BACKGROUND: In Chad, malaria is the primary reason for consultation in health facilities with an annual morbidity of 35.39% and a mortality of 51%. Children under five (5) years old and pregnant women pay the heavy price. To reduce the burden of morbidity and mortality, Seasonal Malaria Chemoprevention (SMC) in children 3 to 59 months was adopted in 2013. Since then, no impact assessment has been carried out and no model was not proposed. The aim of our work was to model the impact of this innovative strategy on the morbidity and mortality due to malaria in children under five in Chad.METHODS: This is a quasi-experimental study of the "Here-Elsewhere" and "Before – After" type, non-randomized, multicentric and controlled in eight (8) health districts, including four participants in the treatment program (DSP) and four other non-participants in 2015 (DSNP) drawn at random. The data come respectively from the health information system, meteorological and synoptic stations of the National Directorate of National Meteorology and remote sensing. We have resorted respectively to the analysis of time series, the fixed-effects double difference method, the spatial panel and the Kulldorff spatial sweep using the discrete Poisson model at the different stages of the temporal and spatiotemporal modeling of the incidence and mortality due to malaria in children under five (5) years.RESULTS: In the Participating Health Districts (DSP), the malaria incidence rate was modeled in AR (1) with trend and seasonality. While the mortality rate was modeled in AR (2) with only one seasonality. For Non-Participating Health Districts (DSNP), the ARMA model (1,2) with deterministic trend and seasonality was used for the incidence rate and the AR (1) model with seasonality for the mortality rate. The impact of the SMC strategy on the incidence rate (respectively mortality) is significantly non-zero, i.e. SMC has led to a significant reduction in the incidence rate, respectively in the malaria mortality rate in patients. children under 5 who have benefited from the treatment. The results from spatial autocorrelation analyzes show that it is important to take into account the notion of neighborhood and climatological and environmental variables in modeling the incidence of malaria in Chad.The impact of Seasonal Malaria Chemoprevention (SMC) measured by the fixed-effect double-difference model demonstrated an increase in the clinical incidence of single cases, reflecting an improvement in hospital attendance of 1.587 ‰ for a febrile episode suggesting clinical malaria, and a decrease in the hospital mortality rate of 1.494 per 100,000. Thus, seasonal malaria chemoprevention (SMC) has significantly contributed to reducing the incidence of severe cases of malaria in children aged 3 to 59 months and hence, reducing severe cases and mortality. Within the family of Spatial Error Models (SEM), the Hausman test allowed us to choose the fixed effect model instead of the random effect model.In addition, we have shown that there is a significantly negative correlation between the increase in the number of CPS treatment cycles and the incidence rates of malaria in children under five (5) years old. Thus, increasing the number of CPS treatment cycles by one unit translates into a decrease in the incidence rate of 0.33. The incidence rate increases steadily from 0.007 month to month in both smc participants and nonparticipants, reflecting a trend previously shown in the time series model.The use of geomatics technology with its great capacity for data collection, the easy updating of databases and its ability to properly manage relevant information such as data. acquired by remote sensing and by GPS receivers, coupled with current developments in statistical and spatial econometrics methods, including the spatial panel and Kulldorff spatial scanning provides a golden toolbox, for decision support in public health and to optimally address the issues of malaria control and elimination from a perspective of social equity of public policies, in particular, in a context.CONCLUSION: The implementation of seasonal malaria chemoprevention (CPS) in Chad had an impact, an increase in the incidence rate of malaria from 1.587 ‰ in the age group 3 to 59 months, a reduction significantly severe cases of malaria thanks to the early use of effective treatment and hospital attendance, children aged 3 to 59 months resulting in a reduction in the mortality rate of 1.494 per 100,000. ; CONTEXTE: Au Tchad, le paludisme demeure le premier motif de consultation dans les formations sanitaires avec une morbidité annuelle de 35,39% et une mortalité de 51%. Les enfants de moins de cinq (5) ans et les femmes enceintes en paient le lourd tribut. Pour réduire la charge de morbidité et de mortalité, la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de 3 à 59 mois a été adoptée en 2013. Depuis lors, aucune évaluation d'impact n'a été réalisée et aucun modèle d'évaluation n'a été proposé. Le but de notre travail, était de modéliser l'impact de cette stratégie novatrice, sur la morbidité et la mortalité dues au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans au Tchad.METHODES: Il s'agit d'une etude quasi-experimentale du type « Ici-Ailleurs » et « Avant –Après », non randomisée, multicentrique et contrôlée sur huit (8) districts sanitaires dont quatre participants au programme de traitement (DSP) et quatre autres non participants en 2015 (DSNP) tirés aléatoirement. Les données sont issues respectivement, du système d'information sanitaire, des stations météorologiques et synoptiques de la Direction Nationale de la Météorologie Nationale et la télédétection. Nous avons recouru respectivement à l'analyse des séries temporelles, la méthode de double différence à effets fixes, le panel spatial et le balayage spatial de Kulldorff utilisant le modèle de Poisson discret aux différentes étapes de la modélisation temporelle et spatio-temporelle de l'incidence et de la mortalité dues au paludisme chez les enfants de moins de cinq (5) ans.RESULTATS: Dans les Districts Sanitaires Participants (DSP), le taux d'incidence du paludisme a été modélisé en AR(1) avec une tendance et une saisonnalité. Tandis que le taux de mortalité a été modélisé en AR(2) avec seulement, une saisonnalité. Pour les Districts Sanitaires Non - Participants (DSNP), le modèle ARMA(1,2) avec tendance déterministe et saisonnalité a été retenu pour le taux d'incidence et le modèle AR(1) avec saisonnalité pour le taux de mortalité. L'impact de la stratégie CPS sur le taux d'incidence (respectivement de mortalité) est significativement non nul, c'est à dire que la CPS a entrainé une réduction significative du taux d'incidence, respectivement du taux de mortalité palustre chez les enfants de moins de 5 ans.Les résultats issus des analyses d'autocorrélation spatiale, montrent qu'il est important de prendre en compte, la notion de voisinage et les variables climatologiques et environnementales, dans la modélisation de l'incidence du paludisme au Tchad.L'impact de la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS) mesuré par le modèle à double différence à effets fixes a mis en évidence, une augmentation de l'incidence clinique des cas simple traduisant une amélioration de fréquentation hospitalière de 1,587 ‰ pour épisode fébrile évoquant le paludisme clinique, et une diminution du taux de mortalité hospitalière de 1,494 pour 100.000. Ainsi, la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) a contribué de manière significative à réduire l'incidence des cas graves de paludisme chez les enfants âgés de 3 à 59 mois et par conséquent, réduisant ainsi les cas graves et la mortalité. Au sein de la famille des Modèles à Erreurs spatiales dits « Spatial Error Model » (SEM), le test de Hausman nous a permis de choisir le modèle à effet fixe en place et lieu du modèle à effet aléatoire. Par ailleurs, nous avons mis en évidence, qu'il existe une corrélation significativement négative, entre l'augmentation du nombre de cycle de traitement CPS et les taux d'incidence du paludisme chez les enfants de moins de cinq (5) ans. Ainsi, l'augmentation du nombre de cycle de traitement CPS d'une unité, se traduit par une baisse du taux d'incidence de 0.33. Le taux d'incidence augmente en pente douce de 0.007 d'un mois à un autre aussi bien chez les participants que les non participants à la CPS traduisant une tendance montrée précédemme dans le modèle ens eries temporelles. Le recours à la technologique géomatique avec sa grande capacité de collecte de donnée, la mise à jour facile des bases de données et son aptitude à la bonne gestion des informations pertinentes telles que celles acquises par télédétection et par récepteurs GPS, couplée aux développements actuels des méthodes statistiques et d'économétrie spatiale dont le panel spatial et le balayage spatial de Kulldorff permet de disposer d'une boite à outils en or, pour l'aide à la décision en santé publique et pour adresser de façon optimale, les questions du contrôle et de l'élimination du paludisme dans une perspective d'équité sociale des politiques publiques, en particulier, dans un contexte de ressources limitées.CONCLUSION: La mise en oeuvre de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) au Tchad a eu comme impact, une augmentation du taux d'incidence du paludisme de 1,587 ‰ dans la tranche d'âge 3 à 59 mois, une réduction de manière significative des cas sévères de paludisme grâce au recours précoce à un traitement efficace et la fréquentation hospitalière, des enfants âgés de 3 à 59 mois se traduisant par une diminution du taux de mortalité de 1,494 pour 100.000.
Theoretical frameworks no longer explain our understanding of the new challenges faced by international development cooperation stakeholders. The end of the Cold War, the political affirmation of "emerging countries", and the growing activism of non-state actors (NGOs, private sector, foundations, academia, etc.) are shattering the traditional paradigm. Furthermore, the increasing importance of private flows alongside the relative stagnation of ODA is redefining traditional donor's role. In this sense, it is necessary to revitalize the analysis to comprehend this international phenomenon.Over the last twenty years, the economic success of emerging economies contrasts with the persisting inequalities and marginalization problems that they shelter. Despite the various challenges that they still face, these "Southern Providers" are increasing their cooperation programs. South-South Cooperation has risen steadily since the year 2000. In 2013 these flows represented a total of 23.5 USD billion, while Official Development Assistance of OECD countries attained 135.1 USD billion during the same year.Inside the so-called "Southern Providers", the scope is often overlooked or ignored. In Mexico for instance, the approval of a law in 2011 implemented a new international development cooperation system. The wide range of projects in Central America (considered by Mexican stakeholders as their "natural influence zone") are formulated to sit within a legal framework, while the law is planned to be extended beyond these type of projects. Given these renewed ambitions, there is a need to better understand what is being done by Mexico in this area. As such, it is estimated that Mexican cooperation flows accounted for 551 USD millions in 2013.In this respect, the current discrepancies between traditional and South-South Cooperation raises several issues. If traditional donors' practices are discussed within the Development Assistance Committee of the OECD, those of Southern Providers remain out of reach. Therefore, the classic international aid architecture is being eroded.Proposing new analytical frameworks has become necessary. In this regard, the international environment following the adoption of the Post-2015 Development Agenda cannot be capitalised upon with outdated concepts. As a central part of this thesis, the concept of "configuration" formulated by Norbert Elias allows us to understand the phenomenon further. In this sense, the analysis of the new configuration of international development cooperation aims to understand a new distribution of power between relevant stakeholders. While the "architecture" needs to be conceived and planned, a "configuration" has a dynamic nature, and is shaped by the players' strategies to increase their power. The result is a configuration defined by the positioning of actors within the common space, and the international scene.This research is structured in three parts. First, it explains the new configuration of international cooperation for development. Second, it analyses Mexico's "systemic responsibilities" as an emerging country towards Central American countries. Finally, it addresses Mexican South-South Cooperation, in the context of the implementation of its new international development cooperation system. ; La gama de conceptos disponibles ya no es suficiente para comprender los nuevos retos que enfrentan los actores que operan dentro de la cooperación internacional para el desarrollo. El fin de la Guerra Fría, la afirmación política de los "países emergentes" y el creciente activismo de los actores no-estatales (ONG, sector privado, fundaciones, universidades, etc…) han modificado la dinámica que regía las relaciones internacionales durante los años 90. Aunado a esto, la importancia de los flujos privados ante el estancamiento de la Ayuda Oficial al Desarrollo (AOD) está redefiniendo el rol de los donantes tradicionales. En este sentido, es necesario proponer nuevos marcos conceptuales que nos permitan analizar este fenómeno internacional.A pesar de los múltiples desafíos en términos de desigualdad y pobreza a los que se enfrentan, los "Cooperantes del Sur" están ampliando sus programas de cooperación. En consecuencia, la Cooperación Sur-Sur ha aumentado en forma constante desde el año 2000. En el 2013, estos flujos representaron un total de 23,5 mil millones de dólares, mientras que la AOD ascendió a 135 mil millones de dólares durante el mismo año. Esta tendencia puede a veces ser percibida por los donantes tradicionales como una amenaza.Al interior de los llamados « Cooperantes del Sur », el alcance de las políticas de cooperación a menudo se pasa por alto o es ignorado. Es el caso de México, en donde la entrada en vigor de una ley en el 2011 estableció un nuevo sistema de cooperación internacional para el desarrollo. Formulada para aumentar la eficacia de los proyectos llevados a cabo en Centroamérica (subregión considerada la "zona natural de influencia" de México), la ley favorece la implementación de proyectos de cooperación en otras partes del mundo. Frente estas ambiciones renovadas, es necesario estudiar las acciones del país en el campo. Como tal, se estima que la cooperación mexicana se elevó a aproximadamente 551 millones de dólares en el 2013.Desde este punto de vista, la actualización de la escisión entre la cooperación tradicional y la Cooperación Sur-Sur plantea varios problemas. Si las prácticas de los donantes tradicionales son discutidas y son objeto de concertación dentro del Comité de Asistencia para el Desarrollo de la OCDE, aquellas relativas a la Cooperación Sur-Sur permanecen fuera de su alcance. Por lo tanto, nos encontramos ante la erosión progresiva de la arquitectura clásica de la ayuda internacional para el desarrollo.Proponer nuevos puntos de referencia se vuelve necesario. A partir de aquí, la coyuntura que resultó de la adopción de la Agenda de Desarrollo post-2015 requiere la adopción de marcos teóricos alternativos. Para esta tesis, la noción de "configuración", formulada por Norbert Elias, nos permite entender el fenómeno desde otro enfoque. El análisis de la "nueva configuración de la cooperación internacional para el desarrollo post-2015", es un intento por comprender la nueva distribución del poder entre los actores que la conforman. La "configuración post-2015" es de naturaleza dinámica, moldeada por las estrategias de los actores que la constituyen, cuyo objetivo es aumentar su margen de maniobra. Se trata en definitiva de una "configuración particular", definida por el posicionamiento de los actores internacionales. ; L'éventail de concepts disponibles aujourd'hui, n'est plus pertinent pour comprendre les nouveaux enjeux auxquels sont confrontés les acteurs qui agissent au sein de la coopération internationale pour le développement. La fin du contexte bipolaire d'où elle est le résultat, l'affirmation politique des « pays émergents » et l'activisme croissant des acteurs non-étatiques (ONG, secteur privé, fondations, universitaires, etc…) bousculent les dynamiques depuis les années 90. Puis, l'importance des flux privés face à la stagnation relative des montants d'APD redéfini le rôle des donateurs traditionnels. Dans ce sens, il est nécessaire de reconsidérer le cadre d'analyse afin de comprendre ce phénomène international. Malgré les nombreux défis en termes d'inégalités et de pauvreté auxquels ils doivent encore faire face, ces « Coopérants du Sud » sont en train d'étendre leurs programmes de coopération. Par conséquent, la Coopération Sud-Sud n'a cessé d'augmenter depuis les années 2000. C'est ainsi qu'en 2013, ces flux ont représenté un total de 23,5 milliards de dollars, tandis que l'Aide Publique au Développement des pays de l'OCDE s'est élevée à 135,1 milliards de dollars pendant la même année. Ce constat peut parfois être perçu par les donateurs traditionnels comme une menace. A l'intérieur de ceux qu'on appelle les « Coopérants du Sud », l'ampleur des politiques de coopération est souvent méconnue voire ignorée. C'est le cas du Mexique, où l'entrée en vigueur d'une loi en 2011 a mis en place un nouveau système de coopération internationale pour le développement. Formulée pour asseoir sur des bases juridiques les projets qu'il mène en Amérique Centrale (considérée par les acteurs politiques mexicains comme leur « zone d'influence naturelle »), cette loi prévoit d'étendre ce type d'actions au-delà. Face à ces ambitions renouvelées, il y a un besoin pour mieux comprendre ce qui est fait par le Mexique dans ce domaine. A ce titre, on estime qu'en 2013 la coopération du Mexique s'élève à environ 551 millions de dollars.De ce point de vue, la mise à jour du clivage entre la coopération traditionnelle et la Coopération Sud-Sud soulève plusieurs problématiques. Si les pratiques des donateurs traditionnels sont discutées et font l'objet d'une concertation au sein du Comité d'Aide au Développement de l'OCDE, celles relatives aux Coopérants du Sud restent hors de sa portée. De ce fait, l'architecture classique de l'aide internationale pour le développement est en train d'être bouleversée. Proposer de nouveaux cadres d'analyse devient alors nécessaire. De ce point de vue, le nouvel environnement issu de l'adoption de l'Agenda de Développement Post-2015 nécessite d'adopter de nouveaux cadres théoriques. Dans cette thèse, la notion de « configuration », formulée par Norbert Elias, nous permet d'appréhender le phénomène autrement. Dans ce sens, analyser la nouvelle configuration de la coopération internationale pour le développement, c'est tenter de comprendre une nouvelle répartition des forces entre tous les acteurs présents. La « configuration » actuelle est de nature dynamique, et elle est modelée par les stratégies des acteurs qui la constituent afin d'augmenter leur marge de manœuvre. Il s'agit d'une configuration qui est définie par la position des acteurs dans l'espace commun qu'est la scène internationale.
"Atoms for Peace" was introduced in Iran under US initiative in 1957. The developing Iran of the era had of course no need of atomic technology. But paradoxically the technology will provide it some 45 years later the means of dissuasion against the United States itself; what we have labeled as "virtual dissuasion" in this study. Iran's participation in the "Atoms for Peace" program, like that of most other countries allowed the US to overcome its weakness for the control of this sector through creation of an international regime. The US will use the Indian explosion of 1974 as pretext to stop international cooperation in this field completely. With the entry of Europe and the Soviet Union in the commercial enrichment sector, the last means of control of the sector had escaped US power. The international nuclear sector presented no further interest to the US: its market share in the field of fabrication of reactors had diminished considerably with the entry of France and Germany in the market. With the entry of Urenco and Eurodif in the enrichment market, the international sector not only presented no more interest to the US, it also imposed a considerable detriment: that of increasing the cost of US military intervention abroad. The departure of British forces from the Golf had provided the Shah with the opportunity of assuming the role of regional superpower. But the Shah wanted sovereignty over his oil resources as payoff. Although the US had acquiesced this, the correction of falling petroleum prices through OPEC collective action was no longer acceptable. Added to this was the Shah's unwillingness to procure military and industrial equipment—including nuclear reactors—only from the US. The launch of the Iranian nuclear industry in 1974 takes place in this climate of tension between the US and Iran. The realization of this industry will be hindered by two types of US initiatives. On one hand the US will undertake actions to control nuclear suppliers, which will hinder the ability of Iran to build a complete nuclear cycle—Iran will however invest in Eurodif to ensure access to fuel. On the other hand the manipulation of the dollar exchange rate, decrease of international energy consumption and promotion of alternative sources of petroleum supply will put Iran's revenues and investment capacity under strain. The result will be popular dissatisfaction, which will be aggravated by the US targeting of Iran for its Human Rights shortcomings—ending in uprising and revolution. Our thesis holds that the revelation of Iranian enrichment capacity in 2002 serves two essential functions: first a "virtual dissuasion" against invasion of American forces that besiege Iran on all frontiers. Second, having demonstrated—and abandoned—military capability, Iran seeks to be finally able to operate its civilian nuclear industry. For the past 30 years this has been impossible as the US accused Iran of wanting to use this industry for military purposes. Faced with this, the US has 3 choices: veto of Iranian nuclear industry, accepting of civilian reactor operations without the fuel cycle, and accepting of complete Iranian sovereignty over its nuclear cycle. The veto option will require the utilization by the US of military or sabotage operations, pressure on Russia or internal unrest. We argue that neither is feasible or desirable for the US. The option of allowing civilian reactor operation can link provision of fuel to measures of democratization. This is the option that this study identifies as optimal for both sides. The EU and the IAEA can play a constructive role in this scenario. We conclude that increased democratization in Iran will also allow future cooperation between Iran, the US and Golf states, allowing Iran to assume the role of regional security. ; L'introduction de l'Atome en Iran s'est fait à l'initiative des Etats-Unis en 1957 dans le cadre du programme « Atomes pour la Paix. » L'Iran de l'époque n'avait aucun besoin de la technologie nucléaire. Mais cette même technologie a fourni les moyens de dissuasion contre les Etats-Unis même, 45 ans plus tard : l'Atome a paradoxalement servi pour la « paix en Iran ». L'initiative des Etats-Unis des années 1950 était basée sur leur position de faiblesse pour le contrôle du secteur nucléaire. La participation de l'Iran, comme des autres pays, au programme « Atomes pour la Paix » a permis aux Etats-Unis de créer un régime international afin de contrôler ce secteur. Les Etats-Unis ont utilisé l'accession de l'Inde (1974) à la capacité nucléaire militaire, comme prétexte pour empêcher l'accès de tout nouveau pays à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Avec l'entrée de l'Europe dans le marché d'enrichissement, les Etats-Unis n'avaient plus aucun intérêt dans le maintien et la croissance du secteur nucléaire international. L'Inde avait fourni « l'événement » nécessaire pour justifier l'arrêt par les Etats-Unis de la coopération internationale dans ce domaine. Un marché qui ne lui servait plus à rien, et pourrait aussi augmenter le coût de ses interventions militaires. Le départ des forces britanniques du Golfe Persique en 1971 a fourni l'occasion pour le Shah d'assumer un rôle sécuritaire important dans la région. La contrepartie pour le Shah était la récupération totale des bénéfices de l'industrie pétrolière. Mais le Shah visait aussi d'enrayer la baisse continue des prix pétroliers en termes réels par le biais d'une action collective de l'OPEP, ce qui n'était plus acceptable pour les Etats-Unis. Ceci, couplé avec la volonté du Shah d'ajuster ses dépenses d'armement aux besoins du pays, et de se fournir chez les meilleurs fournisseurs et pas nécessairement aux Etats-Unis, a rendu le Shah un client inutile aux yeux de ces derniers. L'introduction de l'industrie nucléaire iranienne en 1974 s'est faite, dans ces conditions de méfiance entre les Etats-Unis et l'Iran. Ce programme accéléré était un des piliers de l'industrialisation accélérée du pays : d'une part la nation prévoyait un équilibre énergétique optimal, et d'autre part la diminution de l'utilisation du pétrole pour l'énergie, permettait son utilisation à des fins de diversification. Le moment précis du lancement de cette industrie était choisi pour deux raisons : d'abord l'augmentation des prix pétrolières fournissait les revenus nécessaires pour des investissements de cette envergure. Deuxièmement, en tant que puissance hégémonique régionale, l'Iran ne pouvait pas ignorer le statut nucléaire d'Israël et de l'Inde. Même si le programme de l'Iran était de nature strictement commerciale (usage civil), il fournissait deux éléments indispensables pour l'Iran. D'une part l'industrie nucléaire pouvait servir dans l'immédiat de symbole. D'autre part, la capacité de recherche et les technologies à double usage pouvaient fournir à l'Iran une capacité de dissuasion nucléaire dans le futur si besoin était. La réponse des Etats-Unis au défi de l'Iran a été un mélange de deux mesures : au niveau international le contrôle des fournisseurs nucléaires a rendu difficile la souveraineté iranienne sur son cycle de combustion. Les manipulations américaines des taux de change du dollar a renversé les gains temporaires des pays producteurs et a de facto annulé le redressement des cours du pétrole. Ceci a imposé des contraintes importantes sur les pays comme l'Iran, qui s'étaient engagés dans des programmes industriels et des investissements lourds. Notre thèse est que la divulgation en 2002, de la capacité d'enrichissement de l'Iran sert deux fonctions essentielles : installer une « dissuasion virtuelle » contre une invasion par les Etats-Unis, et rendre obsolètes les accusations des Etats-Unis sur l'utilité militaire des réacteurs civils de l'Iran. La position difficile des Etats-Unis en Irak, son désaccord avec les membres du Conseil de Sécurité, et son impopularité croissante dans les états du Golfe, ont rendu le moment de cette divulgation particulièrement bien choisi. Le programme de missile iranien est la deuxième composante de son système de dissuasion : la capacité d'enrichissement peut dissuader Etats-Unis de l'invasion, mais les missiles capables d'atteindre Tel-Aviv peuvent dissuader Israël de lancer une attaque nucléaire contre l'Iran. Parmi les trois choix disponibles aux Etats-Unis face à cette situation—veto, acceptation du nucléaire civil, acceptation du cycle complet de combustion—nous avons émis l'hypothèse que les Etats-Unis choisiront la deuxième, i.e. le fonctionnement de la centrale civile. L'option du veto nécessiterait de la part des Etats-Unis une intervention militaire ou un sabotage, des pressions sur la Russie, ou l'incitation aux troubles internes et au changement de régime. L'acceptation du nucléaire civil peut être liée à des mesures supplémentaires de démocratisation en Iran, notamment par le biais de contrats de fourniture d'uranium enrichi. L'Europe et l'AIEA peuvent jouer un rôle important pour l'implémentation de celui-ci. L'accélération du processus de démocratisation fournira plus de possibilités de coopération entre l'Iran et les Etats-Unis. Les intérêts communs des deux pays, gaz, pétrole et son passage libre garanti par la sécurité de la région fournissent des opportunités de coopération entre les deux nations. Cela doit d'abord passer par l'abandon d'une rhétorique hostile des deux côtés et la prise en considération des besoins légitimes de l'Iran en matière de sécurité. Des mesures à moyen et long terme nécessitent le renforcement du processus de démocratisation en Iran et peuvent aller, au delà de la coopération économique, jusqu'à la fourniture commune de sécurité dans le Golfe persique.
