012 revision of the "World Agriculture Towards 2030/50" of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO). Conversion and aggregation into calories of country-wise and product-wise detailed FAO data in tonnes (demand, production and trade) for 2005-07 and 2050 helps to synthesize the FAO projections and their assumptions for nine world regions, including "Europe" (EU27 plus Switzerland, Norway and Island), the focus of this study. Our regional FAO-based scenarios in calories are then compared and discussed with Agribiom historical estimates from 1961 to 2007 in various fields (cultivated area, yield, net trade, population and food diet, other uses of food biomass). In the last section, we question three critical points that challenge the projection of Europe in the global food system: the population projections, the conversion of plant food biomass into animal food products, the demand for biofuel. ; L'étude PluriAgriBiom (PAB), commanditée et financée par l'association française Pluriagri, vise à mieux cerner la place passée et future de l'Europe dans le système alimentaire mondial en mobilisant l'outil quantitatif rétro-prospectif Agribiom. Un premier volet, réalisé en 2011-12, était centré sur une vaste analyse rétrospective des productions, échanges et usages mondiaux de biomasses alimentaires (1961-2007). Ce deuxième volet, réalisé en 2013-14, est entièrement consacré à la consolidation et analyse d'un scénario mondial de référence PluriAgriBiom pour 2050 (PAB50) adossé aux projections 2012 de la FAO pour cet horizon. La première partie de ce rapport synthétise, pour neuf régions du monde dont une Europe à 30 pays (EU30 = EU27 + Suisse, Norvège et Islande), plusieurs centaines de milliers de données transmises par la FAO pour sa base historique 2006 (moyenne 2005-2007) et ses années de projection (2030 et 2050). Selon ces données, entre 2006 et 2050, la croissance démographique mondiale serait de +0,72% par an (dont +0,02% en EU30 seulement, le plus faible taux) pour avoisiner 9 milliards d'habitants en 2050, les trois-quarts basés en Asie (52%), Afrique et Moyen-Orient. La croissance économique générale de +4,1% par an (+3,2% en EU30 seulement, le plus faible taux) serait tirée par l'Asie (+5,1%), l'Amérique du Sud (+4,6%), l'Afrique et Moyen-Orient. Au plan agricole, les produits animaux seraient le moteur de la demande dans le secteur, directement (viandes, œufs, lait) ou indirectement (aliments pour animaux). En 2050, l'Asie consommerait alors près de la moitié des biomasses alimentaires, notamment 58% des œufs, 46% des viandes et 48% des oléagineux. A l'opposé, la demande annuelle mondiale en céréales ne croîtrait que de +0,8% malgré +1,1% pour le seul maïs. Pour répondre à cette demande, 100 millions nouveaux hectares seraient cultivés en Afrique subsaharienne et Amérique latine alors que la surface cultivée continuerait de diminuer en Europe, et les rendements des cultures croîtraient significativement en Afrique (notamment grâce à l'irrigation), plus modérément ailleurs. Au final, l'Afrique subsaharienne doublerait au moins l'essentiel de ses productions en 44 ans, ce qui ne l'empêcherait pas de rester largement déficitaire en 2050 pour la plupart des produits, notamment oléagineux. Pour EU30, ce serait aussi le cas pour les oléagineux, ainsi que pour le sucre, deux denrées que l'Amérique latine exporterait en abondance.Dans la seconde partie du rapport, ces données FAO sont converties en deux bilans Agribiom emplois-ressources (PAB06 et PAB50) pour les synthétiser et les analyser en équivalent calories, pour les comparer aussi aux bilans historiques Agribiom (1961-2007). Cela permet d'abord de montrer que c'est en Afrique subsaharienne que la croissance des disponibilités caloriques moyennes par habitant serait la plus forte pour atteindre, enfin, 3000 kcal/j en 2050. Mais la part des produits animaux dans ces disponibilités resterait extrêmement faible : moins de 200 kcal contre 550 en Asie par exemple. A l'opposé, EU30 deviendrait la 1ère consommatrice mondiale de calories animales par habitant (1350 kcal/j sur un total de 4130). Au final, entre 2006 et 2050, la demande calorique mondiale en biomasses alimentaires végétales augmenterait de +56%, une croissance bien inférieure aux 45 années précédentes en pourcentage (+178% entre 1961-2006) mais quasi identique en volume (+20 Tkcal/j entre 1961-2006 contre +18 entre 