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A l'appui de l'analyse de 48 récits de vie d'entrepreneurs militants CFDT et CGT ayant été les leaders de conflits contre des projets de restructurations lourdes, cet article s'interroge sur les conditions d'acquisition, de développement et de capitalisation des compétences pour l'action syndicale dans de tels contextes. L'article propose une cartographie des compétences que les leaders syndicaux de tels conflits affirment devoir être mobilisées dans l'action collective contre des restructurations lourdes. Il aborde ensuite les conditions d'acquisition de ces compétences, selon les différentes expériences formatrices vécues, entre formations et formation dans l'action. Il met en exergue quatre configurations : des « catapultés qui se révèlent », des « professionnels du militantisme », des « sous-équipés isolés », et des « expérimentés tétanisés ». Enfin, il met en exergue la place particulière qu'occupe la dimension de gestion des émotions dans ces situations.

Résumé Les conflits d'opposition aux projets de restructurations lourdes sont souvent intenses. Pour comprendre la construction de ces formes de résistance, nous nous appuyons sur des récits de vie menés auprès de trente-cinq militants syndicaux ayant animé des luttes contre des restructurations lourdes. Dans une situation de fortes tensions comportant des enjeux importants, en termes de maîtrise des actions par le militant syndical, de maintien dans la durée de la mobilisation des salariés, de divergences potentielles sur les finalités de la lutte, mais aussi de conciliation de vies pour le leader syndical lui-même, il apparaît que les actions ouvertes et les actions cachées, les actions collectives et les actions individuelles sont articulées pour organiser la résistance. Cette organisation d'ensemble repose sur un travail d'animation en réseau, pour lequel le militant syndical s'appuie à la fois sur des alliés, sur des dispositifs d'interaction permanente avec les salariés, et sur une équipe restreinte de personnes de confiance. Se pose alors la question des facteurs individuels et contextuels tels qu'ils semblent favoriser l'émergence de ces ressources externes et internes.

Résumé Si les pratiques de suppressions d'emploi, prenant par exemple la forme de « plans de sauvegarde des emplois » se diffusent, leur mise en œuvre rencontre néanmoins des freins, leur annonce suscitant l'organisation d'actions de résistance par les salariés et leurs représentants. Les conflits d'opposition aux projets de restructurations accompagnées de suppressions d'emploi sont dans bien des cas très intenses. Dans ces contextes, et à l'appui notamment des travaux de Zoller et Fairhurst (2007) sur le « leadership de la résistance », nous considérons que les formes de résistance déployées à l'occasion de l'annonce de plans sociaux relèvent certes de formes collectives et ouvertes, mais reposent aussi sur des actions individuelles et cachées, qui viennent la soutenir et l'alimenter. A partir de l'analyse de contenu de 35 récits de vie menés auprès de leaders syndicaux ayant conduit des actions de résistance contre des plans sociaux, nous nous interrogeons sur le travail de leadership dans ces actions de résistance contre un plan social : Quels sont les enjeux et les dilemmes auxquels ces leaders sont confrontés ? Quelles natures de relations d'influence exercent-ils ? Quelles actions organisent-ils et comment les organisent-ils ? Pour cela, nous adoptons une approche du travail de leadership comme activité organisante (Hosking, 1991). La recherche met à jour une forte d'intensité d'interactions avec des acteurs internes et externes à l'organisation, et un travail du leader qui peut être caractérisé de distribué et en réseau.

Industrial disputes against restructuring projects are often intense. To understand the construction of these forms of resistance, we rely on life histories conducted with thirty-five union activists who led the struggle against restructuring projects. In a situation of high tension with important issues in terms of control by the activist, of duration of the mobilization, of potential differences on the aims of the struggle, but also of ways to reconcile personal and activist lives for the leader himself, it appears that open and hidden actions, collective and individual actions are articulated to organize resistance. This organization is based on the constitution of a network, on interaction devices with employees, and on a small team of confident persons. This raises finally the question of individual and contextual factors as they seem to favor the emergence of these resources. Adapted from the source document.

L'article se propose de mettre au jour les difficultés que soulève l'enjeu d'évaluation des cellules de reclassement, en s'appuyant sur une étude monographique de deux plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) et sur l'analyse de la trajectoire des 700 personnes concernées. Pour cela, sont successivement abordés les enjeux de définition d'un référentiel, de définition et d'évaluation du travail d'accompagnement des cellules de reclassement et de recueil des données sur les trajectoires individuelles. L'article propose enfin une modélisation de la situation des salariés deux ans après la fin des cellules de reclassement dans les deux cas étudiés. En conclusion, il synthétise les conditions qui nécessiteraient d'être réunies pour traduire en pratiques le développement d'une véritable démarche de contrôle et d'évaluation des cellules de reclassement.