This last paper in the volume tries to pull the threads together and to detect trends of evolution in the analysis of international relations. The discussion is limited to three issues deemed basic to this evolution: 1) the increasing g importance of technology and its impact on the world System, and especially on one of its basic components: the nation-state ; 2) contents and characteristics of the new industry of futurology ; and 3) the rise of political economy as a basic approach to the study of international relations. It is suggested that we are growing beyond such simplistic divisions as "High" and "Low Politics", and obsession with methodologism per se, and that we are increasingly putting rigor and interdisciplinarity in the service of analysing "substantial" issues of international relations.
Publié sous le titre "L'invention des relations internationales" ; National audience ; Issue de la science politique, la récente discipline Relations internationale s'est constituée dès la fin de la Première Guerre mondiale dans un but noble : favoriser la paix, avant de privilégier des objectifs de connaissance. Elle intégre progressivement des théories et des éléments d'analyse issus d'autres sciences sociales, qui pevent introduire un danger de dissolution. Mais ce dynamisme est le signe d'une grande vitalité de la part d'une discipline cruciale afin de comprendre le monde.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 43, Heft 3, S. 18-25
Les « relations internationales illicites » continuent de bouleverser le champ de la légalité et de la morale internationales. Aujourd'hui, le phénomène apparaît plus que jamais comme une composante majeure, source de troubles non négligeables, des relations internationales. D'entrée, la définition du sujet révèle la difficulté d'une approche globale. Les relations internationales illicites ne se limitent pas à la seule criminalité internationale, et la multiplicité des facteurs de développement rend le phénomène de plus en plus difficile à cerner. La fin de la guerre froide, la défaillance des structures étatiques de certains pays, l'émergence de nouveaux acteurs, l'apparition de « zones grises » contribuent à l'expansion de ce nouveau fléau. Et si les dangers qu'il représente pour l'équilibre mondial sont depuis longtemps avérés, il appartient désormais aux États de se mobiliser et d'œuvrer pour une véritable moralisation de l'ordre international.
Rassurons tout de suite le lecteur : cet article ne prévoit nullement, et son auteur ne souhaite pas du tout la disparition de cette excellente revue. Mais il redoute que l'étude des Relations internationales, notamment dans les Universités, ne devienne de plus en plus compliquée, voire impossible. Il y a une trentaine d'années, l'universitaire français que j'étais se réjouissait du suc-cès de l'un de ses anciens étudiants, devenu son collègue et resté toujours son ami, de l'autre côté de l'Atlantique, et qui parvenait à créer une revue dans le domaine de recher-ches qu'ils partageaient. J'en connaissais les difficultés. Mais j'étais assez optimiste, puis-que je connaissais aussi les qualités et la volonté de Norberto Consani. Il a réussi. Son mérite n'est pas mince, car les Relations internationales deviennent de plus en plus difficiles à distinguer, donc à comprendre, donc à expliquer. Quand le futur fondateur de la revue était, par force et par choix, mon étudiant à Paris, les Relations internationales étaient encore une discipline balbutiante, mineure ; certes, il avait existé de remarquables historiens de la diplomatie et de la guerre, comme Jean-Baptiste Duroselle ; tant de juris-tes internationalistes exceptionnels, dont certains pouvaient être reconnus dans nos couloirs. Dans les années 1960, à l'Université de Paris, il y avait bien un cours d'Institutions internationales, dont l'essentiel était constitué par l'étude du fonctionnement des Orga-nisations internationales. Les circonstances et les résultats de leur activité étaient prati-quement ignorés. Quant aux États, on apprenait en Droit international qu'ils étaient égaux et souverains, mais que tout ne se pasait pas toujours bien entre eux. Et, de la Science politique, on n'étudiait que l'existence de deux blocs antagonistes et d'un reste, appelé abusivement Tiers Monde. Osons le révéler : l'enseignement de Relations internationales était, pour les universités françaises, l'occasion d'accueillir des professeurs étrangers, souvent en exil. ; Instituto de Relaciones Internacionales