La vulnérabilité, subjective, est appréciée par les juges, éventuellement aidés d'experts. Elle peut être physique ou psychologique, ses causes sont définies par l'article du Code pénal qui permet que soit poursuivi quiconque s'abstient volontairement de signaler aux autorités une personne vulnérable en danger. Elle a quatre conséquences : la vulnérabilité de la victime est pour l'auteur des faits une circonstance aggravante ; elle peut être une circonstance atténuante si l'auteur est vulnérable ; elle autorise le parquet à engager des poursuites sans plainte, et permet le placement sous mesure de protection.
Résumé Cet article examine la politique de la vulnérabilité défendue par Judith Butler, qui se fonde dans l'idée qu'il n'y a de vulnérabilité qu' instituée , et instituée par des cadres d'appréhension. Tout en partageant cette conviction qu'il n'existe de vulnérabilité qu'instituée, je m'emploie à mettre au jour les difficultés que comporte l'idée de cadres d'appréhension en particulier inhérentes à la texture cognitive qui leur est conférée et aux modalités envisagées de leur transformation. Soutenant que la vulnérabilité procède toujours d'un manquement à des attentes d'ordre moral, attentes qui se trouvent entre les sujets, je m'efforce, en développant la notion d'attentes normatives depuis une perspective ancrée dans la théorie de l'École de Francfort, de dégager une autre idée de la politique.
International audience ; Qu'est-ce qu'un corps vulnérable ? Selon quels critères considère-t-on qu'un corps est exposé à la blessure ou à la destruction, objet possible ou probable de maltraitance ou de négligence ? Pourquoi et à partir de quels éléments une personne est-elle considérée comme devant être secourue, protégée ou encore pleurée ? Quelles sont les normes politiques, éthiques, psychologiques et sociales mobilisées, les argumentations déployées, les représentations projetées, les agencements maté-riels qui constituent un corps en entité vulnérable ?Le dialogue entre la sociologie, la philosophie, l'histoire, la science politique, la psychanalyse et l'anthropologie que tisse ce numéro des Cahiers du genre porte sur la manière dont le caractère de vulnérabilité est construit et prêté, au sein d'une société spécifique, à certains corps, et moins, ou pas à d'autres.
Existe-t-il une articulation entre les notions de maltraitance et de vulnérabilité, et si oui, sous quelle forme ? En quoi une approche sociojuridique de la vulnérabilité permet-elle d'éclairer, de mieux appréhender les phénomènes de maltraitance ? En France, ces questions ont été mises en débat au sein de la démarche de consensus pour l'élaboration d'un vocabulaire partagé de la maltraitance, pilotée de 2019 à 2021 par la Commission nationale de lutte contre la maltraitance et de promotion de la bientraitance. Ce vocabulaire, composé d'une définition de la maltraitance, d'un lexique associé et d'une caractérisation des situations de maltraitance possibles, est transversal aux publics mineurs et majeurs. Il met en exergue les facteurs à la fois individuels (l'âge ou le handicap par exemple) et contextuels (une relation déséquilibrée, un environnement violent, etc.) de la vulnérabilité. Cette réflexion conduit à un changement de paradigme important en parlant non plus de catégories de publics dits vulnérables mais de personnes en situation de vulnérabilité. Ainsi, le vocabulaire partagé souligne une forme de réciprocité entre la maltraitance et la vulnérabilité. Si la vulnérabilité apparaît comme un facteur de risque et d'exposition aux maltraitances, ces dernières peuvent être considérées quant à elles comme des phénomènes qui vulnérabilisent. Penser toute la complexité d'une telle articulation conduit aussi et enfin à penser la politique de prévention et de lutte contre la maltraitance comme transversale et systémique : elle est tout à la fois protectrice, réparatrice, préventive, inclusive et participative.
Résumé Ce court texte examine l'intérêt qu'il y a de raisonner en termes de vulnérabilité sociale en lieu et place d'exclusion pour rendre compte des phénomènes contemporains de fragilisation et de mise à la marge de certains individus et ainsi comprendre les formes d'intervention qu'ils appellent, et ce pour deux raisons au moins : parce qu'elle est plus en phase avec la représentation contemporaine de l'être-ensemble que l'exclusion et aussi parce qu'elle se présente comme une notion potentielle qui oblige à interroger tant les conditions de possibilité de cette potentialité que les conditions de réalisation de celle-ci.
En visant une modélisation conceptuelle, cet écrit théorique aborde la vulnérabilité du professionnel de la protection de l'enfance à travers le prisme de son éthique. Dans une dynamique socioculturelle parfois trouble, ce professionnel fait face à la vulnérabilité des familles mais aussi à la sienne propre. Nous soutenons qu'il est fragilisé par un contexte qui altère fortement le déploiement du triptyque qui forme la base de ses actions socio-psycho-éducatives – orientation scolaire spécialisée/soins psychiques/placement. Comment alors s'estimer soi-même comme personne et comme professionnel en évaluant ses actions à l'aune d'une visée éthique pour le moins contrariée par des normes porteuses de nouveaux idéaux ? L'auteur conclut l'article en soulignant le risque de culpabilité que le professionnel peut endosser, à tort. Il plaide enfin pour une éthique à la fois prescriptive, armée de concepts philosophiques, et réflexive, enrichie par les rugosités du terrain, afin d'aborder de front les nouveaux antagonismes qui s'emparent du champ de la protection de l'enfance.
Avant de porter un jugement sur le degré de dépendance énergétique de la France, il importe de bien distinguer dépendance et vulnérabilité. Il convient ensuite d'observer que, même dans un secteur où la production est largement nationale (l'électricité), des facteurs exogènes peuvent être générateurs de vulnérabilité. C'est le cas de la guerre en Ukraine, du fait de son impact sur le marché du gaz naturel, et par ricochet sur le prix de l'électricité. La décarbonation du mix énergétique français 1 , qui s'accompagnera de l'abandon progressif des importations d'énergies fossiles, ne va pas pour autant supprimer tout risque de dépendance envers l'étranger .
Résumé : Comment les personnes en deuil ont-elles été vulnérables du fait de la maladie contagieuse du Covid-19 ? Pour répondre, l'auteur propose d'analyser la place symbolique accordée à la vulnérabilité et au deuil, pour ensuite comprendre le deuil de ces personnes pendant la période du premier confinement en France.