In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 70, S. 3
Des portraits de cinq jeunes, piliers d'un groupe d'une cité de la banlieue parisienne et représentatifs de la diversité de la «galère», se dégagent des trajectoires communes, faites d'échecs scolaires, de chômage, de drogue et de «business». Pour ces jeunes à l'identité individuelle fragile, sans repères sociaux et culturels, le groupe permet de se construire une identité collective.
En cette période de mutations sociales, les politiques publiques en direction des jeunes en difficulté sont au centre de nombreux débats, qu'il s'agisse des politiques qui s'adressent aux jeunes repérés nominativement sous mandat (certaines politiques sociales, les politiques judiciaires, éducatives sous contrôle judiciaire, pénitentiaires) ou de celles qui visent un public plus large (les politiques de l'aide sociale à l'enfance, d'animation sociale et culturelle, de formation professionnelle, d'insertion sociale et professionnelle, de lutte contre la toxicomanie, de santé, de rénovation de l'habitat...), les secondes ayant pour objectif affiché d'éviter la prise en charge de certains jeunes par les premières. En centrant l'analyse sur les jeunes en difficulté aussi bien que sur les politiques visant à limiter les effets du rétrécissement du marché de l'emploi salarié pour les jeunes, l'article cherche à préciser les conditions dans lesquelles ces politiques se sont mises en place et à en mesurer les effets pour ces populations fragilisées.
Integration through economy : the appropriate answer to young people in difficulty ? - With actions set up for over 200,000 people in France, integration through economy constitutes one of the most appropriate answers to young people in difficulty. By providing them work contracts and trajectories for integration into structures similar in their conception and organisation to professional ones, this approach enables young people to undertake a dynamic process of social and professional re-qualification in which their personal involvement and the valorisation of their " know-how" are requested as a priority.
Les problèmes intergénérationnels connaissent diverses formes et différentes intensités. Comment l'entité familiale gère-t-elle ces problèmes et prend-elle soin de ses membres ? L'observation systématique de quelques groupes de personnes soutiens dans des situations organisationnelles différentes permet de montrer que les représentations véhiculées par les participants de ces groupes sont profondément marquées par les contextes organisationnels dans lesquels se déroulent ces activités. L'idée de la responsabilité familiale ne se construit pas de la même manière selon divers contextes : familial, médical ou légal. Ils produisent des articulations différentes de l'ordre domestique, selon les philosophies d'action des organisations, et les services qu'elles offrent.
En établissant une dynamique partenariale, le Projet Solidarité Jeunesse visait tout autant à rapprocher les jeunes nouveaux demandeurs d'aide sociale du marché du travail que le marché du travail de ces jeunes en difficulté. Qualifié par certains de «projet de société», le PSJ est-il parvenu à relever ce défi de renouvellement des pratiques?
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Résumé L'analyse des trajectoires d'insertion de jeunes bénéficiaires du Fonds d'aide aux jeunes (FAJ) est un outil indispensable pour mesurer l'effectivité des objectifs assignés à ce dispositif : favoriser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté âgés de 18 à 25 ans et accorder des aides financières directes aux jeunes pour une durée limitée, et à titre subsidiaire, ainsi que des actions d'accompagnement. Les trente-cinq entretiens réalisés en face-à-face montrent que le FAJ constitue une aide indispensable quelle que soit la situation des bénéficiaires au regard de l'emploi et permet de pallier les carences d'autres dispositifs tels que les bourses pour les étudiants, l'absence de revenu minimum pour les jeunes ou encore l'impossibilité de recourir à la solidarité familiale. Enfin, ces jeunes disposent d'une faible connaissance du dispositif du FAJ en particulier et des autres aides en général. Ceci renforce leur sentiment d'opacité et d'arbitraire quant aux critères d'attribution des aides de ce dispositif. Plus généralement, l'insuffisante lisibilité des dispositifs d'aides pénalise ceux qui ne disposent pas des clefs de lecture et peut peser sur les choix en terme de formation et d'accès au monde du travail.
L'arrivée d'un enfant dans la vie de parents consommant des drogues – des parents surreprésentés dans les cas de mauvais traitements rapportés aux instances de la protection de la jeunesse – peut être considérée comme un tremplin afin de se sortir de son mode de vie de consommation. Par contre, ce levier, à lui seul, est rarement suffisant pour soutenir un réel changement dans la trajectoire de ces jeunes, marquée par la progressive désinscription sociale et l'actuel risque d'intervention par les services de protection de l'enfance.À partir d'entretiens réalisés dans le cadre d'une recherche de plus grande envergure sur la parentalité chez les « jeunes adultes en difficulté », notre étude a pour objectif de mieux comprendre l'expérience de la parentalité jumelée à la consommation de drogue chez des jeunes vivant en contexte de précarité socioéconomique, en s'intéressant plus particulièrement à la manière dont ces parents investissent leur enfant et leur consommation de drogue.L'analyse par « catégories conceptualisantes » a été utilisée afin de soutenir une modélisation de la place de cet enfant et du rôle de la consommation de drogue dans le parcours de ces jeunes parents. En découlent de nouvelles pistes pour l'intervention auprès de cette clientèle présentant des défis majeurs pour les cliniciens.
Cet article montre, dans une première partie, que les difficultés d'insertion professionnelle des jeunes au sein de l'Union européenne sont difficilement comparables à partir du simple indicateur de taux de chômage des jeunes et qu'elles s'analysent au regard de la configuration de chaque système d'insertion national. Il souligne à cet égard les mutations profondes de ces systèmes depuis les quatre dernières décennies, notamment sous l'effet des politiques publiques. Dans une seconde partie, il examine deux catégories-cibles de l'action publique, largement impulsées par l'Union européenne : celle des « sorties précoces » et celle des neet . Il met en évidence le maintien de fortes spécificités nationales, voire territoriales, dans les caractéristiques de ces catégories-cibles. L'article souligne également que c'est le plus souvent au prix d'un travail concret de repérage des difficultés, d'identification fine des diagnostics et d'accompagnement vers un plus grand « pouvoir d'agir » que certains jeunes trouvent les ressources pour s'en sortir.
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 80, S. 190-209
Répondant de leur mission ou d'une vogue participationniste, nombre d'organisations jeunesse québécoises, qu'elles soient institutionnelles ou communautaires, ont mis en place des dispositifs soutenant des processus de participation chez les jeunes en difficulté. À partir des résultats de trois recherches qualitatives en Centres jeunesse et au sein d'organismes communautaires jeunesse, la manière dont les jeunes en difficulté perçoivent et s'approprient ces espaces de participation est interrogée. S'appuyant sur le discours des jeunes engagés, et mobilisant la théorie de l'analyse des cadres, cet article montre que les modalités de construction de leur citoyenneté en milieu de vie ont la particularité d'être à la fois un objectif et un processus d'intervention. Le sens que les jeunes en difficulté accordent à leur participation se révèle dans leurs perceptions des espaces de participation proposés par les milieux de vie. Les rôles qu'ils développent reposent sur un travail de signification qui s'appuie sur la continuité de l'intervention ; les relations significatives ; et les pratiques démocratiques. Malgré des limites à cette participation suscitée, les jeunes ont le sentiment de développer des compétences et d'être acteurs grâce au contexte organisationnel de mobilisation en milieu de vie et au processus de cadrage réalisé quotidiennement par les intervenants.