Mondialisation : l'ère des refus
In: Politique étrangère: revue trimestrielle publiée par l'Institut Français des Relations Internationales, Band 68, Heft 3, S. 627-641
ISSN: 1958-8992
Contre toute attente, les attentats du 11 septembre 2001 n'ont pas brisé l'essor du mouvement de contestation de la « mondialisation libérale », aujourd'hui connu en tant que mouvement « altermondialiste », même si celui-ci a dû s'adapter au nouveau contexte créé par l'événement. S'il a des visées révolutionnaires, ce mouvement tente d'emprunter une voie nouvelle. Son objectif n'est pas de prendre le pouvoir mais de s'opposer à l'hégémonie néolibérale pour favoriser l'émergence d'un « autre monde ». Ce « mouvement pour une justice globale » présente une certaine pérennité, et ce, pour deux raisons. Tout en constituant une sorte de synthèse de plusieurs tendances — un « contre-mouvement » sociétal, une forme de néo-protectionnisme et de néo-tiers-mondisme, un nouveau mouvement social et un nouvel antiaméricanisme —, il offre une réponse aux crises, profondes, des mouvements de gauche, de la démocratie représentative et de la mondialisation. Mais son avenir reste largement incertain, compte tenu des défis qu'il doit relever, en particulier pour définir et mettre en place de véritables alternatives.