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Anatoly Khazanov, The ethnic situation in the Soviet Union as reflected in Soviet anthropology.
The main aim of this paper is to demoastrate that despite the fact that in the Soviet Union anthropology is claimed to be the science of ethnicity, and that Soviet anthropologists have paid particular attention to ethnic studies, they have failed to describe and to adequately estimate modem ethnic developments in the USSR. Instead, they preferred, or simply had to provide "scientific" arguments in support of the Party line. Only on rare occasions and in a semi-Aesopian language few of them pointed out the facts that in specific cases might be considered as contradicting official claims.
Even now, in the period of glasnosť, the ethnic situation in the Soviet Union is much more boldly discussed by the public and by representatives of other disciplines than by a majority of Soviet anthropologists. A question may be asked, whether this fact is connected with the circumstances within Soviet anthropology itself which have led to a reluctance or resistance by some members of its establishment to admit old sins and new realities.

Sarah Davies, The crime of "anti-Soviet agitation " in the Soviet Union in the 1930's. The article examines the prosecution of cases of "anti-Soviet agitation and propaganda" in the USSR in the 1930's. It traces how the crime originated in Soviet law after the revolution, and then examines how the article covering the crime (58. 10) was applied during the 1930's. It shows how definitions of what constituted anti-Soviet agitation fluctuated throughout this period. It was only with the onset of collectivization that large numbers of people began to be prosecuted for anti-Soviet agitation. In 1933-1934 an attempt was made to curb prosecutions. This "liberalism" evaporated after the murder of Kirov when the defmition of what constituted anti-Soviet agitation was broadened, and the numbers prosecuted rose accordingly. In 1936 the judiciary attempted to limit the application of article 58.10 again, but proved unable to resist the might of the NKVD which began to apply it indiscriminately during the terror. From 1939 a concerted attempt was made to restore legality and to restrain the powers of the NKVD; in this period the courts were active in overturning convictions for anti-Soviet agitation. The study reveals that repressive policies during this decade were characterized by inconsistency and fluctuation. Conflicts between individuals, between institutions and between the center and regions impeded the smooth functioning of the Stalinist regime.

This article brings forward an overview of the Romanian-URSS co-productions, in an attempt to explain how film functioned as an instrument of cultural diplomacy between the two countries and between the East and the West. While Romania has been involved in numerous cultural exchanges and in many other forms of cinematographic collaboration with the Soviet Union, this analysis focuses only on the films whose artistic responsibility had been entrusted to a Romanian filmmaker. Five films were thus identified, including a war film made in the 1960s and four musicals and/or films for children and youth made during the 1970s and 1980s. The fact that all of them put music more or less in the foreground appears as no coincidence. This option responded to a strategy oriented towards the Western public, and towards celebrating a Romanian-Soviet friendship cleansed of political tensions. Nevertheless, in a cinematography where politicized films were the main priority, such co-productions played a significant role in the shaping of a popular culture and of a cinema of entertainment.

La doxa exégétique dresse souvent un portrait de Freud en éternel pessimiste et en critique du communisme. Or, en 1918, Freud plaide pour une psychanalyse populaire dont la vocation serait d'être prise en charge par l'État. Dans la séquence des révolutions socialistes qui suit, s'ouvrent dans cette perspective plusieurs policliniques privées. Mais c'est au pays des soviets que le vœu freudien se réalise le plus complètement, avec la mise en place d'un Institut psychanalytique d'État auquel est rattaché un home d'enfants. L'appui de Freud aux pratiques analytiques très politisées d'alors, y compris en Russie communiste, tout comme l'oubli relatif de cette historiographie, ouvrent une réévaluation critique de l'héritage freudien et de sa transmission dans ses rapports au politique.

