"Resistência Nacional Moçambicana", de la victoire à la déroute
In: Politique africaine, Band 117, Heft 1, S. 23-43
La Resistência nacional de Moçambique (Renamo) avait, après avoir été soutenue par le régime d'apartheid, légitimé son existence politique en obtenant environ 35 % des voix lors des premières élections pluralistes de 1994. Cependant, après une progression continue jusqu'en 1999, elle n'a cessé de perdre du terrain, jusqu'à n'obtenir que 16 % des voix en octobre 2009, au milieu d'une crise interne sans précédent. Son incapacité à développer une opposition politique crédible vient-elle seulement de la nature militariste de sa présidence ? Le développement de la fusion entre l'État et le Frelimo, parti au pouvoir depuis 1994, n'a-t-il pas aussi enraciné un néopatrimonialisme qui suscite un vote d'allégeance plus que d'adhésion de la part de la population ? En tout état de cause, les déséquilibres régionaux dans le pays rendent difficile la naissance d'un parti de troisième force. Celui-ci ne pourra se développer que dans la mesure où il saura « prendre » la base sociale de la Renamo.