2006-2050). Cette croissance varierait de +18% pour l'Europe à +163% pour l'Afrique subsaharienne. Elle proviendrait d'une augmentation de +50% pour l'alimentation humaine directe, de +57% pour l'alimentation animale, de +49% pour les semences et usages industriels hors biocarburants, de +217% pour les biocarburants (1ère génération), et de +23% pour les pertes entre récolte et mise à disposition des unités de consommation. En 2050, les usages industriels non-alimentaires représenteraient alors 12% de la demande mondiale (dont 6% de biocarburants) contre 10% en 2006 (3% de biocarburants) et seulement 2% en 1961. Pour répondre à cette demande mondiale estimée à 50 Tkcal/j en 2050 (moins de 12 en 1961), la croissance des productions se ferait à 91% par une augmentation de +0,9% par an des rendements (+2% entre 1961 et 2006). C'est en Afrique subsaharienne et Amérique latine que la production de calories alimentaires végétales augmenterait le plus, et en EU30 le moins. En 2050, l'Europe représenterait alors moins de 8,5% de la production mondiale de calories végétales (contre 17% en 1961) et 14% de la production mondiale de calories animales (contre 34% en 1961). Elle creuserait son déficit net en calories végétales de 93% (son excédent net en calories animales diminuerait de 27%) et en importerait presque autant en 2050 que l'Asie, 2ème importatrice nette après la région Afrique-du-Nord/Moyen-Orient. Son degré général d'indépendance en calories alimentaires demeurerait néanmoins aux alentours de 90%, comme en 1961 et 2006. De l'autre côté de l'Atlantique, les Amériques resteraient quant-à elles largement autosuffisantes, à plus de 120% en 2050, et donc exportatrices nettes avec une très nette affirmation de l'Amérique latine.La troisième et dernière partie du rapport présente et discute trois points critiques du scénario de référence PAB50 adossés aux projections FAO. (1) Le premier est celui des projections démographiques, pour montrer en particulier qu'avec les dernières projections des Nations unies (« Rev. 2012 », scénario « fertilité moyenne »), l'Afrique subsaharienne compterait presque 400 millions d'habitants de plus en 2050 par comparaison avec les anciennes prévisions sur lesquelles s'était appuyée la FAO (« Rev. 2008 »). Toutes choses égales par ailleurs, cela pourrait conduire à ramener sa disponibilité calorique par habitant à celle de 2006 (2400 kcal/j), ou bien à multiplier par 3 son déficit en calories alimentaires végétales, ce qui en ferait alors la 1ère région importatrice. (2) Le second point est celui de la transformation des biomasses alimentaires végétales en animales, pour montrer par exemple que si on appliquait à l'Afrique subsaharienne les hypothèses de conversion faites par la FAO pour l'Asie, l'Afrique diminuerait ses importations nettes en biomasses alimentaires végétales de plus d'un tiers en 2050. (3) Enfin, selon les projections FAO, en 2050, les biocarburants de 1ère génération consommeraient 24% de la production mondiale de sucre, 10% des huiles végétales et 6% des céréales, soit au total l'équivalent de 6% des calories alimentaires végétales de PAB50, contre 3% en 2006. Dans ce scénario biocarburants qualifié de « limité » par la FAO au regard de politiques nationales qui pourraient être plus ambitieuses, EU30 multiplierait par plus de quatre sa consommation de matières premières végétales destinées à la production de biocarburants de 1ère génération entre 2006 (année d'encore très faible consommation) et 2050 (2020 en réalité puisque la FAO fait l'hypothèse d'une stagnation de la consommation de biocarburants à partir de 2020). En 2050, 15% des calories alimentaires végétales consommées par l'Europe seraient utilisées pour la production de biocarburants de 1ère génération, contre 4% en 2006. Par cette demande et surtout celle d'aliments pour animaux, à laquelle s'ajoute un recul relatif de sa production alimentaire en pourcentage de la production mondiale, l'Europe continuerait de jouer, via le marché international, un rôle central dans le système alimentaire mondial. Elle resterait au cœur des tensions et des arbitrages qui détermineront l'avenir du système alimentaire mondial et sa capacité à nourrir correctement et durablement une population qui pourrait atteindre 11 milliards d'habitants en 2100.
