Entre 1960 et 1996, le Guatemala a été le théâtre d'un conflit armé extrêmement violent, laissant dans son sillage 250 000 morts et disparus, plus d'un million de réfugiés et 600 villages entièrement détruits. Avec 83% des victimes d'origine maya et 93% des exactions commises par des forces gouvernementales, ce conflit se caractérise par ses accents génocidaires, notamment dans la région ixil. En 2013, un procès s'est ouvert à son encontre pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité contre le peuple maya ixil, ravivant les traumatismes et tensions du conflit dans la société qui s'est notamment divisée autour de la qualification des actes commis à cette période.La rhétorique du génocide est utilisée par certains Ixil comme un instrument politique d'une part, et, d'autre part, comme un vecteur d'organisation sociale, que ce soit dans sa négation comme dans son affirmation. Un certain discours militant, hérité du discours marxiste indigéniste de la guérilla et de la Comisión para el Esclarecimiento Histórico (CEH), revendique non seulement la catégorisation des événements des années 1980 comme génocide, mais également son inscription dans un continuum de violences de type génocidaire. Les militantes féministes ixil se sont emparées de cette question afin de construire une forme de résilience par l'activisme, en inscrivant les violences subies pendant le conflit dans un continuum d'oppressions qu'elles intègrent à des rhétoriques discursives panaméricaines. Ainsi, à partir du cas ixil, nous tâcherons d'élargir le point d'analyse afin de comprendre comment des idéologies transnationales se diffusent et sont adaptées au contexte local pour proposer une forme spécifique de sortie de la violence par la diffusion d'une mémoire militante et genrée du conflit. Cet article se fonde sur une enquête ethnographique menée entre juin 2017 et mai 2018 auprès de femmes ixil de Nebaj se revendiquant comme féministes, sur l'observation et la participation à des événements publics organisés par des organisations de la société ...
Entre 1960 et 1996, le Guatemala a été le théâtre d'un conflit armé extrêmement violent, laissant dans son sillage 250 000 morts et disparus, plus d'un million de réfugiés et 600 villages entièrement détruits. Avec 83% des victimes d'origine maya et 93% des exactions commises par des forces gouvernementales, ce conflit se caractérise par ses accents génocidaires, notamment dans la région ixil. En 2013, un procès s'est ouvert à son encontre pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité contre le peuple maya ixil, ravivant les traumatismes et tensions du conflit dans la société qui s'est notamment divisée autour de la qualification des actes commis à cette période.La rhétorique du génocide est utilisée par certains Ixil comme un instrument politique d'une part, et, d'autre part, comme un vecteur d'organisation sociale, que ce soit dans sa négation comme dans son affirmation. Un certain discours militant, hérité du discours marxiste indigéniste de la guérilla et de la Comisión para el Esclarecimiento Histórico (CEH), revendique non seulement la catégorisation des événements des années 1980 comme génocide, mais également son inscription dans un continuum de violences de type génocidaire. Les militantes féministes ixil se sont emparées de cette question afin de construire une forme de résilience par l'activisme, en inscrivant les violences subies pendant le conflit dans un continuum d'oppressions qu'elles intègrent à des rhétoriques discursives panaméricaines. Ainsi, à partir du cas ixil, nous tâcherons d'élargir le point d'analyse afin de comprendre comment des idéologies transnationales se diffusent et sont adaptées au contexte local pour proposer une forme spécifique de sortie de la violence par la diffusion d'une mémoire militante et genrée du conflit. Cet article se fonde sur une enquête ethnographique menée entre juin 2017 et mai 2018 auprès de femmes ixil de Nebaj se revendiquant comme féministes, sur l'observation et la participation à des événements publics organisés par des organisations de la société ...