La mondialisation, considérée comme un processus d'intégration internationale des ressources nationales sur les plans économique, culturel et démographique, exacerbe la concurrence entre les pays (OECD, 2005; Sahlberg, 2016). Cette concurrence amène d'ailleurs plusieurs d'entre elles à nouer des alliances stratégiques et à coopérer pour conserver ou améliorer leur positionnement dans ce marché globalisé (OECD, 2005). Pour faire face à cette concurrence mondialisée, un discours réclamant des réformes en profondeur en éducation s'est propagé à l'internationale par les représentants des organisations internationales durant les dernières décennies (Maroy, 2021). Ce discours s'inscrit dans ce que Sahlberg (2016) désigne de mouvement mondial de réforme de l'éducation (Global Education Reform Movement) influencé par ce que d'autres auteurs identifieront comme étant l'idéologie de la nouvelle gestion publique (Chappoz, 2012; Lane, 2000). La qualité des systèmes éducatifs représente pour ainsi dire le socle sur lequel repose l'avenir des pays. La formation continue des citoyens tout au long de la vie permet donc aux pays de s'adapter aux contingences de l'évolution permanente des connaissances et des compétences sur un marché du travail de plus en plus intégré (Brian, 2007). L'appel incessant des gouvernants et des organisations supranationales, comme l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à réformer les systèmes éducatifs de nombreux pays démocratiques est éloquent à cet égard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). La régulation des systèmes éducatifs par les résultats s'inscrit dans cette marche ascensionnelle de la mondialisation et des réformes en éducation. Cette régulation est marquée par une utilisation systématique des données chiffrées à des fins d'amélioration continue de la performance des systèmes éducatifs qui implique une amélioration du fonctionnement des centres de services scolaires (CSS) et des établissements scolaires (ÉS), notamment en matière de pratiques professionnelles, de taux de diplomation et de réduction des inégalités sociales (Maroy, 2013). Spécifiquement, on parle ici d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dont l'actualisation se réalise en définitive dans les ÉS. Aussi, l'on associe la régulation par les résultats à la promotion de l'autonomie des ÉS. Cette autonomie va de pair avec une augmentation de la responsabilisation des acteurs tels que les gestionnaires des CSS, les directions d'établissement (DÉ) et les enseignants. Cette autonomie va également de pair avec l'obligation de rendre des comptes typiquement aux parents, aux CSS et au ministère de l'Éducation quant aux résultats obtenus par rapport aux objectifs établis, aux indicateurs de performance fixés et aux moyens retenus pour les atteindre (Maroy, 2021). Dans ce contexte, la prise de décision appuyée sur les données en éducation représente dès lors un champ de recherche pertinent pour répondre au besoin d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage à l'échelle des ÉS, des CSS et du système éducatif. Cette recherche doctorale s'inscrit dans cette quête d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dans le cadre du fonctionnement des équipes-écoles en communautés d'apprentissage professionnelles. La difficulté pour celles-ci d'utiliser les données accessibles ou produites dans les établissements scolaires (ÉS), particulièrement en ce qui concerne leur analyse (Bouchamma et al., 2019), dissimule en réalité des limites quant aux compétences professionnelles des acteurs locaux et à la capacité des outils technologiques existant à valoriser les données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives). Une communauté d'apprentissage professionnelle (CAP) d'une école secondaire de la région de la Chaudière-Appalaches s'est engagée à répondre à cette difficulté en implantant et en expérimentant un processus de la prise de décision pédagogique appuyé sur les données locales de sources multiples (PDPADLSM), à savoir sur les données qui sont accessibles ou produites dans les ÉS. Quatre enseignants¹ et un praticien-chercheur ont participé à cette recherche sur une base volontaire. Cette recherche appliquée repose sur un devis de type qualitatif qui se présente sous la forme d'une recherche-action suivant une perspective pragmatique et fonctionnaliste (Van der Maren, 2014). Dans la pratique, cette recherche vise l'amélioration du fonctionnement des ÉS et plus spécifiquement des CAP. Le corpus rassemble des données qualitatives provenant d'un questionnaire, d'entrevues semi-structurées, de comptes-rendus analytiques, d'extraits du journal de bord du praticien-chercheur et de la correspondance électronique entretenue entre les enseignants et le praticien-chercheur. L'analyse en mode écriture (Paillé & Mucchielli, 2016a) et thématique (Paillé & Mucchielli, 2016b) ainsi que la modélisation systémique (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constituent les dispositifs de traitement des données. En guise d'amorce, le praticien-chercheur a effectué une analyse de sa pratique professionnelle relative à la PDPADLSM qui s'inscrit dans un enjeu ontogénique, soit le perfectionnement du praticien-chercheur à titre d'acteur central de la pratique (Van der Maren, 2014). Cette recherche se base sur les concepts de PDPADLSM et de CAP. Nous convoquons en sus la théorie C-K de la conception (Concept-Knowledge Theory) de Le Masson et al. (2018) et le modèle du changement social en milieu organisationnel de Lewin (1947). Les résultats de cette recherche révèlent que sept éléments participent à l'implantation du processus de la PDPADLSM : a) la mobilisation des acteurs autour d'un objectif commun ; b) l'acquisition d'un langage commun ; c) les compétences en relations interpersonnelles ; d) l'autoformation des participants ; e) la mise en œuvre différenciée ; f) le retour réflexif des acteurs ; g) le rapport paradoxal entretenu par les participants avec les outils technologiques. La démarche de conception innovante d'un outil d'aide à la décision pédagogique nous a permis de mettre au jour cinq catégories de connaissances associées à sa conception : a) le public cible ; b) les contextes dans lesquels il doit fonctionner ; c) la lourdeur de la tâche relative à la collecte et l'analyse des données ; d) les compétences requises pour concevoir et développer l'outil ; e) les ressources humaines nécessaires pour le réaliser. Le concept d'outil d'aide à la décision pédagogique renvoie à un outil qui collecte et analyse des données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives), offrant aux utilisateurs la possibilité d'interagir avec celui-ci pour répondre aux questions d'ordre descriptif (décrire une situation), diagnostique (expliquer la situation), prédictif (anticiper la situation) et prescriptif (recommander des actions). Enfin, dans sa dimension expérientielle, la recherche brosse un panorama d'un changement organisationnel planifié relatif à l'implantation du processus de la PDPADLSM et qui révèle que le gain en temps et en précision, en matière de collecte et d'analyse des données locales de sources multiples, améliore le fonctionnement des CAP et, ultimement, renforce la responsabilisation de leurs membres à l'égard de la réussite éducative de tous les élèves. ; Globalization, considered as a process of international integration of national resources on the economic, cultural and demographic levels, exacerbates competition between countries. This competition is leading many countries to form strategic alliances and cooperate to maintain or improve their position in this globalized market (OECD, 2005). In order to face this globalized competition, a discourse calling for in-depth reforms in education has been propagated internationally by representatives of international organizations over the last few decades (Maroy, 2021). This discourse is part of what (Sahlberg, 2016) refers to as the Global Education Reform Movement, influenced by what other authors have identified as the ideology of the New Public Management (Chappoz, 2012; Lane, 2000). The quality of education systems is, so to speak, the foundation on which the future of countries rests. Continuous lifelong learning of citizens thus allows countries to adapt to the contingencies of ever-changing knowledge and skills in an increasingly integrated labor market (Brian, 2007). The incessant call by governments and supranational organizations, such as the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD), to reform the education systems of many democratic countries speaks volumes in this regard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). The regulation of education systems by results is part of this upward march of globalization and educational reforms. This regulation is marked by a systematic use of numerical data for the purpose of continuous improvement of the performance of education systems, which implies an improvement in the functioning of school service centres (SSCs) and schools, particularly in terms of professional practices, graduation rates and the reduction of social inequalities (Maroy, 2013). Specifically, we are talking about the continuous improvement of teaching and learning, which is ultimately achieved in the schools. Thus, regulation by results is associated with the promotion of autonomy in the schools. This autonomy goes hand in hand with an increase in the accountability of actors such as the CSS managers, the school principals (SP) and the teachers. This autonomy also goes hand in hand with the obligation to be accountable, typically to parents, CSSs and the Ministry of Education, for the results obtained in relation to the objectives set, the performance indicators set and the means used to achieve them (Maroy, 2021). In this context, data-based decision-making in education therefore represents a relevant field of research to address the need for continuous improvement of teaching and learning at the level of the schools, the SSCs and the education system. This doctoral research is part of this quest for continuous improvement of teaching and learning in the context of the operation of school teams in professional learning communities (PLCs). The difficulty for these teams to use the data accessible or produced in the schools, particularly with regard to their analysis (Bouchamma et al., 2019), actually conceals limitations with regard to the professional skills of local actors and the capacity of existing technological tools to make use of data from multi-source and types (quantitative and qualitative data). A PLC in a high school in the Chaudière-Appalaches region has committed to addressing this challenge by implementing and testing a pedagogical decision-making process using local multi-source data (PDMULMSD), i.e., on data that are accessible or produced in the schools. Four teachers and one practitioner-researcher participated in this research on a voluntary basis. This applied research is based on a qualitative design that takes the form of action research following a pragmatic and functionalist perspective (Van der Maren, 2014). In practice, this research aims to improve the functioning of schools and more specifically of PLCs. The corpus gathers qualitative data from a questionnaire, semi structured interviews, analytical accounts, excerpts from the practitioner-researcher's logbook, and electronic correspondence maintained between teachers and the practitioner researcher. Writing (Paillé & Mucchielli, 2016a) and thematic analysis (Paillé & Mucchielli, 2016b) as well as systemic modeling (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constitute the data processing devices. As a primer, the practitioner-researcher conducted an analysis of his professional practice related to the PDMULMSD that is part of an ontogenic issue, the development of the practitioner-researcher as a central actor in practice (Van der Maren, 2014). This research is based on the concepts of PDMULMSD and PLC. We additionally convene Le Masson et al. (2018) Concept-Knowledge Theory (C-K) and Lewin's (1947) model of social change in organizational settings. The results of this research reveal that seven elements participate in the implementation of the PDMULMSD process: a) the mobilization of actors around a common objective; b) the acquisition of a common language; c) interpersonal skills; d) members' self training; e) differentiated implementation; f) the reflexive feedback of the actors; g) members' paradoxical relationship with technological tools. The innovative design process of a pedagogical decision support tool allowed us to identify five categories of knowledge associated with its design: a) the target audience; b) the contexts in which it must operate; c) the heaviness of the task related to data collection and analysis; d) the skills required to design and develop the tool; e) the human resources needed to implement it. The concept of an educational decision support tool refers to a tool that collects and analyzes data from multi-source and types (quantitative and qualitative data), offering users the possibility of interacting with it to answer questions of a descriptive (describing a situation), diagnostic (explaining the situation), predictive (anticipating the situation) and prescriptive (recommending actions) nature. Finally, in its experiential dimension, the research provides an overview of a planned organizational change related to the implementation of the PDMULMSD process and reveals that the gain in time and accuracy in collecting and analyzing local multi-source data improves the functioning of PLCs and ultimately strengthens the accountability of their members towards the educational success of all students.
Dans le contexte actuel de crise sanitaire et de changements climatiques, le rôle de l'agriculture urbaine apparaît de plus en plus essentiel dans le renforcement des systèmes alimentaires urbains. Sa diversité de formes et de fonctions suscite l'intérêt d'un ensemble hétérogène d'acteurs (citoyens, autorités municipales, professionnels de santé, aménagistes) dans les villes des pays du Nord, tout comme dans celles des pays du Sud, lesquelles évoluent dans des contextes socioéconomiques différents. Un grand nombre d'études a déjà exploré ses multiples bénéfices, actuels et potentiels, pour différents groupes d'acteurs urbains, incluant les pratiquants de l'agriculture urbaine, les urbanistes, les professionnels de santé et les autorités municipales. Néanmoins, la prise en compte de l'agriculture urbaine dans les politiques publiques et l'aménagement des villes reste très limitée. Les caractéristiques et les impacts des initiatives et programmes d'agriculture urbaine(avec ou sans appui des autorités municipales), en constante augmentation dans nos villes depuis la dernière décennie, sont peu connus. Plusieurs acteurs évoluant dans des contextes socioéconomiques différents, dont les pratiquants de l'agriculture urbaine, jugent que la dimension alimentaire ne jouit pas de mesures politiques suffisantes dans la planification urbaine. Certaines études soulignent également les contraintes associées à l'agriculture urbaine et invitent à tenter de mieux comprendre ses caractéristiques. Ces travaux mettent en évidence le peu de connaissances existantes sur les caractéristiques, les motivations des pratiquants, et sur les impacts des initiatives sur le cadre de vie urbain, sur le foncier, ou sur l'organisation locale. De plus, la recherche scientifique dans ce domaine fait parfois l'objet de critiques en raison de sa façon d'aborder les questions d'agriculture urbaine avec une approche productiviste ou de consommation développée dans les pays du Sud, et une approche post-productiviste ou multidimensionnelle privilégiée dans les pays du Nord. Partant de ces constats, cette thèse en aménagement du territoire et développement régional porte sur les motivations individuelles dans la pratique de l'agriculture urbaine dans les quartiers défavorisés de trois villes évoluant dans des contextes socioéconomiques contrastés. Dans un premier temps, elle cherche à comprendre les impacts de l'agriculture urbaine sur la santé et ses déterminants. Dans un deuxième temps, elle questionne les caractéristiques et motivations des pratiquants de l'agriculture urbaine dans les milieux étudiés. Notre étude de cas multiples est de nature exploratoire et mobilise une approche qualitative combinant des données secondaires, tirées d'une revue systématique de littérature de type scoping review, et des données primaires collectées à travers un questionnaire et des entretiens semi-directifs dans les quartiers de Villeray et Parc-Extension à Montréal (Canada), Quitumbe et Turubamba à Quito (Équateur), et Martissant et Cité Soleil à Port-Au-Prince (Haïti). Au total 63 entretiens ont été réalisés soit, 52 auprès de pratiquants d'agriculture urbaine et 11 auprès de promoteurs d'agriculture urbaine. Suivant l'introduction organisée en deux parties pour exposer les éléments de mise en contexte et éclaircir les concepts mobilisés, les résultats sont présentés dans le document sous forme d'articles scientifiques, correspondant à quatre chapitres indépendants mais complémentaires. Dans le premier chapitre, nous décrivons le protocole ayant guidé à la revue de littérature pour recenser les études portant sur les impacts de l'agriculture urbaine sur la santé et ses déterminants. Le deuxième chapitre présente les résultats de la revue systématique et identifie des lacunes dans la littérature traitant les impacts de l'agriculture urbaine. Parmi celles-ci, nous soulignons un manque d'analyse comparative et l'existence de limites dans la portée géographique de la recherche en agriculture urbaine. Dans le troisième chapitre, et en réponse aux lacunes précédemment mises en évidence, nous réalisons une analyse comparative des caractéristiques et motivations des pratiquants de l'agriculture urbaine à Montréal (Canada) et à Quito (Équateur). Les résultats de cette étude révèlent des similitudes et contrastes dans les motivations des pratiquants de ces deux contextes. Enfin, le quatrième et dernier chapitre approfondit le sujet en explorant le rôle de l'agriculture urbaine et les motivations des pratiquants dans la transformation de deux quartiers défavorisés de Port-Au-Prince (Haïti). La thèse fait plusieurs apports théoriques, méthodologiques et pratiques sur la question de l'agriculture urbaine telle qu'abordée par l'aménagement du territoire. Elle contribue notamment aux discussions soulignant la nécessité de dépasser l'approche dichotomique Nord/Sud dans la recherche scientifique en agriculture urbaine. Par exemple, d'un côté la revue systématique met en évidence les dimensions alimentaires et non alimentaires de l'agriculture urbaine indépendamment du contexte socioéconomique (Chapitre 1). D'un autre côté, elle souligne le fait que les études en agriculture urbaine des pays du Sud particulièrement celles de la région d'Afrique Sub-saharienne tendent à explorer largement les questions de sécurité alimentaire en guise d'une approche holistique comme il en question dans les pays du Nord (Chapitre 2). Plus loin, on démontre qu'il soit à Montréal (Canada) ou à Quito (Équateur), la fonction nourricière des jardins peut avoir une grande importance aux yeux des pratiquants. De plus, au-delà de la fonction strictement nourricière, la qualité des aliments, leur signification pour celui qui les a plantés, leur rôle dans la construction de liens sociaux, sont complémentaires aux autres fonctions des jardins, indépendamment du contexte socioéconomique (Chapitre 3). Enfin, nous observons que les dimensions non alimentaires de l'agriculture urbaine (transformation des espaces détériorés, renforcement des relations sociales), déjà admises dans les pays du Nord, peuvent être tout aussi pertinentes que la dimension strictement nourricière pour les pratiquants haïtiens (chapitre 4). Globalement, les résultats de la thèse suggèrent que l'agriculture urbaine est une composante indissociable de tout projet d'aménagement du territoire, et soulignent la nécessité de poursuivre la recherche sur les motivations individuelles en fonction du contexte socioéconomique. ; In the current context of health crisis and climate change, the role of urban agriculture appears increasingly essential in strengthening urban food systems. Its diversity of forms and functions arouses the interest of a heterogeneous group of actors (citizens, municipal authorities, health professionals, urban planners), in cities of both the Global North and the Global South with different socioeconomic contexts. Many studies have already explored its multiple current and potential benefits for different groups of urban actors which include urban agriculture practitioners, urban planners, municipal authorities, and health professionals. However, the inclusion of urban agriculture in public policies and city planning is still limited. Little is known about the characteristics and impacts of urban agriculture initiatives and programs (with or without the support of municipal authorities), which have been constantly increasing in our cities over the past decade. Several actors from different socioeconomic contexts, including practitioners of urban agriculture, consider that the food dimension does not have enough political support in the urban planning. Some studies also draw attention to the constraints associated with urban agriculture and suggest to better understand its characteristics. These studies highlight the little knowledge that exists on the characteristics and the motivations of practitioners and the impacts of such initiatives on the urban lifestyle, on land ownership, or on local organization. In addition, scientific research in this field is sometimes criticized because of addressing urban agriculture questions with a productivist or consumption approach developed in the Global South, and a post-productivist or multidimensional approach favored in the countries of the Global North. Based on these observations, this PhD dissertation in urban planning and regional development focuses on individual motivations for urban agriculture practice in deprived neighborhoods of three cities evolving in contrasting socioeconomic contexts. First, we try to understand the impacts of urban agriculture on the health and its determinants. Second, we explore the characteristics and motivations of urban agriculture practitioners in the studied areas. Our multiple cases study is exploratory with a qualitative approach combining both secondary data from a scoping review and primary data collected through a questionnaire and semi-structured interviews in the neighborhoods of Villeray and Parc-Extension in Montreal (Canada), Quitumbe and Turubambain Quito (Ecuador), and Martissant and Cité Soleil in Port-Au-Prince (Haiti). In total 63 interviews, of which 52 urban agriculture practitioners and 11 urban agriculture promoters, were conducted. Following the introduction organized in two parts to expose the study context and to clarify the main concepts, the results are presented as four independent, but complementary chapters framed as scientific articles. The first chapter presents a scoping review protocol that guided the literature review to identify studies on the impacts of urban agriculture on health and its determinants. The second chapter presents the results of the scoping review and identifies gaps in the literature on the impacts of urban agriculture. These gaps include a lack of comparative analysis and limitations on geographical scope regarding urban agriculture research. The third chapter attempts to fill these gaps by presenting a comparative analysis of the characteristics and motivations of the urban agriculture practitioners in Montreal (Canada) and Quito (Ecuador). The results of this study highlight similarities and contrasts in the motivations of urban agriculture practitioners in these two different contexts. Finally, the fourth chapter goes further to explore the role of urban agriculture and the motivations of practitioners in the space- to- place transformation of two deprived neighborhoods in Port-au-Prince (Haiti). Our research makes several theoretical, methodological, and practical contributions on urban agriculture and urban planning. It contributes to the discussions on the need to go beyond the North / South dichotomy regarding urban agriculture scientific research. For example, on the one hand, the systematic review highlights the food and non-food dimensions of urban agriculture independent of the socioeconomic context (Chapter 1). On the other hand, it underlines the fact that studies on urban agriculture of the Global South, particularly those of Sub-Saharan Africa tend to largely explore the food security questions instead of a holistic approach as it is the casein the Global North (Chapter 2). Furthermore, we show that in Montreal (Canada) or in Quito (Ecuador), the food function of the gardens, is a very important motivation for the urban agriculture practitioners. Moreover, beyond the food function, the quality of the foods, their significance to the one who planted them and their role in the construction of social connections, are complementary to the other functions of the gardens independently of the socioeconomic context (Chapter 3). Finally, we observe that the non-food dimensions of urban agriculture (transformation of deteriorated spaces, strengthening of social relations) as already accepted in the Global North, can also be relevant to the Haitian practitioners, to a level similar to that of food dimension (Chapter 4). Overall, the thesis findings suggest that urban agriculture is an important component for land use and urban planning projects and underline the need to continue research on individual motivations based on the socioeconomic contexts.