This study rests on Agribiom, a simple world food-balance model in calories connecting land use and agricultural production to biomass consumption in various forms (food, feed, biofuel, etc.). This tool is used to revisit and discuss the 2012 revision of the "World Agriculture Towards 2030/50" of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO). Conversion and aggregation into calories of country-wise and product-wise detailed FAO data in tonnes (demand, production and trade) for 2005-07 and 2050 helps to synthesize the FAO projections and their assumptions for nine world regions, including "Europe" (EU27 plus Switzerland, Norway and Island), the focus of this study. Our regional FAO-based scenarios in calories are then compared and discussed with Agribiom historical estimates from 1961 to 2007 in various fields (cultivated area, yield, net trade, population and food diet, other uses of food biomass). In the last section, we question three critical points that challenge the projection of Europe in the global food system: the population projections, the conversion of plant food biomass into animal food products, the demand for biofuel. ; L'étude PluriAgriBiom (PAB), commanditée et financée par l'association française Pluriagri, vise à mieux cerner la place passée et future de l'Europe dans le système alimentaire mondial en mobilisant l'outil quantitatif rétro-prospectif Agribiom. Un premier volet, réalisé en 2011-12, était centré sur une vaste analyse rétrospective des productions, échanges et usages mondiaux de biomasses alimentaires (1961-2007). Ce deuxième volet, réalisé en 2013-14, est entièrement consacré à la consolidation et analyse d'un scénario mondial de référence PluriAgriBiom pour 2050 (PAB50) adossé aux projections 2012 de la FAO pour cet horizon. La première partie de ce rapport synthétise, pour neuf régions du monde dont une Europe à 30 pays (EU30 = EU27 + Suisse, Norvège et Islande), plusieurs centaines de milliers de données transmises par la FAO pour sa base historique 2006 (moyenne 2005-2007) et ses années de projection (2030 et 2050). Selon ces données, entre 2006 et 2050, la croissance démographique mondiale serait de +0,72% par an (dont +0,02% en EU30 seulement, le plus faible taux) pour avoisiner 9 milliards d'habitants en 2050, les trois-quarts basés en Asie (52%), Afrique et Moyen-Orient. La croissance économique générale de +4,1% par an (+3,2% en EU30 seulement, le plus faible taux) serait tirée par l'Asie (+5,1%), l'Amérique du Sud (+4,6%), l'Afrique et Moyen-Orient. Au plan agricole, les produits animaux seraient le moteur de la demande dans le secteur, directement (viandes, œufs, lait) ou indirectement (aliments pour animaux). En 2050, l'Asie consommerait alors près de la moitié des biomasses alimentaires, notamment 58% des œufs, 46% des viandes et 48% des oléagineux. A l'opposé, la demande annuelle mondiale en céréales ne croîtrait que de +0,8% malgré +1,1% pour le seul maïs. Pour répondre à cette demande, 100 millions nouveaux hectares seraient cultivés en Afrique subsaharienne et Amérique latine alors que la surface cultivée continuerait de diminuer en Europe, et les rendements des cultures croîtraient significativement en Afrique (notamment grâce à l'irrigation), plus modérément ailleurs. Au final, l'Afrique subsaharienne doublerait au moins l'essentiel de ses productions en 44 ans, ce qui ne l'empêcherait pas de rester largement déficitaire en 2050 pour la plupart des produits, notamment oléagineux. Pour EU30, ce serait aussi le cas pour les oléagineux, ainsi que pour le sucre, deux denrées que l'Amérique latine exporterait en abondance.Dans la seconde partie du rapport, ces données FAO sont converties en deux bilans Agribiom emplois-ressources (PAB06 et PAB50) pour les synthétiser et les analyser en équivalent calories, pour les comparer aussi aux bilans historiques Agribiom (1961-2007). Cela permet d'abord de montrer que c'est en Afrique subsaharienne que la croissance des disponibilités caloriques moyennes par habitant serait la plus forte pour atteindre, enfin, 3000 kcal/j en 2050. Mais la part des produits animaux dans ces disponibilités resterait extrêmement faible : moins de 200 kcal contre 550 en Asie par exemple. A l'opposé, EU30 deviendrait la 1ère consommatrice mondiale de calories animales par habitant (1350 kcal/j sur un total de 4130). Au final, entre 2006 et 2050, la demande calorique mondiale en biomasses alimentaires végétales augmenterait de +56%, une croissance bien inférieure aux 45 années précédentes en