Entre 1960 et 1996, le Guatemala a été le théâtre d'un conflit armé extrêmement violent, laissant dans son sillage 250 000 morts et disparus, plus d'un million de réfugiés et 600 villages entièrement détruits. Avec 83% des victimes d'origine maya et 93% des exactions commises par des forces gouvernementales, ce conflit se caractérise par ses accents génocidaires, notamment dans la région ixil. En 2013, un procès s'est ouvert à son encontre pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité contre le peuple maya ixil, ravivant les traumatismes et tensions du conflit dans la société qui s'est notamment divisée autour de la qualification des actes commis à cette période.La rhétorique du génocide est utilisée par certains Ixil comme un instrument politique d'une part, et, d'autre part, comme un vecteur d'organisation sociale, que ce soit dans sa négation comme dans son affirmation. Un certain discours militant, hérité du discours marxiste indigéniste de la guérilla et de la Comisión para el Esclarecimiento Histórico (CEH), revendique non seulement la catégorisation des événements des années 1980 comme génocide, mais également son inscription dans un continuum de violences de type génocidaire. Les militantes féministes ixil se sont emparées de cette question afin de construire une forme de résilience par l'activisme, en inscrivant les violences subies pendant le conflit dans un continuum d'oppressions qu'elles intègrent à des rhétoriques discursives panaméricaines. Ainsi, à partir du cas ixil, nous tâcherons d'élargir le point d'analyse afin de comprendre comment des idéologies transnationales se diffusent et sont adaptées au contexte local pour proposer une forme spécifique de sortie de la violence par la diffusion d'une mémoire militante et genrée du conflit. Cet article se fonde sur une enquête ethnographique menée entre juin 2017 et mai 2018 auprès de femmes ixil de Nebaj se revendiquant comme féministes, sur l'observation et la participation à des événements publics organisés par des organisations de la société civile, la participation à des réunions associatives et/ou municipales, mais également sur des entretiens semi-directifs avec ces femmes, ainsi que sur de nombreuses discussions informelles avec celles-ci.
The history of Guatemala, today an intermediary space between North and Central America, is punctuated with outbursts of racial violence. Though the majority of its population is Indian, the state is not controlled by them, in contrast to Bolivia and Equator. By studying the case of this Central American democracy, one may thus identify variations in the political expression of ethnicity. Formerly a warzone and bordering Mexico, northwestern Guatemala became a zone of international migration. There, ethnicity is mobilized and used by political (parties, guerilla fighters, the army) and civilian actors alike. Since the late 19th century, the state's relationship with the Chuj Indians has been marked by the establishment of the international border, policies of assimilation and violence inflicted on Indians. In the context of recent struggles to prevent multinationals from developing open pit mines, however, the reformulation of 'Mayan 'identity has been associated with the idea of environmental protection and the defense of Indian territories. Adapted from the source document.
Costuming is an important chapter in the study of Classic Maya sacred kingship because the ruler occasionally wears the attires characteristic of the god he momentarily personifies. The "netted costume," with its skirt symbolizing the earth's surface, is a very interesting one. It is worn by the Maize God on the painted ceramics & can be related to various myths telling the birth of the deity. On monuments, it is worn mainly by women, generally the king's mother. With the large snake she often holds in her arms, she may be dancing for rain & maize, as it is still performed in some communities today. 8 Figures, 26 References. Adapted from the source document.
This study explores the legal context concerning the situation of the indigenous peoples of Guatemala since the arrival of the Spanish in the New World and the segregation of these peoples into separate legal categories created for them by indiano law. In particular, we have paid close attention to the movement from the status of slave to that of free vassal of the Spanish crown beginning with the promulgation of the New Laws of the Indies in 1542. After the Latin-American War of Independence, the legislation of the new Nation-States starts to become adjusted to the needs of farm owners who, just as during the colonial period, require indigenous labourers. Our study argues that in a difficult political context, the indigenous peoples of Guatemala, and especially the Mayas, managed to re-appropriate internal law and international law in defence of their interests. This was made possible by the fact that, despite violent assimilation and slavery policies, they were able to preserve the use of customary law. We wish to show that it was by preserving this law that they were able to organise themselves as a legal people subject to rights and obligations. Thus, our study proves that when the political opportunities were presented, the indigenous peoples were already organised and ready to exploit these opportunities as a basis upon which they were able to demand their rights as indigenous peoples in accordance with international law. ; Cette recherche explore le champ juridique de la condition des indigènes du Guatemala suite à l'arrivée des Espagnols dans le Nouveau Monde et à leur isolement dans des catégories juridiques spécialement créées pour eux par le droit indiano. Nous avons en particulier observé le passage de la catégorie d'esclave à celle de vassal libre de la Couronne à partir de la promulgation des Nouvelles Lois des Indes en 1542. Après la Guerre d'indépendance latino-américaine, les législations des nouveaux Etats-nations s'ajustent aux besoins des propriétaires agricoles qui, de la même façon que lors de la période coloniale, nécessitent de la main-d'oeuvre indigène. Cette thèse défend donc l'idée que, dans un contexte politique difficile, les indigènes du Guatemala, et en particulier les Mayas, ont su s'approprier le droit interne et le droit international pour défendre leurs intérêts. Ceci a été possible car, malgré des politiques esclavagistes et assimilationnistes violentes, ils ont conservé la réglementation juridique consuétudinaire. Nous entendons démontrer que c'est la conservation de leur droit qui leur a permis de s'organiser en tant que peuple sujet de droit qui a des droits et des devoirs. Ainsi, notre étude prouve que quand des opportunités politiques se sont présentées, les indigènes étaient déjà organisés et prêts à les utiliser comme socles sur lesquels ils s'appuient pour revendiquer leurs droits en tant que peuple indigène selon le droit international.