Ce dossier d'Habilitation à Diriger des Recherches comprend trois volumes : - Un résumé du parcours scientifique, présenté sous la forme d'un rapport d'activité, incluant les actions d'enseignement et la liste des productions bibliographiques, - Un recueil des publications les plus représentatives, présenté par thématique, - Une synthèse concernant la contribution des SIG à la connaissance et à la gestion de l'environnement littoral. Les éléments présentés dans cette synthèse sont les suivants. En 1992, la seconde Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED, Rio) mettait l'accent sur la dimension planétaire de nombreux phénomènes écologiques et sur la nécessité d'en accroître la connaissance, d'améliorer la gestion des ressources et d'assurer la protection de l'environnement notamment contre les risques naturels et technologiques. Les zones côtières étaient alors reconnues comme des espaces extrêmement sensibles où les effets perturbateurs de l'homme sont parfois irréversibles, à l'image des pays en voie de développement où les littoraux subissent depuis quelques années un accroissement rapide de la population provoquant des mutations territoriales de grande ampleur. Cette conférence réaffirmait de ce fait l'intérêt du concept de « gestion intégrée des zones côtières » proposé au début des années 1970 par la Convention de Ramsar et l'US Coastal Zone Management Act, qui exprime le besoin d'agir collectivement sur les processus naturels et anthropiques susceptibles de menacer le maintien durable de la qualité de l'environnement et des activités qui s'y déroulent. Mais comment gérer cet espace complexe sans une connaissance approfondie de son fonctionnement et de son évolution ? C'est à ce niveau que la contribution des scientifiques peut s'exprimer. En effet, le fonctionnement de la zone côtière repose sur une multitude de variables physiques, naturelles et socio-économiques en interaction, agissant sur une gamme scalaire et temporelle relativement large et dont la compréhension implique de multiples compétences scientifiques. Ce contexte pluridisciplinaire ne facilite pas la production d'une vision synthétique des processus, puisque les disciplines académiques fournissent souvent des points de vue différents d'une même réalité. De plus, il nécessite la mise en œuvre de méthodes et d'outils technologiques adaptés au stockage, à l'analyse et à la représentation de données de source et de nature diverses. L'ensemble de ces contraintes pourrait être en partie à l'origine de l'intérêt tardif de la communauté scientifique pour les zones côtières. En effet, il ne s'est développé qu'à partir des années 1980, comme l'atteste la mise en place de programmes et de réseaux de recherche nationaux et internationaux. Cependant, malgré des résultats scientifiques importants notamment sur l'approche théorique de la gestion de la zone côtière, la difficulté à développer l'ouverture pluridisciplinaire nécessaire persiste. La complexité des processus en cause, l'éparpillement des compétences et des données dans un vaste champ disciplinaire et dans de multiples institutions, en sont en grande partie responsables. Si on se réfère à l'expérience internationale dans ce domaine, il semble acquis que les avancées les plus significatives concernant la prise en compte des conditions écologiques se sont notamment appuyées sur les systèmes d'information géographique (SIG). Outils scientifiques et techniques, ils établissent un lien tangible entre les différents compartiments du système étudié et synthétisent l'ensemble des progrès conceptuels et techniques réalisé dans le domaine de l'information géographique. Par leurs capacités de stockage, d'analyse et de représentation de l'information spatialisée, ils concourent à améliorer la connaissance du fonctionnement global des écosystèmes et contribuent aux réflexions des décideurs. Utilisés en synergie avec la télédétection et la géodésie spatiale, actuellement en plein essor, ils peuvent offrir un certain nombre d'atouts dans trois domaines d'application : l'aménagement et la gestion des territoires, l'appui à la recherche et au développement, et la planification des activités. Néanmoins, il apparaît après une décennie d'utilisation dans différents domaines d'application que les conditions du succès de leur mise en œuvre sont dépendantes non seulement de paramètres techniques et économiques, mais aussi sociaux, organisationnels et spatiaux. La première partie de cette synthèse pose le contexte géographique et méthodologique dans lequel s'inscrivent les applications géomatiques développées en mer d'Iroise et pour lesquelles des perspectives de recherche sont envisagées. Elle aborde différentes notions et propose un état de l'art concernant l'environnement littoral, les principes de gestion intégrée des zones côtières et les systèmes d'information géographique. L'environnement littoral est présenté dans ses limites géographiques et ses composantes thématiques comme un espace sensible et complexe où différents paramètres interférent, justifiant l'intérêt d'une multitude d'acteurs. L'attrait des sociétés humaines pour cet espace d'une grande richesse entraîne une pression sur la ressource et des conflits d'usage que la gestion intégrée de la zone côtière se propose de résoudre. Ce concept qui s'est développé depuis les années 1970 s'exprime par différentes actions politiques et scientifiques. Néanmoins, il apparaît que cet intérêt récent d'une communauté internationale composite se traduit par des visions et des approches différentes qu'il est parfois difficile de concilier dans le contexte pluridisciplinaire inhérent à la mise en œuvre d'un projet de gestion intégrée. C'est à ce niveau que l'utilisation des méthodes géomatiques peut contribuer à développer une approche territoriale et écosystémique de la zone côtière. Les systèmes d'information géographique sont présentés selon différents points de vue qui leur attribuent communément un rôle déterminant dans la gestion, l'analyse et la représentation de l'information géographique et dans l'aide à la décision qu'ils peuvent procurer. Leurs apports aux sciences environnementales et comme support à la gestion des territoires sont discutés. S'ils produisent des résultats intéressants dans différents domaines, il apparaît qu'ils sont encore peu utilisés sur le littoral et encore moins dans des projets finalisés basés sur des approches pluridisciplinaires. La seconde partie de ce mémoire décrit les composantes et les applications d'un SIG consacré aux espaces littoraux de la mer d'Iroise, développé depuis une dizaine d'années dans un laboratoire universitaire. Il est mis en œuvre avec deux objectifs complémentaires. Le premier est de contribuer aux recherches menées sur le fonctionnement et l'évolution d'un écosystème complexe, et le second est de procurer aux gestionnaires des éléments concrets permettant de faciliter leurs prises de décision. Ce système d'information géographique offre une plate-forme d'informations géospatiales suffisamment riche des points de vue thématique, temporel et scalaire, pour permettre la mise en œuvre de diverses applications scientifiques en relation étroite avec des objectifs de gestion de l'environnement. Afin d'illustrer les possibilités du système, trois applications menées selon une approche écosystémique sont présentées. L'analyse des changements d'occupation et d'utilisation des sols d'une île habitée est réalisée selon les perspectives scientifiques du programme international « Land Use and Land Cover Changes » de l'IGBP (International Geosphere Biosphere Program). Elle synthétise les changements territoriaux intervenus depuis 1844 sur l'île d'Ouessant, met en évidence le rôle actuel d'une activité traditionnelle, l'élevage du mouton, dans l'entretien des milieux semi-naturels et propose des scénarios prospectifs d'évolution de la végétation en relation avec différentes hypothèses de développement du cheptel ovin. Concernant l'étude des dynamiques de la végétation des îlots marins protégés, la démarche vise à proposer une méthode d'évaluation des changements du tapis végétal afin de procurer un outil synthétique aux gestionnaires, pouvant servir à l'élaboration de comparaisons entre différents sites d'un réseau d'espaces protégés, au niveau national. Les résultats acquis sur un ensemble représentatif d'îlots marins en réserve, mettent spatialement en évidence les changements intervenus en une décennie, en relation avec différents facteurs anthropo-zoogènes, et fournissent une évaluation synthétique des dynamiques en cours, à l'échelle du réseau. L'habitat d'une espèce marine d'intérêt patrimonial est étudié dans le cadre du projet européen « Tursiops, réseau atlantique des grands dauphins côtiers ». En dépit du peu d'informations environnementales disponibles, la recherche menée en mer d'Iroise permet de préciser les caractéristiques physiques du domaine vital des animaux, de réaliser une synthèse de la morphologie des fonds sous-marins susceptibles d'expliquer la distribution des groupes résidant et de proposer une approche par modélisation de l'habitat potentiel. Au vu des résultats présentés, la démarche géomatique entreprise au sujet de la mer d'Iroise paraît fructueuse tant dans le domaine de la connaissance du fonctionnement et de l'évolution de l'écosystème que dans celui de l'aide à la gestion de la zone côtière. Néanmoins, il apparaît que l'utilisation du système est limitée sur certaines problématiques du fait de l'indisponibilité de nombreuses données et de méthodes d'analyse peu adaptées à l'étude de certains processus environnementaux. La troisième partie de ce mémoire dresse un constat critique de l'apport et des limites du SIG mis en place en termes d'état des connaissances, d'analyse des processus et d'aide à la gestion. Les nouvelles méthodes géomatiques d'acquisition de données à haute résolution spatiale ainsi que le couplage des systèmes d'information géographique avec des plates-formes de modélisation sont présentés comme des perspectives méthodologiques prometteuses en vue du suivi à long terme et de la représentation des processus dynamiques. Ces méthodologies seront appliquées aux recherches en cours sur la zone côtière finistérienne. En outre, il apparaît que le SIG mis en œuvre, s'il veut répondre aux objectifs de compréhension du fonctionnement de l'écosystème et d'aide à la gestion intégrée, fixés au préalable, doit s'intégrer à un outil pluridisciplinaire fondé sur des méthodes complémentaires. Dans un tel dispositif, la télédétection permettrait d'alimenter les bases d'information géographique par des variables pertinentes, relatives notamment au milieu marin, en complément des échantillons acquis in situ et des bases de données existantes. Celles-ci seraient utilisées pour calibrer et valider les modèles qui seraient utilisés pour explorer la dynamique de l'écosystème et quantifier les processus en intégrant une large part des interactions entre les différents facteurs. En permettant leur organisation en un système cohérent, le SIG offrirait les moyens de coupler efficacement les données acquises par ces différentes méthodes et fournirait des outils d'analyse spatiale et de représentation. Enfin, des interfaces et des modules spécialisés d'aide à la décision compléteraient le système de manière à en faciliter l'accès à différents niveaux d'utilisation et à le rendre opérationnel dans le contexte d'une gestion intégrée de la zone côtière finistérienne. Concernant l'environnement littoral de la mer d'Iroise, la nécessité de disposer d'un outil fédérateur susceptible de rassembler différentes composantes du système et donc des compétences et des points de vue variés, ainsi que des méthodes d'analyse et de représentation efficaces est apparue voici une dizaine d'années. A cette époque, les méthodes géospatiales de fourniture et de traitement de données telles que les SIG, la télédétection, l'analyse spatiale, la modélisation s'imposaient comme un formidable potentiel pour l'étude des changements par leur capacité à fournir des éléments de réflexion et de synthèse. L'appropriation de cette nouvelle technologie par les géographes s'est fondée sur des bases théoriques rigoureuses, originales et somme toute attractives pour un bon nombre d'acteurs, praticiens ou théoriciens de l'environnement s'intéressant aux problématiques d'une zone côtière exemplaire, de par ses caractéristiques et ses évolutions. La problématique globale s'est donc nourrie d'approches spécifiques illustrant quelques facettes de la complexité de la zone côtière. La démarche écosystémique qu'elles sous-tendent s'inscrit dans une triple perspective spatiale, temporelle et pluridisciplinaire. Si ces deux premières composantes relèvent sans aucun doute de la pratique traditionnelle en Sciences Humaines, la connotation pluridisciplinaire des recherches menées est plus actuelle. De fait, l'évolution de la pratique scientifique combinée à l'étude d'un espace complexe d'interfaces géographiques implique nécessairement de positionner la réflexion aux marges de différentes disciplines qui deviennent alors complémentaires. On atteint ainsi une conception transversale de la recherche, aux limites des champs académiques traditionnels, où les Sciences de l'Homme et de la Société peuvent occuper une place à part entière aux côtés des Sciences de la Vie, des Sciences de l'Univers et des Sciences de l'Information et de la Communication.
Ce dossier d'Habilitation à Diriger des Recherches comprend trois volumes : - Un résumé du parcours scientifique, présenté sous la forme d'un rapport d'activité, incluant les actions d'enseignement et la liste des productions bibliographiques, - Un recueil des publications les plus représentatives, présenté par thématique, - Une synthèse concernant la contribution des SIG à la connaissance et à la gestion de l'environnement littoral. Les éléments présentés dans cette synthèse sont les suivants. En 1992, la seconde Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED, Rio) mettait l'accent sur la dimension planétaire de nombreux phénomènes écologiques et sur la nécessité d'en accroître la connaissance, d'améliorer la gestion des ressources et d'assurer la protection de l'environnement notamment contre les risques naturels et technologiques. Les zones côtières étaient alors reconnues comme des espaces extrêmement sensibles où les effets perturbateurs de l'homme sont parfois irréversibles, à l'image des pays en voie de développement où les littoraux subissent depuis quelques années un accroissement rapide de la population provoquant des mutations territoriales de grande ampleur. Cette conférence réaffirmait de ce fait l'intérêt du concept de « gestion intégrée des zones côtières » proposé au début des années 1970 par la Convention de Ramsar et l'US Coastal Zone Management Act, qui exprime le besoin d'agir collectivement sur les processus naturels et anthropiques susceptibles de menacer le maintien durable de la qualité de l'environnement et des activités qui s'y déroulent. Mais comment gérer cet espace complexe sans une connaissance approfondie de son fonctionnement et de son évolution ? C'est à ce niveau que la contribution des scientifiques peut s'exprimer. En effet, le fonctionnement de la zone côtière repose sur une multitude de variables physiques, naturelles et socio-économiques en interaction, agissant sur une gamme scalaire et temporelle relativement large et dont la compréhension implique de multiples compétences scientifiques. Ce contexte pluridisciplinaire ne facilite pas la production d'une vision synthétique des processus, puisque les disciplines académiques fournissent souvent des points de vue différents d'une même réalité. De plus, il nécessite la mise en œuvre de méthodes et d'outils technologiques adaptés au stockage, à l'analyse et à la représentation de données de source et de nature diverses. L'ensemble de ces contraintes pourrait être en partie à l'origine de l'intérêt tardif de la communauté scientifique pour les zones côtières. En effet, il ne s'est développé qu'à partir des années 1980, comme l'atteste la mise en place de programmes et de réseaux de recherche nationaux et internationaux. Cependant, malgré des résultats scientifiques importants notamment sur l'approche théorique de la gestion de la zone côtière, la difficulté à développer l'ouverture pluridisciplinaire nécessaire persiste. La complexité des processus en cause, l'éparpillement des compétences et des données dans un vaste champ disciplinaire et dans de multiples institutions, en sont en grande partie responsables. Si on se réfère à l'expérience internationale dans ce domaine, il semble acquis que les avancées les plus significatives concernant la prise en compte des conditions écologiques se sont notamment appuyées sur les systèmes d'information géographique (SIG). Outils scientifiques et techniques, ils établissent un lien tangible entre les différents compartiments du système étudié et synthétisent l'ensemble des progrès conceptuels et techniques réalisé dans le domaine de l'information géographique. Par leurs capacités de stockage, d'analyse et de représentation de l'information spatialisée, ils concourent à améliorer la connaissance du fonctionnement global des écosystèmes et contribuent aux réflexions des décideurs. Utilisés en synergie avec la télédétection et la géodésie spatiale, actuellement en plein essor, ils peuvent offrir un certain nombre d'atouts dans trois domaines d'application : l'aménagement et la gestion des territoires, l'appui à la recherche et au développement, et la planification des activités. Néanmoins, il apparaît après une décennie d'utilisation dans différents domaines d'application que les conditions du succès de leur mise en œuvre sont dépendantes non seulement de paramètres techniques et économiques, mais aussi sociaux, organisationnels et spatiaux. La première partie de cette synthèse pose le contexte géographique et méthodologique dans lequel s'inscrivent les applications géomatiques développées en mer d'Iroise et pour lesquelles des perspectives de recherche sont envisagées. Elle aborde différentes notions et propose un état de l'art concernant l'environnement littoral, les principes de gestion intégrée des zones côtières et les systèmes d'information géographique. L'environnement littoral est présenté dans ses limites géographiques et ses composantes thématiques comme un espace sensible et complexe où différents paramètres interférent, justifiant l'intérêt d'une multitude d'acteurs. L'attrait des sociétés humaines pour cet espace d'une grande richesse entraîne une pression sur la ressource et des conflits d'usage que la gestion intégrée de la zone côtière se propose de résoudre. Ce concept qui s'est développé depuis les années 1970 s'exprime par différentes actions politiques et scientifiques. Néanmoins, il apparaît que cet intérêt récent d'une communauté internationale composite se traduit par des visions et des approches différentes qu'il est parfois difficile de concilier dans le contexte pluridisciplinaire inhérent à la mise en œuvre d'un projet de gestion intégrée. C'est à ce niveau que l'utilisation des méthodes géomatiques peut contribuer à développer une approche territoriale et écosystémique de la zone côtière. Les systèmes d'information géographique sont présentés selon différents points de vue qui leur attribuent communément un rôle déterminant dans la gestion, l'analyse et la représentation de l'information géographique et dans l'aide à la décision qu'ils peuvent procurer. Leurs apports aux sciences environnementales et comme support à la gestion des territoires sont discutés. S'ils produisent des résultats intéressants dans différents domaines, il apparaît qu'ils sont encore peu utilisés sur le littoral et encore moins dans des projets finalisés basés sur des approches pluridisciplinaires. La seconde partie de ce mémoire décrit les composantes et les applications d'un SIG consacré aux espaces littoraux de la mer d'Iroise, développé depuis une dizaine d'années dans un laboratoire universitaire. Il est mis en œuvre avec deux objectifs complémentaires. Le premier est de contribuer aux recherches menées sur le fonctionnement et l'évolution d'un écosystème complexe, et le second est de procurer aux gestionnaires des éléments concrets permettant de faciliter leurs prises de décision. Ce système d'information géographique offre une plate-forme d'informations géospatiales suffisamment riche des points de vue thématique, temporel et scalaire, pour permettre la mise en œuvre de diverses applications scientifiques en relation étroite avec des objectifs de gestion de l'environnement. Afin d'illustrer les possibilités du système, trois applications menées selon une approche écosystémique sont présentées. L'analyse des changements d'occupation et d'utilisation des sols d'une île habitée est réalisée selon les perspectives scientifiques du programme international « Land Use and Land Cover Changes » de l'IGBP (International Geosphere Biosphere Program). Elle synthétise les changements territoriaux intervenus depuis 1844 sur l'île d'Ouessant, met en évidence le rôle actuel d'une activité traditionnelle, l'élevage du mouton, dans l'entretien des milieux semi-naturels et propose des scénarios prospectifs d'évolution de la végétation en relation avec différentes hypothèses de développement du cheptel ovin. Concernant l'étude des dynamiques de la végétation des îlots marins protégés, la démarche vise à proposer une méthode d'évaluation des changements du tapis végétal afin de procurer un outil synthétique aux gestionnaires, pouvant servir à l'élaboration de comparaisons entre différents sites d'un réseau d'espaces protégés, au niveau national. Les résultats acquis sur un ensemble représentatif d'îlots marins en réserve, mettent spatialement en évidence les changements intervenus en une décennie, en relation avec différents facteurs anthropo-zoogènes, et fournissent une évaluation synthétique des dynamiques en cours, à l'échelle du réseau. L'habitat d'une espèce marine d'intérêt patrimonial est étudié dans le cadre du projet européen « Tursiops, réseau atlantique des grands dauphins côtiers ». En dépit du peu d'informations environnementales disponibles, la recherche menée en mer d'Iroise permet de préciser les caractéristiques physiques du domaine vital des animaux, de réaliser une synthèse de la morphologie des fonds sous-marins susceptibles d'expliquer la distribution des groupes résidant et de proposer une approche par modélisation de l'habitat potentiel. Au vu des résultats présentés, la démarche géomatique entreprise au sujet de la mer d'Iroise paraît fructueuse tant dans le domaine de la connaissance du fonctionnement et de l'évolution de l'écosystème que dans celui de l'aide à la gestion de la zone côtière. Néanmoins, il apparaît que l'utilisation du système est limitée sur certaines problématiques du fait de l'indisponibilité de nombreuses données et de méthodes d'analyse peu adaptées à l'étude de certains processus environnementaux. La troisième partie de ce mémoire dresse un constat critique de l'apport et des limites du SIG mis en place en termes d'état des connaissances, d'analyse des processus et d'aide à la gestion. Les nouvelles méthodes géomatiques d'acquisition de données à haute résolution spatiale ainsi que le couplage des systèmes d'information géographique avec des plates-formes de modélisation sont présentés comme des perspectives méthodologiques prometteuses en vue du suivi à long terme et de la représentation des processus dynamiques. Ces méthodologies seront appliquées aux recherches en cours sur la zone côtière finistérienne. En outre, il apparaît que le SIG mis en œuvre, s'il veut répondre aux objectifs de compréhension du fonctionnement de l'écosystème et d'aide à la gestion intégrée, fixés au préalable, doit s'intégrer à un outil pluridisciplinaire fondé sur des méthodes complémentaires. Dans un tel dispositif, la télédétection permettrait d'alimenter les bases d'information géographique par des variables pertinentes, relatives notamment au milieu marin, en complément des échantillons acquis in situ et des bases de données existantes. Celles-ci seraient utilisées pour calibrer et valider les modèles qui seraient utilisés pour explorer la dynamique de l'écosystème et quantifier les processus en intégrant une large part des interactions entre les différents facteurs. En permettant leur organisation en un système cohérent, le SIG offrirait les moyens de coupler efficacement les données acquises par ces différentes méthodes et fournirait des outils d'analyse spatiale et de représentation. Enfin, des interfaces et des modules spécialisés d'aide à la décision compléteraient le système de manière à en faciliter l'accès à différents niveaux d'utilisation et à le rendre opérationnel dans le contexte d'une gestion intégrée de la zone côtière finistérienne. Concernant l'environnement littoral de la mer d'Iroise, la nécessité de disposer d'un outil fédérateur susceptible de rassembler différentes composantes du système et donc des compétences et des points de vue variés, ainsi que des méthodes d'analyse et de représentation efficaces est apparue voici une dizaine d'années. A cette époque, les méthodes géospatiales de fourniture et de traitement de données telles que les SIG, la télédétection, l'analyse spatiale, la modélisation s'imposaient comme un formidable potentiel pour l'étude des changements par leur capacité à fournir des éléments de réflexion et de synthèse. L'appropriation de cette nouvelle technologie par les géographes s'est fondée sur des bases théoriques rigoureuses, originales et somme toute attractives pour un bon nombre d'acteurs, praticiens ou théoriciens de l'environnement s'intéressant aux problématiques d'une zone côtière exemplaire, de par ses caractéristiques et ses évolutions. La problématique globale s'est donc nourrie d'approches spécifiques illustrant quelques facettes de la complexité de la zone côtière. La démarche écosystémique qu'elles sous-tendent s'inscrit dans une triple perspective spatiale, temporelle et pluridisciplinaire. Si ces deux premières composantes relèvent sans aucun doute de la pratique traditionnelle en Sciences Humaines, la connotation pluridisciplinaire des recherches menées est plus actuelle. De fait, l'évolution de la pratique scientifique combinée à l'étude d'un espace complexe d'interfaces géographiques implique nécessairement de positionner la réflexion aux marges de différentes disciplines qui deviennent alors complémentaires. On atteint ainsi une conception transversale de la recherche, aux limites des champs académiques traditionnels, où les Sciences de l'Homme et de la Société peuvent occuper une place à part entière aux côtés des Sciences de la Vie, des Sciences de l'Univers et des Sciences de l'Information et de la Communication.
