Camille Hamidi. La société civile dans les banlieues (2010)
In: Revue française de science politique, Band hors-série, Heft HS1, S. 418-430
ISSN: 1950-6686
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In: Revue française de science politique, Band hors-série, Heft HS1, S. 418-430
ISSN: 1950-6686
In: Actes de la recherche en sciences sociales, Band 232-233, Heft 2, S. 50-69
Basé sur une enquête en immersion dans une petite ville du Var, l'article interroge les rapports à leur condition d'électeur·trice de citoyens situés au milieu et au bas du milieu de l'espace social. L'analyse s'intéresse aux conceptions pratiques du vote que les enquêtés se façonnent au fil de leur trajectoire sociale, professionnelle et résidentielle. S'ils se voient volontiers comme les « petits actionnaires » du système, leurs sens du vote varient et suivent étroitement leurs déplacements dans la société. Société qu'ils se représentent principalement à partir de leurs interactions significatives avec le monde à portée, celui des sociabilités et de l'expérience du « réel des autres ». Dans ces univers sociaux fortement marqués par la dévalorisation du politique et la disparition des structures d'encadrement politique, les professionnels de la représentation sont perçus au prisme d'un sens de classe articulé à la hiérarchie des modes de vie et aux schèmes professionnels du jugement social.
International audience ; « Il ne rime pas à grand chose d'étudier le développement d'une communauté comme s'il avait lieu dans un vide sociologique » Norbert ELIAS et John L. SCOTSON, Logiques de l'exclusion (1964) « First, in what sense can something be considered as present althouht in fact it is not ? And, Second, who is doing the "considering" » Hanna PITKIN, The Concept of Representation (1967) ans les régimes pluralistes qui se sont institutionnalisés à partir du XIX e siècle sur le modèle du gouvernement représentatif, les partis politiques ont progressivement pris en charge et cherché à monopoliser la représentation politique des groupes sociaux. D'abord selon une logique classiste (parti des ouvriers, de l'ordre moral, etc.), puis à travers une offre davantage transclassiste apte à élargir leur base sociale et donc leur clientèle électorale. Structuré autour des entreprises partisanes, le travail de courtage des intérêts sociaux vers l'espace de la décision politique a ainsi été préempté par les professionnels de la représentation 1. Cette lecture largement admise du problème, conçue à partir des institutions 1 Principe fonctionnel de la division du travail politique pour Pierre Bourdieu : « Le champ politique est le lieu d'une concurrence pour le pouvoir qui s'accomplit par l'intermédiaire d'une concurrence pour les profanes ou, mieux, par le monopole du droit à parler et d'agir au nom d'une partie ou de la totalité des profanes. » BOURDIEU P., « La représentation politique. Éléments pour une théorie du champ politique ».
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International audience ; « Il ne rime pas à grand chose d'étudier le développement d'une communauté comme s'il avait lieu dans un vide sociologique » Norbert ELIAS et John L. SCOTSON, Logiques de l'exclusion (1964) « First, in what sense can something be considered as present althouht in fact it is not ? And, Second, who is doing the "considering" » Hanna PITKIN, The Concept of Representation (1967) ans les régimes pluralistes qui se sont institutionnalisés à partir du XIX e siècle sur le modèle du gouvernement représentatif, les partis politiques ont progressivement pris en charge et cherché à monopoliser la représentation politique des groupes sociaux. D'abord selon une logique classiste (parti des ouvriers, de l'ordre moral, etc.), puis à travers une offre davantage transclassiste apte à élargir leur base sociale et donc leur clientèle électorale. Structuré autour des entreprises partisanes, le travail de courtage des intérêts sociaux vers l'espace de la décision politique a ainsi été préempté par les professionnels de la représentation 1. Cette lecture largement admise du problème, conçue à partir des institutions 1 Principe fonctionnel de la division du travail politique pour Pierre Bourdieu : « Le champ politique est le lieu d'une concurrence pour le pouvoir qui s'accomplit par l'intermédiaire d'une concurrence pour les profanes ou, mieux, par le monopole du droit à parler et d'agir au nom d'une partie ou de la totalité des profanes. » BOURDIEU P., « La représentation politique. Éléments pour une théorie du champ politique ».
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Cet article analyse le traitement par le Parlement européen de la question de l'ouverture aux lobbys et à la société civile. En étudiant les conditions et les modalités des mises à l'agenda successives de cette question, l'auteur montre en quoi ce "problème" a muté avec les évolutions de la place (et du déplacement) du rôle du Parlement au sein de l'espace institutionnel de l'UE. À travers les tensions introduites par ce "problème", sont également mises en exergue les divergences interinstitutionnelles (entre la Commission et le Parlement, principalement) concernant les relations de l'UE avec les représentants d'intérêts.
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Since the late 1990s, a shared diagnosis has thus ascribed the misfortunes of political Europe to poor management of the media and public opinion. From this perspective, one can get a first understanding of the reasons for the success of this rhetoric of the 'insurmountable' challenge and its corollaries, delay and failure. We do not situate our analysis within this rhetoric, or to put it differently, we do not use the same framework. The question of the relevance or effectiveness of the EU's communication policy will not be raised here and we shall only examine it as a belief of the actors studied. Rather, our approach is to attempt to analyse the process which constructs European communication. For this purpose, we will endeavour to explore a world at work, that of the professionals of European information, with its routines, contingencies and conflicts, in the same way as other worlds of Europe have been studied in their concrete reality. When one distances oneself from institutional discourses or from media products to conduct the sociology of their producers, the question of European communication no longer appears as a mere phenomenon of discursive ballistics and comes into view as a universe of multiple and complex interactions.