Yaacov Ro'i, Le contexte russe et soviétique du développement du nationalisme en Asie Centrale soviétique.
Cet article se propose de déterminer dans quelle mesure les divers nationalismes d'Asie Centrale qui commençaient à se faire entendre vers la fin des années 1980 étaient influencés par des facteurs étrangers. La conscience nationale des groupes ethniques indigènes de la région était fixée, bien sûr, sur leur héritage culturel, la région se targuant de posséder une longue tradition de moyens d'expression artistique de toutes sortes, de même qu'une foule de philosophes, de peaseurs et de personnalités religieuses.
Leurs allégeances immédiates allaient à la région dans son ensemble ou à leur voisinage spécifique plutôt qu'à leur république de l'union, ainsi qu'à leur clan ou à leur tribu et à l'islam plutôt qu'à leur nationalité telle qu'elle était définie par une décision arbitraire d'un décret administratif soviétique. Le credo politique, la terminologie et le « climat » du régime soviétique, cependant, marquaient forcément leur empreinte sur les intelligentsias d'Asie Centrale. Tout comme, d'une part, le nationalisme croissant des Russes et des autres membres européens du corps politique soviétique, et, de l'autre, l'ouverture et la démocratisation représentant les slogans, puis l'impulsion directrice de la période gorbatchévienne et qui fournissait entre autres aux intelligentsias une large base parmi la population locale.
Il en résulta un mélange particulier de nationalismes dont les termes de référence ont été soviétiques, russes et européens, mais dont l'épine dorsale a été leur héritage culturel et leurs mœurs propres qu'ils cherchent à réaffirmer en s'efforçant de se débarrasser au moins des aspects les plus humiliants de leur asservissement à Moscou.

Natalya Sadomskaya, L'anthropologie soviétique et les rituels contemporains.
Après la révolution de 1917, les formes traditionnelles de rituels folkloriques étaient condamnées à disparaître. Cette situation provenait du fait que ces rituels traditionnels étaient de caractère religieux et que l'État s'employait systématiquement à détruire la religion.
Aussi les anciennes coutumes (chrétiennes, musulmanes, tribales) furent-elles nivelées dans une très grande mesure. Le besoin d'expression rituelle est devenu un facteur essentiel de la renaissance de la religion traditionnelle de chaque groupe ethnique. Cela amena le gouvernement de l'URSS à charger les instituts de recherche d'étudier les « survivances de l'ancien mode de vie » et les moyens de les éliminer et de créer de nouvelles « formes de rituels socialistes ».
Depuis 1960 un énorme corpus de données a été amassé en URSS pour permettre une estimation de cette expérience unique. Je me propose d'étudier dans cet article le rôle des anthropologues soviétiques dans l'évaluation et dans l'élaboration de ces « nouveaux rituels folkloriques ».

Isabelle Kreindler, Les Mordves. Une nationalité soviétique condamnée ?
Bien qu'il ne soit à nouveau plus de mise de parler des déportations massives de huit nationalités soviétiques à l'époque de la guerre, les effets s'en font encore sentir tant sur les cinq nationalités qui ont recouvré leur patrie que sur les trois autres, toujours en exil. Cet article retrace rapidement l'historique des Mordves et les principaux jalons de leur tragique expérience, tout en étant centré sur les prolongements actuels de ces déportations sur le peuple mordve et sur la politique soviétique des nationalités en général.

Yossef Bodansky, Muslims, high technology, and the Soviet military.
The demographical trends in the Soviet population are bound to have a substantial effect on the composition of the Soviet Armed Forces. If the current composition of the elite and professional combat arms is maintained, Muslims will comprise some 75% of the personnel of the Ground Forces in the year 2000. The Soviets already have major, though manageable, problems with their Muslim troops. These are very similar to problems already faced by the Soviet advisers in the Middle East. There, they have come with relatively successful working solutions. The Soviets, however, have committed themselves to the use of the Armed Forces as a Russifying "melting pot" of the various nationalities, including Muslims. The proven working solutions and the Marxist-Leninist "melting pot" goal contradict each other. The Soviets will have to chose between a pragmatic approach and a ideologically motivated direct confrontation with their Islamic population.

Helena Stone, The Soviet government and moonshine, 1917-1929.
The article attempts to explain the epidemic of homebrewing the Soviet society experienced in the 1920's by linking the production of moonshine with the fluctuation in the grain prices and with the Soviet government's policy towards the peasants in general. Moonshine is interpreted as a byproduct of the confrontation between the peasants and the government.