This study explores the legal context concerning the situation of the indigenous peoples of Guatemala since the arrival of the Spanish in the New World and the segregation of these peoples into separate legal categories created for them by indiano law. In particular, we have paid close attention to the movement from the status of slave to that of free vassal of the Spanish crown beginning with the promulgation of the New Laws of the Indies in 1542. After the Latin-American War of Independence, the legislation of the new Nation-States starts to become adjusted to the needs of farm owners who, just as during the colonial period, require indigenous labourers. Our study argues that in a difficult political context, the indigenous peoples of Guatemala, and especially the Mayas, managed to re-appropriate internal law and international law in defence of their interests. This was made possible by the fact that, despite violent assimilation and slavery policies, they were able to preserve the use of customary law. We wish to show that it was by preserving this law that they were able to organise themselves as a legal people subject to rights and obligations. Thus, our study proves that when the political opportunities were presented, the indigenous peoples were already organised and ready to exploit these opportunities as a basis upon which they were able to demand their rights as indigenous peoples in accordance with international law. ; Cette recherche explore le champ juridique de la condition des indigènes du Guatemala suite à l'arrivée des Espagnols dans le Nouveau Monde et à leur isolement dans des catégories juridiques spécialement créées pour eux par le droit indiano. Nous avons en particulier observé le passage de la catégorie d'esclave à celle de vassal libre de la Couronne à partir de la promulgation des Nouvelles Lois des Indes en 1542. Après la Guerre d'indépendance latino-américaine, les législations des nouveaux Etats-nations s'ajustent aux besoins des propriétaires agricoles qui, de la même façon que lors ...
In tropical latitudes, phytoliths represent an important indicator of the paleoenvironmental reconstitutions. Yet, they are still modestly used in past environments studies of Mayan Lowlands, despite the low potential of other vegetation bioindicators. It is in this context, and through the rich sedimentary archives of the Naachtun archaeological site and its surroundings, that we propose a new approach to exploit the inherent advantages of these siliceous microfossils for the study of past environments. Located in the extreme north of Guatemala in the subtropical Petén forest, the territory of Naachtun has been the subject of archaeological and geoarchaeological research since 2010. With its geographical location in the middle of the major Mayan political centers, this site represents a crucial space in the evaluation of the interactions between Mayan societies and the environment over the last 4 millennia, the main issue of this doctoral dissertation. To answer this question, two methodological axes have been privileged. The first axis concerns an actualist approach and aims to calibrate modern phytolith assemblages about the current natural and anthropogenic ecosystems of Naachtun and its region. The second axis, palaeoenvironmental, aims to use fossil phytolith assemblages recorded in off-site contexts, in the bajo palustrine sediments, and intra-site, to propose a reconstruction of the socio-environmental history of Naachtun. This thesis research demonstrates the potential of this new tool for the approach of palaeoenvironments in the Mayan lowlands, but it also provides new knowledge on the use of wetlands by Mayan populations. More broadly, this work is part of the current construction of an imaginary of Mayan societies conscious of their environment and adapted to its changes, a counter-example to our modern problems and crises. ; En las latitudes tropicales, los fitolitos representan un indicador esencial en la reconstitución de paleoambientes. Sin embargo, todavía