La communication analyse comment a été élaborée et menée une recherche-action portant sur l'accompagnement des porteurs de projet pluriactifs dans le Haut Languedoc (Hérault), et questionne, au sein du projet, la double posture du chercheur placé en position d'accompagnateur. Accompagnement et recherche-action suivent des démarches ayant de nombreuses similitudes (constructivisme, place laissée au doute et à l'incertitude, positionnement autour d'un projet.), qui tendent à brouiller les frontières entre processus de recherche et action d'accompagnement. Afin d'être à même de produire des connaissances sur l'accompagnement (finalité de la recherche), un dispositif de pilotage de la recherche-action a été mis en place, complété en cours de route pour intégrer une analyse réflexive du chercheur sur sa propre pratique d'accompagnement. Cette dernière a conduit in fine à clarifier la visée même de l'accompagnement : en effet, passant de sujet à objet, l'accompagnement a pu se transformer au gré des questions posées par la recherche.
Après les années de sécheresse qui ont secoué le Sahel, plusieurs programmes nationaux, régionaux et internationaux, à la pointe de la technologie cartographique, ont été initiés pour inventorier et suivre l'état des ressources naturelles afin de sécuriser les systèmes de production (GRN, GEMS.). Malgré la précision et la qualité des informations recueillies, leur utilisation est restée limitée au cercle des experts et décideurs initiés. Sur le terrain les informations spatiales et cartographiques fournies par les satellites (NDVI, Estimations pluviométriques.) sont très loin du besoin des pasteurs, agro pasteurs et agriculteurs pour une gestion durable de l'espace et des ressources naturelles. Ce décalage nécessite l'élaboration d'une approche basée sur l'analyse fine des besoins en informations spatiales utiles et leurs supports de communication appropriés à tous les acteurs-décideurs; du pasteur ou agro pasteur aux politiques en passant par les experts et techniciens. Il s'agit pour les experts du domaine de changer de démarche pour davantage intégrer la demande des acteurs-décideurs locaux dans la phase de conception des outils cartographiques d'aide à la décision afin de mieux intégrer leurs besoins et leurs connaissances du milieu. Cette communication expose la démarche et les résultats d'une expérience d'auto-conception cartographique menée avec les populations locales de l'unité pastorale de Thieul au Sénégal à l'aide d'outils d'analyse et de modélisation spatiale.
La filière bois-énergie est une composante majeure de l'économie des pays d'Afrique de l'Ouest: au Mali, elle permet de couvrir 91% des besoins énergétiques nationaux. Le bois est issu des formations naturelles et des formations dites "hors forêt" ou diffuses des espaces agro-sylvo-pastoraux. La diminution progressive des espaces forestiers au profit de zones dégradées (désertification) ou d'espaces cultivés tend à augmenter la contribution des formations diffuses (et particulièrement des jachères). Par contre, la demande est en constante augmentation (croissance démographique forte, urbanisation intense). Pour mettre en place une gestion durable et raisonnée de la ressource ligneuse, le Mali s'est doté d'une politique énergétique : la Stratégie Energie Domestique. Celle-ci doit disposer d'informations sur l'état actuel de la ressource ligneuse à l'échelle régionale. Les méthodes d'estimation de la biomasse ligneuse des formations forestières sont connues. Mais sont-elles applicables aux formations diffuses ? Et si non, comment les adapter aux caractéristiques spatio-temporelles de celles-ci ? Les formations diffuses sont fortement anthropisées: elles sont disséminées dans le finage villageois et soumises à une évolution rapide. La répartition même des ligneux au sein de ces formations est nucléaire alternant sol nu et îlots de végétation dense. L'estimation de la ressource ligneuse diffuse requière donc des méthodes qui lui sont propres. Notre étude est menée sur la ressource ligneuse des jachères d'une région de cent mille hectares dans le domaine bioclimatique soudanien nord, au Mali. Il s'agit d'un pré-sondage effectué sur les jachères de huit villages répartis sur l'ensemble de la zone. Au vu des résultats obtenus, trois conclusions s'imposent: - la télédétection aérienne et satellitaire n'est pas un outil facilement utilisable pour cartographier les jachères, - les caractéristiques de sondage par lavonnage des ligneux des formations naturelles doivent être redéfinies pour s'adapter aux faibles superficies des jachères (dix hectares en moyenne), - une typologie des jachères ne peut se limiter à une description des caractéristiques du couvert végétal: l'âge notamment n'est pas un facteur explicatif complet de la biomasse ligneuse des jachères. La mise au point d'une méthode d'évaluation de la ressource ligneuse ne semble donc pas se limiter à une simple adaptation des méthodes de sondage utilisées pour les formations forestières. Elle doit intégrer une composante socio-économique forte.
