Le transhumanisme peut-il échapper au libertarianisme ? Le cas de James Hugues
In: Raisons politiques: études de pensée politique, Band 74, Heft 2, S. 29-50
ISSN: 1950-6708
Résumé Théorisé par James Hugues dans Citizen Cyborg (2004), le technoprogressisme cherche une troisième voie, entre le transhumanisme libertarien et le bioconservatisme critique. Du premier, il reprend la fascination pour la technique, la foi dans le progrès et la revendication de la liberté individuelle absolue : chacun a le droit de se transformer, lui-même et ses enfants, comme bon lui semble, à condition que cela ne porte pas directement atteinte à autrui. Du second, le technoprogressisme fait siennes les craintes d'une inégalité biotechnologique aggravant les disparités sociales et plaide pour un contrôle par les autorités étatiques nationales et internationales. Hugues rêve ainsi d'un transhumanisme pour le bien de tous, grâce à l'amélioration morale de chacun. Une telle voie médiane entre liberté individuelle et contrôle étatique est-elle possible ? Nous nous proposons d'en montrer les lignes de force et les faiblesses.