Ce dossier d'Habilitation à Diriger des Recherches comprend trois volumes : - Un résumé du parcours scientifique, présenté sous la forme d'un rapport d'activité, incluant les actions d'enseignement et la liste des productions bibliographiques, - Un recueil des publications les plus représentatives, présenté par thématique, - Une synthèse concernant la contribution des SIG à la connaissance et à la gestion de l'environnement littoral. Les éléments présentés dans cette synthèse sont les suivants. En 1992, la seconde Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement (CNUED, Rio) mettait l'accent sur la dimension planétaire de nombreux phénomènes écologiques et sur la nécessité d'en accroître la connaissance, d'améliorer la gestion des ressources et d'assurer la protection de l'environnement notamment contre les risques naturels et technologiques. Les zones côtières étaient alors reconnues comme des espaces extrêmement sensibles où les effets perturbateurs de l'homme sont parfois irréversibles, à l'image des pays en voie de développement où les littoraux subissent depuis quelques années un accroissement rapide de la population provoquant des mutations territoriales de grande ampleur. Cette conférence réaffirmait de ce fait l'intérêt du concept de « gestion intégrée des zones côtières » proposé au début des années 1970 par la Convention de Ramsar et l'US Coastal Zone Management Act, qui exprime le besoin d'agir collectivement sur les processus naturels et anthropiques susceptibles de menacer le maintien durable de la qualité de l'environnement et des activités qui s'y déroulent. Mais comment gérer cet espace complexe sans une connaissance approfondie de son fonctionnement et de son évolution ? C'est à ce niveau que la contribution des scientifiques peut s'exprimer. En effet, le fonctionnement de la zone côtière repose sur une multitude de variables physiques, naturelles et socio-économiques en interaction, agissant sur une gamme scalaire et temporelle relativement large et dont la compréhension implique de multiples compétences scientifiques. Ce contexte pluridisciplinaire ne facilite pas la production d'une vision synthétique des processus, puisque les disciplines académiques fournissent souvent des points de vue différents d'une même réalité. De plus, il nécessite la mise en œuvre de méthodes et d'outils technologiques adaptés au stockage, à l'analyse et à la représentation de données de source et de nature diverses. L'ensemble de ces contraintes pourrait être en partie à l'origine de l'intérêt tardif de la communauté scientifique pour les zones côtières. En effet, il ne s'est développé qu'à partir des années 1980, comme l'atteste la mise en place de programmes et de réseaux de recherche nationaux et internationaux. Cependant, malgré des résultats scientifiques importants notamment sur l'approche théorique de la gestion de la zone côtière, la difficulté à développer l'ouverture pluridisciplinaire nécessaire persiste. La complexité des processus en cause, l'éparpillement des compétences et des données dans un vaste champ disciplinaire et dans de multiples institutions, en sont en grande partie responsables. Si on se réfère à l'expérience internationale dans ce domaine, il semble acquis que les avancées les plus significatives concernant la prise en compte des conditions écologiques se sont notamment appuyées sur les systèmes d'information géographique (SIG). Outils scientifiques et techniques, ils établissent un lien tangible entre les différents compartiments du système étudié et synthétisent l'ensemble des progrès conceptuels et techniques réalisé dans le domaine de l'information géographique. Par leurs capacités de stockage, d'analyse et de représentation de l'information spatialisée, ils concourent à améliorer la connaissance du fonctionnement global des écosystèmes et contribuent aux réflexions des décideurs. Utilisés en synergie avec la télédétection et la géodésie spatiale, actuellement en plein essor, ils peuvent offrir un certain nombre d'atouts dans trois domaines d'application : l'aménagement et la gestion des territoires, l'appui à la recherche et au développement, et la planification des activités. Néanmoins, il apparaît après une décennie d'utilisation dans différents domaines d'application que les conditions du succès de leur mise en œuvre sont dépendantes non seulement de paramètres techniques et économiques, mais aussi sociaux, organisationnels et spatiaux. La première partie de cette synthèse pose le contexte géographique et méthodologique dans lequel s'inscrivent les applications géomatiques développées en mer d'Iroise et pour lesquelles des perspectives de recherche sont envisagées. Elle aborde différentes notions et propose un état de l'art concernant l'environnement littoral, les principes de gestion intégrée des zones côtières et les systèmes d'information géographique. L'environnement littoral est présenté dans ses limites géographiques et ses composantes thématiques comme un espace sensible et complexe où différents paramètres interférent, justifiant l'intérêt d'une multitude d'acteurs. L'attrait des sociétés humaines pour cet espace d'une grande richesse entraîne une pression sur la ressource et des conflits d'usage que la gestion intégrée de la zone côtière se propose de résoudre. Ce concept qui s'est développé depuis les années 1970 s'exprime par différentes actions politiques et scientifiques. Néanmoins, il apparaît que cet intérêt récent d'une communauté internationale composite se traduit par des visions et des approches différentes qu'il est parfois difficile de concilier dans le contexte pluridisciplinaire inhérent à la mise en œuvre d'un projet de gestion intégrée. C'est à ce niveau que l'utilisation des méthodes géomatiques peut contribuer à développer une approche territoriale et écosystémique de la zone côtière. Les systèmes d'information géographique sont présentés selon différents points de vue qui leur attribuent communément un rôle déterminant dans la gestion, l'analyse et la représentation de l'information géographique et dans l'aide à la décision qu'ils peuvent procurer. Leurs apports aux sciences environnementales et comme support à la gestion des territoires sont discutés. S'ils produisent des résultats intéressants dans différents domaines, il apparaît qu'ils sont encore peu utilisés sur le littoral et encore moins dans des projets finalisés basés sur des approches pluridisciplinaires. La seconde partie de ce mémoire décrit les composantes et les applications d'un SIG consacré aux espaces littoraux de la mer d'Iroise, développé depuis une dizaine d'années dans un laboratoire universitaire. Il est mis en œuvre avec deux objectifs complémentaires. Le premier est de contribuer aux recherches menées sur le fonctionnement et l'évolution d'un écosystème complexe, et le second est de procurer aux gestionnaires des éléments concrets permettant de faciliter leurs prises de décision. Ce système d'information géographique offre une plate-forme d'informations géospatiales suffisamment riche des points de vue thématique, temporel et scalaire, pour permettre la mise en œuvre de diverses applications scientifiques en relation étroite avec des objectifs de gestion de l'environnement. Afin d'illustrer les possibilités du système, trois applications menées selon une approche écosystémique sont présentées. L'analyse des changements d'occupation et d'utilisation des sols d'une île habitée est réalisée selon les perspectives scientifiques du programme international « Land Use and Land Cover Changes » de l'IGBP (International Geosphere Biosphere Program). Elle synthétise les changements territoriaux intervenus depuis 1844 sur l'île d'Ouessant, met en évidence le rôle actuel d'une activité traditionnelle, l'élevage du mouton, dans l'entretien des milieux semi-naturels et propose des scénarios prospectifs d'évolution de la végétation en relation avec différentes hypothèses de développement du cheptel ovin. Concernant l'étude des dynamiques de la végétation des îlots marins protégés, la démarche vise à proposer une méthode d'évaluation des changements du tapis végétal afin de procurer un outil synthétique aux gestionnaires, pouvant servir à l'élaboration de comparaisons entre différents sites d'un réseau d'espaces protégés, au niveau national. Les résultats acquis sur un ensemble représentatif d'îlots marins en réserve, mettent spatialement en évidence les changements intervenus en une décennie, en relation avec différents facteurs anthropo-zoogènes, et fournissent une évaluation synthétique des dynamiques en cours, à l'échelle du réseau. L'habitat d'une espèce marine d'intérêt patrimonial est étudié dans le cadre du projet européen « Tursiops, réseau atlantique des grands dauphins côtiers ». En dépit du peu d'informations environnementales disponibles, la recherche menée en mer d'Iroise permet de préciser les caractéristiques physiques du domaine vital des animaux, de réaliser une synthèse de la morphologie des fonds sous-marins susceptibles d'expliquer la distribution des groupes résidant et de proposer une approche par modélisation de l'habitat potentiel. Au vu des résultats présentés, la démarche géomatique entreprise au sujet de la mer d'Iroise paraît fructueuse tant dans le domaine de la connaissance du fonctionnement et de l'évolution de l'écosystème que dans celui de l'aide à la gestion de la zone côtière. Néanmoins, il apparaît que l'utilisation du système est limitée sur certaines problématiques du fait de l'indisponibilité de nombreuses données et de méthodes d'analyse peu adaptées à l'étude de certains processus environnementaux. La troisième partie de ce mémoire dresse un constat critique de l'apport et des limites du SIG mis en place en termes d'état des connaissances, d'analyse des processus et d'aide à la gestion. Les nouvelles méthodes géomatiques d'acquisition de données à haute résolution spatiale ainsi que le couplage des systèmes d'information géographique avec des plates-formes de modélisation sont présentés comme des perspectives méthodologiques prometteuses en vue du suivi à long terme et de la représentation des processus dynamiques. Ces méthodologies seront appliquées aux recherches en cours sur la zone côtière finistérienne. En outre, il apparaît que le SIG mis en œuvre, s'il veut répondre aux objectifs de compréhension du fonctionnement de l'écosystème et d'aide à la gestion intégrée, fixés au préalable, doit s'intégrer à un outil pluridisciplinaire fondé sur des méthodes complémentaires. Dans un tel dispositif, la télédétection permettrait d'alimenter les bases d'information géographique par des variables pertinentes, relatives notamment au milieu marin, en complément des échantillons acquis in situ et des bases de données existantes. Celles-ci seraient utilisées pour calibrer et valider les modèles qui seraient utilisés pour explorer la dynamique de l'écosystème et quantifier les processus en intégrant une large part des interactions entre les différents facteurs. En permettant leur organisation en un système cohérent, le SIG offrirait les moyens de coupler efficacement les données acquises par ces différentes méthodes et fournirait des outils d'analyse spatiale et de représentation. Enfin, des interfaces et des modules spécialisés d'aide à la décision compléteraient le système de manière à en faciliter l'accès à différents niveaux d'utilisation et à le rendre opérationnel dans le contexte d'une gestion intégrée de la zone côtière finistérienne. Concernant l'environnement littoral de la mer d'Iroise, la nécessité de disposer d'un outil fédérateur susceptible de rassembler différentes composantes du système et donc des compétences et des points de vue variés, ainsi que des méthodes d'analyse et de représentation efficaces est apparue voici une dizaine d'années. A cette époque, les méthodes géospatiales de fourniture et de traitement de données telles que les SIG, la télédétection, l'analyse spatiale, la modélisation s'imposaient comme un formidable potentiel pour l'étude des changements par leur capacité à fournir des éléments de réflexion et de synthèse. L'appropriation de cette nouvelle technologie par les géographes s'est fondée sur des bases théoriques rigoureuses, originales et somme toute attractives pour un bon nombre d'acteurs, praticiens ou théoriciens de l'environnement s'intéressant aux problématiques d'une zone côtière exemplaire, de par ses caractéristiques et ses évolutions. La problématique globale s'est donc nourrie d'approches spécifiques illustrant quelques facettes de la complexité de la zone côtière. La démarche écosystémique qu'elles sous-tendent s'inscrit dans une triple perspective spatiale, temporelle et pluridisciplinaire. Si ces deux premières composantes relèvent sans aucun doute de la pratique traditionnelle en Sciences Humaines, la connotation pluridisciplinaire des recherches menées est plus actuelle. De fait, l'évolution de la pratique scientifique combinée à l'étude d'un espace complexe d'interfaces géographiques implique nécessairement de positionner la réflexion aux marges de différentes disciplines qui deviennent alors complémentaires. On atteint ainsi une conception transversale de la recherche, aux limites des champs académiques traditionnels, où les Sciences de l'Homme et de la Société peuvent occuper une place à part entière aux côtés des Sciences de la Vie, des Sciences de l'Univers et des Sciences de l'Information et de la Communication.
If the expression new town is no longer in vogue in the discourse on urban policies ofwestern countries, the reverse is true in the case of countries with strong economic growth and/orthose called South countries. For twenty years, for reasons of various orders ads projects "new towns"are legion. In this profusion, Algeria and Morocco are no exception. In the mid-2000s, the moroccanministry for town planning and housing announced the implementation of a program of "new towns"cash fifteen projects including one called Tamansourt, located in the outskirts of Marrakech. InAlgeria, in 1987, the National planning scheme recommends the creation of new towns in the HautsPlateaux and South. Meanwhile, "new towns", local emanation are launched, that is the case of AliMendjeli, near Constantine. Starting from the premise that the concept of new town " exceeded ˮ, wequestion the reasons prompting the algerian and moroccan public action to still be seized . Why dogovernments continue to use this type of development policy? This first question leads to two othercomplementary policies: how are they conducted and what are their territorial effects ? According toour first hypothesis , the performative and iconic efficiencies that intellectual representation, overtheir feasibility that have guided these options. Our second hypothesis is that there was nocapitalization of foreign experiences in the context of redefining and adapting the concept. Studiedacting arrangements do not fall under the urban planning or urban planning project , this statement isour third hypothesis. Our fourth hypothesis is that these actions are vectors more or less powerfulreterritorialisation the outskirts of Constantine and Marrakech. It will check whether the emergenceof centralities and/or new urban margins is observable. We want to verify the idea of the existence ofa wide gap between the "new town" ideational , that the project leader, and the "new town" lived ,that is to say that the inhabitants of daily life. ; C'est depuis peu, selon une échelle de temps urbanistique, que les pouvoirs publics algériens et marocains ont engagé la réalisation de projets d'aménagement dits de « villes nouvelles », dans les périphéries de grandes villes maghrébines. C'est notamment le cas en Algérie, près de Constantine, avec le projet d'Ali Mendjeli lancé en 1993, et au Maroc avec celui de Tamansourt, amorcé en 2004 à proximité de Marrakech.Un bilan détaillé des publications scientifiques portant sur les divers essais d'application de ce type de politique menés ailleurs et antérieurement (Brésil, France, Grande Bretagne, Égypte, Finlande, Japon, ex-URSS, etc.), montre que la ville nouvelle, en tant qu'outil d'aménagement du territoire et d'urbanisme, est un objet polémique qui attise à la fois la critique et la fascination, une pratique urbanistique qui a ses tenants et ses opposants. Partant de cette observation notre thèse cherche à éclairer les motifs qui sous-tendent la mise en œuvre de telles politiques dans des territoires jusqu'alors non-concernés par la doxa ville nouvelle. À ce premier questionnement s'en ajoutent deux autres : selon quelles modalités sont menées ces politiques et quels sont leurs aboutissements territoriaux actuels ? Notre recherche doctorale permet de vérifier les hypothèses suivantes :1. Un usage éminemment performatif de la terminologie « ville nouvelle »Les projets d'aménagement d'Ali Mendjeli et de Tamansourt ont été officiellement labellisés « villes nouvelles » en vue de la charge symbolique et émotionnelle véhiculée par cette appellation et non pour le réalisme opérationnel afférant à un tel énoncé. Il est démontré que ces projets sont incompatibles avec l'idée communément admise, par les chercheurs et praticiens en urbanisme ou en aménagement du territoire, de ce qu'est une ville nouvelle – ce que, pour notre part, nous dénommons le concept de ville nouvelle. Si, toutefois, les actions spatiales étudiées peuvent correspondre à ce concept, c'est essentiellement à travers les discours de mise en valeur et de légitimation, autrement dit à travers la communication et le marketing de projet. La faiblesse des moyens financiers, institutionnels, économiques, législatifs et politiques développés par les gouvernements au regard de telles ambitions socio-spatiales, témoigne de cette inadéquation. Il ressort que ces « villes nouvelles » sont davantage guidées par des opportunismes fonciers et immobiliers.L'hypothèse d'un usage de ce terme plus pour sa forme que son contenu est validée par le vide théorique des options d'aménagement qui ont présidé à leur création. Il n'y a pas eu de capitalisation des expériences étrangères, ni dans la perspective d'actualiser un modèle opératoire ayant connu ses principaux développements entre les années 1950 et 1970, ni en vue d'une prise en compte des spécificités territoriales algériennes et marocaines quant à l'implémentation de tels projets. Il est mis en évidence l'insuffisance, tant quantitative que qualitative, des représentations conceptualisées consignées dans les documents spécifiquement consacrés aux projets (rapports, études de faisabilité).2. Des villes nouvelles en tant qu'aménagement hybrideLes modalités décisionnelles de ces projets, qu'elles concernent leur mise en œuvre ou leur maîtrise d'ouvrage, révèlent des permanences mais aussi des ruptures dans les logiques de l'action publique urbaine algérienne et marocaine. Bien qu'ils possèdent chacun leur singularité, les projets d'Ali Mendjeli et de Tamansourt s'inscrivent tous les deux dans une logique de projet. Ils ne relèvent pleinement ni de la planification urbaine, au sens d'un « urbanisme de plan-masse » (Lacaze, 1995), ni du projet urbain tel qu'on peut le connaître au nord de la Méditerranée. Toutefois, certaines composantes relatives à ces deux logiques sont employées par les porteurs des projets. C'est pourquoi nous qualifions les modalités d'agir qu'ils expriment d'« aménagement de l'entre-deux » ou encore d'aménagement hybride, au sens d'un aménagement qui « n'appartient à aucun type, genre, style particulier, [mais] est bizarrement composé d'éléments divers » (CNRTL, CNRS, 2014).3. Des projets vecteurs de reterritorialisation de périphéries de grandes villes maghrébinesLes effets territoriaux de ces projets sont multiples. En premier lieu, ils participent d'une redistribution spatiale de la population à l'échelle des agglomérations qui n'est pas anodine. Par ailleurs, ces politiques d'aménagement génèrent autant de nouvelles centralités que la relocalisation et la recomposition de nouvelles marges urbaines : des urbanités peinent à s'y développer.L'entrée par l'analyse de la reterritorialisation, en confrontant les villes nouvelles idéelles – pour ne pas dire « idéales » –, c'est-à-dire celles des porteurs de projets, et celles vécues, c'est-à-dire représentées, pratiquées et appropriées par certains de leurs habitants, met en évidence de fortes distorsions entre les deux. L'étude des espaces vécus de villes nouvelles réelles permet d'apprécier le passage de la performativité potentielle à la performance avérée ou la performativité réalisée effective (Lussault, 1997). Ces projets bouleversent de ce fait les territoires péri-urbains selon une acception politico-administrative. Ils mettent en question les modalités de gouvernance territoriale des espaces dans lesquels ils s'inscrivent à travers son caractère conflictuel.4. Des projets singuliers malgré un label communLes projets d'Ali Mendjeli et de Tamansourt, l'un algérien et l'autre marocain, concordent avec les trois propositions précédentes du fait de caractéristiques convergentes : dimension conflictuelle du projet durant toutes ses temporalités, conception évolutive, introduction dans les systèmes d'action d'acteurs privés, influence forte du pouvoir central et déconcentré, etc. Néanmoins, en dépit d'une appellation identique et de certaines composantes relativement similaires, ces projets présentent aussi des différences structurelles fondamentales. L'une des caractéristiques de cette thèse tient dans le fait de ne pas lisser ces contrastes, d'autant que ceux-ci ne vont pas à l'encontre des trois affirmations ci-dessus, mais permettent au contraire de les affiner.Ainsi, la thèse de l'aménagement hybride doit être pondérée dans la mesure où le cas marocain indique une plus grande inclination vers l'urbanisme de projet que l'algérien. Le contexte d'autorisation des projets indique que s'il est fait recours à l'urbanisme réglementaire, c'est pour l'essentiel à des fins de justification et/ou de légitimation du projet. L'utilisation des plans est révélatrice d'un usage de la logique d'urbanisme de projet loin d'être consommé. Le rôle toujours prédominant des acteurs déconcentrés et non décentralisés, plus précisément des walis, l'atteste aussi. Toutefois, le canal d'autorisation du projet de Tamansourt, qui dénote un caractère essentiellement commercial et d'investissement, s'approche d'une certaine définition du projet urbain. La « ville nouvelle » de Tamansourt peut être considérée comme un ensemble résidentiel à vendre qui s'insère dans une démarche économique libérale. En outre, l'ouverture significative de la maîtrise d'ouvrage de la ville nouvelle marocaine, via des partenariats public-privé, à des promoteurs immobiliers d'envergure nationale voire internationale, est un indicateur supplémentaire d'une démarche s'inscrivant dans une logique de projet. De plus, toujours pour ce cas, la mise en image très soutenue de l'action, dans des visées de valorisation et de communication, l'asseoit d'avantage dans cette logique. Ainsi, et toujours plus particulièrement pour le cas de Tamansourt, nos analyses confirment l'une des propositions du programme de recherche « Faire la ville en périphérie(s) ? au Maghreb » (Signoles [dir.], 2006-2009), selon laquelle : « Si on prend en considération l'importance attribuée à la médiatisation des mégaprojets maghrébins, leur mise en image peut se substituer carrément au projet lui-même. […] Peut se créer ainsi une sorte d'effet mirage des grands projets des métropoles maghrébines du XXIe siècle, lesquelles semblent s'engouffrer dans une voie où la confusion risque de s'établir entre les possibilités réelles et concrètes d'aménagement et le rêve virtuel des images en 3D ». À défaut de ville-mirage, la ville nouvelle de Tamansourt est dénommée ville-fantôme par une partie de ses habitants…10L'état de territorialisation des projets présente aussi des différences. Il ressort que l'espace d'Ali Mendjeli s'est constitué en plusieurs étapes qui ont vu se succéder différents processus : marginalisation-démarginalisation-développement de centralités-émergence d'urbanités. Mais au bout du compte, en 2014, la ville nouvelle d'Ali Mendjeli possède une réalité urbaine certaine, ce qui n'est pas le cas de celle de Tamansourt, laquelle constitue plutôt une nouvelle marge périphérique de Marrakech. Si le facteur temporel, c'est-à-dire le décalage de dix années qui sépare le lancement de chacun des deux projets, peut expliquer en partie cette différence, d'autres facteurs interviennent : l'économie de rente permet à l'État algérien de subventionner la production de logements sociaux en très grand nombre, ainsi que la réalisation d'équipements – dont certains de rayonnement régional, voire national –, ce qui contribue efficacement à l'attractivité de la ville nouvelle d'Ali Mendjeli, au développement de sentiments d'appartenances territoriales ainsi qu'à la cristallisation d'urbanités d'un ordre nouveau, ces deux caractéristiques n'étant pas sans rappeler l'idée de ville émergente (Chalas, 1997).5 D'un point de vue méthodologique, l'une des ambitions de cette thèse réside dans sa manière d'envisager la comparaison. A priori, les projets d'Ali Mendjeli et de Tamansourt disposent de caractéristiques communes : localisation dans la périphérie d'une métropole régionale intérieure maghrébine, qualification homonyme, projections. Toutefois, des différences tant contextuelles et substantielles ont été anticipées : économie de rente fortement centralisée versus économie libérale, concentration du pouvoir politique versus mouvement de décentralisation, etc. Cela nous a conduit à mener une forme de regard croisé, plus qu'une comparaison stricto sensu, c'est-à-dire termes à termes. Notre approche ressort d'une mise en perspective de la déconstruction et des effets territoriaux de ces actions d'aménagement. En fonction d'entrées analytiques communes (genèse, maitrise d'ouvrage urbaines, effets territoriaux), le cas de Tamansourt éclaire d'avantage celui d'Ali Mendjeli et inversement : « Il s'agit de procéder à une réflexion qui va et vient de l'un à l'autre » (Gervais-Lambony, 2003).6 Privilégiant une démarche pragmatique et critique, s'appuyant sur des données qualitatives, ce travail mobilise les outils théoriques du système d'action (Crozier, Friedberg, 1977), de la justification (Boltanski, Thévenot, 1991), de la sociologie de l'émancipation (Boltanski, 2009) et de la géographie sociale (Di Méo, 1991). Les méthodes d'enquêtes employées comprennent de nombreuses observations in situ échelonnées entre 2007 et 2010 ; une centaine entretiens semi-directifs avec des acteurs variés (opérateurs public de l'habitat régionaux, collectivités locales, services déconcentrés, départements ministériels, habitants) ; la collecte de documents de types divers (études d'aménagement et documents de planification, rapports et notes internes, contrats de PPP, plans, cartes schémas, plaquettes promotionnelles, etc.). Enfin nos résultats s'appuient sur des séjours qui m'ont conduit à résider plus d'un mois dans chaque ville nouvelle, afin d'apprécier les centralités et urbanités potentielles de ces espaces de villes nouvelles, en y vivant au quotidien et au plus proche de leurs habitants.
This study examines the value chains of cassava leaves and chikwangue, in light of the evolution of food consumption patterns, population growth and urbanization in the city of Kinshasa. The analysis of the evolution of culinary and food practices, considering its historical roots, has made it possible to identify current innovations and trends in food consumption patterns. It was based on an in-depth documentary analysis of the various reports on consumption carried out in Kinshasa. Certain documents and works published before the independence of the country have also been of great help in locating certain historical landmarks. The analysis of the value chain was made possible thanks to an empirical study carried out with direct and indirect actors in both urban and peri-urban areas of Kinshasa. Thus, a survey at the level of producers, processors, traders, service providers and state service agents was carried out to identify the functioning of the value chain taking into account its environment. Another household-level survey aimed at identifying the end market and identifying the drivers of demand for cassava leaves and its potential. The analysis of the changing eating habits of the people of Kinshasa reveals a specific culture linked to the history of the formation and evolution of social, economic and cultural identities. Food consumption in the city of Kinshasa highlights the influence of cultural mixing in culinary and food practices. The population of Kinshasa is cosmopolitan; the original heterogeneity now rooted in a native majority and the mixing with foreign cultures have favored the appearance of a particular urban culture in Kinshasa and new eating styles. The telltale signs of the evolution of culinary and food practices in Kinshasa were already perceptible before independence. Kinshasa cuisine has been developed on the basis of cultural, pre-colonial, colonial and more recently global influences. Current trends show that the people of Kinshasa are seeking to adapt by emphasizing a few innovations, both in terms of consumption and distribution (food supply). These innovations are recognized as an unavoidable phenomenon linked to urbanization. They were achieved gradually, and they remain strongly marked by the history of consumers' social positions. This evolution in food demand and consumption has important consequences on the food problem of the country in general and of the city of Kinshasa in particular. As the food styles of city dwellers differ from those of rural people, one of the essential questions for the future is to know under what conditions the agricultural supply of the country or of peri-urban areas can contribute to satisfy the urban demand of Kinshasa (in constant evolution) ? This question is not limited to estimating whether the quantities of food produced will be sufficient in the future to feed the populations of the city of Kinshasa. It also refers to the conditions for adapting this offer to the new requirements of city dwellers in this city, taking into account in particular their income, their way of life, and their socio-cultural models. Indeed, the food of the Kinois of tomorrow, in quantity and in quality, will be partly dependent on the capacity of the Congolese food system in general and Kinshasa in particular to innovate, from the seed to the plate. The household survey showed that cassava leaves and chikwangue have strong symbolic and cultural value. There are several methods of preparing "pondu" according to the provinces, the most common of which are: pondu ya madesu (cassava leaves with beans), limbondo (laid bicarbonates) and saka saka or matamba (cassava leaves) without baking soda or beans). In terms of variety, the majority of consumers (72%) choose the Manihot glazziovi. Projecting demand over 5 to 10 years, places potential demand for cassava leaves at 863,615 tonnes in 2022 and 1,070,221 tonnes in 2027; that of the chikwangue is estimated at 334,307 tonnes in 2022 and 414,285 tonnes in 20227. Survey results show that the cassava leaf and chikwangue value chains are driven by several actors. Certain actors (direct and service providers) contribute to the proper functioning of the value chain while others (State service agents in particular) are illustrated by the phenomenon of racketeering, thus contributing to the increase in product prices at the end of the chain. The value chain and the "contracts" between the actors and the stakeholders respond to economic logics and constraints embedded in social logics of security (being able to still work tomorrow, having good contacts with people we will need) rather than optimization (earning the maximum today). The transformation of the leaves and the chikwangue is still rudimentary. Stakeholders are using less sophisticated techniques. Since research has invested little in these value chains, the experience of industrialization is currently in its infancy. The marketing of these products remains an almost informal activity with a strong presence of women. All actors in the value chain make profits, which attests to economic profitability at the level of each link. The leaf value chain achieves an added value of around USD 8.0 / kg of leaves. However, processing is the activity that creates the most value and, therefore, processors are the ones who take the largest share (at least 90%). For the same quantity, the value added in the chikwangue value chain is evaluated at USD 1.19 / kg, the largest portion of which is captured by the processor of cassava roots into kimpuka (36.13%) and the trader retailer (36.13%). The agrifood market value chains of cassava leaves and chikwangue face many constraints in terms of production, marketing and processing. Despite these various constraints, these two value chains have significant assets, linked in particular to the ecology of cassava, to transport infrastructure (Kinshasa is well connected to its hinterland thanks to national road 1, the path to iron and the Congo river) and to the geographic proximity and accessibility to the urban market. Beyond the advantages, several opportunities arise and can be capitalized on to boost the commercial activities of the cassava leaf and chikwangue value chains. Among other things, we can note: urban demand, international demand for cassava products, the symbolic and cultural value of the product, taking cassava value chains into account in various projects and programs in the eastern part of the country, and the existence of scientific institutions and research and management centers. ; La présente étude traite des chaînes de valeur de feuilles de manioc et de la chikwangue, au regard de l'évolution des modes de consommation alimentaires, de la croissance démographique et de l'urbanisation de la ville de Kinshasa. L'analyse de l'évolution des pratiques culinaires et alimentaires, en considérant ses racines historiques, a permis d'identifier les innovations et tendances actuelles dans les modes de consommation alimentaires. Elle s'est appuyée sur l'analyse documentaire approfondie des diverses études sur la consommation réalisées à Kinshasa. Certains documents et travaux publiés avant l'indépendance du pays ont aussi été d'une grande utilité pour situer certains repères historique. L'analyse de la chaîne de valeur a été rendue possible grâce une étude empirique réalisée auprès des acteurs directs et indirects aussi bien en zone urbaine que périurbaine de Kinshasa. Ainsi, une enquête au niveau des producteurs, transformateurs, des commerçants, des prestataires de services et des agents de services de l'Etat a effectuée pour cerner le fonctionnement de la chaîne de valeur en tenant compte de son environnement. Une autre enquête a été réalisée au niveau des ménages dans le but cerner le marché final et d'identifier les ressorts de la demande pour les feuilles de manioc et son potentiel. L'analyse de changement des habitudes alimentaires des Kinois rend compte d'une culture propre liée à l'histoire de la formation et de l'évolution des identités sociales, économiques et culturelles. La consommation alimentaire dans la ville de Kinshasa met en évidence l'influence du brassage culturel dans les pratiques culinaires et alimentaires. La population de Kinshasa est cosmopolite ; l'hétérogénéité d'origine désormais enracinée dans une majorité native et le brassage avec des cultures étrangères ont favorisé l'apparition d'une culture urbaine particulière à Kinshasa et de nouveaux styles alimentaires. Les signes révélateurs de l'évolution des pratiques culinaires et alimentaires à Kinshasa étaient déjà perceptibles avant l'indépendance. La cuisine kinoise s'est élaborée sur la base d'influences culturelles, précoloniales, coloniales et plus récemment mondiales. Les tendances actuelles montrent que les populations kinoises cherchent à s'adapter en mettant l'accent sur quelques innovations tant au niveau de la consommation qu'au niveau de la distribution (pratique d'approvisionnement) alimentaires. Ces innovations sont reconnues comme phénomène incontournable lié à l'urbanisation. Elles se sont réalisées progressivement, et elles restent fortement marquées par l'histoire des positions sociales des consommateurs. Cette évolution dans la demande et la consommation alimentaires a des conséquences importantes sur la problématique alimentaire du pays en général et de la ville de Kinshasa en particulier. Les styles alimentaires des citadins se différenciant de ceux des ruraux, une des questions essentielles pour l'avenir est de savoir à quelles conditions l'offre agricole du pays ou des zones périurbaines pourront contribuer à satisfaire la demande urbaine de Kinshasa (en constante évolution) ? Cette question ne se limite pas à estimer si les quantités d'aliments produites seront suffisantes à l'avenir pour nourrir les populations de la ville de Kinshasa. Elle renvoie aussi aux conditions d'une adaptation de cette offre aux nouvelles exigences des citadins de cette ville compte tenu en particulier de leurs revenus, de leur mode de vie, et de leurs modèles socioculturels. En effet, l'alimentation des Kinois de demain, en quantité et en qualité, sera en partie tributaire de la capacité du système alimentaire congolais en général et kinois en particulier à innover, de la semence à l'assiette. L'enquête dans les ménages a montré que les feuilles de manioc et la chikwangue ont une valeur symbolique et culturelle forte. Il existe plusieurs modes de préparation de « pondu » selon les provinces, dont les plus répandus sont : le pondu ya madesu (feuilles de manioc avec le haricot), le limbondo (pondu aux bicarbonates) et le saka saka ou matamba (feuilles de manioc sans bicarbonate ni haricot). Pour ce qui est de la variété, la majorité des consommateurs (72%) portent leur choix sur le Manihot glazziovi. La projection de la demande réalisée sur 5 à 10 ans, situe la demande potentielle en feuilles de manioc à 863.615 tonnes en 2022 et 1.070.221 tonnes en 2027 ; celle de la chikwangue est évaluée à 334.307 tonnes en 2022 et à 414.285 tonnes en 20227. Les résultats de l'enquête révèlent que les chaînes de valeur de feuilles de manioc et de la chikwangue sont animées par plusieurs acteurs. Certains acteurs (directs et prestataires de service) contribuent au bon fonctionnement de la chaîne de valeur tandis que d'autres (agents de services de l'Etat notamment) s'illustrent par le phénomène de racket, contribuant ainsi au renchérissement des prix des produits au bout de la chaîne. La chaîne de valeur et les « contrats » entre les acteurs, les parties prenantes répondent à des logiques et contraintes économiques enchâssées dans des logiques sociales de sécurisation (pouvoir encore travailler demain, avoir des bons contacts avec des gens dont on aura besoin) plutôt que d'optimisation (gagner le maximum aujourd'hui). La transformation des feuilles et de la chikwangue reste encore rudimentaire. Les parties prenantes mobilisent des techniques moins sophistiquées. La recherche ayant peu investi dans ces chaînes de valeur, l'expérience d'industrialisation est actuellement au stade embryonnaire. La commercialisation de ces produits reste une activité quasi informelle avec une forte présence des femmes. Tous les acteurs de la chaîne de valeur réalisent des bénéfices, ce qui atteste la rentabilité économique au niveau de chaque maillon. La chaîne de valeur de feuilles permet de réaliser une valeur ajoutée de l'ordre de 8,0 USD/kg de feuilles. Toutefois, la transformation est l'activité qui crée le plus de valeur et, par conséquent, les transformateurs sont ceux qui en prennent la plus grande part (au moins 90%). Pour la même quantité, la valeur ajoutée dans la chaîne de valeur de la chikwangue est évaluée à 1,19 USD/kg dont la plus grande portion est captée par le transformateur des racines de manioc en kimpuka (36,13%) et le commerçant détaillant (36,13%). Les chaînes de valeur agroalimentaire marchande des feuilles de manioc et de la chikwangue font face à de nombreuses contraintes tant au niveau de la production, de la commercialisation que de la transformation. Malgré ces diverses contraintes, ces deux chaînes de valeur disposent d'atouts non négligeables, liés notamment à l'écologie du manioc, aux infrastructures de transport (Kinshasa est bien connecté à son hinterland grâce à la route nationale n°1, le chemin de fer et le fleuve Congo) et à la proximité géographique et l'accessibilité au marché urbain. Au-delà des atouts, plusieurs opportunités se présentent et peuvent être capitalisées pour booster les activités commerciales des chaînes de valeur des feuilles de manioc et de la chikwangue. On peut noter entre autres : la demande urbaine, la demande internationale en produits du manioc, la valeur symbolique et culturelle du produit, la prise en compte des chaînes de valeur du manioc dans divers projets et programmes dans la partie orientale du pays, et l'existence d'institutions scientifiques et de centres de recherche et d'encadrement.