se utilizan modestamente en estudios de ambientes pasados en las Tierras Bajas Mayas, a pesar del bajo potencial de otros bioindicadores de vegetación. Es en este contexto, y a través de los ricos archivos sedimentarios del sitio arqueológico de Naachtun y sus alrededores, que proponemos un nuevo enfoque para explotar las ventajas inherentes de estos microfósiles silíceos para el estudio de los ambientes del pasado. Ubicado en el extremo norte de Guatemala en el bosque subtropical del Petén, el territorio de Naachtun ha sido objeto de investigaciones arqueológicas y geoarqueológicas desde 2010. Por su situación geográfica en las tierras bajas y su proximidad a los principales centros políticos mayas, este sitio representa un espacio crucial en la evaluación de las interacciones entre las sociedades mayas y el medio ambiente durante los últimos 4 milenios, el tema principal de este trabajo de doctorado. Para responder a esta pregunta se han privilegiado dos ejes metodológicos. El primer eje se refiere a un enfoque de actualismo y tiene como objetivo calibrar los ensamblajes de fitolitos modernos en relación con los actuales ecosistemas naturales y antropogénicos de Naachtun y su región. El segundo eje, paleoambiental, tiene como objetivo utilizar los ensamblajes de fitolitos fósiles registrados en contextos fuera del sitio, en los sedimentos palustres de bajo, y dentro del sitio, para proponer una reconstrucción de la historia socio-ambiental de Naachtun. Este trabajo de tesis demuestra el potencial de esta nueva herramienta para el abordaje de paleoambientes en las tierras bajas mayas, pero también aporta nuevos conocimientos sobre el uso de los humedales por parte de las poblaciones mayas. En términos más generales, este trabajo se inscribe en la construcción actual de un imaginario de sociedades mayas conscientes de su entorno y adaptadas a sus cambios, un contraejemplo a nuestros problemas y crisis actuales. ; Sous les latitudes tropicales, les phytolithes représentent un indicateur clé dans la reconstitution des paléoenvironnements. Pourtant, ils sont encore modestement utilisés dans les études sur les environnements passés des basses-terres mayas, et ce, en dépit du faible potentiel des autres bioindicateurs de la végétation. C'est dans ce contexte et au travers des riches archives sédimentaires du site archéologique de Naachtun et de ses alentours, que nous proposons une nouvelle approche permettant d'exploiter les avantages inhérents à ces microfossiles siliceux, pour l'étude des environnements passés. Situé à l'extrême nord du Guatemala dans la forêt subtropicale du Petén, le territoire de Naachtun fait l'objet de recherches archéologiques et géoarchéologiques depuis 2010. Par sa localisation géographique au sein des basses-terres et sa proximité aux grands centres politiques mayas, ce site représente un espace clé dans l'évaluation des interactions entre les sociétés mayas et l'environnement au cours des 4 derniers millénaires, problématique principale de ce travail doctoral. Afin d'y répondre, deux axes méthodologiques ont été privilégiés. Le premier axe concerne une démarche actualiste et a pour but de calibrer les assemblages modernes de phytolithes par rapport aux écosystèmes actuels, ''naturels'' et anthropiques, de Naachtun et de sa région. Le second axe, paléoenvironnemental, vise à utiliser les assemblages de phytolithes fossiles, enregistrés en contextes hors-site, dans les sédiments palustres de bajo, et intrasite, afin de proposer une reconstitution de l'histoire socioenvironnementale de Naachtun. Ce travail de thèse démontre le potentiel de ce nouvel outil pour l'approche des paléoenvironnements dans les basses-terres mayas mais il apporte aussi de nouvelles connaissances sur l'utilisation des zones humides par les populations mayas. Plus largement, ce travail s'insère dans la construction actuelle d'un imaginaire des sociétés mayas conscientes de leur environnement et adaptées à ses changements, contre-exemple de nos problématiques et crises modernes.
