Introduction: De l'espace à la dimension spatiale des normes sociales
In: Géographie et cultures, Heft 72, S. 3-6
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In: Géographie et cultures, Heft 72, S. 3-6
In: Géographie et cultures, Heft 72, S. 80-98
In: Géographie et cultures, Heft 72, S. 137-138
This research stems from the present renegotiation of the social bonds between farmers and the civil society. This renegotiation is studied from the angle of the opening of the rural areas into the name of patrimonial and environmental interests. We assume that the publicization of rural areas is not restricted to the emergence of new uses, but that it also is an opportunity to turn them to public sphere, i.e. a political space where citizens may acquire new legitimacies of action. Using a pragmatic and interactionnist interpretation of social bonds, we propose an analytical grid. This grid is composed of three topics of urbanity: open space, public space and place. It is used to understand how the ordinary social spatialities redefine the modalities of the "living together". But this redefinition is not uniform. Especially, this gradual normative inventiveness of social interactions could be due to both the inter-individuality of joint investments and the visibility of wording places. The contextual analysis of the requalification processes and the study of the farmers-non-farmers co-presence situations in Dordogne confirm the operationality of the notion of open space. They also stress the ambiguous role of the patrimonialization normative beam in the reinforcing of the public order and the reduction of contested place identity. However, we find the traces of places and "common worlds" moments, first potential steps towards the advent of a public space. While cultural plurality increases, even on a local level, this reflexion thus aims at clarifying the role of the space in the normative processes by emphasizing the everyday socials experiences and the importance of conceiving the space as a context of action. ; Ce travail de recherche prend sa source dans l'actuelle renégociation du lien social entre les agriculteurs et le reste de la société civile mais l'aborde sous l'angle plus précis de l'ouverture des espaces ruraux au nom, notamment, d'un intérêt patrimonial et environnemental. Nous avons fait l'hypothèse que ce processus de publicisation des campagnes ne saurait se résumer à l'irruption d'une diversité d'usages, mais constituerait également l'occasion de construire la campagne comme espace public, c'est-à-dire un espace politique où pourrait s'élaborer de nouvelles légitimités d'action. En nous appuyant sur une lecture pragmatique et interactionniste du lien social, nous avons alors proposé une grille analytique composée de trois topiques de l'urbanité (espace ouvert, lieu et espace public) afin de saisir comment les spatialités sociales ordinaires participent de manière différenciée à la redéfinition des modalités du « vivre ensemble ». Cette inventivité normative graduelle des interactions sociales serait notamment fonction du caractère inter-individuel des investissements conjoints et de la visibilité des espaces d'énonciation. L'étude de multiples situations de coprésence entre agriculteurs et non-agriculteurs en Dordogne ainsi que l'analyse contextuelle des processus de requalification à l'oeuvre sur ce département ont permis de confirmer l'opérationnalité de la notion d'espace ouvert et de faire ressortir le rôle ambigu joué par le faisceau normatif de la patrimonialisation dans la mise en ordre des territoires. Cependant, nous avons également trouvé la trace de moments de lieux et de « mondes communs », prémisses potentielles à l'avènement d'un espace public. À l'heure de l'accentuation de la pluralité culturelle, y compris à l'échelle locale, cette réflexion vise donc à affiner la compréhension de la dimension spatiale des processus normatifs en mettant l'accent sur les relations sociales ordinaires et sur un espace conçu comme contexte d'action.
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This research stems from the present renegotiation of the social bonds between farmers and the civil society. This renegotiation is studied from the angle of the opening of the rural areas into the name of patrimonial and environmental interests. We assume that the publicization of rural areas is not restricted to the emergence of new uses, but that it also is an opportunity to turn them to public sphere, i.e. a political space where citizens may acquire new legitimacies of action. Using a pragmatic and interactionnist interpretation of social bonds, we propose an analytical grid. This grid is composed of three topics of urbanity: open space, public space and place. It is used to understand how the ordinary social spatialities redefine the modalities of the "living together". But this redefinition is not uniform. Especially, this gradual normative inventiveness of social interactions could be due to both the inter-individuality of joint investments and the visibility of wording places. The contextual analysis of the requalification processes and the study of the farmers-non-farmers co-presence situations in Dordogne confirm the operationality of the notion of open space. They also stress the ambiguous role of the patrimonialization normative beam in the reinforcing of the public order and the reduction of contested place identity. However, we find the traces of places and "common worlds" moments, first potential steps towards the advent of a public space. While cultural plurality increases, even on a local level, this reflexion thus aims at clarifying the role of the space in the normative processes by emphasizing the everyday socials experiences and the importance of conceiving the space as a context of action. ; Ce travail de recherche prend sa source dans l'actuelle renégociation du lien social entre les agriculteurs et le reste de la société civile mais l'aborde sous l'angle plus précis de l'ouverture des espaces ruraux au nom, notamment, d'un intérêt patrimonial et environnemental. Nous avons fait ...