L'innovation est devenue un facteur important de différenciation des entreprises, des territoires et des économies. Si, d'une façon générale, la recherche a joué un rôle majeur dans la production des connaissances et des inventions ainsi que de leurs diffusions dans la société dans le domaine agricole, des nombreuses études montrent que les inventions ou propositions techniques de la recherche agronomique sont peu, pas ou partiellement adoptées. Et la recherche a réalisé des progrès méthodologiques importants ces 30 derniers années en proposant de considérer l'exploitation agricole comme un système -réunissant la famille et l'exploitation-, en montrant que la rationalité des agriculteurs ne réduit pas qu'à une fonction d'utilité et plus récemment pour que les agriculteurs innovent il fallait les associer depuis le début des programmes de recherche. Les innovations doivent donc être le produit d'une décision partenariale entre producteurs et chercheurs où les résultats à atteindre et par conséquences les stratégies et les critères d'évaluations des processus d'innovations sont définies en commun entre chercheurs et producteurs. Cette nouvelle façon de faire impose à la recherche d'innover en redéfinissant en particulier sa façon de faire : de rechercher ! C'est cette proposition que nous voulons défendre dans cette introduction. Mais comme le titre l'indique l'innovation même côte recherche ne va pas de soi et " Innover c'est trop dur " !
La démarche de recherche-action (RA) basée sur la formalisation du partenariat entre recherche et producteurs, a été expérimentée entre 2006 et 2008 dans le cadre de deux projets: l'amélioration de la production de biomasse végétale pour accroitre les synergies agriculture élevage; la diversification des revenus par l'introduction du soja dans les exploitations cotonnières. Dans ces deux expériences les producteurs ont été responsabilisés pour mettre en oeuvre des expérimentations sur des parcelles de 0,25 ha comprenant de 3 à 5 traitements. Chaque parcelle correspond à une répétition ce qui a permis de réaliser des analyses de variance conventionnelle et de classer les traitements en fonction d'indicateurs classiques de performance. Les chercheurs ont également mobilisé les critères d'appréciation des producteurs. Les points de vue sont confrontés lors de réunions de bilan qui rassemblent l'ensemble des acteurs de la RA où sont aussi conviés les villageois non partenaires du projet. L'analyse de ces deux expériences montre que les postures et les pratiques des chercheurs et des producteurs ont évolué. Ces derniers se sont engagés dans le processus de conception de l'innovation dans la mesure où la recherche s'intéressait à des questions qu'ils avaient identifiées ensemble. Progressivement les producteurs passent du statut de bénéficiaires de la recherche à celui de partenaires. Dans les deux cas le collectif de RA n'a pas intégré des agents du développement, cette intégration est à encourager à l'avenir.