In tropical latitudes, phytoliths represent an important indicator of the paleoenvironmental reconstitutions. Yet, they are still modestly used in past environments studies of Mayan Lowlands, despite the low potential of other vegetation bioindicators. It is in this context, and through the rich sedimentary archives of the Naachtun archaeological site and its surroundings, that we propose a new approach to exploit the inherent advantages of these siliceous microfossils for the study of past environments. Located in the extreme north of Guatemala in the subtropical Petén forest, the territory of Naachtun has been the subject of archaeological and geoarchaeological research since 2010. With its geographical location in the middle of the major Mayan political centers, this site represents a crucial space in the evaluation of the interactions between Mayan societies and the environment over the last 4 millennia, the main issue of this doctoral dissertation. To answer this question, two methodological axes have been privileged. The first axis concerns an actualist approach and aims to calibrate modern phytolith assemblages about the current natural and anthropogenic ecosystems of Naachtun and its region. The second axis, palaeoenvironmental, aims to use fossil phytolith assemblages recorded in off-site contexts, in the bajo palustrine sediments, and intra-site, to propose a reconstruction of the socio-environmental history of Naachtun. This thesis research demonstrates the potential of this new tool for the approach of palaeoenvironments in the Mayan lowlands, but it also provides new knowledge on the use of wetlands by Mayan populations. More broadly, this work is part of the current construction of an imaginary of Mayan societies conscious of their environment and adapted to its changes, a counter-example to our modern problems and crises. ; En las latitudes tropicales, los fitolitos representan un indicador esencial en la reconstitución de paleoambientes. Sin embargo, todavía se utilizan modestamente en estudios de ambientes pasados en las Tierras Bajas Mayas, a pesar del bajo potencial de otros bioindicadores de vegetación. Es en este contexto, y a través de los ricos archivos sedimentarios del sitio arqueológico de Naachtun y sus alrededores, que proponemos un nuevo enfoque para explotar las ventajas inherentes de estos microfósiles silíceos para el estudio de los ambientes del pasado. Ubicado en el extremo norte de Guatemala en el bosque subtropical del Petén, el territorio de Naachtun ha sido objeto de investigaciones arqueológicas y geoarqueológicas desde 2010. Por su situación geográfica en las tierras bajas y su proximidad a los principales centros políticos mayas, este sitio representa un espacio crucial en la evaluación de las interacciones entre las sociedades mayas y el medio ambiente durante los últimos 4 milenios, el tema principal de este trabajo de doctorado. Para responder a esta pregunta se han privilegiado dos ejes metodológicos. El primer eje se refiere a un enfoque de actualismo y tiene como objetivo calibrar los ensamblajes de fitolitos modernos en relación con los actuales ecosistemas naturales y antropogénicos de Naachtun y su región. El segundo eje, paleoambiental, tiene como objetivo utilizar los ensamblajes de fitolitos fósiles registrados en contextos fuera del sitio, en los sedimentos palustres de bajo, y dentro del sitio, para proponer una reconstrucción de la historia socio-ambiental de Naachtun. Este trabajo de tesis demuestra el potencial de esta nueva herramienta para el abordaje de paleoambientes en las tierras bajas mayas, pero también aporta nuevos conocimientos sobre el uso de los humedales por parte de las poblaciones mayas. En términos más generales, este trabajo se inscribe en la construcción actual de un imaginario de sociedades mayas conscientes de su entorno y adaptadas a sus cambios, un contraejemplo a nuestros problemas y crisis actuales. ; Sous les latitudes tropicales, les phytolithes représentent un indicateur clé dans la reconstitution des paléoenvironnements. Pourtant, ils sont encore modestement utilisés dans les études sur les environnements passés des basses-terres mayas, et ce, en dépit du faible potentiel des autres bioindicateurs de la végétation. C'est dans ce contexte et au travers des riches archives sédimentaires du site archéologique de Naachtun et de ses alentours, que nous proposons une nouvelle approche permettant d'exploiter les avantages inhérents à ces microfossiles siliceux, pour l'étude des environnements passés. Situé à l'extrême nord du Guatemala dans la forêt subtropicale du Petén, le territoire de Naachtun fait l'objet de recherches archéologiques et géoarchéologiques depuis 2010. Par sa localisation géographique au sein des basses-terres et sa proximité aux grands centres politiques mayas, ce site représente un espace clé dans l'évaluation des interactions entre les sociétés mayas et l'environnement au cours des 4 derniers millénaires, problématique principale de ce travail doctoral. Afin d'y répondre, deux axes méthodologiques ont été privilégiés. Le premier axe concerne une démarche actualiste et a pour but de calibrer les assemblages modernes de phytolithes par rapport aux écosystèmes actuels, ''naturels'' et anthropiques, de Naachtun et de sa région. Le second axe, paléoenvironnemental, vise à utiliser les assemblages de phytolithes fossiles, enregistrés en contextes hors-site, dans les sédiments palustres de bajo, et intrasite, afin de proposer une reconstitution de l'histoire socioenvironnementale de Naachtun. Ce travail de thèse démontre le potentiel de ce nouvel outil pour l'approche des paléoenvironnements dans les basses-terres mayas mais il apporte aussi de nouvelles connaissances sur l'utilisation des zones humides par les populations mayas. Plus largement, ce travail s'insère dans la construction actuelle d'un imaginaire des sociétés mayas conscientes de leur environnement et adaptées à ses changements, contre-exemple de nos problématiques et crises modernes.