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In: Nature et Société Ser.
Intro -- Sommaire -- Préface -- Introduction -- La diversité sociale dans les campagnes françaises d'aujourd'hui : enjeux de mixité sociale et de cohabitation des usagers -- Au cœur des nouvelles ruralités, des rapports différenciés à l'espace -- Diversification des usages légitimes, controverses agri-environnementales -- Les expériences d'altérité au prisme des sociabilités rurales de coprésence -- Questionner les échanges effectifs entre coprésents -- Situations de coprésence en espace rural patrimonialisé -- Situations de sociabilité organisées -- Quelques forums pour débattre de questions rurales -- Des animations pour faire découvrir le territoire -- Visites de fermes : faire connaître l'agriculture -- Marchés nouveaux : festifs, avec producteurs et aménités mis en scène -- Fêtes proposées par les organisations agricoles -- Hébergements à la ferme : la force des labels -- Conclusion -- Résidents, agriculteurs, visiteurs, Européens du nord -- Le Périgord rural, une population vieillissante et modeste -- Agriculteurs au niveau social modeste, producteurs de qualité -- Clients hébergés à la ferme : des touristes de CSP supérieures et moyennes -- Les visiteurs des fermes : des résidents, des estivants employés ou cadres -- Conclusion -- Construction symbolique et matérielle d'un « paradis » -- Le Périgord, d'un monde rural délaissé à l'invention d'un paradis -- Les normes d'aménagement, le cas de l'accueil à la ferme -- Conclusion -- Sociabilités de coprésence, épreuves d'altérité -- Expérimenter des normes d'échange lors des premiers contacts -- Repérer les agriculteurs pour se socialiser à la vie locale -- Avoir des gages prometteurs de civilité. L'hébergement à la ferme -- Observer pour construire des repères préliminaires aux discussions. Les visiteurs de fermes -- Conclusion -- Altérité atténuée.
In: Géographie, économie, société, Band 19, Heft 1, S. 109-131
ISSN: 1958-5802
Since the 1990s, territorial foresight strongly developed in the trail of the decentralization and the accentuation of uncertainties and risks which weigh on territories. But, this increased use to foresight tool is not always exempt from ambiguity. It brings into question the intertwining between a forward-looking approach, which envisages a plurality of futures, and public policies were directed to the treatment of a short-term problem. To contribute to this debate, the article suggests returning on the foresight "Massif des Landes de Gascogne à l'horizon 2050", which answers a request of support for the territorial action after the storm Klaus (2009) and research agenda on the options for forest adaptation to climate change. By structuring their reflection around a theory of the political change, the authors highlight the advantage of a foresight approach to rethink issues, to foster public debate and to define adaptations strategies. But, the exercise leads on the Landes de Gascogne area, where the territory tends to become confused with the forest, also shows the difficulty overtaking scopes of interventions and actors' coalitions established to implement new compromises and ways of coordination. ; Les pratiques de prospective territoriale se développent dans le sillage de la montée en compétences des collectivités territoriales et de l'accentuation des incertitudes et des risques qui pèsent sur les territoires. Mais le passage d'une démarche prospective, qui explore une pluralité de possibles, à une politique publique, tributaire de jeux d'alliances temporaires et orientée vers la résolution d'un problème, n'est ni naturel ni linéaire. À travers l'exercice de prospective conduit sur les landes de Gascogne dont l'objectif était de venir en appui à l'action territoriale et de développer un questionnement de recherche sur les options d'adaptation d'une forêt au changement climatique, cet article nous montre comment la démarche a contribué à repenser collectivement ce territoire forestier et les enjeux de son ...