Pas un jour, sans qu'un livre, un débat, une déclaration ne soulignent les limites de notre développement : limites économiques, limites écologiques, limites sociales. La croissance ne crée jamais assez d'emplois. Le réchauffement climatique devient une évidence pour tous. Les pollutions se multiplient et posent des problèmes de santé publique. Les manifestations de l'exclusion, même si la misère est, bien sûr, plus marquée au Sud, s'imposent partout. Pourtant, la science n'a jamais été aussi productive en connaissance et en technologie. Mais malgré ces progrès, force est de constater que le mal-développement et ses manifestations (la crise des ressources, les pollutions industrielles, la misère, l'exclusion.) sont toujours présents. Ce paradoxe est d'autant plus fort que la science n'a jamais été aussi attentive à la demande sociale ni aussi préoccupée par son "utilité". L'expression "demande sociale" suggère que des acteurs extérieurs à la communauté scientifique contribuent à la définition des problèmes de recherche (Grossetti, 2000). Gibbons et al. (1994) défendent l'hypothèse d'un nouveau mode de production du savoir, centré sur les problèmes à résoudre tels qu'ils sont définis par l'industrie ou les pouvoirs publics, en rupture avec l'organisation académique des disciplines et des universités. Ces choix, à priori peu discutables, se traduisent par une recherche utilitariste, conçue pour ses applications, mais sans capacités réelles à penser le futur. Les auteurs défendent l'idée que le futur est si incertain que la science ne peut être pleinement mobilisée. Ils justifient cette hypothèse en montrant l'insuffisance des réponses aux défis du développement durable et en soulignant la faible capacité d'innovation des sociétés dans leur ensemble pour répondre aux changements. Reprenant la notion de "capacité d'adaptation" développée dans le cadre de la réflexion sur le changement climatique, ils proposent l'adaptation des processus d'innovation en entreprise au développement durable grâce à des processus d'apprentissage et de renforcement de compétences. Ils préconisent une recherche "citoyenne" éclairant les choix des acteurs. Ils insistent et détaillent sur les rôles principaux de cette recherche : expérimentation sociale et gestion de l'information pour élaborer à la fois un projet de société et développer les réponses que ce projet nécessite.
Dans un contexte de mutations accélérées de notre planète, nous partons de l'hypothèse selon laquelle les territoires représentent des espaces majeurs d'expérimentation et d'innovation technique, organisationnelle ou politique, et à ce titre sont un levier fort de transformation pour atteindre les ODD (Caron et al., 2017). Quel est le rôle de la recherche dans une approche par le territoire du développement durable ? Nous nous proposons d'évoquer dans cette communication les différentes façons dont la recherche peut contribuer à la mise en place de dispositifs territorialisés d'observation et d'analyse, d'accompagnement et d'action, d'évaluation, qui peuvent contribuer à l'atteinte des ODD. En premier lieu, la recherche a un rôle de production de connaissances et de méthodes scientifiques, un rôle d'expertise et d'invention technique. Il s'agit bien de contribuer à une meilleure compréhension de situations variées afin d'éclairer la façon dont des approches territoriales du développement permettent de mieux traiter nombre de questions dans le champ de l'agriculture et de l'alimentation. Comment les acteurs interagissent-ils à l'échelle territoriale pour une meilleure gestion des ressources naturelles ? Comment se coordonnent-ils pour concevoir et mettre en oeuvre des projets territorialisés porteurs de développement économique ? Comment les politiques publiques prennent-elles en compte la question du développement territorial ?etc. Outre l'observation et l'analyse, l'accompagnement du développement constitue l'un des enjeux majeurs d'une recherche-action tournée vers les espaces ruraux des pays du Sud. Le rôle particulier de l'usage de l'information spatiale dans les démarches participatives d'accompagnement du développement territorial est à souligner : cartographie participative, jeux de rôle, jeux de simulation, modélisation d'accompagnement, SIG participatifs, observatoires, etc. : le foisonnement et la plasticité méthodologique des dispositifs mis en oeuvre par la recherche dans ce domaine ont à coeur d'utiliser la puissance de la carte pour tout à la fois montrer, inventer, expliquer le monde et les territoires, ainsi que pour confronter les regards des acteurs. L'identification et l'interprétation de la controverse, voire du conflit, la compréhension des voix discordantes, tout autant que la sollicitation des voix généralement inaudibles des groupes sociaux marginalisés font partie intégrante de ces démarches d'accompagnement territorial. Enfin, accompagner les dynamiques