Plus d'une décennie après son adoption dans les universités de l'Afrique francophone, la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD) n'a pas résolu les difficultés d'insertion professionnelle des diplômés tant espérée (Qachar et al., 2020). Malgré la professionnalisation des offres de formation, le problème d'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur demeure préoccupant (Pari et al., 2020). La situation met au cœur des débats trois paradoxes importants soulignés par l'OCDE (2016). D'abord, le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur connait un accroissement vertigineux alors que les entreprises se plaignent du manque de main-d'œuvre qualifiée. Ensuite, l'observation des secteurs d'enseignement au Togo montre que, plus on avance dans la scolarité, plus le taux de chômage augmente. Enfin, à l'étude on découvre que les diplômés des universités privées s'insèrent relativement mieux que leurs homologues des universités publiques. Ces paradoxes soulèvent la question de l'adéquation formation-emploi, la valorisation des compétences professionnelles des diplômés de l'enseignement supérieur et semblent mettre aussi en exergue l'influence du type d'université fréquentée par rapport à l'insertion professionnelle des diplômés sur le marché de l'emploi. Quels sont les facteurs qui expliquent ces paradoxes et influencent l'insertion professionnelle des diplômés des universités du Togo? Telle est la question qui était au cœur de cette recherche. Plusieurs avenues s'offraient à nous pour y répondre. Dans une approche méthodologique mixte, nous avons choisi en premier lieu d'examiner d'abord l'effet de l'université de provenance comme facteur prédictif de l'insertion professionnelle inégalitaire des diplômés des universités du Togo. Ensuite, nous avons analysé les facteurs relatifs au capital humain et au capital social et les caractéristiques individuelles des diplômés. Enfin, nous avons comparé l'insertion professionnelle des diplômés de l'université de Lomé et de l'université catholique du Togo. En deuxième lieu nous avons interviewé les diplômés et les employeurs. Selon les résultats de nos analyses, il existe un lien statistiquement significatif entre le capital humain et social dont disposent les diplômés et la probabilité d'avoir un emploi dans leur domaine d'étude. Ce lien se remarque aussi par rapport au contrat plus ou moins sécuritaire que les diplômés des deux universités signent dans leur emploi avec le salaire qu'ils reçoivent mensuellement. Les caractéristiques sociales individuelles, le capital humain et social des diplômés de l'UL et de l'UCAO-UUT influencent leur insertion professionnelle sur le marché de l'emploi du Togo. Mais c'est le domaine d'étude qui semble mieux expliquer le type de contrat de travail et le salaire des diplômés. Si les résultats indiquent que la fréquentation d'une université est fortement liée à l'origine sociale du diplômé surtout à la catégorie socioprofessionnelle du père, ceux-ci n'indiquent pas suffisamment le lien associatif direct entre l'établissement de provenance et l'insertion professionnelle des diplômés. Cependant, les résultats révèlent une forte relation entre le capital humain, notamment le niveau d'étude et le domaine d'étude sur le salaire. Les diplômes de Licence et de Master de l'université catholique du Togo sont majoritairement plus valorisés du point de vue salarial que les diplômes de Licence et de Master de l'université de Lomé. Cette différence est davantage liée à l'origine sociale des diplômés et, par ricochet, à l'influence de leur capital social mobilisé qu'à l'effet de l'établissement de provenance. Ces résultats confirment les deux hypothèses à l'étude. ; More than a decade after its adoption by Universities in French speaking Africa, the Bachelor, Master, and Doctorate education reform has not resolved the challenges University graduates face in joining the workforce as expected (Qachar et al., 2020). Despite the professionalization of the training programs offered, the problem of workforce integration by higher education graduates remains worrying (Pari et al., 2020). It (the problem) puts at the center of the debate, three important paradoxes, as indicated by the OCDE (2016). First, unemployment rate of higher education graduates is dramatically increasing, when at the same time businesses are complaining of lack of qualified labor. Moreover, a look at the education sector in Togo reveals that, the more schooling rate increases, the more unemployment rate increases. Finally, this study discovers that graduates from private universities are fairly doing better at integrating the workforce than their public university counterparts. Those paradoxes not only raise the problem of training not matching employment, but also that of how the skills of higher education graduates are valued and it seems to shine a light on the issue of the type of university attended determining the integration of graduates into the workforce. What are some of the factors that explain these paradoxes and are influencing the Togo university graduates' integration into the workforce? That was the question at the center of this research. There were many avenues we could take to respond to it. However, we chose to first examine the effect of the university attended as a predictive factor of the Togo university graduates' unequal integration into the workforce. According to the results of our analyses, there's a statistically significant correlation between the human and social capital that the graduates possess and the probability of them getting a job in their are of specialization. This correlation is demonstrated by the more or less safe employment contract that graduates from the two universities sign and the monthly salary they receive. The individual and social characteristics and the human and social capital of the graduates of the public Lome University and the UCAO-UUT influence their integration into the Togo workforce. But the area of specialization seems to better explain the type of employment contract and monthly salary the graduates receive. If the results indicate that the university attended is closely related to the social origin of the graduate, especially the career type of the father, it does not however clearly indicate the direct link between the university attended and the graduates' workforce integration. However, the results reveal a strong influence of the human capital, especially the level of education and major, on the salary received. The Bachelor's and Master's degrees of graduates from the Togo Catholic University are more valued in terms of salary than the Bachelor's and Master's degrees of Lome University. The said difference is more related to the social origin of the graduates, and indirectly the social capital they brought, than the influence of the university attended. Those results support the two hypotheses of this research. ; Seit mehr als zehn Jahren, wurde die Hochschulreform LMD (Licence, Master, Doctorat) in den französischsprachen Ländern Afrikas eingeführt. Die dadurch erhoffte Erleichterung des Einstiegs im Berufsleben von Absolventen hat nicht stattgefunden (Qachar et al., 2020). Trotz der praktischen Orientierung der Bildungsangebote, bleibt das Problem des Berufseinstiegs von Absolventen besorgniseregend (Pari et al., 2020). Das Problem bring drei wichtige Gegensätze ins Licht, die 2016 von der OECD hervorgehoben wurden. Erstens, steigt die Zahl der arbeitslosen Hochschulabsolventen an, während Unternehmen qualifizierte Arbeitskräfte suchen. Eine genaue Beobachtung des Bildungssektors in Togo zeigt, dass je hocher der Bildungsstand ist, umso grösser wird die Zahl der Arbeitslosen. Schließlich stellt die Arbeit fest, dass Absolventen privater Universitäten sich relativ besser ihren Weg in den Arbeitsmarkt finden als Absolventen staatlicher Universitäten. Diese Erkenntnisse werfen die Frage nach dem Einklang zwischen Bildung und Beschäftigung, und der Verbesserung der beruflichen Kompetenzen von Hochschulabsolventen auf. Sie heben gleichzeitig den Einfluss der besuchten Universität auf den Einstieg in den Arbeitsmarkt von Absolventen hervor. Diese Arbeit geht daher folgender Frage nach: wie lassen sich diese Gegensätze erklären und welche Faktoren beeinflussen den Einstieg ins Berufsleben von Hochschulabsolventen in Togo? Um dieser Frage nachzugehen, standen uns mehrere Möglichkeiten zur Verfügung. Wir haben uns jedoch entschieden, zunächst die Auswirkungen der Universität von der der Absolvent kommt als vorherrsehbarer ungleicher Einstieg ins Berufsleben von Hochschulabsolventen in Togo zu untersuchen. Ferner erörterten wir Faktoren in Bezug auf Human- und Sozialkapital und die persönlichen Fähigkeiten von Absolventen. Anschließend haben wir den Einstieg ins Berufsleben von Absolventen der université de Lomé und université catholique du Togo verglichen. Die Ergebnisse unserer Untersuchung zeigen, dass es statistisch gesehen ein signifikanter Zusammenhang zwischen dem Human- und Sozialkapital, das den Absolventen zur Verfügung steht, und der Wahrscheinlichkeit, eine Stelle zu finden, die ihrem Studienabschluss entspricht, gibt. Dieser Zusammenhang lässt sich ebenfalls zwischen dem relativ unsicheren Arbeitvertrag, die die Absolventen beider Universitäten unterschreiben und ihrer monatlichen Vergütung, beobachten. Die sozialen Eigenschaften und das Human- und Sozialkapital der Absolventen von université de Lomé (UL) und université catholique du Togo (UCOA-UUT) haben einen Einfluss auf ihren Einstieg in den Arbeitsmarkt in Togo. Die Art des Arbeitsvertrags und des Gehalts hängen jedoch mit dem Studienfach der Absolventen zusammen. Unsere Untersuchung konnte zeigen, dass der Besuch einer Universität stark von der sozialen Herkunft des Absolventen, insbesondere von der Berufsgruppe des Vaters abhängt. Sie deutet aber nicht ausreichend auf den direkten Zusammenhang zwischen der besuchten Hochschule und dem Einstieg ins Berufsleben hin. Die Ergebnisse zeigen jedoch, dass es einen starken Zusammenhang zwischen dem Humankapital, besonders dem Bildungsniveau und dem Studienfach gibt, der das Gehalt beeinflusst. Die Licence - und Master-Abschlüsse der université catholique du Togo werden auf dem Arbeitsmarkt meist höher bewertet als dieselben von université de Lomé, wenn es um das Gehaltsniveau geht. Dieser Unterschied hängt mehr mit der sozialen Herkunft der Absolventen, und zwar mit dem Einfluss ihres mobilisierten Sozialkapitals zusammen als mit der Wirkung ihrer Herkunftsinstitution. Die beiden untersuchten Hypothesen werden von den Ergebnissen bestätigt. ; Más de una década después de su adopción en universidades de África francófona, la reforma Licencia-Maestría-Doctorado (LMD) no ha resuelto las dificultades de integración profesional tan esperada de los graduados (Qachar et al., 2020). A pesar de la profesionalización de la oferta de formación, el problema de la integración profesional de los graduados de la educación superior sigue siendo preocupante (Pari et al., 2020). El problema coloca en el centro del debate tres paradojas importantes destacadas por la OCDE (2016). Primero, la tasa de desempleo de los graduados de educación superior se está disparando a medida que las empresas se quejan de la falta de mano de obra calificada. Luego, la observación de los sectores educativos en Togo muestra que cuanto más avanzamos en la educación, más aumenta la tasa de desempleo. Finalmente, el estudio encuentra que los graduados de universidades privadas se integran relativamente mejor que sus contrapartes de universidades públicas. Estas paradojas plantean la cuestión de la correspondencia entre formación y empleo, la mejora de las competencias profesionales de los graduados de educación superior y también parecen poner de relieve la influencia del tipo de universidad frecuentada en relación con la integración profesional de los graduados en el mercado laboral. ¿Cuáles son los factores que explican estas paradojas e influyen en la integración profesional de los graduados universitarios en Togo? Esta es la pregunta central de esta investigación. Contamos con varias vías para responder a esta pregunta. Sin embargo, decidimos examinar primero el efecto de la universidad de origen como predictor de la integración profesional desigual de los graduados universitarios en Togo. A continuación, analizamos los factores relacionados con el capital humano y social y las características individuales de los graduados. Luego comparamos la integración profesional de los graduados de la Universidad de Lomé y de la Universidad Católica de Togo. Según los resultados de nuestros análisis, existe una asociación estadísticamente significativa entre el capital humano y social disponible para los graduados y la probabilidad de tener un empleo en su campo de estudio. Esta asociación también ha destacado en relación al contrato más o menos seguro que los graduados de las dos universidades firman en sus puestos de trabajo con el salario mensual. Las características sociales individuales, el capital humano y social de los graduados de UL y UCOA UUT influyen en su integración profesional en el mercado laboral en Togo, pero el campo de estudio parece explicar mejor el tipo de contrato laboral y el salario de los graduados. Si los resultados indican que la formación en una universidad está fuertemente ligada al origen social del graduado, especialmente a la categoría socioprofesional del padre, no indica suficientemente el vínculo asociativo directo entre la universidad de origen y la integración profesional de los graduados. Pero los resultados revelan una fuerte relación entre el capital humano, especialmente el nivel educativo y el campo de estudio, sobre el salario. Los diplomas de licenciatura y maestría de la Universidad Católica de Togo son en su mayoría más valorados en términos de salario que los diplomas de licenciatura y maestría de la Universidad de Lomé. Esta diferencia está más relacionada con el origen social de los graduados y por extensión con la influencia de su capital social movilizado que con el efecto de la institución de origen. Estos resultados confirman las dos hipótesis en estudio. ; Più di un decennio dopo la sua adozione nelle università dell'Africa francofona, la riforma Laurea-Master-Dottorato (LMD), non ha risolto le difficoltà di inserimento professionale dei laureati tanto sperato (Qachar et al., 2020). Nonostante la professionalizzazione delle offerte di formazione, il problema dell'inserimento professionale dei diplomati dell'istruzione superiore resta preoccupante (Pari et al., 2020). Questa situazione mette al centro dei dibattiti tre paradossi importanti sottolineati dall'OCSE (2016). In primo luogo, il tasso di disoccupazione dei diplomati dell'istruzione superiore registra un aumento vertiginoso, mentre le imprese si lamentano della mancanza di manodopera qualificata. In secondo luogo, l'osservazione dei settori d'insegnamento in Togo mostra che più si avanza nella scolarità più alto è il tasso di disoccupazione. Infine, lo studio scopre che i laureati delle università private si inseriscono relativamente meglio dei loro omologhi delle università pubbliche. Questi paradossi sollevano la questione dell'adeguatezza della formazione.L'Istituto di Studi Professionali, che si occupa della valorizzazione delle competenze professionali dei diplomati dell'Istruzione Superiore, sembra porre in evidenza anche l'influenza del tipo di università frequentata rispetto all'inserimento professionale dei diplomati sul mercato del lavoro. Quali sono i fattori che spiegano questi paradossi e influenzano l'inserimento professionale dei laureati delle università del Togo? Questa è la domanda che era al centro di questa ricerca. Diverse strade si offrivano a noi per rispondervi. Tuttavia, abbiamo scelto di esaminare in primo luogo l'effetto dell'università di provenienza come fattore predittivo dell'inserimento professionale diseguale dei laureati delle università del Togo. In secondo luogo, abbiamo analizzato i fattori relativi al capitale umano e al capitale sociale e le caratteristiche individuali dei laureati. Infine abbiamo confrontato l'inserimento professionale dei laureati dell'Università di Lomé e dell'Università cattolica del Togo. Secondo i risultati delle nostre analisi, esiste un'associazione statisticamente significativa tra il capitale umano e sociale di cui dispongono i diplomati e la probabilità di avere un impiego nel loro campo di studio. Questa associazione ha anche notato in relazione al contratto più o meno sicuro che i laureati delle due università firmano nel loro lavoro con lo stipendio che ricevono mensilmente. Le caratteristiche sociali individuali, il capitale umano e sociale dei diplomati dell'UL e dell'UCAO-UUT influenzano il loro inserimento professionale sul mercato del lavoro del Togo. Ma il campo di studio sembra meglio spiegare il tipo di contratto di lavoro e lo stipendio dei laureati. Se i risultati indicano che la frequentazione di un'università è fortemente legata all'origine sociale del laureato soprattutto alla categoria socio-professionale del padre, non indica a sufficienza il legame associativo diretto tra lo stabilimento di provenienza e l'inserimento professionale dei diplomati. Ma i risultati rivelano una forte relazione tra il capitale umano, in particolare il livello di studio e il campo di studio sul salario. I diplomi di Laurea e di Master dell'Università cattolica del Togo sono in maggioranza più valorizzati dal punto di vista salariale rispetto ai diplomi di Laurea e di Master dell'Università di Lomé. Questa differenza è più legata all'origine sociale dei diplomati e all'influenza del loro capitale sociale mobilitato che all'effetto dello stabilimento di provenienza. Questi risultati confermano le due ipotesi in esame. Parole chiave: inserimento professionale; laureati, LMD; capitale umano; capitale sociale, caratteristiche sociali individuali, mercato del lavoro, Togo, università, istruzione superiore.
