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Cet ouvrage de G. Lapassade est né de la convergence d'une réflexion sur le fondement anthropologique de la pensée dialectique et d'une sensibilité révolutionnaire. La première accuse l'influence indirecte mais puissante de Georges Lukacs et d'Histoire et Conscience de Classe, la deuxième semble marquée par des réminiscences anarcho-syndicalistes et surréalistes. L'anthropologie dialectique devrait, dans l'idée de Lapassade, représenter le fondement théorique d'un programme de réformes socio-pédagogiques impliquant un bouleversement radical du rôle des générations dans la vie collective. Mais l'auteur n'a pas pleinement réussi son passage du théorique au pratique, passage dont la réussite constitue l'une des dimensions du génie de Marx. C'est là à notre sens la faiblesse essentielle d'un ouvrage remarquable par ailleurs.

Résumé Les sciences anthropologique et démographique ont développé leur prise de connaissance de l'homme — leur objet commun — sur des voies différentes. Mais en empruntant à la biologie et à la génétique des notions qui élargissent leur horizon, elles tendent à se rapprocher. Un rapide aperçu de leur développement montre les éléments sur lesquels ces deux sciences devraient joindre leurs efforts et leurs méthodes pour appréhender le qualitatif humain. Elles pourraient ainsi acquérir une valeur constructive dans la nécessaire modification des milieux que seule peut réaliser valablevient une science de l'homme qui saura saisir son objet sous tous ses aspects. Les quelques idées exposées ici ont été présentées dans une conférence faite à la Sorbonn? dans le cycle des six conférences organisées en 1948 par l'Institut national d'études démographiques.