territoriales invite à repenser l'évaluation. Les objectifs du développement durable impliquent de revoir totalement la mesure des performances des activités agricoles et requièrent " l'articulation de critères, indicateurs et normes résultant, d'une part, d'arbitrages politiques spécifiques de la localité, d'autre part, d'un cadre négocié à l'échelle globale" (Biénabe et al. 2016). Cette évaluation porte sur des activités et sur leurs conséquences à l'échelle territoriale. L'évaluation de la " performance " territoriale soulève des questions méthodologiques et éthiques importantes, tant le processus d'évaluation lui-même contribue à renforcer les dynamiques de mise en concurrence des territoires. Ainsi, plutôt qu'une sectorisation des tâches, les impératifs du développement durable invitent à de nouveaux processus d'évaluation, imposant des regards inter-disciplinaires sur des sujets complexes, et la prise en compte du temps long. En définitive, à toutes les étapes de l'accompagnement du développement territorial, les institutions de recherche et de développement peuvent contribuer à l'identification et à la conception de solutions innovantes et pertinentes, à leur expérimentation et évaluation, à leur valorisation et adaptation. Il est néanmoins peu probable que " l'impact à grande échelle " tant recherché par les agences de développement et les bailleurs de fonds pour répondre au défi de l'Agenda 2030 puisse uniquement résulter d'une réplication de success stories locales. Ces dernières sont rarement reproductibles et extrapolables, en raison de leurs spécificités d'une part, du volume de ressources à investir d'autre part et de la nécessité d'agir à d'autres échelons. Le territoire, en ce qu'il permet d'innover et de renforcer le contrôle des transformations par les acteurs, est à ce titre un maillon essentiel pour concevoir et expérimenter de nouvelles formes d'intervention adaptées à chaque situation. En ce qu'il connecte actions publique et collective, il l'est également pour articuler actions locales, nationales et internationales et pour jouer le premier rôle d'une ingénierie multiscalaire du développement durable.
Purpose Since 2006, Vietnam has implemented mass vaccination against foot and mouth disease (FMD) for all cattle and buffaloes within specific targeted areas. However this strategy is still facing many logistical and economic constraints. This study aimed to explore South-Vietnamese farmers' subjectivities regarding FMD vaccination using a reflexive research method called Q methodology. This method allowed us to identify groups of farmers who shared similar viewpoints. Methods A structured sample of 46 farmers in Tay Ninh province was chosen. These 46 respondents were distinguished in socio - economic variables such as gender, experience level, education level and production's type. Statements relevant to farmers' attitude and perception toward FMD vaccination have been developed from previous groups and individual interviews, to produce a Q-set of 46 items. They covered 4 themes regarding vaccination: confidence, logistic, cost and impacts. Q method results were analyzed performing principal component analysis (PCA) using R version 3.1.2. Results Three factors, representing common perceptions between farmers and accounting together for 57,3 % of the variance were selected. Several consensus points were found across the factors: they feeling more secure after vaccination campaign; they strongly thinking that a good vaccination practice will make their animal have a good protection; they taking vaccination decision themselves without influenced from other actors; vaccination is cheaper than treatment cost; vaccines given by governmental authorities are of good quality. However there were several points of disagreement between factors: for some farmers (factor 3) if the housing and feeding conditions are good, they don't need to vaccinate their animals every year; the preferred type of vaccine (individually or multi dose) will depend between factors. Conclusions These outputs provided critical elements on the acceptability of FMD vaccination programs by farmers in Vietnam and allowed some recommendations on how to improve their involvement. Further researches are still required to understand and combine viewpoints of other actors involved in the vaccination campaign. (Texte intégral)
