In the studies of exile and migration, we commonly find discussions that situate the subject of exile, represented by the universal male figure. However, in this article, we aim to demonstrate that, from the beginning of this social phenomenon, women also emigrated, even before exile became collective / family. The figure of immigrant women breaks the stereotype of a female who devotes herself to household tasks and highlights the female mobility (PERROT, 2000). Thus, we situate three categories of female figures, linked to the context of immigration, but which are invisible in their fight: the woman who remains but does not play a passive role; on the contrary, it ensures the financial scope of the family. We also highlight the figure of the woman follower, whose role is to participate in the maintenance of family networks; and finally the figure of the exile itself. The epistolary sources and the reparation dossiers of the law of 1881 authorize a broader analysis of what the judicial sources have so far privileged, namely, the male figure. The three figures we present here allow us to rethink the importance of female migration policies and also the gendered division of tasks, especially in the context of exile. ; Tradução do texto: De l'exilé à l'éxilée: une histoire sexuée de la proscription politique outre-Manche et outre-Atlantique sous le Second Empire, de Sylvie Aprile. Referência: APRILE, S. De l'exilé à l'éxilée: une histoire sexuée de la proscription politique outre-Manche et outre-Atlantique sous le Second Empire. Revue Le mouvement social. Paris: La découverte, 2008. Disponible en: https://www.cairn.info/revue le mouvement social.htm?contenu=apropos. Accès le 18 septembre 2019.
Résumé Les trajectoires de femmes proscrites et exilées sous le Second Empire ont été laissées au second plan. Trois figures émergent cependant, qui contredisent l'image stéréotypée d'un éternel féminin voué au foyer et à l'immobilisme. La première est celle de l'épouse, la « femme qui reste » mais qui n'est pas passive, assumant en partie le rôle de l'homme et l'opprobre qui entoure l'exilé. La seconde est celle de la « suiveuse » dont le rôle est également à réévaluer dans la structuration et le maintien des réseaux familiaux et politiques. Au-delà du topos de la femme sacrifiant son confort et son bonheur pour accompagner son mari, les sources révèlent une palette d'expériences professionnelles et une grande capacité d'adaptation. La dernière figure est celle de l'exilée proprement dite, condamnée ou proscrite volontaire, partant seule. L'exil transforme leurs pratiques militantes et la nature de leurs engagements, comme le montrent les parcours de Jenny d'Héricourt et Jeanne Deroin.
Les flux les plus importants de la proscription, dirigés vers la Grande-Bretagne et les États-Unis, se développent à partir de 1848. Si les exilés français appartiennent à toutes les tonalités de la gauche française, on peut cependant esquisser une palette des engagements, marquée par une grande diversité et une intensité variable. Malgré une forte activité journalistique et littéraire, la lutte pour survivre est quotidienne et l'espoir d'une installation durable déçu.