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International audience ; Since 2009 wood stumps are considered as one of the recognized sources of biomass to be used in the process of national energy transition in France. So far, stump harvesting has only been implemented in the Landes area in the southwestern part of the country. The aim of this paper is to identify the mechanisms underpinning this innovation. For this we used an analytical framework inspired by Science and Technology Studies. We show how the local pulp and paper industry has ensured the safety of its own supply agendas by promoting adjustments to renewable energy policies. These same firms took advantage of the two major storms which occurred in 1999 and 2009. Our study traces the development of a "local"wood energy policy aimed at consolidating well established firms and intensifying silvicultural management practices, which raise a number of questions regarding the true potential for energy transition gained from such a system ; En France, les souches forestières font désormais partie des gisements de biomasse ligneuse identifiés pour contribuer à la transition énergétique. Mais la récolte de cette partie basse et souterraine des arbres est pour l'instant limitée à la forêt cultivée des Landes de Gascogne. Cet article se propose d'analyser les ressorts de cette innovation territoriale en mobilisant un cadre analytique et méthodologique issu du champ « sciences, technologies et société (STS) ». Les auteurs montrent ainsi que la valorisation de cette nouvelle ressource est portée par des industries de la filière bois-papier soucieuses de préserver leurs matières premières usuelles et d'ajuster le développement des politiques de soutien aux énergies renouvelables. Ils soulignent aussi que ce travail d'innovation a bénéficié du concours inattendu mais décisif de deux tempêtes majeures (1999 et 2009). Leur analyse dévoile in fine la construction d'une politique « locale » du bois-énergie qui, orientée vers le renforcement d'industries déjà bien établies et l'intensification des pratiques ...
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International audience ; Si les énergies renouvelables offrent des opportunités de développement aux territoires ruraux, leur déploiement dépend d'orientations technologiques, économiques et politiques qui engagent une pluralité d'échelles et fluctuent dans le temps. Afin de questionner leurs modalités de territorialisation, cet article propose de suivre les assemblages construits autour du bois-énergie en Aquitaine. Inspirée des approches sociotechniques, la grille d'analyse permet d'appréhender la persistance de trajectoires de développement diversifiées plus de trente ans après les premières initiatives. Elle souligne le rôle des héritages territoriaux dans le dimensionnement des projets mais aussi la fragilité de certaines expériences rurales face à l'emprise croissante des référentiels énergétiques. Au final, elle invite à définir les territoires de l'énergie comme des ensembles instables naviguant entre processus de stabilisation et redéfinition de leurs contours et composants.
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International audience ; Identified since the 19th Century, the concept of heritage is constantly expanding. Everything is now likely to become patrimonial, even the environment. However, at the same time, this heritage is now integrated into the sphere of commercial exchange whereas it was initially recognized for its symbolic qualities. This new register of justification has been studied in the case of territorial development. However, to the best of our knowledge, little work has concerned the social and political implications of the economic valuation of the natural heritage. This paper proposes the shared perspectives of a geographer and an economist. Based on a literature review and various case studies, it aims at discussing the social uses of economic valuation. It also questions how this tool takes part in the creation of the economic values of the natural heritage. We analyse how the monetary valuation, although highly criticized, gradually became a normative framework for designing public policies and an additional resource of authority in patrimonial expansion. But the transformation in public decision making encourages taking a better look at the way this tool is now mobilized in order to enforce, negotiate or co-build new values. ; Identifié et circonscrit depuis le XIXe siècle aux monuments historiques et aux curiosités naturelles remarquables, le patrimoine n'a cessé de s'étendre jusqu'à enserrer aujourd'hui des paysages et des écosystèmes. Mais parallèlement, un autre changement majeur s'opère, à savoir l'intégration du patrimoine, d'abord reconnu pour ses vertus symboliques, à la sphère des échanges marchands. Or, si ce registre de justification de la conservation patrimoniale a pu être étudié dans le cadre du développement territorial, peu de travaux ont à ce jour porté sur les implications sociales et politiques d'une économisation du patrimoine naturel. En procédant à une revue de la littérature et en s'inspirant de diverses études de cas, l'objectif de ce regard croisé entre un géographe et ...