The applicability of a multi-step generic procedure to systematically develop sample preparation methods for the detection, characterization, and quantification of inorganic engineered nanoparticles (ENPs) in a complex matrix was successfully demonstrated. The research focused on the optimization of the sample preparation, aiming to achieve a complete separation of ENPs from a complex matrix without altering the ENP size distribution and with minimal loss of ENPs. The separated ENPs were detected and further characterized in terms of particle size distribution and quantified in terms of elemental mass content by asymmetric flow-field flow fractionation coupled to a multi-angle light scattering detector and an inductively coupled plasma mass spectrometer. Following the proposed generic procedure SiO2-ENPs were separated from a tomato soup. Two potential sample preparation methods were tested these being acid digestion and colloidal extraction. With the developed method a complete SiO2-ENPs and matrix separation with a Si mass recovery >90% was achieved by acid digestion. The alteration of the particle size distribution was minimized by particle stabilization. The generic procedure which also provides quality criteria for method development is urgently needed for standardized and systematic development of procedures for separation of ENPs from a complex matrix. The chosen analytical technique was shown to be suitable for detecting SiO2-ENPs in a complex food matrix like tomato soup and may therefore be extended to monitor the existence of ENPs during production and safety control of foodstuffs, food labelling, and compliance with legislative limits.
Objective: Classical Swine Fever (CSF) is a highly contagious viral disease, which affects all suid species. CSF infection in wild boar can play an important role in disease introduction to commercial pig holdings. Due to its high economic impact, efficient but also cost-effective surveillance strategies have to be implemented not only in commercial pig holdings but also in wild boar. In Germany, the last CSF outbreak occurred in wild boar in 2009. Consequently, vaccination had been implemented until 2012. Since June 2012, Germany is considered to be free from CSF. Following this, active surveillance in wild boar has been carried out according to the directives of the European Union (Council directive 2001/89/EC). Germany's implementation of these regulations plan to take 59 samples per district per year to be capable to demonstrate freedom from disease on district level (conventional method). Compared to conventional surveillance, risk-based surveillance approaches may achieve similar performance at lower cost or better performance at the same cost. Within the framework of the European project RISKSUR (http://www.fp7-risksur.eu/) we conducted a simulation study to compare the performances of different surveillance approaches for CSF in an unvaccinated wild boar population in an area free from the disease. The aim of the study was to find out whether surveillance with the objective of demonstrating freedom from disease in wild boar could be designed more effectively using risk-based or alternative methods compared to using conventional methods. Methods: For the simulation model, R (www.r-project.org) was used for statistical computing and displaying graphs. A virtual wild boar population was generated and an infection initiated within this population. As study area we used the federal state of Rhineland Palatinate. The population size estimates for the considered region, determined using fecal DNA samples, were used to calculate the total number of wild boar within the simulation study. To assure a general pattern of the population structure we chose districts from three areas with different epidemiological situations. The simulated population was structured containing information on age, gender and the type of carcass (shot healthy, shot sick, injured through road traffic accident and found dead). The setup of the infection was done on the basis of data from Mecklenburg-Western Pomerania to estimate the increase of the seroprevalence at the beginning of an infection. The risk factor analysis used to define the risk-based surveillance approaches was done through literature search, expert opinion and bivariate analysis of infection data. Due to a lack of appropriate information in Rhineland Palatinate, infection data of the federal state of Mecklenburg-Western Pomerania were used as data basis as well. The simulation was conducted on the basis of real hunting data of Rhineland Palatinate and the surveillance approach, performed following the regulations of the European Union was simulated With these simulations, the probability of case detection and the time until the first case detection were determined and used as reference values. These values were then compared to the values resulting from the simulation of different alternative and risk-based surveillance methods. Alternative surveillance methods were increased sampling in the age class at higher risk of infection or in the season with an assumed higher detection probability. Furthermore we simulated the sampling in dependence of the population density in the different districts in two different ways. One approach was to sample only in districts were the population density was above a predefined threshold, whereas the other approach was to determine the