In tropical latitudes, phytoliths represent an important indicator of the paleoenvironmental reconstitutions. Yet, they are still modestly used in past environments studies of Mayan Lowlands, despite the low potential of other vegetation bioindicators. It is in this context, and through the rich sedimentary archives of the Naachtun archaeological site and its surroundings, that we propose a new approach to exploit the inherent advantages of these siliceous microfossils for the study of past environments. Located in the extreme north of Guatemala in the subtropical Petén forest, the territory of Naachtun has been the subject of archaeological and geoarchaeological research since 2010. With its geographical location in the middle of the major Mayan political centers, this site represents a crucial space in the evaluation of the interactions between Mayan societies and the environment over the last 4 millennia, the main issue of this doctoral dissertation. To answer this question, two methodological axes have been privileged. The first axis concerns an actualist approach and aims to calibrate modern phytolith assemblages about the current natural and anthropogenic ecosystems of Naachtun and its region. The second axis, palaeoenvironmental, aims to use fossil phytolith assemblages recorded in off-site contexts, in the bajo palustrine sediments, and intra-site, to propose a reconstruction of the socio-environmental history of Naachtun. This thesis research demonstrates the potential of this new tool for the approach of palaeoenvironments in the Mayan lowlands, but it also provides new knowledge on the use of wetlands by Mayan populations. More broadly, this work is part of the current construction of an imaginary of Mayan societies conscious of their environment and adapted to its changes, a counter-example to our modern problems and crises. ; En las latitudes tropicales, los fitolitos representan un indicador esencial en la reconstitución de paleoambientes. Sin embargo, todavía se utilizan modestamente en estudios ...
During the Terminal Classic (AD 800-950/1000) the Maya lowlands suffered a crisis period characterized by a series of dramatic events and episodes of warfare. These, combined with cycles of drought, resulted in far-reaching transformations, including the fall of the royal dynasties. The way the population adapted both politically and economically to those changes varied considerably from one region to the next, and remains poorly understood. The present research focuses on the Maya site of Naachtun (Guatemala), which provides a particularly interesting case-study, given that during this period it suffered a significiant population decline, a reduction in architectural construction, as well as the emergence of new forms of power exercice after the fall of the royal dynasty (AD 750-800). Paradoxaly, the pos-dynamic occupation appears to be more dynamic here than in other centers in the region and certain groups in the site show a relative economic prosperity. This research seeks to identify such prosperity as well as the relationship between the various social entities that occupied the epicenter's large indices of related goods. This study also determines the strategies implemented by those elite groups in order to adapt to the disturbed context that prevailed in the Maya area. Special attention is paid to activities implying long-distance trade with their radically changing works. ; Au Classique terminal (800-950/1000 apr. J.C.), les Basses Terres mayas connurent une période de crise marquée par une série d'événements dramatiques et d'épisodes guerriers combinée à des cycles de sécheress entraînant de profondes transformations, dont la chute des dynasties royales. Très diversifiées et localisées, les modalités d'adaptation politique et économique des entités restent encore mal comprises. La présente recherche porte sur le site de Naachtun (Guatemala), un cas d'étude particulièrement intéressant car la période y est caractérisée par un fort déclin démographique, de faibles investissements constructifs et ...