Pour répondre à la demande des aliments aussi bien en quantité qu'en qualité de la population croissante en Afrique, il faudra appliquer les technologies agricoles appropriées aux sols fragiles de ce continent pour augmenter la productivité et aboutir à la sécurité alimentaire. Dans le contexte du Rwanda, l'usage des fertilisants et des pesticides relève une contestation entre le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage et l'Office Rwandais chargé de la Protection de l'Environnement. Tandis que le premier prône l'utilisation intensive des fertilisants et pesticides, l'exploitation des marais pour accroître la production agricole, le second souligne que cela conduira à la pollution de l'environnement. Le gouvernement rwandais a adopté, depuis plus d'une décennie, une séquence de politiques et de stratégies visant le développement économique et l'amélioration du niveau de vie de sa population essentiellement agricole. Dans le secteur agricole, l'adoption de nouvelles technologiques et l'augmentation de la production se sont accompagnées de la mise en œuvre de ces stratégies. On remarque cependant que l'économie du pays reste dominée par l'agriculture de subsistance, avec un écart net entre la production potentielle et la production actuelle. Cette recherche s'efforce d'analyser le rôle des petites exploitations agricoles (1,0 ha au maximum) dans le développement agricole au Rwanda en considérant deux points d'importance stratégique, notamment la paysannerie et la production végétale (pomme de terre, maïs, haricot, blé, légumes), plus spécifiquement dans la région des sols de laves, dans les districts de Burera et Musanze de la Province du Nord, ainsi que Nyabihu et Rubavu de la Province de l'Ouest. Pour cette étude, les données collectées pour la saison 2019 B portaient sur différents points tels que les caractéristiques socioéconomiques des exploitants agricoles et de leurs ménages, les caractéristiques des exploitations (taille et culture), la perception des exploitants agricoles sur les utilités des techniques agricoles, les méthodes agricoles effectivement pratiquées par les exploitants, les informations en rapport avec la main-d'œuvre, les intrants, les pesticides, l'équipement et outillage agricole, la rente (ou coût d'accès à la terre), le coût de transport, la production et le prix de vente, ainsi que les conditions de vie (habitat, alimentation, accès à l'eau et énergie d'éclairage et de cuisine). Différentes méthodes, notamment celles d'analyse documentaire, d'enquête par questionnaire, d'observation directe et d'entretien ont été utilisées pour collecter les données quantitatives et qualitatives sur les 401 petits exploitants agricoles (dont 132 producteurs de pomme de terre, 39 producteurs de haricot, 24 producteurs de maïs, 14 producteurs de sorgho, 51 producteurs d'oignon rouge, 43 producteurs d'oignon blanc, 50 producteurs de choux, 46 de carottes, 1 pour le blé et 1 pour le pyrèthre) dans la région agricole des sols de laves au Rwanda. L'analyse des données a été faite à l'aide des méthodes statistique, économétrique et budgétaire. Les statistiques descriptives (fréquences, pourcentages, moyennes) ont été calculées et ont permis d'ordonner les perceptions des producteurs agricoles sur les techniques agricoles sélectionnées, ainsi que les techniques agricoles effectivement pratiquées sur les exploitations. Elles ont aussi été calculées pour, identifier les composantes des coûts de production, dévoiler l'importance des sources des produits alimentaires consommés dans les ménages des exploitants agricoles, et repérer la répartition des dépenses de consommation parmi les différents articles. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" nous ont permis d'identifier les déterminants du rendement agricole et ceux de la rentabilité des exploitations agricoles, alors que la méthode budgétaire et l'analyse coût-avantage ont facilité l'estimation de la rentabilité des exploitations agricoles. Le Test de Student a été utilisé pour situer la différence de la moyenne des terres exploitées, la moyenne des rendements, la moyenne des prix de vente et celle des revenus agricoles nets entre les petits producteurs d'oignon et les petits producteurs de pomme de terre. Après avoir formé des groupes hiérarchiques de petites exploitations agricoles, mutuellement exclusifs en termes de profitabilité, l'analyse de la variance a été aussi utilisée pour tester la variabilité des indicateurs de performance entre trois catégories de petits producteurs agricoles : les petits producteurs moins performants, les petits producteurs moyennement performants, et les petits producteurs plus performants. L'approche économétrique a été utilisée pour identifier les déterminants de l'efficacité économique, alors que l'approche CARI a été utilisée pour analyser la situation alimentaire des ménages des petits exploitants agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda. Nous avons tout d'abord présenté les techniques agricoles effectivement pratiquées par les petits producteurs agricoles pour l'amélioration de la fertilité et de la productivité des sols. Nous avons utilisé l'échelle de Likert et, par ordre d'importance décroissante, les résultats montrent que les techniques les plus utilisées sont : le semis au moment opportun, l'usage approprié des engrais organiques, l'utilisation de semences sélectionnées, la récolte à la maturation, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, l'usage approprié des pesticides, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, et l'association des cultures. En procédant de la même façon, nous avons ensuite examiné les effets présupposés de certaines techniques sur lesquelles les petits producteurs agricoles se prononcent et à quel niveau ils perçoivent le rôle de ces techniques dans la fertilité et la productivité des sols. Les résultats montrent que les techniques perçues comme les plus susceptibles de promouvoir la fertilité et la productivité des sols sont, toujours par ordre d'importance décroissante : l'usage des engrais organiques, la protection des sols contre l'érosion, la combinaison de l'agriculture et de l'élevage, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, l'usage des engrais chimiques, l'agroforesterie, et l'association des cultures. En utilisant toujours les données de notre enquête pour la saison 2019 B, les résultats de l'analyse comparative montrent qu'il n'y a pas de différence significative entre la taille des terres exploitées pour la production de pomme de terre et celle exploitée pour l'oignon, que le prix de vente de l'oignon est significativement supérieur à celui de la pomme de terre, et que le revenu moyen d'un producteur d'oignon est significativement supérieur au revenu moyen d'un producteur de pomme de terre dans la région des sols de laves au Rwanda. Quant à l'analyse de la rentabilité, les résultats indiquent que, pour toutes les cultures, le revenu net (RN) est supérieur à zéro et le ratio avantage-coût (RAC) est supérieur à 1. De plus, ces résultats montrent que l'oignon est plus rentable que la pomme de terre. En plus de cela, par rapport à l'année 2009, les résultats de notre étude montrent que les exploitations de la pomme de terre, du haricot, du maïs et du sorgho étaient toujours rentables en 2019, bien que, contrairement à ces trois dernières cultures, le rendement de la pomme de terre avait significativement diminué. L'analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" montre que le rendement agricole est corrélé à la quantité des fertilisants (DAP, urée, fumier) et des pesticides utilisés, ainsi qu'à la surface des terres exploitées, mais que cette relation n'est pas toujours linéaire. Pour l'analyse économétrique, les résultats de la régression linéaire ont permis d'identifier le niveau de performance, l'adhésion à la coopérative, l'accès au crédit, l'accès au marché, l'accès aux services de vulgarisation, l'adoption des variétés à haut rendement, la rotation des cultures, la localisation de la ferme, et la culture choisie comme facteurs influençant significativement l'efficacité économique. Le niveau de l'efficience (PTF=3,48) montre que les petits exploitants agricoles sous-exploitent les ressources à leur disposition. De l'analyse de la variance, il ressort la variabilité très hautement significative du rendement, de l'efficacité économique, de l'efficience de l'allocation des ressources, du coût de production, et du revenu agricole net aussi bien entre les trois catégories des petits producteurs agricoles qu'entre les cultures. De plus, les résultats d'études assez récentes de l'analyse des coûts en ressources internes montrent que, sauf pour le maïs, le CRI de toutes les cultures est inférieur à 1, ce qui implique que les chaines de valeur de ces cultures sont viables (compétitives) dans l'économie mondiale, étant donné que ces produits agricoles ont un avantage comparatif dans le commerce international. Avec l'approche CARI, nous avons pu classifier les ménages des petits exploitants agricoles en situation alimentaire pauvre (3,5%), en situation alimentaire limitée (21,5%), et en situation alimentaire acceptable (75,1%). Sur base des résultats de cette recherche, il faudrait considérer le bon usage des intrants (NPK, urée, fumier, dithane), la taille des terres exploitées et le rôle de la vache dans l'exploitation agricole pour viser l'augmentation du rendement ; il faudrait considérer le fonctionnement des institutions (coopératives, crédit, vulgarisation, marché) ainsi que la bonne pratique des techniques agricoles (sélection des semences, usage des engrais, choix de la culture). Les estimations économétriques montrent que les producteurs de pomme de terre ont 3 fois plus de chance d'être en sécurité alimentaire que les non-producteurs de pomme de terre, et que la pomme de terre est plus importante pour la sécurité alimentaire chez les producteurs agricoles moins performants que chez les deux autres catégories de producteurs. Tout en reconnaissant le rôle de la pomme de terre dans la sécurité alimentaire, les petits producteurs devraient alterner l'exploitation des différentes cultures afin de bénéficier les avantages de chacune d'elles dans l'augmentation et la stabilisation des revenus agricoles, ainsi que dans l'amélioration des conditions de vie. ; In intention to respond to the demand for food in both quantity and quality of the growing population in Africa, it will be necessary to apply appropriate agricultural technologies to the fragile soils of this continent to increase productivity and achieve food security. In the context of Rwanda, the use of fertilizers and pesticides raises a dispute between the Ministry of Agriculture and Livestock and the Rwandan Office responsible for the protection of the environment. While the former advocates the intensive use of fertilizers and pesticides, the exploitation of swamps to increase agricultural production, the latter stresses that this will lead to pollution of the environment. The Government of Rwanda has adopted, for more than a decade, a sequence of policies and strategies aiming at economic development and improving the living standards of its primarily agrarian population. In the agricultural sector, the adoption of technology packages and increased production has been accompanied by the implementation of these strategies. We should emphasize, however, that the country's economy is still dominated by subsistence agriculture, with a gap between potential and current production for the priority crops selected under the agricultural intensification and regional specialization program. This research endeavors to highlight the role of small farms (1.0 hectare at most) in agricultural development in Rwanda by considering two points of high sensitivity, in particular the peasantry and plant production (potato, corn, beans, wheat, vegetables), more specifically in the Volcanic Agro-ecological Zone, in the Burera and Musanze districts of the Northern Province, as well as Nyabihu and Rubavu in the Western Province. Data collected for this study focused on different points such as the socioeconomic characteristics of farmers and their households, characteristics of farms (size and crop), perception of farmers on the usefulness of agricultural techniques, the agricultural methods actually practiced by farmers, information related to labor, inputs, pesticides, agricultural equipment and tools, rent (or cost of access to land), transport cost, production and selling price, as well as living conditions (habitat, food, access to water as well as cooking and lighting energy). The different methods, namely those of documentary analysis, questionnaire survey, direct observation and interview were used to collect quantitative and qualitative data on the 401 small farmers (including 132 potato producers, 39 bean producers, 24 maize producers, 14 sorghum producers, 51 red onion producers, 43 white onion producers, 50 cabbage producers, 46 carrot producers, 1 producer for wheat and 1 for pyrethrum) in the Volcanic Highlands in Rwanda. Data analysis was done using statistical, econometric and budgetary methods. The descriptive statistics (frequencies, percentage, and means) were calculated and made it possible to order the perceptions of agricultural producers on the selected agricultural methods, as well as the agricultural techniques practiced on the holdings. They were also calculated to identify the components of production costs, reveal the importance of the sources of food products consumed in the households of farmers, and to identify the distribution of consumption expenditure among the various items. Correlational analysis and the "lowess" curve allowed us to identify the determinants of agricultural yield and those of farm profitability, while the budgetary method and cost-benefit analysis facilitated the estimation of the profitability of small-scale farms. The Student Test was used to locate the difference between the average cultivated land, the average yields, the average selling prices and the average net farm income between onion producers and potato producers. After forming hierarchical groups of mutually exclusive smallholder farms in terms of their profitability, the analysis of variance was used to test the variability of performance indicators among the three categories of smallholder farmers: lower-performing smallholders, medium-performing smallholders, and higher-performing smallholders. The econometric approach was used to identify the determinants of effectiveness, while the CARI approach was used to statute the food security status of the small-scale farmers in the study area. The results from the analysis using the Likert scale show that, in order of importance, the most commonly used farming techniques, the results show that, in order of importance, these are: timely sowing, appropriate use of organic fertilisers, use of high-yielding seeds, harvesting at the point of ripening, combination of crop and livestock farming, appropriate use of pesticides, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, and crop combination. As for the examination of the presupposed effects of certain techniques on which small-scale farmers express their perceptions of their role, by importance, the techniques perceived as most likely to promote soil fertility and productivity are: use of organic fertilisers, soil protection against erosion, combination of crop and livestock farming, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, use of chemical fertilisers, agroforestry, and crop combination. Making further use of our survey data for the 2019 B season, comparative analysis shows that there is no significant difference between the size of land used for potato production and that used for onion production, that onion yields are significantly higher than potato yields, that the selling price of onion is significantly higher than that of potato, and that the average income of an onion producer is significantly higher than the average income of a potato producer in the lava soil region of Rwanda. In terms of profitability analysis, the results indicate that for all crops, the net farm income (NFI) is greater than zero and the benefit-cost ratio (BCR) is greater than 1. Furthermore, these results show that onion is more profitable than potato. Compared to 2009, the results of our study show that the potato, bean, maize and sorghum farms were still profitable in 2019, although, unlike the 3 crops, the potato yield had significantly decreased. The correlational analysis and the "lowess" curve show that crop yield is correlated with the amount of fertilizers (DAP, urea, manure) and pesticides used, as well as the area of land farmed, even though this relationship is not always linear. For the econometric analysis, the results of the linear regression identified the level of performance, cooperative membership, access to credit, market access, access to extension services, adoption of high-yielding varieties, crop rotation, farm location, and the crop grown as factors significantly influencing small-scale farmers' effectiveness. The level of efficiency (TFP=3.48) shows that small-scale farmers underuse their resources. In addition, the analysis of variance shows the highly significant variability in yield, level of effectiveness, efficiency of resource allocation, cost of production, and net farm income both between the three categories of smallholder farmers as well as among crops. In addition, the results from most recent studies on the domestic resource cost show that, except for maize, the domestic resource cost (DRC) ratio of all crops is less than 1, which implies that the value chains of these crops are viable in the world economy, given that these agricultural products have a comparative advantage in international trade. With the CARI approach, we were able to classify smallholder farm households into poor food situations (3.5%), limited food situations (21.5%), and acceptable food situations (75.1%). On the basis of the results of this research, the proper use of inputs (NPK, urea, manure, dithane), the size of the land farmed and the role of the cow in the farm should be considered in order to increase the crop yield; the functioning of institutions (cooperatives, credit, extension, market) as well as the good practice of farming techniques (seed selection, use of fertilisers, choice of crop) should be considered. Econometric estimates show that potato producers are three times more likely to be food secure than non-potato producers, and that potato is more important for food security among lower-performing smallholders than among the other two categories of smallholders. While recognising the role of potatoes in food security, small-scale producers should alternate the production of different crops in order to benefit from the advantages of each crop in increasing and stabilising farm incomes as well as in improving living conditions.
The Democratic Republic of Congo (DRC) has a population living mostly in rural areas (70%). Most of this rural population (80%) are agro-pastoralists. For these households, livestock farming constitutes a form of on-farm savings that can be mobilized in case of need. Endemic infectious diseases that can be prevented by vaccination regularly threaten the main domestic animal species kept by these households. Furthermore, following the evaluation of the Performance of the Veterinary Services of DRC carried out by the OIE in 2011, these diseases, in particular the Newcastle disease in chickens, the peste des petit ruminants, the foot-and-mouth disease, the contagious bovine pleuropneumonia, anthrax and blackleg in ruminants and rabies in dogs, were ranked as priorities. At the dawn of the year 2020, no systematic control measures for these diseases had been taken at the national level. The establishment of sustainable animal vaccination services in DRC is an urgent necessity. In this situation, one way of establishing effective and sustainable vaccination services would be to establish schemes for recovering costs of vaccination from the users of the services. This doctoral research investigates the appropriateness and modalities of setting up paid animal vaccination services in a rural Congolese context marked by poverty and difficult access. Semi-structured individual interviews (SSII), focus group discussions (FGD) and stated preference surveys were used across four studies to identify the requirements for the implementation of animal vaccination services based on the user-pay principle and the One Health (OH) approach. This study used the vaccination of village chickens against Newcastle disease in three provinces of the southwestern part of DRC as a case study. This vaccination used the I-2 ND vaccine produced locally by the Kinshasa Veterinary Laboratory. This vaccine is thermostable and can be administered by eye drop. To conduct a participatory evaluation of the paid vaccination campaigns of village chickens against Newcastle disease in Kongo Central province, 12 FGD and 160 SSII were organized in four sites (study 1). This participatory process led to the design of a grid for evaluating the performance of animal vaccination services. In order to analyze the demand for paid animal vaccination services, identify preferences and understand the behavior of livestock keepers, a discrete choice experiment was carried out in eight sites out of 320 livestock keepers (study 2). To carry out a participatory evaluation of the value of OH approaches in the development of animal health services in DRC, 15 FGD and 100 SSII were conducted among professionals from Environmental Services (ES), Veterinary Services (VS) and Public Health Services (PHS) in five territories in three provinces (study 3). The expectations and benefits identified by the Congolese stakeholders were compared to the benefits of the OH approach as currently theorized in the scientific literature. This step was followed by the development of an evaluation protocol adapted from the one proposed by the Network for Evaluation of One Health (NEOH). In order to evaluate the synergy between village chicken vaccination networks and public health vaccination networks, 12 FGD and 288 SSII were conducted in six public health zones in three selected territories (study 4). The evaluations of 15 vaccination networks run by Community-Based Health Workers (CBHW) and 15 networks run by public veterinarians were carried out separately on the basis of the evaluation grid proposed by study 1. The results of the two evaluations were then compared. The assessment grid highlighted four strengths in favor of the sustainability of the paid vaccination service for village chickens organized by the Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa (CAVTK) in Kongo Central province. These were the interest expressed by chicken keepers, the perceived efficacy of the vaccine, the availability of the vaccine and the ease of vaccine use. Two weaknesses were identified, namely the poor access of chicken keepers to information and the low motivation of vaccinators. According to the assessment grid developed in this study, the paid vaccination campaign for village chickens in Kongo Central province obtained a performance score of 62.8%, with a diversity of scores between zones (study 1). Farmers preferred a paid vaccination service for village chickens, carried out according to an imposed calendar and administered by a public veterinarian (study 2). SV, SE and PHS professionals in DRC identified four of the eight benefits of the OH approach as described in the literature. Application of the adapted protocol for evaluating the OH approach showed that in DRC, there is a strong implantation of OH thinking and the OH sharing spirit, but a low level of OH learning, OH planning and OH working in the field (study 3). CBHW and veterinarians encountered the same difficulties in the field. CBHW felt that their involvement in the vaccination of village chickens had changed the collaborative relationship between the VS, ES and PHS. In general, according to the assessment grid established here, CBHW scored better (84±3%) than public veterinarians (76±8%). However, only vaccine efficacy criterion showed a significant difference. Furthermore, CBHW teams had achieved an average activity radius of 43.5±30.5 km and public veterinarians an average activity radius of 6.6±4.0 km. The priorities for improving the animal vaccination service seem to be awareness raising among animal keepers and increasing the motivation of vaccinators. The profile of paid animal vaccination service should be adapted to the expectations of farmers while meeting the technical requirements of vaccination. The public veterinarian will supervise the vaccination activities, which will be implemented by trained CBHW, through collective campaigns at fixed periods of the year. The acceptable price would allow the service to be fixed on a sustainable basis and could be increased if confidence in the service provided increases. In the DRC, the professionals of the VS, ES and PHS were willing to work together to reinforce each other and to achieve their common ideal, which is the well-being of the communities they serve. The success of such an approach would require the rejuvenation of veterinary staff in rural areas and the assignment of qualified veterinary professionals capable of designing and co-managing joint activities with the managers of ES and PHS. The results of this thesis showed that village chicken keepers in these three provinces have adopted the user-pay principle for organizing the vaccination of their chickens. The amount collected by the vaccination services could contribute to the partial financing of vaccination activities. It will be used on the one hand to renew vaccine stocks and on the other hand to pay the vaccinators. The performance achieved by CBHW in vaccinating village chickens is proof that the OH approach can help VS to set up sustainable animal vaccination services in DRC. It will be able to solve the problem of sensitization among animal keepers, motivating vaccinators and the lack of human resources. It will provide a partial solution to the cold chain problem. The financial and material resources provided by the CAVTK and the research funds of this thesis have shown that DRC's veterinary services need to develop a public-private partnership (PPP) for the implementation of activities in favor of animal health. Such a partnership could help these services to boost animal vaccination by making vaccines and cold chains available at the local VS. The failures of vaccination of village chickens observed in some places have shown that the implementation of sustainable animal vaccination services in DRC must not only face organizational, logistical and financial obstacles but must also prevent biological causes of vaccination failures. These failures will have an impact on animal keepers' appreciation of the vaccine's effectiveness and will reduce the rate of adoption of vaccination by them. On the organizational, logistical and financial level, this study showed that three pillars, namely user-pays principle, One Health approach and public-private partnership, could ensure the financing, sustainability and logistics of these services as well as the accessibility of these services to a significant number of animal keepers in the country. Laboratories must be involved upstream of animal vaccination in order to find appropriate vaccine strains, to determine the vaccination status of the herds to be vaccinated, to diagnose possible immunosuppressive diseases in the herds concerned and finally to develop appropriate vaccine strategies. It is also important that support programs be set up to teach animal keepers good animal husbandry practices and biosecurity measures. These are the conditions for an animal vaccination to be effective and for the proposed services to be organized in a sustainable way. ; La République démocratique du Congo (RDC) a une population vivant en grande partie (70%) en milieu rural. Une proportion estimée à 80% de cette population rurale serait agro-éleveur. L'élevage constitue pour ces ménages une épargne sur pied mobilisable en cas de besoin. Les principales espèces animales domestiques exploitées par ces paysans sont menacées régulièrement par des maladies infectieuses endémiques pourtant évitables par la vaccination. Par ailleurs, à l'issue de l'évaluation des Performances des Services Vétérinaires de la RDC réalisée par l'OIE en 2011, ces maladies, notamment la maladie de Newcastle chez la poule, la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse, la pleuropneumonie contagieuse bovine, le charbon bactéridien et le charbon symptomatique chez les ruminants et la rage chez le chien, étaient classées prioritaires. A l'aube de l'année 2020, aucune mesure de contrôle systématique de ces maladies n'a été prise au niveau national. La mise en place de services pérennes de vaccination animale en RDC représente une nécessité impérieuse. Dans cette situation, une voie envisagée pour mettre en place des services de vaccination de manière efficace et pérenne serait d'établir des schémas de recouvrement des coûts de la vaccination auprès des utilisateurs des services. Cette recherche doctorale investigue l'opportunité et les modalités de la mise en place de services payants de vaccination animale dans un contexte rural congolais marqué par la pauvreté et les difficultés d'accès. Des entretiens individuels semi-structurés (EISS), des groupes de discussion focalisée (GDF) et des enquêtes de préférences déclarées ont été utilisés à travers quatre études pour cerner les conditions requises à la mise en place de services payant de vaccination animale fondés sur le principe utilisateur-payeur et l'approche One Health (OH). Cette étude a pris pour cas d'application la vaccination des poules villageoises contre la maladie de Newcastle dans trois provinces de la partie Sud-Ouest de la RDC. Cette vaccination a utilisé le vaccin I-2 ND produit localement par le Laboratoire Vétérinaire de Kinshasa. Ce vaccin est thermostable et administrable par goutte oculaire. Pour réaliser une évaluation participative des campagnes de vaccination payante des poules villageoises contre la maladie de Newcastle dans la province du Kongo central, 12 GDF et 160 EISS étaient organisés dans quatre sites (étude 1). Ce processus participatif a permis la conception d'une grille d'évaluation de la performance des services de vaccination animale. Pour analyser la demande de services de vaccination animale payante, identifier les préférences et comprendre le comportement des éleveurs, une expérience de choix discret a été réalisée dans huit sites sur 320 éleveurs (étude 2). Pour réaliser l'évaluation participative de l'intérêt des approches OH dans le développement des services de santé animale en RDC, 15 GDF et 100 EISS ont été menés auprès des professionnels des services de l'environnement (ES), de ceux des services vétérinaires (SV) et de ceux de services de santé publique (SSP) dans cinq territoires de trois provinces (étude 3). Les attentes et les bénéfices identifiés par les acteurs congolais ont été comparés aux bénéfices de l'approche OH tels que théorisés actuellement dans la littérature scientifique. Cette étape a été suivie par la réalisation d'un protocole d'évaluation adapté de celui proposé par le Network for Evaluation of One Health (NEOH). Pour réaliser l'évaluation de la mise en synergie des réseaux de vaccination payante des poules villageoises avec les réseaux de vaccination de santé publique, 12 GDP et 288 EISS ont été menés dans six zones de santé publique de trois territoires sélectionnés (étude 4). Les évaluations de 15 réseaux de vaccination animés par des relais communautaires (RECO) et celle de 15 réseaux animés par des vétérinaires ont été réalisées séparément sur base de la grille d'évaluation proposée par l'étude 1. Les résultats de deux évaluations ont ensuite été comparés. La grille d'évaluation a mis en évidence quatre points forts en faveur de la durabilité du service de vaccination payante des poules villageoises organisé par le Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa (CAVTK) dans la province du Kongo Central. Il s'agissait de l'intérêt exprimé par les éleveurs de poules, l'efficacité du vaccin, la disponibilité du vaccin et la facilité d'utilisation du vaccin. Deux points faibles ont été identifiés, à savoir le faible accès des éleveurs de poules à l'information et la faible motivation des vaccinateurs. Selon la grille d'évaluation développée dans cette étude, la campagne de vaccination payante des poules villageoises au Kongo central a obtenu un score de performance de 62,8%, avec une diversité de score entre zones (étude 1). Les éleveurs ont préféré un service de vaccination payante des poules villageoises réalisée suivant un calendrier imposé et administrée par un vétérinaire public (étude 2). Les professionnels des SV, SE et SSP en RDC ont identifié quatre de huit bénéfices de l'approche OH tels que décrits dans la littérature. L'application du protocole adapté d'évaluation de l'approche OH a montré qu'en RDC, il y a une forte implantation de la pensée OH et de l'esprit de partage OH, mais un faible niveau d'apprentissage OH, de planification d'activités OH et de l'opérationnalisation de l'approche OH sur le terrain (étude 3). Les RECO et les vétérinaires ont rencontré les mêmes difficultés sur le terrain. Les RECO avaient estimé que leur participation à la vaccination des poules avait modifié les rapports de collaboration entre les SV, les SE et les SSP. D'une manière générale, selon la grille d'évaluation établie ici, les RECO ont réalisé un meilleur score (84±3%) que les vétérinaires (76±8%). Néanmoins, seul le critère d'efficacité du vaccin a présenté une différence significative. Par ailleurs, les équipes de RECO avaient réalisé un rayon d'activité moyen de 43,5±30,5 km et les vétérinaires un rayon d'activités moyen de 6,6±4,0km. Les priorités pour l'amélioration du service de vaccination animale semblent être la sensibilisation des éleveurs et l'augmentation de la motivation des vaccinateurs. Le profil de service de vaccination animale payante devrait s'adapter aux attentes des éleveurs tout en rencontrant les exigences techniques de la vaccination. Le vétérinaire public supervisera les activités de vaccination, qui seront mises en œuvre par des RECO formés, à travers des campagnes collectives à des périodes fixes dans l'année. Le prix acceptable permettrait de fixer le service de manière durable et pourrait être augmenté si la confiance dans le service fourni s'accroit. En RDC, les professionnels des SV, SE et SSP étaient prêts à travailler en collaboration afin de se renforcer mutuellement et d'atteindre leur idéal commun qui est le bien-être des communautés qu'ils ont en charge. Le succès d'une telle approche nécessiterait le rajeunissement du personnel vétérinaire en milieu rural et l'affectation de professionnels vétérinaires qualifiés capables de concevoir et de cogérer les activités conjointes avec les managers des SSP et des SE. Les résultats de cette thèse ont montré que les éleveurs de poules villageoises de ces trois provinces ont adopté le principe de l'utilisateur-payeur pour l'organisation de la vaccination de leurs poules. Le montant perçu par les services de vaccination pourra contribuer au financement partiel des activités de vaccination. Il servira d'une part à renouveler les stocks de vaccin et d'autre part permettra de rémunérer les vaccinateurs. Les performances réalisées par les RECO dans la vaccination des poules constituent une preuve selon laquelle l'approche OH peut aider les SV à mettre en place des services pérennes de vaccination animale en RDC. Elle pourra résoudre le problème de sensibilisation des éleveurs, celui de la motivation des vaccinateurs et celui de manque des ressources humaines. Elle apportera une solution partielle au problème de la chaine de froid. Les apports en ressources financières et matériels du CAVTK et des fonds de recherche de la présente thèse ont montré que les services vétérinaires de la RDC ont besoin de développer un partenariat public-privé (PPP) pour la réalisation des activités en faveur de la santé animale. Un tel partenariat pourra aider ces services à redynamiser la vaccination animale en rendant disponible les vaccins et les chaines de froid au niveau des SV locaux. Les échecs de la vaccination des poules villageoises observés en certains endroits ont montré que la mise en place de services pérennes de vaccination animale en RDC doit non seulement faire face à des obstacles d'ordre organisationnel, logistique et financier mais doit aussi prévenir les causes biologiques des échecs de la vaccination. Ces échecs auront un impact sur l'appréciation de l'efficacité du vaccin par les éleveurs et réduiront le taux d'adoption de la vaccination par ces derniers. Sur le plan organisationnel, logistique et financier, cette étude a montré que trois piliers, à savoir le principe de l'utilisateur-payeur, l'approche One Health et le partenariat public-privé, permettraient d'assurer le financement et la logistique de ces services ainsi que l'accessibilité de ces services à un nombre appréciable d'éleveurs de la RDC. Les laboratoires doivent être impliqués en amont de la vaccination animale afin de trouver les souches vaccinales appropriées, de déterminer le statut vaccinal des troupeaux à vacciner, de diagnostiquer les éventuelles maladies immunosuppressives des troupeaux concernés et enfin développer des stratégies vaccinales appropriées. Il est également important que des programmes d'encadrement des éleveurs les accompagnent afin de leur apprendre les bonnes pratiques d'élevage et les notions de biosécurité. C'est dans ces conditions que la vaccination animale pourra se montrer efficace et que les services pourront être organisés de façon pérenne.