sample size in the individual districts in dependence of the population density. Results: The results of the fecal DNA analyses showed an estimated mean of 2,593 wild boar per district with a maximum of 8,524 and a minimum of 30 wild boar (median: 2,163). The real hunting data collected in specified districts (27 districts) of Rhineland Palatinate between 2003 and 2014 constituted the basis for the age and sex structure of the simulated population. In total we had 105,439 records. In the analyzed data the sex proportion of shot male and female animals was almost equal (male: 52.4%; female: 47.6%). The age distribution showed that the number of shot animals aged less than one year were highest (55.1%) and the number of samples coming from animals over 2 years was lowest (10.8%). Almost all samples (99.6%) were collected from hunted healthy animals, i.e. from active surveillance. Most samples were taken in the months of November (15.92%), December (13.68%) and January (12.57%). For the simulation of hunting, averaged values of the hunting bag data from 2003-2011 were used. In average 1,340 wild boar/district/year were hunted (min: 0; max: 4,573; median: 1,113). For the setup of the infection into the simulated population, data from Mecklenburg-Western Pomerania were used. They consisted of 17,492 data sets resulting from the years 1993 and 1994, which were collected in six non-vaccination districts. Within this dataset, 2,652 samples had tested seropositive for CSF. Due to the low number of positive cases identified through serological and virological testing in the data set of Rhineland-Palatinate, surveillance data from non-vaccination districts within Mecklenburg-Western Pomerania were used for risk analysis. The data consisted of 85,105 data sets from 1994-2000. The sex, age and carcass distribution showed a similar pattern as the data from Rhineland-Palatinate. Bivariate analysis showed that age plays a role in the probability of being serologically or virologically positive. These findings were supported by the findings of the literature search as well as by expert opinion. In the literature, it was found that the probability of samples gathered through passive surveillance being positive is assumed to be higher. However, the low number of available passive surveillance data made it impossible to support this assumption through statistical analysis. Additionally, experts suggest that seasonality of the hunting and infection as well as population density may be considered as risk factors for infection. The following initial results refer to simulations in a defined area of Rhineland Palatinate consisting of three neighboring districts. From 1000 simulation repetitions of sampling 59 samples per district over the year, by serological examination the infection was detected 1000 times per district (reference value for detection probability). On average 331 cases were detected in the first month of infection (reference value for time until first case is detected). By serological investigations of 59 animals aged less than 1 year infection was not detected at all in 11 simulation runs. On average 162 cases were detected within the first month. However, investigating 59 animals aged over 2 years serologically, the infection was detected 1000 times and 688 times already in the first month of infection. Conclusion: The first results of the simulation model indicate that alternative surveillance strategies show a similar probability of detection. However, serological surveillance of animals aged over two years reduced the time until the first case was detected significantly. Additionally, it might be assumed that through changes in sampling strategies e.g. based on population density thresholds, a reduction of costs is possible. The resulting financial resources could be used to increase sampling following the risk based approaches, therefore increasing the detection probability. They could also be used for campaigns supporting for example passive surveillance. However, the effectiveness of the single surveillance approaches should not only be measured by the outputs of the model, but also through a comprehensive evaluation of the whole surveillance system, including acceptability and practicability of the system. Moreover, the surveillance could be designed taking different risk factors into account and could therefore have the potential to result in a better performance. If higher numbers of animals found dead were investigated, passive surveillance would be an alternative. However, also in the future it will be difficult to reach higher numbers of samples from passive surveillance. Finally it has to be mentioned that due to the limitation of getting accurate population abundance data in wild life, designing surveillance schemes and the establishment of effective surveillance strategies will always constitute a certain challenge.
