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Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que, dans notre séance du 16 juin, nous avons appelé M. William Rappard, professeur à la Faculté des Sciences économiques et sociales de l'Université de Genève, à faire partie du Comité International de la Croix-Rouge.Devant l'importance de la tâche qui est devenue la sienne, et qui restera sans doute considérable après la conclusion de la paix, le Comité International a senti le besoin d'accroître ses forces et d'augmenter le nombre de ses membres.

Confirmant une règle déjà ancienne, la Conférence de Washington en 1912 avait prévu la réunion de la Xme Conférence internationale de la Croix-Rouge pour l'année 1917.

Il y a dix-huit mois, en exécution du mandat reçu de toutes les Sociétés de la Croix-Rouge à la Conférence de Washington, nous fondions, à Genève, l'Agence internationale des prisonniers de guerre.

Par décision du 14 avril 1915, le baron von Bissing, gouverneur général de Belgique, a prononcé la dissolution du Comité central de la Croix-Rouge de Belgique. Cette dissolution a été signifiée au Comité directeur de Bruxelles, réuni le 16 avril dans ses locaux, 93, rue Royale, à Bruxelles. Toute la fortune et les archives de la Croix-Rouge sont remises entre les mains du délégué du gouverneur, le comte B. Hatzfeld, chargé de les administrer. Cet arrêté est exécutoire par la force publique.

Le Comité international, fort des expériences faites et des données que la direction de son Agence Internationale des prisonniers lui a fournies, serait très désireux de provoquer une entente entre tous les belligérants en vue d'assurer le même traitement à tous les prisonniers de guerre. Il prend done la liberté de soumettre aux Comités centraux, et par eux aux différents gouvernements, les propositions suivantes:Solde et envois d'argent. — Tous les officiers doivent recevoir la solde de leur grade et en avoir la libre disposition. (Art. 17, Règlement de La Haye).

L'état de guerre est actuellement proclamé dans la plupart des nations européennes, et d'autres Etats, tout en faisant connaître leur volonté de rester neutres dans le conflit, ont procédé à une mobilisation générale de leurs forces militaires. Dès maintenant l'œuvre de la Croix-Rouge est appelée à une activité intense telle qu'elle ne s'est jamais produite jusqu'à ce jour. Dès le commencement des hostilités, des Comités centraux se sont adressés au Comité international pour invoquer son appui et l'aide des Sociétés de la Croix-Rouge. D'autre part le Comité des Etats-Unis d'Amérique nous a déjà communiqué les offres en personnel et matériel qu'il a fait transmettre aux pays belligérants, et le Comité tie Lisbonne a offert de recevoir des blessés.

Nos circulaires précédentes, Nos 159 et 160, vous ont renseigné sur la constitution et le fonctionnement de notre Agence internationale de renseignements et de secours en faveur des prisonniers de guerre.

Le Comité international de la Croix-Rouge croit devoir attirer votre attention spéciale sur l'exécution des décisions de la Conférence de Washington, relatives aux prisonniers de guerre. Nous vous rappelons qu'aux termes d'une résolution votée par cette conférence, «les Sociétés de la Croix- » Rouge doivent dès le temps de paix organiser une Com- » mission spéciale chargée, en temps de guerre, de recueillir » et de confier aux bons soins du Comité international de » Genève les secours qui lui seront remis pour les militaires » en captivité. Le Comité international, par l'intermédiaire » de délégués neutres accrédités auprès des gouvernements » intéressés, doit assurer la distribution des secours qui » seront destinés à des prisonniers désignés individuellement » et répartir, les autres dons entre les différents dépôts de » prisonniers, en tenant compte des intentions des donateurs, » des besoins des captifs et des instructions des autorités » militaires ».

Comme suite à notre Circulaire no 159 du 15 août 1914, nous vous confirmons l'ouverture dans nos bureaux à Genève, 3, rue de l'Athénée, de l'Agence internationale de secours et de renseignements en faveur des prisonniers.

Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance la fondation de la Société Luxembourgeoise de la Croix-Rouge. Son siège est à Luxembourg.Le Luxembourg avait signé, le 5 octobre 1888, la Convention de Genève du 22 août 1864, et ratifié, le 27 août 1907, celle du 6 juillet 1906.

Ainsi que nous l'avons annoncé dans le Bulletin international, la première distribution de six médailles Florence Nightingale aura lieu par les soins de notre Comité déjà cette année.Il nous a paru qu'il était conforme aux vœux de ceux qui ont pris l'initiative de la création de cette médaille et de sa distribution, de différer le moins possible le moment où leur idée féconde pourrait être appliquée.