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International audience ; Identified since the 19th Century, the concept of heritage is constantly expanding. Everything is now likely to become patrimonial, even the environment. However, at the same time, this heritage is now integrated into the sphere of commercial exchange whereas it was initially recognized for its symbolic qualities. This new register of justification has been studied in the case of territorial development. However, to the best of our knowledge, little work has concerned the social and political implications of the economic valuation of the natural heritage. This paper proposes the shared perspectives of a geographer and an economist. Based on a literature review and various case studies, it aims at discussing the social uses of economic valuation. It also questions how this tool takes part in the creation of the economic values of the natural heritage. We analyse how the monetary valuation, although highly criticized, gradually became a normative framework for designing public policies and an additional resource of authority in patrimonial expansion. But the transformation in public decision making encourages taking a better look at the way this tool is now mobilized in order to enforce, negotiate or co-build new values. ; Identifié et circonscrit depuis le XIXe siècle aux monuments historiques et aux curiosités naturelles remarquables, le patrimoine n'a cessé de s'étendre jusqu'à enserrer aujourd'hui des paysages et des écosystèmes. Mais parallèlement, un autre changement majeur s'opère, à savoir l'intégration du patrimoine, d'abord reconnu pour ses vertus symboliques, à la sphère des échanges marchands. Or, si ce registre de justification de la conservation patrimoniale a pu être étudié dans le cadre du développement territorial, peu de travaux ont à ce jour porté sur les implications sociales et politiques d'une économisation du patrimoine naturel. En procédant à une revue de la littérature et en s'inspirant de diverses études de cas, l'objectif de ce regard croisé entre un géographe et une économiste est de proposer une réflexion sur les usages sociaux de cette monétarisation de l'environnement et sa participation à la « petite fabrique » du patrimoine naturel. Nous verrons ainsi comment l'évaluation économique, bien que vivement critiquée, est progressivement devenue un cadre normatif des politiques publiques et un opérateur stratégique des processus de patrimonialisation. Loin de rester circonscrit aux seuls pouvoirs publics, cet outil est désormais instrumentalisé, par une diversité d'acteurs, pour imposer, négocier ou co-construire des valeurs.
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In: Informations sociales, Band 164, Heft 2, S. 24-31
Résumé La croissance démographique des communes rurales à faible densité est un phénomène récent et relativement inattendu qui interroge l'implicite persistant d'une vie sociale encore fortement structurée en ces lieux par l'interconnaissance. Une enquête menée à propos des relations de voisinage sur deux communes rurales en Dordogne révèle ainsi la présence de personnes anonymes parmi les voisins, mais elle montre également le souci qu'ont la plupart des nouveaux résidents à nouer des relations avec les agriculteurs. Le présent article traite de cette identification privilégiée, témoin potentiel d'un désir d'intégration au maillage relationnel local.
In: Espaces et sociétés, Band n o 127, Heft 4, S. 97-112
ISSN: 0014-0481
Résumé La diversité des usages de l'espace rural et la remise en cause du contrat social de l'activité agricole dans notre société invitent à nous interroger sur les traces incertaines d'une urbanité entendue comme « modalité de bien vivre ensemble » appliquée au rural. Cet article propose une grille de lecture devant permettre de saisir les signes de la construction d'un lien social entre agriculteurs et non-agriculteurs à l'aune des manières dont les espaces sont investis par les individus ou les groupes sociaux. En considérant l'espace, non comme facteur explicatif, mais comme contexte de l'action, trois référents analytiques sont tour à tour explorés pour questionner les relations sociales qui leur sont consubstantielles : « l'espace ouvert », le lieu et l'espace public.
In: Cahiers internationaux de sociologie, Band 127, Heft 2, S. 247-267
ISSN: 1969-6787
SUMMARY It is often postulated that even in an age of generalized mobility, spatial proximity facilitates the creation of a social bond. The enduring prevalence in rural municipalities of dwellers who have now relationship with their neighbours leads us to relativize – after others – this « spatial » / « social » nexus. In this regard, we acknowledged the importance of the « local », of which we consider two complementary features : the attachment to a living environment and the voluntary membership in a community. The growing interest for the « local » is however challenged by the presence of anonymous individuals, that we interpret less as an expression of a desire to live with one's own socio-economic groupthan as an assumed choice expression of a desire to live with one's own socio-economic.