La question des dispositifs de gouvernance territoriale pose directement celle de leur évaluation. Celle-ci fait l'objet d'une réflexion spécifique dans le champ académique (Chia et al, 2010 ; Chia et al, 2012 ; Rey-Valette et al, 2011) mais elle constitue encore un enjeu de recherche fort (Rey-Valette et Mathé, 2012) vu l'importance qu'elle revêt pour le développement territorial. Pour contribuer à cette réflexion, nous analysons comment ce thème a été abordé dans le programme des Territoires de la Citoyenneté (TC) au Brésil. Ceux-ci marquent une inflexion importante des politiques menées pour le milieu rural au Brésil. Mis en place à partir de 2008 par le deuxième gouvernement "Lula", ce programme voulait en effet favoriser la participation des acteurs du monde rural, en particulier les agriculteurs familiaux, dans la mise en place de politiques publiques mieux adaptées aux réalités locales et définies au niveau d'un territoire faisant sens pour eux. Cette démarche voulait dépasser l'échelle municipale jusque-là privilégiée, et les rapports de pouvoirs qui y sont associés. A partir de 2011, une évaluation nationale a été conduite pour aider les acteurs locaux ainsi que le Ministère du Développement Agraire (MDA) en charge du secrétariat exécutif du programme, à mieux appréhender les dynamiques et les impacts des TC et définir les actions pour infléchir le programme. Cette évaluation a été organisée à partir d'un partenariat organisé entre le Cnpq (Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico), le MDA et 23 universités fédérales qui ont été contractualisées pour engager ce travail d'évaluation. Il a concerné 36 territoires répartis dans tout le Brésil. Pour mener à bien ce travail, des innovations spécifiques ont été mises en place à la fois en termes de dispositif (des cellules d'accompagnement gérées pendant 3 ans par des universités fédérales et composées de 2 professeurs, de 2 techniciens et d'étudiants boursiers) et d'instruments (batteries importantes d'indicateurs définis de manière participative au travers d'un bricolage méthodologique). L'analyse de cette innovation territoriale originale et les résultats des indicateurs permettent de tirer des enseignements pour mieux penser l'évaluation et la conduite des opérations de développement territorial. Le fonctionnement des cellules d'accompagnement et leur impact sur les territoires sont apparus très différenciés. Ils dépendent d'un certain nombre de facteurs que nous analysons, facteurs le plus souvent liés à la qualité de l'insertion des cellules dans le territoire, à leur légitimité et aux compétences disponibles. Le degré d'appropriation du dispositif par le MDA s'est aussi confronté à des successions d'équipes politiques et techniques différentes. Quant aux instruments d'évaluation, 5 types d'indices ont été définis : indice de conditions de vie (ICV), d'identité, de gestion sociale (IGS), de capacité institutionnelle des municipes (ICI) et indice de mise en oeuvre des projets. Nous décrivons comment ces indicateurs ont été construits en soulignant l'importance de la participation et de la nécessité d'un bricolage méthodologique pour gagner en pertinence. L'analyse des principaux résultats (Caniello et al, 2013 ; Caniello, 2014; Piraux, 2014) montre un impact fort des politiques publiques sur l'amélioration des conditions de vie en milieu rural, une forte identité liée au milieu rural, un fonctionnement du dispositif de gouvernance encore fragile lié à un manque de légitimité et de compétences pour construire une réelle espace d'action publique, un problème d'opérationnalité par des dysfonctionnements des projets. Une forte diversité des résultats est aussi enregistrée, que nous mettons en relation avec les dynamiques propres de chacun des territoires. Nous dégageons de cette analyse un certain nombre d'enjeux en matière de conduite des opérations de développement territorial (adaptation des cadres juridiques, apprentissage organisationnel, formation) ainsi que des enseignements en termes de dispositifs participatifs d'évaluations innovants. Nous formulons des conclusions sur la nécessité de promouvoir une culture de l'évaluation et de penser des dispositifs d'information et d'évaluation pérennes associés à des processus d'accompagnement et d'apprentissage. Il faut créer les conditions territoriales pour que la connaissance devienne un champ d'action basé sur l'interaction, l'échange et la construction collective de concepts, de méthodes et d'outils innovants, qui se convertissent en biens publics soutenant les processus transformateurs.
