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A partir d'une étude comparée entre le Couloir de la croissance Asie-Afrique (AAGC) et les nouvelles routes maritimes de la Soie pour le 21 e siècle (21 st NMSR), ce texte examine le cadre, les contours et les implications de la compétition que se livrent la République populaire de Chine et le couple Inde-Japon pour la promotion d'un nouvel ordre économique international en Asie, via la construction d'infrastructures logistiques et de transport.

Alors que sous la présidence de Mahinda Rajapaska, les entreprises chinoises ont massivement investi à Sri Lanka, en particulier dans ses régions méridionales, générant une dépendance financière de Colombo à l'égard des établissements bancaires chinois, l'arrivée au pouvoir de Maithripala Sirisena a facilité le retour des sociétés indiennes à Sri Lanka, qui ont essentiellement investi dans le Nord et l'Est. Le face-à-face sino-indien, par entreprises interposées, qui semble se profiler ne devrait pas transformer Sri Lanka en un théâtre d'affrontement entre ces deux grandes puissances asiatiques. Par contre, la géographie des investissements chinois et indiens qui se dessine pourrait fragiliser l'unité territoriale de Sri Lanka.

L'annonce par le State Peace and Development Council, le 9 février 2008, de l'organisation d'un référendum constitutionnel en 2008, puis d'élections législatives en 2010, constitue le premier signe, depuis 1962, d'une possible « transition démocratique » au Myanmar. Cette décision du chef de la junte, destinée à consolider son pouvoir et à faire baisser la pression internationale sur le pays après la répression de la « révolution Safran » en septembre 2007, traduit une reprise à son compte de « la feuille de route en sept points » initiée par le général Khin Nyunt en août 2003. Cette manœuvre intervient à l'heure où la junte est paralysée par des luttes internes. Les forces armées, de leur côté, font face à un profond malaise et s'interrogent sur leur avenir, alors que la nouvelle constitution pérennise leur position au cœur de la vie politique birmane. Le passage du cyclone « Nargis », le 2 mai 2008, a de nouveau placé le Myanmar sur le devant de l'actualité internationale. Malgré les dommages subis, la junte a profité de cette catastrophe pour renforcer son emprise sur son peuple à travers une politique stratégique de distribution sélective de l'aide alimentaire d'urgence. Ainsi, « la voie birmane vers la démocratie », dont la première étape a été « validée » par le peuple les 10 et 27 mai 2008, est un long processus dont le facteur déterminant est directement lié à la dynamique interne de l'appareil militaire birman.