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Este proyecto de investigación examina la instalación de una "cultura de la impunidad" en el Uruguay posdictadura, volviendo al origen del problema: la denegación de justicia en el caso de los crímenes del terrorismo de Estado. Al comparar la evolución política de la gestión del pasado reciente y el desarrollo de la justicia en el tratamiento de sus crímenes, reflexionamos sobre la influencia de las condiciones políticas y sociales en el avance de la Justicia. El exámen de las distintas estrategias jurídicas que han desembocado en las primeras investigaciones y en los primeros juicios nos mostrará cuánto la Ley de Caducidad de la Pretensión punitiva del Estado condiciona hasta las luchas sociales y jurídicas para verdad y justicia. Por su parte, el nuevo protagonismo del Poder Judicial en la problemática de la gestión del pasado reciente nos llevará a repensar la implicación de sus propias lógicas de funcionamiento, así como la influencia de su independencia garantizada y efectiva en la trayectoria de la justicia retroactiva. ; Le présent projet de recherche interroge l'installation d'une "culture de l'impunité" dans l'Uruguay post-dictatorial en revenant à la source du problème : le refus de soumette les crimes du terrorisme d'État à la Justice. Par une comparaison de l'évolution politique de la gestion du passé récent et de la trajectoire de la justice rétroactive ayant pour objet les crimes du terrorisme d'État, nous réfléchirons sur l'influence des conditions politiques et sociales sur l'avancée de la Justice. L'étude des différentes stratégies juridiques ayant conduit à la tenue des premières enquêtes et des procès, montrera combien la Loi de Caducité de la Prétention punitive de l'État conditionne jusqu'aux luttes sociales et juridiques en faveur de la vérité et de la justice. De même, le rôle nouveau du Pouvoir Judiciaire dans la problématique de la gestion du passé récent nous conduira à réfléchir sur les implications de logiques de fonctionnement qui lui sont propres, ainsi que l'influence de son indépendance garantie et effective dans l'avancée de la justice.

La presente monografía propone un análisis del fenómeno de la impunidad en la sociedad uruguaya: nacida bajo la dictadura cívico-militar (1973-1985), se instala oficialmente a través de la Ley de Caducidad de la Pretensión Punitiva del Estado en 1986. Aunque se promulgaron leyes análogas en otros países del Cono Sur, la especificidad del Uruguay radica en la aprobación aparente de estas leyes por el pueblo, visible a través de su voto a favor de su mantenimiento en 1989 y 2009, cuando los países vecinos las anularon. Dibujando un panorama histórico de las condiciones de instalación de la dictadura, de la transición democrática y de la postransición, proponemos una reflexión sobre las consecuencias de la impunidad, sus huellas y sus ecos en la (re)construcción de la sociedad uruguaya. ; Ce mémoire de recherche porte sur le phénomène d'impunité dans la société uruguayenne : née sous la dictature civile-militaire (1973-1985), elle s'installe officiellement à travers la promulgation de la Loi de Caducité de la Prétention Punitive de l'État en 1986. Si des lois analogues ont été promulguées dans d'autres pays du Cône Sud, la spécificité de l'Uruguay réside en leur apparente approbation par la population, puisque celle-ci s'est prononcée en faveur de leur maintien à deux reprises (1989 et 2009), alors que les pays voisins les ont supprimées. À travers un rappel historique des conditions d'établissement de la dictature, puis de la transition à la démocratie, et de la post transition, nous proposons une réflexion sur les conséquences de l'impunité, ses traces et ses échos dans la (re)construction de la société uruguayenne.

International audience ; Ce vingt-sixième numéro de la revue ILCEA est consacré à l'étude du processus de gestion du passé traumatique en Uruguay. Dans la ligne des travaux de l'Axe civilisation de l'ILCEA4 sur la mémoire historique des passés traumatiques dans le monde hispanique et faisant suite au colloque international « Mémoire, vérité et justice en Uruguay » organisé à Grenoble en octobre 2014, ce numéro spécial souhaitait faire dialoguer chercheurs et acteurs du processus de gestion politique, historique, mémoriel et judiciaire des crimes du terrorisme d'État. Les apports d'experts internationaux, activistes défenseurs des droits de l'homme, membres du système judiciaire communiquent donc dans ce numéro avec les approches historiographiques de la dictature et de ses mémoires, perspectives sociologiques, travaux de psychologie sociale et de sciences politiques afin de contribuer au développement d'une dynamique de recherche interdisciplinaire sur le processus de gestion du passé traumatique en Uruguay qui rapproche les différentes formes d'expertise de terrain.

International audience ; Ce vingt-sixième numéro de la revue ILCEA est consacré à l'étude du processus de gestion du passé traumatique en Uruguay. Dans la ligne des travaux de l'Axe civilisation de l'ILCEA4 sur la mémoire historique des passés traumatiques dans le monde hispanique et faisant suite au colloque international « Mémoire, vérité et justice en Uruguay » organisé à Grenoble en octobre 2014, ce numéro spécial souhaitait faire dialoguer chercheurs et acteurs du processus de gestion politique, historique, mémoriel et judiciaire des crimes du terrorisme d'État. Les apports d'experts internationaux, activistes défenseurs des droits de l'homme, membres du système judiciaire communiquent donc dans ce numéro avec les approches historiographiques de la dictature et de ses mémoires, perspectives sociologiques, travaux de psychologie sociale et de sciences politiques afin de contribuer au développement d'une dynamique de recherche interdisciplinaire sur le processus de gestion du passé traumatique en Uruguay qui rapproche les différentes formes d'expertise de terrain.