Les méthodes d'évaluation ulticritère (EM) permettent de guider l'innovation pour concevoir des systèmes de production agricoles durables. Cet article présente et discute les principaux concepts, ainsi que quelques méthodes et exemples d'outils logiciels utilisés en France pour l'EM de la durabilité en agriculture. Les méthodes d'EM permettent de refléter une réalité complexe : elles quantifient le fait que, lors d'une comparaison de systèmes, il est rare qu'un des systèmes ait les valeurs les plus favorables pour l'ensemble des critères, chaque système ayant ses points forts et faibles. Les méthodes d'EM descriptive se limitent à une description des systèmes étudiés à l'aide de plusieurs critères, tandis que les méthodes d'évaluation multicritère d'interprétation incluent ou sont limités à l'intégration de l'ensemble des critères pour faciliter une décision.
Cette recherche est réalisée dans le cadre du projet de recherche en partenariat " CLIMATAC " (ACcompagnement des acteurs de Territoires agricoles pour l'atténuation du changement CLIMAtique) mené sur le Plateau de Valensole (France, 04) par l'UMR Innovation (INRA-CIRAD). Le projet CLIMATAC s'efforce d'engager les représentants des principaux acteurs économiques et institutionnels du territoire ayant un lien avec l'agriculture ; l'objectif est de co-construire avec eux un diagnostic du territoire et d'explorer des scénarios possibles pour le développement durable de celui-ci. Nous présentons ici une analyse de la constitution et du fonctionnement du réseau socio- technique que rend possible l'avancement du projet CLIMATAC. Pour cela, nous mobilisons la théorie de l'acteur réseaux et nous montrons la double utilité de cette approche ; d'un côté elle se révèle performante pour comprendre les allez retour dans la stabilisation du réseau de partenaires et d'un autre coté elle aide l'équipe qui conduit la recherche dans une une posture réflexive concernant la conduite de la démarche.
La recherche agronomique classique a du mal à répondre aux questions du "développement durable", qui met en interaction des phénomènes biophysiques et sociaux complexes. Ses propositions ont été peu ou partiellement adoptées, parfois ignorées par les producteurs: elles n'ont donné lieu à des innovations que dans des filières administrées. La montée des incertitudes renforce l'enjeu d'associer formellement les acteurs locaux, de l'identification des questions jusqu'à la validation des solutions. La recherche en partenariat a pour ambitions de produire des connaissances scientifiques, de résoudre des problèmes avec les agents concernés, et de les doter de nouvelles capacités. La capitalisation méthodologique et conceptuelle des recherches conduites par le CIRAD avec les acteurs ruraux n'a jamais été réalisée, alors que les changements du contexte appellent la multiplication de dispositifs de cette nature. Sur la base d'un travail de capitalisation et d'intervention dans deux terrains, I'ATP veut contribuer à renforcer au sein du CIRAD une culture et des méthodes de recherche pluridisciplinaire et en partenariat: nous nous interrogeons sur le rôle et les modes d'intervention de la recherche en partenariat dans les processus d'innovations socio-techniques et organisationnelles, dans les pays du Sud.
A travers l'exemple de la participation des agriculteurs familiaux au Programme de Développement Territorial Rural Durable (PDSTR), cet article défend une posture scientifique: désenclaver l'analyse des arènes participatives en les réinsérant dans les rapports de pouvoir du policy making. Cette recherche croise trois sociologies politiques: les structures d'opportunité politique, les trajectoires militantes et répertoires d'action collective des participants, et l'action publique. Il analyse l'institutionnalisation d'un "noyau dur" de participants, caractérisés par leur militantisme institutionnel et leur "leadership transactionnel", qui formatent techniquement et financièrement les projets de politique publique. Il montre également la constitution d'une "coalition de cause" qui, au final, définit le policy making et le contenu du PDSTR.