What is a radical? Somebody who goes against mainstream opinions? An agitator who suggests transforming society at the risk of endangering its harmony? In the political context of the British Isles at the end of the eighteenth century, the word radical had a negative connotation. It referred to the Levellers and the English Civil War, it brought back a period of history which was felt as a traumatic experience. Its stigmas were still vivid in the mind of the political leaders of these times. The reign of Cromwell was certainly the main reason for the general aversion of any form of virulent contestation of the power, especially when it contained political claims. In the English political context, radicalism can be understood as the different campaigns for parliamentary reforms establishing universal suffrage. However, it became evident that not all those who were supporting such a reform originated from the same social class or shared the same ideals. As a matter of fact, the reformist associations and their leaders often disagreed with each other. Edward Royle and Hames Walvin claimed that radicalism could not be analyzed historically as a concept, because it was not a homogeneous movement, nor it had common leaders and a clear ideology. For them, radicalism was merely a loose concept, « a state of mind rather than a plan of action. » At the beginning of the nineteenth-century, the newspaper The Northern Star used the word radical in a positive way to designate a person or a group of people whose ideas were conform to those of the newspaper. However, an opponent of parliamentary reform will use the same word in a negative way, in this case the word radical will convey a notion of menace. From the very beginning, the term radical covered a large spectrum of ideas and conceptions. In fact, the plurality of what the word conveys is the main characteristic of what a radical is. As a consequence, because the radicals tended to differentiate themselves with their plurality and their differences rather than with common features, it seems impossible to define what radicalism (whose suffix in –ism implies that it designate a doctrine, an ideology) is. Nevertheless, today it is accepted by all historians. From the mid-twentieth century, we could say that it was taken from granted to consider radicalism as a movement that fitted with the democratic precepts (universal suffrage, freedom of speech) of our modern world. Let us first look at radicalism as a convenient way to designate the different popular movements appealing to universal suffrage during the time period 1792-1848. We could easily observe through the successions of men and associations, a long lasting radical state of mind: Cartwright, Horne Tooke, Thomas Hardy, Francis Burdett, William Cobbett, Henry Hunt, William Lovett, Bronterre O'Brien, Feargus O'Connor, The London Society for Constitutional information (SCI), The London Corresponding Society (LCS), The Hampden Clubs, The Chartists, etc. These organizations and people acknowledged having many things in common and being inspired by one another in carrying out their activities. These influences can be seen in the language and the political ideology that British historians name as "Constitutionalist", but also, in the political organization of extra-parliamentary societies. Most of the radicals were eager to redress injustices and, in practice, they were inspired by a plan of actions drawn on from the pamphlets of the True Whigs of the eighteenth-century. We contest the argument that the radicals lacked coherence and imagination or that they did not know how to put into practice their ambitions. In fact, their innovative forms of protest left a mark on history and found many successors in the twentieth century. Radicals' prevarications were the result of prohibitive legislation that regulated the life of associations and the refusal of the authorities to cooperate with them. As mentioned above, the term radical was greatly used and the contemporaries of the period starting from the French Revolution to Chartism never had to quarrel about the notions the word radical covered. However, this does not imply that all radicals were the same or that they belong to the same entity. Equally to Horne Tooke, the Reverend and ultra-Tory Stephens was considered as a radical, it went also with the shoemaker Thomas Hardy and the extravagant aristocrat Francis Burdett. Whether one belonged to the Aristocracy, the middle-class, the lower class or the Church, nothing could prevent him from being a radical. Surely, anybody could be a radical in its own way. Radicalism was wide enough to embrace everybody, from revolutionary reformers to paternalistic Tories. We were interested to clarify the meaning of the term radical because its inclusive nature was overlooked by historians. That's why the term radical figures in the original title of our dissertation Les voix/voies radicales (radical voices/ways to radicalism). In the French title, both words voix/voies are homonymous; the first one voix (voice) correspond to people, the second one voies (ways) refers to ideas. By this, we wanted to show that the word radical belongs to the sphere of ideas and common experience but also to the nature of human beings. Methodoloy The thesis stresses less on the question of class and its formation than on the circumstances that brought people to change their destiny and those of their fellows or to modernize the whole society. We challenged the work of E.P. Thompson, who in his famous book, The Making of the English Working Class, defined the radical movements in accordance with an idea of class. How a simple shoe-maker, Thomas Hardy, could become the center of attention during a trial where he was accused of being the mastermind of a modern revolution? What brought William Cobbett, an ultra-Tory, self-taught intellectual, to gradually espouse the cause of universal suffrage at a period where it was unpopular to do so? Why a whole population gathered to hear Henry Hunt, a gentleman farmer whose background did not destine him for becoming the champion of the people? It seemed that the easiest way to answer to these questions and to understand the nature of the popular movements consisted in studying the life of their leaders. We aimed at reconstructing the universe which surrounded the principal actors of the reform movements as if we were a privileged witness of theses times. This idea to associate the biographies of historical characters for a period of more than fifty years arouse when we realized that key events of the reform movements were echoing each other, such the trial of Thomas Hardy in 1794 and the massacre of Peterloo of 1819. The more we learned about the major events of radicalism and the life of their leaders, the more we were intrigued. Finally, one could ask himself if being a radical was not after all a question of character rather than one of class. The different popular movements in favour of a parliamentary reform were in fact far more inclusive and diversified from what historians traditionally let us to believe. For instance, once he manage to gather a sufficient number of members of the popular classes, Thomas Hardy projected to give the control of his association to an intellectual elite led by Horne Tooke. Moreover, supporters of the radical reforms followed leaders whose background was completely different as theirs. For example, O'Connor claimed royal descent from the ancient kings of Ireland. William Cobbett, owner of a popular newspaper was proud of his origins as a farmer. William Lovett, close to the liberals and a few members of parliament came from a very poor family of fishermen. We have thus put together the life of these five men, Thomas hardy, William Cobbett, Henry Hunt, William Lovett and Feargus O'Connor in order to compose a sort of a saga of the radicals. This association gives us a better idea of the characteristics of the different movements in which they participated, but also, throw light on the circumstances of their formation and their failures, on the particular atmosphere which prevailed at these times, on the men who influenced these epochs, and finally on the marks they had left. These men were at the heart of a whole network and in contact with other actors of peripheral movements. They gathered around themselves close and loyal fellows with whom they shared many struggles but also quarreled and had strong words. The original part of our approach is reflected in the choice to not consider studying the fluctuations of the radical movements in a linear fashion where the story follows a strict chronology. We decided to split up the main issue of the thesis through different topics. To do so, we simply have described the life of the people who inspired these movements. Each historical figure covers a chapter, and the general story follows a chronological progression. Sometimes we had to go back through time or discuss the same events in different chapters when the main protagonists lived in the same period of time. Radical movements were influenced by people of different backgrounds. What united them above all was their wish to obtain a normalization of the political world, to redress injustices and obtain parliamentary reform. We paid particular attention to the moments where the life of these men corresponded to an intense activity of the radical movement or to a transition of its ideas and organization. We were not so much interested in their feelings about secondary topics nor did we about their affective relations. Furthermore, we had little interest in their opinions on things which were not connected to our topic unless it helped us to have a better understanding of their personality. We have purposely reduced the description of our protagonists to their radical sphere. Of course we talked about their background and their intellectual development; people are prone to experience reversals of opinions, the case of Cobbett is the most striking one. The life of these personalities coincided with particular moments of the radical movement, such as the first popular political associations, the first open-air mass meetings, the first popular newspapers, etc. We wanted to emphasize the personalities of those who addressed speeches and who were present in the radical associations. One could argue that the inconvenience of focusing on a particular person presents a high risk of overlooking events and people who were not part of his world. However, it was essential to differ from an analysis or a chronicle which had prevailed in the studies of the radical movements, as we aimed at offering a point of view that completed the precedents works written on that topic. In order to do so, we have deliberately put the humane character of the radical movement at the center of our work and used the techniques of biography as a narrative thread. Conclusion The life of each historical figure that we have portrayed corresponded to a particular epoch of the radical movement. Comparing the speeches of the radical leaders over a long period of time, we noticed that the radical ideology evolved. The principles of the Rights of Men faded away and gave place to more concrete reasoning, such as the right to benefit from one's own labour. This transition is characterized by the Chartist period of Feargus O'Connor. This does not mean that collective memory and radical tradition ceased to play an important part. The popular classes were always appealed to Constitutional rhetoric and popular myths. Indeed, thanks to them they identified themselves and justified their claims to universal suffrage. We focused on the life of a few influent leaders of radicalism in order to understand its evolution and its nature. The description of their lives constituted our narrative thread and it enabled us to maintain consistency in our thesis. If the chapters are independent the one from the other, events and speeches are in correspondences. Sometimes we could believe that we were witnessing a repetition of facts and events as if history was repeating itself endlessly. However, like technical progress, the spirit of time, Zeitgeist, experiences changes and mutations. These features are fundamental elements to comprehend historical phenomena; the latter cannot be simplified to philosophical, sociological, or historical concept. History is a science which has this particularity that the physical reality of phenomena has a human dimension. As a consequence, it is essential not to lose touch with the human aspect of history when one pursues studies and intellectual activities on a historical phenomenon. We decided to take a route opposite to the one taken by many historians. We have first identified influential people from different epochs before entering into concepts analysis. Thanks to this compilation of radical leaders, a new and fresh look to the understanding of radicalism was possible. Of course, we were not the first one to have studied them, but we ordered them following a chronology, like Plutarch enjoyed juxtaposing Greeks and Romans historical figures. Thanks to this technique we wanted to highlight the features of the radical leaders' speeches, personalities and epochs, but also their differences. At last, we tried to draw the outlines and the heart of different radical movements in order to follow the ways that led to radicalism. We do not pretend to have offered an original and exclusive definition of radicalism, we mainly wanted to understand the nature of what defines somebody as a radical and explain the reasons why thousands of people decided to believe in this man. Moreover, we wanted to distance ourselves from the ideological debate of the Cold War which permeated also the interpretation of past events. Too often, the history of radicalism was either narrated with a form of revolutionary nostalgia or in order to praise the merits of liberalism. If the great mass meetings ends in the mid-nineteenth-century with the fall of Chartism, this practice spread out in the whole world in the twentieth-century. Incidentally, the Arab Spring of the beginning of the twenty-first-century demonstrated that a popular platform was the best way for the people to claim their rights and destabilize a political system which they found too authoritative. Through protest the people express an essential quality of revolt, which is an expression of emancipation from fear. From then on, a despotic regime loses this psychological terror which helped it to maintain itself into power. The balance of power between the government and its people would also take a new turn. The radicals won this psychological victory more than 150 years ago and yet universal suffrage was obtained only a century later. From the acceptance of the principles of liberties to their cultural practice, a long route has to be taken to change people's mind. It is a wearisome struggle for the most vulnerable people. In the light of western history, fundamental liberties must be constantly defended. Paradoxically, revolt is an essential and constitutive element of the maintenance of democracy. ; Die radikalen Strömungen in England von 1789 bis 1848 Formulierung der Problematik Was ist ein Radikaler? Eine Person die vorgefassten Meinungen zuwiderhandelt? Ein Agitator, der die Gesellschaft verändern will und dabei das Risiko eingeht, sie aus dem Gleichgewicht zu bringen? Im politischen Kontext, in dem sich die britischen Inseln am Ende des 18. Jahrhunderts befanden, hatte dieser Begriff eine negative Konnotation. Er erinnert nämlich an die levellers und an den Bürgerkrieg. Diese historische Epoche, die als traumatisches Erlebnis empfunden wurde, hat bei den politischen Führern Stigmata hinterlassen, die immer noch vorhanden sind. Die Herrschaft Cromwells hatte bestimmt einen direkten Einfluss auf die Aversion der Engländer gegen jede heftige Form des Protestes gegen die herrschende Macht, vor allem wenn er politisch vereinnahmt wird. Im politischen Kontext in England versteht man unter Radikalismus verschiedene Versuche, eine Parlamentsreform durchzusetzen, die das allgemeine Wahlrecht einführen sollte. Natürlich bedeutet dies nicht, dass die Befürworter solch einer Reform eine gesellschaftliche und ideologische Nähe verband. In der Tat waren sich die reformistischen Verbände oft untereinander nicht einig und ihre jeweiligen Führer hatten wenige Gemeinsamkeiten. Edward Royle und Hames Walvin erläutern, dass der Radikalismus historisch nicht wie ein Konzept analysiert werden kann, da er keine einheitliche Bewegung war, da sich die Führer untereinander nicht einig waren und da keine eindeutige Ideologie vorhanden war. Der Radikalismus war ihrer Meinung nach nur eine vage Ansammlung bunter Ideen. Er sei « eher eine Einstellung als ein Aktionsplan» gewesen. Am Beginn des 19. Jahrhunderts verwendete die Zeitung Northern Star den Begriff « radikal » in einem positiven Sinne, um eine Person oder eine Gruppe zu bezeichnen, deren Ideen mit den Ihrigen im Einklang standen. Gegner der Parlamentsreformbewegungen haben diesen Begriff im negativen Sinne verwendet. Der Radikale wurde dann also als Bedrohung wahrgenommen. Der Gebrauch des Begriffes radikal scheint kein semantisches Problem darzustellen im Vergleich zur Verwendung des Wortes Radikalismus dessen Suffix -ismus eine Doktrin bzw. eine Ideologie voraussetzt. Die Tatsache, dass die Radikalen so unterschiedliche Gesinnungen vertraten, scheint eine Definition des Radikalismus unmöglich zu machen. Trotzdem wird sein Gebrauch heute von allen Historikern akzeptiert. Man könnte also behaupten, dass es seit der Mitte des 20. Jahrhunderts gängig wurde, mit dem Begriff Radikalismus jede Bewegung zu bezeichnen, die Ideen durchsetzen wollte, die nach unserem heutigen Verständnis als demokratisch verstanden werden. Wir können den Begriff Radikalismus zwischen 1792 und 1848 also erst einmal als eine praktische Bezeichnung für die verschiedenen radikalen Volksbewegungen, die das Ziel verfolgten, das allgemeine Wahlrecht einzuführen, betrachten. Diese radikale Einstellung findet man bei einer ganzen Reihe von Menschen und Organisationen wieder. Cartwright, Horne Tooke, Thomas Hardy, Francis Burdett, William Cobbet, Henry Hunt, William Lovett, Bronterre O'Brien Feargus O'Connor, die London Society for Constitutional information (SCI), die London Corresponding Society (LCS), die Hampden Clubs, die Chartisten, usw. Man kann viele Gemeinsamkeiten zwischen den Protagonisten erkennen, die sie sich auch eingestanden haben. Auβerdem wird auch der Einfluss erkennbar, den sie aufeinander ausgeübt haben, um ihre Aktionen zu gestalten. Diese Einflüsse findet man sowohl in der Sprache und in der politischen Ideologie wieder, die von den britischen Historikern als « konstitutionalistisch » bezeichnet wurden, als auch in der politischen Organisation von auβerparlamentarischen Gruppierungen. Alle Radikalen wollten die Ungerechtigkeiten beheben, und in der Praxis haben sie sich von einem Aktionsplan anregen lassen, den sie im 18. Jahrhundert in den Pamphleten der true whigs gefunden haben. Wir müssen teilweise das Argument zurückweisen, dass die Radikalen nicht kohärent und einfallsreich waren, oder dass sie nicht genau wussten, wie sie ihre Ziele umsetzen konnten. Ganz im Gegenteil: Die innovativen Formen des Protestes, die ihnen zuzuschreiben sind, waren bezeichnend und haben eine Spur in der Geschichte hinterlassen. Das Zaudern der Radikalen war erstens auf die prohibitive Gesetzgebung zurückzuführen, der die Verbände unterlagen und zweitens auf die kategorische Ablehnung der Behörden zu kooperieren. Die Zeitgenossen der Epoche, die sich von der Französischen Revolution bis zum Chartismus erstreckt, haben nie über den Sinn des Begriffs radikal debattiert. Dies bedeutet allerdings nicht, dass alle Radikalen gleich waren, oder dass sie zu derselben Einheit gehörten. Horne Tooke und der Priester Stephens waren beide Radikale, so wie der Schuster Hardy und der extravagante Burdett. Ob man ein Adliger, ein Mitglied des Bürgertums, ein Handwerker, ein Gutsbesitzer oder ein Mann der Kirche war: Nichts hinderte einen daran, ein Radikaler zu sein. Jeder konnte auf seine Art ein Radikaler sein. In dem Radikalismus gab es in der Tat eine groβe Bandbreite, die sich vom revolutionären Radikalismus bis zum paternalistischen Torysmus erstreckte. Wir waren daran interessiert, genau zu verstehen, was der Begriff radikal bedeutet, denn sein integrativer Charakter wurde von Historikern übersehen. Wir haben uns deshalb so genau mit der Bedeutung des Begriffs « radikal » beschäftigt, weil dieses Adjektiv im Plural im Titel die radikalen Strömungen enthalten ist. Mit dem im französischen Titel enthaltenen Gleichklang zwischen den Wörtern « voie » (Weg, Strömung) und « voix » (Stimme) wollten wir zeigen, dass sich der Begriff « radikal » sowohl auf ein Ideenbündel als auch auf eine Person bezieht. Die methodische Vorgehensweise In dieser Arbeit richtet sich unser Augenmerk weniger auf die Frage, wie eine Gesellschaftsschicht entstanden ist, als auf die Umstände, die die Menschen dazu bewogen haben, ihrem Schicksal und dem Ihresgleichen oder gar der ganzen Gesellschaft eine andere Wendung zu geben. Wir stellten das Werk von E.P.Thompson in Frage, welcher in seinem bekannten Buch "The Making of the English Working Class" radikale Bewegungen, entsprechend einer Vorstellung von Klasse, definiert. Wie kam es, dass ein einfacher Schuster wie Thomas Hardy, während eines Prozesses, in dem er beschuldigt wurde, eine moderne Revolution anzuzetteln, im Zentrum der Öffentlichkeit stand? Wie kam es, dass ein Autodidakt und ein Anhängiger der Ultra- Tories wie William Cobbett sich nach und nach für das allgemeine Wahlrecht einsetzte, zu einer Zeit, in der es unpopulär war? Wie kam es, dass sich die ganze Bevölkerung in Massen um Henry Hunt scharte, einen Gutsbesitzer, der nicht gerade dazu bestimmt war, sich für die Belange des Volkes stark zu machen? Unser Ziel ist es, das Universum, in dem die wichtigsten Beteiligten lebten, wiederzugeben, so als wären wir ein privilegierter Zeuge dieser Epochen. Die einfachste Art diese Fragen zu beantworten und die Beschaffenheit der Volksbewegungen zu verstehen besteht unserer Meinung nach darin, das Leben jener Männer zu studieren, die sie gestaltet haben. Wir hatten den Einfall, mehrere Männer, die in einem Zeitraum von mehr als 50 Jahren gelebt haben, miteinander in Verbindung zu bringen, als uns aufgefallen ist, dass Schlüsselmomente der Reformbewegungen miteinander korrespondieren, wie z.B der Prozess von Thomas Hardy und das Massaker von Peterloo 1819. Je mehr wir uns mit diesen Ereignissen beschäftigten, desto mehr weckte dies unsere Neugier auf das Leben jener Menschen, die sie verursacht haben. Schlussendlich konnte man sich fragen, ob radikal zu sein nicht eher eine Frage des Charakters als eine Frage der Klassenzugehörigkeit war. Die verschiedenen Volksbewegungen für eine Parlamentsreform haben in der Tat viel mehr unterschiedliche Menschen vereint und waren um einiges vielfältiger als es die Historiker behauptet haben. So war es zum Beispiel Thomas Hardys Vorhaben, die Führung des Verbandes einer intellektuellen Elite unter Horne Tookes Kommando zu überlassen, nachdem er es geschafft haben würde, genug Mitglieder der Arbeiterschicht zu versammeln. Auβerdem haben die Sympathisanten mit Freude Führer akzeptiert, deren Schicksal sehr wenig mit dem Ihrigen gemeinsam hatte. O'Connor z. B erhob den Anspruch, der Nachkomme eines irischen Königs zu sein. Cobbett, der Besitzer einer bedeutenden Zeitung, erinnerte daran, dass er aus einer Bauernfamilie stammte. William Lovett, der den Liberalen und einigen Parlamentsmitgliedern nahe stand, stammte aus einer armen Fischerfamilie. Wir haben diese fünf Männer Thomas Hardy, William Cobbett, Henry Hunt, William Lovett und Feargus O'Connor in Verbindung gebracht, um gewissermaßen eine Saga der Radikalen zu erstellen. Dies erlaubte es uns, uns ein genaueres Bild zu machen von den Merkmalen der verschiedenen Bewegungen, an denen sie teilgenommen haben, von dem Kontext, in dem die Bewegungen entstanden sind, von ihren Misserfolgen, von der besonderen Atmosphäre, die in diesen unterschiedlichen Epochen herrschte, von den Männern, die diese Bewegungen beeinflusst haben und zuletzt von dem Zeichen, das sie gesetzt haben. Diese Männer waren im Mittelpunkt eines Netzwerkes und standen in Verbindung mit anderen Akteuren, die an peripheren Bewegungen beteiligt waren. Sie waren umgeben von treuen Weggefährten, mit denen zusammen sie viele Kämpfe ausgetragen haben, oder mit denen sie sich heftig gestritten haben. Unsere Vorgehensweise ist insofern neu, als wir die Fluktuationen der radikalen Bewegungen weder linear bzw. chronologisch beleuchten, noch in einer zersplitterten Weise, indem wir die Problematik in mehrere Themen unterteilen. Wir sind ganz einfach dem Leben der Männer gefolgt, die am Ursprung dieser Bewegung standen. Jedes Kapitel behandelt eine historische Person und die gesamte Abhandlung ist chronologisch aufgebaut. Manchmal war es notwendig, Rückblenden einzubauen oder die gleichen Ereignisse mehrmals zu erwähnen, wenn verschiedene historische Personen daran beteiligt waren. Die radikalen Bewegungen wurden von Menschen aus verschiedenen Horizonten beeinflusst. Verbunden waren sie vor allem durch ihr Bestreben, eine Normalisierung der politischen Welt zu erreichen, gegen die Ungerechtigkeiten zu kämpfen und eine Parlamentsreform durchzusetzen. Wir haben uns auf die Momente konzentriert, in denen das Leben der Männer mit einem aktiven Handeln in der radikalen Bewegung oder mit einer Veränderung ihrer Ideen oder in ihrer Organisation einherging. Ihre emotionalen Beziehungen und ihre Einstellung zu belanglosen Fragen interessierten uns nicht. Ihre Meinungen zu Fragen, die unser Studienobjekt nicht betreffen, waren auch nicht Gegenstand dieser Abhandlung, es sei denn sie ermöglichten es uns, ihre Persönlichkeit besser zu umreiβen. Unser Augenmerk richtete sich ausdrücklich und vor allem auf die radikale Tätigkeit der Beteiligten. Natürlich haben wir auch die Lebensumstände und die geistige Entwicklung dieser Männer geschildert, denn wir wissen, dass Meinungen sich im Laufe eines Lebens ändern können, wie es der bemerkenswerte Fall von Cobbett verdeutlicht. Das Leben dieser Personen fiel zeitlich mit markanten Momenten in der radikalen Bewegung zusammen, wie z. B die ersten politischen Organisationen der Arbeiterschichten, die ersten Massendemonstrationen oder die ersten politisch ausgerichteten Volkszeitungen. Wir wollten die menschlichen Züge jener Männer wiedergeben, die Reden gehalten haben und die in den radikalen Verbänden anwesend waren. Man könnte uns vorwerfen, dass wir- wenn wir uns auf eine historische Person konzentriert haben- andere Fakten oder Personen, die nicht zu ihrem Umfeld gehörten aber dennoch an der Bewegung beteiligt waren, ausgeblendet haben. Uns schien es aber wesentlich, die analytische Methode oder die historische Chronik, die die Studien über die radikalen Bewegungen maßgeblich prägt, aufzugeben. Unser Ziel war es nämlich, diese Schilderungen zu vervollständigen, indem wir den menschlichen Aspekt in den Vordergrund stellten. Dazu haben wir die biografische Perspektive gewählt und unserer Studie angepasst. Schluss Jeder Mann, dessen Rolle wir hervorgehoben haben, lebte in einer bestimmten Phase der radikalen Bewegung. Der Vergleich der Reden, die sie in verschiedenen Epochen gehalten haben, hat aufgezeigt, dass die radikale Ideologie sich im Laufe der Zeit verändert hat. Die Verteidigung der Menschenrechte verlor an Bedeutung und die Argumentation wurde konkreter: Es ging z. B mehr und mehr um das Recht, die Früchte seiner Arbeit zu genieβen. Dieser Wandel fand in der chartistischen Epoche Feargus O'Connors statt. Die Traditionen des Radikalismus und die Erinnerung daran spielten jedoch weiterhin eine wichtige Rolle. Die Rhetorik des Konstitutionalismus und der Volksmythos waren Themen, mit denen die Arbeiterschichten sich immer identifiziert haben, und die ihre Forderung nach dem allgemeinen Wahlrecht gerechtfertigt haben. Wir haben uns auf das Leben einiger einflussreicher Männer des Radikalismus konzentriert, um seine Entwicklung und sein Wesen zu verstehen. Ihre Lebensläufe haben uns als Leitfaden gedient und haben es uns ermöglicht, eine Kohärenz in unserer Abhandlung zu wahren. Zwar sind die Kapitel unabhängig voneinander, aber die Ereignisse und die Reden korrespondieren miteinander. Man könnte manchmal den Eindruck haben, dass sich Fakten, Handlungen und die Geschichte im Allgemeinen endlos wiederholen. Allerdings ist der Zeitgeist im ständigen Wandel begriffen, so wie dies auch beim technischen Fortschritt der Fall ist. Wir sind der Ansicht, dass diese Besonderheiten fundamentale Elemente sind, die es ermöglichen, historische Phänomene zu begreifen, die nicht auf philosophische, soziologische oder historische Konzepte reduziert werden können. Die Geschichte als Wissenschaft weist die Besonderheit auf, dass die physische Realität und die erwähnten Phänomene auch eine menschliche Realität sind. Daher ist es wesentlich, bei der intellektuellen Auseinandersetzung mit einem historischen Phänomen den menschlichen Aspekt nicht aus den Augen zu verlieren. Wir wollten einen Weg einschlagen, der dem vieler Historiker entgegengesetzt ist. Unser Augenmerk richtete sich zunächst auf die Männer, die ihre jeweiligen Epochen maβgeblich geprägt haben, bevor wir uns mit Konzepten beschäftigt haben. Die Männer, die wir auserwählt haben, gaben uns einen neuen und frischen Blick auf den Radikalismus und brachten uns diesen näher. Natürlich sind wir nicht die ersten, die sich mit diesen historischen Personen beschäftigt haben. Durch die chronologische Anordnung unserer Abhandlung, wollten wir- so wie Plutarch, der griechische und römische historische Personen miteinander in Verbindung brachte- die Wesensmerkmale ihrer Reden, Persönlichkeiten und Epochen aber auch ihre Unterschiede in den Vordergrund rücken. Wir haben also versucht, eine Bewegung zu umreiβen und im Kern zu erfassen und die Wege nachzuzeichnen, die zum Radikalismus führten. Wir behaupten nicht, dass wir eine neuartige und ausschlieβliche Definition dieser Bewegung geliefert haben. Wir haben nur versucht, die Wesensmerkmale eines Radikalen zu begreifen und herauszufinden, aus welchen Gründen tausende Männer an diesen Mann geglaubt haben. Wir wollten uns von der ideologischen Debatte über den Kalten Krieg losmachen, die sogar auf die Interpretation zurückliegender Ereignisse abgefärbt hat. Zu oft wurde die Geschichte des Radikalismus mit einer Art revolutionären Nostalgie erzählt, oder mit der Absicht, die Vorzüge des Liberalismus zu preisen. Der Chartismus leitete zwar im 19. Jahrhundert das Ende der groβen Massenbewegungen in England ein, aber diese Methode hat sich im 20. Jahrhundert überall auf der Welt verbreitet. In der Tat zeigt der arabische Frühling am Beginn des 21. Jahrhunderts, dass die zahlenmäβige Überlegenheit das beste Druckmittel des Volkes ist, um seine Rechte einzufordern und das bestehenden Regime zu destabilisieren. Ein Volk, das demonstriert, zeigt, dass es keine Angst mehr hat. Von dem Moment an, in dem ein autoritäres Regime diese psychologische Waffe, die es ihm ermöglicht hat, an der Macht zu bleiben, verliert, kehrt sich das Machtgefälle zwischen der autoritären Staatsgewalt und dem unterworfenen Volk um. Diesen psychologischen Sieg haben die englischen Radikalen vor mehr als 150 Jahren errungen. Jedoch wurde das allgemeine Wahlrecht erst ein Jahrhundert später eingeführt. Damit es also nicht bei Prinzipienerklärungen bleibt, sondern die Freiheiten in die Wirklichkeit umgesetzt werden, bedarf es einer Bewusstseinsänderung, die nur durch eine langwierige Arbeit zustande kommen kann. Für die Schwächsten ist dies ein langer Kampf. In Anbetracht der abendländischen Geschichte muss man die Freiheiten als Rechte betrachten, die es immer wieder zu verteidigen gilt. Paradoxerweise scheint die Revolte also eine grundlegende und unabdingbare Bedingung zu sein, um die Demokratie zu erhalten.