pourcentage (+178% entre 1961-2006) mais quasi identique en volume (+20 Tkcal/j entre 1961-2006 contre +18 entre 2006-2050). Cette croissance varierait de +18% pour l'Europe à +163% pour l'Afrique subsaharienne. Elle proviendrait d'une augmentation de +50% pour l'alimentation humaine directe, de +57% pour l'alimentation animale, de +49% pour les semences et usages industriels hors biocarburants, de +217% pour les biocarburants (1ère génération), et de +23% pour les pertes entre récolte et mise à disposition des unités de consommation. En 2050, les usages industriels non-alimentaires représenteraient alors 12% de la demande mondiale (dont 6% de biocarburants) contre 10% en 2006 (3% de biocarburants) et seulement 2% en 1961. Pour répondre à cette demande mondiale estimée à 50 Tkcal/j en 2050 (moins de 12 en 1961), la croissance des productions se ferait à 91% par une augmentation de +0,9% par an des rendements (+2% entre 1961 et 2006). C'est en Afrique subsaharienne et Amérique latine que la production de calories alimentaires végétales augmenterait le plus, et en EU30 le moins. En 2050, l'Europe représenterait alors moins de 8,5% de la production mondiale de calories végétales (contre 17% en 1961) et 14% de la production mondiale de calories animales (contre 34% en 1961). Elle creuserait son déficit net en calories végétales de 93% (son excédent net en calories animales diminuerait de 27%) et en importerait presque autant en 2050 que l'Asie, 2ème importatrice nette après la région Afrique-du-Nord/Moyen-Orient. Son degré général d'indépendance en calories alimentaires demeurerait néanmoins aux alentours de 90%, comme en 1961 et 2006. De l'autre côté de l'Atlantique, les Amériques resteraient quant-à elles largement autosuffisantes, à plus de 120% en 2050, et donc exportatrices nettes avec une très nette affirmation de l'Amérique latine.La troisième et dernière partie du rapport présente et discute trois points critiques du scénario de référence PAB50 adossés aux projections FAO. (1) Le premier est celui des projections démographiques, pour montrer en particulier qu'avec les dernières projections des Nations unies (« Rev. 2012 », scénario « fertilité moyenne »), l'Afrique subsaharienne compterait presque 400 millions d'habitants de plus en 2050 par comparaison avec les anciennes prévisions sur lesquelles s'était appuyée la FAO (« Rev. 2008 »). Toutes choses égales par ailleurs, cela pourrait conduire à ramener sa disponibilité calorique par habitant à celle de 2006 (2400 kcal/j), ou bien à multiplier par 3 son déficit en calories alimentaires végétales, ce qui en ferait alors la 1ère région importatrice. (2) Le second point est celui de la transformation des biomasses alimentaires végétales en animales, pour montrer par exemple que si on appliquait à l'Afrique subsaharienne les hypothèses de conversion faites par la FAO pour l'Asie, l'Afrique diminuerait ses importations nettes en biomasses alimentaires végétales de plus d'un tiers en 2050. (3) Enfin, selon les projections FAO, en 2050, les biocarburants de 1ère génération consommeraient 24% de la production mondiale de sucre, 10% des huiles végétales et 6% des céréales, soit au total l'équivalent de 6% des calories alimentaires végétales de PAB50, contre 3% en 2006. Dans ce scénario biocarburants qualifié de « limité » par la FAO au regard de politiques nationales qui pourraient être plus ambitieuses, EU30 multiplierait par plus de quatre sa consommation de matières premières végétales destinées à la production de biocarburants de 1ère génération entre 2006 (année d'encore très faible consommation) et 2050 (2020 en réalité puisque la FAO fait l'hypothèse d'une stagnation de la consommation de biocarburants à partir de 2020). En 2050, 15% des calories alimentaires végétales consommées par l'Europe seraient utilisées pour la production de biocarburants de 1ère génération, contre 4% en 2006. Par cette demande et surtout celle d'aliments pour animaux, à laquelle s'ajoute un recul relatif de sa production alimentaire en pourcentage de la production mondiale, l'Europe continuerait de jouer, via le marché international, un rôle central dans le système alimentaire mondial. Elle resterait au cœur des tensions et des arbitrages qui détermineront l'avenir du système alimentaire mondial et sa capacité à nourrir correctement et durablement une population qui pourrait atteindre 11 milliards d'habitants en 2100.