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Le texte analyse les conséquences de la Première Guerre mondiale sur l'évolution du commerce extérieur français à partir de données annuelles désagrégées pour les pays et les produits. Le conflit mondial influence significativement les flux commerciaux des pays alliés et ennemis. Les parts relatives des pays neutres et des alliés nominaux ne sont pas affectées par le conflit. En conséquence, les pays alliés compensent seuls l'absence d'échanges entre la France et les pays ennemis. Au niveau des produits, les céréales, les armes, le fer, fonte et acier, la viande et la houille voient leur part augmenter tandis que la laine et la soie connaissent une diminution de la leur part dans les importations totales. À plus long terme l'article suggère une résilience du commerce extérieur français au choc de la guerre. La France retrouve la même structure géographique des débouchés et la même structure de spécialisations concernant les produits.

Cet article propose une analyse critique des nombreuses contributions consacrées au « paradoxe Bairoch ». La publication en 2000 de l'article de O'Rourke a redynamisé les débats sur les liens entre politique commerciale et croissance économique entre 1870 et 1914. La question a été explorée à l'aide de techniques économétriques modernes et de nouvelles références théoriques en matière de croissance. Les résultats font apparaître une corrélation positive entre tarif et croissance pour les pays européens les plus avancés et les pays émergents de culture européenne. Deux pistes explicatives convergentes sont privilégiées : la qualité des institutions de ces pays et une capacité à bien choisir les secteurs protégés (porteurs de fortes externalités). Mais cette hypothèse de la pertinence sectorielle du protectionnisme peine à être validée par les analyses en termes de protection effective qui restent très fragmentées, n'étudient que quelques secteurs, que quelques points de repères chronologiques et n'intègrent pas l'existence à l'époque d'une dispersion tarifaire selon la provenance des produits.

AbstractUsing an original dataset and theoretical framework, this paper offers a reinterpretation of the French wine international trade after external shocks during wine globalisation based on trade policy. To maintain its external position, particularly after the arrival of phylloxera in the 1860s, French authorities promoted the development of Algerian vineyards by complex discrimination in tariffs. We highlight a negative relationship between discrimination in tariff policy and market share for wine trade partners to the detriment of Spain, Italy, and Portugal and in favour of Algeria. By combining a counterfactual analysis and two theoretical models, we consider Algeria as a new competitor in an imperfect competition. Moreover, using data of wine quality at a disaggregated level, we reveal that the control of imports by France allowed the diversification of the range of exports and maximisation of profits.

Cet article analyse les dynamiques du commerce extérieur de la France entre 1836 et 1938. Il se fonde sur l'exploitation systématique des données du Tableau général du commerce , publication annuelle qui offre des données bilatérales à différents niveaux de désagrégation. Son fil conducteur consiste à montrer la capacité de la politique tarifaire à puissamment influencer les dynamiques du commerce extérieur : sa répartition géographique, sa concentration, les spécialisations ou encore le commerce intra-branche. Sur la période, la politique commerciale apparaît en permanence sophistiquée, parfois stratégique et discriminatoire.

Résumé

The Cobden-Chevalier treaty of 1860 eliminated French import prohibitions and lowered tariffs between France and Great Britain. The policy change was largely unexpected and unusually free from direct lobbying. A series of commercial treaties with other nations followed. Post-1860, we find a significant rise in French intra-industry trade. Sectors that liberalized more experienced higher two-way trade. Our findings are consistent with the idea that trade liberalization led to "smooth adjustment" that avoided costly inter-sectoral re-allocations of factors.