Our motivation for writing this synthesis is the personal and collective trauma caused by a new wave of attacks in France in 2015 and their aftershocks in Belgium, Germany and Great Britain. These dramatic events have rekindled important professional and existential questions worth consideration. They encouraged thinking anew about the aims and functioning of the educational institutions in which we are involved.Our research question therefore starts from an appreciation of a contemporary humanity and state of the world that seem distant from what would have been hoped for amid immense modern technological advances, for instance massive access to information and to primary education . The working hypothesis is that the ontological dimension would certainly already be present in the educational curricula and the common core, but that it would be exercised unconsciously, even repressed, which would have the effect of slowing down the emergence of responsible individuals able to act positively toward themselves, others and the planet. The objective is therefore to try to better understand and support, in view of realizing this goal, the multi-referential process of our humanization, as long as, as the Renaissance humanist Erasmus once said: "We are not born human, but rather become human". The main theoretical frameworks and concepts that we mobilize to build this work and our proposals in Education and Training Sciences are based on three fields. First, Transdisciplinarity (complex thinking , systems of systems and consciousness ). Then, transpersonal psychology (on issues of freedom, responsibility and ethics). Finally, Digital Humanities, from technological artifacts and educational technologies , to technontology .In the form of insets, we will regularly report moments from our "life story", thus inserting us into the current of biographisation , as evidence of the evolution of our own journey.In the first part, we work on the construction of a hypothetico-deductive ontological model of Being, taking into account the human condition in its spatiotemporal context – Being as it unfolds in time and space – to understand how this model functions in terms of rooting, need, capacity, desire, surpassing etc. We represent man by a metaphorical schema, called "structure-temple", comprising seven parts. The pedestal of the building symbolizes its affiliation with the "anthropological / cultural" context of birth, currently the Anthropocene (which begins with the transformative action of sustainable human action on the planet, mainly because of its technical actions) (Wallenhorst, 2019). The first column expresses the "physical / biological / energy" dimension; the second, the "emotional / sensitive" part; the third, the "mental / cognitive"; the fourth, the "groupal / social"; and the fifth, the "axiological / existential / (post) metaphysical". The pediment is the "aperture / ontological" headdress of the ensemble, which invites an optimistic conclusion according to the maxim of the Greek temple of Delphi attributed to Socrates: "Know thyself and you will know the universe and the gods".We then analyse this approach through two temporal dimensions: the big history or long cosmic history from the big bang to the creation of our planet and the development of the biosphere, as well as the ephemeral human life during which each of us will try to accomplish an "involved project" . A third timeless dimension completes them: the life of the spirit. We observe the evolutionary dynamics of the temple-structure thanks to the complementarity that it achieves with the logic of the included third and the "Hidden Third", as well as its non-reductionist character. This model is fractal because it tends toward intra-infinity, and holographic because it is multilayered. It builds a system of "cosmodern" equilibrium, testifying to the historical epistemological separation between the world of subjects and that of the objects it brings together through the theory of "Transreality" . Ultimately, it proposes to surpass an apparent dichotomy by adopting a non-dual approach intended to be effective through the "project approach" .We thus develop a model that could be useful for an ontoformation . The action links updated in the temple-structure by the exercise of the thirds (included and hidden) can be mobilized in the "essence" of the teacher's practice. The teacher must be able to evaluate his or her professional "situated action", which we would evaluate in the context of time (Pedestal and Columns) and in the "vertical" dimension of the whole structure (From Pedestal to Pediment). This approach would shift the quasi-unidirectional binary master-student relationship in the exclusive application of the programs to a dynamic sensitive process of a ternary relationship through the mobilization of the structure-temple tool, for evaluative and then truly educational purposes, as much for the position of the master as for that of the pupil. This holistic approach integrates educational proposals that can be grouped under the terms self-training and self-co-training: "Training here refers to the vital and permanent process of shaping by interaction between oneself (self), others (socio, hetero, co) and the world (eco). Self-training is then defined as the awareness, understanding and transformation by the subject of this interaction. It is the transformation of the relationship with oneself, with others and with the world" .We therefore seek to examine, through the model of the temple-structure in an educational situation, whether the poles and various elements are invested in a correctness (the right ingredient, at the right time, in an adequate quantity) that avoids imbalances, for example disturbances of other moments of life dedicated to transmission and learning and, more broadly, life outside educational spaces. To deepen this question, we will explore the model in other contexts of learning and other educational situations, such as knowledge and disciplines, practices and pedagogies, educational technologies etc.The second part of the work contextualizes the temple-structure metaphor in the field of education and training. From a harmonious reciprocal approach of a triple development, operated on personal, professional and collective levels, emerges a proposal of "Integrative and Implicative Pedagogy" (P2i). It is anchored in the long history of New Education born in the early twentieth century. Through the technicalized updating of the socioconstructivist project approach, the P2i cultivates the efficient consideration of learners, teachers and third parts (staff, parents and other partners) in all their dimensions. This reflection requires discussing the evolution of the role of the teacher in the acquisition of the fundamental learning of primary school, from "read, write, count" to "respect others", thus passing from quantitative performance to qualitative subtlety. It is a question of anticipating the passage from an "integrative" character of educational objects in all their varieties, to the "integral" dimension of the subjects in formation. The temple-structure metaphor is then presented as a multidimensional project. The research therefore applies to the field of disciplines, peri-, para- and extra-curricular activities as well as cross-cutting issues such as eco-citizenship, empowerment, happiness and well-being, emotion management, positive education etc.The P2i studies the places, the means, the methods and the tools made available to institutions and teachers (philosophical debate, yoga or laical meditation ) to allow a secular approach allowed of spirituality , which is interested in the "life of the mind". As a method of analysis and foresight, it can be mobilized to study any question related to the Sciences of Education and Training, from secularism or evaluation to open access or big data. The temple-structure and the P2i jointly propose a theoretical and practical framework favoring the application of educational "strategies of success" by the establishment of "virtuous circles" while developing our "part of humanity". For example: "class management" x "adapted learning" x "support for personalities" x "learners' skills" x "existential dimension" and so on, situating ourselves in the current of slow education and alternatives approaches to / from education. Then a question emerges: should we be guided, by need or necessity, towards a paradigm shift in education? And if so, what should we strive for?The most important aspect would ultimately be an ability to lead multi-referential lives that are connected with each other, with educational partners, with institutions, in relation to knowledge. Examples abound, especially in the field of active pedagogies. In the manner of design thinking, which manages innovation by synthesising analytical thought and intuitive thought as it mobilizes processes of co-creativity that will involve end-users, or like the operating rules stemming from sociocracy and holacracy (as decision with zero objection, election without self-declared candidates, revocability of mandates). Such examples are an extension of work that emphasizes the spiritual dimension – the opposite of routine. It is therefore essential in teacher training not to develop only professional skills, but rather to promote the development of full-fledged human beings. As if reconciling a posture of legitimacy of the teacher with that of a permission of the student. Without force or manipulation. By focusing on the "educational flow" to better enter in the learning of "content stocks". By putting more freedom in learning while maintaining ethics. With freedom of conscience in the face of ideological approaches between normality and (relative) deviance, between independence and the need for connection. By passing from the class group to the subject group. The learner becomes an actor with the acquisition of autonomy. And when the learner realizes this, it is the beginning of emancipation, which can cause shocks. Because this dynamic in progress can also create resistance, as much for the actors concerned as for the institutions. Because we must first accept the discomfort of these new situations. Accompaniment, integration and inventiveness are practices that facilitate these processes of creation, which must each time be new, in order to prevent falling back into reproducing pre-established models.The third part presents an assessment of our journey as a researcher-practitioner in the form of a reflexive return, with its strong points and its gray areas: the examination of the slow professional and spiritual "drying up" as the technicization of our research after our appointment at the Paris IUFM in 1998; our "revivification" thanks to the action involved in non-institutional teams, the first fruits of the adventure described by the present overview; the misunderstandings of our peers and the difficulties in sharing and pursuing administratively and scientifically our work orientations.This report is completed by a presentation of the research perspectives with our laboratory on the question of the uses of digital education; international collaborations with the National Institute of Informatics (NII) in Japan and the Centro de Tecnologia da Informação (CTI) in Brazil on stress at work; by the continuity of our work in the context of current teaching (integration in the axes of GIS Rreefor-Espe); the continued testing of P2i in teacher training or the deepening of the Culture of Peace. The extent of the engagement in our research community and our actions for the promotion of the discipline of the Sciences of Education and Training are particularly notable in relation to cooperation initiatives with foreign universities for teacher training in Romania (Cluj-Napoca), Spain (Valencia), Russia (Moscow), Ecuador (Chuquipata) and China (Chengdu), through the endorsement of editorial responsibilities as a reviewer, through the organization of scientific meetings, by answering requests for expert opinions…In conclusion, in the era of the Anthropocene, which is characterized by societal and lethal environmental risks for the human species, questioning what constitutes society is now absolutely necessary. Starting from our specialty, education, this problem is tackled by the study of conditions and modalities, a strategy that allows surpassing a mere "doing together" to a true "living together". At the heart of the areas to explore further are secularism and the relationship with religion . As the pedagogue Philippe Meirieu has noted: "'Believing' divides while 'knowing' brings together" . Experience facilitates passing from the first verb to the second. Massification and longer study times seem to go hand in hand with the standardization of training courses. The latter would then risk rejecting the otherness of those who follow them and tend to format them, which would be the opposite of the search for creative solutions that society needs. Finding interest and constructing the "common points" that respect diversity, based on real benevolence, with co-constructed rules, would be a pragmatic solution to consider. Fundamental principles may include but are not limited to: citizenship, partnership, democracy, team and collaborative learning, acceptance of different ideas, small group work, and extended teacher roles beyond traditional disciplines.The apparently intuitive point of convergence between these principles can be seen by taking into account our "common point of humanity" in all its various expressions. And this common point could in turn be guided by a call for a transcendence of each individual "little person", in a transcendence that is necessarily collective. If it were a matter of something informal and unspoken, all would benefit from having it brought to consciousness. Should it not then become a subject of discussion between the stakeholders, in order to encourage more and more the expression of this common point of humanity, so that everyone finds nourishment as needed, while maintaining the broadest possible respect for others and the world? In the tradition of Metagogy Theorem , we would approach a meta-science of education: a scientific and transversal model supported by an integral pedagogical paradigm that would provide a necessary and sufficient space for the ontological and spiritual dimensions.The objective of this research is to participate in the understanding of the question of consciousness and its deployment in human activities (subject / object / project), particularly in educational situations, with intention as the first criterion of analysis. ; Notre motivation à entrer dans l'écriture de cette note de synthèse trouve sa source à la suite du séisme traumatisant personnel et collectif provoqué par une nouvelle vague d'attentats en France en 2015 et par leurs répliques en Belgique, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Ces événements dramatiques ont ravivé chez nous des questionnements professionnels et existentiels jusque-là mis de côté faute de lieu et de moment institutionnel dédié pour réfléchir aux finalités et aux fonctionnements des instances éducatives dont nous sommes partie prenante.Notre question de recherche part donc de l'appréciation d'une humanité et d'un état du monde contemporains qui semblent loin d'être à la hauteur qu'auraient laissé espérer les immenses avancées technologiques modernes, parmi lesquelles l'accès à l'information, conjuguées à une éducation primaire dispensée à très grande échelle sur la planète .Une hypothèse est que si la dimension ontologique est d'une certaine façon déjà présente dans les programmes scolaires et dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture de l'école et du collège notamment au travers des humanités et des compétences relationnelles et psycho-sociales, elle s'y exercerait toutefois de façon non ou insuffisamment conscientisée, ce qui amoindrirait ses effets positifs. Cet état de fait, attaché à une sorte de refoulement, aurait pour effet de ralentir la capacité de formation et d'émergence d'une personne qui soit responsable et qui agisse de manière positive envers elle-même, envers les autres et envers la planète. L'objectif poursuivi est donc de chercher à mieux comprendre et à accompagner vers ce but le processus multi-référentiel de notre humanisation au travers de l'éducation, pour autant que, comme l'affirmait déjà Érasme à la Renaissance : « On ne naît pas homme, on le devient ». Les principaux cadres théoriques et les concepts que nous mobilisons pour construire ce travail et nos propositions en Sciences de l'Éducation et de la Formation s'appuient sur trois domaines. D'abord la Transdisciplinarité , avec la pensée complexe , la théorie des systèmes et la question de la conscience . Ensuite la Psychologie Transpersonnelle , sur les questions de liberté, de responsabilité et d'éthique. Enfin les Humanités Numériques, depuis les artefacts technologiques et les technologies éducatives jusqu'à la technontologie (technique plus ontologie).Sous forme d'encarts, nous relaterons régulièrement des moments issus de notre « histoire de vie », nous insérant ainsi dans le courant de la biographisation , en tant que témoignages de l'évolution de notre propre parcours.Dans une première partie, nous travaillons à la construction d'un modèle ontologique hypothético-déductif, « l'être en tant qu'être », en tenant compte de la condition humaine dans son contexte spatio-temporel - « l'être dans le temps de l'être »- pour en comprendre le fonctionnement en termes d'enracinement, de besoin, de capacité, de désir, de dépassement… Nous représentons l'Être humain par un schéma métaphorique, appelé « structure-temple », comprenant sept éléments. Le socle de l'édifice symbolise sa filiation dans le contexte « anthropologique / culturel » de la naissance, actuellement l'anthropocène (qui débute avec l'action transformative durable de l'action humaine sur la planète, essentiellement du fait des agissements techniques et industriels, Wallenhorst, 2019). La première colonne exprime la dimension « physique / biologique / énergétique » ; la deuxième, la part « émotionnelle / sensible » ; la troisième, le « mental / cognitif » ; la quatrième, le « groupal / social » et la cinquième, l' « axiologique / existentiel / (post-)métaphysique ». Enfin, le fronton est la coiffe « ouverture / ontologique » de l'ensemble, qui invite à une conclusion optimiste selon la maxime du temple grec de Delphes attribuée à Socrate : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux ».Nous procédons ensuite à une analyse de cette approche au travers de deux dimensions temporelles : la big history ou longue histoire cosmique depuis le big bang jusqu'à la création de notre planète et le développement de la biosphère ainsi que l'éphémère vie humaine durant laquelle chacun tentera d'accomplir son projet « implié » . Une troisième dimension intemporelle les complète : la vie de l'esprit . Nous observons la dynamique évolutive de la structure-temple grâce à la complémentarité qu'elle opère avec les logiques du tiers inclus et du « Tiers Caché », ainsi que son caractère non-réductionniste. Ce modèle est fractal par son caractère intra-reproductible et holographique car multicouche. Il construit un système d'équilibre « cosmoderne » témoignant de la séparation épistémologique historique entre le monde des sujets et celui des objets qu'il réunit par la théorie de la « Transréalité » . Il propose in fine de dépasser cette dichotomie apparente en adoptant une approche non-duelle destinée à être opérante au moyen de la « démarche de projet » .La deuxième partie du travail contextualise la métaphore de la structure-temple dans le domaine de l'éducation et de la formation. À partir d'une démarche en réciprocité harmonieuse d'un triple développement, opéré sur les plans personnel, professionnel et collectif, émerge une proposition de « Pédagogie Intégrative et Implicative » (P2i). Elle procède d'un cadre théorique intégratif et aboutit à un dispositif implicatif ancré dans la longue histoire de l'Éducation Nouvelle dont Philippe Meirieu décèle « les prémices dès le XVIIIème siècle » . Par l'actualisation technicisée de la démarche de projet socioconstructiviste, la P2i cultive la considération efficiente des apprenants, des enseignants et des tiers (personnels, parents et autres partenaires), et ce, dans toutes leurs dimensions. Cette réflexion nécessite de discuter de l'évolution du rôle de l'enseignant dans l'acquisition des apprentissages fondamentaux de l'école primaire, depuis le « lire, écrire, compter » jusqu'au « respecter autrui », passant ainsi de la performance quantitative à la sensibilité qualitative. Il s'agit d'anticiper le passage d'un caractère « intégratif » des objets pédagogiques dans toutes leurs variétés à la dimension « intégrale » des sujets en formation. La métaphore de la structure-temple est alors déclinée comme un projet multidimensionnel. La recherche s'applique donc aussi bien au domaine des disciplines, des activités péri-, para- et extra-scolaires qu'aux questions transversales comme l'éco-citoyenneté, le pouvoir d'agir, le bonheur et le bien-être, la gestion des émotions, l'éducation positive…La P2i étudie les lieux, les moyens, les méthodes et les outils mis à disposition des institutions et des enseignants (débat philosophique, yoga ou encore méditation ) pour permettre une approche laïque autorisée de la spiritualité , qui s'intéresse à la vie de l'esprit. Tenant lieu de méthode d'analyse et de prospective, elle peut être mobilisée pour étudier toute question touchant aux Sciences de l'Éducation et de la Formation, depuis la laïcité ou l'évaluation jusqu'à l'open access ou le big data. La structure-temple et la P2i proposent conjointement un cadre théorique et pratique favorisant l'application de « stratégies de réussite éducatives » par l'instauration de cercles vertueux tout en développant notre part d'humanité. Par exemple des notions pédagogiques ou didactiques comme « la gestion de classe », « les apprentissages adaptés », « l'appui sur les personnalités », « les compétences des apprenants », « la dimension existentielle » etc. tous envisagés et pris en compte simultanément ou à tour de rôle multiplient les effets positifs de chacune de ces dimensions. Nous situant dans le courant de la slow education et des approches alternatives de/à l'éducation, une question, qui pourrait devenir « vive », se fait jour : faudrait-il nous orienter, par besoin ou par nécessité, vers un changement de paradigme éducatif ? Et si oui, vers lequel nous diriger ?La troisième partie présente un bilan de notre trajet de chercheur-praticien sous forme de retour réflexif, avec ses points forts et ses zones d'ombre : l'examen du lent « assèchement » professionnel et spirituel au fur et à mesure de la technicisation de nos recherches après notre nomination à l'Iufm de Paris en 1998 ; notre « revivifiance » grâce à l'action impliquée dans des équipes para-institutionnelles, prémices de l'aventure de cette note de synthèse ; les incompréhensions de nos pairs et les difficultés à partager et poursuivre administrativement et scientifiquement nos orientations de travail…Ce bilan est complété par un exposé des perspectives de recherche au sein de notre laboratoire sur la question des usages du numérique en éducation ; par des collaborations internationales avec le National Institute of Informatics (Tokyo, Japon) et le Centro de Tecnologia da Informação (Campinas, Sao Paolo, Brésil) sur le stress au travail ; par la continuité de nos travaux dans le contexte d'enseignement actuel (intégration dans les axes du GIS Rreefor-Espe) ; la poursuite de la mise à l'épreuve de la P2i dans la formation des enseignants ou encore l'approfondissement de la Culture de Paix. L'ampleur de l'engagement dans notre communauté de recherche et nos actions pour le rayonnement de la discipline des Sciences de l'Éducation et de la Formation s'apprécient notamment par des initiatives de coopération avec des instituts et des universités étrangères de formation des enseignants comme le National Pedagogical College (Cluj-Napoca, Roumanie), le Florida Grup Educatiu (Valencia, Espagne), la Moscow City University (Russie), l'Universidad Nacional de Educación (Chuquipata, Équateur) et l'École Normale de Chengdu (Chine) ; par la prise de responsabilités éditoriales dans des revues relevant de la section ; par l'organisation de rencontres scientifiques ; par la réponse à des demandes d'expertises nationales et internationales…En conclusion, il ressort que l'objectif de cette recherche est de participer à la compréhension de la question de la conscience et de son déploiement dans les activités humaines (sujet/objet/projet), et particulièrement en situation éducative, avec l'intention pour premier critère d'analyse.