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Cet article analyse le traitement par le Parlement européen de la question de l'ouverture aux lobbys et à la société civile. En étudiant les conditions et les modalités des mises à l'agenda successives de cette question, l'auteur montre en quoi ce "problème" a muté avec les évolutions de la place (et du déplacement) du rôle du Parlement au sein de l'espace institutionnel de l'UE. À travers les tensions introduites par ce "problème", sont également mises en exergue les divergences interinstitutionnelles (entre la Commission et le Parlement, principalement) concernant les relations de l'UE avec les représentants d'intérêts.
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In: Revue française de science politique, Band 62, Heft 1, S. II-II
ISSN: 1950-6686
En politique, l'informalité (ou registre informel) présente à la fois des propriétés d'invariance et une incroyable adaptabilité aux situations. Tactique de l'occasion - et donc comme caractéristique de la " polémologie du faible " telle qu'analysée par M. de Certeau - , le recours à l'informalité n'est pourtant pas réductible au produit de l'interaction asymétrique entre les détenteurs du pouvoir légitime et leurs ressortissants. D'abord, parce que le registre de l'informel n'est pas l'apanage ou le " propre " du dominé. L'informalité est en effet une ressource normale du pouvoir et de l'action politique. Ensuite, parce que l'informel ne résulte pas d'un jeu d'opposition universel entre le cadre et ses marges, entre la norme définie par le pouvoir et sa transgression. Les logiques et les modalités politiques de recours au registre de l'informalité sont, mais souvent en repoussoir, les mêmes que celles qui structurent l'échange politique formel. Les usages de l'informel ressortissent donc à un registre socialement construit et historiquement plastique, à la fois façonnés par des dynamiques sociohistoriques de temps long - qui débordent largement et la temporalité et les raisons des individus (ou des interactions où ils sont pris) - et toujours inspirés par l'état conjoncturel des rapports de forces sociaux
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International audience ; À partir de la lecture d'ouvrages récemment parus sur le sujet, l'auteur interroge, d'une part, les raisons et les conditions de mise à l'agenda scientifique de la notion de "société civile" et, d'autre part, les problèmes méthodologiques (focale d'observation, commensurabilité des cas, etc.) qui se posent à un projet de sociologie empirique et située de ladite "société civile".
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In: Revue française de science politique, Band 62, Heft 1, S. 114-120
ISSN: 0035-2950
How is the EB made? Who makes it? According to which methods? Which means (material, human, conceptual) are used and which aims (institutional, political, ideological) are sought? Does the EB have an influence - and if so, what kind - on political, media and scholarly perceptions of 'European public opinion'? This paper analyses the questionnaires and raises some methodological issues about the makin of EB. It analyses then the ins and outs of the institutionalisation of EB results, to understand how a monopolistic and official production of 'European public opinion' has come to prevail.
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Comment est fabriqué l'Eurobaromètre de la Commission européenne ? Par qui ? Selon quelles méthodes ? Avec quels moyens (matériels, humains, conceptuels) et à quelles fins (institutionnelles, politiques, idéologiques) ? Exerce-t-il une influence - et de quel ordre − sur les perceptions politiques, médiatiques et scientifiques de l'" opinion publique européenne " ? Ce chapitre de l'ouvrage L'Europe des Européens (dir. Daniel GAXIE) avance des réponses.
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La rumeur prolifère. Ça semble être là sa nature première. Son ontologie, pourrait-on dire, puisque depuis l'antique et hideuse déesse aux mille bouches dépeinte par Virgile la rumeur apparaît traditionnellement sous les traits d'un être ou d'un mal monstrueux qui se répand dans un groupe social. Protagoniste toujours profitable aux drames du théâtre, de la littérature ou du cinéma qu'elle traverse, la rumeur y fait son œuvre malveillante à la façon d'une peste morale qui ‒ soudain ‒ ravage la raison des foules. Telle est la représentation stéréotypée de la rumeur : une fièvre contagieuse qui surgit dans l'arrangement du monde social pour y déverser la haine et le désordre. On la trouve aussi anthropomorphisée sous le jour de la commère ou celui d'une masse humaine frappée de panique et menaçante, à la fois cause et conséquence du mal proliférant. Cet article se propose d'interroger cet imaginaire de la rumeur-prolifération.
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In: Politix: revue des sciences sociales du politique, Band 89, Heft 1, S. 79-101
ISSN: 0295-2319
Résumé Créé en 1973, le programme Eurobaromètre de la Commission européenne constitue aujourd'hui la source principale et parfois exclusive des études portant sur l'opinion des Européens à l'égard du processus d'intégration. Par leurs analyses secondaires des données Eurobaromètre mais aussi par leur collaboration directe au programme, les chercheurs universitaires ont largement contribué à lui assurer ce quasi-monopole d'expertise sur l'analyse empirique des attitudes européennes. Malgré cette proximité avec les milieux académiques, le programme de la Commission n'a jamais cessé d'être un instrument politique ; d'abord comme appareil de mesure de la « météorologie de l'opinion » au service de la politique d'information communautaire, puis comme dispositif de prospective au service de la mise sur agenda et de la publicisation de l'action communautaire. En retraçant la double genèse intellectuelle et politique des « sondages européens », cet article entend montrer que leur ambivalence fondatrice trouve ses raisons sociologiques au-delà même des coordonnées institutionnelles, sociales et chronologiques de l'EB. En suivant les transformations d'un monde des sondages d'opinion transcommunautaires qui s'organise dès les années 1950 autour d'agents communautaires, de spécialistes académiques et de professionnels des sondages et qui permettra l'invention de l'« opinion publique européenne », l'analyse rend compte d'une autre histoire du rôle (et de l'enrôlement) des scientifiques dans la construction de l'Europe politique.